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Full text of "L'Ami de la religion et du roi"

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m  LA  REUGIO.V 

[T  DU  ROI; 

^ECCLESIASTIQUE, 

;  ET  LITTÇaAIRE. 


i£  ONZIEME. 


M\IS, 

■  "MM  ia  n.  &.  e.  w  i>«pt  • 


t* 


V-  »-»'  »- 


i 


VAM  DE  LA  RïîiGIOîr 

ET  Dtr  HOI; 

JOURNAÏ^ECèLÉSIASTÏQUE^ 

î        POUTIQUE  EX  LITTÉRAIRE. 


TOME  ONZIÈME. 

Choqué  vol.  /  fr.  et  S  fr.  franc  de  port. 


A    PARIS,, 

Cbm  Adrien  Le  Ckixe,  Imprimear  d«  M.  S.  ^  1«  P«p«  «  J* 

l'Atcli»v*cW  de  Pari*.  giJdde*  Aopmipi,  H9S» 

M.    DCCC.    VVll. 


TABLE 

DU  ONZIÈME  VOLUME. 


JLiES  Précurseurs  ^  Fantechrist,  ou  la  Révolution  française 
prédite  par  nainf  Jean,  P^ge  i 

Suite  de  la  cli5cusstQg|Sur  le  budget ,  à  la  chambre  des  dé-^ 
pnlés.  :    ^1  lo 

De  l'injustice  du  monde  envers  les  prêtres.  ij 

Extrait  d'un  Mandement  de  M.  Tévêque  de  Troues ,  pour  le 
Carrnie.  20 

Note  officielle  sur  l'année  d'occupation.  27 

Observations  sur  quelques  discours  prononcés  à  la  cham- 
bre. 2g 
Nouvelles  réflexions  sur  les  éditions  c(e  Voltaire  et  de  Rous- 
seau. 33 
IVJandenienf  de  M.  le  grand-aumônier,  pour  le  Carême.     4^ 
Mission  a  Montauban.r                                                                 44 
Pensées  chrétivufws;  par  M*,  l'abbé  Carron.                             4^ 
TranAation  des  restes  de  Mesdamfs,  tantes  du  Roi ,  à  Saint- 
Denis.  53 
Mandement  de  MM.  les  grands-vicaires  de  Paris,  pour  le  Ca- 
rême. SS 
Mandement  de  M.  l'évequc  de  Soissons.                                   67 
Ordonnance  du  Roi ,  sur  les  élèves  de  l'école  de  droit  de 
Rennes.  62 
MorI  (îu  P.  Scati,  Bamabite.                                                   63 
Supplément  aux  articles  sur  la  circonscription  aux  diocèses. 

65 
Mission  de  Rehttes.  72 

Mort  de  M.  de  Dalbcr^ç,  archevêque  de  Ratisbonne.  74 

Pièce  de  vers  de  M   Billecocq  ,  sur  la  religion.  79 

Les  Psaumes  en  latin  et  enftxincois,  inteq?rétés  dans  le  sens 
pmt'hétique,  8i 

Détails  sur  la  religion  catholique  et  les  communions  protes- 
tantetattxJÉtats-Unis.  '  85 


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te  s  te*  te*tete%teWte 


(5) 

Aftiiiistie  du  général  JDecaen.  P^age  go 

Délibération  sur  le  budget.  gt 

Mémoire  d'eeclésiastiques  de  Strasbourg.  gG 

Sur  des  rétractations  de  prêtres  constitutionnels.  g7 

Clôture  de  la  mission  de  Rennes.  'to5 

Jules  chrétien ,  ou  Dialogues  sur  les  principes  et  les  pratiques 
du  chrétien;  par  M.  l'abbé  Bochard.  1 13 

Bonnes  œuvres  dans  le  diocèse  de  Metz.  1 16 

Discours  de  M.  de  Bonald  sur  la  vente  des  bois  ;  discussion  à 
ce  sujet.  -  »  I  ?.o 

Sur  quelques  écrits  à  l'occasion  des  nouvelles  éditions  de  Vol- 
taire. 1  s^9 
Rétablissement  des  Jésuites  à  Mexico.                                   \'6f 
Documens  sur  les  rapports  des  £tats  avec  le  saint  Siège  :  pre- 
mier article.                                                                            24^ 
Œuvrrs  de  Bossuet,  6*.  livraison.  Tom.  XX-XXllI.     161 
Assemblée  de  charité  pour  les  prisonniers.  170 
Sur  un  article  de  la  Gazette  de  France.                               i  r5 
Sur  la  mission  de  Cayenne.                                                      177 
Baptême  d'un  Juif.                                                                    1 85 
Bref  du  Pape  à  M.  l'évéque  de  Gand^  et  Mandement  du  pré- 
lat. 188 
Questions  importantes  sur  les  nouvelles  éditions  de  T'^ollnii^. 
et  de  y. «y.  y  par  M.  l'abbé  Clausel.                                     i^)3 
Conférences  de  M.  Frayssinous.                                               20 1 
Lettre  sur  l'ordre  de  Malte.                                                     208 
Documens  sur  les  rapports  des  Etats  avec  le  saint  àSiége  :  se- 
cond article.                                                                         209 
Discours  de  M.  l'évéque  de  Troyes,  pour  l'installation  de  son 
Séminaire.                                                                              225 
Assemblées  de  charité  à  Paris.                                                23o 
Mission  de  Tours.                                                                    233 
Afiaire  du  sieur  Rioust.                                                            289 
Mémoires  historiques  sur  Louis  XyiJy  par  M.  Eckard.   2^1 
Explication  de  V allégorie  du  jugement  de  Salomon,  et  CltJ 
de  la  révolution.                                                                     243 
Oflices  de  la  semaine-sainte,  aux  Tuileries.                         246 
Discours  de  M.  de  Chateaubriand  sur  le  budgf.»t.                 2^2 
Manuel  des  Rois,  et  du  Gou^^ernemcnt  représentatif  et  mixte; 
par  M.  Chas.                                                                        25^^ 
Etablissemcns  de  Trapistes.                                                   a65 


{^Mercredi  isàfcyrîer  i8iy.)  (N".  262.) 


L^AMI  DE  LA  RELIGION 


ET  DU  ROI. 


Ma* 


Les  Précurseurs  de  V Antéchrist,  ou  la  Réyolutionfran^ 
coise  prédite  par  saint  Jean  ;  cinquième  édilion  (  i). 

U  N  des  plus  grands  hommes  des  temps  modernes  y 
el  peut-être  de  tous  les  temps ,  un  évéque.  dont  l'E- 
glise se  fut  honorée  aux  époques  les  plus  glorieuses 
pour  elle,  Bossuet,  commence  son  explication  de 
l'Apocalypse  par  un  magnifique  éloge  de  ce  livre, 
(c  Ceux  qui  ont  le  goût  de  la  piéié,  dit-il,  trouvent 
un  aurait  particulier  dans  ceito  admirable  révélation 
de  saint  Jeau....  Malgré  les  profondeurs  de  ce  divin 
livre,  on  ressent,  en  le  lisant,  une  impression  si 
douce  et  tout  ensemble  si  magnifique  de  la  majesté 
de  Dieu  ;  il  y  paroît  des  idées  si  hautes  du  mystère  de 
Jésus-Christ,  une  si  vive  reconnoissance  du  peuple 
qu'il  a  racheté  par  son  sang ,  de  si  nobles  images  de 
ses  victoires  et  de  son  règne  ,  avec  des  chants  si  m<*r- 
veilleux  pour  en  célébrer  les  grandeurs ,  qu'il  y  a  de 
quoi  ravir  le  ciel» et  la  terre.  Il  est  vrai  qu'on  est  à  la 


(i)  In-8'.  j  prîT74fr.  el  5  fr.  25  c.  franc  de  port.  A  Lyon , 
chez  Rusand  ;  cl  à  Paris,  au  bureau  du  Journal. 
Tome  XL  L'Ami  de  la  Religion  et  du  Jloi.       A 


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(6) 

nuire  airs  hommes  pencîaiu  cinq  moîs^  c'esl-â-dîre ,  en 
coinplaut  les  jours  pour  des  années,  pendant  cent  cin* 
quante  ans.  Or,  ces  cent  cinquante  ans  comnieuceut 
en  i5i6  ei  finissent  en  1666.  Alors  commencent  cinq 
nuues  mois  du  règne  de  la  pIiilosopI)ie ,  qui  durent 
jusqu'en  1816.  Aussi  Tauleur  nous  prédit  pour  Tave- 
uir  des  choses  consolantes.  Il  croit  fermeraient  que  les 
raiHiges  de  Vhérésie  et  de  rimpiété  sont  déjinili%fement 
wrêtés;  et  si  elles  méditmenl  de  nouveaux  complots^, 
il  ose  prédire  qu'elles  seront  confondues.  Qui  ne  dor«f 
iniroil  tranquille  sur  une  telle  assurance! 

11  est  dit  dans  T  A  pocalypse  que  les  sauierelles «voient 
pour  roi  l'ange  de  Vahlme,  appelé,  en  hébreu,  Jhad^ 
don]  en  {^rcc,  ^pollyon,  et  en  latin,  ExtèrminànSj 
Il  est  inutile  de  demander  quel  est  cei  ange  de  Tabîme. 
C  est  évidemment  Napoléon  qui  peut  à  bon  droit  êfre 
nom  nié  Y  exterminateur.  C'est  à  son  règne  que  Satau 
a  été  délié  et  e.st  sorû  de  prison.  Mais  Napoléon  est 
aussi  Gag  et  AJagog.  L'auteur  explique  tout  cela  sans 
s'effrayer  d  aucune  didicnlté.  Seulement  à  la  fin  de  ce 
chapitre  il  paroît  un  peu  moins  rassuré  sur  les  projets 
des  philosophes.  Leur  audace  y  dit-il,  nest  rien  moins 
que  terrassée  et  confondue.  Comparez  les  page^  lki2 
et  2i3  de  l'ouvrage  avec  les  pages  1 68  et  169,  et 
conciliez,  si  vous  le  pouvez,  des  prédictions  aussi 
opposées. 

La  sixième  époque  est  celle  de  TAntechrist.  L'an-  » 
leur  n'a  pas  craint  d'assigner  l'époque  de  s^  venue.  Il 
jparoUi-a  en  191 2;  il  vivra  4^  dtis  :  sa  grande  perses 
cation  commencera  en  i955,  et  il  sera  exterminé  eu 
1957.  Cela  au  moins  nous  donne  quelque  n'pit,  et 
J'auieur  s'est  adroitement  arrangé  pour  qu'on  ne  lui 
reprochât  pas  de  nous  avoir  trompés.  11  ne  S^dgissoîl 


(7) 

plus  que  de  savoir  quel  sera  le  nom  de  rAoteckristi 
L  acHmjme  a  tix)uve  qu'il  s'appeleroil  Mahomet. 

La  septième  époque  e^t  celle  de  la  destruction  du 
monde  et  du  jugement  uniyersel. 

Nous  oe  pouvons  dissimuler  qu'il  y  a  dans  cette 
explication  bien  de  Tobscurité^  de  lembairras,  des 
contradictions 9  de  rarbitraîre.  On  eût  peut-être  luoinft 
remarqué  ces  défauts  si  Tinuteur  n'avoît  eu  le  tort  de 
prendre  ses  conjectures  pour  des  preuves  y  et  ses  n^ 
pi'ociiemeiis  pour  des  (ails.  Cepeudaut,  au  milieu  de  , 
ses^  méprises^  il  mérite  noire  estime  et  nos  éloges  par 
les  sentimens  de  religion  dout  ii  paroît  animé  ^  par 
sou  respect  poiu*  rËcriiurc^  par  son  zèle  à  Téliidier^ 

!)ar  son  attachement  à  TEglise  et  au  saint  Siège  ^  et  par 
es  grandes  vérités  qu'il  présente  de  tçmns  en  temps 
aux  incrédules  et  aux  péclieurs.  On  peut  blâmer  l'in- 
teiprèle  ;  on  doit  louer  le  cln^étien  pieux  et  fidèle. 

Le  frontispice  porie  que  Touvrage  est  à  sa  cin« 
quièmc  édition  ;  c*ei>t  beaucoup. 


^  n. 


NOUVELLES    ECCLESIASTIQUES. 

«— Aujourd'hui  y  la  février,  il  sera  célébré  à  midî ,  clans 
Véglise  de  Saint-Elienne  do  Mont,  une  messe  du  Saint-Esprit 

Sour  attirer  les  bénédictions  du  ciel  sur  les  travaux  du  bureau 
e  charité.  M.  Vabhé  Carroii,  un  des  membres  du  bureau, 
prononcera  un  discours.  M"',  la  comtesse  de  Montmorency, 
M"«.  Ferrand,  M"*,  la  marc^uise  de  Torcy  et  M"**.  Cochm 
feront  la  quéle. 

—  Le  mépris  de  la  religion  et  Toubli  des  devoirs  qu'elle 
noua  impose  ,  mènent  tous  les  jourtf  aux  derniers  excès.  Uti 
homme,  revêtu  autrefois  d'un  caractère  honorable,  avoit, 
pendant  la  rt'rolution  ,  renoncé  à  son  état ,  et  par  une  de  c<7S 
iDélamorpboscs  dont  le  scandale  étoit  réservé  à  uoit»  niëctei 


H    ♦ 


(8) 

avoit  pris  la  ptacii  de  ctînier  d'un  tliéilr«  d«  la  capîtalff, 
Pouriuiti  sans  doute  par  ses  remordi ,  il  a  mis  Ga  iites  |<Mr», 
«t  s'nt  )el^  par  la  fenétn 'd'an  Irgitiëme  étage.  Cette  fia  Ira- 
gique-paroil  encore  pins  effrajante  aprët  uoe  telle  vie ,  et  cat 
encore  ptujs  dénlQrable  dans  no  let  homme.    ' 

—  M.  Josepn-Chrislinn  de  Hofaeolùfae-Barteasleîn ,  né  À 
Bsrtensiein.  le  6  nOTembre  i74o,  cosdjulear  de  Breslaw,  et 
évé(£Dedi^Léroscni78g,é*équede  Bmlaw en  titre  en  1794, 
est  mort  à  Jofasnnïsfaierg ,  le  ai  jaaTJer  dernier, 

Htiïbes.  m.  l'alibé  Condounel,  ancien  chanoine  de  notre 
cnllégiale,  lient  de  mourir,  i  l'âge  de  76  ans,  an  milieu  des 
fouciions  du  minïsière  dont  il  s'acquittoil  avec  un  séle  rare. 
Par  suite  de  ce  xèle,  il  avoit  pris  la  place  de  vicaire  dans 
notre  £f;lise,  qu'il  ayoît  réparée  jusqu'à  trois  fois  depuis  le 
cnm mon cr ment  de  lo  révolution.  Pendant  la  persécution ,  il 
s'étoi  1  CBctif ,  ei  tronta  toujours  le  mAjen  d'as«isler  les  ma- 
lades ei  d'administrer  les  sacremens.  11  courtit  alors  beaucoup 
de  dangers,  auxquels  il  échappa  comme  par  miracle.  Sa  car- 
rière a  tité  une  suite  conlinnelle  de  bonnes  oeuvres  ,  qui  l'a- 
voîeni  rendu  cher  et  vénéi-able  à  tous  les  liabiians.  Il  se  sentit 
incommodé  la  surveille  de  Nnel,  et  voulut  néanmoins  rem- 
jilir  ses  fonctions  comme  a  l'ordinaire  pendant  les  fêtes.  Une 
maladie  violente  le  saisit,  et  l'a  enlevé  ea  pçu  de  jours.  Se« 
obscques,  qui  ont  eu  lieu  le  3  janvier,  ont  été  marquées  pnr  , 
la  douleur  Cl  les  regrets  unanimes,  qui  n'él oient  tempérées 
,  que  par  l'espérance  que  cet  homme  juste  aura  reçu  la  ré- 
compense de  sa  piclc,  de  sa  chanté  et  de  ses  travaux. 


KOUVELf.ES    POLITIQUES. 

Paris.  IjC  dimanche  9  février,  S.  M.  a  reçu,  avant  la 
messe,  les  Princes  cl  Princesses  de  sa  famille,  ses  ministres 
ei  les  officiers  de  sa  maison. 

—  Lé  même  jour,  an  di'npr.  M"",  la  duchesse  de  Berry 
•'est  trouvée  indisposée.  S.  A.  R.  a  quitté  la  table,  et  est  re- 
tournée a  l'E'yséc-nourlion.  Elle  est  mieux  anjourd'hui. 

^  S.  M.  ,  qui  ne  néj^lige  aucune  occasinn  de  proléger  les 
lettres  et  d'en  recueillir  les  plus  précieux  monunieug,  a  des- 
tiné ,  sur  les  fonds  de  la  liste  civile  ,  une  somme  de  uo,ooo  fr. 
pour  l'aequisilîoa  dit  ol^eis  jirccicux  de  la  biblîetbèfiue  de 


(9) 

M.  de  Macearlhy  qui  manqueroient  à  la  Ribliotbtqup  du  Roi. 
La  vpnie  de  la  Itiblioibéque  Je  M.  de  Macrarthy  esl  com- 
mencée depuis  plusieurs  jourg ,  à  l'Iidlel  Ballîon. 

—  M.  le  baron  de  Tallevrand,  préfet  do  Loirei,  passe  à  la 
prÉfpelare  de  Vaucluse.  M.  de  Ssint-CbanianB,  préfet  de 
Vauclus«,  passcà  la  pn^Feclure  de  la  Hauie-Garonne.  M.  de 
Germioy.  préfet  du  Lot.  est  nommé  préfet  de  l'Oise,  en 
remplacement  de  M.  Maxime  de  Choîseul  d'Ailteconrt,  qui 
est  appelé  à  la  préfecture  du  Loiret,  et  M.  de  Chamisol, 
Mus-préfet  de  .Saînle-Ménéhonld  ,  est  fait  préfet  du  I^i. 

—  1-e  prix  du  blé  a  Iiai<sé  dans  les  Pays-Bas  et  dans  plu- 
sieurs parties  du  nord  de  In  France. 

—  La  cour  rojale  de  Pari»  a  prononcé  son  arrêt  dans  l'af- 
faire des  irsiles  négociées,  à  In  £n  de  juin  i6i.^,  en  fateur  de 
Buonsparte.  Elle  a  reconnu  qu'il  j  aToit  eu  dol  et  fraude 
tbn»  l'opération,  et  l'examen  des  repislre»  de  la  liste  ciTil*. 
depuis  le  21  juin  jusqu'au  8  iiiillet ,  a  pré^enlé  unr  foule  de 
f.n.x,  d'allérali»ns,  de  faUifiealio..s  .  el  même  l'mteicjll.i- 
tion  de  plusieurs  feuillets.  En  conséquence  les  lettres  de 
cbange  seront  payées  au  profit  de  la  liste  civile,  La  cour  a 
donné  acte  an  procureur-{>énéral  de  ses  réserve?  pour  pour- 
suivre le*  auteurs  et  complices  d|i  plan  de  spolialion  suivi  .i 
la  même  époque  pour  les  voleurs  apparicnans  du  trésor  de 
la  couronne., 

—  txs  fléves  en  droit  ont  donné  i.3g5  fr.  pour  les  pauvre» 
du  13°.  arrondis<>omenl.  l-fs  mnrcliands  de  charbon  de  iioïs 
ont  déposé  5oo  fr.  pour  être  répartis  entre  les  bureaux  de 
cliarilé  île  la  capitale. 

■  La  cour  d'assises  de  Monl-de-Marsan  vient  de  juger 
Dmne  dernier,  tramèrent  nn  com- 
>ns,  répandoîent  de  fausses  nou- 
n  de  l'usurpateur.  Ils  avuient  fixé 
implot,  lorsqu'ils  furent  onctés. 
s  à  Monl-de-Marsan  Cl  â  Saim-. 
Si-vrr,  s'i'Diparer  des  disses,  mettre  des  contribution»  sur  les 
ricfi'^  .  el  pirielamcr  une  autorité  odieuse.  Ils  avoient  des 
«iniplices  en  plustfttrs  lieux.  I-es  débats  ont  prouvé  le  crime. 
En  canséqurnce ,  deux  des  accusés,  Pierre  R.'>gnê;rcs  et  Je.-in 
I.^f*r;;ue ,  nul  rié  condamnés  à  morl.  Neuf  autres  ont  élé 
condamnés  à  plusieurs  années  d'emprisonnement  cl  à  l'u- 
mende.  Trois  ont  élé  acquiités. 


quelques  individus  qu 

ij'î 

plot,   faisoienl  des  et 

irai. 

velies.  el  invoquoieul 

i  lei 

l'époque  de  l'ekCcotic 

indi 

Ils  devoieni  entrer  e 

n  ar 

(  lo^  ) 

'  ^-'l>Toi  <r&i|)agn«^aol  allé  Tinter  9ermj»rcfii6al*iiiie  àê§ 
frisons  de  Madrid ,  s^Hiforma  avec  booté  dea  beaoina  en  pri- 
aonhiers.  Ayant  aperçu  les  intlmmeiia  detorivreautrefoîaea. 
Bsaj^e,  il  ordonna  de  laa  ieier  au  feo.  -I>a  même  mefure  a  éié 
prise  pour  toulcs  les  priaims  de  la  capilale4  Un  tel  ade.ni» 
p^iii  qu'accroître  eneore  rattachemenl  ei  la  recooooîaaaac* 
des  inalheuren:K  pour  S.  M. 

—  Le  roi  de  Wurtemberg  a  levé  lea  anoieiroes  ordoonancea 
sur  la  ccnaare  déa  livres  et  la  police  des  youmaux. 

—  L'incendie  de  la  'irille  du  Port-Louis  à  Plie  de  Fraoce 
est  unc'dfs  plunigrandea  calamités  de  eettetire  qm  abîeot  ar- 
rivées depuis  long'temps.  Le  feu-  prit  par  l'imprudence  d'une 
tK^gresse.  En^in  moment  Tapparte meni  fut  en  feu.  H  eAt  falla 
couper  les  communications  avec  lea  maiaofia  voiaiQea;,miiia 
le  désordre  et  la  frayeur  devinrent  générsiea,  el  au  miKeu  difi . 
luniuhe  le.<i  noirs  se* mirent  à  piller.  Le  quartier  marohandu 
éié  la  proie  des  flammes.  D'immenses  magasins,  desbonil^ 
qups  richement  fournies  ont  été  consumés.  On  estime  \tk 
pcM'ie  à  7  millions  de  piastres.  'Beaucoup  de  J&mîUes  sooi  rui^ 
nées ,  et  la  colonie  est  dans  un  ô^at  de  désolation  eide  misèiia 
dont  elle  se  resfsentira  long-temps. 


'  CMiAMBttC    DES    PAIRS.      ^ 

-Le  8  février.»  la  chambre  a  continué  la  diaCfi^iQjtKSii^  1^' 
projet  de  loi  relatif  à  la  liberté  individuelle.  Trqis  tiouTeaus 
opinans  ont  été  entendus,  le  premier  et  le  troisième  eh  fa- 
veur du  projet .  qui  a  été  combattu  par  le  second.  Le  mi- 
nisiie  de  la. police  générale  a  réfuté  les  objections»  La  dis- 
cussion s'est  ouverte  sur  les  amendemens.  L'un  a  été  retiré 
par  son  auteur  sur  les  explications  données  par  le  ministre*, 
les  autres  ont  été  écartés  par  la  question  préalable.  I>a  cham- 
bre a  voté  au  scrutin  sur  l'adoption  définitive  du  projet^  qui 
a  réuni  1 16  suffrages  sur  169  (pembres  présens. 

CHAMBRE    DES    oÉPUTÉS. 

Le  7  février,  M.  Dudon  ,  un  des  commissaires  dtl  Ror,  a 
encore  pris  la  parole.  Il  a  répondu  à  quelques  uns  des  faits 
avancés  par  M.  de  Ytllële,  et  est  entré  dans  <les  ilélails  de 
finances  sur  les  opérations  dn- miniaire»  aur  l'arriéré,  sur 
Teniprunt  »  sur  la  dotattoo  de  la  caisse  d'amortiaiMBCiU ,  aur 


(    M    ) 

b  Talpur  èeê  bois.  Qa^nt  aux  suppressions  proposéj^s,  il  dit 
qoe  les  minis»lr£s  d*Klat  reçoÎTent  un  traitement  de  ia,0€K)  fr.  » 
qo'iU  ne  penveot  cumuler  avec  «uciiQ  autre  :  plusieurs  ont 
oflfèrt  d'y  rcnoocer  ;  mais  on  a  pensé  que  cette  ressource  pou* 
▼oit  être  nécessaire  à  d'anciens  serTÎteurs  qui  ont  rempli  di« 
fpiem«nt  de  grandes  places.  Quant  aux  conseillers  d'Egal  ^ 
comment  leur  refuser  un  foible  ttaliiire,  lorsque  lie  maire  d'une 
▼iiie  du  .srcond  ortlre  reçoit  6oop  fr.  (Ici  len  yevtx  se  sont 
tournés  Mir  M.  de  Villèley  maire  de  Toulouse ,  qui  a  paru 
fort  élonoé).  Fauuil  diminuer  Jrs  tribunaux  et  ces  préfcc^ 
tares  qu'on  appelle  Pachalit^?  On  reirver^eroit  nar^ià  toute 
ra<lministrfitM>n,  on  roniproit  toutes  les  habitudes,  on  en- 
fraveroît  la  ^isllce  et  la  marche  ilrs  affaires.  £n  parlant  Aeê 
dépenses- du  clerf;é,  on  a  oubiié  que  le  traitement  des  «fvc*- 
ques  a  été  G.\é  à  i5,ooo  fr.  par  le  Coucordat  (i);  mais  les 
curés  de  villa{;e  et  les  succursalistes  sont  plus  faTurablement 
traités  que  les  anciens  curés  à  portion  congrue.  (Murmures  • 
Ajourner  le  paiement  des  pfnsions,  ce  $eroil  violer  la  Charte , 
qui  a  garanti  le  paiement  de  la  dette  publique.  On  parle  cle 
mijire  tous  les  traiteniens  qui  eicë<l<:Dt  ^10,000  fr.  \  excepté 
les  ministres  et  les  ambassadeurs,  il  est  très-peu  de  fonction^ 
njîres  qui  reçoivent  au-delà  de  cette  somme.  M.  le  commls- 
saiie  termine  par  quelque.^  réflexions  sur  les  réformes  incons- 
idérées, et  sur  le  peu  d'économie  qu'elles  produtroient. 

Mt  Cornet  *d!)ncourt  rappelle  que,  dans  U  di^ossioa  du 
budêel  dé  1816,  on  avoit  stillicité  dt's  réformes  et  des  éco* 
nonnes,  et  c'est  dans  respérancc qu'elles  seroient  faites,  qu*on 
•▼oit  voté  les  fonds  demandés  pour  le  service.  Cependant 
nous  avons  vu  distribuer  libt':ra|pnient  «les  grâces  et  des  pen- 
sions, et  créer  des  places  nouvelles  et  iXi^'ê  e«nplois  sans  fonc«- 
liona.  L'opinant  se  joint  k  la  commission  pour  demander  la 
suppression  du  doublement  des  patentes;  mais  il  detuandr» 
rmi  que  l'on  s'ocropit,  le  plus  prompteroent  possible,  de  la 
meilleure  répartition  de  la  contribution  foncière,  sans  comp- 
ter sur  le  cadastre ,  qui  ne  sej-a  fias  achevé  avant  trente  ans. 
La  France  apprendra  avec  surprise  que  des  réfugiés  espa- 
gnols, portugais,  égyptiens  soient  à  notre  charge  ppur  une 
somme  de  dcwL  millions.  Quel  service  nous  ont-ils  rendu? 

»  IIW  III.  Il  ■■IM.I  ■■»IH  I  I  ■ 

(f)  Le  Concordat  de  1801,  nnplat/^t  ks  ariicIcA  organiaues,  ciui  ne 
pas  loot'â-fait  la  m^mr  rlHMf.,  Btèrcnl  le  Irailemeot  uos  arclieiC- 
s  1 5,000  fr. ,  et  celui  des  évétjues  à  10,000  fr. 


f 
i 


(  lO- 

l^es  conirîballoDS  ipdireclss  sont  fort  illégalement  rép^rlief, 
et  Timpôl  sur  les  boissons  cr  particulier  est  tellement  as&is  ^ 
que  les  provinces,  où  la  meilleure  ^e-'ses  boissons  est  d'oa 
usage  habituel ,  sont  exemptes  de  l'impôt,  tandis  que  tes  pro* 
vinces,  qui  n'ont  qu'une  boisson  inférieure,  paient  le  cin- 
quième ou  le  quart.  Le  nouveau  droit  sur  la  bière  et  celui 
sur  les  huiles  ne  paroissent  point  admissibles.  L'orateur  ren* 
contre  l'Université  entre  les  boissons  et  les  huiles;  il  regarde 
la  contriliulioa  universitaire  comme  opposée  à  la  Charte.  Que 
l'Université  diminue  ses  dépenses,'et  <»de4a^  place  h  des  ins*. 
titutions  particulières  qui  élèveront  la  jeunesse  sans  tribut  et 
sans  monopole.  M.  Cornet. d'Iacourt  propose  de  substituer  à 
l'emprunt  une  augmentation  des  cautiounenienSy  et  demande 
la  restiluiton  des  boiç  au  clergé,  et  une  dotation  sur  le  reste 
des  bois  pour  la  couroqne. 

M.  de  fia  rente,  un  des  commissaires  du  Hot,  dit  que  le 
cléBcit  de  3oo  millions  est  établi ,  et  ^u'il  faut  le  combler. 
Jl  est  puéril  de  se  débattre  contre  l'évidence  et  la  nécessité; 
il  faut  du  moins  honorer  son  malheur  par  ie  calme  de  la  rai«^ 
~ton.  Il  est  une  première  dépense  dont  il  est  pénible  k  un  Fran- 
çois de  parler.  £st->il  possible  qu'on  ait  supposé  que  tout  n'a- 
Yoit4)as  été  tenté  pour  en  procurer  i 'allégement?. Ce  seul 
soupçon  aftigeroit  le  Hoi.  Pourquoi  faire  retentir  sans  cesse 
les  mots  de  désordre,  de  profusion,  de  prodigalité?  Ponr<p 
quoi  attaquer. ainsi  l'administration  sans  relâche  t^  sans  me* 
sure?  Pourquoi  nous  reporter  vers  un  âge  dUyr  idéal ,  en  ca- 
lomniant le  siècle  présent,  qui  sera  peut-être  aussi  à  son  tour 
proposé  comme  un  modèle  aux  générations  futures?  Ces  an- 
ciennes intendances,  ces  Etats  de  provinces  méritoient-ils  les 
éloges  qu'on  en  a  faits?  Ces  derniers,  a  dit  un  auteur,  ne  re- 
fusoierit  rien  aux  gouverneurs  -  a/y/^  dîner,  et  leur  tenue 
étoit  souvent  une  occasion  de  troubles.  Â  cette  époque  si  van- 
tée, la  perception  des  deniers  publics  u'enrichissoit-elle  per- 
sonne? Les  ministres  éievoient  tout  à  coup  au  sommet  eux  et 
leurs  familles,  et  ce  sont  peut-être  leurs  illustrées  descendans 
qui  xltxlanient  aujourd'hui  avec  le  plus  de  force  contre  des 
ministres  intègres.  On  s'est  plaint  de  modiques  secours  ac- 
cordés à  des  étrangers;  pourquoi  ravir  à  la  France  la  gloire 
d'élre  l'asile  des  malheureux,  surtout  après  que  nos  pros- 
crits ont  trouvé  dans  l'Europe,  au  temps  de  nos  désastres, 
une  hospitalité  si  généreuse?  On  demande  quelles  sont  -les 
conditions  de  l'emprunt;  il  n'y  a  pas  d'empruut,  il  n'y  a^ue 


(  i3  ) 

ies  offres  qui  n'ont  apparemment  rien  de  funeste,  puisque 
les  fonds  publics  se  sont  améliorés.  On  a  négocié  avec  des 
étrangers,  comme  les  puissances  négocioienl  autrefois  avee 
la  Hollande.  Ne  nous  alarmons  point  de  la  disparulion  Aes 
espèces;  ce  n'est  pas  le  seul  signe  d'écliange,  et  l'indus- 
trie y  suppléera.  Puisqu'on  a  parlé  encore  de  restituer  les 
bois  an  clergé ,  nous  <|irons  que  le  clergé  actuel  ne  repré- 
sente pas  l'ancien  clergé,  et  que  les  propriétaire  n'existent 
plus. 

M.  Richard  insiste  sur  la  nécessité  de.s  réformes;  il  préfel^ 
en  ce  genre  la  réduction  des  tnnitemens  à  la  suppression  des 
places.  La  réforme  doit  porter  sur  les  chefs  plutôt  que  sur 
les  subalternes.  Au  lieu  d^un  emprunt  ruineux;  que  l'on  ré*- 
tablÎKse  les  jurande!;,  les  mahrises  et  les  oJTices  de  pdicature, 
que  Ton  vende  qiic<ques  superdcies  de  bois  et  non  le  fond  ; 
mais  uu^avaut  tout  oti  distraye  les  bois  appartenans  au  clergé, 
à  l'ordre  de  Malte  ou  à  des  parliculiers,  et  qu'on  forme  un 
apanage  aux  Princes.  Sauf  ces  modiGcationi»,  l'orateur  vole 
pour  le  projet. 

Le  8  février,  M.  Sartelon  parcourt  les  divers  points  de  la 
discussion.  11  se  proposoit  de  répondre  à  M.  de  Villële;  1rs 
commissaires  du  Roi  ont  rempli  cette  lâche.  Il  combat  la 
proposition  de  supprimer  les  demi-sojdes  pour  l'avenir,  comme 
une  mesure  injuste  et  extrêire.  L'économie  est  nécessaire; 
mais  ce  qu'on  a  dit  à  ce  sujet  paroit  bien  vague  et  d'un 
bien  modique  résultat,  et  ces  plans  de  réfbwne,  séduisons 
sur  le  papier,  sont  bien  difficiles  dans  i'.npplication.  L'orateur 
traite  successivement  la  question  de  l'emprunt  et  celle  des 
forets,  et  voit  dans  ces  mesures  la  nécessité,  la  plus  impé- 
rieuse des  lois. 

M.  Dudon  rectifie  la  manière  dont  quelques  journaux  ont 
rapporté  ce  qu'il  avoil  dit  sur  l'emprunt.  La  chambre  ne  peut 
exiger  la  communication  que  des  actes  consommés,  et  ce 
qui  est  en  projet  n'est  pas  de  nature  à  être  mis  en  discussibu. 

M.  Piet  repousse  quelques  allégations  défavorables  à  une 
partie  de  l'assemblée,  et  parie  en  faveur  de  l'économie.  Que 
chaque  corps,  que  chaque  particulier  en  donne  l'exemple; 
les  commissaires  des  alliés  diront  eux-mêmes  :  Ab  !  Messieurs, 
en  voilà  plus  qu'il  n'en  faut  (éclats  de  rire  universels).  L'o- 
rateur conibiit  l'aliénation  des  forêts.  Il  ne  verroil  pas  sans- 
douieur  tomber  ces  bois  antiques  sous  la  hache  révolution* 
iiaire.  Il  s'éloane  qu'on  dépou«Ue  le  clergé  au  moment  mèm% 


(  »6  K 

siiflîre  à  ri  les- mêmes.  Le  ministre  finit  ert  disant  que  lorsque 
Ja  lot  sera  rendue,  il  se  renfermera  dans  la  limite  qui  lui  sera 
tracée,  et  fera  des  fonds  qui  lui  seront  accordés  le  meilleur 
emploi  que  pourront  lui  suggérer  sa  longue  expérience  et  son 
dénouement  au  Roi  et  à  la  patrie.  Cette  partie  du  discours  est 
suivie  d'un  murmure  d'approbation. 

M.  de  Saint- Cricq ,  un  des  commissaires  du  Roi ,  justifie  les 
dépenses  des  diflerentes  administrations^  et  particulièrement 
celles  des  douanes. 

,  On  va  mettre  au  jour  une  nouvelle  ëdiiion  du  Traité  des  samU 
Mystères  ,  dans  lequel  on  résout  les  principales  difficultés  qui  regar^ 
dent  leur  célébration;  par  M.  Collet.  Sept  éditions  consécutives,  dont 
la  dernière,  en  deux  volumes,  parut  en  1768,  attestent  le  mérite  dt 
rouvragi*.  Après  la  mort  de  Tauteur,  M.  Collin,  chanoine  régulier 
Prcnioiliré,  donna  un  volume  iX*  Observations  critiques  sur  ce  Traité^ 
que  le  libraire  joignit  aux  deux  volumes  de  M.  Collet.  Quoique  les  re« 
marques  du  critique  soirnt  souvent  minutieuses,  il  en  est  cependant 
beaucoup  dont  le  nouvel  éditeur  a  profité,  et  qu^il  a  fondues  dansl'oa- 
vrage.  Il  a  aussi  entrepris  là  tâohe  pénible  de  vérifier  tontes  les  cita* 
lions ,  afin  de  rectifier  un  grand  nombre  dVrrenrs  inévitables  dans  un 
trav.til  si  long  et  si  difficile.  Cette  vérification  a  donné  lieu  a  une  mul» 
titudc  de  notes  et  d^additions,  où  Ton  corrige  les  fautes  échappées  à 
M.  Collet,  qui,  détourné  par  ses  nombreuses  occupations,  et  ne  pou- 
vant lui-ni^me  recourir  aux  sources,  s*en  rapportoit  à  des  auteurs  qui 
souvent  citoient  d'après  d'autres,  dont  ils  copioient  les  fautes  en  y 
ajoutant  quelquefois  les  leurs  propres.  Malgré  ces  augmentations,  l'ou- 
vrage ne  formera  que  deux  volumes  in-ia ,  imprimés  en  gros  caractères 
et  sur  beau  papier,  dont  le  prix  sera  de  4  fr!  5o  cent,  broches.  A  Paris, 
chez  MéqiiTgnon  fils  aîné,  libraire,  rue  Saint-Severin ^  et  au  bureau 
du  Journal.  Les  personnes  qui  en  feront  la  demande  avant  la  fin  de 
mars  prochain ,  auront  la  remise  d'un  franc  par  exemplaire ,  et  le  tret* 
tième  exemplaire  gratis,  si  elles  en  prennent  une  dousaine. 


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Ceuaiie  nos  souscripteurs  dont  l'abonnement  est  expiré  le  ta  février, 
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dresse et  réabonnemens  .  la  dcrnirie  adresse  imprimée  que  Ton  reçoit 
avec  le  Journal.  Cela  évite  des  recherches  et  rni|M'*chc  des  erreurs. 

Toutes  lettres   ^ui  ke  SEUOiEifT  pjs  àfpraacmies  he 

nous   rARVlESTNENT   F  AS* 


Dt  fin/ustice  du  monde  envers  les  préirej.  ^ 

<(  Una  secie  qui  le  cliarge  eiioore  pnrnii  noua  de  di- 
riger les  opinions,  met  aulaat  d'ârdeiir  à  ptirpt-lupr  daiu 
le  !ti-iii  do  la  naliun  un  ievuin  d'irn^iëlé,  que  nus  pèie» 
«a  inclloient  à  Iransmt^lli'fl  à  leurs  neveux  le  leu  sacnS 
del'honneui'  et  de  la  veiiu.  Peint  de  religion  «atu  prê- 
tres-, tt  la  voie  Ifl  plus  sûre  |)our  délruire  siins  itesouiCB 
«t  le  cbmlianisme  «t  ses  pvêlics ,  c'est  de  Aéliir  le  sa- 
cerdoce et  de  le  dessécher  jusque  dans  sa  i-aoiue,  par 
le  m^pi'îa  et  la  haine  publique.  Hli  I  que  funl-ils  sulro 
chose,  nos  irfécouciliabit^ï  ennemis,  que  de  souffler 
encore,  d.ins  tous  le*  toeuis,  ciitle  haine  et  ce  iiiépii»? 
L'figlin'  de  France  s'est  vue ,  pendant  pris  de  deuc 
milié  vBs,  un  objet  d'amour  «t  de  respect;  ks  minis- 
trw  ^loMDt  les  maîtres  de  l'enfance ,  les  tuteurs  des  pan- 
Vrea ,  les  contolalears  des  iQaJheareux ,  les  conseila  das 
Bok,  diaMM-le  sans  crainte,  l'ornement  et  l'appui  de 
la  aoci^  entière.  Pourquoi  doue  voit-elle  l'amour  sa 
^baagw  «n  haine,  la  rontiance«n  dureté  et  en  orar- 
■flfebn  ?  QH*«8t-il  donc  arrivé  qui  ait  ilt'tri  «  dénaturé  wo 
«■raclère?5ei'olt-cesKhlttisurea  si  profondes,  et  qu'elle 
a  reçves  pour'la  foi,  qui  Ja  reodroient  mépriaahle?  Et 
son  repos,  aes  biens  «t  son  sang,  prodigués  pour  niaia- 
Icnîr  to«tesl«8  sain^i  maximes  quioittiuilsi  long-lempa 
fleurir  la  France ,  ne  lui  donnaroient  des  droits  qu'à  la 
liai  m  des  François'! 

»  Ce  n'est  pas  ce  qoe  les  étrangers  ost  ressenti  i  loa 
^ard.  fim  prêtres,  forcée  de  s'éloigner  de  lear  patrie 
<fui  l«  repMiSïUit,  «t  en  faveur  *!e  laquelle  ni  leurs 
pt'iw'ea,  ni  le  martyr  d'un  grand  nombre  d'entr'eux 
■'•Toient  pu  (rppQiiier  le  c'iel ,  n'ont  reçu  partout  que 

T«me  XJ,  L'j^mi  dt  ta  Hebgion  tt  du  BçT.        & 


C»8) 

des  respects  ;  les  auti*e8  peuples  ont  été  aitendrfs  de  lenr 
îtirortune;  ils  ont  rëvëré  leur  courage ,  admiré  leur  i^é- 
signalioff,  secouru  abondamment  lenrnoble  pauvreté; 
et  rentres  dans  leur  terre  natale,  ces  ministres,  que  I« 
malheur  devait ,  ce  settibte^  avoii^  i'endus  pFus  ebers  i 
leurs  peuples,  n^ont  ëpiouvë,  de  la  part  d'une  classe 
d^hommes  trop  accrédites,  que  des  di^riaioiis%  qo'uiia 
persécution  sourde  et  maligne,  que  des  traileoiens  *et 
des  outrages  propres  à  leur  faire  sentir  que  Tetil  n*èst 
pas,  de  toutes  les  situations,  la  plus  triste 'ni  la  plus 
misérable. 

<c  Oserai<je  parler  au  nom  de  tons  les  roinisffes  des 
autels ,  et  réclamer  en  leui:  faveur  les  droils  les  plus 
sacrés?  Ne  voit -on  plus  en  nous  de»  François?  Qui 
nous  a  fait  perdre  ce  titre?  Avons^nons  donc  flétri  ce 
beau  nom ,  et  démenti  une  si  noble  origine?  Les*  Ifèns 
du  sang  et  de  la  socijfté  sont- ils  sans  force  pour  nous? 
Nos  prédécesseurs  ont-ils  en  si  peu  de  pari  éixMX  ifi&ti- 
ta^ions  qui  fondent  le  bonheur  pubHc,  que  nous  de- 
vions èti*e  exckis  de  ^e  boiiheùr?  Vent-6u  nous  fa{i*e 
lorter  la  peine  de  leur  zèle  inaltérable  pour  nos  Rois, 
[es  lumières  qu'ils  ont  répandues,  dés  moninnens  qùfils 
ont  fondés,  de  leur  fenfheté  à  soutenir- les  drçifs  dçla 
nation ,   de  la  prospérité  où  ils  oui  élevé  iaht  dif^- 


s 


milles,   des  écrits  immortels  qu'ils  ont  laiss^,   dé^li 

êloire  qu'ilb  ont  acquise  i  la  France?  Qù  trouve-t-cm 
i  des  moli&  pour  nous  d^grlider?  Et  quand,  au' mi- 


lieu des  humiliations  et. des  dégoûts,  nous  ne  continue 
rions  pas  nous-mêmes,  suivant  nos  furceé,  îenr  mihis- 
tère  et  leurs  travaux,  ne  devroit-ou  pas  nous -compter 
pour  quelque  chose,  d'être  les  successeurs'  de  tant  de 
grands  hommes,  et  les  débris  du  corps  le  plus  illustre 
dont  aucun  peuple  ait  pu  s'honorer?  Bt  cependant  de 
quel  œil  nous  vuit^on?  Quel  rang  nous  laisse  t-oii  dans 
b  société?  Quelle  distinction  a  succédé  i  celfe  qui  re- 
levoit  autrefois  notre  caractère?  En  est-il  d'auti^  au- 
jourd'hui pour  nous  qu'une  triste  privation  de  la  co«^ 


c 


(  <9  ) 

^dfratioii  qui  appartient  à  \ou$  y  que  te  douloureux  pri«^ 
Yîlëge  d'èlre  en  butte  k  de»  d^lractionn  ëlernelles,  qui^ 
6leiit  presque  tout  crédit  k  notre  ministère?  Ne  diroit-> 

r  wi  paa  que  noua  sommes  une  colonie  dé  gens  incon- 
nus et  incommodes^  qui,  a^apportaut  aucun  titre,  au- 

..cov  relation  de  famille  ni  de  patenté,  aucun  droit  k 
la  reconnoittsauce  ou  m£me4^Fhospit9lLté,  est  venue  sud> 
«bargei*  le  corps  de  la  nation»  et  sur  laquelle  on  se  venge ^ 
Mir  la  dui*etë  et  les  rebuts^  de  nmpoasibilitë  oh  run  est 
le  la  chasser  et  de  sfen  défaire? 

j»  Nous  en  attestons  Te  ciel  avec  confiance;  ce  nVst 
ma  pour  nous  que  nous  sommes  tom:hés  de  cette  in- 
justice. Avouons^le  frauchement ,  -ihhis  y  trouvons  en» 
oore  des  comp^nsatiouj.  Outre  les  motifs  qui  doivent 
nou^  gnider  et  nous  rendre  peii  sensibles  k  ces  amer- 
(Miies,  la  confiance! de  quelques  chrétiens  fidèles,  les 
mosofatiooa  que  nous  répandons  encore  dans  quelques 
familles,  la  longue  habitude  de  souffrir,  les  encoura- 
gemens  que  nous  donnent  encore  des  hommes  supé« 
neurs  ou  de  nobles  héritiers  de  la  loyauté  et  de  ja  foi 
d»  nos  ancêtres;  toutes  ces  circonstances  empêchent 
presque  de  parvenir  jusqu'à  nous  les  insultes  doiit  nbna 

^ .  atmcnmcs  robjet.«  Mais ,  quoi  qu\^n  disent  no#  implaca- 
.;£Iqs  adversaires,  nous  savons  prévoir  Ta  venir  et.  noua 

^jiotéreMer.  i   la  destinée  des   peuples.  FraiiÇois,  nous 

^^ tremblons  â  la  vue  de  notre  patrie,  perdant,  avec  ses 
.autels, Je  plus  ferme  appui  oe  sa  félicité;  chrétiens^ 
prêtres,  nous  ne  connoissons  pas  de  plus  grand  mal- 
Leur  que  l'extinction  de  la  foi  Voilà  ce  que  nous  por- 
tons gravé  au  fond  de  nos  cœurs;  et  c*e*it  ce  'qui  noua 

.  remplit  d*inquiétnde  et  d'alarmes,  en  ^voyant  qu'on 
égare  les  sentimens  d^une. nation  disposée  au  repentir, 
et  qu'oTi  la  mèue  rapidénient,  par  là  haine  dii  sacer- 
doce, à  la  ruine  de  tout  culte  et  de  toute  religion  n. 

Ainsi  parle  un  écrivain  dont  nous  avions  promis  de 
citer  quelque  chose,  ^t  dont  nous  ne  pouvions  mieux 
faire  que  d'emprunter  les  paroles,    dans  l'intention 

B  a 


(   30   ) 

où  nous  étions  dVmetlre  quelques  rëflexiotis  i^ur  Tîn- 
juiïlice  du  nipode  «nvéïii  les  pi^ti^ro,  M.  Tiibbë  Clausel 
-iioiispui^if  avoir  bien  fait  i^essoitir  cette  îkjjufitice  criante, 
€l  ce  seul  pasiKige  appelet-uit  i'nlteniien  sur  qen  livre-, 
<lont  on  prépare  ^en  ce  moment  une  seconde  édition. 
La  Religiùn  prouvée  par  la  révoliAion  ëtoit  dignt  de 
cet  honneur  et  du  débit  rapide  qui  le  lui  proenre. 


Nouvelles  ecclési astiques. 

RovB.  Le  2  janvier,  S.  £m.  le  cardinal  della  Somaglk, 
ëvéque  de  Frescati  et  vicaire  de  S.  S.  è  Stôroe,  après  un  ««a- 
juen  attentif,  et  après  aVoir  entendu  des  témoins  et  des  théo- 
logiens ,  porta  un  décret  pour  déclarer  qu^it  étoit  constant  qu^ 
'  par  Vintercession  de  la  samtê  Vierge ,  il  s*étt»t  opéitf  Un  mi« 
.  Varcle  de  goérisota  subite  et  parfaite  en  la  péfSontfe  de  HlkÈSric. 
Catalani ,  veuve  Jenson,  etlaqnée  depuis  (mèienrs  aimées  dé 
maladies  compliquées  et  jugées  incurables.  S.  fim.  a  petatie 

2oe  ce  miracle  mt  pubiie ,  -et  qve  la  relation  en  fut  oieswse. 
.e  décret  est  précédé  d'une  relaUon  détaillée  de  l'état  on  étoit 
cette  flemme,  des  progrès  de  son  mal,  et  de  sa  guénson  êSk- 
bite,  qtii  arriva,  le  3  septembre  dernier,  à  Rome,  dans  le  dé- 

5ôt  des  pauvres  femmes ,  près  la  basilique  de  Sainte-  Croix  ùè 
érusalem.  ^  \ 

—  Le  21  janvier,  on  a  célébré,'  dans  I*ég1ise  de  Saint-Loni# 
des  François,  un  service  solennel  pour  Louis  XVI.  M.  Tcv^^i 

3ue  d'Ortosîe  offîcioit.  M.  le  tkmite  de  'Bladss ,  accompagné 
e  foutes  les  pertonnes  attachées  à  Tamlbassadev  occupoit  une 
tribune  tendue  de  noir.  Tons  les  François  qui  se  trouvent  ik 
Rome  assistoient  au  Service  en  deuil  ^  ainsi  que  beavooup  et 
Romains  et  d'étrangers.  Le  même  service  a  été  célâ>ré  dstns 
les  cinq  autres  églises  de  fondation  françoise  existantes  à  Rome. 
Paris.  Dans  son  Mandement  pour  le  Caréjne,  M.  l'évéque 
'de  Troyes  rappelle  avec  autant  de  force  que  de  vérité  tes 
înotifs  qui  nous  sotlicitent  de  revenir  à  Dieu  : 

((  Quand  avons-nous  vu  plus  de  maux  rassemblés  à  la 
fois?  quand  la  main  de  Dieu  s*est-e1  le  appesantie  sur  nous 
d'une  manière  pHis  visible?  quand  if-t-eHe  ajouté  davantage 
As  danUur  à  la  douUur^  -êi  ia  miêère  à^imMn  ?  et  ne  noua 


(  3.  1 
vnibl»-l-H  p»s  ri-nienrfro  ici  nous  demamler,  par  vm  Pi.i- 
l^iiiiQ ,  •(  noua  HM  aoituati  peu  aases  puni* ,  et  ut  igit'il  pun  - 
\a\\  faim  de  plus  pour  nuus  rnppeler  à  nous-iiiéinrï,  el  iiit~ 
prîmfr  Itien  avanl  dans  noa  anies  la  (erreur  tte  ses  jugeiutriis^ 
Super  quo  percuiiam  wot  uîlrà , 

Il  La  voilà  donc  accomplie  sur  nous,  N.  T.  C.  F, ,  cpire  m*. 
oace  que  faii^oîl  Uoï*e  à  son  peuple  :  u  Si  voua  n'écouiri  p»a 
la  Toîi  lie  D)«u ,  el  qua  vota  so)»  infiitùles  â  ses  comninn- 
dcnif-ns,  ifout  sms  maud'UÙ  laviiieetà  la  campagne ,  mau- 
dil  dan»  vo*  maison»  el  tiana  vo»  ehampa ,  tt  vtun  vtnat  im 
titi  voua  refluer  ta  rosée  »n  même  lemp»  qitt  la  lerre  voiiaiw^ 
Jitftra  aaefriiilau.  En  vain  Tniidri«n.<-1ious  nousifi  ((>asiiuuler> 
et  noui  le  cacher  à  DDus-mèmes:  la  leçou  esl  trop  forie  el  \9é 
évéaemeoapaileni  trop  haul:  et  à  m(uiui|iienousne  soyont 
(Wirenua  à  cet  excès  (l'aveiii^lemeiit  de  croire  que  Dieu  eu  fa- 
tîf;ué  de  gouverner  le  tnoude,  el  (jii'il  laUie  au  hasard  le  snîn 
«le  ta  desliiiée,  pouvon»-nmi^  ne  pas  reconnnîire  dans  les  L'a- 

Snr  qui  arme  contre  nous  les  vetils  el  led  crragM,  et  lei  coups 
ceti^  ftrgt  vigUantê  dont  parle  Jéréniie,  image  naturelle 
4a  ecrte  fuelice  éiemellfl  que  I-or  na  peut  Iromper,  pa4  pKn 
■lie  l'on  ne  fwut  la  fuir;  et  qui ,  lorsque  nous  avons  abusi 
•e  lomt,  Dousa  punt  de  touli  de  l'abui  de  la  prospâriléi  par 
tous  les  genres  d'adït-rsliés;  de  l'abui  de  l'abandaQGe ,  par 
lontcs  les  sortes  do  priralinns  ^  de  l'abus  des  richesses,  par  la 
KnTeraemeal  de  nos  fortunes  ;  de  l'abus  de  nos  sucre*  et  de 
■os  victoires,  par  l'humiliation  et  par  ia  pritence  det  étram^ 
gftf  de  l'abus  de  la  religion.,  par  toiisles  lléaus  queTimpiélé 
traîne  à  sa  suilej  et  enfui,  de  1  abus  de  noire  raison  et  de  nos 
lisiiércs,  par  le  obaot  de  nos  pensées ,  et  cet  esprit  de  vertige 
«t  d'erreur  qui  nous  posùde  encore:  de  sorte  que,  punis  ége- 
Inn(*nt  de  nos  vices  et  de  nos  folies,  de  nos  désordres  et  de 
Bos  faux  principes,  de  nos  mœurs  corrompues  et  de  nus  sys- 
tèmes corrupteurs,  nous  ne  pouvons  que  pqqs  écrier  avec  le 
Prophéie  :  Fouê  élei  juste.  Seigneur,  et  votjugemêns  ne  sont 
^lié^uUi  ai  droillttm. 

a  Mais  ce  n'est  point  encore  astes,  el  aa  mata  est  encore  itt-n- 
tlue pUte  loin.  Jetés  les  yevx  de  toutes  paris,  atvoyu  s'il  y  a 

Suelqu'endroitsur  la  tetre  oii  pn  ne  se  plaigne.  Sî  fit")  hout 
e  l'Europe  à  l'auire ,  vous  n'unlendei  pas  un  cri  de  détresse 
Cl  d'alarme  qui  aoui  anonce  qu'elle  iouEEre  ^  si  partout  ne  s4 


-A? 


-i 


4i. 


V 


'      <  «  ) 

▼érifi«^  pas  eélfe  pâro1«  £»  f  ApAtrê  :  ^Mt  ftwrlf  mteteiv  jp^MJ* 
HèpnMV0 comme  Uê  ihuiêurê  de  PênfimUfmêni ;  el  }e  ne  tm. 
qopl  malaise  d'aulMil  pins  inquiétant  qu'il  ec^  plut  jf|él||iiîtfii^  ' 
subie  :  de  sorte  qti'on  ne  sait  goire  plus  Cf  que  le  grare  hqw 
main  doitaujouralini  redonterifaVantage;  on  le  dôrangeaient' 
des  choises  naturelles^  oo  M eonvulsNKis  de  Tordre  apieial  ;  el 
s'il  est  plus  il  plaindre  dé*  lÉfOk  qu'il  éproôtre,  qoe  4e  wi» 
.  qu'il  prévoit.  Qnoi  donc?  les  temps  aeroient^ls  arriirib?  et  le', 
monde  toncheroit  il  ani  fours  de  son  affiiisseoseot  et'deia  dé» 
crépitude?  Laissons  k  Dieu,  H.  T.  C.  F.,  le  seerèt  de  ce- 
mystère.  Mais  ne  perdons  famais  de  vae  nu  élat  dé  elio«ce 
non  œbÎQs  triste  et  affli^Mni  que  feoodd  eif  înetruetione  er  en 
luoUères;  ri  n*hésitons. pas  de  tecoonohra y  dans  cette  IbgeU' 
lai  ion  universelle  des  empires  d  des  oatiotis,  ovi  poer  iKma^ 
servir  do  IVxpression  d'Isaie ,  dans  eetf^JmjiuhinmJàJl^mfig 
q  li  semble  f^ire  le  tonr  du  monde,  que  tonte ebair  est'piinie^ 
puisque  imUé  chtnr  a  earromfu  êëê  voiêc^  elqa'ii  ml  dé^nee  .. 
de  crimes  et  d'tniqiiîiés  a  succédé  un  déloge  de  nkisox  et  de'  ' 
misères  :  Fiageitum  inundanê^ 

ivflt  cependant,  ^i.  T.  C.  F. .  qui  tremble  devant  Dieu?  Qui . 
ê*humili0  *oiêi  sa  mai»pf$iê9anU?  Qui  lè  réveille  én-finiit  de 
mm  tonnerre?  Qui  songjS  k  se  met(re  kPàbnjib$  Pi/mi  th  ## 
colère?  Quelles  prières  et  quels  vœux  avohs*^p|^,adres^[.f«   * 
eiel  ?    (]^lles   résolptions  avpns-notis  formées,  pour  noire 
amendement?  Qnel  cbnngément  s'êst-il  dôné  opéré" îlanmoa  . 
e«prit8  et  dans  nos  cœurs?  Et  sèrb!t-{l  donc'  vrai  que  nôns  / 
sommes  do  nombre  de  ces  hommes  désespérés  dont  paele   . 
Jérémie  :  Vous  lei  avea  frappée»  et:  ilfAe  l'ont  point  lenti  ;  * 
irous  les  avea  écrasés,  et  iW  ont  refusé  de  se  rendre  et  d^   • 
irons  obéir  :  é^mruuiêii  mm  ci  non  doUifÊmiU,  oUrMêHêoê  - 
ci  rmuêcruni  aceipcrc  diccipUnam  »•  .  .  /  . . 


Nouvelle^  politiques.  . 

Paris.  I^e  ii  février  an  soir,  S.  M.  a  reçu  une  grande  dé« 
potation  dé  fa  cbamb^  d)ps  pairs  an  snfet  de  la  communica- 
tion faite  la  veîîle  à  la  chambre.  M.  le  chancelier ,  président 
de  la  chambre,  a  adressé*  au- Rot  la  parole  en  ces  termes: 

«Sire,  vos  idèles  nojrif  ,  Ifes  pairs  de  Fratirr,  apportmi a  V« *M^. 
rboBaekajie  4b  leur  frspccCueasc  racomwîssaaas  de  risportaota  oos* 


(  a5  ) 

âiiiiteati<Mi  quVUe  a  ^îgn^  leur  •dresser;  la  Franet  entiâre  j  iroavf 
«M  «au^clle  preuve  de  qeite  vi^laaoe  paiaroelltf  ^vec  U<|aelle  Y.  M. 
s'oecupe  sans  relâche  de  gmètir  tomes  nos  plaÎM ,  d*adoocir  tbutrs  nofe 
soal&aoces.  Le  a^e  et  rhabileté  dé  vos  igiittiàcrcs,'  la  béenveUbmee  dea 
eôprs  alliées  ont  facnil^  sans  doate  Kdtile  négociaiion  <pii  diatiinue  a(. 
bèurênsênirat  noS  cbarges j^  mais  noos  en  deroas  tnrtoot  le  suoetf  4^ 
niiflaeace  de  vos  iMitos.  Ouï,  Sire,  nous  raoneilbms  le  firoit  de  notre 
JMr  conêaooe  dans  ^s  Vcrivs  de  notre -Roi  •  d*  eette  confiance  àoud 
tuéruéf  an^entiére^  qui.  appelle  et  coohnandé  la  confiance  de  rEurope.. 
n  suffit  aonc  k  la  France  de  rbutoir  fenbement  son  aalbt  pour  cil  fe^ 
coarrer  par  decrèi  tous  les  moyens;  il' loi  snfiît  d'aimer  c€  de  laisaeo 
faire  son  Roi  ;  oe  rasiistcr  de  tons  ses  efftiris,  et* lie  s'abandonner  poofi 
H  reste  a  îrotre  amoof.  Klle  ti\-)  besoin,  |W>i|r  étre.ieiidoe à  ses  liauti« 
drathiëai,-  que'  de  rivre  en  paix  avec  dlc-naAme  «  et,  de  resjter  unie  d'iôr 
tentions  et  de  volontés  .a\ec  le  Monarona,  ^'.elle  jinroit  cboisi ,  si  le 
ciel  ne  nous  TaToit  pas  dponë.  Tout  le  bien  qui  noqs  arrive ,  et  loo^ 
le  bien. qui.  nous  atlrnd ,  descendra  constamment  ponr  nous  de  on 
tr6oe  héréilitaire  anqnet  se  rattachent  totales  Vos  |[affanlies  de  siabi- 
Md^,  der^^hv  et  de  boÉheor.  Hona  saorons  Fafiermir -encore  par  notr» 
lojaatë  scmpuleose  à  remplir  tous  nos  enp^a^mens ,  notre  constance 
4  snpporlar  des  manz  passagers ,  ai  no^  dévouement  sans  bornes  an 
adoré  qni  les  répare  ». 


Le  B 01  a  répondu:  < 

V  '  «r  Je  r^qois  avec  la  plqs  viyf  aatlsfaçtioi^  les  remercîmens  de  la  efaam* 
]bre  dfs  pairs ,  et  ses  Célicitalions  sur  neT  événement  que  'je  regardé 
comble  le  plus  heureux  de  ma  vie ,  puisque  fj  tois  ranrore  du  boa- 
"Keuï  delà  France  »: 

^  ««.M** .  la  dbdpeMe  df  Bencj  ^Càtit  ikldisposée  depuis  àeox 

Krst  Madame  et  les  Priiices  vont  passer  la  soir^  à-'Pfilysëe- 
iirbon. 

—  Plusieurs  compagnies  de  la  garde  nationale  se  proposent 
de  faire  des  fonds  pour  distribuer  des  soupes  économiques  aux 
pauvres.  Lès  courtiers  de  commerce  ont  fait  déposer  h  la  pr<S* 
lecture  de  police  1200  fr.  pour  Us  indigent. 

—  Les  officiers  de  la  légion  de  la  Manche,  en  garnison  k 
Dieppe,  se  sont  chargés  de  nourrir ,  pendant  deux  mois ,  vingt 
pauvres  infirmes  de  la  ville ,  qu'ils  ont  prié  qu'-on  leur  dé-^ 
signât. . 

—M.  le  comte  de  BamieUBeauf  ert ,  ancien  cqlpnel  et  cite- 
^aHer  de  Saint-Lônis^  est  mort  k  Turin ,  Ict  aS  )anvier  der- 
nier. 11  avoit  écrit  sur  la  révolu!^ «  et  # voit  montré  un  Aie 
rif  pour  le  succès  de  la  cause  rojrale. 


(=4) 

•-  On  â  acheU  Boor  la  ^lioth^me  dn  Bm  ,  k  U  nsM 
<!«•  livTM  ^  M.  de  Haeeuthy,  le  célèbre  pMutin-  d«  i^S?* 
^««Ri«r  livre  fanprim^  «vee  date.  H  n'en  exiats  qas  doMf 
«x^ihpUim;  l'aotre  Ptt  k  Vienne.  Les  amatean  vemmt  ««M 
plaisir  resièr  en  Franca  c«  monument  prfciea:^  de*  pmdiwS 
tempe  de  lln^reuioo. 

—  La  commiuioT)  Ainnicipale  de  liège  a  défendu  te>  raSK 
carade*  et  trave'ltiuejaenc  fuelcaDqnea  dans  le  carntT*!  d» 
cette  année. 

—Il  vient  de  s'eâàctner  un  grand  cliaagement  dam  le  ni*  . 
nislère  iMvarois.  M.  de  Montrai  m  relire.  La  gasetle  ofi* 
éi^lle  de  Hunirh  annonce  qu'il  a  demandé  ia  retraite  pour 
Canse  de  santé.  II  va  te  rendre  en  Saitse.  Cettr  nouvelle  a  fajt 
tine  grande  sensation  à  Munich.  On  tait  que  M.  de  Hontgtt> 
ka  jouiuoît  k  cette  cour  d'ane  très-graiwe  influence  depoî* 
vingt  an».' 


CHAMBRE    DES    PAIHS. 

'  Le  II  février,  M.  le  dnc  de  Richelieu  a  fait  à  ta  chambre 
une  communication  importante.  [Voyei  la  séance  de  la  cham* 
bre  des  députés).  Des  remerclmens  an  Roi  ont  été  votés  par 
la  chambre,  et  une  grande  députation  est  nommée  pour  I4 
présenter  k  S.  M.  Le  ministre  de  la  police  générale  a  pré^ 
sente  les  deux  projets  sur  les  {onma'ux  et  sut  la  liberté  de  Ift 
presse,  adoptés  par  la  chambre  des  députés  les  17  et  3Ç)  jan- 
vier. La  dÎKusMon  en  assemblée  générale  aura  lieu  samedi. 
M.  It  comte  de  firigode  a  f^t  nn  rapport  snr  quelques  pé- 
titioDi^ 


CBAMBnt    CES   DÉPUTÉS. 

Le  II  ttwtirt,  M.  Pnnirl  a  pris  )«  preniw  Ta  fMrMt<  inr  la  d 
■ion  rrlalivi'  Ati  biidsFi.  Il  rnnibiit  1p  madw  iIm  n^oriatinni, 
pMTOTi-rrmiiriinlïn  indiquant  lt<  mnjfni  de  Riranlir  prnprra  à 


riAitsdqoy,  HVedît  même  àt  i563,  ciU  pai  on  des  oowmiàfftfrts  du 
not,  M.  DikIoq,  te  proure,  paisqa*it  y  est  dit  que  le  cooscntement 
ém.  saioi  Siège  sera  demandé;  disposition  dont  M.  Ou4on  n^a  pas  cru 
devoir  faire  meotioo.  M.  'Pooiet  termine  en  disant  r]Q*eo  poussant  à 
Teztréme  les  raisonnemens  dont  on  s*est  ser?i  pour  cojBiester  au  cierge 
MO  droit  de  propri^^  on  pourroit  altaqner  aussi  les  propriétés  par-> 
ticnliéres;  il  nVn  coAteroit  qne  quelques  sophismes  de  plus. 

.  M.  le  'garda  des  seeaui  croît  devoir  faire  quelques  obscrrationt  suv 
la  discours  de  M.  Laffite.  Cet  babila  financier  a  oëveloppë  d^rxcellens 
prindpas  sur  le  crédit ,  mais  il  -en  a  poussé  trop  loin  les  conséquence^ 
Il  s'est  montré  à  tort  effrayé  de  la  dotation  de  4  millions f  pf^poiée  par 
la  commission,  pour  le  clergé.  Cette  proposition  est  une  transaction  ra- 
inCaire  entre  Ito  passé  et  le  présent;  elle  concilie  les  intérêts  et  1rs  cons^ 
civnces.  Quelque  soient  les  scrupules  de  esUfS-d,  ils  sont  toujours  res* 
pertables.  S'il  j  avoit  en  Franee  une  partie  considérabla  de  citoyena 

r'  crussent  leur  conscience  calmée  par  crtte  concession  salntatte,  oui 
noua  n'jr  donneroit  son  ass4*ntiment  ?  La  conscience  est  une  aet 
modes  bases  do  crédit  public.  M.  LaSiifte  s'est  fo^  occupé  de  garan- 
9ps,  et  en  a  beaucoup  aeraandé  ;  la  France  n'a  pas  eu  besoin  d'eK 
demander  y  son  Roi  lui  en  a  donné  de  lui-même,  et  il  a  lait  tout  ce  qui 
étoit  en  lui  pour  rassurer  les  esprits.  Je  souhaite  à  toutes  les  nations 
du  monde  des  garanties  pareilles  à  celle  que  présente  la  maison  de  Ilour- 
boB  assise  sur  la  légitimité.  (  Apple udissemeos).  M.  Pasquier  discute 
les  économies  proposées  ;  il  trouve  que  la  plupart  sont  impossibles  ou 
dangereuses.  Il  n*jr  a  pas  de  tactique  plus  fréquemment  employée  pat 
ceux  qui  vouloient  détruire  les  gouvememens,  que  du  crier  contre  les 
abus.  On  ne  pourrait  réduire  les  préfer.mres,  <^ans  mettre  de  rincert<- 
Indf  et  de  la  confusion  dans  les  rapports  dé  radminiMration.  Le  con- 
seil ^'£lat.  a  siibt  les  plus  grandes  économies.  La  ré«luction  des  cours 
ait  justice  est  nécessaire;  mais  mon  prédécesseur  a:roit'senti  lui-même' 
U  nécessité  de  Taiourner,  et  ce  n'est  qu^à  la  session  prochaine  qu'on 
pourra  voua  présenter  une  loi  sur  cet  objet. 

M.  de  la  Bouillerie,  sous-secrétaire  d'F.tat  an  ministère  des  finances, 
iaslffic  le  budget  par  des  calculs,  et  s'étonne  de  ce  que  la  dotation  pro- 
posée pour  le  clergé  n'a  pas  réuni  tous  les  suffrages,  attendu  qne  les 
4  millions  Cftastituentà  peu  pr^  la  quantité  de  bois  du  clergé  non-ven- 
dus. M.  le  commissaire  du  Roi  solliciie  la  chambre  de  dore  promple- 
ment  celle  discussion,  qui  ne  se  prolon»**roit  pas  sans  de  graves  in- 
convéniens  pour  le  trésor  et  le  crédit  public. 

M.  le  duc  de  Ricbelieu  monte  à  la  tribune  pour  faire  une  commu- 
nication important-  Il  anuonce  que  5.  M.  s'est  occupée  de  procurer 
à  la  France  un  soplaeemeot  des  charges  qu'ont  fait  neser  sur  nous 
les  événemens  de  l'ftiS.  Après  l'adoption  d^ine  loi  de  unabces,  où  de 
solides  moyens  de  crédit  assureront  le  service  de  l'année,  l'armée  d'oc- 
cupation sera  diminuée  d'un  cinquième,  cVsi  à-dire,  de  3o,ooo  hom- 
mes, et  proportionnellement  des  charges  que  ce  cinquième  eût  entrât- 
nées.  Il  a  été  coaveou.  également,  a|pec  les  ministres  des  puissances 
alliées ,  que  l'augmeotation'  de  solde,  qui  figure  dans  le  budget  de  cette 


(  26  ) 

âSB^  fiMr  la  temwe  de  aS  MilUont^  n*aiir»  Uni  ^a*i  .1100^ 


demuité  «fe  gusrr*  ^ooTtm  aMMÎ'crite  jiQmfe  Je»  iiiocfificaiioi)t'qaî  ftf' 


nrenii  n  au  noble  oiractère  des  mûii«|rr«  A  dM  frfnëmnx  aUî^i 
èrnd  de4«  trtbuiw  «o  milii'ttdeMpplaadKvaini^ii,  M.  Pâillol  As  LojrMt 
drnumd^  qne  la  chaiobrc  t'occupe  d»*jiàe  «drcsie  de  rrmctcïtB^ft'as 
Roi  ;  œ  qui  est  renvoya  à  ho  comivé  ^tactti ,  à  la  fin  de  la  êéëpat^ 
■•    ■  ■  ■    « 

On  reprend  la  diaçôAtlon  knf  h  budgfti  IH;  CaAière.ooiAlNit  l*flM« 


d'appeler  i  «on  Mooan  PoidN '^éi  «BlretieMni  U  repo#  d^i  PMtf 
avons  besoin;  En  1816,  il  ae «*afiss«it  ipad'iiB  orédii  à^^n^^Smutp 
que  d*aiie  nësore  ^Teiiiarllfly  qae  d^sne.  teUiîo»  aasaa.  boniéa  pp«t 
n'en  pas  abuser.  Aàjonrd'hai^  il  né  s'acU  pas  «oa-senleflifPfL  da  3o* 
millions  pour  Ci^tieann^,  mau  de  près  de  100  nvllions  en  quatre  ana. 
Le  système  d'amortisKemrni  parott  iUoRoire  i  l'orstenr.  An  lien  da 
consacrer  tous  les  ans  4o  miUioihs  i  ramoinlnement  ne  vaudroit-il  pat 
mieui  emprunter  un  peu  moins?  L'aliénation  drs  bois  de  l'Etat  sera 
l^eu  |Mt)dnctiyt'.  Les  quatre -mîMioiu  de  lyranns  que  J^ûfi  r4)iirY«  w$ 
alergë  sont  un  palliatif  insnffisant;  il  faut  lui  rendre  ses  biens,  ne 
fut-ce  que  pour  consacrer  les  grands  principesde  la-pi^priéte'  ricnrla 
^gitimiië.  I^  eicmples  qu'on  a  citds  d'aliénations  faites  ne  prouTenI 
rien ,  pufff^'^4ft  on  n'atoit  agi  qn'aveirle  oonodneadfe  Caulaîtilé-fiiu* 
tificale,  Ce  n^^wè  au*clrr|e,  c>sl  à  noua  qafil'Hnpatln  qM  -lat.^ 
^*s  dés  bWns  de  l'EgH«e  1m  sofent  rendus;  On^  aami  auppote  dea  in^ 
tentions  et  des  prétrnttbos's^crélet]  .aot  mea  aux  dfwi  épnqutt  ont  été 
lestaémei.^  ..-...-        -...•..> 

M.  le  ministre  de  Tintérieur  np  cr6it  pai  pénroir  laiHer  pataèr;  aaiii 
lef  réfuter  y  des  assertions  et  des  critiquée  tingulièrct.  On  A  nrétendu 
trouver  on  mvstère  dans  trob  |]lro|cts  de  loi  toocettilt;  fm  iet  élfc- 
tîons,  sur  la  hberté  indiTidnelle^  sur  las  {oumant  :  les  oiinisiret  n'onâ 
établi  aucune  conncxité  entre  cet  loit  dtfférentet.  L'écoaoviieeataaiia 
doute  le  premier  betoin  det  goufamemcat)  maia  o^ns  n'imilcions  paa 
let  adversaires  de  la  loi  qui  ont  trouva  tout  bUmable^.nout  profiterons 
des  réflezibus  utflet  et  det  cimseflb  talutairea  qu'ils  ont  pu  -présente^. 
Nous  avons  été  étonnés  d'entendre  din^  que  l'emprunt  ne  p^voit  étns 
ribhV,  sans  que  la  cbambre  en  eonnikt  laa  oonditions;- qu'il  soit  peiw 
inis  i  celui  qui  sVst  montré  aiaet  jalnux  de  vewndiquer  les  droits  de 
la  chambré,  de  dife  que  legfKivemamem  «e  peut  emprunter  aana 
TasKentiment  des  chambres ,  mais'  que  o'cal  à  ini  senl  de  régler  lef 
Gonditioas  de  Tempront.  Le  minMÂ  reproehe-.ii.Mi  Laflitle  d'avoir 
risqué,  par  une  ciution.  iropru4enie«  d  altérer  k» J^sea  du  créâil.j 
comment  n'a-t-il  pas  tu  q«e  de  leli  afgmMil  4àimoiffBi.aas  .■o«  dib 


(37) 

npènjMsm^  H  ainf  antres  des  ann>t  p^iar  le  ^eombatlre?  Les 

Cranties  qn^oii  demaédoU  ne  pomrOMSBi  tert  eilëes  en  eicfliple  j  noi 
M*  oofift  en  ont  doooéei  de  pins  fortes.  La  pins  sAre  des  ^snniies 
est  la  W^imittf.  La  maxime  amncés  par  le  même  ormteor  ne  pro- 
duira sûrement  pas  plus  d^effirt  qte  cas  pîdees  nfjpnblicaines  qu'on 
ûmoft  ftut  nos  iheltres  quand  le  ^ouTemement  éuAl  le  pins  consolida. 
Le  minisire  regarde  la  proposkion  de  la  «ommissiom  en  .faveur  dn 
^ergë  nomme  une  mesure  conciliatriè^.  Celle  r^erve  eniroit  depuis 
long-iemps  dans  la  pensde  du  Roi ,  et  S.  M.  deToit  tous  proposer  i|i- 
cemamment  d^a£Feeter  des  propridiés  immobilières  aux  principans  éia-v 
biisMrmcns  eoddsiaslîqnes  ^  •  mak  peut-  ^re  convfinoil-il  pour  cela  d'at- 
tendre la  fitt  des  n^ocialions  avec  la  cour  de  Rome.  M.  Latné  pasM 
ensuite  au  budget  de  l'imerieur»  et  cité  un  rapport  fiiit  à  Louis  XVI 
anr  les  administrations. proWnciales^  aT?e  dès  notes  de  la  main  de  ce 
Fdneesur  les  abus  de  Tancien  ordre  de  choses. 

On  demande  la  ol^nre  de  U  disensMotr^  elle  est  prooono^^  L» 
diambre  ditride  ^qu'il  n'y  aura  pas  de  aéaaee  le  mercredi  et  le  jeudi , 
ar  que  les  deux  rapporteurs  dn  budget  feront  leurs  rësumiis  rendredi. 
La  cbambm  se  forme  en  comité  seeret  pour  délibérer  sur  one  adresse 
an  Rot. 


Moi6  de  MM.  tes  amlnusadeurs  des^puUsanees  alliées  à 
ilf.  le  duc  de  Richelieu,  au  sujet  de  F  armée  d'occupation. 


•  »l^  eunia  d'Autriche,  d* Angleterre ,  de  Prusse  et  de  Russie,  ay^nt 
p^  eti  oonsid^tion  le  dé^h  manifesté'  par  S.  M.  T.  w>  d^  voir  di- 
minuer le  nombre  de  farmie  d'oceuoaiion ,  et  proportionnellement 
celui  des  charges  que  sa  présence  sur  le  Icrriiotre  fraoçois  exi;;'ey  ont 
SMiorisé  les  soussignés  à  faire  à  S.  Kxe.  M.  le  duc  de  Richelieu,  prr- 
•ident  du. conseil  des  ministres,  et  secrétaire  d'Etal  au  département  des 
affaires  ârsngères,  la  communication  suivante  : 

An  moment  o&  le  Rot,  rétahU-sua  son  trÂnr,  et  mis  en  possession 
4e  son  amortie  légitime  et «onslitulionoclie,  chercha,  de  concrrt  avec 
les  aotTM  puissances ,  les  moyens  les  plus  c&caces  de  consolider  Tor- 
dre intérieur  en  France,  et  d^assoeier  son  royaume  au  système  de  bonne 
intelligence  et  de  peci€cation  générale  interrompue  par  les  troubles 
qu*nn  Tenoit  à  peine  d^ar'réter,  il  fut  recounn  que  la  présence  tempo- 
•aire  d^nne  armée  allide  cloit  absolument  nécessafre ,  soit  pour  rassu- 
ter  FEarope  contre  les  suites  des  agitations  qui  menaçoieot  de  se  re- 
nowelrr,  soit  pour  offrir  a  Pautoriuf  rojrale  Toccasion  d'exercer  dnns 
le  calme  son  infloencp  bienfaisaiilr,  et  de  se  fortifier  pjir  rMitachcnieot 
et  la  soumissiAo  de  tons  les  François. 

La  sollxitude  de  S  M.  T.  C.  de  rendre  cet  expédient  indispensa- 
ble U  moins  ooéreax  à  ses  sujets,  et  la  «a«esse  qui  dirigea  les  soiivi** 
raios  allàés  dans  tous  les  anrangemeas  qui  furent  stipnlà  à  celte  cpo- 


^r,  les  pOTt^rtnl  ik  w^m»,  4^wi  :coainiiifi  accwd ,- !#■  <tMi  «^  U  ai* 
miouiioD  de  rarnës  dVacwauiip  p^Mirroit  avAif  Ucu,  «jum  »ff«iibliff  le» 
moiifft  ou  noif««tt«  gnMi  ifoilMli^qm  «»  jvniga^  rpadii  Uff^seocA 


Cm  ooiiditionf ,  If»  amnipiÀ  «îmfM  à  Irt  Mpptlrr  •▼#•  «m  ▼nilir 
BatiftfactioB,  elles  oiiMitteift  da«ii  l'affrnniiifaiHii  de  le  dvnittie  lé* 
Iftiine,  cl  dans  le  •àorés  de»  effara  et  dee  sdio*  de  S.  M.  't.  C.  pcNir 
oomprimer  lea  factioos,  dfaiiper  le*  erreara,  calmer  les  panaioii*,  H^ 
rëQQfr  tottM  lea  Fraoçoia  aaloMf  du  trdiie  fiar  lea  naéinea  Twmx  et  hê 
mime  iabtfréu. 

€e  fprand  r^lut  dëiîrtf  et  rëclattië  par  rSurope  entière,  ne  nooToft 
«Ura  ni  Pont  rage  d*nn  "moment,  ni  reaaai  d*nne  arnle  tenlaiWe.  l^ 
puisaancca  atliéea  ont  Tn  aipoo  nne  attention  aoivie,  mats  non  pas  vt*% 
et<iiuiement,  les  dirergenees  d^opinions  qnî  ont  eiisië  sur  le  mode  d« 
l'obtenir.  Dans  cetle  aratnde,  elfes  ont  attendu  dé  la  hanle  sagease  da 
loi ,  les  mesnrea  ympte»  k  ftter  lea  inoertiiiidea,  «t  à  Imprimer  à  sop 
ndministration  une  marche  hnoM  et  régnlîfre,  ife  doutant  pas  qii'n  né 
sàt  allier,  aTee  la  dignité  dn  ir^ae  et  lea  droits  de  «a  conronoe^ 
éetls  mauanimitif  <pii,  après  lea  disoeides  chpilei,'rsssnfn  et  encon'^ 
rage  les  ^^ibles,  et  par  une  coofianoe  éclairée  escite  le  séle  de  tons  les 
antres. 

Une  heorense  einérience  sjànt  déjà  rempli ,  autant  que  la  nsture 
des  cKoaes  pouTolt  le  permettre,  Tespoir  -de  rÊurope  à  ee  sniet,  les 
soorerains  alliés,  jaloui  de  contribuer  k  ce  grand  ourrage,  et  de  faire 

i'ouir  la  nation  de  ions  1rs  biens  que  les  e£foKs  et  la  sagrsse  de  son  Roi 
ni  préparent,  n'hésitent  nullement  à  regarder  Tétat  actuel  des  affaires 
comme  suffisant  pour  fixer  la-qurstion  qu'ils  ont -été  sppelés  à  décider. 

La  bonne  foi  arec  laquelle  le  gouremement  du  Roi  a  rempli  jutqu^à 
ce  moment  ies  engagemens  pris  envers  les  ciliés,  rt  les  soins  qu'il  vient 
d'employer,  sfin  d'assurer  les  différens  srrrioes  de  l'nnnée  courante, 
•o  aiontant  ans  ressources  |>rQvcnans  des  revenus  de  l'Etat,  celles  d'un 
crédit  garanti  par  des  maisons  de  banques  étrsngères  et  nationales  | 
parmi  les  plus  consiilérérs  en  Europe,  ont  égalem«rnt  fait  disparoltre 
las  ju^cs  dificnllés  qui  suroient  pu  s'élcTcr  sur  ce  point  de  la  question 
proposée. 

€es  considérations  ont  été  forti6ées  en  même  temps  par  l'oinnioa 
que  S.  Cic.  MSr.  le  maréchal  duc  de  Wellington  a  été  invité  à  émeUro 
»or  un  nbjet  d'une  si  haute  importance  :  le  suffrage  favorable  et  l'an- 
t'>rité  d'un  peraonnage  aussi  éroinent,  ont  ajouté  sus  motifs  déjà  pré* 
irnii  U>us  ceux  qiu  la  prudence  humaine  poovoît  réunir,  pour  jnstifief 
une  mt-fiure  demsndée  et  consentie  avec  les  sentimtns  d^une  bienveiU 
lance  sincère  et  réciproque.     ,  * 

Les  soussignés  se  trouvent  en  conséquence  autorisés  par  leurs  cours 
res|>ectives  à  notifier  à  S.  Exe.  M.  le  mic  de  Richelieu, 

1*.  Que  Is  rétiuction  de  l'armée  d'occupation  sera  effectuée; 
a5>.  QuMlc  sera  de  trente  mille  hommes  poi^r  l'armée  entière ^ 


f  =9  ) 

^•.Qn'rileiPnprDpDrimnni-gilal'orrr^chargaccODlingrat,  e't»U 

t-dirr,  d'un  oiU4U<^iiic  «ur  chaqac  cutjw  (l'jtfUér) 

4".  Qa'dle  aani  Hm  à  c(Mtiiinir«r  da  t",  ■«tM  pmobtlB  ;' 

S»,  QiK>  ai»  ctm  (<T>oqDc  In  <lrut  «eut*  milb!  miion»  jwr  jo^r.  four- 

■i«  pmiï  !■  tm>rNi  jin  le  K*>DVCTTMmCTil  rrsB^aii,  lenitil  r^duim  ■ 

crn(  soiunlB  miltf ,  Mm  iwaBiuaifw  nen  ahingrr  «ui  pinqntBW  mill* 


£'.  EnSa  ^He,  art  U  aitmr  cpQiiiie,  U  Fraar*  jonira  en  ouirf  da 
lom  le*  BTaDbgr*  nrOTmiinl  de  Udile  rcdaclimi,  cD  raoruriuila  dr* 
tnfiés  it  conTCDiio»  ciUuni. 

E»  cniDBiBniqMDl  un  Umoigoafie  auui  râlalaiit  d'sniili^  n  dr  ™n- 
Sanrp  rottr»  S.  M.  T.  C,  dn  U  part  dr  Inin  au^ucs  matin».  In 
«aii«iign«t  aiiDrot  à  ddclarcr  en  méùr  IcnipR  à  !j,  Eïc.  M.  le  duc  de  Rl- 
<chHirn  cambim  In  prindfit»  du  niiuiiuùre  ijii'd  |iri».idr,  rL  ceui  itui 
loi  <wiit  peitonorls,  ont  rontiibué  a  ctablir  «ne  frindiise  Rialueilr', 
«pu .  diri^  par  la  iuMioe  ei  la  Irare  dca  iruiië»  nitutii,  a  «u  jiunu'à 

C'ieol  r^er  Unt  d'afTairrt  delkaln,  fl  donnrr  pnor  l'arenir  1«  gage* 
pltu  rauBraus  d''une  coodusinD  tli.-iiDitïie  et  ulisbiMOt*. 
JIi  HUMsvm  crut  occaiion  ponr  iv noaTeler  à  M,  le  dM  de  Riofaclimi 
W  aMuraoces  de  Jeut  liaulc  ciHiEÎd^alioD. 


<(lMri>,  la  lottmcr  1817. 


le  cMuM  dc<àatt«  ,  V»tn  M  Boioo. 


Sur  tfueitpies passages  de' discota^ prononcés' detnièrt*' 
nient  à  la  trihune  de  la  chàmhre  des  députes. 

Oh  a  'Rmar^ué  déjà  pltnÎFiin  ion  que  In  ^ortMtb  quî 
•ont  ablt|néi  deMÎar,  au  milieu  d'un  débit  rapide, Jesdiscoun 
«pi  w  prononcent  à  la  inbuoe,  ne  tei  rendent  pn  loujoni* 
«vec  me  exactitude  jnrfnte,  et  que,  malgré  «ax,  it  leur 
«cbtppe  de  t'ccartvr  on  dei  parolM ,  on  de  1  ^eaprît  mAcM  «I» 
'l'oraleur.  On  ne  wut<ok  hem*  en 'faire  «a  crime,  l«rMn'«M 
rnoofti  la  diffîcahé  de^iuivre  cotulanuaeiit  un  oratenr,  de  TU 
rien  pndre  de  ws  phrases ,  de  transcrire  littéralement  mm* 
diKonrs  dans  toutes  Ms  parties,  et  d'en  reproduire  tontes  le* 
«uaocw  fBf^iÙTei,  ki  «mdificatwiM  >  h*  mouretBMtt.  Il  nt 


(  5«  ) 

tm  que  ces  opinkm»  ^(tauid^llet'Mnt  impriaéei  cntnif»  8M(0 
les  jeux  dp  leart  tntfiii»|  «e  lUArent  en  ptoiSbirt  points  m 
extraits  €|ai  en  paroÎMeat  dans  les  finaîllei  pérfîriiqDCS.  C'ett 
ce  que  Ton  a  remarqué  eq  plufiem  ranoontret;  cW  ce  qua 
l'on  0  vu  récemmem  cntr^iulret  par  rapj^^rt  au  diiaours  -que 
prononça,  le  7  février  dernier,  an  aratenr  -diftingné. par  les 
connoîssances  et  par  les  grâcet  de  won  élocadon.  Ce  oiscoofs 
difiere  notablement  de  ce  qui  en  avait  été  cité  dans  les 
joumâUx,  et  panolt  dans  IHmprmé  pins  digiie  d'im  admiiiîs* 
trateur,  qui  est  aussi  nn  iittéraleur  plein  de  œesnrf  et  dé  goAt . 
Peut-être  nous  sanra-t^nn  gré  de  citer  le  passage  dans  tonte 
sa  fidélité,  et  nous  pensons^mêuM  qu'on  nous  permattra  de 
raccomnagner  de  quelque»  fféâriiona,  noD  au*  m  totafi^  mais 
sur  quelques  fiûts  particaKers; 

Longue  les  Jésuites furefU  ê9fpfimis,  dit  rorateur,  ilpé» 
rut  convenable  itcffeUèr  leurs  promwitéi  à  urne  éêsiindkùm 
analogue;  mou  ce  fia  par  des  ùAts  du  goûfsfermtnâù'me 
se  firent  ces  affeèUUiùns  sumvélles,  H  nous  tf dirons  pas^dià 
dife  qup  VOrûUdre  se  soit  titis  de  pMn  droii  eh  fhssèfssi&n 
du  domaine  des  /^miVfsr.' Je  remarque  d^abord  qua  ce  n*ést- 
pas  tou{-à-faU  ainsi  que  les  journaux  avoient  reMii  ce  fks^ 
aaçe.. Le  Journal  wnénutl  dç  France ,  par  exemple ,  avoit 
fait  dire,  à  Forateur  t  Qt^and  les  Jésuites /firent  ahofis  tfé'n*ài 
pas  entendu  dire  qûé  FOiM^ire  eût  réclamé  leur  héritage; 
ce  qui  présente  un  sens  difGSretit,  et  sembft  insinuer  que  les 
bieps  dei  Jésuites  avojCnit  changé  de  destîliatiôn.  Le'  texte  du 
discours  né  renferme  point  la  même  idéf;  seulement  l*wéh 
teur  a  présenté  comme  une  masure  àe  convenance^  ce*  qiôi 
alors  étoi^  regardé  comme  un  principe  rigoureux.  ISi  on  af- 
^cta  les' propriétés  deîi  Jésuites  à  une  destifiaUon  anatogut, 
ce  nVst  pas  parce  que  cela  pan/1  convenable,  c'est  parce  <pie 
cela  était  conforme  k  un  principe  qui  n'étoit  pas  contesté.  On 
croyoit  alors  que  quand  quelques  motifs  faisoient  snpprim.er 
un  établissement  ecclésiastiqnue,  les  biens  qui  en  dépendoient 
dévoient  être  affectés  à  un  établissement  <^ui  f At  à  peu  près 
de  la  même  nature.  Par-là  on  conaarvoii  l-mtention  des  ion* 
dateurs.  Cétoit  un  usage  religieusement  observé  dans  les  sup- 
pressions. Ainsi,  les  biens  des  TdmpKera  avaient  é(é  donnés 
autrefois  k  l'ordre  de  Malte,  et  ceux  des  Jésuites  furent  don- 
nés, en  partie,  à  l'Oratoire,  qui  remplaçoit  les  Jésuites  dans 
les  collèges.  Si  ce  Ju{  par  des  aates  du  gowememaU  qtte  se 


(5i) 

fil  cette  ^eciodotif  c'mI  qu'il  falloiibien  qu'elle  fut  ordonniée 
psr  qneiqu'^pn,  et  ^e  cet  ordre  éioit  nècetstire  pour  priif- 
venir  toute  contestation.  L'Oratoire  ne  pouvoit  se  mettre  de 
plein  droit  en  possession  du  domaine  des  Jésuites,  d*ebord 

' parce  que  rOratoire  ne  les  remplaça  pas  partout ,  et  ensuite 
parce  qu^on  auroit  pu  donner  à  leurs  biens  une  autre  deslina^* 
tion.  Je  suppose,  par  exemple,  que  tel  collège  des  Jésuites 
eût  été  trës-richement  dote,  et  que  Thônital,  dans  la  même 
Tille ,  Feùt  été  d'une  manière  insumsante.  Oà  n'auroit  pas  vrai- 
semblablement blâmé  l'autorité  qui  auroit  attribué  à  ce  der- 
nier établissement  une  partie  des  revenus  du  premier.  Un  acte 
du  gouvernement  étoit  donc  requis  pour  déterminer  l'affecta- 
tion ,  quoique  dans  les  principes  reconnus  alors  les  biens  du^ 
sent  toujours  recevoir  une  destination  analogue. 

L'orateur  cite  un  second  fait  qui  est  de  la  même  nature 
que  le  premier  :  Lorsque  plus  tara^  Vordre  des  Célestins  fut 
aissous ,  naïf  s  vl  avons  point  vu  que  les  autres  corps  religieux 
*  ment  déclaré  que  ses  biens  vacans  leur  appartinssent.  Phi' 
sieurs  furent  vendus,  et  non  attribués  à  dus  établissemens 
eçclésiaàtiifues.  H  n'jr  eut  point  une  réclamation,  )*o\  li\eu  de 
croire  que  rorat«>.ur  n'a  pas  été  très-exactement  infonuéde 
oe  qui  se  passa  alors.  Les  ordres  religieux  n'ont  point  réclamé 
fes  Dxens  aes  Célestins.  Pourquoi?  Parce  que  ces  biens  furent 
aussi  attribués  à  des  .élablissj^méns  ecclésiastiques.  Il  parott 
.<|uie  i^resque  partout  ils  furent  ihis  entre  les  mains  ides  évêqu^s 
pour  f(re  employés  d'uué  manière  Qlîlè^i(yx  diocèses ,  et  je  sais 
que,  notaniiment  à  Orléans  et  à  Soissons,  Ces  biens  fârent  donnés 
aux  séminaires.  Cette  attrilbtïtipn  éfoit  toujours  conforme  au 
principe  dont  nous  avons  parlé.  Par-là,  left  oiens  conservoient 
une  destination  pieuse,  et  les  fondations  étoient  acquittées;  et 
c'est-là'  la  grande  considération  par  laquelle  on  se  dirigeoit 
alors.  On  croyoit  devoir  se  eoîiformer ,  autant  que  possible , 
aux  intentions  dès  fondateurs. 

Un  antre  orateur  a  dit  dans  la  même  discussion  :  On  a  ou» 
Uié  que  le  traitement  des  évéaues ,  fixé  à  5  o  ,o  o  o  Jr.  par 
rassemblée  constituante ,  a  été. fixé  à  iS,o^ofr,  par  le  Con-^ 
cordât;  mais  les  curés  de  village  et  les  succursalistes  êont 
plus  Jàvorablement  traités  que  ne  Vêtaient  les  anciens  curés 
à  portion  congrue.  De  ces  données,  les  premières  ne  sont 
pas  exactes  I  et  la  dernière  est  si  éloignée  de  la  vérité ,  que  ' 


â 


(5a)  , 

l'on  fie  ^at  s*êtti})éclief  de  croire  qa'elte  a  été  infidelenietit 
rendue  dans  le  journal.  Le  traitement  deaévéqùes,  tel  qu*!! 
avoit  été  fixé  par  l'assemblée  constituante ,  nVtoit  pas  de 
5o,ooo  francs,  il  s*eh  falloit  beaucoup;  celui  du  Concordat 
de  1801  étbit  de  10,660,  et  c'est  encore  là  l'état  de  clioses 
actuel.  Quant  aut  curés  de  campagne,  ceux  à  portion  con-* 
grue  avoient,  avant  la  révolution.  ^So  livres.  U$  avoient 
tous  un  presbytère ,  un  jardin ,  quelquefois  même  un  enclos 
assez  considérable.  Ils  jouissoient  des  novales ,  c W-à-dire  ^ 
que  ceux  mêmes  qui  n*étoietit  pas  gros  décîmateurs ,  levoient 
la  dime  sur  les  terres  nouvellement  défnchées.  Enfin  .  ils  vi« 
voient  dans  un  temps  oti  tout  ëtoit  moins  plier,  et  où  les  pbla- 
lions  étoient  plus  aoondantes.  Aujourd'hui,  après  trente  ans^ 
lorsque  tous  les  objets  de  consommation  ont  à  peu  près  dou- 
blé ,  lorsque  le  casue4  est  presque  nul ,  lorsque  les  presby- 
tères, jardins,  enclos  olit  elé  vendus,  les  cures  qui  n  ont  que 
le  titre  de  desservans  ne  reçoivent  que  600  A*. ,  encore  mém^ 
ne  jouisserH^Is  pas  de  ce  modique  traitement  dans  sa  totalité  ^ 
attendu  les  Irais  de  perception  et  les  retenues;  de  plus ,  ce  n'est 
que  de  cette  «Anée  qu'on  leur  a  alloué  cette  somme,  jusque 
là  ils  «l'avaient  que  Soc  fr.  L'orateur  qui  les.  a  supposée  mieux 
traités  que  les  curés  à  portion  congrue ,  a  donc  complètement 
if|«eré  le«r  position  ;  et  pour  qu'H  y  eut  parité  entre  les  trai* 
leyiens des «ns  et  des  autres,  il  fisudroit  peut-être,  vu  le  ren* 
cbérissement  da  tous  les  objets  de  «écessiaé  1  porter  le  traite«* 
ttami  des  desserVans  au  d'.uble. 

Je  ne  parlerai  pas  du  discours  d'un  troisième  orateur,  qui, 
dans  la  séance  4u  10  ^rier,  a  paru  craindre  extrêmement 
les  richesses  du  clergé,  et  Ta  averti  «èMritaUlement  que  le 
btxe -n'étoii  f€êê  «écessêoirc  pout  prêcher  la  pénitence.  Aucu» 
eoBsetl  tae  pouveft  aams  doute  ^tre  oûeux  appliqué.  Il  est  ef- 
frayant de  penser  qu'tm  ooré  de  campagne  a  l'ambition  de 
jouir  de  1000  ou  laoo  fr.  de  traitement.  Si  un  tel  projet  se 
réalisoit,  ce|.te  prodigieuse  opulence  des  prêtres  seroit  une 
insulté  à  la  misère  pi!u>)ioue  et  Une  Calamité  pour  l'Etat.  Le 
faste  qu^'ils  élàieroient  alors  dans  les  campagnes  blesseroit 
î'auiftère  désirttéressetoent  de  ces  moralistes  rigides,  <)ui,  dans 
Dos  villes ,  prêchent  si  bien  d'exemple.  Tel  qui  jouit  à  Paris 
de  toutes  tes  délices  A  de  toutes  les  commodités  a*une  grande 
fortune ,  a  bien  ïe  droit  de  s'élever  contre  la  cupidité  désor- 
donnée a'un  prêtre  qui  ne  sait  pas  se  couteuterde  600  fr.  l 


(Mercredi  ig  février  i8àf.)  (N\  264.) 


*  if  omettes  féftexmns  sur  lès  éditions  de  F'oltairt  et  de 

RfMSseau. 

Nous  entendions  <|uelquerois  dire  que  les  fureura  <!• 
Tesprit  philosophique  ëtoîent  ëleîotes^  et  qu'on  rougis* 
M>it  au  tond  des  excès  où  la  haine  de  la  religion  avoit 
entrainéydans  le  dernier  siècle ,  des  hommes  pasâionoës» 
Leurs  complots,  nous  assuroit-on,  leurs  suixasmes^  les 
^garemens  de  leurs  plumes  n'inspirent  plus  que  la  pitië* 
On  sent  assea  combien  le  goût  seul,  les  convenances,  le 
respect  pour  Tordre  établi ,  les  égards  que  Ton  doit  à  la 
Crojraoce  d^un  grand  nombra  de  ses  compatriotes,  iu^ 
dépeii4«inment  de  motifs  plus  relèves^  condamnent  cea 
•ocès  de  colère,  ces  provocations,  ces  satires  effrénées 
contre  le  christianisme  et  les  prêtres  ^  et  vous  ne  verres 
plus  prendre  ca  ton  amer  et  insuilant.  Notre  siècle  est 
trop  poli,  trop  modéré,  ti*op  tolérant  pour  descendre  dé*^ 
aormais  à  des  outrages  sanglans  contre  le  christianisme. 
Ou  4  de  grossiers  quolibets  contre  le»  prêtres.  On  aban- 
donne ces  tristes  {acéties  à  la  populace  révolu tionuairei» 
Les  hoonêtes  gens  sentent  le  besoin  de  la  religion  pour 
ie  peuple 9  et  s'ils  n^en  donnent  pas  encore  l'exemple, 
du  moins  ils  n*en  détourneront  pa»  la  foule  par  dito 
tailleries  devenues  trop  ignobles  depuis  qu'eUes  ont  passe 
par  la  bouche  des  orateurs  des  clubs  ;  et  qu'elles  ont 
servi  de  piélude  à   tant  de  folies  et  de  cruautés. 

Nous  aérions -nous  laissé  prendre  à  ces  belles  espé- 
rances, et  &urîons>nou.s  été  dupes  de  promesses  si  flat* 
teuses?  Combien  ce  qui  se  passe  en  ce  moment  seroit 
propre  k  nous  détroiiypcrl  Les  incrédules  ne  prennent 
plus  dans  leurs  livres  le  langage  violent  de  leurs  devaa- 
cierS)  peut-être  :  ils  ont  trouvé  ui)  moyen  plus  simple, 
plus  commode,  et  avec  lequel  \\^  peuvent,  à  ce  qu'il  leur 
semble,  sauver  Tbonnenr  de  leur  politesse  et  de  leur  la* 

Tome  XL  VAmi  de  là  liellgion  ci  du  Rot,       Ç 


(34)      '  , 

Lérance.  lU  ne  blasphtment  pas  en  leur  propre  nom  ;  ib 
se  contentent  de  réimprimer  les  ii^ures  o^jà  lancdes  con« 
Ire  le  christianisme.  Ils  regarderaient  comme  dje  maa- 
¥ais  ton  d'aller  crier  dans  leurs  propres  ouvrages  :  «  Ecra» 
€ez  la  religion;  elle  est  infante  à  nos  yeux  »;  ils  ne  se 
font  aucun  scrupule  àt,  reproduire  les  écrits  où  se  trouve 
ce  cri  de  guerre.  Us  son^. trop  bien  élevés  pour  paro- 
dier nos  livres  saints;  ila  veulent  bien  se  bo^ner  à  répé^ 
ter  ce  qui  a  été  dit  d^  plus  impudent  contre  rbi^toirè 
de  la  Bible  et  les  Prophètes.  lU  ont  trop  de  tolérance 
pour  exprimer  eux-mêmes  te  vœu  que  Ton  extermine, 
par  le  jer  et  par  la  flamme,  le  cnriatiaaisme  et  nés 
partisane;  mais  on  n^a  rien  à  leur  dire  quand  ils  ne 
font  que  ressusciter  les  éditions  où  se  trouve  ce  souhait 
bénin.  Ainsi ,  ils  ont  les  honneurs  de  la  modération  tout 
•n  répandant  le  fiel  j  à  peu  près  comme  ces.  calomnia- 
teurs adroits  qui  f  dans  un  cercle ,  dcchii*ent  impunément 
le  prochain  ,^  en  se  retranchant  derrière  le  témoignage 
d'airlrui. 

'  Et  quel  moment  choisissentrils  pour  jeter  parmi  nous 
xe  cri  de  guerre  et  de  discorde?  Celui  où  le  besoin  Je 
la  religion  paroissoit  le  plus  généralement  sen.li|».  ^l  o^ 
l'expérience  de  nos  maiheui^  stmbloit  devoir  nous  y  rà^- 
jkiener  naturellement.  La  haine  du  christianisme  et  -des 
/prêtres  se  réveitlei*oit-elle  plus  ardente  que  jamais ,  en 
raison  des  efforts  que  les  meilleurs  esprits  font  pour  rnn* 

Fsler  les  saines  doctrines  et  les  pratiques  vertueuses?  Ijn 
rince  é<?lairé  a  hautement  annonce  en  plusieurs  occasions 
son  désir  de  faire  refleurir  la  religion;  il  Thonore  p.ir 
ses  exemples,  il  lui  promet  des  jours  plus  heureux.  Sa 
famille  marche  sur  ses  traces,  et  nous  présente  les  plus 
^touchans  modèles  de  piété.  Des  hotnmes  distingués  par 
leur  rang,  des  Femmes  plus  élevées  encore  par  leurs  seuti- 
mens  que  par  leur  naissance,  des  jeunes  gens  que  le  monde 
et  ses  plaisirs  n'ont  point  séduits,  sef  font  un  honneur  d'ê- 
tre et  de  paroître  chrétiens,  et  se  livrent  à  toutes  sortes 
de  bonnes  amvres  avec  un  zèle  que  la.  foi  seule  leur 


(55) 

tospire.  La  nëcessifë  de  la  mqy^\  et  de  la  rdîgîon  qni 
en  est  la  base,  a  ëtë  proeKinëe  plus  4*une  fois  à  la  tii- 
bune  des  ohambrer/  Et  voilà  que  Ion  însolle  tout  de 
nouveau  à  la  révélai  ion  et  aux  piètres!  Voilà  qu'un  cri 
terpbloy  écrasez  V infime,  va -retentir  d'un  bout  de  la 
France  à  l'autre.  Ce  cri  h'avoit  éclaté  jusqu^ici  que  dans 
un  recueil  que  son  étendue  et  son  prix  sembloient  in* 
terdire  a  la  ntajorité  de  la  nation.  On  va ,. pour  la  dé^ 
dômmager,  proclamer  cette  formule  dans  des  recueils 
plus  commodes  et  plus  accessibles.  Vin^  édition  seule  rie^ 
suffit  pas;  il  m  faut  deux  pour  satisfaire  aux  désii'S  des 
amateurs  que  Ton  sollicite  pair  les  Prospectus  les  plus 
séduïsans.  Ainsi  les  ouvrages  du  plus  mortel  ennemi  du 
obristianisme  seront  disséminés  partout  aveo  une  e&* 
frayante  profusion.  On  va  faire  revivre  dans  des  rail* 
tiers  d'exemplaires,  introduire  dans  toutes  les  bibliotbè» 
qnes,  faire  pénétrer  dans  toutes  les  f«itntlies  ces  parodies 
indécentes  de  rEci*iture,  ces  outrages  au  Fils  de  Diea 
et  â  ses  saints/  ces  tableaux  calouinieinc  de  l'histoire 
de  l'Eglise,  ces  railleries  contre  nos  mystères  et  nos 
dogmes,  ces  satires  contre  \es  prêtres,  qui  forment  le  fond 
desCBuvresdu  patriarche  de  Ferney;  car  ce  n'est  point 
en  passant  et  dans  quelques  morceaux  isofés  qu'il  com* 
bat'el'dénigre  la  religion.  Elle  est  le  but  constant  de 
ses  attaques  sérieuses  comme  de  ses  plaisanteries  bouf'* 
fonnes.  Le  Dictionnaire  philosophique,  par  exemple, 
qu'est-il  autre  chose  qu^un  tissu  continuel  d*ob)ections^ 
d'invectives,  de  sarcasmes  contre  notre  croyance  et  con- 
tre tout  ce  qui  s'y  rapporte?  Les  pamphlets,  les  facé- 
ties ont-ils  un  autre  but?  La  Correspondance  surtout 
n'est-elle  pas  un  iT]|^nument  incontestable  de  violence 
et  de  haine?  N'annonce-t-elle  pas  à  chaque  page  un 
complot  et  une  guerre  à  outrance?  Combien  de  lettres 
sont  sotiilées  de  la  fameuse  formule  !  Combien  sont 
leines  d'autres  provocations,  par  le^quelles  Pinfatiga- 
le  vieillard  stimule  le  courage  de  ses  amist  Tou- 
jours occupé  de  son  projet ,  avec  quelle  persévérance 


i 


<  5G  )     •• 

il  les  exhorte  u  agir  sans  relâche ,  i  écrire,  k  semer  h 
bon  grain,  à  combcUtre  et  à  pour$iiivre.  Vinfdnw  jus-- 
gu'au  dernier  soupir l  Â  ))eine  y  a*l-îl  quelques-unes 
de  aeA  leltreâ  quliie  renferoieiit  dQ$.ei]Couragfeiiien«\  def 
Mislaucea  &  se  liguer  pour,  s^uéaolir  la.  religion.  ll's*é- 
toit  accoutume,  à  cet  tgard^  i  une  f^uje  d^  formule» 
variées,  qu'il  dëgaisoil  quelqueCpb,  mais  que  le  plus 
souvent  il  ne  prenôit  pas  la.  pein«. (de  voiler,  et  qui 
reviennent  sans  cesse  sous  sa  plume.  Telle  est  dono  I.4 
pensée  profonde  qui /domine  dans  la  plupart  de  sef 
ouvrages.  Telle  étoit  la  modéralion  de  cet  9p6ire  df 
la  tolérance^  car  on  lui  a  dounë  ce  nom,  et  li^n  des 
gens  le  lui  décernent  encore  convoie  un  titre  inçouLee-r 
table.  Si  un  écrirain  religieus  a'ayisoîl  de  publier  un 
ouvrage  où  il  criât  à  chique  page  ;  JSçroê^  la  philo* 
êophie ,  frappe* ,  confonde*,  an&niisêc^,  dé^miee*  le^ 
phUoaophet,  00*  le  signaleroit  comma  ua  fanatique  ^ir 
goe  de  tous  les  mépris;  Voltaire  a  tenu  le  xtAm^  lan* 
gage  contre. le  christianisme  et  coutr</. les  prêtres,  et 
c'eat  un  ami  de  Thumanilé,  un  sage,  uu  bienfaiteur  de 
son  siècle  et  de  son  pays!  Il  a  cherché  a  soulever  les  esr 
prits  contre  les.préires,  il  les  a  traduits  comme  deé 
imposteui*s  ^  dies  fripons,  il  a  appelé  aur  eux  IWjM^Op 
bre  et  la  haine  univei*selle;  et  Ton  vantera  sa  droiture^ 
aa  sensibilité,  sa:  candeur  !  Il  s'est  mis  à  la  tète  d*uu 
parti,  il  a  tenté  d'avilir  ce  que  l'ou  regardoit  comme 
le  plus  sacré,  il  a  livré  à  la  dérision  et  à  riiisu)tc(  la  re« 
ligion  de  l'Etat;  et  il  faudra  dresser  des  statues  et  presr 
que  des  autels  à  sa  mémoire!  Et  aujourd'hui  s^  amis, 
non  moins  sages  et  non  moins  modéi*és  que  lui,  parlent 
aussi  de  leur  tolérance  tout  en  faisant  réimprimer  ses  pro« 
vocations  intolérantes  et  de  paix  en  répétant  ses  cris  de- 
guen*e!  Cest  nous  que  Ton  poursuit  et  que  Ton  ou-> 
trage,  cW  nous,  dis-je,  qui  sommes  les  intolérant  et 
les  fanatiques,  à  peu  près  comme,  il  y  a  vingt  ans, 
on  donnoit  aussi  ces  noms. aux  prêtres,  alors  qu'on  lea 
Urainoit  à  réobafaod  au  à. la  Guyane.    , 


\ 


■(  37) 

Je  9:iis  (fiië,  pour  mdliver  les  t'ditiuns  noarelles,  on  Hiit 
Taluir  les  intérêts cin  goût,  la  gloire  des  lettres  fraiiçoise!*^ 
et  le^Rom  et  les  taiétisdé  Voltaire.  Mais  que  gagnera  lef 
goût  à  la  pùhticatton  d^ouVragès  que  le  goût  réprouve? 
Cell^  des  productions  dé  VoUairei,,  qui  ont  fondé  sa  ré« 
jputation  lUiëraire,  ont  ëlé  reproduites  dani  une  foula 
d'éditions  particiilièi'es.  8011  théâtre  a  paru  bien  des  lois 
âous  les  formais  les  ptufi  variés  et  lès  plus  cominod^s. 
Ses  histoires  particulières,  sa  Henriaae y  plusieurs  do 
ses  poésies  détachées  s^'iDprïment' encore  tous  los  jours  ^ 
et  aont  assurément  assez  tnulti[]ltiées  pour  les  désirs  dei 
amateors*  Nulle  part  on  ne  se  plaint  que  ces  ouvragée 
manquent  au  commerce;  tous  ceux  qui  peuvent  contri* 
buer  à  la  gloire  de  notre  litlérature  sont  répandus  en 
nombre  suffisant  dans  le  public.  Ce  n'est  donc  pas  la 
gloire  des  lettres  que  Von  cbérthe  dans  les  nouvelles 
édifions;  ce  sont  philôt,  on  n'a  que  trop  lien  de  lé 
craindre,  des  vues  particulières^  et  ce  soin  affecté  de 
ressusciter  ce  qu'il  y  a  de  plus  condamnable  dans  les 
(Buvres  du  coryphée  des  incrédules,  n'est -il  pas  an 
effet  de  la  même  passion  qui  l'anima  lui-mènoe,  et  lé 
dési^^^dé,  suivra  ses  projets  et  A^écrasèr  aussi  ce  qu'il 
ivoit  juré  d'anéantir? 

Au  k*esle ,  nous  ne  nous  dissimulons  pas  qu'en  b)  'imant 
les  nouvelles  éditions  que  Ton  annoncé,  nous  nous  expi^v 
floms  â  être  gourmandes  par  nos  maîtres  en  philosophiew 
Peut-être  nous  honorera-t-on  des  gracieuses  é|>ithèies 
d'hypocrites,  de  fanatiques  et  même  de  capucins.  Déji 
le  Gjn^iUiiionnel ,  à  l'occasion  de  ce  Prospectus  y  t 
voué  au  mépris  ces  détracteurs  de  leur  siècle ,  muitù- 
fliant  des  sophismes  qui  ne  font  Ulusîoh  à  personne^ 
pas  même  à  ceux  qui  les  commandent,  encore  moine 
à  ceux  qui  les  débitent ,  et  accusant  l^  philosophie  deé 
maux  quelle avoit prévus lon^-icmps d^atfoncey  et  qu'elle 
cànseilloit  de  prévenir.  Si  le  jouisnaltste  n'eut  pas  été 
un  peu  rn  colère,  il  est  probable  qu'il  auroit  songé  à 
êi«e  un  peu  plus  poli,  et  qu'il  n'auroit  pasaccu^ses  ad- 


(58) 

^  rer^aiiTç  de  mentir  ii  lenr  conscience;  c^eit-li  liiM  in« 
jure  et  non  pas  une  raisoi^.  Quant  i  sa  justification  «de 
la  phiU>.so)'hie,  il  est.  clair  qu  elle  eï>t  fort  imioc Aile  4t 
la  rëvolution,  et  qu^elle  a  tout  fait  pour  la  provenir ^^ 
ainsi  qtrîl  appert  par  les  écrits  de  aes  partisans^  qui  ap* 
peloicnt  de  tous  leurs  vonix  un^  changement,. et  ainsi 
que  le  reconnoit  La  Barpe-dans  le  Mercure,  où  il  dit: 
J^oïtaire  a  fait  tout  ce  que  noue  tfcyone.  L»ère  dee 
peuples  et  des  gouvernemene  pt^mlairee  eei  arrivée, 
aVcrie  iramëdialcment  le  ConetiiiMormel ^  qui  amène 

•  bien  ou  mal,  dans  chticbne  dé  ses  ifuiltes,  celte pbraae 
emphatique  et  hannale^,  et  qui  nous  vante  sana  ceisenos 
lumières  et  nos  vertUK  Mais  que  fait  Vère  dee  peuplée 
à  la  nouvelle  édition ,  et  quel  rapport  entre  ce  patfios 
constitutionnel  et   le  Pix>spectue  annoncé? 

Le  Journal  général  de  France^  a  rompa  ansii  une 
lance  en  faveur  des  nouvelles  éditiona,  el  il  n'y  a  pas 
lien  de  s'en  étonner;  car  un  des  rédacteurs  est  en  înéme 
temps  un  des  éditeurs.  Il  y  a,  dit-il  dans  sa  feuille  du 
1  o  février ,  une  excessive  injustice  à  faire  envisager  J^ol- 
taire  sous  un  seul  rapport  et  sous  le.  moins  honcrable 
de  tous.  C^est  par  un  singulier  renversement -de  ^dute 
équité  et  de  toute  convenance,  de  cacher  ce  que  sa  gloire  a 
de  pur,  pour  montrer  les  taches  qid  en  ternissent  queU 
•gués  parties ,  et  qu^iljaudrbit  pouvoir  effacer  au  moins 
dans  le  souvenir  des  hommes.  Singulière  ajpologie  1  Mais 
qui  sont  ceux  qui  font  envisager  Vo\ia\re  sous  le  rap^ 
port  le  moins  homrable,  si  ce  n*est  ceux  qui  multiplient^ 
le»  écrits  qu'il  a  composés  sous  ce  rapport  ?  Qui  sont 
ceux  qui  fnontrent  les  tacites  de  sa  gloire,  si  ce  n*est 
ceux  qui.  reproduisent  ce  qu'il  y  a  de  plus  pernicieux , 
de  plus  impie 9  de  plus  violent  dans  ses  productions 
iiTéiigieuseï»?  l\Jaudroit,  diles^vous^ pouvoir  effacer  au 
moins  ces  taches  dans  le  souvenir  des  hotnmes ,  et  loin 
-de  les  effacer,  voilà  i|ue  vous  les  rappelez,  que  vous  las 
étalez  dans  vos  éditions ,  que  vous  les  mettes  sous  les 
yeux  de  milliers  de  lecleui-s.  Plaisant  moyen  de  faire 


/ 


(59) 

oublier  ces  taches  !  Vous  prétendes  d^aillenrr  qu^elIes  ne 
iernUêeni  que  quelqtieê  parlies  de  ses  écrits ,  *  et  voua 
savex  bien  qu'elles  se.retrouveut  dans  presque  tous.  Les 
écrits  |)biloÉM>pbiqoes,  les  pamphlet^  et  la  Correspond 
dance  formetit  assoréuieat  la  plus  grande  portion  des 
iBufres  de  Voltaire;  or  ces  trois  sortes  de  productions 
aoni  termes  du  souffle  de  firréligion  ;  ces  trois  soi*tes 
de  produclions.sont  dirigées  spëoialetnent  contre  le  chrisr- 
ItaDiiime,  et  opt  pour  but  d'éaaser  ce  que  Fauteur  ap« 
peioit  rÎA/Ki/itf.  Tel  est  leur  bul^  manifeste  et  avoue;  et 
cW  une  excesswe  injustisoe^  c'est  un  singulier  renver^ 
sèment  de  toute  ^fiuté  et  de  toute  convenance,  que  {le 
répandre  ce  que  l'on  ayoue  être  le  moins  Jionorable, 
'  et  4fi  propager  -ce  que  Ton  recounoît  que  Ton  devroit 
effacer  du  soutenir  des  hommes..  L'art  du  sophisme  ne 
ya  pas  jusqu^è  colorer  de,  telles  contradiction^» 

A  l'autorité  de  ces  graves  critiquet^f  de  ces  moralistes 
•  commodes,  on  peut  hei^reusement  opposer  l'autorité  des 
Trais  sages  y  des  véritables  amis  de  b  religion,  de  la  mo- 
rale e\,  de  leur  pays.  Au  moment  où  nous  écrivons,  une 
konorable  .réclamation  s'est  fait  entendre.  Les  chefs  du 
clergé  de  la  capitale,  les  administrateurs  du  diocèse,  ef- 
%Vfi*Qji)bltos  suites  d'une  publication  aussi  dangereuse,  vien- 
nent d'adresser  aux  fidèles,  dans  leur  Mandement  du  9  fi- 
Trier  (1)  pour  le  carême ,  les  conseils  du  zèle,  de  l'expé- 
rience et  de  la  charité,  et  de  les  prému'nir  contre  le  poison 
qu'on  va  levir  distribuer.  Ils  rappellent  le  mal  qii'out  fuit 
oes  philosophes  dont  on  recueille  de  nouveau  les  (Buvres, 
et  les  calamités- qui  ont  fondu  sur  nous,  à  la  suite  des  prin* 
cipes  coiTupteurs  et  contagieux  répandus  dans  leui^li- 
Très.  Us  rappellent  les  censures  prononcées  contre  leurs 
fnivrages,  Tanimad version  des  deux  puissances  qui  les 
proscrivirent  également ,  l'exaltation  des  esprits,  le  dé- 
bordement des  mœurs,  les  désordres,  les  crimes,  la 
profanation  des  choses  saintes,  l'extermination  des  pré- 

■'  ■  ■  j  ■ 

(i)  Au  bnretu  du  Journal^  pcix,  i  fc.  aS.  c.  et  i  ic.  5o  c.  I^aac  de  po'ru 


{40) 

Iras,  r^-ullntde e«  proTooaiioos sMitieasefi «tanU-oIir4-  ■ 
ttennes  dont  sotit  rtmplU  «e>  cousabiae  écriu.  L«f  pr4- 
e^<len4  nrchsT^an  de  Ptfris,  MM,  de  Beaumonl  et  d» 
Jnign^,  sVloient  pareiUemtot  élevés  antrefbù  contr* 
et»  «^dirions  qu'on  rppfodnîl  Nu)Mtrd'bui. 

•On  fait  (jiiedernièremsnt  i  la'lribun*  d*  !■  ehambré 
des'dppul)^^  un  érrîvain  c^lèbfv,  et  qtil  a  défendu  !IT«4 
p\oin  dati.H  SCS  oowages  Ion  principe*  conaervateun  d* 
là  mrirate  et  d»la  société,  a'rfelainri  Bu»!  cdatrecetto- 
puhlicaltoii  Fcandâleuie.  PhilMophe  plua  digne  de  e« 
nom  que  In  oUfnux  pttrîtura  trffUa  par  la  révolution 
qui  se  parant  de  ce  titi-e,  il  a  va,  il  a  lignais  les  danger* 
dunt  nonn  ineiiacent  ces  recuéjU  aitdaeieiix.  Et  commivt 
en  «flfêt,  arec  nn  pau  de  bonne  loi,  affaire  illusion  Jk 
cet  égard  7  Dei  ^crirains  dialïncuAi ,  H  (jn'on  n'occo- 
fm-.-!  pan  de  pouucrr  trop,  loin  l6a  arrupnles  religietix , 
n'ont  pas  craint  d'à ecnier  [m  mémoire  de  l'ennemi  du 
rhriilijnisme,  M.  Lacretetle,  daht  eon  HUtoin  dé 
J'rancv  pendant  le  /#*.  aiMt ,  peint  Voltaire  sona  de* 
li-ails  iî)i»ten  qnu  taon.i  n'^iirionii  rien  i  y  ajouter.  Noua 
alloiiH  r^tinîr  îei  qnoltjXm-una  des  paaugea  ^pars  dam 
•on  ni".  «  IV<.  Tolames  t 


fl  Voluirr  le  ni  una  triste  aècetsîtâ  oa  n»  jeu  ph»  (rïste 
•ncora  ie  ces  (uppoaiuoos  danomi  «t  dp  fait»,  de  ce*  mus  et 
de  ces  deeuiMiDeni  qui  embar^aateet  l^^urit  dqm  de  hoir^ 
teuHS  combinaiiotij ,  qwirendent  »ne  docinoe  suspecte  par  le 
■naneçe  clnndeslîn  avçc  lequel  on  la  prnpige ,  qui  èleroienl  à 
la  vente  ntéme  ses  deux  plus  fieaux  altribqU,  la  candeur  et' 
le  courage,  et  qui  semblent  si  loin  du  philcuaphe  qu^b  tenf 

mêmes  irnportunf  \  la^jensèe  <le  l'hennf  te  heramc Qne)-' 

quefois  il  paraiisnil  se  ralentir  daas  son  tjtièmt  d'attaque 
eeetra  la  Tcligiou)  inais  il  ne  le  miroii  que  trop  dans  sea  lra~ 
vanx  clandeF'i^r*...,.  Qjiolla  vaine  faafaronade  de  liberlins^e, 
quel  Tuufiwux  detir  d'iniuller  BOX  mceiiri ,  à  la  r  Itgien  ,'ir 
U  pA'rie,  et  Niêine  à  la  filoire  ,  lui  feignit  e'banclter  h  ^-iny^  ' 
ioiiS  Vs  Veiiv  il'une  fenun«*,  ce  poème  dont  la  fatle  «lourde ^ 
I  m^Tisirueusemant  ohsctne ,  brille  en  vain  de  tous 
Ics'eclàîra^^reaprit  et  dé  fm<>  Ica  oni«Ren»de  la  poéne-... 


(  4i  ) 

Ainti;  Voltaire,  à  l'ige  oh  toat  homme  chérit  les  freins  dt 
k  morak  et  cle  la  décence ,  exhaloit  les  poisons  dont  sa  jea« 
Deete  aroît  été  infeetée  sous  la  régence.....  Il  crut  trouver 
dans  d'Alembert  un  fidèle  interprète  de  ses  vœux.  Il  sWvrit 
entr'enx  une  correspondance  très -suivie,  dans  laquelle  ils. 
firent  on  déplorable  assaut  de  mépris'  pour  la  religion  chré- 
tienne. Un  {^rand  poète  et  un  grand  géoniètre  semblent  s'y . 
donner  le  divertissement  de  jouer  une  conspiration.  Une  pen- 
sée domine  dans  leurs,  lettres,  c'est  celle  de  réunir  contre  If^ 
révélation  (outes  les  forces  de  l'e^oprit  philosophtmie.....  Vo& 
taire  conserva  l'activité  in(|uiète  ou  génie  lorsf  u^I  n'en  con<^  ' 
servoit  phis  la  puissance.  &a  passion  fut  de  la  foibtesse.  ÀrV 
raché  sans  cesse  k  lui-même ,  et  se  privant  «  par  l'excès  dl| 
travail^  des  avantases  d'une  itiéditation  paisa3>ie,  il  exagéra 
ses  CTTSQrs  au  lieu  de  les  rectifier.  Sa  gaieté  maligne  corr^cfta^ 
pit  son  bonheur.  Il  ne  cessa  d'étrire ,  quoiqu'il  craignit  loi* 
même  que  Ta  venir  ne  s'efFrajàt  dé  sa  fécondité.  Il  se  déguisa 
sous  diflterens  noms ,  et  mit  la  supercherie  à  c6té  de  la  gmtre: 
n  rcpoussoit  le  respect  par  les  tnstes  jeux  d'un  vieillard  es^ 
piègfe:  Il  ne  cessa  plus  ae  confondre  la  religion  avec  le  fani^ 
tismé.'.»..'  Les  pamphlets  se  succédoient  sous  sa  plume.  Il  y 
jreprodiiisoit  contre  la  religion  ckrélienn/s  des  Çsits  et  des  rai* 
son neiiiens  revit  fois  présentés  par  lui-fieme,  sans  craindre 
d'attester  par  ses  redites  la  foiblcsse  de  la  critique.  Il  sembloit 
goûter  à  longs  traits  la  jouissance  de  l'esprit  saliriqne.  Le  plai- 
sir d'attirer  sur  lui  ]i^  anathémes  des  dévots  le  faisoit  pétiller 
de  joie,  et. rien  ne  manquoit  à  son  bonheur  s'il  parvenoit  a 
être  désigné  comme  l'Anteclirist.  Je  ne  rappelerai  point  lek 
titres  de  ses  ouvrages  ,  qui  sont  aujourd'hui  presque  oubliés. 
Parmi  ceux  mêmes  qui  ont  le  malheur  d'en  partager  les  prini. 
cipes ,  les  uns  sont  fatigués  d'une  ironie  perpétuelle  qui  6té 
du  nerf  à  la  foeique;  les  autres  ont  cqppris  par  une  sévère  ex- 
périence à  ne  pins  sourire  à  des  saillies  qui  ont  une  triste  ana» 
logie  avec  la  jactance  et  les  plaisirs  du  vice  ». 

Il  est  difficile  de  mieax  caractériser  Voltaire ,  ses  CcriU 
et  resprit  qni  les  dicloil  ;  et  les  admirateui^a  du  philosophe 
n'oseront  sans  doute  accuser  de  fanatisme  un  hii\lorien 
aussi  dîst  ingué.  Nous  leur  cilerons  encoreun  autre  écrivain 
qui  tient  aujourd'hui  une  houle  place  dans  radininisM'a- 
Ûon,  M,  de  Barente^  dans  son  lirre  De  la  lUUraturefraiu 


(40 

foièe  pendant  Iù^$8*.  dicle^  rappelle  au9Si  les'repfOche» 
qu'oneit  en  droit  de  faire  a  Voltaire»  cette  colère  quilui fit 
perdre  la  modèfaiion ,  la  pudeur  et  l^gout ,  ce  contraste 
séduisant  et  dangereux  de  choses  graines  traitées  ai^ec 
un  ion  defriuolité,  cette  iHiriation  continuelle  d'opinions 
et  de  systèmes,  ces  assertions  toujours- absolues  et  qui 
se  contredisent  seins  cesse ^  ce  défaut  de  réflexion  et 
d*examen^  cette  mobilité  et. cette  inquiétude  que  Page 
ne  put  calmer,  et  cet  esprit  de  secte  et  cette  naine  de 
•la  religion  qui  lui  inspirèrent  les  pamphlets  obscurs , 
ies  facéties,  tes  brochures  clandestines,  écrits  indignes 
en  généraid^un  honnête  hommes  On  ^afflige  qiCil  se  soit 
plongé  dans  un  cynisme  qui  forme  un  conUaste  révolu 
tant  oifec  des  cheveux  blancs  ,  tymbole  de  sagesse  et  île 
pureté.  Quel  spectacle  plus  triste  qu^un  pieillard  in^ 
êuUant  la  Divinité,  au  moment  où  elle  va  le  rappeler, 
et  repoussant  le  respect  de  la  jeunesse  en  partageant 
^s  égaremefis! 

Voilà  donc  ce  que  des  juges  Impartiaux  pensent  et 
disent  de  Voltaire.  Peùt-on  assei  dn'plorer  après  cela 
Tobstinalion  de  cftnx  qui  veulent  trouver  tout  admira* 
ble  dans  ce  champion  de  l'incréduliië ,  «I  qui  don« 
ncnt  une  nouvelle  publicité  à  ses  blasplièd}ëf.,  1  ses 
calomnies,  &  se^i  satires?  Trouveroient-ils  par  hasard 
que  ce  n'est  pas  as.*«ez  d'une  révolution,  et  leur  devous- 
nous  dos  remerc!nii.ens  pour  le  soin  qu^iis  apportent  à 
rassembler  les  matériaux  A\in  nouvi^l  incendie,  à  ré* 

})andre  le  poison  des  mauvaises  doctrines,  à  pervertir 
es  mœurs  des  générations  naissantes,  à  exaller  ies^es- 
Îrits  par  le  délire  des  opinion»  les  plus  discordantes,  et 
jeter  dans  leur  patrie  les  germes  de  calamités  pires 
que  celles  dont  nous  sortons  à  peine? 


NOUVELLES    ÏCCLESIASTK^UES. 

Paris.  Mf.  le  grand^um6nier  vient  de  publier  un  Mande- 
Aient  ponr  le  carême ,  adressé  ^u  clergé  et  aux  fîdèles  soumis 


(4!) 

k  sa  jnntttction.C* Mandement,  nourri  de3pasMee9<]el*ïch— 
turc,  re'pire  ]e  iè!e  et  l.i  P'^te-  H  coiutnence  ainii:  "Nous, 
AJetindre- Angélique  dp  TaiWrand-Périgord ,  archevêque, 
premier  pair,  duc  de  Reini*,  grand-aumonier  ■,...  Noua  en 
«itérons  le  pa»sa^  avivant  J 

■  Df  l'abliDe  dr  nru  mslbrun,  non*  rrcoDDoiuoi»  rnCn  /a  nnn'/i 
foi  Doiw  a  frappés  ■'  un  cri  rrlcnlil  dr  Inuin  [lanAj  nom  ne  ditoni 
^m ,  cVtt  1«  h'Sird  qui  a  prodoil  en  dnui  qui  noat  TiTagenl  b1  cea 


cstaniiléi  qui  noui  déialrni  ;  tna»  c^ral  le  Seico'ilr  qui  M  i^^îfi  da 

•  essiMi*  ri  Ju  m^iit  de  m  loi  ;  panoiil  ait  X*\rMi\ 

1  ,dc  la  rtligion,  [urtiiut  i>ii  pénHii"al  m  ioralifia- 


li]it  Rn»j(ninair«>,  qui  rn  rit  ninnpat  parcourrnt  noo  villp»  rt  do* 
•>ni|»eon,  lr«  njt«lri  hitriMinlinnit  suivrnt  loin  [la*  :  Imin  cihnn»- 
ti<iD«  ramopol  loi  aniH  H  font  couler  Ir*  larmaa  do  rrpeDtir  :  \n  p*u- 
plM  abinreni  c«  s^tlJmrs  impies  qui  In  aroieut  tMuiU,  «t  rmucnl 
•Q  fnutr  dan*  le  cem  de  l'Feliac  ontol^. 

•  PouTiou,  N.  T.  C.  t.,  oui  i\f»\a  pnriikn  la  |4hii noble  de  l'E- 
tat; vous  qui  dem  aai  prupin  l'airinplr.  au  lieu  de  \t  rrctToir 
iTei»  i  *nus  à  qu^il  app»lirnl  Ar  Tout  montri-r  à  Irar  Lftr  d*a«  Ira 
drtoin  dp  L  TÎr  civile  rt  rlirr'lirnoe,  cnnunf  an  jnur  iIm  tnmhsti, 
Tout  ne  Tnitn  liî.'scm  pa>  drvaarrr  dam  celLe  canirrr  dr  la  tagrsv 
et  de  la  irriu.  Ah!  nruK  TDO»  Ir  demand'in--,  nu  n^m  de  la  p»lrir,  qiii 
ne  jwul  hrr  sauver  qm-  pnr  1m  mœuni  et  U  religion ,  rt  qui  n'a  pit 

.  HoiM  baKiÎD  de  votre  foi  que  du  «ntre  valeur;  au  nnn  dr  votre  *iin< 
>erain,  qui  regard*  comni»  mid  ntnabeau  titre,  odui  d'eofaal d«  «ûnt 
Looû.  rt  «nmne  h  prmti^  nblimlioB  ocHe  de  Tetiacer  laa  vertiut 
'  M'  mna  d«  orite  famille,  la  ptui  illuiwe  de  la  Wrre>  conmela  [4u« 

'•.jnl(ir>aB^,,ct  irai,  dam  *ei  mallieura,  a  reiaenli  plui  fortement  vn- 
cdrp  le  prix  ^t  le  bonliFiir  de  crtio  reli|;inn  divine,  A  qui  Mu1«  il  ap- 


da  trmpi^r  l'ammume  dea  grandri  li 

ciKan:  qu'une  uiaie  ligue  M 


altotaire  ^ponnc  toit  pour  vont  celle  de  la  r^conriliatjon  et  da  mIsI 

Îiir  11  fni  et  la  pidid  renai^M'iit  diin>  1m  ciKan:  qn'u 
icroe  de  loutci  parts  en  favrur  de  la  cauit  de   Di 


ci^lraU,  le*  çuerrien,  lea  prince*  du  peuple,  offrent  le  touchant  mnt- 
dàle  de  la  aoumiiiuuii  aux  lois  diTinra,  comme  ilx  M  diilinguenl  p-t 
lear  de'vonrmrnt  an  Prince  j  que  Di-u  aoït  nervi  i  IV)>al  du  Roi  ;  fct 
•■dennil<!i  MÏntés  Tr«]iecl<!ri:  \n  pratiques  dx^^itaDce  ïmpot^a  piir 
•iD  EgUac,  relieieuiemeat  nWrvtïrti  et  qu'enfin  ,  tes  liibilan*  de  no« 
pravincea,  m  apfWeDHnt  l'homnage  que  vou(  rend<i  1  la' relîgiua, 
TOuniuent  des  Ir^ni  de  l'impitle ,  qui  leur  ont  ^la  >i  funeUei  ». 

—  Le  «eminaire  des  Missions  étrangëres  recommence  s 
-remptii''',  nutatit  qne  les  circonatnncea  le  permettent,  l'objet 
de  son  instilulion.  Il  a  reçn  plusieuri  jeunes  ecclésiastiques  <|ni 
■e  deslinent  à  prêchpr  la  foi  parmi  les  nation»  idoiâtres  de  l'O- 
rient, lien  eloit  déjà  parti  il  y  a  ptusieurs  moi«.  Deux  «ulrea 
nmt en  ce  i&omcat  dans  Tes  p[}ru.'oa eataer  pour  se  rentré 


^..cf  iian  ne  ses  uirccifi 
..c<iis  a  un  trcs-pptit  nombre,  et 
.iic  suflire  au  soin  de   former  les  jeunes  mi 
*nnenf,  <îe  s'adjoindre    récemment  un  ecclë 
?ritc  distingue,  qui  s'associe  à  leurs 'travaux. 

-—La  quête  faîte  »  le  12  février,  k  SaintrEtieu 
ur  le  bureau  die  diaritë  du  1  a*,  arrondtssemei 
00  h.  S.  M,  a  voulu  y  contribuer  pour  12,000 
tiooale  a  donnée  nne  fomme  considérable.  ' 

RfoNTAUBAtf.  La  mission  qui  se  donhoit  ici  a  ë\ 
sti  heitireusement  qu'elle  avoit  été  commencée,  i 
a  solennelle  et  la  plantation  de  la  croix  eurent  I» 
edi  24  janvier.  IVl.  de  Cfaiese  dit  la  messe  da\ 
4fo-I>ame ,  et  prononça  nn  discours  sur  la  Pasrioi 
ivi'd*one  distrlpDtibn  de  nain  faite  aux  pauvret;- 
iteà  les  autorît  de  la  ville ,  le  ^ple  et  )eîr  MÀ\ 
wmblés,  les  missionnaires  bénirent  la  croix,  et  a 
ortation  pathétique,  ils  firent  et  demandèrent  la 
re  fidèles  à  Dieu,  à  Jésua»Christ,  A  la  religion  el 
milliers  de  voix  leur  répondirent  par  le  même 
*'.  A  une  hebre  ,*  ta  procession,  commença  à  so 
res  éloient  à  la  tête«  rangés  sur  deux  files,  pu 
Ues,  les  dames  et  les  veuves,  parmi  lesquelh 
Titonnes  des'  meilleures  maisons  de  la  ville, 
Teiemplê  du  Teeneiliement  et  de  l'hnmiKté.  L 
^mes  etoit  rangé  àani  le  même  ordre ,  et  préc 
)miière  que  porfMrent  sdceessivenien»  ** 
,  marédnl  de  camn  •  *' 


»* 


e^lcr  lUclei  à  Dieu ,  el  k  vivre 
ible  en  frërei.  Il  lermiiia  par  r\es  vo'ui  pour  la  conrer- 
le  not  fvèrcs  erraru.  Le  '/'e  Dtum  («rukiiit  cette  céii- 
i.  Le  dimancbe  afi,  les  missionnaîrei  prfcl^CTcnt  encore 
h  tour,  et  k  la  mite  d'un  «emon  aur  la  cbarilë,  par. 
>  Cbiète ,  on  fit  une  quête  pour  les  pauvret ,  qui  a  pn>; 
tet  Mconrs  abondans.  Le  27,  Fui  célctirtf  an  aervîce  pour 
arts.  Ainsi  s'est  trriDtnée  cette  jBa»\m\  qui  a  don  n- 
.-quarante  jours.  Elle  a  fortifié  dans  les  uns  et  fait  dvUm 
le*  autres  les  sentimen»  de  la  religion  et  l'amonr  de  Ift 
,'E1I«  a  frappé  les  proteattn*  tmr*'^hTatt,  et  tioa»  ne  m». 
pM^tounés  qu'elle  eât  fiil  sur  quelquet-uni  uae  i»- 
imifian  forte  pour  le*  décider  i  Tfattga  dans  le  içiii  de 
■4 :k|la9iteUe  «voient  appartenu  leurs  pfercs. 


NOUVKftLXS    POLITKIUSS. 

ùi.  Le  Roi  a nga  dimanclie,  ap^  U mesw ,  I»  mini** 
le*  marccbaux  de  France,'  oeaùçonp  d'officïeft  lapê- 
letde  foDctionnairet- publics..  11  7  ^«yaùsH  andince 
M^DsiiE  et  chez  le*  Prioces. 

Ia  grande  dépntatioa  de  la  chuB^ite  de*  Jrfpnlét  m  il4 
■lé*  an  Koi  le  14  fé*nar  an  soir.  M., de  Serrai  pnlniléilt 
Chaad>re  •  en  l'honneur  de  iurangneft  S.  ll.«  qnî  a  tii 


'         (0) 
payer  en  êonlagtMities  inwi:^  et  cVtt  l'époque  It  plat  béa* 
reuse  de  ma  vie  ».  ' 

—  Mi',  le  duc  d*Or1ëanf  eit  arrivé  à  Pari»  dans  la  puit  da 
i4*  Le  lendemain  ce  Prince  a  été  admis  à  saluer  le  Aoi  y  et 
a  resté  trois-quarts  dlieQre  avec  S.  M.  il  a  fait  ensuite  visiSe 
k  Madame  et  aox  Princes. 

-^  M*',  le  prince  de  Goodé  f-qui  avoitété  malade  y. est  miean 
depuis  quelque  temps. 

•-•  La  ville  de  Pau,  patrie  de  Henri lY,  à  laquelle  S.  M.  ft 
accordé  le  tilre  de  bonne  vîlle^  a  reçu  du  ministre  de  l'inté- 
rieur un  tableau  représentant  une  écèn^ie  la  vie  de  Henri  IV. 

•  •  *     .  ■  •  . 

—  Le  nommé  Valette ,  ancien  ouvrier  de  la  marine,  a  été 
condamné  à  m  mois  de  pri^n  et  5q  fir.  d'amendé  pour  avoir, 
le  I".  janvier  dernier,  tenu  des  propos  séditieux/ et, insulté  un 
soldat  ae  la  garde  rôjrak. 


CHAIUBRE    DES   PAIRS. 

Le  6  fé  rîer,  M.  le  président  a  rendu  compte  de  la  députa* 
tion  faite  au  Roi,  et  ae  la  réponse  de  S.  M.  L'ordre  du  jour 
appeloit  la  discussion  des  deux  projets  de  loi  présentés  dans 
la  dernière  séance.  Le  ministre  de  la  police  et  let  deux  com- 
missaires du  Roi  obt'été  introduits.  Lecture  faite  du  projet 
sur  les  journaux^  la  cbambre,  au  lieu  de  le  discuter,  en  a  or-^'* 
donné  le  renvoi  à  une  commission  ^oiale  composée  de 
MM.  les  comtes  de  Malleville ,  de  Lallj-Tolendal ,  de  Mar<- 
boisy  Laplace  et  LeUoir-Laroche. 


CHAMBRE   DES    DEPUTES. 

Jjt  i4  (érrierf  aprèi  no  rapport  sur  qaelqQrs  pëtilioos,  oo  a  proodd^ 
k  la  dësignatioD ,  par  le  sort ,  des  viogi  membres  qui  doÎTeot.  former 
la  d^putatioD  cbnrgée  de  prëaenttr  une  adretse  aa  lloi.  M.  le  minitttra 
«les  noance*  a  pris  la  parole  sar  le  bnd^t|  il  a  rédait  la  diicasJiioB 
k  quatre  chefs,  les  ëcoaonies,  le  paiement  de  FarriM,  iVmprunt  el 
la  dotation  de  la  caisse  d'amortissenent.  Quant  an  premier  pKoint^  la 
ministère  de»  finances  a  fait  tant  œ  qa*il  eloit  (^ssiole  d'opérer  dsms 
les  circonstance».  En  deux  aaiiëeS|'  il  a  réduit  ses  dëpenws  det3  mil- 
If  outk  Relativement  à  IVriérëy  U  Aai^aoiaaid'iiiil  ça  discosrion  ne  dé- 


(  45  ) 

nqui  se  relevoient ,  et  qui  «roient  voulu  soiVre  l'exemple 
I.  Mîquel  et  4e  M.,  de  Chiëze»  et  marcher,  conme  )eus^ 
pîeds  nus.  A  la  S|iite  de  la  crois  veqoit  le  clergé  de  la  ville  et 
des  environ3;  M.  Capoul,  le  plus  âgé  des  mitsionuaires; 
M.  Tabbé  de  Trélissac ,  vicaire -général;  MM*  Laporte  et 
Capmas ,  curés  de  Notre-Dame  et  de  Saiot-Jacques  ;  et  aprëa 
le  clergé,  MM.  le  préfet,  le  général  commandant  le  départe* 
ment,  le  président  du  tribunal  et  le  maire  de  la  ville.  Ou 
chantoit  des  psaumes  et  des  cantiques  ^  et  tout  Sje  passa  avec 
beaucoup  d'ordre.  Lorsque  l'on  fui  arrivé  à  la  place  d'armes, 
oii  la  croix  devoit  être  plantée ,  M.  Mîquel  prononça ,  au  pied 
de  U  croix ,  un  discoi»ra  plein  de  force  et  d'onclion ,  et  ex-i 
hoirta  vivement  les  assistans  à  rester  fidèles  à  Dieu,  et  à  vivre 
ensemble  en  frères.  Il  termina  par  des  vœux  pour  la  conver- 
aion  de  nos  frères  errans.  Le  /  è  Dtum  termina  cette  céré-« 
ihoflie.  Le  dimanche  06,  les  missionnaires  prêchèrent  encore 
tour  à  tour,  et  à  la  suite  d'un  sermon  sur  la  charité ,  par 
Id.  de  Chièze ,  on  fit  une  quête  pour  les  pauvres ,  qui  a  pro- 
duit des  secours  abondans.  Le  27,  fut  célébré  un  service  pour 
les  inorts.  Ainsi  s'est  tenninée  cette  mission  ^  qui  a  dure  en- 
viron quarante  jours.  Elle  a  fortifié  dans  les  uns  et  fait  naitre 
dans  les  autres  les  sentimen»  de  la  religion  et  l'amour  de  la 
vertu.  Elle  a  frappé  les  protestans  eux«mêmes,  et  nous  ne  se^» 
rions  pas  étonnés  qu'elle  eût  fait  sur  quelques-uns  une  ïço^ 
BresAion. assez  forte  pour  les  décider  à  rentrer  dans  le  için  de 
r£g|i5e  il, laquelle  avoient  appartenu  leurs  pères. 


NOUVELLES    POLITIQUSS. 

Paris.  Le  Koi  a  reçu  dimanche,  après  la  mes^e,  les  niînis- 
très,  les  maréchaux  de  France,  beaucoup  d officiers  supé- 
rieurs et  de  fonctionnaires  publics.  \\  y  a  oh  aussi  audience 
cbez  Madame  et  chez  les  Princes. 

"  *  •  ■  ■     * 

•   —  La  grande  députation  de  la  chambre  des  députés  a  ét^ 

Srétmtée  au  Roi  le  14  février  au  soir.  M.. de  Serre,  piysidenl 
e  la  chambre  a  eu  Tkionneur  de  haranguer  S.  M.  «  qui  a  ré-i 
pondu  :  ««Je  suis  vivement  touché  des  sen  ti  mens  jque  vous  m'ex- 
primez au  nom  de  la  chambre  des  députés.  J'ai  souvent  reçu 
àet- témoignages  d'amour  de  mon  peuple...  Enfin  je  puis  l'eu 


C4«) 

fttt  litre  tV,  cpi  ctmèertte  Uê  muioiM.  L*  «haaibM  «(lprMi?€  oélle 
nârt'lie.  L'article  i^v.du  lJtr»lV  porte  «yue  toutes  Im  pcafkmi  A  U 
•obarge  de  TEut  seront  îii«rites  sur  le  livre  des  |>eDHions  da  ttéêot 
rojral ,  €t  <iiie  celte  dépense  sera  ictrsnchée  des  crédits  oiiTerls  eux 
tomiKtres.  jM.  Duciieiray  s*oppoftft  à  cetu  mesure  à  Fq^urd  àss  soldes 
de  retraite  qui  doivent^  selon  hu,  ocmlniuer  d'être  payées  au  minis- 
tère de  la  guerre.  M.  Roy  ne  Toil  poini  de  ftiolif  d'excepter  les  soldes 
de  irtraiic  de  cette  oeotralisalion ,  ani  s'auroit  presque  plus  d'objet  si 
on  n'y  oomprenôit  cette  partie  de  la  dette.  M.  Tal>arié,  commissaire 
du  Boi  f  spriîs  aToir  espluitié  la  cbakmr  qu'il  a  pu  mettre  dans  son 
dernier  discours ^  et.  avoir  prié  la  chambra  d'être  bien  pèrsnad^  de 
son  respect  pour  elle^  troufe  des  ineoiiTéaieps  dsn«  la  rrntralisHlioft 
des  pensiof^.  Il  y  aura  137,000  pensiona  milîtaîfca  à  iflsdrifi  att  trésor. 
La  vérification  sera  longue,  et  les  militairrs  pourtoottn  souflfrir. 
M.  Bru);fK)t  croit  oe  moyen  nécessaire  pour  établir  runilormite,  et  pré- 
Tenir  l'arbitraire.  M.  bartelon,  commissaire  des  auecres,  pense  que 
l'ancien  mode  est  plus  faforablc  aux  militaires.  M.  noy  dit  que  H  cen- 
tralisiitioa  a  pour  bot  de  Téri6er  si  le  métne  iadi? idu  ne  cumule  pas 
plusieurs  pensions.  M.  de  Ca#telbajac  vondroil  qu'on  imprimai  uoe 
liste  des  pensions;  cette  proposition  est  appuyét  par  M.  Rivière^  qui 
cniM  que  les  députés  ne  TOtent  à  Fai^ugle  aur  une  maiiére  si  impor- 
tan  A  M.  Loui»  défend  lé  projet  de  la  comKÎstioo.  M.  Taberié  fait 
observer  qu^actuellement  les  pensions  oulitaircs  sont  payées  tous  W 
trois  mois,  et  qu'au  trésor  elles  ne  le  seront  que  tous  les  six  mois.  Il 
souhaite  qu'on  excepte  de  la  centralisation  les  pensions  au  dessous  do 
4oa  fr.  Ce  ne  sont  pas  les^soldats  qui  cumulent  les  pensions.  Le  ^enc- 
rai Emottf  propose  d'adopter  le  systtee  de  centralîMiion  pour  loui 


Celle  iMToposiliofe  «ft  frétée-  On  écarte  par  la  question  préalable  «q 
amendeoBent  pour  eaoepirr  de  la  centralisation  les  pensions  militaires 
et  les  soldes  de  retraite.  L'article  i*''.  est  inis  aux  toix  et  adopte,  tel 
que  la  commissioa  l'avoit  proposé. 

Le  17  février,  toute  la  sésnre  a  été  employée  à  discuter  l'article  des 
pensions,  et  Toici  ce  qui  a  été  définitÎTement' réglé.  Les  ministres  ne 
pourront  Caire  payer  doiéoavant  sucune  (lension  sur  les  fond.<  de  leurs 
départemens  pour  des  arrérages  postérieurs  au  3i  déccftibre  1816,  et  le 
ministre  des  îînances  ne  pourra  faire  inscrire  ai  payer  aucune  nension 
dont  la  cri^ation  ne  seroit  pas  justifiée ,  ou  dont  le  montsnt  dcfpasse- 
l'oit  Ir  maximum  fixé  par  les  lois  A  Parenir  aucune  pension  nouvelle 
ne  pourra  être  inscrite  qu'en  \ertu  d^unc  ordonnance  qui  en  énoncera 
les  motifs,  et  qui  sera  insérée  au  bulletin  des  lois.  Nul  ne  pourra  eu- 
ImuUt  deux  pensions,  ni  une  pension  avrc  un  iratitement  d'activité,  de 
leuaile  ou  de  réforme.  Le  fonds  permanent  affed^^ux  pensions  ne 

Sourra  (xréder  ft3  millions.  La  chambre  arrête  aussi  snr  i%proposiiinn 
e  MM.  Ûubruel  rlBivière,  qu'avant  de  présenter  le  bud|eet  de  1B18, 
le  miuistie  fera  drcasfcr  et  imprimer  un  lablc&u  gcnéiai  de  toutes  le» 
pensions. 


{Snmedi  ûa  féx^ier  i8ijt.y  (N^  a65.) 


p£irsÉES  chrétiennes,  ou  Entretiens  de  famé  fidèïe 
avec  le  Seigneur,  pour  tous  les  jours  de  Vannée  ^  par 
M.  i  abbé  LaiTOu  (i).  ' 

Gesi  saus  doute  par  une  t'roTideDce  Sf.)ecialt?  de 
Dieu  sur  sou  Eglise,  <|ue  lès  livres  de  pléié  semblent 
se  multiplier  à  mesure  <jue  les  autrea»  uioyens  d'ins-^ 
Irucliou  ilevieuueut  plus  rares.  Les  préti'es  disparois** 
sent  y  et  nous  voyous  approcher  Ir.  temps  prédit  par 
le  Prophète,  où  les  eut'aus  de  TEglise  deiuanderoni 
du  pain,  et  oh  il  ne  se  trouvera  |>ersoii«e  pour  le  leur 
rompre.  Les  campagnes,  les  villes  nieoie  éprouvent 
le  besoin  de  la  parole  évau^élique,  ctd^s  ociuinistà^ 
actif  qui  entretient  la  religion  dctus  toutes  les  classes^ 
et  qui  pourvoit  au  salut  des  iudividus,  au  boobeur 
des  fanulles^  au  bien  géuéraJ  de  Ja  société.  Les  bons 
livres  suppléeront  du  moius  en  partie  :t  cette  disette* 
)ls  seront  le  canal  dont  se  servira  la  grâce  pour  éciai* 
rer  quelques  araes  privilégiées,  pour  soutenir  la  foi 
ohancelaote  des  uns,  pour  couArnier  les  autres  datas 
)a  pratique  des  vertus  cbrétieunes,  pour  consoler, 
pour  loucher,  pour  cobveriir.  Les  lectures  pieuses 
laites  en  particulier  Aourri:>s<*ut  les  bons  sentimeus; 
faites  en  con^mun,  elles  ont  plus  de  vertu  encore  ( 
et  c*étoit  autrefois  une  louable  coutume  dans  les  fa- 
milles de  ^c  réunir  tous  les  soirs  pour  lire  ensemble. 


(i)  12  vol.  in-i8,  ornés  clo  12  figures  en  taillo-doU'cc;  prix, 
21  fr.  et  26  fr.  5o  c.  franc  de  port.  A  Lille,  chez  Vauaclcre, 
propriélatre  éditeur;  et  &  Paris,  au  bureau  du  Jèiihial.' 

Tonie  XI,  LAmi  de  la  Jteligion  et.du  lioi,     '    D 


(5o) 

ioil  des  réfleiious  sur  TEvaugiie^  soit  quelques  cha« 
pitres  de  rimitatioo ,  soit  tout  autre  livre  de  piété. 
On  croyoit  inéiiie  qu'il  y  avoit  des  grâces  spéciales 
attachées  à  ces  réunions^'  suivant  ce  mot  du  Sauveur  : 
Où  il  y  en  a  deux  ou  trois  rassemblés  en  mon  nom,  je 
suis  au  milieu  tteux» 

Parmi  les  antcurà  qui  ont  le  plus  écrit  de  nos  jours 
aur  dos  sujets  de  piéèé ,  il  faut  sans  doute  compter 
Tauleur  des  Pensées  chrétiennes  y  à  qui  nous  devons 
déjà  beaucoup  d'ouvrages  de  ce  genre  ^  comme  ou 
peut  conipier  ces  mérues  ouvrages  parmi  ceux  qui 
ont  fait  le  plus  de  fruit.  L'onction  qui  les  anime , 
laliondance  de  bons  sentiraens  qui  y  règne ^  cet  es- 
prit ^Q  cloucetir  et  de  charité  qui  éclate  dans  les  avis, 
dans  les  prières,  dans  les  réflexions,  indiquent  une 
amc  tendre  ei  affectueuse,  bien  pénétrée  de  la  loi  de 
grâce ,  et  qui  en  retrace  les  deux  plus  beaux  carac- 
tères, Tamotir  de  Dieu  et  celui  du  |>rochàin.  Le  ton 
seul  de  ces  Pensées  annonce  un  prêtre  nourri  des 
saintes  maximes  de  FEvangile  et  des  plus  beaux  traits 
de  riiistoire  de  la  religion ,  qui  parle  de  V abondance 
dk  coeuTy  et  qui  tire  de  son  tréspr  des  choses  anciennes 
et  nouvelles.  Quand  on  ne  connottroit  pas  tous  les 
prodiges  de  charité  par  lesquels  Af .  Tabbé  Carron  a 
honoré  la  religion,  il  semble  qiVon  le  devineroit  à  ce 
langage  paternel,  à  ces  effusions  touchantes,  h  ces 
ioviiaiious  tendres  et  réitérées  d'im  ami  qui  paroît 
souhaiter  ardemment  notre  bonbeui*. 

liC  plan  de  cet  ouvrage  mérite  d  èlre  développé. 
11  y  a  pour  chaque  mois  un  volume ,  de  manière  ce- 
pendant qu  on  peut  réunir  deux  mois  en  un  seul  tome. 
'Au  con}|n,çncement  de  chaque  volume,  il  y  a  des  lita- 
uiçs  des  saints  pour  le  mois,  puis  des  sujets  de  ré- 


fniodk  fèrnébÊtfat  }fmr.  Pour  Te  mciê^  jiOTÏèr's 
cVtt  Ib  coBodtiiiîuce  et  la  fuite  an  inoode  qin  lait 
Tcibjèt  dea  pemè»  de  chaque  jour,  et  Fauteur  dé  ver 
fcppe  iMGçeaaiimieBt  ce  9u|et  août. tomes  les  faces 
aow  Ieai|adkft  oq  ^pent  feofisager.  Qiacjoe  joiir  dq 
la  semune. à  de»  refleaions  propres^  -H'  chaque  ée^ 
BmM'a  deapMres  particidiéres  (x^  le  liûitbi  fsil  le 
aoir.  Le  ticdMné  est  termioé  par'tm  eiiMâbe  riour  hl 
jBéaf^' qtà' diâi^  tous  les  mois  ^  éi  par'dés  pnîè^ 
&piKkiaeÂf  difimniies  pour  làxonfesnou  et  la  comfmi- 
niop/iti^âiitéur  a  voulu  sans  dont^^,  par  cettq  dSiyer^ii^ 
de  grîeresy  sadijfâîre  tous  les  goûts,  lln'anive  que  tnifi 
aofUvapl.qM  1*  répétition  ludhîluelle  des . mêmes  ioiw 
mJkà  rende  resprit  inattenisf '^  et  Imsè  le'oonnr  frcnd^ 
et  {>insiettr9  ficîéles  Terront  peut-étr^  atee  plus 'dla^ 
Seréi  cette  variété  d*actes  et  de  prières  propres  à  préve- 
nir les  dlstradioQS  et  à  soutenir  ratteniion  de  Tesprit. 

Un  antre  caractère  distiDctif  de  ces  Pensées,  cVsi 
d'y  avoir  uni  les  faits  aux  réfleiious,  et  les  exemples 
aux  préceptes.  Le»  traits  édinans  de  Thistoire  pcclé-^ 
sîastique  y  sont  fondus  jusque  dans  les  prières ,  et  on 
y  trouve  cités  des  actes  de  piété,  de  charité,  de  pé-^ 
nitence  des. temps  les  plus  modernes,  que  J'auieur 
amène  fort  naturellement,  comme  dans  le  passage 
suivant  : 

«Seigneur,  il  est  bien  tard  de  se  détacher  du  monde 
lorsqu'on  sent  qu^ii  échappe;  de  renoncer  â  lui  lorM|u*il 
nous  a  rejeté  le  premier;  de  lui  dire  un  triste,  adieu 
Ibrsqn'il  ne  s'occupe  plus  de  nous  :  il  est  bien  tard  ds* 
réfugier  i  ses  sens  ëmou<Més  des  plaîsii^s  qu'ils  ne  goûtent' 
plus,  i  son  cœur  des  jouissances  où  il  ne  trouve  plus 
que  satiété:  de  &e  dérober  à  la  scène  du  monda  lorsque 
tous  vous  font  entendre  que  vous  y  êtes  de  trop,'  Mon* 

D  a 


daiii  ex|>iiaiil>  qui  laisses  i'chn|)pe|*  dQ  les  lèvr^s.liYidi;:»^ 
niouilMeH  des  .tueurs  de  l»i  iuorl ,  1»  di^sayeu  c^c  ta  pas* 
sion  pour  nii  inonde  «m quiil  tti  Vius  êlre  arraché ,  qui 
nous  nissure  sur  Ion  retour?  fiiii  lious  le  démontrera, 
fiincôre?  Cotnhieri  il  eol  à  crdm^re  que  le  rœur  tiiort 
pour  la  vertu  no  revive  pas  pour  se  d^abiiser  deA  vai^it!» 
aliraits  qqi  Tout  trompa!  Coiiib»ei)  H  est  à  ci^indre  quo 
ce  coupable  coeur,  cet  anci»u  ennemi  du  dirin  MaiLi^p^ 
ce  vil  déj>^rlQiir  de  sessainleii  uiaximi^,  ne  te  soiiine{tg 
qu'on  apparence,  çt  M)ît  toujours  un. rebelle!  Qu'il  qsl 
à  craindre  que  l'hypocrile  ne  démente  les  regrets  déjà 
bouche,  et  qu*il  ne  forme  que  d<-s  désirs  qui  pérfront  avec 
lui!  Les  tiens  furent-ils  de  celte  nature,  {sauveur  de  tou 
pays,  célèbre  duo  de  Luxembourg,  qui  mourut  le  4 
janvier  1696,  convert  de  lauriern,  es|imé  le  plus  grand 
généri|l  qM*^ût  alura  la  France?  Le  regret  d'avoir  mieux 
^ervî  tpQ  roi  que.  loi)  Die^  te  fait  dii*e  dans  ce  moôfieufc 
où  tQutea  les  payions  finissent  t  «  J§  préféreroia  aujoui*- 
d^ini  j  ^  }V'c|at  d^  Ij^ut  de  victoires  inulileç  au  ti'ibaual 
du  juge  des  rois  et  des  guerriers,  le  mérite  d\in  verie 
d'eau  donné  aux  pauvres,  pour  Tamour  de  Imio.  Héin»! 
dans  un  état  privé,  dans  une  cbiidition  obscure,  loin 
dea  dangei*s  que  présenté  là  earriùre  britlanlq  de  oe  hé-- 
i:oei,  u^ii"ie  pas  vécu  comme  lui  ?  Pi'ai*-)e  pas  constcim- 
Uicnt  préféra  io  siècle  à  JésusXhri&t ,  le  plaisir*  mm  t|c-< 
voir,  le  vice  à  la  vertu  ?  j)ou venir  accablant  !  ,)e  m'<ip« 
plîquerai  donc  avec  trop  do  raLsou  le  mpt  dq  cç  ,^aii.i( 
religieux  Agé  de  soixaiite-dix  aiis ,  ci  qui ,  interrogé  com- 
bien d^années  il  a  vécu  en  religion,  répond  :  «Je  doute 
fort  »i  y  y  ai  Y(icu  un  seul  jour. ^. 

Cliaque  volijuic  est  orné  d'ttnc  gravure ,  et.  le  [..re- 
xnier  offre  en  outre  celle  de  M"*^.  JiJiâabetli^  celte 
prince8$e  iloiit  Dioti  éprouva  la  vertu  par  tant  d'ad^ 
vorsilés,  ^t  rpiî  eu  fit  un  si  saint  nsa^e.  C'est  \:n  inc  -* 
dèle  que  fauteur  puuvolt  bien  proposer  à  des  chré-» 


tî^ns.  TianiaijnîirtîiniU'  oi  I;i  yi\L'\.i  de  côf(<?  àngusîe  ot 
CMUragouse  victime  Ja  iTeonimaudeLil  c'inincinmenl  à 
nos  lespecls,  et  uons  autonsei-ont  pcul-elre  uu  jour 
ù  lui  adresser  nos  vœux. 

Les  premières  écJiiions  de  cet  ouvrage  Turent  ap-** 
pnmvées  par  M.  de  Bclbeuf,  deruier  évêqne  d'A- 
vrandie^ei  par  un  docteur  eu  iliéologie.  Il  n'y  avôit 
d'abortJ  qu'un  seul  volimie,  qui  paient  à  Win^îhéstef 
en  1796.  L'auteur  érendit  sou  plan  par  le  coûseil  dé 
quelques  aniis;  ce  qui  produisit  la  seconde  édiliou^ 
puMiee  à  f^uodréâ  eu  j8oi,  et  la  troisième  qui  vil  I9 
jour  à  raiis  eu  1802.  Celle-ci  est  donc  la  qua(rièmo^ 
et  nous  |)eusons  que  les  au<^'m^  ^  (allons  qu'eUe  a  ré^ 
eues  ne  Ja  rendront  que  plus  uiile^  el  oontribiHTont 
à  faire  aimer  )»  relij*[fon,  et  à  inculquer  son- véritable 
espiîi,  cet  esprit  d'indulfjeuce  qui  gémit  sur  les  de-* 
soitires,  sans  cesser  de  plaindre  les  coupables,  Ot  de 
plier  j>our  eux. 


Nouvelles  EccLFsrASTiQUES. 

t 

Paris.  La  translation  des  restes  de  Madame  Adélaïde 
de  Madame  Victoire  «1  Siiiut- Denis ,  ayant  concouru 
arec  d^autres  soret>nit(!'S,  on  n'a  pu  entrer  sur  le  pie- 
nu'er  de  ces  évenemens  dans  fe»  détails  qiril  semble  t\\é^ 
rîtei'.  On  s.ijl  que  les  cercueils  de  ces  Princesses  étoient 
restés  à  Trieslf,  Madame  V'iclotre  t'toit  morte  le  7  juin 
1799,  ^^  ^fada^1e  Adélaïde  le  ai)  février  saivanl.  lin 
genlilboinnié  de  Trie^itc,  nommé  Burlo ,  donna  pince 
â  leurs  tombeaux  dans  le  caveau  de  sa  famille,  el  c'est 
ta  qu'un  célcbre  voyageur  alla  prier  sur  la  tombe  dfl 
deux  filles  de  ses  rois.  Kn  iBii,  S.  M.  désira  qne  les 
ror|>s  des  deux  Prince;>scs  (ushenl  rami-né^  en  France^ 
cl  M.  Tabbé  de  la  Tour,  nuuuné,  avant  la  révolution,  à 
ré\ collé  de  Moiidus,  premier  auiuôuier  do  Madame  Vie- 


(  54  )  . 

foire,  Tut  charge  d'aller  les  chercher  ft  Trfeiite»  H  les  dé- 
barqua à  Toulon ,  le  ao  d<^cenibre  de  la  même  ann^e ,  et 
les  commit  aux  ftoîns  de  M»  VMbè  Vigne,  cure  de  Notre- 
Dame  de  celte  ville,  ^t  pro*%'icaîre-gën^ral.  La  tradition 
de  ces  corps  se  fit  avec  pompe.  Les  deux  cercueils  fu- 
rent portas  par  toute  la  ville,  et  reçus  dans  IVglise  nous 
un  catafalque,  el  M.  Tabbé  de  la  Tour,  ainsi  que  M.  le 
curé  de  Notre-Dame  prononcèi*ent,  dansciette  occasion, 
des  discoui*s  en  Thonneur  des  Princesses.  Lee  corps  resti* 
rent  exposés  dans  IVglise  Notre-Dame.  Chaque  jour  on 
célébroil  la  messe  pour  les  Prîncessef»  ;  le  soir  on  r^itoit 
les  nocturnes  des  morts,  et  des  cierges  hrûloient  cons- 
tamment auprès  du  catafalque.  On  n'avoit  pas  cru  oue 
la  translation  &  Saint-Denis  dût  èfi^  long-temps  dim!-* 
fée.  Mais  arriva  le  2if  mars^  el  i  cette  époque,  si  fa-* 
taie  aux  vivans,  on  craignit  n|ème  pour  le  repos  des 
morts.  M.  Vigne,  jalouii  de  conserver  le  dépôt  confié  à 
ses  soins,  le  fit  transporter  clans  un  lieu  secret ,  par  des 
hommes  sûrs,  et  le  mit  à  Tabri  de  toute  insulte.  Les  déco* 
r'Jlions  de  la  chapelle  disparurent ,  et  les  malintentionnés 
frémirent  de  se  voir  arracher  cette  proie.  Celui  qui  la  leur 
avoit  dérobée,  fut  obligé  de  se  soustraire  à  leur  ressenti- 
ment. M.  l'abbé  Vigne  s'absenta  de  Toulon,  et  ne  reparut 
que  lorsque  le  pavillon  de  la  légitimité  eut  été  arboré  dans 
la  ville.  A  son  retour,  il  fit  replacer  avec  honneur  les 
cercueils  dans  la  chapelle,  et  recommencer  le  cours  des 
sacrifices  et  des  prières  de  l'Eglise.  Elles  eurent  lieu  cons- 
tamment jusqu'au  mois  de  janvier  dernier,  que,  sur  les 
otnlres^de  S.  M. ,  |es  cercueils  furent  transpotiés  î  Saint- 
Denis.  M.  l'abbé  de  la  Tour,  M.  Pabbé  de  Richery  et 
M.  l'abbé  Vigne  dévoient  les  accompagner.  Celui-ci  en 
fit  la  remise  à  M.  Tabbé  de  la  Tour,  le  7  janvier.  Toutes 
les  autorités  de  la  ville  s'étoieiit  rendues  à  l'église  de 
Notre-Dame,  et  il  y  fut  célébré  on  service  pour  l<ft 
Princfôses.  Après  qu  on  leur  eût  rendu   tous  les  hon- 
netirs,  1«  convoi  partit  de  la  ville.  M.  l'abbé  de  la  Tour, 
MM.  de  Richtry  et  Vigne  occupoient  une  voiture  ^  et  lep 


(  55  ) 

*  ■ 

ffcroaeik  éiomit  placé»  dans  uae  autre.  Le  voyage  se  fit 
en  quatonse  journëes.  Les  lieux  de  coucher  ëtoienl  Mar- 
seille, Aix,  Orgon,  Orange,  Monlélîmart ,  Valence, 
Vienne,  Lyon,  Boanne,  Moulins,  la  Charité,  Montar- 
gis,  Fontainebleau  et  Saint  «Denis.  A  chacune  de  ces 
villes ,  )es  corps  éloienl  reçus  par  le  clergé ,  et  transe- 
portés  i  réglise ,  ou  l'on  fai^oit  une  absoute.  Le  lende» 
maiD,  avant  le  départ,  on  disoit  une  messe  des  morts. 
Noos  avons  eutr'aulres  sous  les  yeux  une  relation  de 
ce  qui  s*est  passé  à  Orange,  le  lo  janvier.  Les  corps  y 
forent  reçus  avec  pompe;  Téglise  étoit  tendue  de  noir, 
et  les  ecclésiastiques  de  la  ville  se  relevèrent  d'heure 
en  heure,  la  nuit ,  pour  veiller  auprès  des  cercueils.  Oa 
fil  une  distribution  aux  pauvi*es,  et  le  curé  d'Orauge> 
M.  Tabbé  Millet ,  n'omit  rien  pour  rendre  i  des  PHl** 
cesses,  tantes  de  Sa  Majesté,  les  honneui*s  dus  &  leur 
mémoire.  A  chaque  ville,  il  fut  donné  ai|  curé,  par  or- 
dre du  Roi,  200  francs  pour  les  pauvres.  Cest  au  rai* 
Kèu  de  ces  actes  de  piété  et  de  chanté  que  s'est  passé 
le  voyage.  Les  corps  sont  arrivés  à  Saint -Denis,  le 
30  janvier,  et  ont  été,  comme  on  Ta  ru,  déposés  dans 
les  caveaux  de  l'église.  Ainsi  a  élé  terminée  l  honorable 
raijision  des  ecclésiastiques  chargés  d'accompagner  le  con- 
voi ,  et  M.  Tabbé  Vigne  en  particulier,  peut  se  féliciter 
du  soin  avec  lequel  il  a  gardé  ces  précieux  restes^  des 
honneurs  religieux  qu'il  leur  a  fuit  rendre  constamment 
pendant  deux  ans,  et  surtout  du  zèle  avec  lequel  il  les 
a  soustraits  aux  recherches  pendant  les  cent  jours,  sana 
se  laisser  eflPrayer  par  les  risques  que  lui  faisoit  courir 
cet  acte  de  dévouement.  Cet  ecclésiastique ,  autrefois  ar- 
ehidiacre  de  Marseille,  a  rétabli,  il  y  a  quinze  ans,  la 
felrgion  à  Toulon  ,  d'où  elle  avoit  été  comme  exilée  par 
les  nialheui*s  qui  ont  pesé  sur  cette  ville,  et  il  avoit  beûdU- 
coup  contribué  à  former,  à  la  Seyne,  un  petit  séminaire, 
que  Buona parte  détruisit. 

—  MM.lcs  vicaires-généraux ,  dans  un  Mandement  (1) 

(j)  Au  bureau  du  Journal  j  pdx,  1  fr.  a5  c  cl  1  ff .  5o  c.  franc  d<f  poft. 


\ 
1 


C56) 
«firils  ont  «Iaiiii^  pour  1«  Cariiii«,  et  qtte  noua  avont 
déjà  •iniiuncë,  s'expriment  ainsi  sur  IcstiouVelleiiÀlitiona 
(l«s  ^criTuUls  pliilosopbeK  dont  on.  nous  gralifiu  en  ce 
murtieiit  : 

«  Où  iont  1»»  inonnniem  iittl«  dont  nous  Mmmn  rede^ 
vaM»  anx  nnâfrvs  de  l'impiété  et  de  la  corruption  ?  Qu'on 
neus  lïioTilrc  leurs  étAMiisr-mens,  leurs  hôpitaux ,  lei  grm^i 
HCiea  de  généro«ité  uni  honorent  leur  mémoire.  Qu'ont-ils 
£))t  pour  leurs  seinbuibles  ?  Ils  ont  perverti  la  jeunciM ,  troi»i 
l>lé  rharmonic  conjugale,  toulevé  les  eafana  contre  le»  au-^ 
leurs  de  leurs  joun ,  armé  les  peuple*  contre  l'autorité.  C« 
qu'ils  ont  fait?  ib  ont  attaqué  loue  les  bien»  à  la  fois,  en  atta- 
quant la  Religion  qui  les  nvoit  créés.  C'est  à  eux  que  remon- 
teni  ta  violation,  la  démolilion  des  temples,  la  profanation  des 
chote»  les  plus  saintes,  résultais  de  ce»  mêmes  écrits  anti^reli- 
f;ieux ,  que  l'on  veut  placer  aujourd'hui  iaa§  loiites  les  mains. 
Kn  un  mot,  ils  ont  presque' tout  renversé;  (x  qui  a  survécu' 
ne  leur  a  échappé  qne  parce  que  la  religion  l'a  cooseryé;  et 
c'est  nlle  encore  qui  en  rasiCniDle  les  débris,  et  quiirtstaurer* 
trop  lentement,  liélas!  les  belles  et  nombreuses  institutions 
Jonl  il*  ont  provoqué  la  destruction  d. 

Ils  lerminuiit  eir  citant  \o  puss3^e  satvant  d'un  Man- 
dement de  M.  dfi  JuîgntI,  «n  l'yÔd,  retalivemenl  à  l'ë- 
dilioii  de  Vultuit'i*,  par  Beaumarchais: 

icNous  pourrions  déployer,  disoit  le  pr^at,  toute  l'aUlo- 
fité ,  toute  la  sévérité  de  noire  divin  ministère  :  nous  pour- 
rions user  des  arntes  que  le  LSeicneor  a  mises  entre  nos  mains , 
«if  <r^s  ann^t  fNii-saniM  en  uifii  pour  driruir^  les  conseils 
prrvr.rs ,  H  pniir  mivertrr  toute  haulriir  <fui  l'éirvc  contre  la 
science  du  Dieu.  Nous  pourrions. défendre  la  lecture  et  lacir^ 
culation  de  ce  recueil  sous  les  peines  spirituelles  les  plus  ri- 
aoureuses;  et  jamais  l'ii^liïc  a-t-elle  protcritdes  erreurs  plus 
dignes  de  ses  anulliùiues?  Mai»  ta  nraintc  de  nos  censures 
ponrroit-elle  réprimer  cetrx  qui  ont  brisé  le  frein  de  la  reli- 
gion? Nous  ne  voulons  pas  les  exposer  &  un<<  infraction  non» 
velle  ;  du  moins  nous  avertissons  ,  au  nom  de  la  vertu  ,  tous 
ceux  qui  renpeclenl  la  foi  et  les  nirrun.  Nous  Imr  déclarons, 
de  la  part  de  Jésus-Christ ,  qu'ils  ne  peuvent  ni  lire  ,  ni  gar- 
der, ni  communiquer  celte  coupable  édition,  sans  se  rendre 
coupables  enx*mémcs  dans  le  geture  le  pins  grave ,  et  nons  lei 


(57) 

remettons  an  tr3>oii«]  dé  leur  conscience^  et  au  jugemetit  du 
Seigneur  ». 

—  M.  rëvêqoe  difï  Soissoiis ,  dans  son  Mnndeoient  du 
8  février,  pour  le  Carême,  sVIèvc  a^ec  ëriergie  c<.»ntr-o 
le  oiëpris  que  de  faux  siiges  ront<le  la  religion^  el  cutilro 
le  ridicule  qu'ils  jettent  sur  ses  pratiques.  Il  retrace  le^ 
chltimens  que  peuvent  attirer  «ur  nous  de  si  funetîtcis 
dispositions ,  et  adresse  ù  8on  peuple  les  réflexions  sui** 
Tantes:  ^  , 

«  Hélas,  N.  Ta  C.  F. ,  quand  les  ressources  de  )a  religion  et 
les  larmes  de  la  pénitence  furent-elles  plus  nécessaires?  (^uand 
faHut-il  expier  de  plus  grands  crimes  et  obtenir  des  grâces 
plus  abondantes?  Ne  rappelons  pas  ces  longues,  ces  épou? 
vantables  années  de  carnage  et  de  deuil ,  oii  la  France  en  dé- 
lire alloit  ébranler  par  ses  fureurs  les  trônes,  les  nations , 
l'Europe  entière,  et  vouloit  propager  jusqu'aux  extrémitéâ 
du  monde  l'esprit  de  vertige  dont  elle  étoit  elle-même  boule* 

versée Sans  doute  ,   N.  T.  C.  F. ,  le  Seigneur  n  a 

pas  permis  que  ce  terrible  ouragan  se  déchaînât  plus  long- 
temps. Il  a  calmé  cette  tempête  dévastatrice ,  et  son  infinie 
bonté  nous  a  rendu,  aii  milieu  de  raille  prodiges,  noire 
Roi  et  nos  Princes  lépfitimes.  Nous  respirons  enfin  sous  leurs 
heureux  auspices,  et  nous  commençons  à  couler  des  jour^ 
plus  paisibles  et  plus  sereins  :  mais  le  courroirx  «lu  Seigneur 
est-il  entièrement  appaisé?  est-elle  pleinement  épuisée  la 
coupe  de  sa  vengeance?  et  n'est-ce  pas  encore  l'excès  de  sa 
miséricorde  qni  su5]>pnd  et  arrête  le  glaive  de  sa  justice  ? 
Les  principaux  volcans  sont  éteints;  mais  n'est-il  plus  de  feux 
secrets  prêts  à  se  rallumer?  Les  grands  fléaux  ont  cessé;  mati 
rinlempérie  àei  saisons  ne  leur  a-t-clle  pa^  succé<Ié?  Nos 
villes,  nos  campagnes  ne  sont  plus  ravagéos;  mais  renfer-. 
uenirelles  moins  de  pauvres  et  de  inallirnrrnx  ?  Nos  plaies  ne 
sont  )>lus  ouvertes  et  saignantes  ;  mais  sont-elles  suiltsamment 
cicatrisées?  Nous  ne  découvrons  partout ,  comme  au  travers 
d'un  sombre  nuage ,  qu'un  mélange  mvstérieux  «le  craintes  et 
d'espérances,  de  bienfaits  et  de  ch;'itiuicns  ;  ci  l'on  dirnit  que 
dans  ce  moment  le  Seigneur  nous  pèse  dans  cette  balance 
étemeMe  dont  parlent  les  Livres  saints  ,  et  qu'il  doule  encore 
**il  dwt  nous  punir  ou  nous  pardonner.  Ah!  trenilions, 
S,  T.  C.  F.,  que  le  poids d'iqiquilé  qui  surcharge  nos  tél(^s, 


(  58  ) 

et  qui ,  plos  accablant  que  celui  de  David ,  sous  eotrafoe  et 
nous  courbe  depuis  m  long«lemp6 ,  ne  détemiiue  enfin  contre 
nous  cette  balance  redoutable.  La  colère  passée  nous  apprend 
k  redouter  la  colère  à  venir;  et  si  les  premiers  coups  de  la 
cognée  mise  à  la  racine  de  1  arbre  ont  été  si  terribles^  quels, 
'seroient  les  derniers  contre  un  tfonç  desséché ,  et  frappé  déjà 
de  pourriture  et  de  stérilité  »  7 

nKNNES.  Au  milieu  do  mouvemenl  général  de  piété 
qui  entratnoil  les  habitaru»  de  cette  Ville,  des  jeunes  gens, 
égarés  par  Tesprit  d'irivligipn ,  se  sont  signalés  par  des 
propos ,  des  chansons  et  des  actions  également  indécentes. 
Quelques-uns  ont  poussé  Foubli  de  toute  retenue  jusqti'i 
troubler  les  fidèles  dans  l'église  même  et  à  y  donner  des 
scandales.  DeuiL  d'entr*eux  ont  étécondamués  à  sis  rooia 
de  prison  et  5o  fr.  d'amende.  (Voyez  Tordounance  du 
Boiy  page  62). 

Nouvelles   politiques. 

Paris.  I«e  mardi  gras,  il  y  a  eu  au  cbâteau  un  dîner  de  fa* 
mille.  Tous  les  Frinces  et  Princesses  de  la  famille  royale  qui 
'Se  trouvent  en  ce  moment  à  Paris  ont  diné  avec  S.  M. 

-*-  Ms'.  le  duc  d'Angoulcme  a  fait  mettre  à  la  disposition 
de  MM.  les  curés  de  Paris,  pour  les  trois  premiers  mois  de 
cette  année,  une  somme  destinée  à  procurer  du  pain  aux  iu- 
digens. 

—  Une  ordonnance  du  Roi  porte  que  les  conseils  d'arron- 
dissement s^assrmbleront  dix  jours  après  que-  la  loi  sur  les 
finances  de  1817  aura  été  rendue.  Les  couseils-généraux  de 
^parlement  tiendront  ensuite  leur  séance. 

—  M.  Dargoult,  préfet  des  Basses-Pyrénées,  est  nommé 
préfet  du  Gard  en  remplacement  de  M.  le  marquai  d'Arbaud- 
Jouques. 

—  Le  chapitre  mérropolitain  de  Paris  a  remis  une  somme 
de  5oo  fr.  au  bureau  de  charité  de  son  arrondissement.  Quel- 
ques corporations  ont  déposé  des  sommes  pour  le  même  objet. 

—  On  dit  que  iVmprunt  a  été  signé  le  i3.  Les  maisons  qui 
prennent  part  à  cette  opératioi^  sont  :  MM.  Perrégaux  et  La- 
fitlc,  IloUinger,  et  Grosfenille,  de  Paris;  Hope,  d'Amster- 
dam; et  Barinfj,  frères,  de  Londres. 

—  Onavoit  aunoucé  la  tenue  prochaine  du  conseil  de  guerre 


i 


(«9) 

^î  doit  )iig«r  k  général.  Decaea;  mais  le  président  clu  con- 
seil n'est  pas  nommé ,  eC  Tépoquc  des  débats  tst  «noore  in-, 
certaine. 

—  On  a  exécuté,  snr  la  place  de  Grève,  le  nommé  Goqn^ 
let,  convaincu  d'assassinat  sar  une  femme.  Ce  malheureux  a 
montré  le  plos  grand  repentir.  11  a  reçu  les  secours  de  la  re<4 
ligion  ,  et  rest  mis  à  genoux  au  pied  de  l'échafaud  pour  de- 
mander pardon  à  Dieu. 

—  Le  juge  d'instruction  a  fait  saisir  ches  le  sieur  Patris, 
imprimeur,  un  ouvrage  intitulé  :  Svr  VamnisUe  accordée  f>étr 
tordonnance  du  i3  novembre  i8i6  catx  militaires  qui  ont 
suivi  le  Ror  à  Gand. 

,—  Le  tribunal  de  Gex  a  condamné,  le  1 1  février,  à  la  pri*' 
son,  k  5o  fr.  d'amende  el  à  looo  fr.  de  cautionnement,  le 
nommé  Gayard ,  vérificateur  des  poids  et  mesures,  convaincu 
d'avoir  non-seulement  proféré  des  cris  séditieux  dans  un  ca- 
baret, mais  excité  avec  menaces  ceux  qui  étoient  présens  à 
suivre  son  exemple ,  et  donné  lien  à  des  scènes  scandaleuses. 

—  Un  sellier,  nommé  Hœrdt,  a  été  condamné  à  deux  ans 
de  prison ,  et  à  5o  fr.  d'amende  pour  le  même  genre  de  délits. 

—  L'abbé  de  Foere,  rédacteur  du  Spectateur  Belg^,  a  été 
arrêté  à  Bruges,  et  amené  dans  les  prisons  de  Bruxelles.  Il  a 
été  interroge,  le  14  février,  par  le  ministre  du  culte  du 
royaume  êie%  Pays-Bas ,  et  a  deniai|dé  son  élargissement  sons 
caution;  ce  qui  lui  a  été  refusé.  On  attend  impatiemment  l'is- 
sue de  cette  affaire.  On  s'entretient  même  d'une  autre  plus 
importante,  et  pour  laquelle  on  dit  que  la  cour  spéciale  s'est 
déclarée  compétente;  il  est  à  croire  qu'on  hésitera  encore  à 
donner  plus  d'éclat  à  une  cause  dans  laquelle  le  personnage  in- 
culpé se  montre  fort  de  sa  conscience  et  de  l'estime  des  peuple^- 


CHAMBRE    DES    PAIRS. 

Le  20  février,  M,  le  comte  de  Maîlly,  nommé  pair  par  l'o 
donnance  du  17  aoAt  181 5,  mais  qui  vient  seulement  d'at- 
teindre l'âge  requis  pour  siéger  dans  la  chambré,  a  pris  séancér 
et  a  prêté  .serment.  La  chambre  a  renvoyé  à  une  commission 
l'examen  du  projet  de  loi  relatif  aux  livres  saisis.  MM.  le  corn  In 
Abrial,  Christian  de  Lamoignon,  le  comte  de  Mun,  le  mar- 

3uis  de  Vence  et  le  duc  de  la  Rochefoucauld  sont  membres 
e  cette  commission. 


■  ■    ■  I  I        ■         r      Éf  ... 

CltAffDRE    PE8    nf  PUT1ÉS. 

.  Le  i8  février,  la  discnstfon  aTouié  sur  le  titre  Y  de  la  loi 
Ses  finances  sur  les  contributions  directes  de  1817.  L'art,  l*'^ 
portoil  (|ue  la  contribution  foncière,  la  contribution  person- 
nelle et  mobilière,  et  la  contribution  des  portes  et  fp/iélres, 
seroient  perçues  en  principal,  en  1817,  sur  le' même  pie4 
qu'en  j8iG,  et  aue  les  patentes  continueroient  d'étiré  perçues 
comme  l'année  nemiëre,  sauf  les  modifications  exprimées  ci<? 
^près.  MM;^e  Tallevrand  et  de  LonguëTC  ont  réclamé  conr 
tre  J'itiégaiité  de  la  répartition  de  la  contribution  foncière 
entre  les  départemens,  inégdité  r^ui  pèse  surtout  sur  Je  dé- 
partement du  Loiret.  M.  de  Villèle  se  plaint  de  l'exagéra- 
tion du  tarif  des  patentes,  et  demande  ((u'on  ne  puisse  faire 
d'autres  rectifications  que  celles  qui  sont  autorisées  par  les 
lois.  M.  Thézan  de  Biran  propose  un  antre  amendement,  qui 
est  combattu  par  M.  Bengnot.  M.  de  Marcellus  appuie  l'ar 
mendcment  de  M.  de  Villèle.  MM.  de  Barehte  et  Bourdeau 
ol lèguent  que  le  recours  est  toujours  ouvert  à  l'autorité  ad<« 
ministra tive.  L'amendement  de  M.  de  Yillèlo  est  adopté.  On 

§asse  à  Particlc  s,  qui  réduit  à  cinq  centime^  additionnels  le 
oiiblement  des  patentes  demandé  par  les  mimstres,  et  qui 
met  60  centimes  sur  la  conlribulion  directe,  100  sur  la  con-' 
tribution  personnelle,  et  i^o  sur  la  contribution  des  portes  et 
fenêtres.  L'article  est  adopté  ,  malgré  les  réclamations  de 
M.  Cornet  d'Incourt.  M.  de  Villcle  demande  que  le  fonds  de 
non-valeur  pour  la  rontribulioii  soit  réduit  à  2  centimes,  au 
lieu  de  3;  la  chambre  maintient  la  première  disposition.  On 
maintient  aussi  le  prélèvement  de  10  centimes  sur  le  produit 
des  patentes  pour  la  confection  des  rôles,  malgré  les  récla- 
mations de  MM.  Paillot  de  Loynes  et  de  Yillèle.  MM.  de 
Lascours,  de  Montcalm  et  Ribard  appnient  l'observation  de 
MM.  de  Talteyrand  et  de  Ix)nçuève  sur  la  répartition  de  la 
contribution  foncière.  M.  Bruyère  de  Cbalabfe  et  M.  Poyférc 
de  Cère  se  plaignent  du  cadastre  et  de  la  dépense  énorme  de 
cette  opération  ,  qui  est  d'ailleurs  assise  sur  de  mauvaises 
bases.  M.  le  ministre  des  finances  la  justifie.  If  s'oHève  une 
discussion  sur  Tes  préicvemens  qui  se  faisoient  autrefois  sur  les 
revenus  des  communes  en  faveur  du  trésor,  et  sur  l'article  1 1 , 
qui  les  interdit  sous  aucun  pr^lexte.  Quelmies  membres  pro- 
posent des  amendemens  pour  donner  plus  uc  force  à  l'article^ 


(C.  ) 

iià  sont  rei«tc8,  ^t  Tarticle  adopté  tel  qu*il  avoit  été  proposé 
par  la  commission. 

Le  iQ  février,  M.  cle  Bonaltl  a  pris  le  prcmior'la  parole 
contre  "le  systcme  suivi  dans  le  cadastre.  Le  cadastre  parcel- 
laire auroit  besoin  d'être  renouvelé  tou$  les  vin^t  ans;  il  ne 
donne  qu'une  coanoi&jmnce  incertaine,  imparfaite,  approxi-f 
mative  et  souvent  très-favitive  de  ce  qu'il  importe  le  plus  de 
cotnioitre,  savoir  de  la  quarité  des  t#»rres.  M.  de  Bonald  pré" 
fcreroit  le  système  par  masses  do  cuUnrç,  et  demande  que 
l'on  s^occupe  aussi  de  nn'eux  répartir  l'impôt  entre  les  dépar* 
temens.  M.  Dudbn  ,  commissaire  du  Roi ,  défend  le  cadastre. 
Dette  opération  étoit  sollicitée  d<  puis  long-temps  par  les  éco- 
nomistes. Elle  est  déjà  achevée  au  sixième,  (.'inquante-huit 
départemens  oui  deujandé  quVlIc  fut  ronlinuée.  L'arpentage 
est  tenniné  au  quart.  I^'opérntion  peut  être  fînie  dans  quinze 
ans,  et  la  dépense  sera  (le  85  millions.  Plusiieurs  membres 
parlent  peur  et  contre  le  cadastre.  La  chambre  arrête  que  le« 
lois  et  reg^emens  fur  le  cadastre  continueront  d'être  exécutés. 
M.  de  Vilièle  demande  ])ourquoi  du  moins  on  ne  fait  pas  jouir 
les  cantons  c.idastrés  des  av;inlni;ps  du  cadastre.  M.  Koy  ré- 
pond qu'on  a  suivi  les  disposition^  de  l'année  précédente ,  et 
qu'on  a  cru  impo^^sible  de  changer  subitement  rélat  de  choses 
actuel.  Une  diMïus&ion  s  élève  sur  ce  point.  L'assemblée  main- 
tient l'article;  elle  adopte  un  antre  article,  portant  que  le 
montant  de  la  contribution  foncic-re  mise  sur  les  bois  qui  ont 
cessé  de  faire  partie  du  douzaine  de  Tiùat  sera  ajouté,  pour 
1S17,  au  continrent  do  çhiiqne  commune.  M.  de  Villèle  de- 
mandoit  que  les  communes  soient  souîrigres  des  surcharges 
qu'elles  ont  éprouvées  à  cet  égard  sous  Hnonaparte.  M.  Benoit 
afppuyoit  cet  amendement,  qui  a  été  combattu  par  MM.  Du- 
don  et  Roy. 

L«  20  février,  la  diftciis^ion  .s'rnj»aRp  sur  r.iriiclc  iG,  qui,  sur  les  rci:- 
liincf^adJiu'oDni'U,  ru  prclrvr  i'\  p  >iir  les  (lt>}Miisis  JvfuiiteincnlNlrs,  <■( 
Mir  Irs  «rlicIrK  ir  el  18,  qui  afTrclrnl  8  de  <vs  c  lUimcs  au  Iri'sor  loya!. 
M.  de  Vitlèle  s'cWc  contre  cfs  di^|^osîliorlS,  (jiii  rliargf^nl  tr.s  dcpaite- 
inf>o«,  qui  aitirenl  tout  vers  \vc  enin*,  cl  il  \«iii  (|iron  n^affocle  ;)ucune 
MiBOir  détermioce  aux  dcf)rnsc'S  dtlparlrmciiUilos  11  rcnictc  ce  qu^'l 
avoit  di|,  il  y  a  quelques  jours,  sur  le  s^slrnu'  dVconomie  qoM  con- 
vieul  d*ad(tpler,  et  plaide  la  cause  «les  conseils- {jriiéniux.  Son  discours 
sera  imprimey  ainsi  que  celui  de  M.  Bciioîl,  rpii  lui  a  .<»iicrétlé  à  la  tr  - 
)>noc,  el  qui  a  ilevelopini  l^i^ine ,  \rs  pro^viti^  les  conUM<liriion6  it 
]••«(  inroiiTciiicDS  du  hyslvmv  de  .«-peVialilif  mlr'^diiil  sou»  Buonupartc,  et 
fini  fait  loi«l  pe^er  sur  PimpAi  leiriloiial.  M.  Itenoît  vote  comme  M.  de 
ViUclôk  M.  I4  iniuiilr*  du  rinuiricui-  s'vuoanc  de  vuix  i«t(ni>  puvr  le 


même  «TÛ  les  préopÎMttt»  qui  »  fiitjpi^à  œ  ioof ,  ayoîcat  profettê,  rar 
ccUf  question ,  des  opinions  si  diffcreotes.  it  dédait  les  avaoUgts  d«*» 
ccQiimcA  fjAculuUf»,  et  reooonott  i|«e  luf-m6me  dêfeodoit  siitrefois  la 
spëciiiliié,  mai»  qu*il  a  smtî  que  le  systtee  contraire  étoit  préférable. 
Le  mini^t^:  détaille  qoclqncs  danses  variables ,  et  conclut  i  Tadop- 
don  de  raiCÎcle.  M.  Corliiàrc  eipllque  les  motifs  da  vote  ëmis  par 
MM.  Brnofl  et  de  ViUélc.  Ils  ne  refuarmient  pas  h  spëcialiti,  mais  ils 
trouvent  qu^on  les  met  à  fun  trop  haut  prix,  qu  on  auf^menie  les  cbarges, 
et  que  la  centralisation  est  préfidrnblc.  L'optnani  «luque  quelques  dis* 
positions  du  budget  sor  cet  article^  le  ministre  les  justifie,  et  se  plaint 
<iue  ces  relards  sont  pr^udiciables.  Les  amendemens  de  MM.  de  Vil-. 
Icle  et  Benoît  sont  écartiîs  par  U  question  pr^abble,  et  l'article  ndc»ptë. 


OrdbmNUSM  du  Roj  du  Sfitnùr. 

Louis  ,  etc. 

Notre  ministre  secrétaire  d*Flat  do  rinidrîcnr  nous  avant  sombîs  In. 
com|ite  rrndu  par  notre  commiMÎnn  de  rinMrnrtîon  publique,  dès  dé- 
sordres auxquels  se  sont  portés  plusieurs  ëtudiansde  la  Faculté  de  droit 
ik  notre  bonne  ville  de  Rennes,  nous  avons  Juaë'néoessairr,  i^.  d*é- 
csrter  de  rmarignement  ceux  des  professeurs  de  c:etle  ëoole  qui,  par 
défaut  de  vi|;ilanoe  et  de  s^le,  n'ont  pas  su  prévenir  les  désordres  dont 
leurs  âèves  se  sont  rendus  coupables^  29,  d'éloigner  de  l'école  les^cyes 
connus  par  leur  mauvaise  conduite,  psr  la  manifestation  d'opinions 
dangereuses ,  et  dont  l'rsrm'ple  seroit  contaairux  pour  le  nonibre  de 
ocnx  qni  ont  été  constamment  dirigés  par  de  bons  prinrî|fes;  3».  de' 
soumettre,  dans  toute  l'étendue  de  notre  royaume,  les  élèves  qui  fré- 
quentant les  écoles  d'ordre  supérieur,  et  particulièrement  ceux  des  Fa- 
cultés de  droit ,  que  la  nature  de  leurs  études  destine  à  devenir  les  in- 
terprètes des  lois,  ou  à  occuper  des  places  dans  la  magistiatnre  et  dans 
l'administration,  i  une  discipline  qui  garantisse  la  régularité  de  lenr 
conduite,  et  les  attache  de  plus  en  plus  A  la  religion  et  à  noire  gou- 
vernement. 

A  ces  causes,  nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qni  snîl  : 

Art.  i*r.  Une  commission,  composée  du  préfet  du  oépartement,  du 
premier  présidmi,  du  procureur  général  de  notre  cour  rojrale,  et  du 
rectrur  de  l'Académie,  est  chargée  d'informer  sur  les  élévr;;  de  la  Fa- 
culté de  droit  de  Rennes^  elle  délivrera  des  crrlificaU  à  ceux  dVntr'exix 
qui ,  n'ayant  point  pris  part  aux  désordres,  sont  ronnus  pur  leur  bonne 
conduite  ci  par  leur  attachement  au  gouvernement  légitime. 

7.  Aucun  des  élèves  actuels  ne  sera  admb  à  suivre  des  cours,  s'il  n'a 
obtenu  un  certificat  de  la  commission. 

3.  Nous  nous  réservons  de  faire  «x>nnotlre  notre  volonté  à  l'égard  des 
professeurs  de  la  Faculté  de  droit  de  Rennes  qu'il  convienjrpit  d'éloi- 
gner de  l'enseignement  :  notre  ministre  Sfcréûire  d'Etat  de  l'intérieur 
prendra  nos  ordres,  d'après  le  rapport  qui  lui  sera  fait  incessamment 
par  noire  commission  de  l'insirurtion  publique.  En  cas  de  remplace- 
ment, il  sera  pourvu  aux  chaires  vacantes,  selon  le  mode  prescrit  par 
noire  ordonnance  du  17  féviier  181 5. 

4«  Il  sera  incessamment  soumis  à  notre  approbation,  par  notre  mi- 


(65) 

fei^trc  de  riiilénciir,  et  «ar  la  proposition  de  noir*  commÎMfOQ  d'ini- 
truciioo  puUiqoc^  «n  regtcmeol  génial  de  discipline,  qai  suiuera  !inr 
(r^  mnilition»  nérr^Miircs  pour  être  admis  à  suivre  les  conrs  des  di-. 
Tcpes  Facultés  de  notre  xoyaume,  et  (}ui  ûz«ra  les  moyens  d*y  mâÎD' 
lenir  U  boa  ordre  rt  les  saines  doctrines. 

Signé,  LOUIS. 


NÉCROLOGIE. 


Le  P.  Léopold  Scati ,  Bamabite ,  assistant  et  vicaîre-gënéral 
de  sa  congrégation,  vient  de  mourir,  k  Rome,  et  mérite  qoe  Ton 
rappelle  son  nom  et  ses  services  aux  amis  de  la  reliç ion  et  de  la 
Htteratarè.  Né  à  Acqui,  en  1760 ,  de  la  famille  des  marquis 
Scati,  il  résolut  de  bonne  heure  de  se  consacrer  k  Dieu  dans 
la  congrégation  des  clercs  réguliers  de  Snint-PAI.  11  se  rendit , 
pour  cet  effet,  au  noviciat  de  Monza,  oii  il  eut  Tavanfage  de 
se  tronver  avec  le  cardinal  Fontana.  Ils  étoient  du  même  âge, 
et  ils  firent  leur  profession  solennelle  en  1766.  Âpres  avoir 
étudié  la  rhétorique  et  la  philosophie  à  Milan ,  et  la  théologie 
à  Rome ,  le  P.  Scati  fut  ctioisi  pour  donner  des  leçons  de  phi- 
losophie et  de  géométrie  à  Fmal  et  à  («oiii ,  et  il  et ,  penaaVit 
cioa  ans,  à  Novarre,  un  cours  d'Ecnture  sainte.  Le  roi  de 
Sardaigne,  Victor- A médéc  III,  étant  monté  sur  le  trône, 
voulut  confier  aux  Bamabites  le  collège  de  sa  capitale.  Le 
P.  Scati  fat  envoyé  poiur  cela  à  Tunn  en  1791 ,  fut  fait  rec- 
teur du  collège,  et  s  y  concilia  Testîme  du  souverain.  Le  rot 
Charles-Emmanuel  I V ,  à  son  avènement  au  trône,  l'honora  du 
titre  de  son  conseiller,  et  lorsque  ce  prince  se  fut  depuis  retiré 
à  Rome,  il  aiinoit  k  s'entretenir  avec  Scatt,  et  se  servit  de  lui 
•omme  témoin  des  vertus  de  la  reine  Marie-Clotilde  de  France^ 
dans  les  procédures  et  informations  pour  la  béatification  de 
cette  pieuse  princesse.  On  nomma  Scati  provincial  des  collèges' 
de  Piémont  et  de  Savoie.  L'amour  qu'il  avoit  pour  son  corps 
l'engagea  à  donner  ses  soins  à  la  béatification  du  vénérable 
Antoine-Blane  Zaccana,  fondateur  des  Bamabites,  et  à  la 
canonisation  du  B.  Alexandre  Sauli  ;  et  il  étoit  postulatenr  de 
ces  causes.  En  iBoo ,  il  fut  nommé  à  l'évéclie  de  Pignerol;* 
mais  l'invasion  du  Piémont  par  les  François ,  et  l'expulsion  du 
roi,  reudirent  cette  nomination  sans  effet.  Lorsque  le  savant 
cardinal  Gerdil,  après  l'occupation  de  Rome  par  les  troupe*; 
françoiies  se  fut  retiré  en^Pièmont ,  le  P.  Scati  lui  rendit  toutes 
sortes  de  services  et  pourvut  à  ses  besoins  •,  car  le  vertueux 


(H) 

t^râmali  tigiàe  observateur  de  la  pauvreté  rèltgîéliâè ,  éi  un)-* 

^uemeia  occupé  de  ]a  pncre  et  de  l'étude,  luàiiqaoîl  àlortf 
e  tout.  Touché  des  soînis  du  P.  Scati,  il  lui  donna  toule  sa 
confiance,  ]e  choisit  pour  son  confesseur,  et  reiumëna  eu-' 
5iiite  au  conclave ,  à  A  enise.  A  sa  mort ,  en  j8o2,  il  le  fit  son 
légataire ,  et  lui  confia  ses  manuscrits.  Dépositaire  d'écrits  si 
précieux,  Scati  songea  it  en  faire  usa^e.  (/est  par  ses  soins 
que  parut  à  Venise ,  en  i8oa ,  Tappendix  à  V Examen  des  Mo-' 
tiff;^\Q,  qui  avoitdéjà  é^é  publié  à  Venise  et  ii  Rome.  En  i8o3, 
il  lit  imprimer  à  Home  l'important  Traité  du  Mariage ^eX  en 
]8o5,  Iji  f^ie  du  B.  Alt^xandre  SauU^  précédée  de  1  éloquent 
Piscours  sur  la  dlifiniié  dt  la  religion  de  Jésus^  Christ,  Le 
P.  Scati  présida,  ett  outre,  à  TéditioD  complète  des  GËuvres 
du  cardinal  G^dil,  qui  commença  à  paroilre  k  Rome  en 
i8o6|  et  dont  il  a  été  publié  quinze  volumes,  l'invasion  de 
Rome  et  la  persécution  suscitée  à  l'Eglise  ayant  interrompu 
cçtte  entreprise.  Voyez,  sur  cette  édition ,  les  tomes  VII  et 
\III  des  Mélangée  de  plùlosophie,  et  lé  tome  IV  des  Mémoires 
pDur  servir  à  VHisiaire  ecçléMosiique  pendant  le  iUx-^huiticme 
siècle ,  article  Câerdil.  <>n  y  «  commis  une  erreur  en  donnant 
le  nom  de  Scala  à  l'éditeur,  au  lieu  de  Scati.  Le  P.  Scati ,  dans 
son  édition  ^  et  particulièrement  aux  tomes  XI,  Xll,  XIII  et 
XIV,  cite  avec  éloge  les  Mémoires  précédens ,  dont  il  n'a  voit 
encore  piiru  que  la  première  édition.  11  on  rapporte  d'assez 
iQogs  passages,  et  traite  l'auteur  avec  bçaucoup  de  bienveil- 
lance; seulement  il  se  trolkipe  aussi  sur  fon  nom^  et  attribue 
les  Mémoires  à  un  évéque  Irançois,  qui  a  publié  un  ouvrage 
spus  un  titre  à  peu  près  semblable ,  quoique  sur  un  sujet 
différent.  Au  retour  du  Pape  dans  ses  Etats,  le  P.  Scati  rentra 
dans  son  collège  de  Saint-iharles  de  Catinari,  et  lorsque  le 
cardinal  Fontana  eut  reçu  le  chapeau  ,  S.  £.  ayant  conservé 
le  titre  de  général  de  sa  congrégation ,  s'adjoignit  Scati  pour 
son  vicaire ,  emploi  que  cclm-ci  a  voit  déjà  exercé  deux  ïois. 
JUe  souverain  Fontift  le  ût  aussi  examinateur  des  évéques.  Le 
P.  Scati  consacroit,  en  outre,  beaucoup  de  temps  au  ministère 
de  la  confession.  11  a  fait  revivre  dans  son  corps  les  vertus  du 
V.  Joseph  Sc4ti)  son  oncle,  qui  eu  avoit  été  général.  Assaitii 
d*un  mal  dont  les  médecins  ne  connurent  pas  la  nature ,  il 
donna  dans  sa  maladie,  comme  il  l'avoit  lait  dans  tout  le 
cours  de  sa  vie ,  des  marques  de  la  plus  vive  piété  ,  et  n;^ourut 
le  io  décembre  i8i6,  Agé  de  près  ck*  soixanle-sept  ans. 


(Mèrcndi  skSféi^rUsr  i8i^.)  (N\  aùè.) 


St^lémePU  aux  articles  insérés  précédemment  dans  ce 
Journal  sur  la  circonscription  des  diocèses^ 

m 

Puisque  la  nouvelle  circonscription  des  diocèsei 
li^est  pas  encore  arrêtée  ^  on  que  du  moins  elle  n'est 
pas  publiée  y  et  que  la  conclusion  définitive  des  né-^ 
gocîations  a  éprouvé  quelqu^e  retard^  nous  sommes 
encore  à  temps  d'émettre  quelques  idée^  sur  ce  sujets 
ou  plutdt  de  faire  part  de  nouvelles  observations  qui 
nous  ont  été  adressées.  Notre  plan  y  Sn  même  tempa 
qu'il  a  trouvé  des 'approbateurs ,  a  essuyé  des  cri-* 
tiques  dont  nous  nous  consolerons  bien  vélontiers  si 
elles  peuvent  procurer  des  notions  exactes  sur  im  ob- 
]^t  qui  intéresse  l'Eglise  de  TVance  en  généi^y  et 
chaque  diocèse  en  particulier.  Nous  ne  voulons  que 
le  bien^  et  nous  serons  contens  si  on  Tobtient  par 
d'autres  voies  que  celles  qui  nous  étoient  d  abord  ve- 
nues dans  l'esprit.  C'est  dans  cette  intention  que  nous 
«lions  rapporter  la  substance  de  plusieurs  lettres  qui 
nou3  sont  parvenues' ^  et  qu'il  nous  a  paru  bon  de 
consigner  ici ,  pour  redresser  ou  pour  confirmer  ce 
que  nous  avons  dit. 

La  première  lettre  est  di  CarCassonnCé  Nous  avions 
supposé  qu'on  pouvoit  réunir  à  ce  dk)cèse  celui  d'A-^ 
leth,  en  même  temps  qu'on  rétabliroit  le  siège  de 
Narbonne.  Cet  arrangement ,  nous  écrit-on  y  présen- 
teroit  plusieurs  inconvéniens.  D'abord,  l'ancienne 
circonscription  de  Narbonne  étoit  telle  qu'il  falloit 
nécessairement  passer  par  Carcassonne  pour  se  ren- 
Tome  XL  VA  mi  de  la  Religion  et  du  Roi.         £ 


(66) 

dre  dans  ccrvaînear  parties  du  diocèse  ^  por  exemple  9 
à  Lirooui ,  et  dans  plus  de  trente  paroisses  qui  étoient 
aussi  de  Narboone  ;  il  n'y  a  pa$  d'aulre  route  ^  à  moins 
de  passer  par  des  montagnes  y  où  il  nVxiste  de  che- 
min que  pour  les  chèvres.  De  plus,  révêquedeCar- 
cassoune^seroit  oblige,  desonjcôié,  de  traverser  le 
canton  de  Limoux  pour  aller  à  Aleih  ;  de  sorte  que  les 
deux  diocèses  se  croiseroient  d'une  manière  tout-à-fait 
îrrégulière  et  bizarre.  Si  Ton  vouloit  donc  adopter  ][a 
réunion  proposée,  il  faudroit  distraire  de  Nanbonne 
quelques  parties  qui  Teroient  la  jonction  di^  diocèse 
de  Carcassonnt  avec  le  diocèse  d'Aletb;  L'auteur  de 
la  lettre  fait  ensuite  une  observation  générale,  que 
nous  ne  faisons  aucune  difficulté  de  rapporter,  tant 
nous  sommes  de  bonne  foi  dans  cette  affaire^,  c*est 
qu'il  est  très-facile  dft  faire  de  semblables  airange- 
meds  sur  le  papier  ;  mais  que  dans  lexécutiop ,  ils 
souffrent  un  peu  pljps  de  diQiculiés,  et  que  la  connpis- 
sance  de  toutes  les  localités  est  indispensable  pour 
prévenir  dos  eireiu^  et  des  méprises  qui  auroient  de 
fâcheuses  conséquences.  Ne  seroit-il  pas  nécessalj*e , 
afoiUe-t-on,  de  consulter  les  év.éques  ou  ceux  qui  ont 
été  sur  les  lieux ,  et  qui  sont  au  fait  des  détails  que 
Ton  ignore  dans  Téloiguement  ;  et  ne  s'expose-t-ou 

F  as  sans  cela  à  unir  ce  cmi  n'est  pas  stisceptible  d^ 
être,  et  à  séparer  ce  qui  devroit  être  uni?.  Ce  n'est 
point  avec  une  carte  et  un  Almanach  ecclésiastique 
que  l'on  peiU  faire  bien  une  semblable  opération. 
Li'auteilr  de  la  lettre  verra  du  moins  que  nous  ne  dis-* 
sîmiilons  pas  ses  objections,  et  que  nous  sommes  les 
premiers  à  entrer  dans  ses  vues.  11  regarde  encore 
comme  un  inconvénient  de  la  mesure  proposée,  que 
viogl-çlurj  paroisses  environ  de  l'ancien  diocèse  d'A- 


> 


(67) 
létli  foôt  actueOemeiit  partie  cfu  dép&rtement  des  Py- 
miccs-Orientalcs ,  et  que  cinq  ou  six  anires  sont  de 
TArriége;  ce  qui  obiigeroit  radhiinlstration  dîocé*^ 
aainc  à  correspondre  avec  deux  ou  trois  prePete.  Nous 
avouons  qu  il  ne  nous  paroît  pas  qile  ce  fut  là  un  in- 
convénient bien  graye.  Ce  n'est  que  de[)uis  peu  que 
.Fon  s^est  accoutumé  à  faire  cadrer  bien  syniéirique-* 
ment  la  division  ecclésiastique  aveb  la  division  civile^ 
et  FoQ  reviendroit  bientôt  aux  anciennes  habitu<)es. 

Là  seconde  lettre  est  relative  à  Tarclievé^hé  d*£mn 
bmu  9  dont  nous  avions  indiqué  la  suppression  comme 
probable.  M/Fabbé  de  S.  croit  que  le  rétablissement 
dXmbrun  seroit  2i  désirer  pour  le  Briançonnois  et  les 
parties  environnantes ,  pays  de  montagnes  qui  ont  plus 
de  besoin  de  la  proximité  de  l'autorité  j  et  qui  méri- 
tant d'autant  plus  de  considération  qu'ils  ont  toujours 
fourni  beaucoup  d'ecclésiastiques  ^  et  quMs  en  Jour- 
ni^lieot  encore  malgré  Tétat  actuel  du  clergé.  11  fait 
'Taloir,  en  faveur  d'l£mbrun  ,  C|ue  c'étoît  un  arcbevê- 
cbé  qni,  a  ce  titre  seul^  mérite  quelque  préféience; 
que  la  cathédrale  est  une  dos  plus  belles  de  France; 
qu*elle  subsiste  y  et  est  même  assez  ornée  ;  que  le  pa- 
lais des  arcbevéques  est  dans  son  entier  ;  qu'à  la  vé- 
rité le  tribtinal  y  tient  ses  séances ,  mais  qn'il  seroit 
aisé  de  lui  trouver  un  autre  local  ;  que  le  séminaire 
et  le  collège  subsistent  également  et  poi\fr6ienl  é(re 
rendus  à  leur  destination ,  et  qu'il  seroit  dommage  de 
ne  pas  profiter  de  ces  édifices  qui  ont  été  conservés > 
et  qui  semblent  appeler  d'eux-mêmes  les  établisse- 
mens  auxquels  ils  étoient  consocrés.  Nous  laissons  le 
lecteur  peser  ces  motifs,  et  nous  nous  acquiuons  au 
moins  par  cet  exposé  de  'ce  qu  on  nous  avoit  demande 
en  faveur  du  siège  d'Embrun. 

E  2 


(  70  ) 
idlont  on  s^aco6rde  h  réclamer  le  r^tablîssèmeDt.  Nom 
avons  déjà  expose  les  raisoflS  qui  oppuient  cette  ré^ 
clamaiion,  raoeientu'lif  de  ce  aiége^  rëteDdiie  de  son 
tcrtîtoire,  la  sainteté  dé  plusieurs  de  ses  évéqu(*s^ 
Inexistence  de  ses  priûcipam  établisseméns^  les  vœux 
des  peuples.  Les  diocèses  voisins  soDt  déjà  trés-f^ands. 
Que  seroit-ce  si  on  les  augmente  en<iore  de'  eelui-d  ? 
La  ville  de  TonI  k ,  dit-on  ^  présenté  à  cet  égiird  nnef 
demande  fort  Hen  motivée ,  et  nous  voyons  par  pla« 
sieurs  leares«{ue  le  clergé  de  ce  diocèse  conserve  im 
tendre  attaclieniênt  potir  l'Eglise  où  il  a  été  formé  « 
rétat  ecclésiastique.  Vous  ne  comptes  ^  dit  un  de  noi 
corrcspondans ,  que  huit  évéques  de  Toul  qui  ont 
reçi]  un  ciilie  public;  il  j  en  a  quatcinee ,  comme  oa 
ie  voit  par  le  rituel  de  cette  église.  Ceue  observ&tion 
n*cst  sArement  pas  la  plus  forte  des  considérations  qui 
plaident  .pour  ce  siège; 'cependant  elle  n'est  point  à 
dédaigner,  quand  elle  vient  après  tant  de  motifs  puis- 
sans  et  dignes  de  fixer  rattention  des  personnes  c|ul 
doivent  décider  ces  questions,  et  qui,  hOus  le  savobs, 
désirent  surtout  d'être  éclairées  sur  ce  qui  est  le  plus 
avaniaj;eui  à  la  religion. 

La  dernière  lélire  dont  nous  ferons 'mention ,  est 
relative  au  sîé^e  de  Cominges.  L'aiiieur,  après  nous 
avoir  remercié  de  Topinion  que  nc^s  avions  émise  sur 
le  rétablissement  de  ce  siège ,  ajoute  de  nouvelles  rai- 
sons. Ce  diocc'se  côraprenoit ,  dit«41  ,.non  pas  seulement 
deux  cent  soixante-six  cures ,  mais  trois  cent  deux  / 
sans  cnujpter  cent  soixante-neuf  annexes.  La  ville  de 
Saint-Berirancl  offre  toujours  tout  ce  dont  on  auroit 
besoin.  Le  nombre  des  béurficiers  y  éioit  considé- 
rable, et  ions  étoient  cohvenablcment  logés;  ceux 
qiion  y  établiroit  le  seroient  aiacment  et  à  un. prix 


(  7»)    .  ^ 

UKxlîque.  La  calliédrdie  a  toujours  été  entretenue 
avec  soin  ;  elle  est  cliée  ^parmî  les  monumens  du 
midi,  par  la  beauté  de  son  architecture  et  la  soli- 
dité de  sa  con2>tructioq.  Sa  conservation  doit  inté- 
resser les  arts  Comme  la  religion.  Le  palais  de  rêvé-: 
que  n^est  point  dégi^adé.  La  ville  domiue  une  plaine 
fertile,  Saint-Gaudeus  se  trouve  vers  une  des  extré*- 
roités  du  diocèse  et  vers  la  partie  la  moins  peu-* 
plée  f  tandis  que  Sainl*Bertrand  est  centrale  et  entou- 
rée de  la  partie  la  plus  forte  de  la  population.  Cette 
église  cpmpte  dans  ses.  annales  de  saints  pei*soniingesj 
d(^  cardinaux ,  des  princes  du  sang  de  nos  Rois.  Elle 
a  eu  pour  évéques  le  cardinal  Pierre  de  Foix,  Jeau 
de  Foix,  Pierre  d'Albret,  Charles  II  de  Bourbon, 
Le  pape  Clément  V  Tavolt  aussi  gouvernée ,  et  il  y 
élahlit  un  julÂlé  qui  appelle  dans  la  cathédrale  un 
grand  concours  de  fidèles.  J'ai  entendu  dire  c|ue  nous 
étions  trop  éloignés  pour  qu'on  pensut  à  nous.  J'ai 
peine  à  croii*ie  qu'un  semblable  motif  pût  avoir  quel- 
que poids  dans  l'esprit  des  arbitres  de  notie  sort  ;  ils 
ue  se  décident  point  certainemedl  par  de  telles  con- 
sidérations. 

Telles  sont  les  observations  principales  dont  nous 
avions  à  entretenir  le  lecteur,  ^ous  avons  cru  devoir , 
et  à  la  nature  du  sujet,  et  au  désir  de  nos  abonnés ^ 
de  faire  mention  de  leurs  vues  sur  des  arrangeniens 
qui  se  mcVlitent  eh  ce  moment,  et  qui  intéressent  tous 
les  diocèses.  Puissions-nous  avoir  à  annoncer'prochaî- 
Dcmcnt  une  conclusion  que  l'Eglise  de  France  attend 
avec  anxiété  ',  et  dont  le  reiard  prolongé  étonne  et  af- 
^ige  les  ecclésiastiques  et  les  fidèles! 


(74) 

;rres,  «t  vendft  iiia(}«i*à  non  (i(  potfr  }e$  souligefé  Sa 
mort  66t  uue  source  de  l'CgreU  pour  ceux  qui  ùai  cuiiné 
la  douceur  ei  1«  piété  de  ce  digiie  pasteui*.  ' 

B^TISBONNB%  Le  lo  Téyrier  »  lôpurut  ici  Cbafles  de 
Dalbergy  noire  afchevêqiiei  danasa  7$^  annëe.  Issu  d*une 
famille  ancienne,  il  avoit  ëtëd^aboixl  chanoine  du  grand 
chapitre  de  (tayenoe,  puia  coadjuieur  de  l'élecl^r  de 
Mayence  et  de  Tëv^ue  de  Constance,  noua  le  litre  d'ar— 
dievèque  de  Tarse  en  1 788.  Il  alla  réiider  alui^  k  Srfîirtb. 
Après  la  mort  de  M.  d'Eiihàf^'il  de?inl  arche^êcjue  de* 
Mayenceèn  titre,  elfika  ^a  ditoeure è.Aschaff^iibourg.  Il 
fuft  le  seul  des  princes  ecclésiastiques  à  qui  6n  laissa  ià  sou- 
veraineté en  i8é5y  et  devint  depuis  graiîd  duc  dé  Franc- 
fort. Il  esl  iuutile  de  chercher  cornaient  M.  deDalberg 
mérita  celle  exception.  En  i8i4,  il  se  retira  k  Constance, 
et  il  résidoît  alternativemeat'  dans  cette  ville  et  k  Ba*- 
iLibotfne  dont  il  aVoit  «lé  fait  archevêque  eu  i8o5.  Cm 
iH'élat  vint  plusieurs  fois  à  Paris  séus  Buouaparte,  qui 
fe  protégéoit.  Il  avoit  ambitioimé  la  gloire  d'écrivain , 
èl  a  publié  dés  ouvrages  sur  des  matières  étrangères  à 
ton  état.  •  ' 


.    Nouvelles   politiques* 

Paris.  S.  M.  a  reçu,  le  dimanche  23,  plusieurs  ministres, 
ambassadeurs,  pairs, députés,  offiçfersigénéraux.  M.  le  prince 
dé  Kaunîtz,  ambassadeur  d*An^cheaR.ome,  a  été  présenté 
au  Roi  et  à  la  famille  royale. 

—  Le  Moniteur  annonce  en  ces  termes ,  dans  un  article  of- 
ficiel ,  la  grossesse  de  M"*^.  la  duchesse  de  Berry,  :  «  M"*,  la  du* 
che^  de  Berry  est  entrée  d^ns  le  cinquième  mois  de  sa.grosr 
seue,  La  santé  de  S.  A.  R.  continue  a  être  fort  bonne  »; 

— •  M.  le  duc  de  Bourbon,  dont  on  avoit  atinoneé  la  pro* 
chaîne  arrivée  à  Paris,  ne  parott  pas  devoir  encore  quitter 
KAngleterrc.        k.    •   1  ■ 

—  M.  le  comte  d^Allonville,  préfet  d'IHe  et  Vilaine,  est 
nommé  conseiller  d*Etat  en  service  extraordinaire. 


r 


•  (  75  ) 

—  M.  le  comte  de  Kerespert ,  aous-prëfet  et  Fougères ,  eut 
«oinmé  prcfet  de  la  Vendée>;  M.  le  comte  de  Waters  ptase  de 
la  préfecture  de  la  Vendée  à  celle  d'Indre  et  Loîre  ;  et  M.  Ba« 
cot,  de  cette  dernière,  à  celle  de  Yauclnse.  M.  de  Tocque- 
ville  y  préfet  de  la  C6te-<rOr,  est  nommé  préfet  de  la  mo^ 
•elle,  et  M.  Lacfaadenëde ,  préfet  de  la  Moselle ,  le  devient  de 
laC6tiMlX)r. 

—  On  s'occupe  Y  dit-on ,  dans  les  bureaux  do  mînistëre  de 
U  guerre,  À'vn  travat]  dont  l'objet  est  d'apporter  mie  écono- 
mie considéiable  dans  les  (Irais  d'admmtfilratioii.  «Il  vS -agit  do 
•itpprimer  une  partie  des  places  de  maréchaux-cle-camp  coin*; 
mandant  les  départemcns  chefs^lieu  de  division^  militaires^  é| 

«de  réunir  les  fonctions  des  insj>ecteùrs  aux  revues  jayec  cellet 
des  commissaires  des  guerres. 

—  Une  ordonnance  du  Roi  porte  qu'en  raison  de  la  cherté 
des  sub^&tancfs,  les  élèves  des  collèges  royaux  paieront  36  fr. 
en  sua  de  la  pensfon  ,  tant  à  Paris  que  dans  les  départemens. 

—  On  annonce  que  le  ministère  public  s'est  pourvu  en  cas* 
ntîon  contre  l'arrêt  de  la  cour  d'assises  de  Nîmes*  qui  a  ac* 
quitté  l'iiKlividu  prévenu  d'avoir  tiré  sur  le  général  Lagnrde. 

—  Les  personnes,  êigêes  de  plus  de  5o  ans,  qui  voudront  se 
faire  dispenser  du  service  de  la  garde  nationale,  paieront  une 
indemnité,  qui  j^era  exigible  par  quartier  et  d'avance.  Elle 
est  fixée  à  peu  près  au  quart  au  lover. 

—  Pendant  l'instruction  du  procès  de  Pleignier  et  des  au- 
tres patriotes  de  1816,  il  avoit  été  assez  souvent  question  d'un 
nommé.  Gasiel ,  désigne  par  Diétrich  pour  lui  avoir  donné  des 
cartes  portant  ces  mor^  :  Union ,  honnrury  patrie,  ainsi  qu'une 
proclamation  imprimée,  qui  excitoit  à  s'armer  contre  le  goi* 
vernement.  Cette  proclamation  avoit  circulé  principalement 
dans  le  temps  de  l'a  flaire  de  Grenoble.  Gastel  qui  parvint  4 
échapper  alors  aux  recherches  de  la  police ,  est  fils  d'un 
maître  d'école,  et  avoit  été  pendant  la  révolution  employé 
au  district  de  Bon rg->  la -Reine.  Il  avoit  reçu  le  somcmi  de 
BruNiS  de  Mont'^ouge,  Jubin ,  boucher ,  avoit  aussi  f  ignalé 
Gastel  comme  lui  ayant  remis  une  proclamation  et  des  cartes. 
En  novembre  dernier,  Gastel  s'avisa  de  présenter  une  pétition 
à  la  chambre  des  députés  ;  il  s'y  représentoit  comme  une  vic- 
time de  rinjustice.  Cette  indiscrétion  fit  ralrouver  les  traces 
èvL  prévenu.  II  fut  arrêté,  et  a  comparu,  le  at»,  devant  la 
cour  d'assises.  Il  a  nié  la  distribntion  des  cartes ,  quoiqti*<^lle 


(76) 

fut  attestée  par  Di^trieh  et  Jubîo.  St.  Yandœnvre,  avorat- 
général,  a  porté  la  parole,  et  a  regarde  les  charges  coniinè 
constantes,  et  Taccasation  comme  prouTée.  M.  Thourret, 
avocat^  a  défenda  Gastel,  et  a  eu  peut-être  plus  de  succès 
q^u*il  n'avoît  espéré.  Les  jurés,  après  une  courte  délibéra* 
tion ,  ont  déclaré  que  l'accusé  n'étoit  pas  coupable  de  pnHi 
Tocalion  à  la  révolte  et  de  distribution  de  cartes;  et  Gastel  a 
été  acquitté. 

^  —  île  tip  février,  la  princesse  ^'Orange ,  sœur  de  l'erape-» 
reur  de  Ao^sie,  est  accouchée,  à  Bruxelles,  d'un  ppnce. 

—  Le  i8  lévrier^  il  a  été  fait  à  la  chambre  des  pairs  d'An- 
gleterre un  ri^port  au  nom  du  comité  secret  charge  d'eaami* 
■er  les  papiers  relatif  à  ja  tentative  contre  le  pnnce  régent.* 
Le  comité  est  d^avis  qu*il  a  existé  une  conspiration  tendant  il 
renverser  le  gouvernement.  Plusieurs  assemblées  ont  eu  lieu 
^  cet  effet,  l'automne  dernier,  à  Londres.  Les  agitateurs  ten* 
tërent  de  corrompre  le  peuple;  ils  ramassèrent  des  armes ,  pré- 
parèrent un  drapeau  tncolor  avec  des  inscriptions  séditieuses, 
et  prononcèrent  des  discours  incendiaires.  Le  rapporteur  a 
cite  diverses  sociétés  à  Leioester,  Nottingfaam,  Manchester, 
ShefHeld.  Des  pamphlets,  des  chansons,  des  discours  séditieux 
ou  impies ,  des  parodies  de  la  Bible ,  tels  sont  les  moyens  des 
factieux  qui  dévoient  éclater  au  mois  de  décembre  dernier. 
Le  comité  a  proposé  de  prendre  dés  mesures  sévères.  La  chamt» 
bre  doit  délibérer  prochainement  sur  cet  objet. 


CHAMBRE    DES    PAIRS. 

Le  samedi  22  février,  la  chambre  a  entendu  un  rapport  sur 
les  journaux,  qui  lui  a  été  fait  pai^  M.  le  comte  de  Malleville. 

LtC  24  9  ^^  chambre  a  repris  la  discussion  du  projet  de 
loi  sur  les  journaux.  M.  Becquey,  un  des  commissaires  du 
Hoi ,  a  combattu  les  objections  faites  contre  le  projet.  Trois 
opinans ,  dont  l'un  attaquoit  le  projet,  et  les  autres  le  soute- 
noient,  ont  aussi  été  entendus.  La  chambre ,  après  avoir  fermé 
la  discussion  sur  le  fond,  a  délibéré  sur  les  amendemens  pro« 
poses  par  divers  menibres;  tons  ont  été  écartés  par  la  ques-r 
lion  préalable.  Iha  été  voté  au  scrtilin  sur  l'adoption  du  pro* 
iet.  Le  nombre  des  membres  étoit  de  148,  sur  lesquels  le pnn 
]j0taréunt  ioi  suffirages^ 


C  77  ) 


CHAMBRE    DES    DEPUTES. 

Le  31  février,  la  délib^ralion  sur  le  budget  a  commence 
par  le»  pateal».  Les  iiéçocians,  armateurs,  fabricant,  lîla- 
Imrs,  leinturiers,  etc..  paieront  une  patenle  proporlionoée 
«  la  graitdeur  de  la  ville  où  iU  ri>M(icnl,  ou  au  nombre  de 
leur*  métiers.  La  palcnle  variera  de  5o  IV.  à  ^a.  Un  article 
^iii  assujpttisïoit  à  la  patente  les  médecin»  et  oflicien  île  suiilé 
Birachés  aux  hospices  ou  aux  serviceides  pauvres,  a  sié  iu|]- 

Srime.  Lps  marchanfiB  forain»  et  les  colporleurs  paieront  uu 
roil  de  2Q  à  80  fr.  On  a  délibéré  ensuite  sur  les  frais  de  pour- 
•iiite  en  lualière  de  c  un  tribut  ions  directes,  M.  de  Puviuaiiriji 
^  plaint  des  abus  (]iii  se  pratiquent  dans  la  perception.  Dm 
percepteurs,  en  n'employant  qu'un  seul  garnisaire,  se  Toitt 
-  payer  cinquante  journéei  k  la  fois.  Il  demande  que  tout  per- 
cepteur convaincu  d'inlidélilé  à  cet  égard  soit  réputé  coupa- 
ble de  concussion  ,  et  ju^é  comme  tel.  Cet  antendeuient  n'est 
£  as  appuyé-  On  passe  aux.  droits  d'enregistrement  et  de  lim* 
re;  Ici  articles  proposés  sont  adoptés  sans  discussion.  On  dis- 
cute farlicle  I*^  du  titre  Vil,  sur  les  contributions  indirectes, 
portant  que  la  loi  du  28  avril  1816,  sur  celle  matière,  coii- 
tiouera  (Tétre  exécutée.  Le  projet  des  ministres  portoit  qu'elle 
Je  seroit  jusqu'au  i",  janvier  183 1.  M.  Morgan  de  Belloj  pense, 
*vec  la  commission,  qtt'on  doit  se  'contenter  d'assigner  le 
terme  du  i".  janvier  1818.  L'assemblée  étant  composée  de 
moins  de  cent  membres,  on  ajourne  la  délibération  au  len- 

Lq.22  février,  on  adopte  l'article  )"•  ci-dessus.  La  discus- 
sion l'engage  sur  le  tarif  du  droit  de  circulation  des  boissons. 
MM.  de  Cassaîgnoles ,  de  Mirandol  et  de  Caumont  demandent 
def  ifiodi Restions.  MM.  Gamier-Oufougerays,  de  Doria, Cor- 
net d'Incourt ,  Gouin-Moisan ,  de  la  Bnulaye  proposent  di- 
vers amendemeui.  Le  toql  est  rejeté  par  la  chambre ,  qui  ad' 
uiet  le  tarif  proiMsé  par  les  ministres  et  par  la  commissian. 
Les  vins,  eaux  Je  vie,  cidres,  poirés,  bierres,  sont  assujet- . 
lis  à  tin  droit  graduel  de  circulation.  On  dist^'te  l'impôt  sur 
les  huiles.  M.  Soullicr  et  M.  Auran  de  Pierrcfeu  te  combat- 
tent. M.  daVillèle  propose  une  meilleure  assiette.  M.  Jollivet 
prétend  i£ue  oes  plamlei  ne  tendent  qu'à  porter  le  découra^- 


(78) 

nmt  et  Vinsoumission  às^ns  les  esprits.  Quelques  voix  de- 
luandeni  qu'il  soit  rappelé  à  Tordre.  M.  de .Puyioaurin  re^ 
'  montre  que  Thuile  d*ouve  est  de  toute  nécessité  dans  les  pa^r 
méridionaux  pour  le  carême  et  les  jours  d'abtinence  y  et  qu'il 
ne  faut  pas  empéclier  les  iîdèles  de  pratiquer  leur  religion , 
qui  est  celle  de  TEtat,  et  d'obsenrer  le  cardme,  instilutioa 
justifiée  même  par  des  considérations  politiques  >  et  nécessaire 

I>our  la  reproduction  des  substances  animales.  11  demande  que 
es  huiles,  qui  sont  Tintérêt  et  la  vie  de  ces  habitans  du  midf, 
dont  le  rojalisme  ne  s'est  point  démenti,  ne  soient  imposées 
que  comme  l'a  proposé  M.  de  Villële.  M.  de  Barente  croit  que 
les  babitans  du  midi  souffriroient  moins  de  cette  mesure  que 
ceux  du  nord.  Paris,  qui  paye  à  lui  seul  85  niillions  de  contri-* 
butions  de  toute  nature,  acquittera  le  quart  de  la  contributioft 
nouvelle.  MM.  Cornet  d'incourt,  de  Vogué,  de  (ibâiteau- 
double  se  prononcent  pour  le  rejet  de  l'impôt.  M.  Durand^ 
Fajou  propose  de  n'imposer  que  les  huiles  étrangères,  mafi 
M.  de  Saint-Cricq  remarque  qu'on  importe  Irës-peu  d'huite 
d'olive.  La  discnssion  est  fermée.  M.  Voysin  de  Garteiûpe 
pose  ainsi  la  question  :  Y  aura-t-il  un  impôt  do  consomma- 
tion sur  les  huiles?  La  question  est  résolue  aflirmativement. 
Le  reste  de  la  discussion  est  remis  au  lundi: 

Le  ^4  i^'vrier,  an  commcncrmenl  de  la  séance,  M.  Corbière  a  fuit 
un  ra{)pQrt  »ur  la  barouoic  de  tVoeslraoge ,  dont  M^  le  iluc  de  Poli- 
gnac  a  clé  dcfpouille,  en.  1791  ,  par  un  dtcrrl  de  Tassi-mblée  connu*- 
iuanle.  Le  rappnrlrur  a  conclu  k  ce  que  k^n  décUrâl  abroge  le  décrit 
de  1791.  La  discussion  s^oa?rira  immédixtemeni  après  celle  sur  le  bud- 
get. La  delibcralion  reprcnd^ur  la  tnxc  des  huiles.  M.  Favard  demande 
cju%>i\  modifie  le  droit  sur  Pliuile  de  noix.  N.  Trmauelague  proposé 
a^exeroplel'  de  Pimpôl  les  communes  au-dessous  jdc  deux  mith-  âmes, 
et  cbai^ue  propriétaire,  ju!»qu*à  la  concurrence  de  trois  hectolitres. 
MM.  Sartelon,  de  Mirandol,  de  Pu3maurin,  deViUèlc,  proposant  di- 
rerses  modifications,  que  M.  de  Barente  eombiit.  M.  de  Fargues  solli* 
cite  une  exemption  pour  L}on,  et  M.  Soullicr  pour  tout  le  ro^'aume 
par  rapport  à  Phuile  d'olive.  MM.  Voysin  de  Garii-mpe  et  Dnvergier 
de  Hauranne  réclament  la  question  préalable.  M.  de  Moniralpi  de- 
mande que  les  beurres  soient  taxés  cpttme  les  huiles.  L'amendement 
de  M.  de  IVinquelagiie ,  pour  les  communes  au-dessous  de  aooo  âmes , 
est  adopté.  La  diminution  en  favtui  de  l'huile  de  noix  donue  lieu  à  de 
noureaux  débats^  deux  épreuves  sont  douteuses.  On  passe  au  scrutin, 
et  l'amendement  est  rejeté  par  lai  boules  noires  contre  84  blanches. 
M^  le  garde  des  sceaux  a  présenté  un*  projet  de  loi  f^ur  rétablissrmi  nt 
des  commissaires-priseurs.  On  reprend  la  délibération  fibr  les  iiuiles, 
^e  tarif  est  accepté,  il  scia  de  i4  fr*  poar  l'huile  d'olire  par  hecto- 


^ 


('  79  ^       ' 

hue  duos  \n  communes  de  aooo  à  6000  am^*,  et  pro^essiTcmcni  claiw» 
Irt  vilks  plas  grandes»  Le  droit  sera  de  moiiië  uaitH  dix  de|>Mriefiici)ft 
de  Prorrnce  et  d«  Laneuedoc,  rt  sera  aui^i  réduit  de  moine  pour  Ks 
aiitreu  espaces  d^hailc»  dans  tout  lé  royaumi".  Plnsit  iirs  artirJeji  rrlalifs 
ao  mode  de  nevtrntton  sont  adootéH-,  et  dircr»  amendemons  rrieie?. 
Au  milieu  de  la  délibération ,  M.  d  Ar^«•nlMn.y  à  roorasioir  de  ces  mois, 
sauf  le  recoure  ^  droite  demande  à  ({ui  on  aura  recours ,  et  si  c'c<it 
an  consril  d^at,  qu^il  regarde  «omme  uoe  institution  (ftrangère  à  )a 
Cliarle,  favorable  à  rarbitraire,  rt  destructive  des  garanties  promises 
m\\\  cilof^ùn,  M.  lef(arde  6eM  sce«ut  répond 'i  M.  d^rf^iMison,  et  jus- 
lilîe  U  marche  adoptée  pour  le  rt;cours  au  cooscif  d'Etat. 


Jn  religionem  mpud  Gallos  perpétua  triumpfiàntem 

Carmen: 

Un  avocat  distingué,  4{ui  joint  à  la  pratique  du  barreau  U 
culture  des  lettres  latines /et ,  ce  ^ui  vaut  mieux  encore ,  qui 
mt  resté  fidèle  aux  anciennes  maximes  de  religion  dont  s*liot^ 
noroît  la  magistrature,  M.  Billecocq,  a  essayé  de  chanter  le 
triomphe  de  la  religion  ^ansjbes  derniers  temps.  Il  retrace  « 
eo  vers  élégans  et  faciles,  les  complots  des  ennemis  du  c1àn<^ 
tianisme,  et  leurs  succès  momentanés;  les  persécutions  con- 
tre les  prêtres,  la  mort  glorieuse  de  plusieurs  d'entr'eux, 
les  délires  de  l'impiété  décorée  du  nom  de  la  raison,  les 
cimps  portés  à  l'Eglise  romaine,  et  les  longues  Irayei'ses 
Afi  deux  pontifes  vénérables  par  leur  âge,  leur  caractère 
et  leurs  vertus.  Le  poème  est  termina  par  le  tableau  de  la 
paix  rendue  à  l'Eglise  et  à  TEtat,  et  par  le  double  retoqr  du 
aocceteur  de  Pierre  et  de  l'héritier  de  saint  Louis  dans  leurs 
domaines. 

Nous  ne  citons  guère  de  vers ,  et  sprtout  de  vers  latins. 
Cependant  nous  ne  pouvons  nous  refuser  à  transcrire  ici  la 
conclusloo  de  ce  petit  poème;  elle  fera  connoltre  le  style ei 
Jes  sentimens  de  M.  Billecocq  : 

Hœc^  humili*  vtUes,  yelaummi  inmnntihtu  altU, 
2emfH>ra  dum  tinerent  minus  irreqtùeta  ^  caneham. 
JVempe  vigent  antiquce  ibi  simplicitas^'ie  fidesque  : 
f^itam  ibi,  curarum  expertes^  sua  nnm  bona  nârunt.  • 
Felicem  popuH  degunt;  er  tréma  per  ilios 
Heliigiojecitvestigirt,  dira  fidèles 
Cîim  mors  inferno  rapertt  stimnlanle.  ministrai. 


V     (So) 

OforUmati,  quùs  nuUtu  deeipii  trrût^ 
MonticoiWf  âervatê  fidem^  sert^êê  bemUim 
'  Pauperiem,  vanos  eP'cauti  temnite  fitstua  ^ 
Jmprimitque  timete  sophot  $um  dona  ferenUf» 
O  utinam  vùbis  simiiem  je  pitcsheat  ulir6 
Calera  pars  gentU  nostrœ,  regumqw  suontm  »  ' 

DiUctœ  stirpi^  post  infortunia  tania^ 
Kelligio  Galioê  œtemo  fœderejungat!  * 

Cette  piëoe  de  vers  est  dëdiee  au  B.01 ,  et  suivie  de  notée 
qui  rappellent  quelques  faits  de  la  révolution. 

Qu'on  nous  permette  de  saisir  cette  occasion  pour  expri« 
mer  notre  ëtonnement  d^avoir  lu  dans  VHermes  Romanus, 
journal  latin,  qui  paroit  depuis  l^année  dernière  y  une  pièce 
de  vers  inspirée  par  des  principes  bien'différens.  L'éditeur 
u'anroil^il  pas  dû  rejeter  ae  son  recueil  cette  pièce  adressée  à 
un  littérateur  dont  le  nom  de  baptême  est  Jean?  L^auteur  hi 
comparant  à  son  patron  lui  donne  tout  l'avantage  dans  ce  ftt» 
rallèle.  Le  saint,  dit-il  9  ' 

yirginitatis  honnrem 
Perpetuuni  vittt  per  longa  peticuim  duaciu 

*     .  Tu 

JYec  tam  tolUcitUM  de  virginiUtte  colendd^ 
'  yirtutes  alias  meiiorem  ex  tendis  in  usutAé      .  ^ 

Cçtte  comparaison  impertinente  et  cette  mauvaise  morale 
ne  font  guère  d'honneur  au  poète ,  ni  à  celui  qu'il  prétend 
louer.  Mais  M.  Barbier-Yémar  n^est  pas  le  moins  repréhen* 
sible ,  et  nous  croyons  que  de  tels  sentimens  ne  feront  pas  la 
fortune  de  son  Hermès,  On  est  f&ché  de  voir  qu'il  gâte  ce  re« 
cueil  par  un  tel  mélange. 


MAMa 


LIVRE    NOUVKAt;. 

déclamation  en  faiseur  de  l'église  de  France;  par  M.  Tabb^  Claudel 
lie  MoniaU.  {JoumtH  de  In  fil/rairie,  du  i5  fiivrier,  n®.  56»).  In-S**. 
prix,  1  fr.  tt  1  fr.  3o  c.  frai  c  de  pori.  A  Paris,  chea  EgroD,  et  au 
bureau  du  Journal. 

Cette  Réclamation  est  du  même  afiteur  que  la  Religion  prouvée  pat 
la  rét^Qlutifn  f  qae  aous  avonâ  fait  connottie  préccdcmmeot* 


(SanwJi'  t^'  mars  iSi^.)  (N^  267.) 


Les  Psaumes,  en  latin  et  en  français ,  interprétés  dans 

le-  sens  prophétique  (  1  ^ . 

L'objet  général  des  Psaumes ,  comme  de  toute  TE* 
crîiurc  y  celui  que  TEsprit  saint  a  eu  constamment  eu 
Vue,  cet  objet  annoncé ,  prédit  et  figuré  depuis  Tori-» 
eiue  du  monde  9  c'est  Jésus-^Chrisi.  C'est  de  lui  que 
JOos  oracles  sacrés  retentissent  sans  cesse.  Il  est  le  corn- 
ttienceroent  et  la  fin  de  la  loi,  et  tout  se  rapporte  à 
hâ  ,  à  sa  pei^nne ,  à  sel  mystères ,  à  sa  doctrine.  Si 
cela  est  vrai  de  l'Ecriture  en  général  ^  on  peut  le  dire 
k  plus  forte  raison  des  Psaumes  eu  particulier.  Aussi 
notice  Seigneur,  dans  l'Evangile ,  cite«t-il  plus  souvent 
cette  partie  de  Tanucien  Testanjenl.  C'est  sur  ce  livre 
propbétiqne ,  plus  que  sur  tout  autre ,  qu'il  fonde  son 
caractère  de  Messie  ;  c'est  par  co  livre  qu'ii  prouve 
aux  Juifs  sa  mission  divine.  Les  apôtres,  à  son  ei^enif^ 
pie,  lui.appliquént  fréquemment  les  paroles  du  Psal* 
iiiisie,  et  les  pères,,  les  docteurs,  les  interprètes  se 
réunissent  pour  voir  partout  Jésus-Christ  empreint 
dans  CCS  cautiques. 

Tous  les  Psaumes  n'ont  cependant  pas  cet  objet 
immédiatement  et  uniquenient  en  vue.  Plusieurs  se 
rapportent  directement  à  l'ancienne  alliauce;  mais 
suivant  le  principe  de  saint  P.iul ,  que  sous  l'empire 
de  la  loi  tout  étdit  figure  y  les  Psaumes  mêmes  qui  ont 


«■«««■ 


(i)  2  vol.  în-i2  ;  prix ,  5  fr.  ef  7  fr.  5o  cent,  franc  de  port. 
A  Paris,  au  bareau  du  Journal. 

3'onie  XL  L'Ami  de  la  heligion  et  du  Rot.         F 


le  peuple  |uif  pour  ôbjcTi^s'appI^bent^  dni^tita^aùlrè 
tens,  au  peuple  chrétien;  ceiit*à^îrd>  qtl'ilt^^t  «i 
sens  liiléral  et  ui;i  sens  prophctique<  Ce  dernier  seûft 
^e  doit  pas  être  confondu  avec  ce  qu'on  appeife  ^>r*- 
dînai remenl  sens  figuré^  spirituel ^i  raoral,  que  eb^ 
cun  peut  se  former  dans  r^sprit  suivant  les  roduve- 
mens  de  sa  piété.  C'est  nn  sens  réel ,  fondé  sur  la  let- 
tre y  et  qui  n'est  point  arbifraire^;  il  embrasse  tirn»  les 
temps  9  tous  les  lieul ,  toiiâ  te»  Etats  de  FEglise;  il 
s'étend  au  dogme  et  à  la  morale  ;  il  ^st  le  pitts  tu ila 
et  le  plus  consolant  pour  les  6dèlrs;  ihesl  le  pliia 
propre  à  los  faire  entrer  dans  Tesprit  qtii  a  drcfe  le» 
Psaumes  y  et  à  leur  en  faire  recueillir  le^fruitd  boKdés 
dans  la  pratiqne. 

Ainsi  parle  lauteur  dlins  un  Disco^irs  préliminaire 
où  il  i*eod  compte  de  son  plan;  Ce -Discours  est  asseis 
long,  et  pourroît  passer  $eiil  poi*  im  ouvrage.  Il 
traite  des  obstacles  qui  s'opposent  à  Tintc^lligcncc  d^^ 
•psaumes,  des  moyens  propres  .à  lîi  faciliter,  et  d|*3 
fruits  que  Ton  èh  doit  rfeCfaèilîif^C^trelIÏfrtrflocfî6n 
paroU  le  résultat  d*un  long  tV/ivail  et  de  iiiâditatîoos 
assidues  sur  cette  partie  de  la  Bible  ,,.et  Tautenr  ne  nous 
àvertiroit  pas  qu'il  8*occnpe  depuis  trente  ans  de  cet 
^  objet,  que  l'on  s'en  apercevroit  à  sa  manière  d'envi- 
sager Tensemble,  et  les  détails  de  ces  dil^ios  cantiques. 

Son  interprétation  tient  le  milieu  entre  une  traduc- 
tion litt(Tale  et  un  commentîiire  un  peu  étendu.  Elle 
ne  renferme  que  ce  qui  a  paru  nécessaire  pour  l'intel- 
ligence du  Psaume,  et  ne  supplée  que  ce  qui  sert  à 
développer  le  sens  ;  encore  a-l--on  eu  soin  de  mettre 
les  additions  cq  lettres  italiques,  afin  de  ne  pas  ex- 
poser le  lecteur  à  prendre  ce  qui  n'est  pas  du  texte 
pour  ce  qui  en  est.  L'interprétation  n'est  pas  «eule-^ 


(85) 

JDTOt  pieuse  el  édifiaule,  elle  est  confùrnie  i  l'MilOf 
rite  ilirs  nK-UltiMiJi  cuiniiiL'iiiiiU'iir^ ,  et  dans  ciiii(|ue 
P»3Uiiie  on  prrseole  onlitiain-nn'tit  un  Mij«l  principal 
aue  l'oa  ae  perd  pai  tlu  vue  dau»  tout  le  coiii-a  de 
1  explication.  (-.Iiaqui;  Psaunn'  est  pntcédc  d'inir  ;tu*- 
Ivse  "»  l'on  en  d«;voloppe  J'uSict.  Cfn  dîl  <jne  Ip  ira- 
vail  lie  l'autvur  it  rt^ueilli  d  honorables  snlIVitgi-». 
Quui()tril  n'ait  pM»  jug/r  à  (iropos  de  se  oonjnic-r,  un 
tn'tL  que  c'est  un  ecrlobiasliquo  iuslriiit ,  qui  a  iravuillë 
iong-ieuips  dans  le»  missions,  et  c|iu  carrée  encore 
le  ministère.  II  eal  tt-llemeai  t*icai|>l  de  toutes  vue* 
d'intiVèl,  qiTîl  a  consacre  Je  piwintt  de  ma  onvriige 
aux  Missions  irtranj^cres ,  qun  la  révolnlîon  a  privée* 
de  leurs  revenus.  Les  prêlres  et  les  (idt-le»  qui  acbe- 
teroieul  le  livre ,  feroienl  donc  nne  lionoe  œuvre,  en 
tnêiue  leinps  qu'une  acqni^îiliun  uljlt; ,  el  ils  y  gagneront 
«ueora  pitu  qu'ils  ne  lieroîeQi  gagtier  les  MisuoDs-  ' 

'pl^[ff/kgmftes.ytifUs  Iprinfiipiesi  Moyentd»  le  prépara 

,  et  aécarter _Ua  obstacles  qm  s'jr  çpposenl  (^i^. 

*  iSenlÛTieRS  ^téliçru  pour  les  temps  de  faj^ction  et  les 
jours  de  la  miséricorde  (a). 

Jlftuiuel  du  Militaire  chrétien  (3). 

Nous  réunissons  sons  une  même  anoonce  ces  trtùs 
fécriu,  que  nous  avons  lieu  de  croire  sortis  de  la 

«,-  (i)  AXil|i,cUil>rcMrt;  prit,  a  fr. 

(a)  Un  vol.  în-iB;  prix,  iH-och^,  i  f r.  et  i  ff.  3o  c.  franc 
je  port.  An  bnrisàu  du  Joamal. 
'  '  t3)  Pris ,  Se  cent,  et  t  fr.  ao  c.  franc  de  port.  Au  linrean 
4»iM»n>l' 

F   3 


nicme  plume.  L'auteur  est  un  Iioiiime  pîcux,  di\k 
ooDUU^^ar  d\iulres  ouvrages  qui  tendent  tous  k  répan- 
dre la  couuolssanCe  et  1  amour  de  la  religion.  Cest 
encore  son  but  dans  ceux-ci ,  qui  portent  le  mémie 
caractère  d'intérêt  et  de  solidité. 

Dans  le  premier^  lanieur  traite  principalement  de 
lV*ducation  et  de  la  religion.  Il  trace  un  plan  d^édu- 
lion,  soit  par  rapport  au  corps  ^  soit  par  rapport  aii 
cœur,  soit  |>ar  rapport  à  Tesprit.  Les  conseils  qu'il 
donne  sur  ces  trois  points  paroîs^nt  être  le  fitiiit  d'une 
longue  expérience  y  non  moins  que  d  un  zélé  (brt  sage- 
Dans  la  seconde  partie  y  sur  la  religion  y  après  avoir 
rappelé  les  vérités  fondamentales  de  notre  foi,  M***, 
passe  à  des  réflexions  analogues  sur  des  objets  qui  oui 
un  rapport  plus  direct  avec  la  pratique  et  avec  les  be- 
soins de  notre  siècle.  Aiusi  il  parie  tour  à  tour  de  la 
piété,  de  l'injustice  de  ses  détracteurs,  des  œuvres 
de  miséricorde ,  du  zèle  de  la  niaisoa  de  Dieu  dana 
la  restauration  de  ses  temples^  de  rinélîgiou  et  de.se^. 
suites ,  de  la  lecture  dès  mauvais  ïîvreS',  de  la  profa- 
iiaiion  des  joins  consacrés  à  Dieu,  des  spectacles,  etc. 
La  doctrine  de  l'auteur  sur  tous  ces  points  est  appuyée 
sur  dès  raisons  et  des  autorités  également  puissantes. 
A  la  fin  du  volume  est  une  notice  drs  Jivres  les  plus 
propres  à  cire  mis  entre  les  mains  de  la  jeunesse,  et 
à  développer  eu  elle  de  bons  sentimens  et  des  incli- 
nations vertueuses. 

Le  second  écrit  renferme  une  suite  de  prières  pour 
l'Eglise,  pour  F  Etat,  pour  nous-mêmes,  cl  pour  les 
situations  générales  ou  nous  pouvons  nous  trouver.  Ces 
prières  sont  tirées  de»  livres  saints ,  et  paraphrasées 
de  manière  à  les  appliquer  à  nos  besoins.  L'auteur  y 
«uontre  ce  goût  de  piété  et  cette  abondance  de  senti' 


f  fi5  ) 

meus  qitï  s'însintirut  clHc^i:' meut  (!;ms  Ixtiuï  du  If^o- 
t«iir.  Il  a  placé  nu  commence  meut  flu  vultunc  «k-s 
senlimeus  rlirétiuBS  dtr  quelques-uns  des  Piinces  et 
Piincesscs  <Ie  la  TainîHe  royiile  daos  ces  dciniL-rs  Icmps^ 
n  toul  son  livre  annonce  une  vive  recootiotssance  pour 
le  bienfait  qui  Dousa  rendu  les  eufaus  de  sninl  Louis. 
Le  Manuel  du,  Ali/ilaire  chrétien  a  déjà  éli-  annonci; 
dan»  Cl?  journal,  cl  uniis  nous  boruuua  ^  dire  t)ne  ce 

fieut  livre  sei-a  répandu  avec  benucaitp  de  Inût  partiiî 
rs  soMitiâ ,  e(  principale  meut  daos  les  liôpitaus. 


NOUVELLES    ECCLISIASTIQUBS. 

Paris.  M.  l'abhe  Bor'derîe,  prédicileur  iJii  Rm,  con- 
tinue 63  sUliuri  à  ia  roitr.  I.e  97  ft-rriei'.  Monsieur, 
Jdu>AXB,  <liiciiewa.d'Anguul«ine,  «1  Ml',  lu  duc  d'Ao- 
gOttlème,  ont  aesUté  au  strmun. 
'  —  M.  rabbéFroywiiious  commencera,  le  dimanche  s 
nnnj  le  .coui'a  annuel  d«  «es  cunférencea  dans  IVglisA 
Battit -S  ul^icé.  On  ci-oit  qu'il  «n  douneva  succeMivement 
dix  OH  doufle.  L'iioui'c  sera  la  mf  tue  ({Lie  les  années  pr^ 
cMcnlea, 

~-M.  l'abbé  1«  eri*-.D(ival  a. prêcha,  le  37,  à  Sbinl. 
ijiureat ,  pour  une  asKâmbl^e  du  cliai'ilé. 

Baltihoiub.  N1HI6  avoua  posuédé  quelques  juiirii  ici 
M.  Chevrui,  ëvèque  de  Uoïtou ,  qui  e»t  venu  dunncr  Is 
PaUutm  à  noire  archevôt^ue.  IL  est  diftioil«  de  réunir 
plus  de  duus  de  la  nalure  et  d^  la  grâce  que  co  prélat  ^ 
et  oti  dit  qu'il  est  question  de  le  fnire  Coadjuteur  à% 
M>  Nioale.  Il  a  officié  le  juur  de  l'antiiversaîre  do  la 
rnorl  da  M.  Carrall,  et  a  parle  de  mnatère  À  touchor' 
l'audiloive.  11  est  eiuui*e  allé  »  EmmitzburgK  et  aux 
FUlea  de  la  Charité  de  SaiutJuseph,  où  il  a  douné  1«. 
cpnGrtnatiea.  Il  a  risîté  oolie  séminaire  de-U  Montai 
gae~,  et  y  a  donné  la'lonaure  à  quatre  étudiaas.  Ici  U 
•Toit  fait  ut)  ^(ra,  no  aoui-diacce  et  deux  iqnaurtW 


Quelle  ordiÉaifon  pour,  les  betfoins  d^uue.inineiite  GO%^ 
tr^!  M,  rarchevéque  réside  à  GeorgfiSrTofrn »  et,  vu 
sa  mauvaise  ^anlë,  .vient  rarement  ici.  II  lui  ebt  arr 
rivé  un  bref  qui  raùtorke  &  recevoir. les  vœux  aolenr 
pelfi  dti  religion  des  Dames.de  U  Visitation,  qui  sont 
environ  au  nombre  de  trente  à,  6e(Hrges«Town«  Il  à  en 
ce  mumeiit  une  grande  con^olation;  c'est  que  la  divi- 
sion qui  exisioit  à  Charles -Town  a  cessé.  Le  docteur 
Gallagber  est  venu  lui-même  ahsurer  le'  prélat  de  sea 
bonnet»  dispositions.  Le  siège  de  Philadelphie  e^t  toujours 
Tacaul ,  et  M.  Maréchal  pei*sëvère  è  refuser  les  h6nneui*s 
de  répiscupat  pçur  bç  cousaci*er  k  des  fonctions  plus 
modestes  dans  le  séminaire  de  potre  ▼iile*  l^e  38  juillet  ^  - 
«OU&  avons  vu  arriver  ici  douse  des  missionnaires  que 
M.  Diibourg  envoie  devant  lui  dans  son  diocèse,  ils  sont 
restées  plub  d'un  mois,  et  ont  éditré  toub  les  calboliques. 
Leur.clief,  M.  Andreis,  sera  cerihinement  un  bien  bon 
missionnaire.  Plusieurs  de  ces  me^sieurs  sont  des  enfans 
de  haint  Vincent  de  Paul.  Pi.isse  ce  saint  bénir  leur 
œuvre  naisbanle!  Us  sont  partis^  le  1  o  septembre  ,*  pour 
la  Louisiane,  et  passeruoi  par  PijUj&^urgy^t  le, Kentuc* 
ky.  Nous  attendons  avec  impatteoce  l'arrivée  de.  leur 
ëvèque.  M.  Flagel  prospère  toujoui*s  dans  son  diocèse. 
Vous  avez  su  qu'il  avoit  béni,  le  16 juillet,  la  première 

EierA  de  sa  cathédrale.  La  cérémonie 's'est  faite  avec 
eaucoup  d'appareil.  Le  piélat  éfoit  accompagné  de  seiie 
ecclésiastiques  eu  babils  d'église,  il  se  rendit ,  en  proces- 
sion, au  lieu  où  étoit  élevée  la  croix.  M.  David,  son 
grand' vicaire ,  monta  sur  une  estrade,  et  expliqua  l'ob* 
;^  jet  de  cette  cérémonie,  U  le  fit  avec  onction  et  clarté^ 
^  sut  intéresser  les  proteslans  marnes  qui  se  trouvoient 
présens.  Le  prélat  klénit  Teau  et  les  pierres;,  on  chanta 
des  psaumes  suivant  le.  rit  romain,  il  parla  aussi  ponr 
remercier  ceux  qui  a  voient  déji  souscrit,  et  peur  ex* 
Jiorter  les  autres  à  contribuer  à  cette  bonne  œuvre;  puis 
ayant  repris  la  ci*osse  et  la  miti:e,  il  donna  sa  bénédic- 
tion à  la  foule  quidl*6niouroit.  Une  dame  présente  s^esl 
|pi*ëseiHée  au  sortir  delà  pour  se  fiiire  ioitruire  dans  la 


(  87  )  . 
religion  eatholitjoe.  LVvAque  s'est  «nf^agé  i  pajrer  f0â 
dblldi'i  le  lot  de  Icrre  où  est  Mlie  l.i  cjtln^drale,  el  qui 
CoiiMste  en  cinq  arrcs.  Ils  seionl  un  jour  presque  àan» 
lé  ceilti-e  dti  \:i  ville,  el  rouriiirunt  pelil-^lie  niix  i\t^ 
511CS  fulursuii  revenu  suffiaint.  M^i.sen  alleitdanl  il  fjul 
eu  payer  l'acquÎMliun ,  et  le  pr^lal  ne  peut  y  pm-veoir 
que  par  les  chaiil^  des  fiilMes  qu'il  sollicite  à  cet  i-ffel. 
LVglise  uura  cent  vingt  pieds  de  long  cl  soixante  d« 
large.  Celte  du  séminaire  qui  est  k  Saint-Thomas,  i 
iquati-e  mille»  de  là,  est  terminée.  Il  y  a,  tant  au  sémi- 
naire qu'au  nuvirial  des  lloruinicaixs,  quatre  diacres, 
«Il  suus-diacre,  deux  minora  *■!  sept  toiisuiés.  L'érè- 
quc  a  réuMÎ  â  étdblîi-  des  Soeurs  de  b  Charilé  «ur  le  mo* 
délc  de  celles  de  Saiut-Joseph,  à  Emmîlzburgli;  il  y 
en  a  déjà  quatorze.  Quel  bien  ne  feioit  pss,  voit  dans  la 
Kentucky,  soit  dans  le  reste  des  Etals-Unis ,  un  clergé  c*- 
ihotique  plii.s  nombreux  ?  Le  protestaiilisme ,  on  ne  peut 
se  le  dissimuler,  n'y  existe  que  dani  les  habitudes,  et 
ll'«$t  appuyé  sur  aucun  principe.  La  grande  questioa 
par  laquelle  Boaiuet  t\  annoncé  que  tout  devoit  Bnir,  M 
disAutCL;  1^  d^ats  soûl  ourerts  sur  la  divinité  de  notre 
,^gixéllrV  Jâr^kTriniid',  la  ftédemptran ,  le  péché  on- 
's^eT,'  r^teriiité  des  peines.  Les  texfês,  les  argument. 
Tes  àjitèàiea,  les  modifications  de  toute  «spèce  se  croi- 
'fent  et  se  heuiient,  «t  la  confusion  est  i  «on  comble. 
Cest  surtout  h  Boston  et  dans  la  Nouvelle-Angleterre 
"qD'îl  y  a«u,  en  iSi5,  les  querelles  les  plus  vives,  L'iinU 
yenité  de  Cambridge,  l'honneui'  du  pi-otestanlisme  ea 
CCS  contrées,  efl  le  foyer  des  nouvelles  lumières,  el  te 
docteur  Kiiklaud  y  forme  des  légions  des  jeunes  Ihéo* 
'  logiens,  qui  vont 'ensuite  les  propager,  lis  jurant  loui 

Kr  Belsham ,  -  et  r'ren  ne  Ira  effraie  doua  ses  assertiwa 
plos  hardies.  Vous  seriez  apparemment  fort  étonoés 
ifenlenJre  ces  minislr^  chrétiens  dire  hautement  que 
]6ui-^brtst  ëluit  un  bomme  ComnK  un  autre,  et  sujet 
■u  péché;  que  la  Trïaité.eâl  une  invention  humaine; 
One  le  serpènt.et  la  ptiSfrae  sont  des  allégories  ou  dea 
nbfée»  ele.  Boc^n  )i  tooa  prie  de  cioiie  que  je  triT- 


(88) 
iait  leurs  ««èt-lioai àma la  Isngagg  U  j/lmiamk*C9HV9 
noud  uppuitrions  des  hluphème^,  na  sont  i  leun  VCDs 
^ite  deii'*xpr«MiofU  lib^rala».  Quelques  minittPOT  d»  f» 
vibilie  <fcole  soutiennoir  «iicora  1«  combat ,  mais  la  foi- 
UmBs  de  leui-s  armes  lu  Irahit  sans ccMe.  On  voit  q«^il« 
n  «Ht  aucune  auloiir^  sor  taqualls  ik'puiMDnl  s'apptiyer. 
Cml  un  spectacle  piquant  que  l'enieinbU  de  cell«  coutil 
Tcnte.  On  reproche  aux  UniUriaiu  qu'il  n'est  pas  digna 
d'apôii-es  si  r.M4a  de  la  ri^ridé  du  se  cuorormer  ezlérîea- 
rtinieut ,  comme  ils  le  font ,  i  dea  pratiques  qu'ils  mé- 
prisent, de  «e  t'églsc  sur  la  ci'ojrance  d  une  mullitnde 
i^oranie,  ei  de  cotiitnuer  un  lauj^sge,  des  prières,'dea 
ijoxulugies  qui  ne  sont  plibi  pour  eux  que  du  non-aenée. 
A  cela  ils  répondent  qu'il  fitut  ménager  los  lumi^ies  pour 
les  yeux  iii.il.ides,  en  venir  prudemment  i  ses  fins,  at 
qtie  tuiit  peut  avoir  un  ^ens  tolërable  de  figure,  et  ils 
accusenl  auui  Uiurs  adversaires  de  savoir  dissimuler  dans 
l'occasion.  Aprfcs  tout,  disent-ils,  la  plupart  oonvieDrient 
da  part  et  d'antre  qite  ces  questions  ne  sont  point  fon- 
duuicnlales.  Tout  cela  nous  a  élv  d  jSilé,il  n'y  a  que  pea 
de-jours ,  par  un  jeune  minisCre  protestant .  (nul  fraiche- 
menlBorli  de  Cambridge,  et  qui  esp4roit  qu'on  lui  don-' 
Wfiroit  une  pince  d.ins  le  séminaire  catholique.  Il  nouA 
apprit  qii'àCainhridjtcon  a  voit  dit  adieu  à  l'orlliodoxie, 
al  qu'un  y  donnuit  à  lire  aux  Audians  le  pour  et  le 
«ontre ,  en  leur  présentant  les  discussious  le»  plus  grave» 
comme  des  choses  indifii^ renies  abandonnées  au  guùl  de 
chacun.  Marâ celle  disposliiiin  ,  dii>)oi)s-nous,est  le  déisme 
pur.  Le  mitiisire  n'en  disconvint  pas ,  et  parut  seulement 
«rui're  qu'il  n'i'ioii  pas  à  propos  de  le  publier.  Ainsi  tout  ce 
^te  de  zèle,  les  seimous,  les  eocifftés'  bibliques,  le  nom, 
néine  de  cbrëli<:ns,  ne  sont  plus  que  pour  la  montre^ 
nuls  principes  au  fond,  nulle  ci-oyauce,  mais  de  grands 
mots  de  lol^runce  et  de  libi'ialité.  Pauvre  Eglise  !  quels 
sont  les  desseins  de  Dieu?  Nous  rignorrms.  Mais  ce  qui' 
s'est  l'ait  jusqu'ici  peut  donner  des  espérances  pour  I'»v«- 
|)aruns  la  religion  catholique  arec  ce  qu'elle 
graille  ans;  quelle  diff-renoe  i  Voili  un  4fi^ 


/ 


(«9) 

••pil  AaUi^iloiM  àttuiêix  dioeèseï  dtm  les  Ëtats-^Unis. 
I^ns  les  pogc«icin>  «ngloÛH»,  ti  est  questioi»  de  ci'iet 
ét^ix  siëges  que  Fou  tli^tratroit  de  Québec.  Qin  ne  h^ 
réjottiroit  de  penser  que  Dieu  est  honoré  dans  ce  mémo 
KMlucky,  où  il  n'y  avoK  pas  un  ptètre  il  y  a  trente 
ans?  Qui  ne  concevroit  des  espérances  en  voyant  aiTÎf 
ver  oes  prêtres  sélés  qui  duÎTeal  être  suivis  dequciqutv 
autres  9  et  qui  vont  tous  ensemble  porter  le  flambeau 
de  ja  foi  sur  les  rites  de  TOhio  et  du  Mississipi,  et  par 
suite  sans  doute  sur  les  bords  du  Missouri  et  de  la  Go« 
Imabia?  Peut-*4tre  le  Seigneur  réserve  les  plus  glorieuses 
coaqu^es  à  leur  courage,  et  consolera  par  eux  TEglise 
gémissante  ailleurs  de  la  défection  de  ses  enfaus. 


NOUYBLLSS    POLITIQUES. 

Pakis*  Le  ministre-réndent<)u  grand  duc  de  Meekiembourg- 
StrelitB  a  présenté  au  Roi  de  nouvelles  lettres  de  créance. 

-*  Ml',  le  duc  d'Angouléme  a  passe  ^  le  27,  une  revue  sur 
la  place  Vendôme. 

—  Le  coofte  Woronzow^  gênerai  des  troupes  russes  en 
France,  est  depuis  quel(|ue&  jours  à  Paris. 

—  l>es  lettres  de  Lille  annoncent  que  différens  corps  de 
TaDe  droitê^de  l'armée  d'bccupalion  ont  reçu  l'ordre  de  faire 
des  préparatifs  pour  retourner  dans  leurs  foyers.  Los  trois 
qnarts  des  troupes  qpi  évacueront  la  France  seront  composés 
d'infanterie,  et  un  quart  de  cavalerie;  quant  ib  l'arlillene,  il 
n'en  partira  que  ce  qui  appartient  aux  divers  bataillons.  Parmi 
les  six  mille  cinq  cents  hommes  de  troupes  ^np;loi$es  qui  s'em* 
barqueront  à  Calais,  seront  compris  trois  rcgiinens  de  cava-r. 
leric,  .cantonnés  dans  les  environs  de  Cassel  et  Sainl-Onier.  * 
La  cinquième  partie  des  contingens  danois  cl  linnovrien  doit 
traverser  la  Belgique,  dans  les  premiers  jours  d'avril ,  pour 
se  rendre  en  Allemagne.  Les  troupes  appartenantes  aui  con- 
tîngèns  russe  et  sanon ,  et  comprises  dans  l'évacuation  ,  pren* 
dront  une  autre  route  pour  passer  le  Rhin.  Les  garnisons  de 
Gîvet ,  Landredes ,  le  Quesnoy,  Maubeuçe ,  Bouctiain  et  Va- 
ienciennes,  restent  sur  le  même  pied,  La  diminution  sera  donc 
principalement  opérée  dans  les  campagnes  dont  les  habitans 

\fi  plus  souffert  par  les  circonstances. 


—  Le  Bombre  des  personnes  qtii  fMijent  3oo  fr.  9e  eon» 
liîbutions  ilirècles  et  aii-deU  dans  le  dcjfMLriément'de  là  Sieine^ 
s'élève  à  environ  28,000  ;  mais*  ce  nçôibre  comprenapt  les 
femmes,  les  enfans ,  et  les  hoinipes  au-dessous  de  trente  ms^ 
i\  est  vraisemblable  c{U'e  cefui  dès  électeurs  sVIèverâ^  à  18,000  • 
pour  la  fëunion  desquels  il  faudra  3o  sections  diffî^ntés  a 
600  |>ersonnesi  aux  térmes*^de  la  lo? des  élections.  Le  préfet 
da  département  prend  déjà  des  mesures  pour  la  formation  de 
ces  assemblées. 

-*  La  garde  nationale  de  Rouen  4  fait ,  pour  les  indigent  i 
une  collecte  qui  a  produit  plus  de  7000  fr.  '  ' 

-—  Les  entrepreneurs  dé  la  maison  de  jeu  qui  s'étoit^abliè 
à  Hruielles ,  ont  été  condamnés  à  six  nloisde  prî^n  et  6000  fr. 
d'amende. 

—-Les  ministres  anglois  ont  proposé  à  la  cbambre  des  com- 
munes un  bill  p6uT  arrêter  et  détenir  les  personnes  soupçon- 
nées de  nourrir  de  sinistres  projets  contre  le  gouvememeat. 


Ordonnance  du  Roi ,  du  a3  Jé^rier  18 ly*. 

liOuis,  etc. 

Nous  étant  fait  rendre  compte  par  notre  garde-des-sceaux  f 
ministre  secrétaire  d'État  de  la  justice,  et  par  notre- ministre 
secrétaire  d*Élat  de  la  fiuerrt ,  de  l'état  delà  procédure  et  dà 
résultat  des  informé tions  dirigées  jusque -ce  four v  contre  lé 
lieutenant-général  Decaen,  traduit  devant  le  premier  conseil 
de  guerre  de  la  première  divisiou  militaire  ;  sur  le  rapport  de 
notre  garde-des-sceaux ,  ministre  secrétaire  d'État  de  la  justice, 
nous  avons  reconnu  par  la  nature  des  faits  imputés  à  l'accuse;, 
et  par  le  résultat  des  témoignieiges  recueillis,  notamment  de 
celui  de  notre  bicn-aimée  nièce.  Madame,  duchesse d'Ângou- 
léme ,  qu'il  nous  appfirtenoit  de.  considérer  ledit  sieur  comte 
Decaen,  comme  étant  compris  dans  l'amnistie  portée  par  la 
loi  du  12  janvier  i8i/5. 

Notre  constante  intention  étant  de  couvrir  de  notre  clémence 
royale  tous  ceux  sur  qui  elle  peut  s*étendre ,  sans  porter  atteinte 
aux  lois  et  aux  intérêt»  de  l'État ,  nous  't)ou$  sommes/élicités  de 
cette  occasion  de  prouver  à  nos  sujets  que  notre  vœu  le.plivii 
cher  est  d'effacer  les  dernières  traces  des  discordes  ci  viles,  et 
de  mettre  un  terme  à  tout  ce  qui  pourroiten  prolonger  le  trist)» 
souvenir.  Nous  aimons  à  leur  donner  ce  nouveau  gage  de  nos 
sentimens  dans  le  moment  oii  le  ci^I ,  répandanlse^  benëdicûoas 


.    .  .  (  9'  ) 

lar  le  mariage  de  notre  bien-aimë  neveu  le  âac  ie  Berrj,  nou^ 
accorde  la  faveur  d'avoir  k  leur  annoncer  un  événenient  qui 
comble  nos  vœux,  puisqu'il  doit  encore  ajouter  à  tous  le$  liens 
qui  unissent  noua  à  nos  peuples,  et  no»  peuples  à  nous  et  h 
notre  famille. 

A  ces  causes,  el  de.ravis  de  notre  conseil  |^  nous  avons  or-^ 
donné  et  ordonnooa ce  qui  suit: 

Art.  I*'.  Les  faits  imputés  au  lieutenant-général  Decaen» 
^  et  ^ui  ont  donné  lîeu  k  la  procéflure  instruite  contre  loi  •  à  la 
diligence  du  rapporteur  près  le  premier  conseil  de  guerre  dt 
b  preoiiëre  division  militaire,  sont  déclarés  compris  dans  l'am* 
nistie.  11  ne  sera,. en  conséquence,  donné  aucune  suite  ulté«- 
lîeure  aux  informations  et  autres  actes  de  procédures  dressés 
i  cette  occasion,  et  le  lieutenant*général  Decaen  sera  immé- 
diatement mis  en  liberté. 


CHAMBRE    DES    PAIRS. 


Le  25  février,  l'ordre  do  jour  appelort  le  rapport  de  la 
commission  spéciale  chargée  de  l'examen  du  projet  de  loi  rc* 
btif  aux  livres  saisit.  Ce  rapport  a  é(é  fait  li  la  chambre  par 
M*  if  Gomte  Abnal ,  qui  a  conclu  à  l'adoption  du  projet.  La 
dHCUfisioAncÉé  ouverte,  et  deux  orateurs  entendus  contre  la 
l6î  proposée.  Deux  autres  orateurà ,  et  le  ministre  delà  polfce^ 
J'ont -défendue.  Un  amendement  proposé  par  le  premier  des 
•phians  a  été  écarté  par  la  question  préalable.  Un  autre  n's^ 
pas  trouvé  d'appui  dans  l'assemlflée.  L'adoption  définitive  du 
projet  a  été  voté  au  scrutiu  par  appel  nominal.  Sur  1 19  vo- 
tons, réduits  k  1  i6*par  la  nullité  de  trois  bulletins,  le  projet 
a  réuni  g8  suffrages. 


\ 


CHAMBRE    DES    DEPUTES. 

La  Mfiaee  dn  s5  f^rier  a  commence  par  n«  rapipori  de  M.  Cetir^ 
Toifîer,  aa  Dom  d«'la  commisftioD  des  pétitions,  sur  un  Mémoire  de 
plaMtfort  eecléiiastianes  d^ Alsace.  Ils  deniAiident  que  M.  )e  preTct  soit 
auloris«$  à  rcr^Toir  oc»  leg«  ou  donations  pour  former  des  e'ialilis^r- 
mens  destinas  à  rrceroir  les  prêtres  1»^  ou  infirmes.  CVsi  an  Roi  s^ol, 
éîl  le  rapporteur,  è  jneer  si  ces  ëlablissemens  fsrrm'ent'  utiles.  M.  de 
Marevllus  représente  qtril  ft*y  a  peut-êlr<^  pas  dV^lJct  plus  inieressarit 
q«eeelqi-là}  que  les  eccile'«iastiques  iges  ou  ihfiimes  sont  très  nom* 
Waui  et  sans  secours.  Il  demande  îc  renvoi  an  mfnistre  de  l*intcrieur, 
^  ne  asanqnera  pas  de  coosttltcr  la  bicufaiiâtice  de  S.  M-»  a^Q  de 


(  9*  ) 

faire  eM«er  vu  déontnifiit  si  clêpinrahir.  M.  C<'"i^'^>'îcr  rraiol  que  le 
renvoi  au  minitire  de  rini^ieur  ne  narnU^e  une  aorte  d'appmbMiioii. 
La  pétition  ayant e'I^  lue,  tuiTanile  déiiir  de  fa  ciiambre,  M.  de  Mar- 
eellus  dit  que  cri  te  pétition  a  pour  eHe  Téloquence  du  malhc«r,ct  qu^eile 
mérite  tout  riméfet  de  ia  chambre.  Le  renvoi  à  un  miniUre  jm  pré- 


nii'rc  scMÎon ,  il  y  a  eu  des  fonds  ronsaerës  k  angipenter  les  doiationa 


da  clcr)^;  nnr  nomme  a  été  mise  àja  disposition  de  M.  raeçheréqpa 
di*  Reims,  à  la  rltarité  sarreillante 'daquel  les  pétitionnaires  peuveni, 
nvoir  échappé.  M.  SaToye-Bolfin  appuie  te  renvoi  au  ministre  c(^  Tin- 
teneur,  qui  est  ordonné.  On  passe  à  Tordre  du  jour  sur  deas^atmi 
pétitions. 

La  délibérstion  sur  le  budget  oommenee  h  la  taxe  sur  les  voituresim- 
blrquos.  M.  de  Sainte- AliU^nde  attaque  rinégalité  do  la  rétribution 
existante  appliquée  aux  maîtres  «le  poste  ^  M.  Unpleii  de  Mésy  la  dén 
fi'od,  et  conclut  à  l'adoption  de  Tarticle,  qui  est  en  rffet  ado]>té.  Le 
tarif  porté  dsos  les  articles  suivsns,  sur  (es  voitures  d^octrasion  ou  a 
volonté,  fait  natlre  quelques  débats ,  et  passe  néanmoins.  I^  V*.  arc- 
tion  éloit  relative  à  rimp^t  d*un  d^ime  par  franc  Kur  les  impAu  éta* 
hliA*  cet  impôt  est  adopté.  Il  sVtablit  une  dîsrusf»ion  mr  raulorisa* 
ti^n  à  aocoraer  au  couvrmeroeot  pour  établir  un  droit  de  péage.  M;  de 
Méry  demande  nu  on  Tétende  aux  canaux.  MM.  de  Montcalm,  de. 
Bonnld ,  de  Villôle,  Bénott,  le  romhatU'nt;  IVlM.  Panquier,  Latné  ai 
do  Barentr,  le  défendent.  L^autorisation  nVnra  lieu  que  pour  une 
année. 

M.  le  président  fait  obsenrer  qae  Tordre  des  ttlret  appeleroit  a  Mi* 
bérer  sur  le  titre  VIII,  qui  traite  di'K  moyens  de  crédit;  mais  comme 
ce  titre  e^t  intimement  lié  avec  les  titres  X.et  XI,  sur  les  fonds  con« 
solides  et  la  dotation  de  la  caÎMr  d^amortissement,  il  pro|K>se  de  pas- 
srr  à  la  délibération  sur  le  titre  IX»  qui  renferme  des  dispositions  snr, 
différentes  recette*;  sprés  quoi  on  reviendra  au  titre  III,  relatif  *ux 
dépends  des  diffçren»  miniMefes.  Cet  avis  est  appuyé.  La  chambre 
Tote  pur  aerismation  1rs  deux  |>remiers  artideik,  qui  mainiienoeiit  le 
pcrrr|Kinn  dis 'droits  d^enregistreroent,  d^hypotheque ,  detimbre»  de 

Î;rfffe,  de  port  d^armes,  etc.  l/article  3  maintient  les  reilevances  sur 
es  mines.  M.  de  CA^telbajar  prend  la  |Nirole  sur  r^rticle  4  i  relatif  à 
Is  rétribution  de  TUni%'ersiié.  Il  dit  que  le  mode  cTc  Tinslniction  publi- 
que e.ol  yirieux,  que  la  Francis  n^y  a  point  de  conBance,  et  que  de 
toutes  parts  on  élève  de<  pUintes  contre  re  système.  La  preuve  quV>n 
n*y  H  point  de  confiance,  cVst  que  ce  svstAme  menace  ruine ^  malgrd 
toutes  les  bourses  et  les  |>cnMons  que  le  gouvernement  paie.  Quant 
aux  vires  du  ihode  d^ioblruclion,  on  le  voit  par  la  piMne  que  TUniver- 
silé  a  (>our  se  soutenir,  et  parla  répu;;nance  ipie  les  p;«rensonlà  lui 
conGer  leurs  enfons.  Des  sommes  énormes  sont  affectées  à  TUniversité^ 
ne  devrions-nous  pas  en  connottrc  Tewploi?  Je  demanderai  k  moB 
honorable  collègue,  M.  Rovcr-Collard,  sM  nVst  pas  vr.ii  qu^au  mois 
de  janvier  i8iG,  les  lycc'cs  ie  Klmes,  d  Orléans  et  d^Avjgnoa,  ne  qon'^ 
tcooient  enscmbie  que  trente  pensionnaires  envoyés  |Kir  Icurt  Umiilcs, 


(95) 

ri  plut  de  dcDz  cmtft  li«ninMTft.,Ot  trois  i^lahiisseinfa^avoicot  ccfirn- 
daoiq«Mraole^iK|  admÎDislrateun  ci  proteiueuni.  L^Uoiversiu*  nVxisUi 
donc  <{ii«  poor  Fint^rét  des  DrofeMcurn  et  des  êlî*T«s  du  eouvrmcincDt. 
M.  de  Cestrihejac  finît  par  aeraaodttr  unie  loi  xur  cet  objeL  M.  Royrr- 
ColUrd  répond  qa'*ancun  enseignement  nVst  gratuit,  ci  que  cet  et«| 
de  choses  est  la  conséquence  de  la  rérolution ,  qui  a  englouti  3o  mil* 
Kom  de  revenus  dea  collèges.  La  rétribution  uniyersitaire  est  mal  ap^ 
préciée;  eMe  con^ÎMe  dans  le  vinglii-me  du  prix  des  pensions  partica- 
licres,  et  est  destinée  â  acquîtU'r  les  dêpenMrs  générxles  de  l'Univer- 
^té.  L'Uni Tersilé ,  dui  ef4  venue  n pi  es  \c\  tfcoles  particulières,  a  paru 
une  forme  propre  à  les  rallier  en  un  corfis  unique,  rt  un  pouvoir  con- 
▼raable  pour  les  régir*  L'Universiié  nVst  autre  chose  que  le  eouteme* 
ment  apipliqué  à  toutes  le«  parties  de  rinstrurlion  publique.  T^le  oVst 
pas  pins  le  raodopolc  de  rinKtruclion ,  que  1rs  tribunaux  no  sont  le  mo- 
nopole de  la  justice.  A-t-elle  n?érilc  les  iniiultoi  demi  elle  est  robjel?  La 
religion  en  est'^lle  bannit?  E!>l-rlU>  f^aiis  honneur  dans  ces  écoles cpri 
ae  glorifîenl  d^avoir  à'  leur  t^ie  six  à  M'pt  crnis  ecclésiastiques,  pré- 
cieux débris  de  l'ancien  clerfçé  et  des  cim^rcgations  enseignantes?  L'U- 
niversité nréférerolt  sans  doute  un  n  vfnu  sur  le  tré^r  a  une  rétribu- 
tion variante,  qui  ne  rapporte  que  800,000  (r.,  et  qui  lui  attire  tant 
d^inimitiés.  Elle  n'a  (>as  attendu  qu'on  lui  conseillât  l'économie  ^  dè% 
Ir  mois  d'octobre  i8i5,  elle  a  mluil  do  deux  tiers  les  dépenses  de  son 
Administration  suj)érieure.  M.  de  Villclc  réduit  la  quf*5;tîoo  à  dent 
points,  la  ptirtie  financière,  et  Pixistence  même  de  TUniversiié.  Il 
croit  facile  de  faire  sentir  les  vices  de  l'organisation  aciuelle  d'après  ce 
qn^a  dit  M.  Rover-Collard  siir  le  dénuement  des  l^eées.  Ce  dénuement 
vient  de  ce  qu  ils  ne  sont  |i«^  frrqurnié»,  et  ils  ne  sont  pas  fré(|U«*n- 
tés  à  cause  des  vices  qui  «:xislent,  ou  que  l'on  croit  exister,  daus  lo 
système  actoel.  Us  sont  frappés  de  répronation.  Murmures.  M.  Boyer- 
CoHard  aMore  qu^ils  sont  au&si  fréquentés  que  les  anciens  coUé{;es, 
M.  de  ViHéle  ob|ec(e  que  cependant  ils  ne  p<fuvfnt«  suffire  â  leurs  dé- 
pendes,  et  conclut  i  ce  qu'il  soit  demandé  une  loi  pour  organiser  l'iiis- 
ItuctioD  publique.  M.  Rnyer-Collard  défie  qu'on  sriirnle  aucun  fait  qui 
prouve  la  mauvaise  nc^ministratron  de  TUniversilu.  MM.  Corbiéres  et 
de  MAfcellus  demandent  la  parole;  elle  lenr  est  refusée.  D'autres  prd- 
posent  le  renvoi  de  la  déliocraiion  au  lendemain  ;  ce  qui  est  rejeté. 
La  discussion  est  fermée j  agimion  dans  la  salle.  L'article  est  a<tnpi|£ 
en  ces  termes:  Seront  perçues,  comme  parle  r»a.««é,  les  rétributions 
imposées,  en  faveur  de  l*Universiié,  sur  les  clabli^emens  particu- 
liers d'instruction',  et  sur  les  élèves  qui  fréquentent  les  écoles  pu- 
bliques. 

Le  36  février,  Ik  délibération  sur  le  budget  est  refrt^isc  en  présence 
des  enramissairrsdfrHoi.  Le  premier  article  adopté  porte,  que  louiez 
comribuCÎons,  antres  que  celles  ordonnées  par  la  présente  loi ,  sont  in- 
terdites aux  autorités  et  employés,  à  peine  d'ètie  poursuivis  comme 
•nneuwonnaireii.  Il  y  a  en  â  ce  sujet  une  courte  discussion  sur  le  refus 
du  préfet  de  la.  Manche  d'homolo{;ucr  une  délibcriiiiun  du  consiil  mu- 
BÎctpal  pour  fr^ifs  de  réparation  d'une  dipue.  L'article  *uivhut  avoit 
^oup  objet  de  mtinienîr  la  menue  propressive  d'un  centime  pnr  fraue 
••r  Ive  iraitrBMir  au-dcs4ns  de  6oe  fr.  M.  I^ict  propose  d'augmçoter 


i  94  ) 

cette  rdfoo^,  .Ta  lei  bcMniï  ^onnet ,  a  lu  diffiçiiltë  d'f  apporter  IfT 


receûcf.  M.  dé  Çhâuandbaj^è  ih  «o  BooTMia  iarif  d«  retepoes  plop 
fortes.  M.  Beucoot  Cut  obwmr  ^0*00  s^csl  €9ofoniuS  à  ee  qu  tToit  /«il 
i  cet  égard  la  âerniâre  chaaibrei  qui  s'a  [iw  éld  accusée  de  irop  à'ioa- 
dulgcnce.  M.  de  MarccUut  appuie  loi  amendëmeos  de  M.  de  Cbl^ 
leAudoublc  M.  RÎTÎère  dit  que Ife  retmiae  o'ji  guère  été  anede.  ta  mÛr 
lîoQs  «ur  i«o,  et  il  prttse  qu*efle  peiit  être  pta|  Corle.  iiëfMnl  fuit 
m^me,  " 
grands 
nitnes 

mais  é  ^  ^  .  _  .       ,  . 

ne  faut  plus  envoyer  à  la  chanl^  que  dcî  propriétairet  ci  deitlioqiineii 
qui  ne  yivrni  d^aucoa  abnt.  U  deoiande  un  nourea»  tarifa  et  l'imprea- 
aion  de  la  liste  dcf  employés.  M.  JoUÎTet  croit  que  œtle  propoaitioa^ 
I>orteroît  atteinte  k  la  prérogaiÎTe  rovalcCeat  au  Roi  aei4  qu'il  «ppMV 
tient  de  fixer  les  traitemcns.  M.  de  Villéle  a  ouï  dire  qu'un  aspes  grân^ 
nombre  de  fonctionnaires  toocfaoient  plus  de  40,000  fr.  par  In  cnmoln* 
tion  des  places.  Il  Tondroit  qu'od  répnmât  cet  abus,  au'on  Ht  une  nou- 
▼«Ile  réduction  de  traiiemens,  c-t  qu'on  en  imprimat  la  liste  etia  quan^ 
tité.  M.  Coorvoisier  combat  le  pr^inant.  M  Cornet  d'Incourt  rap- 
pelle la  nécessité  de  Téconomie,  et  provoque  partiouUeremcoi  la  to* 
duciion  des  préfectures.  M.  Rivière  expliiine  son  intention,  qui  n'ft 
été  ni  d'attaquer  les  prérogAlives  du  trônr^  ni  de  blesser  qui  qn*  Oft 
soit.  Il  |>ersiste  dans  sa  proposition.  M.  Voysin  de  Gârtempe  surroonin 
une  fau.^se  délicatesse,  et  défend  les  traitemens  des  juges.  On  délibéra 
sur  l'amendement  de  M.  Cbâteaudouble.  La  question  préalable  eiC 
invoquée )  deui  épreuves  sont  doutei||srs^  on  passe  an  scrutin^  et  la 

Question  préalable  est  admise  k  la  majonté  de;iii  rotaps  rontre  10(4 
^n  passe  à  la  propoaitîon  du  maximum,  de  ^o^noè  fr.  MM.  Vojcf 
sin,  BecqneVy  Bonrdeau  et  Roy  le.eofl^battcnt.,MM.  Bi«. icrc ei Bénoli 
demandent  le  renvoi  à  la  commission.  M.  Piet  propoie  dir  réduire  loal 
ce  qui  est, au-dessus  de  ^0,000  fr.  La  question  preslabk  est  adiif4iée« 
et  les  retenues  et  réducuonis  seront  anr  le  même  pied  que  l'année  dea» 
sière.  M.  de  Marcellus  prend  la  parole  sur  Tartide  aoÎTsnt,  qui  ex<* 
cepte  de  la  retenue  les  traitemens  des  orna  de  lettres  an-dessoui  de 
9000  fr.  On  a  omis,  dit-il,  le  plus  sublime  des  ministères  et  la  plut 
haute  des  sciences.  Des  ecclésiastiqueê  ont  dû  recevoir  Tannée  der« 
nière  une  modique  augmentation  oe  traitement  j  seront-iU  privés  do 
la  faculté  de  cumuler  deux  traitemens,  dont  l'ensemble  tanème  est  in* 
suffisant.  Les  gens  de  lettres  n'ont  que  trop  «ouvent  préolié  l'irreligioB 
et  fomenté  de  mauvaises  doctrines.  Louis  XVI  disoit  en  Toyant  dans 
nne  bibliothèque  les  CEurres  de  Voluirc  et  de  Rousseau  :  Ces  dmux 
hommes  ontpvrdu  la  France,  M.  de  Marcellus  propo«e  que  le»  mini»' 
très  de  la  religion  soient  compris  dans  l'exception.  M.  Boit  appain 
cet  avis,  et  M.  de  Bruvère»-Cnalabre  demande  nue  les  évéqnes  soieni 
exceptés  de  la  retenue.  iL'amendement  de  M  de  Marcellus  est  adopté, 
et  les  traitemens  ecclésiasticpies  ne  seront  anieta  à  aucune  retenue. 
M.  de  Sainte- A Idégonde  propose  une  retenue  sur  le»  pensions,  et  l« 
chambre  arrête  qu'ellf»  aefOBt  cs  f&t  sMBiiae»  4|i  ■»!■•  fflcvne 
que  lis  traiicmoQs.  ,        .  '  .  .     ^ 


(95) 

Jjê  97  fljfrrMr,  la  dAfiMntîon  a  oommciir^  inr  les  d^peoies  dftei  or- 
dinaires da  badfiel.  Lca  chapitres  relatifs  Si  la  dette  publique,  à  la  lista 
mwiVe  et  à  la  dotation  do  dergë  sont  adoptés  sans  rëcla malien.  I/ar'-* 
tide  à*a  clerigë  fonne  un  total  de  29,100,000  fr.  L^artirJe  de  a|Ooo,ooo 
|Mar  la  chambte  des  pairs  est  adopté  sans  discuMÎoo.  M.  Piet  dcmnoda 
^*OB  réduise  le  bndcei  de  la  chambre  des  députés  à  900,000  fr. ,  qui  est 
Wprikdii  loyer  du  palais.  M.  Dnvergicr  de  Hauranoe  s'offre  d'en  montrer 
IHmpoasibiuté.  lies  680,000  fr.  portés  )>our  les  dé|«ense5  de  la  chambre 
sont  Totés,  ainsi  que  17,600,000  fr..  pour  le  ministère  de  la  justice,  et 
6«5oo,ooo  fr.  pour  le  minii^tére  des  affaires  étrangères.  La  disousition 
sTouTre  sur  le  budget  du  ministre  de  l'intérieur,  qui  est  de  69,000,000. 
M.  dé  Caatelbajac  demande  encore  la  rtSductioa  du  traitement  des  pré- 
fets. M.  Cornet  d'Incourt  youdroit  qu'on  renvojât  à  la  commission 
ka  bndgets  des  ministères.  M.  Duvergier.de  Hauranne  dit  qu'il  vaut 
Biieiix  allboer  ans  fonctionnaires  un  traitement  suffisant,  c[ne  de  les 
«tonaer  è  ta  tentation  d'j  suppléer  par  d'autres  voies.  U  établit,'  par 
dfffeéreiis  détails,  oue  les  traitemens  des  préfets  ne  sont  point  exhorbi- 
Uns.  M.  de  Villète  na  Vent  plus  entrer  dan.«  la  question  des  écono- 
■lies,  et  laisse  ans  ministres  a  opérer  des  améliorations.  Cependant  il 
est  étonné  de  voir  encore  ati  budget  de  l'intérieur  une  somme  pour 
rUniversîté.  Bf.  Rorer-Collard  explique  que  la  rétribution  de  l'fjni- 
▼ersiié  n'a  produit  Tannée  dernière  que  800,000  au  lieu  de  1,000,000, 
H  qù^il  faut  combler  ce  dé6cit.  Il  assuré  qup  si  on  ne  vote  pas  celle 
somme,  les  collèges  royaux  périront,  et  que  les  traitemen<i  des  pro- 
ftrssenrs  sont  fort  arriérés.  Il  se  plaint  qu'on  traite  Pinstruction  publi- 
que avec  dédain.  M.  Corbièrcs  dit  qu^il  est  bien  éloigné  de  oette  pen- 
sée, n  signale  senlement  quelques  abus,  et  pruicipalcment  dans  les 
laeiiltéi  oà  dea  professeurs  sans  fonclion»>reçoiTent  des  traitemens. 
M,  le  mraiatré  de  rîntérîeur'ne  se  plaint  pas  des  observations  faites 
êmtm  le  thambre  sur  les  différentes  parties  dn  budget}  le  gouverne- 
ÉKiH' pent' être  éclairé  ^r  des  oppositions  ritlme  exagérées.  Il  touché 
perticallèrement  deux  points,  le  traitement^  préfeu  et  l'instrdction 
ifnbliqne,  et  trouve  qnSl  j  auroit  de  rincoovénieni  à  des  réformes  su- 
Dttea.  On  toudroit  une  lot  sur  l'instruction  publique:  il  a  été  en  effet 

Siiesiion  d'en  pr^iarcr  une.  Deux  commission.^  ont  été  Nommées,  mais 
les  se  sont  bientôt  divisées  en  majorité  et  en  minorité  sur  les  base.** 
principales.  Le  ministre  s'oppose  à  de  nouveaux  renvois,  qui  amèoe- 
toient  des  retards  préjudiciables.  Les  arncndrmens  .sont  écartés,  et  le 
Imdget  de  rinlrrie«r  adopté.  Le  budget  du  ministère  des  finances  est 
égairment  adopté,  après  quelques  observations  de  MM.  de  Bonald, 
éw  BoiaClaireau  et  de  Villcle,  sur  le  Ciulasire.  La  discussion  s'engage 
sur  le  b«dget  dii  ministère  de  la  gmrrre,  qui  est  de  149^000,000, 
M.  Tabafié  dît  qu'on  a  élevé  des  doutes  Aur  l'emploi  des  fonds  desti- 
nes an  paiement  de  la  demi-solde,  et  qu'on  a  prétendu  que  ces  fonds 
âvoient  nn  emploi  mystérieux.  Il  faut  n'avoir  aucune  idée  de  la  comp- 
tabilité pour  former  de  semblables  seupçons.  Le  mjpistre,  qui  ne  Tout 
MS  laisser  le  moindre  ooSge  sur  son  administration  ,  a  onlonné 
rimpression  de  \â  liste  de  tous  le%,bAciers  a  demi-solile.  Plusieurs  me  ut- 
.breu- denaandrot^me  rédnéHôa  sur  les  dépenses  de  la  guerre  j  1^  suite 
ée  la  dîscussiea  est  renvoyés  an  jour  suivant. 


(96) 

.ilU     kKDACTEUJR. 

Moti^ieur,  nluftitan.focletiaitkiort  dudioc^de  Scmbdarg^  loiH 
<^ë»  de  rêiaï  de  leurs  coliques  âgèt  ci  infirsifA^  vteaiMDl  d*adr«Mr  k 
la  chaïkibre  des  député*  ud  Mémoire  sur  cet  objet  »  ei  ib  c*>pèrmt  au0 
crue  picc«  sera  pnse-  eo  considéraliolK  Ils  eEpoaent  la  skoatio*  ami» 
grame  de  plusieurs  vieillards  qui ,  Unn  d^état  dVxeroer  leurs  fonctions^ 
se  irouTroi  sans  resaouroe  daos  le  moment  oh  ils  auroient  le  plus  be- 
soin  de  si  cours.  Leur  détresse  avilit  Icar  caractère  auk  ^reai  des  peu- 
plas. Iront-ils  mrndîec  dans  leais  familles  nue  subsistance  précaire  f 
Souvent  ces  familles  malaisée»  sont  bors  d^état  de  les  recneilli»,  p« 
bi«*o  sont  mal  disposéi^,  et  refusent  une  charge  qui  peseroit  à  leur  itt->, 
diiTeience.  Ne  seroit-il  pas  juste  de  procurer' à  ces  vétérans  du  snear-» 
d«M!e  unr  leiraita  honorable  et  assurée  ,  dana  laic|uelle  ils  trovveroient 
le  prit  de  {««urs  longs  services,  où  ils  seroient  à  Tabridu  malheur -d« 
la  (Muvreté,  et  du  malheur  plus  grand  d^esâuycr  Tingratitude  et  les  re» 
buts?  Ils  y  vivroicnt  en  commun  »  et  sans  doute  à  peu  de  frais  ^  car 
ils  ont  a|i|»ris  à  se  passer  de  beaucoup  de  choses.  lis  se  seulageroieal 
miituelleiyettl  dans  leurs  peines;  ils  se  fortifieroient  au  milieu  de  leum 
soufFrsnceA^  ils  épargneroient  au  moo^  le  spectacle  de  leur  déireite  ei 
la  tliirelé  d«?  ses  refus. 

Ce  projrt,  coo<;h  par  M.  A.  ^  curé  de  W.,  fut  approuvé  par  plu- 
sieurs autres  eccléiiastiques.  IIa  demandcroieni  donc  que  M*  le  pi<^et 
fut  auUiriiké  à  rt'cciroir  des  donations  |K>ur  les  eGch»iastiques  invalides | 
que  ces  donations  fussent  employées  à  uchetev  une  maison  de  retraita 
où  les  prêtres  infirmes  seroient  rr<;us  avec  rafiprobation  de  Tautorilé 
ccclésiastif|ur ,  qui  feroit  des  réglemens  à  cet  égard.  Le'clergé  de  ce  dio» 
cése  verroit  avec  joie  une  mesure  consolante  pour  unt  de  préuès  âgé*^ 
et  pour  cf  us  qui  ont  atteint  ou  qui  voient  approcher  le  temps  des  io« 
iSrmiié^,  et  peal*être  quelques  riches  trouveroidot  dans  ces  dons  pieas 
mn  moyen  di*  tranquilliser  leur  conscience  ^ur  Ja.sonrce'de  leurTortune. 

Ce  projet  m*a  paru ,  Monsieur ,  asses  intéressant  pour  vous  être  com- 
muniqué,  et  Tous  feriet  une  chose  agréable.i  nos  ecdésiasfiques  d*ea 
faire  mention  dans  un  de  xoê  numéro.  J^ai  rhonflcur  d*étre« « 


I  ■■■■  I 


Livres  nouveaux. 

Mandement  de  MM.  les  vicaires- généraux  de  Paris  pour  le  ssint  temps 
de  t^aréme,  et  relatif  à  la  nouvelle  édition  des  Œuvres  de  VoltSiirtf. 
In-8^. ;  priS|  i  fr.  accent.,  et  i  fr.  5ocent  franc  de  port. 

Lettre  à  MM.  les  vicaires-géuéraux  à  ToccaMon  de  leur  Mandement 
contre  la  nouvelle  édition  des  Œuvres  de  Voltaire,  suivie  d'une 
autre  Lctite  «Hrris^ée  à  M.  de  M^chanU ^  év^ue  d'Amiens,  tti  ré- 
MonKc  à  %ott  Mandement  si*t  Tcdition  dt-s  Criiivresde  Voliutre,  pu- 
bliée par  BtauvarcliMis.'In-8^.  ;  ^5  cent,  franc  d«'  port. 

Sout  presse  pour  parnttte  incessamment.  —  VottaisR,  parlienlarilés 
de  %a  vie  et  de  sa  mort,  avec  une  analyse  *\n  Mandemmi  de  MM.  les 

.  vicaires-généraua  de  Piiris,  etc.  t  vol.  in-O^. ,  omé  d*une  gravure  ca 
taillc-doucc,  représentant  la  désespoir  des  philosophes. 


{MÊèreredi  B  mars  1817.)  (N*.  a68.) 


^s: 


L^liseeslëlemelley  et  rerreur  n'a  qu'un  temps*  La 
religion  reste  debout  au  milieu  des  révolutions  des  em«* 
pires ^  les  partis,  au  contraire,  se  forment  et  dispa* 
roissent;  leur  faTeur' n'est  jamais  que  passagère,  et  après 
que  les  passions  et  l'intrigue  leur  ont  donné ,  pendant 
quelque  temps ,  une  existence  contrainte  et  un  éclat 
emprunté,  ils  rentrent,  quand  cet  le  protection  cesse  ^ 
dans  le  néant  et  Toubli,  et  tombent  même  plus  vite 
qu'ib  ne  s*étoient  élevés.  C'est  ce  qui  arrive  parmi  nous 
è  l'église  constitutionnelle,  cet  enfant  débile  du  |ansé* 
nbme  et  de  la  philosophie,  nourri  et  caressé  par  la  ré« 
solution ,  et  qui  devoit  périr  avec  elle.  Le  repentir  ou 
la  mort  ont  successiyement  enlevé  à  ce  parti  ses  co« 
tonnes  et  ses  appuis^  et  depuis  qu'à  la  fin  de  1795  on 
Tit  plus  de  vingt  de  ses  évèques  abjurer  leur  état,  9% 
imarier ,  reconnoitre  qu'ils  n'avoient  été  que  des  charla* 
tans,  et  se  traîner  dans  les  excès  de  la  licence  et  dans 
la  fange  des  clubs,  il  parut  frappé  d'un  opprobre  inef-* 
façable,  et  lutta  vainement  coutre  le  mépris  général. 
Dès-lors  il  dât  être  abandonné  pa^  tous  ceux  qui  n'é« 
toient  point  sourds  au  cri  de  la  religion  et  de  l'honneur. 
Gobel,  Fauchet,  Lamourette,  Roux,  victimes  de  la 
roCme  faction  dont  ils  avoient  servi  ley  vues,  et  eon« 
damnés  k  une  mari  violente,  donnèrent  des  signes  non 
équivoques  de  remords,  et  renoncèrent  au  schisme  et  à 
Terreur,  pleutres,  plus  heureux,  n'attendirent  pas  leurs 
derniers  momens  pour  se  réconcilier  avec  l'autorité  qui 
les  avoit  condamnés.  MM.  Panisiçet,  Deville,  Chan*ier 
de  la  Boche ,  Montault ,  Beaulicu ,  Primat ,  la  Lande  ^ 
Bécherel,  de  Jarente,  de  Savines,  Volfius,  Champsaud, 
et  peut-être  d^antres  encore  que  nous  ne  connoissons 
pas,  réparèrent,  &  différentes  époques,  avec  plus  on 
moins  d éclat,  les  uns  leur  désobéissance  &  l'Eglise,  les 
7#me  XL  V^mi  de  la  Religion  et  du  Roi.        G 


(98) 

loutres  les  scandales. qu'ils  avoienl  ajouta  &  cet(e  pre-* 
mière  faute.  Les  constitutionnels  du  second  ordrç  ne 
turent  pas  les  moins  empvessé^  à  déserter  les  ëlendard» 
du  schisme.  Un  très-graud  nombre  se  rétractèrent  api^ès 
la  terreur  y  et  on  trouve  dans  les  jinnàles  catholiques 
les  noms  de  beaucoup  d*cntr*eux  qui,  en  1795,  1796 et 
1797,  se  réunirent  aux  évoques  l<^gilimes,  et  constatèrent 
leur  soumisbion,  soit  par  des  déclarations  verbales  laites 
devant  les  autôrit^és  compétentes,  soit  par  des  écrits  pu«> 
blics.  0/1  peut  assurer  que  lor^qu^arriva  la  révolution 
du  18  fructidor,  le  parti  çoîi.stitulionnel  avoit  déjà  été 
abandonné  par  plus  de  la  moitié  des  prêtres  qui  àvoient 
fait  le  serment  en  1791*  Ce  parti  eût  croulé  .dès-lors 
fans  les  menées  persévéranleb  de  quelques  artisans  de 
discorde,  çt  riçD  n'est  si  fréquent  daiis  )eùi*8  écrits  que 
leurs  plaintes  sur  les  défections  qu'iUessuy oient  chaqu4 

I'our.  11  y  eut  plusieurs  diocèses  où  ifs  ne  purent  at^* 
Ufiient  pénétrer,  et  d'autres  où  ils  ne  s'insniiièrent  qu*à 
l'aidé  d  un  très-petit  nombre  de  partisans.  Aitisi,  nous 
voyons  même  par  leur  journal  de  ce  temps-là  ^  que  le 
diocèse  de  Beauvais  leur  étoil  entièrement  fermé,  elqir'ilê 
n^avoient  trouvé  aucun  mo^en  d*y  établir  un  évèquecons> 
titulipnnel.  Ils  tentèrent  sans  succès,  vers  lé  même  temps, 
d'organiser  un  presbjrtèie  à  Soissons,  et  d*y  fair^ élire  uu 
évêque,  A  l-aris,  quand  ils s*a v isèreut, eii  1 798, dç i-empla- 
çer  Gobel,  ce  fut  une  vingtaine  de  piçÊlres  seulement  qui 
consommèrent  cette  élection  schismatique.  Il  est  notoire 
qu'à  Versailles,  l'abbé  Clément  ne  fut  nommé  que  par 
nuit  ou  dix  prêtres  qui  s^arrogèreut  ce  droit.  À  Orléans 
et  à  Sens,  on  ne  put  même  rassembler  aulsmt  de  prê^ 
très  pour  donner  qiielque  couleur  à  un  sinmlacre  d'élec- 
tion. Un  nommé  Mesladier,  qu'on  avoît  fait  évêque  des 
Deux-Sèvres,  avouoit  lui-mêuie  qu'il  ne  servoit  a  rien  ; 
u'on  ne  vouloit  pas  le  reconnoitre,  et  qu^il  vivoit  seul 
ans  un  village.  Marbos,  évêque  de  la  Drôme,  à  qui  ses 
coUègucs  reprochoient  d'avoir  abandonné  ses  fonctions , 
fi'excuauit  en  disant  que  personne,  à  Valence  surtout. 


3 


(99) 

n6.iroQloit  le  reeottnotlre,  et  qu'aucun  prêtre  nese  seroît 
foîiit  i  lui.  Teb  étoteiit  la  solitude  et  rabundoti'  de  ceg 
é%$({ueH,  même  dans  ui\ temps  où  il»  étoier|^  encore  pro- 
tégés  par  les  autorilés  locales ,  en  haine  de  la  portion 
fidèle  du  clergé. 

Le  18  rruclidor,  qui  renouvela  la  persécution  contre 
les  prêtres,  interrompit  les'  rétractations,  et  elles  ne  re^ 
rôinmencèrent  qu'en  1800,  quand  on  commença  à  jouir 
d*un  peu  plus  de  liberté;  ellei>  devinrent  sut  tout  plu^ 
tiombrenses  à  l'époque  du  Concordat.  Tous  Ceux  qui«. 
nVtoieitt  pas  décidément  des  gens  de  parti ,  et  que  leur 
foible^se  seule  a  voit  entraînés  dans  le  schisme,  n'eurent 
ptoa  de  prétextes  pour  v  persévérer.  Ils  be  réunirent  -iux 
nouveaux  évêques,  ^tire^it  entre  leurs  mains  Tabnndoa 
des  principes  auxquels  ils  avoient  trop  facilement  sous* 
crit.  Seulement  les  circonstances  empêchèrent  de  donner 
'  i  ces  actes  la  publicité  désirable,  et  favorisèrent  Topio 
tiiâtreté  des  plus  ardens  de  ceparli^Les  uns  ne  firent  au* 
cune  rétractation,  les  autres  la  révoquèrent  après  Ta  voir 
faîte.  Toutefois  le  mal  parut  se  concentrer  dans  quel* 
ques  diocèses  livrés  imprudemment  à  des  hommes  ar^» 
rogans  et  brouillons ,  et  le  soin  même  qu'ils  prirent  de 
réunir  autour  d'eux  leurs  partisans  les  plus  chauds,  ren* 
dit  du  moins  le  hervice  d'en  pufger  tes  autres  diocèses, 
où  l'espril  de  schisme  et  de  division  disparut  insensi- 
blement. 

Parmi  les  nouveaux  évêques  pris  dans  les  rangs  dea 
constitutionnels,  et  qui  s'environnèrent  de  tout  ce  qui 
ëtoit  resté  fidèle  à  cette  «église,  il  faut  surtout  compter 
feu  M.  Saùrine  et  ku  M.  Le  Coz,  qui  avoient  toujours 
inoiitré  un  zèle  foii  vif  pour  les  intérêts  de  cette  cause, 
et  qui  ne  dégénérèrent  point  lorsquMs  eurent  été  élevée 
sur  les  sièges  de  Strasbourg  et  de  Besançon.  Ils  ne  pa« 
rurent  occupés  qu'à  faire  de  leurs  diocèses  des  espèce! 
de  places  fortes  de  leur  parti ,  et  ils  y  appelèrent  leurs 
adiiérens  des  pays  les  pins  éloignés.  Les  jansénistes  lef 
plus  purs,  les  membres  dei  coiicilesdir  1 797  et  de  1801,  laa 

^,  G  a 


C    lOO   ) 

]*^voIulioiinaire8  qui  n'avoienl  i*^pugnë  i  aucun  Beriiienf  ^ 
eurent  les  places  les  plus  avanta^eigies.  Le  Coz  a'enloûra 
dé  cinq  ou  six  do  scé  collègues  dans  Tépiscopal  constî- 
lutioniiel,  et  fit  lu  guerre  aux  piètres  qui  u'avoieni  paa 
suivi  la  même  conduite  que  lui.  Il  en  fit  exiler  quel* 
ques  uns;  il  lie  laissa  aux  autres  que  les  places  les  plus 
dëiiagrëables  et  les  plus  pénibles;  il  les  mortifioit  eu  toula 
occasion.  Saurine  attira  de  TAIlemagne  des  étrangers  qui 
nVtoient  pas  l'élite  du  clergé  de  leur  pays,  et  excilu 
surtout  les  clameura  par  des  exactions  et  par  une  avi- 
dité qui  le  firent  mander,  en  i8ji,  à  Paris  pour  y  esr 
suypr  des  réprimandes* 

Mais  tout  passe  sur  la  ten*e,  et  les  constitutionnels  tnêaiQ 
sont  sujets  à  la  mort.  Les  deux  clleCi  que  nous  venons  d^ 
nommer  eurent  une  fin  à  peu  près  semblable.  M.  Saurine 
mourut  subitement ,  dans  un  village  de  son  diocèse ,  la  9 
mai  i8i3,  à  la  veille  des  grands  événemens  qui  alloieut 
changer  la  face  de  la  Franqe.  Ainsi  il  n'eut  pas  la  douleur 
d'être  témoin  du  retour  de  l'autorité  légitime.  M.  Le  C02 
fut  moins  heureux ,  et  éprouva  quelques  mortificatioua 
dont  il  paroil  qu'il  a  voit  gardé  un  vif  ressentiment.  Quand 
Buonaiyrte  revint  de  Pile  d'Ëlbe,  en  181 5  ;  ce  pi*élat  fut 
mi  des  plus  ardeus  à  se- déclarer  en  sa  faveur.  Il  ac-« 
comnit  h  Paris  pour  liii  présenter  se»  félirifatîons  et  se^ 
hommages,  et  ne  retourna  dans  son  diocèse  que  pour  y 
prêcher  la  néces'^ité  des  plus  grands  sacrifices.  11  par- 
couroit  les  campagnes  dans  ce  dessein ,  lorsque  les  fa- 
tigues qu'il  se  donuoit  lui  causèrent  une  fluxion  de  poi- 
trine, dont  il  mourut,  le  5  mai  181  â. 

L^église  constitutionnelle  perdit  donc  en  peu  de  temps 
ses  deux  plus  fortes  colonnes;  et  les  deux  diocèses  dont 
elle  avoit  fait  ses  citadelles  se  vii^ent  délivrés  de  Tinfluenco 
du  parti  qui  y  semoit ,  depuis  douze  ans ,  la  discorde.  La 
majorité  du  clergé  sY  éloit  montrée  fort  opposée  au 
schisme  à  l'époque  de  la  révolution^  et  n'avoit  vu  qu'aveo 
Couleur  les  efforts  fait&  pour  altérer  son  union  et  le  dé« 
tacher  du  chef  de  r£gljse*  Il  n'avoit  pas  eu  i  se  lou«c 


f  ■<>■  ) 

fle  roii»  Ifrf  «lran^ei-8  qu'on  avuir  admU  tlins  «on  gpîo, 
'  et  il  le  prononça  h;iuleinent  poiii*  les  principes  <tnnii 
Icr^quels  il  avuit  ele  nnm-ri  »ou8  les  ëVêqui.-»  pr^c^ 
den».  Les  grands- ficaires  du  chapitre  Ploient  dons  1m 
tnèmrs  itispoai lions,  et  Iravaillérenl  à  rétablir  rorilro 
anci«!n.  Plusieurs  constitutionnels  reFiiirenl  ireux-ménin 
eu  &e  voyant  priréu  d'uiie  prutection  qui  avoil  servi  i 
iom  égarer.  Ou  vit  à"  Besançon,  dans  une  rctrallo  «c» 
clësiasiique,  de»  cures  s'emprisnev  de  se  rt'nnir  à  leuM 
confrèrts,  et  de  renoncer  à  tout  allachemenl  au  scbiMne. 
La  oifme  cliuse  vient  d'arriver  atoc  éclat  dam  le  dio- 
cèse de  Sli'usbuurg.  Les  cuiiMilulionnels  y  ont  r^trnclj 
iituv  sermenl,  un  dimanchts  au  prôtie,  entre  lesmiatiui 
d'uD  commissaire  ecolësiastique.  L'autorité  en  a  tntin* 
fait  imprimer  la  listti  à  la  fin  du  Directoire  ou  Ordo  de 
cette  année.  Celte  liste  se  munie  à  quatre-ïin);l-quatre; 
mais  il  eal  bmi  de  remarquer  que  dans  ce  nombre  il  n'y 
eu  a  que  six  de  l'aacten  diocèse  dti  Stra.sbuurg.  Les  au- 
tres sont  des  élrangers,  el  surtout  des  Allemandi-,  que 
le  dernier  étêque  avoit  attirés.  Plusieurs  aroleitl  tenu, 
pendant  les  cent  jours,  un»  conduite  qui  provoqua  leur 
deslilulion  au  retuur  du  Boi.  La  rétractation,  qui  est 
iiuprimée,  ed  très-préciso  ul  Irès-délaillée.  Les  si^qa- 
laires  y  déclarent  qu'ils  croient  que  l'Eglise ,  mèm» 
dispersée,  eut  infaillible  dans  acs  (ticuions  sur  la  foi  et 
le*  mœursi  qu  elle  eai  indépendante  de  la  puissance 
civile  dam  ton  enseignement  ,aon  gouvernement  et  «o 
dUiipline  générale^  que  le  souverain  Pontife  a  dans 
toute  tEglUe  une  primauté,  non- seulement  d'honoAr 
•et  de  préséance,  mais  encore  d'autorité  et  de  juridiO' 
tion;  tfu'ily  a  une  différence  essentielle  entre  la pou~ 
voir  d  ordre  et,  la  mission  canonique ,  et  que  pour  les 
actes  de  juridiction ,  l'ordination  ne  auMt  pas  sans  l'ap' 
probation  ou  la  mistion,  La  rétractation  pbrte  epsuitp: 
'La  conslUufion, civile  du  cierge,  de  l'an  i^gr,  étant 
contraire  à  ces  principes  el  à  ces  dt^mes ,  et  ayant  été 
éèelarée  erronée,  sefuênuUique  et  hérétique,  el  oon- 


^ie  VI^  ttpar  êcms  U'êépéqut9Upiime9  «t  vkmi  4fM$ 
ta  arnimunion  du  mmt  tSége^  h  àkiarm  qmhtaâf^ 

t/B  déâêiùn  m  FJBgUê9^£H  comêéqtmnn^jè  réinicieif 
mrmêni  d*adhé»um  que  /mi  préii  meei  Mcié  amÈkaihor 
lique,  ei  je  déêatkmê  ious  ceux^de  mrf  dùeimr€.fi  4^ 
mes  actions  qui  y  ont  eu  txxpporim  J'tfUette  le  ZW*i?ifj#» 
êont  que  je  me  eoumete  de  coeur  et  eansÉUêcume  nor 
incHon  aux  décieione  de  tEgliêe^m.TeU  eont  meeeem^ 
timene  eincèree  et  invariaUee  Uame  hequeleie  WHtma^^ 
fpee  de  inurepour  réparer  i€^t  te  mal  quej  ai  jmjSùfio 
par  mes  igarèmene,  tout  lé,màndale  que  j*aipu  doêuteitm 
Je  conjure  le  Père  des  mieéricordee  de  w^en  accorder 
pardon,  eê  Je  prieVEgUee,  notre  mère,  de  lever  lee 
eenwree^^pie  j*ai  encourute.  Ahm  a  rené,  est-il  dil  daps 
VOrdo  de  Strasbourg ^  le  schisme  faUi  qui,  lors,  du  étr^ 
"  nier  Q>ncordsl ,  fui  plutôt  couvert  quarracbi^.- Il  a'a 
plus  du  moins  dVile  dans  ce  diocèse.  Il  ne  resloii  piua 
que  quelques  prêtres  dont  on  ne  s^est  pas  empressé  de 
.provoquer  la  r^tradtflion,  et  qui  out  élë.  renvoyés  du 
diocèse.  La  publicité  que  MM.  les  grands- vicaires  ont 
donnée  à  ces  acteè  leur  a  paru  nécessaire  pour  efliicer 
Jes  b-aces  du  posHf.  Efle  a'  en  effet  consola  les  ecclésias- 
tiques fidèles,  et  rétabli  Tbonneur  du  clergé  de  ee  dio* 
cèsej;  et  les  autres  diocèses  n'apprendront  pas  sans  in* 
Jérèi  un  telour  si  éclatant  et  une  satisfaction  si  ju^te 
.donnée  è  l'Eglise. 

.  Quant  ïkix  diocèse  de  Besançon,  où  la  généralité  des 
.ecclésiastiques  fait  profession  de  penser  de  même  qu'^à 
Strasbourg,  il  reste  cependant  encm-e  quelques  récalci- 
.traus  qui  croient  de  leur  bonneur  de  ne  point  céder  & 
la  vérité,  et  de  ne  point  revenir  sur  leuii»  pas.  On  en  a 
idieatilné.deux  qui  étoient  vicaires,  et  on  les  a  interdits. 
Néanmoins  ils  continuent,  dit-on,. i  confesseivdans  les 
anaisonsy  et  ilsséduisent  quelques  personnes  peu  instruites. 
Ha  M-^uroit  trop  déplora*  ce  mépijs  des  principes  et 


Ik 


(  io5  ) 

.deft  règles  ecoléûaatiqties.  Où  aont  V09  povvoirs,  pour- 
roil-iaii  dire  i  ce9  ministreâ  téméraires,  ^i  quelle  ihéo^ 
logîé  TOUS  a  appris  à  tous  eo  passer?  NW-il  pas  sin- 
gniier  que  ces  cout^tttulîonnek  se  trouvent  agir  comme 
leurs  ennemis  les  plus  déclarés,  comme  ces  prêtres 
qui  se  croient  seuls  pui*s,  et  qui  en  affectent  le  nom? 
Les  extrftmeà  se  touchent ,  et  ceux  qui  semblent  le  plus 
'divises  pour  la  docliine,  se  trouvent  rapprochés  pour 
la  prattc|ue ,' parce  que  les  erreurs  des  uns  et  des  au- 
tre» les  conduisent  également  au  mépris  de  l'autorité* 
Un  autre  moyen  auquel  ils  ont  également  recours',  c'est 
k  déridivn  et  Tironie.  C'est  ce  moyen  que  vient  d'em* 
ployer  un  constitutionnel,  que  Ton  dit  être  M.  R.,  curé 
dans  une  petite  ville  du  Jura.  Il' vient  de  publier,  sous 
k  titre  de  Rétractation  f  un  praire' eonstikUionnel,  uu 
pamphlet  qu'il  a  cru  probablement  fort  malin  et  fort 
piquant.  La  finesse  de  1  auteur  consiste  &  rassembler  beatip 
CODp  de  mauvaises  raisons  pour  prouver  qu'il  ne  doit 
pas  se  rétracter,  et  à  supposer  en&uiteqp'il  se  rétracte 
malgré  ces  raisons  qui  ne  valent. rien,  et  qn^  aban- 
donne sans  motiF  les  principes  qu'il  a  suivis  jusqu'ici. 

1^.  Il  expose  les  raisons  qu'il  croit  avoir  de  ne  se  point 
rétracter;  c'est  qu'i/  devait  se  soumettre ^  en  ijgt,  à  la 
pmêeance  existante  en  tout  ce  gui  nétoit  pas  contraire 
au  droit  naturel  et  diuinj  comme  si  l'autorité  ecclésias- 
tique ne  devoit  pas  être  aussi  comptée  pour  qnelquo 
rnose;  c'est  qu'ii  na  prêté  serment  qi^à  ta  constitution 
en  général,  comme  s'il  ignoroit  que  la  constiluUon  ci- 
vile  du  clergé  en  faisoit  partie;  cW  que  le  salut  du 
peuple  est  la  loi  suprême  y  comme  si  ce  salut  du  peuple 
n'Jtoit  pas  une  maxime  banale  qu^nvoquoi<^ut  tous  Its 
révolutionnaires,  et  à  la  faveur  de  laquelle  on  autorisoit 
tous  les  crimes;  que  le  Pape  na  pas  le  droit  d^excom^ 
munier  le  gouvernement  et  la  nation,  comme  s'il  éloit 
question  de  cela  dans  les  brefs  d«  Pie  VI;  que  ces  brefs 
aont  le  fruit  de  r  imposture  ;  qu^on  connaît  Couleur  du 
premier;  qa'il  a  avoué  le  fcUt,  et  que  ce  bref  contient 


(  io4  ) 

^dea  grréura  ;  misërablei  excuses  qai  ont  pa^re  des  dttpee 
dans  le  commencement ^  mais  qa'on  ne  sauroit  répéter 
tans  une  insigne  mantaise foi,  aujourd'hui  qne ces  nrefii 
ont  été  reconnus  par  la  cour  de  Rome.  Ne  les  eût-elle 
pas  démentis  s'ils  eussent  été  apocryphes,  et  ne  fut-ce 
}>as  précisément  parce  qnll  ne  youloit  pas  les  déss* 
Touer,  que  Pie  Tl  s'exposa ,  en  1796,  à  tout  le  ressen- 
timent du  directoire?  Que  M.  R.  nous  nomme  rauteor 
de  ce  bref,  puisqu'il  le  connott  si  bien.  Ce  qu'il  dit  de 
toos  maximes  sur  l'excommunication,  est  d'un  homme 
qui  a  étudié  la  théologie  dansQuesnel,  le  droit  canon 
dans  Richer,  et  l'histoire  dans  Fra-Paolo.  U  prétend 
qu'exiger  des  rétractations,  c'est  un  tnéprU  formel  de 
Vautqrité  de  Pie  VJI,  et  il  feint  d'ignorer  que  ce  Pon- 
tife avoil  demandé,  en  1801,  une  rétractation  aux  évè- 
ques  constitutionnels;  qu'il  témoisna  son  regret  dans  une 
allocution  publique,'  en  itf0!i,  ae  ce  que  cette jcétrac* 
tation  n'a  voit  pas  été  obtenue,  et  qU'il  en  exigea  et  ea 
trfîïttirt  4»ii^  4»H  î  8o4r.- 

30.  Quant  à  la  rétractation  m^me  qne  M,  R*  a  voula 
rendre  ridicule ,  et  qui  l'est  en  effet ,  il  n'est  {)as  de  meil^ 
leure  foi  sur  cet  article  que  sur  les  précédens.  11  sait  ti^s- 
bien  qu'on  ne  lui  a  pas  prescrit  d^adcpier  humblement 
les  opinions  uUramoniaiaee ,  et  de  renoncer  aux  déci^ta 
du  concile  de  Conitance.  Il  ne  parle  là  des  libertés  de 
l'église  gallicane  que  pour  en  imposer  aux  simples;  elles 
n'ont  assurément  aucun  rapport  avec  la  constitution  ci- 
vile du  clergé;  jamais  l'église  gallicane  n'eut  moins  de 
libertés  qu'à  cette  époque.  L'auteur  suppose  encore  qu'on^ 
lui  a  demandé  de  sVlever  contre  U  disposition  du  Con« 
cordât  relative  aux  biens  ecclésiastiques;  ce  qui  est  une 
calomnie  assez  méchante^  dont  la  noirceur  retombera 
aur  lui.  Enfin,  il  veut  faire  croire  qu'on  lui  a  fait  un 
crime  d'avoir,  après  son  adhésion 'au  Concordat,  reçu 
des  pouvoirs  de  6on  évèqne  constitutionnel ,  et  c'est  en- 
core une  imposture.  Tout  le  monde  convient  que  cet 
^^^  -  -^yèque,  ayant  reçu  rinslitulion  canonique ,  avoit  des  pou* 


(,o5) 

▼otrs,  el  cjiï'on  pouvoll  s'adresser  à  lui  pour  en  ofclwiir.  On 
n*a  jamais  dit  que  ce  fui  un  acte  de  »cl)(»m«(  d'fti-e  placé 
par  lui  d:in.'<  une  cuic,  ei  de  reconiiuîlre  e»  jundicti»ii. 
Ainsi  toutes  les  mauvaises  plaîiuialeries  d«  M.  B.  sviit  de 
pauvres  défaites  d'un  huiumequi  s'aveugle  vol(tnliiire< 
mcnl.  II  ne  connoit  pas  pttis  lu  tliéulvgie  que  l'htstoiro; 
et  on  peut  juger  de  na  fidélité,  quand  il  parle  du  paw. 
par  les  fnusset^  (ju'il  d<<bito  même  &ue-  ^e»  Tatls  k-»  pitia 
récen»*,  liistes  ressourres  d'un  malade  qui  veut  se  dis- 
simuler le  danger  de  son  ëiut,  et  qui,  d^st»pér^  des 
médecins,  croit  arrêter  les  progrès  de  son  mal  on  aflijc- 
taat  de  la  jaclince.  Mais  il  a  beau  faire ,  son  parti  eu  «Ht 
i  soD  agonie,  et  non  pamphlet  n'en  est  peut-é<re  que  le 
dernier  soupir.  Qu'il  regarde  autour  de  lui;  il  sera  ef- 
fi'ay^  de  sa  solitude.  Ce  n'est  point  avec  des  Hubtititéset 
des  ptaisartteries  qu'on  se  décide  en  matière  de  conscience, 
et  on  est  bien  à  plaindre  de  se  croire  en  sùteté  avec 
de  tels  argumens,  et  de  trouver  le  mot  paur  rire  dans 
Dne  situation  où  l'on  se  voit  en  oppositiou  avec  le  saint 
Siège  et  avec  toute  l'Eglise,  qui  se  sont  prononcés  tant 
-4etbis,  depuis  vingt-cinq  ans,  sur  ces  questions. 

-•-^  'il  Nouvelles  eccl^I astiques. 
Tiaii.'La  messe,  le  sermon  et  la  qu^tc  pour  l'élabNlMw 
ment  dèi'îênilés  Orphelines  de  la  Providence ,  ont  ru  f ieu ,  le 
InftdtS  mart,  à  Saint-Germain -l'A  uxerrois.  Madame  l'jeit 
rendne;  «t  la  Jn-éseace  de  S.  A.  fi.  a  donné  un  nouvel  intérêt 
k  cette  cérémonie,  comme  ses  libéralités  ont  apporté  iin  ptiij- 
sant  secours  k  un  établisiement  si  précieux  par  son  obfet. 

Rbmnu.  Il  est  fini  ponr  nous  le  ministère  de'  &es  hommes 
de  paix,  nd  Tenaient  nous  apporter  des  paroles  de  (^rlce  et 
de  saint.  Qu'elles  ont  narn  courtes  ces  sis  semaines,  pendant- 
lesquelles  une  multitude  affamée  sepressoitaolour  des  chaires 
daréliennês,  remp'iisoit  nos  temples  devenus. trop  étroits. 
et  l^s  faisoit  retentir  de  pieux  cantiques!  L'atsidm'té  et  la  fer- 
veur ne  se  sont  pas  ralenties  pendant  tout  ce  tempi.  Nous 
•vonc  en  qmure  gntA  «terdces,  l'aiûende  hottoraUe  à  Jésus* 


(  to6  ) 

.Cliriâi^.  I»  rénovalion  i^  vœux  dp  baptéxnye ,  lo'ÇoiK^ralîoB 
à  la  sainte  Vierge,  et  rétablissemeat  des  stations  du  che- 
nùn  de  la  croit.  Celle  deroiëre  cërë9iome  a  eu  lied  le  vep* 
,  vendi  14  février,  et  a  été' reinarquable  par  .raffluence  et 
)>ar  le  recueillement.  Le  dimanche  iSfêvntr  êtoit  le  jour 
-de  la  clôture  des  exercices.  Ce  joarJà,  let  premières  aii- 
torilés  de  la  ville  «  les  chefs  des  difierens  corpif  de  b  gar- 
ftiKNi  ,  et  les  officiers  de  la  garde  nationale,  allëreni  ren- 
dre visite  fpiux  missionnaires.  Plus  dé  qnatre  celits  gardes 
Bationaux  les  suivirent.  Les  mîssioaiiaires  le«  reçareni  avec 
beaucoup  de  cordialité,  eLces  adieux  furent,  df  part  et  d'au» 
.tre ,  fort  tonchans.  Le  ménie  jour ,  le»  missionnaire^  dévoient 
adresser  leurs  adieux  au  peuple  da^s  tes  trois  plus  grandes 
égjisies  de  la  ville.  M.  Pabbe  Gûillon,  dont  les  talens  et  le 
tële  ont  si  bien  contribuéis  au  succès  dé  la  mission  *,  se  rei)dit 
à  la  cathédrale,  oii'étoient  rassemblées  plus  dé  Soôo  âmes. 
Les  paroles  de  son  texte  furent  celles-a  i  Tttne  ({uod  habes 
et  nemo  accipiat  coroham  iuam  :  Gardez  bien  ce  que  vous 
aurz  ,  et  que  personne  ne  vous  ravisse  la  couronne  qui  vous 
est  promise.  Il  parla  donc  .sur  la  ^.persévérance ,  et  en  .donna 
les  motifs  et  tes  moyens  \  les  motifs ,  nous  les  devons  à  ])ieu , 
au  prochain  et  à  nous-mérae;  les  moyens,  il  les  réduisit  à 
trois,  les  liai.^ons  saintes,  la  fuite  des  occasions,  la  fréquen- 
tation des  sacremens.  Son  discours  fut  entendu  avec  un  vif 
intérêt^  mais  la  conclusion  fut  particulièrement  attendris- 
sante. K  Notre  minislèré  est  fini  parmi  vous,  dit  l'homme 
apostolique.  Que  tr.%  restf-t-il  qu'à  prononcer  cette  prière  du 
Sauveur  :  Père  saint,  conservez  ceux  que  vous  nous  avez 
demies?  Je  lui  adresse  donc  cette  prière  comme  son  ministre. 
Je  la  lui  adresse  au  nom  du  vénérable  supérieur  qui  ne  peut 
vous  exprimer  lui-même  en  ce  jour  ses  affections  et  ses  pen- 
sées ,  et  auquel  il  est  doux  de  songer  que  c'est  en  travaillant 
pour  vous  qu'il  s'est  mis  hors  d'état  oe  vous  parler  aujour- 
dliui.  Adieu  donc,  vous,  âmes  pieuses,  qui,  par  vos  prières 
et  yo$  exemples,  avec  concouru  si  efficacement  à  nos  travaux  ; 
adieu,  vous,  chrétiens,  qui  aviei  dégénéré  de  votre  première 
ferveur  «  mais  dont  nos  exhortations  ont  ranimé  la  toi  et  ré- 
veillé l'ardeur;  adieu,  vous,  pécheurs,  si  long-temps  endor- 
jnis  dans  les  ténèbres  de  la  mort,  mais  qui  êtes  sortis  de  voire 
assoupissement,  qui  vous  clés  releVés  de  la  poussière,  et  qui 
êtes  revenus  de  loiu  vers  le  F'erp  aélestei  qui  vous  tendoil 


(  ï07  ) 

Vs  Imr;  adkn,  Tonf  anssi  que  nous  n'aronf  pn'chanfert 
vous  oui  n'aves  pas  touIq  nous  entendre,  vous  surtout  qui 
M\ez  fait  tant  d'efiqrts  pour  troubler  nos  exercices,  et  qui 
avez  mis  tant  de  persévérance  à  ealomnier  notre  ministère , 
adieu;  vous  nous  aviez  vu  avec  douleur  arriver  parmi  vous» 
notre  présence"  étoit  pour  vous  nri  supplice;  chaque  {our 

Knt-^tre  vous  soupiriez  après  notre  départ;  nous  parton5! 
ieu  sans  douf*  ne  nous  a  pas  jugés  dignes  de  vous  ramener 
.à  Iqi;  ni:iis  nous  ne  cesserons  de  vous  aimer  et  de  prier  pour 
vous  le  Père  des  miséricordes.  11  me  faut  descendre  de  cette 
.chaire.  Adieu ,  fidèles  de  cette  édifiante  paroisse ,  adieu ,  fidè- 
les de  cette  ville,  adieu,  chrétiens,  nous  nous  reverrons  dans 
,Ie  ciel  ».  Nous  ne  rendons  pas  le  spectacle  qu'ofTroit  en  re 
inoment  l'église.  L^émotion  étoit  générale ,  et  ce  fut  au  mb- 
Jieifles  larmes  et  des  gémissemens'que  le  missionnaire  des- 
cendit de  celte  chaire,  ou  nous  ne  devions  plus  le  revoir,  l^e 
silence  qui  suivit  ne  fut  plus  interrompu  par  le  chant  des  can- 
tiques, comme  les  jours  précédens.  L^s  filles  de  Sion  ne  re- 
Irouvoîent  plus  leurs  voix,  la  douleur  avoit  fait  taire  leurs 
accor<1s.  L'impression  étoit  la  même  dans  les  autres  églises 
de  la  station ,  oii  d'airtres  missionnaires  parloient  à  la  niêiue 
heure.  Le  lendemain  17,  les  misMonnaires  partirent,  à  Tex- 
ccption  de  M.  l'abbé  Rauzan,  encore  retenu  par  son  indis- 
position. Une  foule  d'habitans  1rs  accompagnèrent  depuis  l'é- 
vèché  jusqu'à  rextréniilé  du  faubourg.  Plusieurs  voitures  par- 
tJCiiIières  sui voient  la  voiture  publique  qui  les  nienoiistir  la 
route  de  Bordeaux.  Vu  grand  nombre  de  jeunes  gens  à  die— 
val  IVntouroit.  M.  Tnbbé  Gnillon  monta  lui-même  à  clieval 
pour  leur  faire  honneur,  et  s'entretenir  avec  eux.  On  se  sé- 
para aw  Pont-Pean,  a  denx  lieues  de  la  ville.  Les  mission- 
naires y  acceptèrent  quelques  rafraîchissemens,  et  M.  l'abbé 
Guillon  porta  Ja  santé  de  la  ville  de  Rennes.  On  se  donna 
des  marques  mutuelles  d'intérêt  et  d'attacbement.  Adieu 
donc,  puisqu'il  le  faut,  dit  le  journal  de  Rennes,  adieu, 
hommes  vraiment  apostoliques;  portez  ailleurs  les  bienfaiu 
de  votre  éloquence  et  de  votre  zèle.  Vous  avez  promis  aux 
Rennois  qu'ils  seroient  toujours  présens  à  votre  coeur;  les  nô- 
tres vous  suivront  partout  oii  vous  irez.  Privés  de  votre  pré- 
aence ,  nous  conserverons  et  votre  souvenir  et  le  bien  que 
vous  nous  avez  fait.  Ce  n'est  pas  seulement  la  foi  et  les  mœurs 
qne  vous  avez  fait  revivre,  vous  avez  éteint  nos  haines,  ef- 


fflcë  iHir  divîsidkis;  Nom  serons  et  pins  clh^tiens  et  plus  fran« 
Çois.  Nous  n'oublieront  jamais  les  serniens  reçus  an  pied  de 
cette  croit  que  nous  vous  devons ,  «t  autour  de  laquelle  un^ 
foule  pieuse  revient  tous  les  jours  repasser  vos  leçons. 


NOUVBLL-ES    POLITIQUES. 

Paris.  Le  dimanche  2  mars 4  il  y  a  eu  grande  réception 
cliee  le  Roi.  Les  Princes >  les, ministres,  les  maréchaux  êf 
France,  un  grand  nombre  de' fonctionnaires  publics,  d'offi- 
ciers-généraux,'de  pairs,  dé  députés,  ont  été  admis  à  faire 
leur  cour  ii  S.  M.  .^ 

—  Le  même  jour,  il  y  eu  une  grande  revue  sur  la  place 
du  Carrousel.  MoNSisuAvet  les  deux  Princes  ses  fils  ont^^ssé 
en  revue  environ  i2,o6tf  hommes  de  troupes ,  tant  de  la  ^rde 
royale,  que  d'autres  corps.  Ils  ont  passé  dans  les  rangs,  et  les 
troupes  ont  ensuite  ^défilé  devant  Ll.  ÂA.  RR.  iJn  temns 
superbe  a  favorisé  cette  revue,  qui  avoit  attiré  beaucoup  ae 
spectateurs.  Les  cris  de  yive  le  Rot!  vix^ent  les  Bourbons! 
ont  été  unanimement  répétés. 

— -  M*^.  le  duc  d'Angoulénie  a  adressé  i^ne  somme  de  1000, 
francs  à  M.  de  Keréspert ,  sous-préfet  de  Fougqres ,  pour  les 
indigens  de  cet  arronaissement. 

—  M.  le  prince  de  Talleyrand  a  repris  son  service  comme 
grand  chamoellan. 

^-  fce  montant  dc^  ^^g^*^^  donations  faits  dans  le  royaume 
à  des  établissemens  de  charité,  pendant  1816,  s'élève  à  la 
somme  de  1 ,566,425  fr.  36  cent.  Les  six  départemens  oii  ces 
dons  ont  été  le  plus  considérabres ,  sont  la  Seine,  TAobe  , 
Seine  et  Oise,  la  Côte-d'Or,  les  Vosges  et  la  Haute-Garonne. 
Dans  le  premier,  les  donatiops  se  sont  élevées  à  178,685  fr., 
et  dans  le  second  à  94 «94^  fi** 

—  M.  Pépin  de  Dellisle,  préfet  de  la  Creuse,  est  nommé 
préfet  de  la  Dordogne.  M.  Gamier,  sous  préfet  de  Coulom-. 
iniers,  est  préfet  de  la  Creuse.  M.  Dessoles,  préfet  de  l'Indre , 
passe  à  la  préfecture  des  Basses- Pyrénées;  et  M.  de  Cotton", 
membre  de  la  chambre  des  députés ,  est  fait  préfet  de  Vau- 
cluse. 

—  Une  ordonnance  du  Rei  maintient  les  écoles  d'arts  et  de 
métiers  de  Châ1ons*sar-Mame  et  d'Angers.  Le  nombre  des 
éiëves  est  fixé  à  cinq  cents.  " 


(m) 

#BS  tnnrftia  oé  Piiffift.  J    ' 

—  Let  marcliàiidt  de  Vio  «f'Firii  ont.fiul  dm  eolhcle  mr 
lef  ptatm,  qoi-ift  ^^^^JpIuMvB  3ooo  fr.  L^joptasfhma/^im 
hoiê  gni'doQiie  Sooir.  iiour  k  même  «îriet. 

-«  Vn  nuflidMlHicrioyt  A  troîi  gendaflBes  oat  Aë  der* 
mëfefÂent  tradHÎtsf^  jtMliorawir  €fcroq«erm  efTamcoiiioM* 

r  premier  a  été  iMoaimïé  à  Mi  «ni  de  fert  è|  w  ceTVMi^ 

«(il  viitré  lî  dcmingnlé^idn.  Le  |i^.k:  a  apj^adî  k  cette 
(vuttè  S4?vérllë  entert  ^^àùiméê,  chargA  "de  Tepri iirtf  Iet.d<f»î 
litî  même  dralilt  teMl  rehdus'  coapdbl^t;»  et  qM  ^t  donod- 
im  eiein^',  hêlireii^lnieiit  fort  rare ,  4e  nudvenatioM.daiie 
des  fiMictiont  destiom  k  les  empêcker  ou  a.  lea  punir* 
"  -^Des  voleurs  jle  sont  introduits  mif  des. dernières  nnita. 
dâp's  l'q^lisè  SaihtJtoch ,  ont  brise  les  (rents  et  emporté  râr? 
pot  qu'ils  y  ont  trouvé,  ainsi  que  le  linge  qm  étoit  resid  snr 
piofleurs.âute^'Ott  ne  conooll  pas  encore  les  aatenrs  de  cà 
fol,  qui,  par  Une  de  ces  lacunes  dont  notre  Code  ofiïe  quel- 
qties  cxeoiplrs,  nV^t  pas  puni  plus  sévèrement  que  toute  an* 
tre  espèce  de  vol.  On  avoit  voulu  rayer  de  la  législation  tout 
ce  qui  se  rapportoit  à  Dieu  et  à  la  religion.  Oq  sentira  sans 
doute  le  vice  et  les  dangers  de  ce  système  to'nt  philosophique* 

*^  La  reine  d'Espagne  est  dans  le  cincmième  mois  de  s« 
grossesse.  Celte  nouvelle  a  été  annoncée  officiellement. 

—  En  Angleterre ,  le  bill  de  suspension  de  racle*  d\habeaét 
corpus  a  été  adopfé  dans  la  chambre  des  pair$.«,  kja  maiorite 
de  ii5  voii  contre  35.  Dix-huit  pairs,  ayant  à  leur  tête  Je 
duc  de  Susscx ,  un  des  fils  du  Roi ,  ont  protesté.  On  discutfl 
en  ce  moment  le  même  bill  à  la  chambre  des  communes. 


CHAMBRE    DES   DléPUrfs, 

Le  iS  février  y  au  commencement  de  la  séance,  M.  Magiiiet4«nind* 
pré,  parlant  au  nom  de  la  commission  des  douanes,  annonce  cpi'elle 
a  M  d^avit  de  mainienir  rinterdicUon  par  terre  des  denrées  colonialra> 
et  la  réeiportation  d«s  tisf;ufi  de  fabrique  étrange.  La  diacnssiom  sor 
lesdoti'ipes  s^ouTrira  iBuaikliaUfraent  aprrà  le  budget.  L'ordre  du  jour- 
appelle  la  délibération  sur  les  d)f penses  do  la  guerre.  M-  d*Ambnijeac 
riablit  que  toute  r<Mluction  est  impossible  dans  le  paiement  de  l'armca 
artJTe  ou  inaclive;  il  faudroit,  au  contraire,  compléter  les  cadres, 
Quant  aux  éflaLs-niajors ,  à  raihninistration  et  an  matériel ,  on  peot 
faire  des  réformes,  mais  le  montant  des  ôcononfîes  ne  sanroit  excédirr 
t'a  miyioos.  La  meiUeure  garantie  de  la  Fcancti  dîl  Toratsarea  finis* 


(  »to  ) 

Mut,  9tru  une  bamM-etfi^léle ardH&tf  €•  «art  la  plus  Unâf  hêâl  de  la 

ïé^iûtniié.  Il  conclut  à  ce  que  le  bo<if;rtUc  b  gueiresoûfiia  i  ao4  mil* 
^oos.  M.  âkavoje-HQllin  le  rAluii  î^  ito  atHiopt,  aumdu.  xiii*ob  peul 
-faire  de  gnmdre  rcofiomica  sur  les  maiscliés  de  vivres  cl  de  fourra^;*»  « 
où  ii  y  •  iroi)  à  gagner^  L*opinaDi  |>Iâoe  surtout  un  marclié  fait  ro 
i8i4-  M«  Tabarié  rë|M>Bd  que  œ  narchë  a'ëté  passcî  f^ous  le  minUt^ 
de  M.  le  comie  Dupon^,  et  qu*oD  a  élé  obligé  de  l'augmenter  ce^c  an- 
Dëe  sur  l'avis  d%ine  commiasion  prise  dans  les  deux  chambres.  M.  Clau« 
tel  de  Coussergues  «ttaqua  Tarticle  du  budget  tfin  accorde  jy^^,ooo  fr. 
à  des  réfugié^  Espagnols,  Portugiiàis  et  Egjpii^oft.  Cette  somme ,  dit  il  t 
est  supérieure  \  l'impôt  foncier  de  tout  un  déprtcmenti  et  la  taxe  di*a 
builes,  si  péniblement  accordée,  ne  rapporjtfra  pas  davantage  celle 
année.  M.  JeBaranlea  comparé  ces  réfugiés  aux  émigrés)  mais  peut-on 
mettre  des  royalistes  fidèles  sur  la  métne' ligne  que  dies  E^spagools  infi- 
dèles à  leur  Roi,  que  des  M^melucks?  Ce  seroii  comparer  ks  soldaia 
de  Spariacus  et  de  CatUina  aur  ((uerriers  romains  qui  |>assérent  la  ivcr 
avec  le  sénat  et  les  (K>nsuls.  Doit-on  quelque  chose  aux  ennemis  dt-a 
Bourbons,  aux  courtisans  de  Joseph,  a  des  homines  t|ui  oui  vu  avec 
[oie  le  ao  mars?  Ils  louclient  des  secours  plus  forts  que  ceux  des  ma- 

Sittrats  dans  tes  déparfemens  o&  ils  ont  un  asile,  cl  cela  pendant  qn« 
atts  le  budget  i|  n'j  a  pas  un  article  pour  len  Francis  qmi  ont  tovt 
perdu  par  suite  de  kur  attachement  à  la  cause  n>)ale,  ei  qui  n'ont  pat 
retrouvé  même  ' 
trimestre  k  ces 


rienr  invoque  en 

eours  leqr  sont  payés  depuis  quelques  années';  il  y  auroit  une  extrémtf 
rigueur  à  les  en  dépouiller.  Les  ressentimens  des  passions^  dit  le  mi- 
&wro,  s'éteignent  peu  à  peu.  Les  rois  sont  commt*  ces  fiéref»  de  familie 
irrités  qnf'lfiiaent  la  mai^n  nalernclle  à  dt^  enfans  coupables,  mais 
^ui  ne  sont  pnaftchés  qu'on  intercùde  pour  eux;  et  le  temps,  le  plus 
inrsortble  dea  «ourerains ,  a  aussi  son  droit  de  erâce.  Applaudisao- 
nieas.  M.  Bèuraier  vote  daoste  sens  de  MM.  d'Amoritifac  et  Sartelon. 
M*  Jobcs  demande  qu'on  imprime  la  liste  des  oficiers  à  demi-solde, 
et  qu'on  réduite  le  budget  de  la  guerre  à  iSo  millions.  Il  inculpe  du» 
rement  M  ministre  de  la  guerre  pour  avoir  dépassé  son  badgpl,  et 
énonce  des  soupçons  sur  l'emploi  des  fonds.  Ce  discours  a  éle  inier* 
rom|Hi  par  de  frequens  murmures.  M.  Dudon,  commissaire  du  Roi, 
s'étonne  de  ce  qu'on  parle  de  prévrniion!^  ronire  un  ministre  honoré 
de  la  confiance  do  Roi,  et  qnî  a  proposé  lui-qi^e  d^mprimcr  la  liste 
qu'on  lui  demande.  M.  le  général  Ernruf  s'afflige  d'avoir  \q  crttc  tri" 
bnne  devenue  le  théâtre  d'une  diatribe  indécente.  Il  ven^e  le  ministre, 
et  vote  pour  c|ne  le  crédit  soit  de  ao4  millionf.  D'excessives  économies 
rendroirnt  impossible  le  recrutement  de  l'armée  ;  on  n'improvise  pas 
des  bataillonaavèc  des  amendemms.  La  discu^ion  est  fermée  M.  Roy, 
rapporteur,  résume  les  objections.  M.  Tabarié  félicite  l'armée  d'avoir 
trouvé  di*»  orateurs  dignes  de  la  défendre ,  et  conclut  au  maintien  de 
hr  proposition  minisiérielle.  La  priorité  est  accordée  à  ramrndrmcni  de 
3fM.  Sartelou  rt  d'Abbmieao,  et  le  budeet  de  la  guerre  nVsi  réduit 
que  de  3  millions ,  au  lieu  de  iG  qu'«avoit  ooDandés  m  commiasion.  On 


(  "I  ) 

ttict  cBsiiîtê  aot  TOit  les  différons  arildcs  et  d^fieii«ffi.  La  Itute  êH 
foldes,  denii-toldes  èl  traitemens  sera  imprimée.  MM.  Sart^eloo  et 
d\4mbn])cac  aYOÎeoC  propof<$  de  copTeriir  les  drini-soldcs  eo  soldas  de 
retraites  |K>ar  ceux  qui  le  désireroient.  La  <piextioD  préaJable  est  iovo' 

Îuée  «l  rejetée.  L'assemblée  devient  tonvultueuse.  Les  p os  demaudent 
aller  aux  yoix,  les  autres  proposent  de  renvoyer  â  la  commissioa. 
Apres  (Tuelqucs  débats,  la  suite  de  la  dclibcratton  sur  cet  article  est 
féoTojee  au  leodemain. 

Le  ter.  mars,  M.  le  président  dédarr,  an  «ou»  de  MM.  SartefoD  et 
dl^Ambmjeac  »  qu^ils  renoocent  à  leur  amendement.  La  discusvoo  s^oq- 
Tre  sur  le  budeet  de  la  marine.  M.-  Dadon,  coramissaite  du  ftoi,  an- 
nonce qne  8.  M.  a  approuvé  les  améliorations  faites  par  la  «ommis* 
sion  au  travail  des  oHnistres;  mais  il  pense  que  la  chambre  accordera 
an  ministre  de  la  marine  les  5o  millions  qu'il  a  demandés.  Il  faut  faii« 
quelque  chose  pour  les  colonies,  et  ne  pas  leur  donner  lieuse  regret- 
ter  le  temps  ou  elles  obéissoient  à  un»  puissance  étrangère.  Op  a  dit 
que  M.  Malouct  avoit  avancé  cfue  les  colonies  pouvaient  se  suffire  i 
elles-m^mrs;  il  les  connoissoit  trop  bien  pour  hssarder  cette  assertion, 
et,  an  contraire,  à  l'assemblée  constituante,  il  annonça  que  négliger 
les  colonies  c^étoit  perdre  aussi  la  marine.  M.  Duvergier  da  Hauranne 
ptaide  en  faveur  des  colonies,  ausrquelles  il  veut  qu'oq  affecte  6  mil- 
linns.  '  L'économie  profioséi?  anéantiroit  une  source  de  prospérité ,  ^ 
diminuerait  la -masse  des  production»  de  notre  commerce.  L'oraieur 
désireroit  que  l'on  rétablit  les  conseils  coloniaux ,  élus  par  les  nrinci- 
pauz  babitans.  M.  le  ôontre-amiral  Daugier  votr  pour  les  5o  million!^, 
et  rappelle  qu*en  iSii,  l^«  Malooet  i^voit  demandé  60  millions^  et 

Îro'on  lui  en  accorda  5 1 .  M.-  de  Puymaurin  combat  aussi  les  calculs  de 
a  commission,  et  montre  les  besoins  de  la  Martinique^  de  la  Guade- 
loupe et  des  autres  colonies.  M.  de  Sainte- Aldejpnde  applaudit  au  tra^r 

les 

vales 

niinistration  centrale.  M.  Begoorn  fait  voir  qu'on  ne  peut  diminuer 

budget  Sans  nuire  au  commerce,  à  l'industrie,  c\  sans  faire  un  tort 

Sivei  nos  colonies.  Il  demande  4B  millions,  dont  6  pour  les  colonieii. 
.  Néel  prend  un  terme  raojen ,  et  propose  4^  millions.  M.  Cotton 
prend  la  défense  de  divers  articles  de  dépenses,  et  surtout  des  arme- 
mens  et  la  composition  du  corps  de  la  marine  ;  ce  soin ,  dit-il ,  ne 
marde  que  le  Roi.  H  voie  4S  millions.  M.  Boy  persiste  dans  les  44 
Billions  proposés  par  la  commisiiion.  Tout  le  monde  appelle  des  éco- 
nomies; riiais  quand  il  s'agit  de  les  réaliser,  aucune  ne  sê^trouve  po^ 
kible.  Avons-nous  besoin  de  vingt-huit  viee  amiraux,  de  vingt  contre*  ' 
êmitanx,  etc.  ?  Nous  n'avons  plus  Saint-Domingue,  ni  l'Ile  de  France. 
Le  ministre  de  la  merine  prend  la  parole.  Ce  n^est  qu'après  avo>r  ré- 
fléchi sur  la  nécessité  de  l'économie  quMI  avoit  demandé  48,833,554  fr. 
Il  .se  restreint  à  la  rigueur  i  4^  millions,  et  entre  dans  des  calculs  sur 
les  frais  de  Tadministration.  Le  président  résume  les  divers  amende- 
tnens.  M.  Gourvoisier  demande  la  priorité  pour  l'article  de  la  oommis- 
•ioo,  dont  le  travail,  dit-il,  a  ooténo  raasentiinent  du  Roi.  M.  de 


l' 


'(  iia  > 

.   V)H«l6  dii  qu'oB  1  pliildt  lieu  de  croini  qne  le  Yoni  âm  tiot  eti  poUf . 

i8  millions,  puisque  le  ministre  de  S*  M.  YÎent  de  les  dcmaoder. 
I.  le  pre'sidroi  anoooce  que,  pour  tout  concilier |  il  t|i  mettre  aux 
Yoix  ft^it  faui  ajouter  4  million»  au  budget  proposé  par  la  commis^ioo. 
Deux  ëprruvrs  sont  faites  par  assis  et  levé.  Le  bureau  ayant  des  doules^ 
on  procîtie  au  scrutin.  Sur  197  Totans ,  l'augmentation  de  4  millions 
est  rejeiëe  par  108  Toik  contre  89.  Il  resioit  à  prononcer  sur  les  amcu-' 
démens  de  MM.  de  SaÎBte-Aldegoode  et  MÀ^I ,  qui  proposoienl  46  mil* 
lions  Les  uns  demandent  la  question  préalable ,  les  autres  la  mise  auK 
Yoiz.  Une  partie  des  membres  du  cdte  droit  sort  de  la  salle.  «Un  grand 
bruit  sWve.  M.  de  Caumont  proteste  contre  toute  dëlibération  ultc'-» 
rieure ,  attendu  que  rassemblée  n'est  plus  en  nombre  compétent» 
M.  Dussumier-Fontbrnne  crie  à  la  tribune  que  ce  qu'on  Ta  faire  rst 
inutile  et  illégal  ^  qoe  l'on  n'est  pas  en  nombre  suffisant.  MM.  Roy  et 
CourToisicr  demandent  qu'il  soit  rappelé  à  Tordra.  L'ariide  de   U 


c'est  une  précaution  xtintile ,  et  que  la  cnambre  étoit  suffisamment  gar- 
nie. L'assemblée  se  sépare  au  milieu  du  bruit. 

Le  3  mars,  b  discussion  s'est  ouverte  sur  le  budget  du  ministère  de 
4a  police.  M.  Cornet  d^Incourt  croit  peu  conrenable  de  laisser  passer 
c^t  atucle  sans  obscrration ,  et  rappelle  qu'on,  a  demandé  beaucoup 
d'économies  ,  et  qu^on  en  a  accordé  très-peu.  On  n'a  été  rigoureus  que 
pour  les  ministères  de  la  guerre  rt  de  la  marine.  La  cour  des  compte», 
les  préfectures,  llJniyersité ,  nos  grands  fonctionnaires  conservent 
leurs  magnifiques  dotations,  et  le  gouYerneinrflt  du  roi  Joseph  mt^nje 
Son  traitement  d'inactivité.  Ces  derniers  mois  excitent  de  grands  mur* 
finres.  Tout  le  côté  gauche  féclame  le  rappel  A  Tordre.  M.  Courvoisier 
monte  à  la  tribune  pour  le  motirer.  M.  Cornet  d'Incourt  dit  que ,  d'a- 
près les  evplirations  données  par  le  ministre ,  il  lui  a  paru  que  les  ré* 
fttgiés  Espagnols  recevoient  des  traitemens  proportionnés  aux  places 
qu'ils  avoient  occupées  sous  Josepb.  M.  Lainé,  M.  Pasquier  et 
M.  Royer-Collard  appuient  le  rappel  a  l'ordre.  M.  de  Castelbaiac, 
"M.  de  Marœllus,  M.  de  la  Bourdonnaye  le  combattent.  M.  Cornet 
d'Incotirt  est  rappelée  l'ordre.  Il  continue  son  discours  en  f>rotestast 

3u*il  n'a  point  eu  intention  d'accuser  l'assemblée,  et  propose  de  re* 
uirc  le  budget  de  la  police  à  moitié.  Cet  amendement  n'est  pas  ap- 
puyé, et  le  million  demandé  est  accordé.  Le  chapitre  xiii,  qui  porte 
ai  millions  pour  intérêt  de  cautionnement  at  frais  de  n^ociation  ,  est 
aifoplé.  On  pasf^e  au  titre  VUJ,  qui  ouvre  un  crédit  de  3o  millions. 
M.  de  Villéle  reproduit  les  objections  qu'il  ayoii  faites  dans  la  discus- 
sion générale,  et  veut  qu'on  se  borne  à  ao  millions.  Le  ministre  des 
finances  explique  les  bases  et  les  conditions  de  l'emprunt,  telles  qu'on 
It'S  a  supposées.  M.  de  la  Dourdonnaye  dit  que  les  conditions  doivent 
être  communiquées  officieJIrment  à  la  chambre.  M.  le  garde  des  sceaux 
soutient  la  thèse  contraire.  M.  Lafilte  entre  dans  des  détails  de  finances 
pour  prouver  la  bonté  de  l'opération.  La  chambre  rejette  les  amcfidc- 
mens  proposés,  et  ouvre  le  crédit  de  3o  ttillions  de  rentes. 


•• 


(Samedi  S  mars  i8i^.)  (N*.  269.) 


Jules  Chrétien  j  ou  Dialogues  sur  les  principes  et  les 
plus  essentielles  pratiques  du  Chrétien;  par  M.  labbé 
Bochard^  vicaire-général  de  Lyon^  de  la  maison 
et  société  de  Sorbonoe  (i). 

L'auteur  de  ces  Dialogues  nous  prévient  >  dans  ùn^ 
avertissement,  que  le  fond  en  est  vrai^  et  que  le 
jeune  homme  qui  en  est  le  sujet  vit  encore.  Celui  qui 
le  rendit  chrétien,  vit  aussi,  et  c'est  le  même  qui 
a  publié  ces  entretiens*  Il  est  loin  d'écouter  en  cela 
le  vœu  de  l'amour  propre;  il  ne  fait  que  céder  atix 
instances  de  quelques  amis  qui  ont  cm  cet  ouvrage 
utile ,  après  des  temps  où  les  principes  ont  été  si  sou-« 
vent  méconnus  9  'et  où  l'éducation  a  été  hâtée  et  su>- 
per6cielle.  Pour  faire  aimer  le  christianisme ,  il  faut 
Je  bien  faire  cotinottre  ;  c'est  à  ce  but  que  tendent  lei 
Dialogues,  qui  sont  divisés  en  trois  parties.  La  pre«» 
tnîère  traite  des  bases  mêmes  de  la  foi,  des  dogmes^ 
de  la  morale,  du  culte ,  de  la  divinité  de  la  religicm^ 
des  faits  ^vangéliques  et  de  l'établissement  du  chris* 
tianisme  ;  la  seconde ,  des  vérités  pratiques  et  des  prin*^ 
cipaui  devoirs  de  la  piété,  et  surtout  des  sacremens; 
la  troisième  du  règlement  de  vie ,  de  la  nécessité  de 
persévérer  dans  le  bien,  et  des  grandes  époques  dé 
la  vie  de  Thomme,  tels  que  le  baptême,  l'édacation^ 
le  mariage  et  la  mort.  Tous  ces  objets  sont  tf ailés  ^ 


■*^ 


<i)  3  vol.  10-8^. 
Tome  XL  L'Ami  de  la  Jieligion  et  du  Roi.         H 


.  i 


(  »'4) 

nou  poliil  par  dc*s  discussious  sèches  ^  mois  par  des 
entretien»  entremêlés  de  raîsonocmcns ,  de  faits  e(  dtr 
preuves  de  senliniens ,  le  tout  dans  un  style  simple 
et  à  la  portée  de  tousj  les  esprits. 

I>a  ptemière  partie  de  ces  Dialogues  parut  en  1 796, 
la  sec/>nde  CD  i8oa.  La  troisiècue  édition ,  augmentée 
d'une  troisième  partie  ^  viilc  jour  en  i8o5.  L'auteur 
eut  Thonneur  d'offrir  alors  tm  exemplaire  de  Touvrage 
au  Pape  actuel ^  qtii  Taccueillk  avec  bienveillance.  Il 
reçut  aussi  les  encouragemens  de  quelques  prélats.  Il 
auroit  pu^  dit-il,  donner  à  ces  entretiens  des  formes  plus 
brillantes;  mais  cette  parure  les  auroient-elles  rendus 
plus  persuasifs  et  plus  profitables?  Les  faits  ne  sont-ils 
pas  assez  aitachanspar  eux-mêmes?  Un  jeune  homme 
que  rignorance  seule  tenoit  éloigné  de  la  religion  ^ 
qui  ne  demande  qti'à  counottre  la  vérité,  et  qui  lui 
.  rend  les:  armes  à  mesure  quellç  se  manifeste  ;  qiu 
examine  avec  impartialité^  confesse  avec  cuiideur»  ■- 
pratique  avec  constance  les  dogmes  et  les  préceptef 
du  christianisme  y  et  qtii ,  placé  dans  différentes  situa*  ' 
lions,  y  soutient  son  caractère  de  chrétien  fidèfe,  tel 
est  en  raccourci  le  plan  de  cet  ouvrage.  Ou  assurp 
que  ce  n^est  point  nne  fiction ,  et  nous  uevons  désirer 
que  tHiistoire  de  Jules  devienne  aussi  celle  de  plii-- 
sieurs  jeimesgens  que  de  fâcheuses  circonstances  ont 
éloignés,  comme  lui,  de  la  religion ,  et  à  qui  il  ne  m^ijo 

S  lé  peut-cîre  que  d'être  instiaiits  pour  être  ramenés, 
n  peut' prendre  diverses  formes  pour  arriver  à  et 
but;  et  tandis  que  le  plus  grand  nombre  sera  ébranle 
par  la  vigueur  et  la  rapidité,  d'une  discussion  métho^ 
dique  et  serrée,  d'autres  seront  plus  tou<:hés  peut-être 
par  Tabandon  d\iné  conversation  simple  et  facile  qui 
B^est  pourtant  pàâ  dénuée  tlë  preuves.  Ce  genre. 


(  «i5) 

quoique  moins  rechercha  aujourd'hui ,  peut  être  mieux 
approprie  à  certaias  esprits;  et  pourvu  que  Tauleur 
soit  toujours  clair  et  exact ,  et  nu*il  ne  perde  pas  de 
▼lie  son  objet  y  il  peut  espérer  d  atteindre  son  but ,  et 
d'ouvrir  les  yeux  à  quelques-uns  de  ces  aveugles  ré- 
pandus aujoui-dliui  dans  toutes  les  classes  de  la  so- 
ciété, et|>our  lesquels  la  charité  veut  que  Ton  tento 
tous  les  moyens  de  les  convaincre  et  de  les  éclairer. 


NOUTELLES    ECCLESIASTIQUES. 

Pakm.  La  conftrence  de  M.  Vabhé  Fray^înous  a  i*n  Iîea4 
le  diiHitache  a  mars ,  k  Saint-Sulpioe.  L'orateur  a  traita  de  la 
nécemté  du  coite  taùt  intérieur  Qu'extérieur,  qu'il  a  prouva 
être  de  reasence  de  toute» les  religions.  Il  a  répondu  aux  objecr 
lions  de  quelques  sophistes  du  dernier  siècle,  et  a  présenté  des 
considéra ttons  neuves  et  intéressantes.  Un  auditoire  plus  nom- 
breoai  encore,  ce  semble,  que  les  autres  années,  rempiissoit 
l'ëgliM.  On  y  distinguoit  entr'autres  M.  l'évêque  d'Amyclée» 
M.  l'ambassadear  de  Sardaigne,  des  pairs,  des  députés,  etc. 
M.  f  abbé  Fraytsinous  vient  d'être  nommé  pour  prononcer  le 
panégyrique  de  saint  Louis  devant  l'Académie  Françoise ,  suî* 
vant  rancien  usage. 

•—  On  écrit  de  Ntmes  que ,  le  dimanche  i6  février ,  qua-» 
rante-cinq  soldats,  presque  tous  des  légions  de  Tarn  et  de  la 
Corrëse  ,  ont  édifié  cette  ville  par  nn  acte  de  religion,  lis  ont 
frit  lemr  premiëre  communion ,  suivis  de  plusieurs  de  leurs 
dmarades  qui  avoient  rempli  depuis  peu  ce  devoir  du  cfaré-» 
tien  f  et  qui  ont  désiré  s'approcher  de  nouveau  de  la  sainte 
taUe.  Cette  pieuse  démarcné  et  le  recueillement  qui  y  a  pré* 
pîdé  ont  été  un  sujet  de  joie  pour  les  fidèles  de  Nimes. 

—  MM.  les  grands-vicaires  de  Poitiers  nous  font  l'honoenr 
de  nous  écrire  pour  rectifier  une  erreur  de  notre  numéro  aSg, 
oirîl  étoît  dit  qu'ils  avoient  demandé  luie  retef^ue  sur  les  trài* 
tement  ecclésiastiques,  afin  de  procurer  une  indemnité  aux 
destervans  qui  vont,  remplir  ks  fonctions  du  ministère  datfs 
Itt  paréisifs  privées  de  pasteurs.  «  Comme  nous  en  avons  , 

H  2 


disent-ils,  cent  toii«nterdîx  tfans  ce  cas,  il  iHUe^  au  moyen 
^e  CCS  places  vacantes ,  plus  de  100,000  fr.  au  tresor  royal  | 
sur  les  fonds  affectés  au  clergé  de  notre  diocèse.  C'est  sur 
cette  somme ,  et  non  sur  le  iiicHlique  traitement  des  curés  et 
des  des^ervans ,  que  nous  sollicitons  des  fonds  pour  subvenir 
aux  frais  des  missions  que  nous  voudrions  procurer  aut  pa- 
roisses abandonnées,  afin  d*y  arrêter  du  moins  les  progrès  de 
l'ignorance  et  de  la  corruption  ».  Nous  rectifions  volontiers 
une  erreur,  qui  nous  est  commune  avec  tous  les  joumaut, 
lesquels,  ont  rendu  compte  de  la  séance  de  la  chambre.  On 
avoit  mal  compris. le  mémoire  de  MM.  les  grands-vicaires; 
nous  souhaitons  que  leur  projet,  mieux  connu,  puisse  être 
adopté,  moins  encore  pour  l'honneur  de  leur  zèle,  que  pour 
l'avantage  de  la  relicion  et  pour  l'intérêt  des  peuples. 

—  Les  journaux  des  Pays-Bas  parlent  de  l'aiTaire  de  M.  Té* 
vêque  de  Gand.  Il  nW  point  vrai  t{u'on  ait  donné  des  ordres 
pour  faire  arrêter  ce  respectable  prélat ,  qui  a  été  si  long- 
temps persécuté  par  Buonaparte.  A  a  dû  seulemeiit  compa- 
roUre ,  dit-on ,  le  4  niars ,  devant  un-  conseiller  de  la  cour  su- 


périeure de  Bruxelles. 
Mets.  Malgré  Tétai 


'état  précaire  oii  se  trouve  l'Elglise  de  France, 
un  zèle  charitable  et  éclairé  a  créé  dans  ce  vaste  diocèse  des 
institutions  propres  à  y  entretenir  l'esprit  dé  religion  et  de 
piété*  M.  l'évéque  a  favorisé  l'établissement  d'une  Congréga- 
tion de  la  sainte  Vierge  dans  les  paroisses.  Il  l'a  recomnia^éei 
plus  spécialement  encore  dans  une  lettre  pastorale ,  du  3i  oc«^ 
tobre  dernier ,  oii  il  en  développe  les  avantages  et  les  heureux 
efiists.  Il  exhorte  les  pasteurs ,  les  pères  et  mères  chrétiens ,  les 
jeunes  personnes ,  k  adopter  un  seconrs  utile  à  la  foiblesse  ho« 
maine ,  et  à  recourir  à  une  protection  si  puissante.  Nous  avons 
été  témoins  dans  notre  dernière  visite  pastorale ,  dit-il ,  de  la 
réforme  que  la  Congrégation  de  la  sainte  Viei^e  a  produite. 
Partout  où  nous  l'avons  trouvée  établie,  nous  avons  eu  la 
<:onsolation  de  trouver,  plus  qu'ailleurs,  plus  de  véritables 
chrétiennes  parmi  les  jeunes  personnes.  M.  l'évêque  a  publié 
,  aussi  un  règlement  pour  les  congrégations  établies  ou  k  établir 
dans  les  dinérentes  paroisses  de  son  diocèse.  Ce  bien  n'est  pas 
Je  aeul  dont  on  ioit  redevable  à  sa  sollicitude.  Le  grand  sémî- 
naîre  de  Metz  se  compose  en  ce  moment  de  plus  de  cent 

3'natre-vingt-dix  élèves ,  dont  plus  de  cent  sont  nés  dans  le 
épartement  de  la  Moselle.  Ceux  du  département  des  Ar* 


(<n) 

ilctiopi  sont  veiiniï  au  nmiiUic  J*-  (juaroitte  dans  Ip  f(Pinin»ir« 
Ji-  '  Jiaripville.  On  ne  parle  pas  iri  dps  élèves  des  petits  séini- 
nairfR ,  qui  sont  iiombrcut  :  on  s  déjà  fail  rpoiarquer  dans  ce 
journal  i[up  le  rliocê&c  de  Metï  étni't  un  de  eeut  oii  les  onH- 
natioiis  ollroient  les  résultais  les  p1u«  cansolanSiCt  où  ladûeile 
de  prêtre»  se  faisoit  le  moins  sentir.  II  faut  l'allribuer  sans 
doute  à  l'activité  d'une  administration  prévoyante ,  parfaile- 
inenl  second»  par  la  charilé  des  fidi^lrs  (jui  ont  senli  de 
■{■telle  iniixirtance  il  étoit  de  pourvoir  aux  besnins  de  1'!'% 
gli«e.  L^  ville  de  Meti  doit  voir  s'onvrir,  dans  le  rours  de 
1817,  une  maison  et  un  noviciat  des  frérps  des  Ecoles  chrc— 
tiennes.  Déjà  ifnel((iies  jeunes  gens.  i|ui  se  deiclirient  à  cet 
utile  emploi,  seloicnl  présenlés:  mais  l'inslitnt  n'ayant  pa 
donner  encore  dej  directeurs  des  novices,  et  la  vill?  n'ay^it 
pis  encore  dv  local  convenable,  il  a  Tallu  en  attendant  ^^- 
VQ^er  les  aspirant  au  noviciat  de  Lyon  et  à  celui  de  Langres, 
oa  iU  se  forment  aux  fonctions  auxquelles  ils  sont  sppelë5. 
I«ur  pension  est  payée  sur  les  fonds  d'une  raisip  créée  A 
cet  eftel.  On  espère  avoir,  au  mois  d'octobre  prochain  ,  di  s 
frères  et  un  noviciat  à  Metz;  et  on  se  promet  d'Iiaurcux  fruit» 
de  la  présence  et  des  soins  de  ces  instituteurs  modestes  et  ver- 
tueux pour  les  enfans  de  la  ville ,  et  même ,  par  la  suite ,  pour 
ceux  des  campagnes,  si  on  parvient  à  étendre  cette  bonne  cen- 
vre.  Les  autorités  de  Metz  l'ont  favorisée  avec  tin  rHa  dignff 
d'éJoges.  Des  jeunes  gens  n'allendent  que  l'ouveniire  du  no- 
viciat pour  s'y  présenter.  M.  l'cvéque  a  chargé  des  détails 
relatifs  à  ret  établissement  M.  l'abbe  de  la  Serre,  économe- 
général  de  l'œuvre  des  séminaires;  et  il  a  invité  ses  curés  à 
provoijuer  les  secours  en  argent,  eti  linge  et  en  mobilier  t|ui 
seront  nécessaires  pour  la  formation  de  la  maison  et  du  novi- 
ciat. Lb  Congrégation  des  sreiits  de  Saîntê-Chrétîennesesou- 
'  tienl  :  des  charités  sécrètes  tes  ont  aidées  à  réparer  à  leurs  fran 
-le  nouveau  local  qni  leur  a  été  accordé  pour  établir  leursécoles 
et  lenrs  salles  de  coulures.  Trois  cents  élèves  y  recevront  leur 
-Btstruclion;  La  Congrégation  est  approuvée  par  le  Roi,  et 
.compte  en  ce  moment  cent  sœurs  professes,  qui  occupent 
-plutievrs  établisse  mens  dans  les  départemcns  de  la  Moselle, 
«es  Ardennes  et  de  la  Haute-Marne,  et  dans  le  grand-ducbé 
.de  Luxembourg.  Elles  n'ont  même  pas  assez  de  smurs  pour 
•uflire  aux  besoins,  et  sont  obligées  de  refiiscr  de  nouvenuK 
ciablissemens  parce  qu'elles  manquent  de  sujeit.  H.  l'cvéqne. 


(„8) 

dân»  une  circnhireda  18 cMkembre  dkrwér»  fvppelie  à  §e§ 
curés  les  avantages  de  celle  Congr^atien ,  et  lea  exhorta  k 
seconder  la  vocafîon  des  jeunes  peraonaes  qui  parottrcueBl 

Sropres  à  y  entrer.  Il  j  a  aussi  k  Mets  une  maison  de  relîgîevses 
e  la  Visitation  et  une  des  dames  de  Saittle^o[^ie,  pour  Téd»- 


cation  des  demoiselles.  Dans  U  méat  lettre,  le  prélat  annonot 
la  publication  de  queiques^ ouvrages  de  piété  atiks  po«r  Ymê^ 
Iruction  chrétienne  des  en  bas  »  «tse  propose  de  rccottimencer 
«près  Pâques  ses  visites  pour  la  ceairôiatioii.'^Npas  appre- 
nons qu'il  a  donné  Tann»»  demiènr  It  eonfimiation  ^  dans  le 
cours  de  ses  visites ^  à  plus  de  soixante  mille  fidèles»  et  qu!il  a 
visité  même  le  grand-auclié  de  Luxembouiv,  qui  lest  de  son 
diocèse.  Heureux  le  diocèse  oh,  an  milieu  09  TabandoB  géiH^ 
rai  011  languissent  tant  d'autres  pajs ,  le  sèle  do  pastevr  et  du 
.troupeau  perpétue  la  sttocessîoa  eu  aainiitère  ecclésîastsqnei 
H  forme  oes  institutions  pour  instniire  reafaacei.ponr  rappe- 
ler la  morale /pour  soulager  l^uroanité!  Telle  est  Fififlaaaca 
de  l'esprit  de  la  religion (  et  c'est  pour  nous  nne  nouvelle 
raison  de  désirer  que  le  clergé  acquière  enfin  an  état  de  stabi- 
lité qui  le  mette  a  même  de  développer  ses  bienfaits»-  et  de 
pn^Miger  ces  vues  généreuses  qui  suscitent  des  consqlalions 
aux  mallieureux  f  t  ouvrent  des  asiles  à  l'indigence.  J^  phi- 
Josophie  n'a  pu  faire  une  seule  sœur  de  la  ebarilé «  et  l'ascen- 
dant d'un  saint  prêtre  a  plus  de  vertu  pour  opérer  des  bonnes 
œuvres  que  les  phrases  les  plus  acadctmiqnes  et  les  plans  les 
.plus  artisleoient  combinés  de  nos  philanthropes. 


NOUVXLLXS    POLITIQVr.8. 

Paris.  M^*.  la  duchesse  de  Berrj  étoit ,  le  4  Toatt ,  au  troi- 
sième ^our  d'une  affection  catharrale  bien  prononcée.  Le 
quatrième  jour  la  toux  a  changé  de  caractère.  De  nouveaux 
•jmptômes  ont  annoncé  la  roiiffeole.  L'éruption  a  commencé 
k  3  au  soir,  et  a  continué  le  lendemain.  L*  5  au  soir  «  la  fièvre 
et  la  toux  étoient  moins  fortes,  et  l'éruption  -se  soolenoiL  La 
nuit  suivanta ,  S.  A.  R.  a  dormi ,  et  elle  a  été  sans  fièvre  toute 
•la  journée  du  6.  Ce  rapport  est  signé  des  médecins  de  S.  A.  H. 

•»  Mi',  le  duc  d'Angoniêrae'  a  souscrit  pour  aooo  fr.  pour 
le  monument  k  élever  aux  Brotteanz  en  l'honneur  des  vio* 
tînjies  du  siège,  df^  Lyon. 


<>>■)) 

—  M.  I«  due  ûe  Moucliy,  l'un  àet  capilaine)  Ocf  gardes  de 
S-  M' ,  est  parti  pour  ilruxclles,  ob  l'on  croit  qu'il  va  coin- 
pliinRiiter.  de  la  jwrt  du  Roi ,  le  prince  d'Orange ,  sur  la  nais- 
unci^  d'un  fils. 

—  M.  Ip  comte  PoEio  di  Borgo,  minisire  de  Russip.  s'est 
blessé  k  b  tèie  en  voulant  se  jeier  hors  de  sa  voiture  dans  un 
fsoiuPnt  où  let  chevaux  avoiont  pris  le  mors  au  deul. 

— QuaranlP-nenr  maisons  ont  été  consumées  par  un  incCT- 
die ,  dam  le  village  de  Marissel ,  près  Beauvais.  Les  mulli^ u- 
reiiK  habilans  «ont  rédnits  an  plus  afTreui  dénuemeut. 

—  On  va  ouvrir,  dans  le  département  de  la  Seine,  un  re- 
ffislre  pour  l'iiMcnption  des  électeurs.  Ceux  i^uî  ont  droit  à 
faire  partie  du  collège  électoral,  sont  invités  à  se  présenter  k 
leurs  mairies. 

—  L'imprimeur  Patris,  clict  lequel  on  «voit  saisi  la  bro- 
^■jclnjre  tur  CAmnixlie  accordée  pur  rordonnancr  du  i3  no~ 
^vembre  i8t6 ,  aux  milîiaires  qui  oni  suivi  U  Roi  à  Gand, 
'   M  été  arrêté  ces  jours  derniers. 

par  le  tribunal  de  Uoi^sac ,  poor  propos  lédilieui ,  à  troïf 
moii  d«  prison  ,  à  5o  fr.  d'amende ,  et  à  être  privé ,  pendant 
«n  an,  de  la  pension  de  retraite.  Ce  dernier  moven,  qut  lei 
tnbnnvux  n'emploient  pas  toujours,  ne  seroit-il  pu  le  plus 
puissant  pour  Eaire  taire  les  insensés  qu'un  indicible  aveugle- 
ment porte  encore  i.  de  tels  actes? 

—  Dans  la  séance  de  la  chambre  des  communes  d'AnsIe- 
terre,  du  i".  mars,  la  loi  de  suspension  de  l'acte  i'habea» 
cotput  a  passé  k  une  très-grande  majorité.  La  saoElioD  roya|« 
devoit  étrf  donnée,  le  3,  an  bill. 


CHAMBRE   DES   DEPUTES. 

r  le  titre  X  de  Ia-1« 
isse  d'amorUiaement. 
Lies  produits  nets  de  l'enregistreiiient ,  du  timbre,  des  do- 
maines ,  des  postes  et  de  la  loterie ,  sont  alïiECtes  au  paiement 
des  interJIs  de  la  dette  perpétuelle ,  et  au  service  de  la  caisse^ 
d'amortissement.  La  portion  attribuée  à  cette  caisse,  dans  tes^ 
dits  produits,  est  estimée  à  40  millions.  Ces  artieles,  et  quel- 
ques a4itre5  y  relatifs ,  sont  adoptés  après  une  courte  dis(;us~ 


{    Ï20   ) 


caisse  d'amortissement  en  elle-même  i  il  en  vient  à  la  venté 
êes  bois. 

«  Si  la  France,  ditril,  avoit  nn  ennemi  acbamé  k  sa  perte, 
qui  cherchât  h  faire  à  son  état  matériel  le  même  mal  on'on 
a  fait'â  son  état  moral  et  politique ,  comme  il  ne  nourroit  ta- 
rir les  mers  qui  baignent  ses  c6tes,  6ier  à  son  sol  la  fertilité 
naturelle ,  ni  à  l'air  sa  sâlnbrité ,  il  feroit  vendre  set  forêts , 
seule  propriété  publique  qui  lui  soit  restée,  certain  que  la 
petite  culture  de  l'homme  s*emparer6it  bientôt  de  ces  vastes 
ateliers  de  la  nature^  et  que ,  pour  faire  croître  le  pain  d'un 
jour ,  elle  ruineroit  à  Jamais  ces  productions  destinées  k  sou- 
tenir les  g[énérations  pendant  la  durée  des  siëc^s.  Et  quelle 
>st  la  génération  qui  peut. s'arroger  le  droit  de  aisposer  ainsi 
Ses  forêts  qui  appartiennent  à  toutes  les  générations?  Et  l'on 
propose  celte  mesure  funeste  lorsque  la  France  périt  sous  la 
division  àea  terres,  cause  croissante  du  renchérissement  des 
subsistances ,  qui  fait  que  nous  mourrons  de  faim  quand  cha- 
cun aura  un  arpent  de  terre  à  cultiver.  Je  ne  puis  m'expli- 
quer  à  moi-même  ce  luxe  de  destruction.  Nous  semblons  agi- 
tés, comme  ces  coupables  de  l'antiquité,  par  cette  fbreur  sa- 
crée qui  les  portoit  à  se  déchirer  leurs  propres  mains;  notis 
accomplirons  ainsi  cette  prédiction  d'un  grand  ministre:  «La 
France  périra  faute  de  bois  >< . 

M  Je  ne  parlerai  pas  de  1a  nécessité  de  rassurer  les  acquéreurs 
de  biens  nationanx  :  plût  à  Dieu  qu'il  fût  aussi  facile  de  con* 
tenter  ceux  qui  en  désirent,  que  de  rassurer  ceux  qui  en  pos- 
sèdent! ^Rire  universel).  Les  alarmes  des  acquéreurs,  si  elles 
sont  réelles  >  ont  un  principe  qui  ne  dépend  pas  de  nous.  Ven^ 
dons  tout,  biens  du  clergé,  forets  royales,  biens  commu- 
naux, propriétés  privées,  ne  nous  réservons*  que  l'hôpital  et 
le  cimetière;  vemions  jusqu'aux  six  pieds  de  terre  qui  reste- 
ront de  toute  notre  ambition,  c*e  toute  notre  fortune;  nous 
aurons  comblé  notre  misère,  enrichi  quelques  particuliers, 
sans  avoir  rien  ajouté  à  la  sûreté  des  acquéreurs.  IVlaîs  cette 
nécessite  de  rassurer  les  acquéreurs  n'est  pas  même  le  motif 
patent  de  l'aliénation  demandée. 

M  L'aliénation  des  forêts  rojalesf  me  parott  contraire  à  la 
Charte,  qui  assure  à  la  famille  royale  nn  revenu  libre  et  in-* 


...-'  ' 


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1 

I 


(  i^O 

d^^endant.  Tose  le  dire,  toute  vente  du  domaine  royal ,  de-* 
pins  la  Charte,  depuis  la  fixation  de  la  liste  civile,  seroit 
illégale.  N'est-il  pas  intolérable  que  le  prince  dà  plus  petit 
£tat  d'AHemagne  possède  à  lui  seul  plus  de  forêts  que  la  cou- 
ronne de  France? 

»  Les  biens  de  la  religion  n'ont  pas  sahs  doute  une  origine 
moins  respectable.  La  Charte  ne  défend  pas  k  la  religion  de 
posséder;  et  vous  l'avez  reconnu  vous-mêmes,  lorsque  vous 
lui  avez  permis  d'acquérir.  Pourquoi  donc  ne  pas  lui  laisser 
ce  qu'elle  a  possédé  et  qui  n'a  pas  été  vendu?  Oii  seroit  le 
prétexte  de  la  dépouiller  de  ce  que  vous  ne  lui  avez  pas  donné, 
mais  de  ce  que  lui  ont  donné  quelques  familles,  k  qui  seules 
appartient  sur  la  terre  la  propnéte  du  sol  cultivé,  et  la  fa- 
culté d'en  disposer?  Il  est  vrai  qu'en  la  dépouillant  de  ses  an- 
tiques propnétés,  on  propose  de  lui  en  aonner  l'équivalent 
aux  dépens  du  domaine  roval ,  ou  plutôt  on  lui  assigne  un  re- 
Tenu  égal  sur  une  partie  de  ses  domaines ,  dont  on  né  parott 
pas  au  reste  qu'on  lui  réserve  l'adipinist ration.  Cette  disposi-» 
tion  ,  trop  bizarre  pour  n'être  pas  une  combinaison ,  et  dont 
l'incohérence  cache  un  motif  secret,  ne  peut  avoir  d'autre 
effet  que  d'augmenter  cette  indifférence  pour  la  religion,  qui 
toujours  se  change  en  haine.  Elle  coïncide  singuHërement 
avec  quelques  nh rases  des  discours  prononcés  à  cette  tribune, 
at  avec  cette  aftectation  de  réimprimer  avec  profusion  des  ou- 
vrages trop  célèbres.  La  révolution,  qiu  a  régné  par  la  sp6- 
h'ation ,  veut  recctoquérir  ce  qu'elle  a  perdu  :  elle  ne  veut  pas 
Jâcfaer  sa  proie  ;  elle  ne  peut  pardonner  k  la  religion  le  mal 
qu'elle  lui  a  fait.  C'est  le  levier  qui  soulève  l'Europe  à  l'insu 
même  de  ceux  qui  y  ont  la  main.  Je  rends  grâce  à  mon  siè- 
cle de  m'avoir  donné  cette  nouveUe  preuve  de  la  vérité  du 
christianisme.  Il  est  certain ,  philosophiquement ,  qu*il  ne  se- 
roit pas  possible  à  l'homme  de  haïr  si  fortement  ce  qui  ne  se- 
roit qu'une  erreur. 

*>  On  ser)t  la  nécessité  d^nne  concession  ^  mais  on  la.  rend 
illusoire.  Ces  biens  accordés  à  la  religion  ne  seroient-ils  pas 
redemandés  le  jour  oîi  Ton  mediteroit  une  nouvelle  opération 
de  finances  ?  Donné  comme  une  aumône ,  le  don  pourra  être 
retiré.  —  Mais  on  ne  peut  attenter  aujourd'hui  k  ces  dons  faits 
à  là  religion.  —  Si  vous  ne  trouvez  pas  dans  la  Charte  l'ina- 
liénabililé  des  biens  invendus ,  vous  ne  pouvez  y  placer  Tirré- 
vocabiiité  du  don  que  vous  voulez  faire.  Le  système  des  ad- 


(  \^^  ) 

.  vl)r$âîr#§  <ki  |>r«^  Aé  It  eoinmiiikm  eit,  ce  mv  leniUr ,  |i|i|9 
fiaiple  et  moine  tortoeux^  Ut-denouideiit  pour  la  rttigîqhi  {fi 
tnens  qui  Iiii  restimt,  ni  plus  ni  moins  ;  ik  ne  liif  demandent 
pas  pour  enrichir  les  prêtres,  à  oui  on  a  reprocM  leur  opo- 
lence  :  plaisanterie  de  bon  §ço(kt  oe  la  part  de  millîoviiiaires! 

-Faire  valoir  la  reljgûm  de  la' Banque  au  préjudice  de  la  re* 
ligioti  de  TEtat ,  c'est  dans  raveuglemenl  géuend  de  TC^urope 
ce  qu'on  appelle  de  la  ]^oU<îque.  Si,  lors  de  la  nreniièrç  cou- 

•  fitK'ation  des  piens,  j'avoiseu  à  prononcer  entre  la  sacrifice  dfs 
biem  publics  et  celui  des  biens'priyés,  je  n'auroit  paa  balancç. 
Nous  avions  été  accoutiunés  a  regarder  les  dons  faits  à  i^n 
corps  reîigieuii;.  comme  un  don  fait  aux  nombreux  ^&as 
d*uiie  mëre  commUoe.  L'assembMe  constituante  en  jugea  râ^» 
lorsqu'en  supprimant  les  corps  réguliers ,  elle  assigiia  ponr  1^ 
frais  du  culte,  au  maintien  du^seui  corna  sëculiiir  i|[u^eiie  con- 
aervoit,  une  somme  égale  au  produit  ue  tous  les  bieaa  eodt- 
élastiques.  Respectez  donc  nos  scrupules  t  comme  nous  avrâ>RS 
respecté  les  vôtres.  L'assemblée  constituante  a  commence  avec 
autant  de  vertus  que  vous»  avec  plus  de  talent  peut*^tre}  et 
yoyes  oii  l'ont  conduite  cea  maximes  irréligieuses,  qui  tou- 
jours se  lient  aux  révolutions  politiques!  Voua  en  aves  la 
preuve  dans  le  rapport  des  comités  du  parlement  d'Angleterre 
aur  la  conspiration  récente  qui  j  a  éclaté,  et  qui,  suivant 
l'espreasion  du  ministre ,  est  oans  tonte  l'Europe  la  faction  4e 
l'athéisme,  de  l'irréligion  et  de  l'anarchie. 

<«  Les  principes  sont  tout ,  les  hommes  rien.  Une  fois  lan- 
cés dans  la  société,  les  principes  bons  on  mauvais  ^ihratnent 
les liommes  bien  au*d^Ià  de  leur  caractère,  deieur^  intentions 
et  de  leur  vertu.  Ne  consentons  jamois  à  dépouiller  la  religion 
do  peu  qui  lui  reste  de  biens.  N'arrachons  pas  à  notre  inëre  com* 
mune  les  derniers  vétemeos  qui  couvrent  sa  nudité.  Serons-nous 
réduits  à  apprendre  à  des  chrétiens  que  U^l  étoit  le  respect  des 
païens  pour  les  choses  cons.tcrées  à  leurs  dieux  qu'ils  n'osoient  y 

•  toucher,  et  que  les  mahométaos  n'appliquent  jamais  à  un  usage 

•  profane  une  mosquée  abandonnée  et  en  mine?  Vous  qui  vous 
cro^a  un  esprit  sa  fort,  des  connoissanoes  si  étendues,  respectez 

'  la  foiMesse  de  vos  frères.  C'est  à  la  fois  un  précepte  de  reUgion  et 
nn  devoir  de  la  vie  civile.  Si  le  sacrifice  est  consommé,  comme 
on  l'a  dit ,  ne  cherchons  pas  un  reste  de  vie  dans  les  entrailles 
de  la  victime  ;  nous  y  pourrions  trouver  de  sinistres  présages. 
Je  re{}Ousse  toute  proposition  d^  vente  de  biens  publics,  quels 


(  '33  ) 

qu^ils  soient,  comme  interdite  par  la  Charte,  oui  abolit  toirf# 
confificalioa  f  et  qoi ,  en  déclarant  rinviolabilite  des  biens  ven- 
dus ,  consacre  par  cela  même  rinviolabilite  def  biens  k  venr 
dre.  Je  repousse  enfin  la  vente  des  forêts  comme  une  mesurée 
inutile  et  fausse,  même  en  finances,  psurce  qu'elle  n'est  pas 
nécessaire  4  l'emprunt,  et  qu'elle  n'est  point  entrée  dans  ses 
conditions.  La  caisse  d'amortissement ,  sens  cette  augmentation 
de  dotation ,. opérera  aussi  sûrement ,  quoique  avec  plus  de  len- 
teur, jusqu'au  tei^me  qui  arrivera  icfailliblemeot  où  la  dette 
sera  éteinte  et  les  biens  conservés.  Que  diroit-on  d'un  përe  de 
famille  qui ,  pouvant  payer  les  arrérages  d'une  constitution  de 
rente ,  préfereroit,  pour  se  libérer,  quelques  années  plutôt,  de 
vendre  des  biens  substitués?  Vous  saurez  remplir  votre  ser^ 
ment  et  agir  en  bons  et  loyaux  députés,"  en  votant  contre  des 
joiesures  qui  nous  ieroient  interdire  $i  nous  suivions  le  même 
plan  dans  la  conduite  de  nos  affaires  domestiques.  Tout  ce  (^ui 
a  été  vendu  de  biens  publics  depuis  le  retour  du  Boi  a^té 
.  vendu  à  vil  pria ,  et  ce  que  vous  mettres  en  vente  sera  don- 
né, et  les  plus  belles  propriétés  de  la  natioii  srfont  échangées 
contre  le  plus  vil  papier  qui  puisse  se  trouver  sur  la.  place.  Ah! 
ai  Icê  chênes  que  vous  voulez  abattre,  semblables  à  ceux  de 
Dodoiie,  rrndoient^des  oracles ,  ils  ne  vous  prédiroient  que  deê. 
malheurs.  La  nation  ne  vous  a  pas  envoyée  pour  favoriser  de 
honteuses  et  coupables  spéculations.  Les  députés  de  la  session 
de  iSfS  ont  eu  l'hooneur  de  sauver  les  biens  des  communes 
et  ceux  de  la  religion  ;  une  plus  grande  gloire  vous  est  réser* 
vée  Les  députés  de  1816  sauveront  ceux  de  La  religiun  et  ceux 
de  la  royauté  Je  vote  contre  ralicnation  d'aucune  partie  du 
domaine  public,  et  l'affectation  d'auçune  partie  de  leur  capi- 
tal à  ki  dotation  de  la  caisse  d'amortissement  ». 

M.  Gimille-Jordan  succède  à  M.  de  Bonald^  il  dit  que  la 
commission  avoit  espéré  concilier  les  suffrages  par  l'affecta- 
-tion  de  tous  les  bois  k  la  caisse  d'amortissement,  avec  une 
wéêÊrv^  de  quatre  millions  pour  le  clergé,  et  que  cependant 
'Ooe  vive  opposition  s'est  formée  contre  cette  mesure  salutaire 
et  libérale.  On  n'a  point  rendu  justice  aux  vues  de  la  commis» 
sion ,  on  ne  lui  a  pas  su  gré  d'un  si  grand  sacrifice  :  car,  dit  l'o- 
-rateur,  il  ne  faut  pas  croire  que  tous  les  sacrifices  se  soient 
trouvés  d'un  seul  côté;  plusieurs  d^entre  nous  avpientde  la 
répugnance  à  doter  ainsi  le  clergé.  £t  pourquoi  la  conciliation 
que  noiu  espérions  a->t;*el!e  échoué  ?  parce  que  le  mot  rtsUtur' 


(  "4  ) 

iion  ne  se  troave^pas  dans  la  loi ,  et  que  les  bois  rendos  ne  s» 
tronvent  pas  absolument  les  mêmes.  De  telles  subtilités  sont- 
elhps  dignes  de  législateurs?  Puisque  l'on  conteste  cette  pro» 

Ïiriété  de  l'État,  je  vais  l'établir,  et  démontrer  que  ces  acrupu» 
es  qu'on  nous  oppose,  si  on  les  analyse  bien ,  se  résolvent  tout 
en  anarchie  civile  et  religieuse.  Quelques  signes  d'impatience 
avoient  déjà  interrompu  l'orateur  :  ici  le^  murmurps  éclatent 
du  coté  droit.  On  crie  à  Tordre.  M.  le  président  dMerre  que 
l'orateur  précédent  a  dit  de  son  côté  avec  éloquence,  mais  avec 
force,  tout  ce  qu'il  y^  a  de  plus  poignant  et  de  plus  inînrieux  con- 
tre la  mesure  proposée.  M.  de  Bonald  s'avance  vers  la  tribune 
pour  s'expliquer.  MM.  Josse-Beauvoir  et  de  Castelbajac  ré-> 
clament  la  parole.  M.  Camille-Jordan  répète  sa  phrase»  pour 
faire  voir,  dit-il,  qu'elle  n'est  pas  inconvenante.  Il  soutient  que 
les  biens  du  clergé  ont  toujours  été  regardés  comme  aliéna* 
blés ,  que  plusieurs  édits  le  prouvent ,  que  la  doctrine  des  li* 
bertés  de  1  église  gallicane  a  toujours  été  professée,  il  invoque 
les  Pithou  et  les  o^ Agnessean ,  comme  les  magistrats  qui  l'en* 
tendent.  Ici  M.  Clause!  de  Coussergues  se  lève  et  dit,  que  com- 
me magistrat  il  est  obligé  de  déclarer  que  les  parlemens  pro* 
fessoient  une  doctrine  contraire.  Le  président  lui  rappelle  qu'il 
n'a  pas  la  parole.  M.  Camille-Jordan  reprend  son  discours;  il 
ne  croit  pas  la  sanction  de  la  cour  de  Rome  nécessaire;  mais 
si  on  la  ]uge  utile  pour  rassurer  des  consciences  timorées,  le 
chef  de  l'Eglise  n'a-t-il  pas  donné  dans  le  Concordat  une  sanc- 
tion qni  atteste  sa  sagesse?  L'orateur  finit  en  priant  lesadver* 
aaires  du  projet  de  cesser  une  lutte  fâcheuse,  et  de  se  réunir  il 
leurs  collègues. 

On  demande  l'impression  de  ce  discours.  M.  Clause!  de 
Coussergues  désire  que,  si  la  chambre  l'accorde ,  on  supprime 
au  moins  du  discours  Tendroit  oit  il  est  dit  que ,  dans  notre 
ancien  droit  public,  le  suprême  domaine  des  bois  de  l'£glise 
appartenoit  à  TEtat,  attendu  que  les  jurisconsultes  et  les  pat- 
lemens  tenoient  la  doctrine  opposée,  dépendant  Timpresaion 
est  ordonnée  à  une  très-grande  majorité.  M.  Barthe-Labastide-     • 

Srononce  un  discours  oii  il  Huit  par  proposer,  comme  mesure 
e  conciliation ,  que  le  revenu  de  tons  les  )>ois  qui  ont  appar- 
tenu de  tout  temps  à  la  couronne,  sera  versé  à  la  caisse  d'a- 
mortissement; qu'on  vendra  i5o,ooo  hectares  de  ces  bois,  et 
que  les  I>ois  <Ui  clergé  sont  mis  à  la  disposition  du  Roi  pour 
•n  doter  des  étaUlissemens  ecclésiastiques  reconnus  par  la  loi. 


(  ia5  > 

M.  le  marquis  de  Causvis  m  déclare  aussi  contre  la  vepte  deir 
bois  dif  clergé.  I)  siégeoit,  il  j  a  vingt-huit  ans,  avec  la  minorité 
de  rassemblée  constituante ,  et  il  est  condarau^à  combattre 
encore,  pour  la  même  cause  qu'il  défend  oit  alors.  Le  vertige 
révolutionnaire  se  pei'pétue.  Les  mêmes  hommes  reparuissent 
aous  les  noms  de  jacooins,  de  libéraux,  de  constitutionnels. 
Buonaparle  lui-même  sollicita  du  chef  de  l'Eglise  une  clause 
pour  ratifier  ce  qui  avoit  été  lait  sur  la  vente  des  biens  ecclé- 
siastiques*  Devons- nous  avoir  la  conscience  moins  timorée 
que  lui?  M.  de  Causans  demande  qu'on  supprime  en  entier 
le  titre  XI  du  budget,  qui  dépouille  l'église  de  France,  l'or* 
dre  de  Malte  et  la  famille  de  nos  Rois,  pour  enrichir  d'avi- 
des spéculateurs.  Si  sa  proposition  est  rejetée,  il  votera  contre 
le  budget  pour  obéir  à  sa  conscience.  M.  Josse-Beauvoîr  re- 
marque que  la  question  embrasse  tous  les  intérêts  du  présent 
et  ceux  de  l'avenir.  Aussi  la  controverse  s'en  est-elle  empa- 
rée. C'est  un  débat  entre  la  conscience  et  l'intérêt;  et  comme 
celui-ci  est,  au  jugement  de  Montesquieu,  le  plus  grand  roi 
du  niofide,  celle-là  court  risque  d'être  traitée  en  rebelle.  Si 
donc ,  dans  le  budget,  les  uns  repoussent  la  vente  des  bois  par 
conscience,  si  les  autres  y  trouvent  une  occasion  «l'excet lentes 
affaires,  je  n'envisagerai  point  la  question  sous  l'nn  ni  l'autre 
de  ces  rapports.  <^ue  pourrois-je  dire  de  plus  fort ,  de  plus 
noble ,  de  plus  éloquent  que  ce  que  mes  honorables  collègues 
ont  fait  enten'lre  à  ce(te  tribune/  Mais  il  est  d'antres  consi- 
dérations graves,  et  d'une  importance  essentielle  k  la  prospo* 
rite  (7e  mon  pays,  que  mon  devoir  de  député  m'impose  robli- 
gation  de  vous  soumettre.  L'orateur  attaque  l'aliénation  des 
ibrets  comme  pou  productive.  Il  établit  qu'à  600  fr.  l'hec- 
tare, on  n'obtiendra,  pour  le  fonds  et  la  superficie,  que  ce 
qu'on  obtient  ordinairement  de  la  vente  seule  de  la  superficie , 
réserve  faite  des  modernes  et  des  baliveaux.  Les  lois  seront 
însuillsantes  pour  prévenir  les  défrichemens:  et  l'on  verra  sur- 
tout disparoitre  les  futaies  «  dont  la  reproduction  est  plus  lente 
que  celle  des  taillis.  11  termine  ep  exprimant  le  vœu  que  le 
revenu  des  forêts  soit  seul  affecté  à  la  caisse  d'amortissement, 
ei  qu'il  soit  sursis  à  la  dotation  du  clorgé,  en  bois,  jusqu'à  la 
connoissance  du  traité  qui  ^e  négocie  avec  le  saint  Siège. 
Le  5  mars,  la  discussion  sur  la  dotation  de  la  caisse  d'a- 
^  niortis>einent  est  reprise  en  présence  des  ministres  et  des  con^- 
missaires  du  Roi.  M.  de  ftiaccarlhy  ne  prétend  point  pénétrer 


(  laG  )' 

Ifs  iDtetilions  St  Bf.  CamtlIè-3ordcà«.m  rî^iiclre  h  lés  ékpres» 
fiions  un  peu  Alnîfres;  il  M  bonre  à  m]|rfqaes  pHncipes  sîaiplei. 
LVglise  de  VlfaAçe,  dît-il ,  ^priétâire  depuis  quatohe  sîë*' 
des ,  jouissoit  d'Âne  pooèssiôii  iomiemoriale  fondée  i6lf  lesf 
droits  de  donation  «  d'accioiéitioii ,  d'industrie ,  de  travail  et  dé 
prescription.  Ces  titrés  ne  sAit-lli  pas  assex  rcspecrahles?  La 
religion  n'ëtoit-etle  pas  propriétaire  lëgitiniey  lorsqne  les  légi". 
times  propriétaires  lui  avoiênt  tkvntaiii  leurs  drohs?  LWs- 
teur  lit  les  dispositioné  expihesses  de  plusieurs  contrtts  de  dcH* 
nations.  Le  tfergé,  avant  la  rérohitioh,  pôssédoit,  comme 
mineur,  sous  la  tutelle  de  nos  Rois,  et  ses  biens  étoient  re» 
gardés  comiHe  inaliénables  sans  le  contours  des  deux  pùi»* 
fiances.  Ce  qui  se  passif  sous  Charles  IX  même  en  est  la  pre&ve. 
On  a  dit  que  la  révolution  avoit  dépouillé  PËglise,  et  que  tont 
étoit  consommé.  Non ,  tbut  n*est  pas  conttommé;  puisque  c'est 
un  Bourbon  qui  règne ,  et  qu'il  reste  un  acte  Se  justice  à  Cure. 
On  a  cité  l'article  du  Concordat;  mais  il  est  visible  que  cet 
article  ne  se  rapporte  qu'aux  venfes  déjà  fsites.  La  réserve  de 
A  millions  dé  revenus  au  clergé  n'est  qu'une  aumdne  et  un 
droit  illusoire.  M.  de  Maccarthy  rejetera  te  budget  tant  qu'if 
contiendra  un  artièlé  contre  lequel  sa  conscience  réclame. 

M.  Courvoisier  répond  à  M.  Clansel.  Jamais  «  dit-il,  té 
clergé  n'a  eu  en  France  de  propriété  collective  ;  les  établis-^ 
Riens  religieux  n'av oient  qu'une  existence  d'exception.  L'ora- 
teur reitaonte  jusqu'à  Charles-Martel,  et  trouve  qu'il  donna 
à  la  noblesse  une  partie  des  biens  du  cierge,  pour Tîndemni- 
ser  des  pertes  ou'eAe  avoit  faites.  Depuis,  Caripman et  Charle* 
magne  firent  a'autre» aliénations.  M.  de  Courvoisier  à  crû  de- 
voir paHer  ici  de  Grégoire  \  II ,  des  prétentions  de  la  cour  de 
Rome,  jjes  annates,  des  humiliations  de  plusieurs  souverains^ 
de  la  pragmatique  sanction  et  de  plusieurs  autres  objets.  Il  a 
fini  par  ce  dilemme  :  Ou  vous  ténes ,  a-t-il  dit ,  la  réunion 
des  biens  du  Clergé  aux  biens  de  l'Etat  comme  valide  et  lé- 
gale, Ou  vous  la  regardes  comme  nulle.  Dans  le  premier  cas, 
pourquoi  distinguet-vous  ce  que  la  Charte  a  fait:  Dans  le  se-^ 
cond  cas,  vous  violez  évidemment  la  Charte  ;  et  vous  nous 
menacez  de  troubles. 

M.  Bénott  trouve  que  ce  dilemme  est  sans  application.  II 
rn  seroit  de  même  des  biens  non  vendus  qui  ont  été  remis 
depuis  la  rentrée  du  Roi.  Personne  n'a  pensé  que  cette  dis- 
tinction pût  enfanter  tant  de  dangers.  L  opinant  étaUit  que 


{  "7  ) 

l«  êlabUssemntc  fccl^sia'lîfjiiei  ne  ppuïMil  £]rdoiéi  aver.  d» 
hautes  futaies,  (jui  sont  ilps.caiiitatii.  H  reganle  U  vente  Hii 
reste  de»  !ioi(  coniiite  déjastreusc.  Quant  aux  acyj^re 
biens  natioiiam ,   ri   on  a  en  vue  de  les  r* '~     ~- 


ijuielr-t-on  paî,  au  contraire,  en  ïoulevanl  sans  ci-»se  de» 
i|iie$tions  semblable»,  et  ii'ool-ils  pas  dans  lu  Cliarle  toulcl 
les  caraoties  qu'ils  peuvent  souhaiter  ? 

M.  le  ^rde  des  sceaux  dit  ftuc  l'arlifle  a  ileii\  objets;  i^e- 
liii  de  consolider  le  crédit  et  d  aiuéliurcr  le  sort  du  clergé,  et 
aprê«  avoir  développé  ces  deux  effets ,  le  ministre  trouve  uo 
iriiitiêiue  résultat  du  projet;  c'est  de  calmer  beaucoup  d'in- 
quiéludes  el  de  coniciences.  On  y  parviendra  en  tt.-nuin.iiil 
c-^  ditcus5ions  si  graves,  et  en  ne  revenant  plus  sur  des 
qupstions  délica'les  el  sur  des  souvenirs  afTIigpaus.  Le  minis- 
tre propose,  comme  député,  un  léger  changement  de  rédac- 
tion à  lart.  1". 

Plusieurs  membres  se  présentent  â  Ia  Iribiine.  On  demande 
\a  clàtore  de  la  diKUSMon.  M.  Piet  s'y  oppose.  L'épreuve  sur  la 
clôture  étant  douteuse,  la  discussion conlume.  M.  feuiarqnisde 
>  illffr.-iNt.lie  monte  .-.  la  li  .Imne,  el  plaide  en  foveurdu  clereé. 
Ou  a  dit  ijiie  le  clergé  n'eïi^l'.il  plus  :  sans  doule  il  n'existe  pins 
cornai  M^re  da  corps  politique  ;  mais  il  «isie  en  France  ud 
dergé  comjfoié  dei  mmisires  de  la  religion.  La  religion  est  auta . 
ime  émigree  rentrée  parmi  nous  ;  elle  ne  doit  pas  être  traitée . 
iBoint  fevorablement  ^ne  ceux  qui  furent  proscrits  pour  elle. 
II  faut  cotiterver,  non-senlement  les  biens  non  vendus  da. 
clergé,  mail  ceux  de  l'ordre  de  Malle  et  les  apanages  de  1%, 
couronne.  Un  enfant  royal  va  naître;  ne  tronvera-t  il  donc 
rien  iet  anciens  domaines  de  sa  maison  ?  La  maison  de  Qour-. 
bon  sera-t-elle  la  seule  en  Enrope  qui  n'ait  point  de  propritN- 
tés  7  La  conclnston  de  l'orateur  est  de  •volei;  contre  ta  vente 
des  forêts. 

M.  le  ininîslre  de  l'intérieur  pense  qu'il  n'est  pas  exact  de 
dire  qne  la  religion  est  une  émigrée  rentrée,  fut-elle  doiK; 
entièrement  eiiiee  de  France  ,  et  n'y  donna-t-elie  pas  encore 
ses  consolations  et  ses  secours  à  ceux  qui  l'invoquoient  ?  Un 
regrette-  les  apanages  des  Princes  :  mais  il  reste  ti  la  couronne 
.des  biens  qui  sont  inaliénables,  comme  autrefois.  On  a  l'jiir 
d'accuser  le  gouvernement  de  ne  témoigner  au  clergé  qu'un 
faux  intérêt,  tandis  que  la  somme  votée  l'année  dernière  pour 
le  clergé  a  été  doublée  cette  #nnce.  Tandis  que  la  commis-. 


sioti  Jélibëroit  sur  le  projet  oui'. vous  est  soumis,  le  Rtn  avoit 
rhargé  un  de  ses  ministres  de  préparer  une  loi  pour  affecter 
m:e  certaû^  quantité  de  bois  à  la  dotatioti  des  pnncipaux  éta<* 
'biissemenlBcclésiasitiaues.  La  proposition  de  la  commission  a 
rempli  les  vœux  de  â.  M.  Le  ministre  fait  vafoir  davantage 
des  renies  sur  TEtat,  regarde  cette  propriété  comme  la  plus 
utile  pour  le  clergé ,  et  annonce  qu W  se  propose  de  présen- 
ter ,  dans  une  autre  session  ^  une  loi  pour  doter  le  clergé  en  ^ 
rentes. 

La  discussion  est  fermée.  M.  Beugnot,  rapporteur,  répond 
aux  objections.  On  met  aux  voix  Particle  i''. ,  portant  que  tous 
les  bois  de  l'£tat  sont  affectés  à  la  caisse  d'amortissement,  sauf 
un  revenu  de  4  millions  pour  le  clergéi  M.  de  Marcellus  de<^ 
^ande  la  parole  sur  l^article  !% ,  qui  porte  que  la  partie  réser^ 
v.ée  sera  prise  dans  les  grands  corps  de  forêts.  IJ  cite  un  capi- 
tulaire  de  fharlema^e  qui,  sur  la  demande  d'un  concile, 
déclare  qu'on  ne  doit  pomt  envahir  les  biens  de  l^Ëglise,  et 
que  les  contrevenans  seront  regardés  comme  des  voleurs  sa-* 
criléges.  Il  propose  que  la  portion  réservée  au  clergé  soit  corn- 

S  osée  de  tous  les  bois  qui  lui  ont  autrefois  appartenu.  L^amen* 
ement  est  écarté  par  la  question  préalable.  On  adopte  aussi 
l'article  3,  qui  autonse  la  caisse  d'amortissement  à  vendre' 
des  bois,  en  1818,  jusqu'à  concurrence  de  cent  .cinquante 
mille  hectares.  Les  autres  articles  adoptés  ont  rapport  à  la 
comptabilité  des  ministres.  M.  Roy  présente  une  nouvelle  ré* 
daction  de  Tarticle  relatif  à  Farriére.  Elle  est  adoptée. 

Le  6  mars,  là  chambre  adopte  un  arliclc  du  titre  II  de  la  loi  des 
finances,  lequel  aToiiélé  ntivoyé  k  la  commisMon  pour  rectifier  une 
erreur  de  calcnl.  Eile  adopte  ensuite  les  articles  du  litre  III,  avec  Vmg- 
mentation  de  8  millions  accordée  au  ministre  de  la  guerre.  Le  budget 
particulier  de  la  dette  consolidée  et  de  Tamortissemeut  est  fiie,  pour 
1817,  à  1 57, 000, 000.  Le5  dépenses  ordinaires  sont,  pour  la  même  adnëe, 
de  4^i,34§,9r>^  fr.  ,  et  les  dépenses  extr;«ordi naines  de  43o,9i5,859  fr. 
Ainsi  le  budget  total  des  dépense»  est  de  1,069,361,836  fr.  M.  Louis 
propose,  rclatitemcnt  à  Tarriéré,  une  rodariion  <{ui  est  adoptée  par  la 
chambre.  Il  ne  rcstott  plus  qu^à  voter  au  scrutin  sur  Tensemble  de  la 
loi.  On  l'ait  Tappel  nominal.  Le  nombre  des  volans  est  de  aa3  ^  i3!> 
mt-mbics  vdtent  pour  la  loi ,  rt  88  contre.  Majorité  en  faveur  de  la  loi , 
7.  On  remarque  que  MM.  de  Bon.dd,  de  li  Bourdonnai e,  de  Vogut5, 
e  Caumont  ont  laisse  voir  leur  boule  noire  avant  de  la  jeter  danr 
l'urne.  La  chambre  se  forme  eu  comité'  secret  pour  entendre  des  pro- 
positions faites  par  deux  de  ses  membres.  M.  de  Serre  cède  le  fauteuil 
à  M.  Simcon. 


i 


^âlerrredC  la  man  i8t^.)  (W.  270.) 


Sur  quelques  écrits  publiés  à  l'occasion  de  la  nouvelle 
édition  des  OKuires  (le  Voltaire. 

En  attendant  que  la  iiouielleédlu'un  de  Vollaire  pro- 
cure uix  amateui's  de  sa  |iiiilu.'w[4liio  le  plaisir  de  viiiv 
r^pruduii'ti  ses  insultes  cuiilie  la  iflîgiuri  et  >e»  Hiiilrib« 
Cuntre  les  pi-vlru,  elle  a  drjà  .sbuiblt  ri-veiller  dans  plu. 
•ieurs  les  leudics  Bf-nlinieii-i  duiil  il  éluit  anitnt- puur  Is 
chi'isliauisme,  el  elle  vient  de  ilonncr  lii.'u  à  des  di'clft- 
iQdlioiis  où  l'ui)  reli'ouve  le  mûitie  vspril  d'impailialit^ 
*t  de  retenue  que  diiiis  lea  uuviages  du  palriaiche  de 
Fei'n«y.  Le  succès  de  cette  nuuvel'e  ediliou  paruîi  être 
devenu  une  a&aiie  de  parti,  el  ta  chaleur  avec  laquclls 
tin  la  soiilient  et  on  la  propage  annonce  assez  U'  but 
qu'on  s'y  est  proposa  et  les  avantages  [^ue  l'un  en  attend. 
Là  uù  un  liliiaire  «vide  ne  tuit  |ieut^lre,  nuu.s  vuulun* 
bien  le  croire ,  qu'une  spt^culaOon  cumuiticiale  ,  des  genii 
plus  avisé.i,  qui  leieCDndtnl  et  ((ui  l  .Ticimragenl  ,  apwr- 
ÇuiTcnt  une  entreprise  utile  à  leurs  passions,  el  la  suite. 
d'us  cotnplot  qu'ils  ne  perdent  pa»  de  vue.  Vouloir  Ifli 
■rr4ter  dans  leur  marche,  leur  parotl  nu  trait  de  fan»- 
liune  im pardon nable ,  et  blSmer  simplement  leurs  pro- 
o^dM,  est  une  audace  digue  d'un  at'vère  chûtiinent.  Oa 
{t'imagine  peul-tlre  que  nous  exagérons,  et  que  nom 
prêtons  i  cea  champions  de  l'incrtdulilo  un  empoita» 
ipeat  invrainemblable.  La  suite  fura  voir  si  nous  les  «vons 
mal  juges. 

Nouft  avions  déjÀ  paiIë  de  deux  aiticles  de  journaux 
où  l'on  louriioit  en  ridicule  le»  d>(irBClL-urs  léméraires 
des  nouvelles  «dîUons.  Depuis  te  Conatitutionnel  a  en- 
core rompu  une  lance  cunire  eux,  et  !i  tiil repris  la  jusli- 
ficaliou  di(Cs  éditeurs.  A  des  phrases  très- ronflantes  sur 
les  lumières  du  siècle  el  sur  te»  hieutiiils  de  la  philosophie, 
Tome  Xi,  UAsd  de  la  Jicligion  et  du  Bct.  1 


î 


(  ïSa  ) 

de  la  pbîlosoplûe,  pour  prouvor  qo'ils  n^éloieat  eax« 
mêmes  ni  înftolëranft,  ni  fanatiques,  onl  répondu  i  (1« 
sagtB  conseils  par  des  menaces,  i  d'uliias  ayertissemens 
par  des  însulies;  ils  refusent  au  clergé  i»  droit  de  dé» 
fendre  ce  qu'ils  aHaqu<^iit ,  et  dans  des  pamphlets  rani^ 
plis. de  fiel,  taooent  kors  imalhèmes  c€«tre  tons  ceux 
ui  ne  peuienipaini  écraser  l* infâme.  Nos  philoaoplies 
u  jour  reproobent  att  clergé  de  n''«voîr  plus  ni  des  Bos* 
suet,  ni  des  Massillon;  mais  ceux  qui  parleaijt  ainsi  se 
croiroient-Hs  eux*mèmes  des  Vokaire  et  des  Rousseau? 
Grâce  au  ciel,  les  disciples  sont  loin  d^avoir  le  talent  d# 
leurs  ma]U-es,'et  note  n*avons  Hen  k  craindre  ck  leurs 
praduclions;  ils  se  plaignent  d'être  calomniés,  4*étre 
proscrits  :  pei^so<ine  ne  songe  ii  les  pixMcrir».  ai  à  tes 
calomnier;  on  si'aora  point  à  leur  reprodler  j^'éveivr 
abusé  des  dons  dt%  génies  le  clergé  n'anra  poiiit  k.  4^ 
pio(*er  leurs  ^ledès,  et  )amais  on  ne  fera  de  MandéoMHU 
contre  tèui*s  œurresi».  , 

Jadis,  doDsxKie  occasion  à  peu  près  semblable >  Bottar 
seau  adressa  à  Tarcbev^ue  de  Paris  une  lettre  que* Vol* 
taire  qualtfioitd'imper/iVz#/i/^  et  de  ricliçii/is  ^  et  B#usseau 
lui*  nȏme ,  dans,  .un/s  lettre  <Mi  6  mars  ft7^ ,- que  X'op 
ti*ou?e  dan^  la  collection  de  ses  (Butres ,  pai'îe  de. celte 
letti'e  eon^meA^une  imprudence^  é*une  /budesêe^  d^wm 
iiourderie,  et  mente  A^une  soUûte.  S'il  se  Irai  toit  ainsi  lui* 
m^me  ma^é  Texeès  de  son  amour  propre,  qu*e4|-il dit 
de  la  lettre  d'un  libraire  qui  trouve  mauvais  que  Paaloritit 
ecclésiastique  signale  lesouiirages  pernicieux  qu'il  publie? 
Qu'eàt-il  dit,  tout  philosophe  qu^ilétoit,  d'un  écvivain 
qui  appelle  le  Mandement  des  grands-vicaires  un  eoan* 
dale?  Quel  étrange  tx^nversement  d'idées  et  de  mots! 
La  nouvelle  édition  es>t  un  service  pour  les  k'ttves,.  uh 
bienfait  pour  Tiiumamté,  un  fitre  de  gloii*e  pour  ta  na* 
tioH,  et  le  Mandement  où  on  la  blâme  est  un  aeandah} 
C'est  nue  chose  louahie  que  de  i\^péler  des  milliei-s  do 
i^  ;i?ec  Vokuire  :  Ecrason»  l'infiime;  mai.<% c'est  un  scam 
M»  que  de  a-'en  plaîadre  !  U  laut.  toujours  admirer  bi 


tdôraoce  de  cet  ëci'ivsiui,  même  loi*squ*ii  s^einporte,  ci 
qu'il  verse  le  fiel  de  la  salire  et  le  poisoii  de  l;i  calom* 
nie  sar  la  religion  et  ees  minittlres;  maïs  ce»  tnétnest  mi« 
ifnihres  n\iiit*ont  pas  le  dix>il  do  cflN*aolà*isei*  ses  écrits 
<ionime  ils  le  liiériteiil ,  et  de  venger  Cimire^es  aUaques 
et  leur  foi  et  lenr  minisfère!  On  excasera  IVnnenii  (e 
plus  achaVnédu  chrislianîsme  en  disant  qu'il  o^a  effleuré 
mit  quelques  dogmeê;  et  on^pr^enlera  comme  iine  dif 
fianaiion,  comme  l'effet  d'une  haine  ctPeugte^  comme 
an  iDouveraent  ée  fureur  tliéologique  y  la  réclamât  ioti 
deTaulorité  ecclésiastique  contre  des  écrits  qui  respirent 
la  haine  et  la  colère!  Il  sera  permis,  pour  gagner  uii 
peu  d'argent ,  de  réimprimer  une  Ckirrèspondance  pleine 
de  provocalfons  impies,  de  railleries  impertinentes^  de 
calomnies,  d*injures;  et  il  ne  sera  pas  permis,  pourries 
iotéréts  de  la  religion,  de  la  société,  de  la  morale ,  de  se 
plaindre  de  ce  renoiivellemenl  d*attaque  1  Ainsi  tout  sera 
légitime  aux  uns,  tout  sera  interdit  aux  autres!  Des  ao- 
câ  de  fureur  seront  présentés  comme  des  écarts  excu* 
sableis  et  passagers;  et  dt^  plaintes  fondées^  de  trop 
{itstes* alarmes  seront  traduites  comme  des  excès  de  zèle, 
coâimè  une  agretsion  imprudente  y  comme  un  scan^^ 
iàle!  Le  langage  et  les  idées  sont  donc  également  in* 
tenrertis,  et  de  m£me  qu'au  commencement  de  la  ré* 
voiation  on  trailoit  les  nobles  d'incendiaires  alors  qu'on 
Wàloit  leurs  châteaux,  de  même  que  depuis  on  trailoit 
les  prêtres  de  fanatiques  alors  qu'on   les  égorgeoit  on 
q«*oo  les  déportoit;  de  même  aujourd'hui  on  est  tolé- 
rant lorsqu'on  crie  qu'il  faut  écraser  la  religion  qu'ils 
sunt  chargés  de  prêcher  et  de  défendre,  et  ils  sont  des 
déclamateurs  emportés  lorsqu'ils  refusent  de  laisser  écra^ 
mr  cette  religion  sainte,  et  lorsqu'ils  i^clament  contre 
les  injui-es  qu'on  leur  dit  et  contre  le&  coups  qu'on  leur 
porte  ! 

Je  ne  prétends  pas  relever  tout  ce  qu'il  y  a  de  ridi* 
cale  et  d'absurde  dans  la  lettre  aux  grands- ricnires* 
M.  Dé  leur  dit  que  le  siècle  actuel  sait  mieux  que  êe$ 


(i54) 

détracteur 9  séparer  Terreur  de  In  vérité  ^  dourber  »on 
front  devant  les  principes  conservateurs,  respecter  Jus- 
qu'aux préjugés  utile»,  et  s'arrêter  devant  de  prudentes 
ùarrières;  et  la  f^Vohitiûn  a  eh  effet  prouve  Vjtiè'  n^s 
savioris  tout  cdaV  On  n*y  a  jamais  nèië  Terreur  i  la  vë> 
rite,  on  y  a  respecté  sevèreftient  4es  principes,  on  s*y 
ifsl  prudemn^éiit  itti*Alé  oà  il  le  falioît;  Thislâre  est  là 
pâûr  en  rendre  tërooîgiiage,  et  pour  attester  la  sagesse 
et  la  réserve  dit  siècle,  et  nous  pouvons  tous^  félici- 
ter rheureuse  époque  que  nous  venons  de  parcourir, 
d'avoir  évité  touè  les  excès,  et  d^ètre  è  l'abri  de  tous 
les  reproches.  I:e  libraire  feint  de  s'éfonner  que  MMi  les 
grands-vicail^es  irfent  présenté  Voltaire  et  Rousseai^  comme 
les  auteurs  de  lisr  révolution,  et  par  une  récrimination 
inattendue  il  ledr  apprend  que  c'est  le  clergé  lui-même 
qui  est  cause  delà  révolution.  11  rappelle  à  ce  sujet  l'ettl* 
barras  des  finances,  et  fait  un  crime  au  clergé  de  n'avoir 
pas  comblé  le  déficit.  Mais  n'auroit-il  pas  du  se  souve- 
nir que  le  clergé  offrit  alors  4oo  millions,  ou  trouve- 
t-il  par  hasard  cette  somme  trop  modique?  D'aillenrs 
qui  petit  ignorer  que* remba^rà^  de^  fimuiëës  n'étoH  q^^ii 
prétexte  des  moteurs  de  la  révoliitiob  ?  Le  déficit  ^toit 
pour  eux  tout  au  plus  une  occ«tsion:  mais  il  y  a  voit  loti  g* 
temps  qu'ils  appeloient  une  révolution  de  tous  leurs  vœux, 
et  qu'ils  la  préparoient  par  tous  les  moyens.  Ils  avoient 
soulevé  les  esprits  contre  la  religion  en  déclamant  sans 
cesse  contre  elle;  ils  avoient  travaillé  à  avilir  les  prêtres 
en  leur  prodiguant  des  dénominations  injurieuses  oti  ri- 
dicules. Ils  avoient  ébranlé  Tordre  social  en  pétillant  au 
peuple  de  ses  droits  et  jamais  de  ses  devoirs,  en  invec-» 
ttvant  contre  les  rois,  en  les  dépouillant  de  leur  carac- 
tère sacrée  en  ne  les  présentant  que  comme  les  manda- 
taires et  les  commis  du  peuple,  en  combattant  toutes 
les  institutions,  en  enivrant  les  hommes  d'idées  d'indé- 
pendance et  dé  lilxerté.  Ils  avoient  mis  toutes  les  vérités 
en  problême,  Até  à  la  morale  ses  appuis,  introduit  des 
feuaximes  anarchiques  et  séditieuses,  epQaoïmë  les  pM* 


(  .35  ) 

•ioTM,-exaIlé  les  plus  folles  espérauoes.  Leurs  livres  fu- 
nestes avoieat  semë  partout  la  haine  de  la  religion ,  la 
licence  des  opinions,  le  dëgoûl  de  l'aulorilë  ^  la  manie 
des  changemens.  Voilà  ce  qui  rendoifc  une  révolution 
ioévilable,  puisqu'on  n'avoit  pris  aucun  moyen  pour 
arrêter  le  mal  dans  sa  source. 

.  Ira  lettre  que  ^examine  Huit  par  des  exhortations  aux 
prêtres  d'avoir  plus  de  douceur  et  de  charité.  Sans  doute 
il  sied  bien  à  M.  D.  de  legr  recommander  l'oubli  des 
ÎQJpreSy  quand  il  se  dispose  a  exliumer  toutes  celles  que 
Voltaire  leur  adressa  dans  sa  longue  carrière  »  et  il  a 
tout  droit  de  les  invi^r  à  la  charité  et  à  la  douceur, 
quand  il  va  leur  en  montrer  tant  lui-même,  et  que 
déjà  S2(  LeUre  en  est  pleine.  Il  est  difiScile  dé  résister  au^ 
fizborlâlîous  pathétiques  d'au  homme  qui  sait  joindre  si 
bien  l'exemple  au  précepte.  Je  n'essayerai  point  à  soulever 
le  voile  dont  il  s'est  couvert.  On  dit  qu'il  n'est  point  vrai- 
semblable que.  cette  lettre  ait  coulé  beaucoup  de  peine 
à  celui  dont  elle  porte  le  nom,  et  qui,  étant  étranger, 
ne  se  pique  pas  ^d'écrire  le  françois  dans  toute  sa  pu-* 
relé^^et  ne  moi^eroit  sûrement  pas  tant  de  zèle  pour 
U  gloire  nationale.  D'un  autre  côté ,  plusieurs  s'étoient 
pei'mis  d'attribuer  la  letlye  à  un  académicien  qui  ne  veut 
point  qu'on  l'eu  croie  auteur,  et  qui  a  iiiséré  sou  désa- 
yeu  dans  les  journaux  ;  de  sorte  que  l'auteur  véritable 
reste  inconnu,  et  nous  approuvons  sa  modestie;  il  n'y 
a  pas  de  quoi  se  vanter. 

.  Je  ne  parlerai  pas  d'un  autre  écrit  plus  étrange  en* 
core,  et  qui  n'est  qu'une  parodie  indécente  du  Man* 
dément ,  soiis  le  nom  du  Muphti  des  Musulmans* 
L'autorité  a  fait  justice  de  cette  pasquinade,  fort  digue 
dune  telle  cause,  et  qui  u'a  pas  du  fatiguer  beaucoup 
rimagination  de  son  auteur*  Il  en  a  trouvé  le  modèle 
dans  Voltaire  lui-mêoàe,  ,qui  donna  aussi,  sous  le 
même  nom  ù^Youssoufj  un  mandement  ridicule,  que 
l'on  trouve  dans  ses  (Buvres,  et  le  disciple  a  répété 
fidèlement  le^  plaisanteries  du  maître  en  favjour  de  l'ignon 


(  .36  ) 
raacc.  II  n'y  a  pn»  gtand  mérîle  à  invcnler  do  I«I(m 
fBc<!ttes;  il  y  en  a  moma  uncure  à  les  emprnnler  à  d'au- 
ires ,  e(  ce  tmle  plagiat  mûnloît  le  goiI  qu'il  a  eu.  Je 
ne  ferai  pas  mçtilioii  non  plus  de  quelques  cliausuns , 
trt-prj^ramtn^s,  de  en lem bourgs,  et  d'aulres  pauvreté^quî 
civculi:-])!,  dil-oii,  sur  le  m^-rne  sujet  dans  un  certain 
immde.  Ces  misérables  jeux  d'tupiil,  «'gaiement  dt^nues 
de  goût,  de  sel,  de  d^Mice  et  d'inléiôt,  ne  peuvent 
amuser  que  des  adepl«s  aussi  ignorsins  que  frivoles  de  l'ia- 
Cr^dulilé  modei-ne ,  que  quelques  jeunes  gens  mal  appris, 
qi]i  jurent  sur  to  foi  de  Voltairo  comme  nutrefuis  on 
jnroît  sur  celle  d'àrislote,  et  qui,  passitmiK's  pour  se* 
ri-rirs  Siios  pouvoir  les  juger,  sont  accouluniesà  applau- 
ttir  au  llit^âtte  lee  t^nlencei)  les  plus  iiri^tigieuaea,  et  les 
IrailH  que  les  connui^seurs  blâment  même  le  plus. 

Au  milieu  de  ce d^chairMmcntdal'wprit  départi  etds 
ce  lorretil  d'inveciives  aiïoienttes  el  nouvelles ,  lot»  ceint 
qui  piennent  quelque  intérêt  à  la  religion  ,  à  la  M>oiélri,& 
la  miirale ,  Ont  fti  alnl-uiéi  d'une  eiiirepriMi  qni  réveille 
dejè  toutes  tMt>aine«,  et  cuis'antiottoeboas  desiatimli'M 
feuspiceei  L'imperiance  qu  m  met  à  la^^fendre  wibaMn 
àmea  ce  qit«  ion  en  attend.  Ce  D'«t  pèH',  nous  poirroâe 
le  croire,  pour  i'hotineur  démettras,  du  the'Itrey  d« 
h  pȎsie  qu'on  dM|>tile  M  fuit-;  c'est  pOur  la  gloira  de  la 
lioUTel)«  ffhilusophie,  pour  te  maintien  d«  sesmBxiinea, 
poMrla  perpétuité  dea  duCIrines  révolutionnairca.  Voilà 
ce  qui  est  si  cher  aux  un»,  ei  ce  qui  effi-aiesi  furtleB  lu- 
ttes.  Les  moinb  f]iil?oyana  s'affligent  de  ee  retiouveHc- 
ja¥nt  d'atiaquc,  par  lequel  il  semblé  que  l'on  VebîUa 
c<DMl*e>Wlanc«r  les  heureux  effels  d«  la  restauratioD  «t 
l'influebn  des  plus  gi-ands  exemples.  Deux  joamaux. 
^àM  faut  nommer,  parce  que  ce  langage  lenr  i«it 
honfmir ,  la-  GatHtè  di  France  et  la  QuotitUtHtté , 
6Dt  Itioitirë  la  tendance  îles  sarcasmes,  des  bb&pfaC^ 
mes,  de  rarlianiPtntnl  ini-ligieux  de  Voltaire:  t^ 
prcmièi-e,  dans  nu  article  du  56  février,  n'a  pM  M* 
•t)(r  à   vdti-  dans   k-s  écrits  de  Vollaire  une  d«  tan^ 


-I 


fnr  pins  pakunles  de  la  rëroliilion.  Za  Quotidienne 
Vest  exprtivi^  arec  plus  de  force  encore ,  dans  deux  ar« 
iklcii  eonÀ^utifs!  Dans  Vtin,  du  37  février  «  doht  noua 
•fdhs  donné  plus  haut  un  extrait»,  elle  justifie  la  sul- 
ficitude  des  grânds-vicnires  de  Paris  contre  une  criti* 
qne  injuste  et  impolie  ;  dans  rautrcf ,  da  S  nurra»  «lU^fiiit 
«onnotire  sommairement  la  doctrine  ae  VolUire,  et  eite 
quelques-uns  de  ces  passages  qui  i^'offrent  par  railliera 
daha  la  Correspondance,  et  qui  respirent  la  baioe  de  oe 
qn*il  appelôit  Finjame,  et  la  passion  de  Vicraaêr.  Nocw 
ne  rapporterons  point  ici  ces  passages»  ayant  déjà  eu 
weasiôu  de  traitât  ce  iiujet;  mais  nous  nous  propqsona 
îletRontrer,  dans  un  antre  article»  quelle  peut  avoir  élé 
Tinfluence  de  Voltaire  ^nr  la  révolution. 


NotrVBLLSS   ECCLÉSIASTIQUES. 

Lt  19  fSfmer,  $.  S.  a|U  adorer  le  .Saîal-Sacrement 
4i9lsl'églist.de''S||hiterMane  de  la  Minerve.  Elle  traversa  en* 
m^ût  la  place  it  jpM ,  et  se  tendit  à  l'Académie  eeclésîastî^iie» 
.^visita  cet  établissement.  Les  élères  furent  admis  au  baise^ 
veut  desjpiecb.  iJt$  jours  suivans  le  saint  Përe  visita  la  basi^ 
Kcpie  de  SaiiÂ-Jean  de  Latrân  et  celle  de  Saint-Panl  »  sur  la 
«ottte  d'Osde. 

«-*  Le  rétablissement  des  Jésuites  k  Mexico  s'est  fait  aviec 
beaucoup  de  pompe  ^  le  19  mai ,  et  ils  ont  éié  mis  eu  posses- 
aion  dé  leur  collège  de  Saint-Isidore.  L'archevêque,  M.  de  la 
Fuente ,  y  conduisit ,  dans  son  carrosse  «  les  pères  Castanizaa 
cl  Canton,  revêtus  de  Thabît  de  riiititut.  Le  chapitre  de  la 
calbédrule  ,  ie  tribunal  rojal  et  les  communautés  religieuses 
ifj  reEdirent.  Le  vice-roî  y  vint  lni-*méme  en  grand  cortéçe» 
•t  remit  au  Jésuites  les  cfefs  de  leur  maison.  Le  soif,  il  vmt 
Isa  féliciter  avec  la  vice-reine.  Les  Mexicains  se  sont  emjpres- 
ads  da  leur  fournir  ee  dont  ils  avoient  besoin  dans  le  denue» 
puent  oii  ils  se  trouvoient.  Le  père  Castanista»  qui  est  d'une 
ffxf^  ftrt  cjûcbe»  a  téi  réparer  te  noviciat â  m  trais.  Le  rec- 


teurile  l'Univprïilé 
Bout  entrés  au  novii 


(   i58  ) 

professeur  de  Jroit  e 
3  de  l'ii 


Lin  PS  gem 


Cl  He  |)lus  lu 
^loit  leur  no\ 
rélnblis  neu  i 

il  Toulouse , 


e  bulle  e 


mslitiit  des  Frères 
I  France  par  l'altbé  de  )a 
eu  1719.  IJi'iioil  XUITap- 
I  lyaS.  Av.iiil  la  révolulion, 
1  France  centvirif^t  maiiioiis  ou  collége.i, 
le ,  de  Ferrare  et  d'Orvièle  ,  oii 
StipnriiDi!»  par  la  révIiiliiH» ,  ils  se  sont 
■  peu  ,  d'abord  à  Lvnn,  ensuite  à  Paris.  Us  ont 
:oixanle-deux  maisons  et  cinq  noviciats ,  à  Lyon  , 
ù  Langn^s ,  à  Li'ienx  et  à  SaitTt-IVIalo.  Beaucoup 
oe  vLiirs  les  redemandent.  Ils  n'ont  point  de  prêtres  parmi 
jens  et  leur  vie  C5tcntii<uiine.  IN  (>nseignent  Ta  lecture,  l'ecri- 
Inre,  l'orthographe  et  l'arithmétique  ;  mais  leur  principal  objet 
est  de  fornierde  bons  chrétiens,  el  d'inspirer  les  bonnes  mirurs 
et  la  crainte  de  Dieu.  Ils  font  les  trois  vœui  simplei,  et  j  joi- 
gnent celui  d'enseigner  gratuitement. 

p4Nis.  M.  l'abbe  FrayuiDOi»  adonné,  le  dimanche 9 mars, 
use  seconde  conférence ,  oii  il  a  parlé  sur  la  nécessité  de'  la 
religion  en  général ,  comme  /«ndement  de  toule-raorale  et  de 
tou l gow vamemm t.  U  MréUrté  in  vains  prétextes  qu'on  y  ojt- 
pote,  et  s'est  surtout  élève  avec  force  conire  cette  masimeti 
rebattue ,  que  la  religion  est  bonne  pour  le  peuple  ;  il  Vk  re- 
pou»ee  avec  chaleur,  et  en  a  fait  sentir  les  inconscquencei 
et  le»  funestes  eSels.  Ce  sort  les  grands  qui  ont  le  plus  besoin 
du  frein  de  la  religion;  et  s'ils  le  secouent,  comment  peu- 
vent-ils penser  que  le  peuple  consentiroit  à  s'y  soumettre,  et 
ne  se  laisseroit  pas  entraîner  par  leur  exemple?  Un  auditoire 
nombreux  et  choisi  remptissoit  l'église.  On  remarquoît  parli- 
culiêremenl,  dans  le  banc  d'rpuvre  ,M.  de  Coucy,  ancien  évo- 
que de  La  Rochelle,  M.  l'évêque  d'Amyclée  ,  etc. 

—  M.  l'évêque  de  Carcassonne  a  prit  la  p^ine  d'aller  &Tos- 
louu,  au>  Qualre-Tepips  dernier,  pour  y  faire  l'ordiaation; 
on  sait  que  le  siège  de  Toulouse  est  vacant.  L'ordination  a  été 
assez  nombreuse  en  diacres  et  eu  sous-diacres.  M.  l'ancied 
évèque  de  Quimper  est  allé ,  dans  le  même  temps,  faire  l'or- 
dinalion  à  Bourges.  . 

—  Il  va  se  tenir  succMsivemetit  pluiieurs  astemUto  àt 


(  '59  ) 

charitë;  le  14»  a  la  Madeleine,  où  prêchera  M.  l'abbé  Ctr* 
ron  ;  le  même  jour,  à  Saint^Denîs  du  Saint-Sacrement,  au 
Marais,  où  prêchera. M.  l'abbé  Legris-Duval  ;  le  12,  à  Saint- 
ThomasF-d^Aquin ,  où  prêchera  M.  Tabbé  Bomievie.  La  dé-^ 
tre»e  des  pauvres  et  le  temps  de  pénitence  et  de  privation 
où  nous  somaies  sont  deux  puissans  motifs  pour  exciter  les 
ames  pieuses  à  redoubler  leurs  libéralités* 

CoNSTAfVTiNOPLE.  L'état  des  missions  de  fOrient  se  res-^ 
sent  encore  de  l'abandon  où  elles  ont  été  long-temps.  M.  le 
marquis  de  Rivière  s'occupe  à  les  relever,  et  à  leur  obtenir  du 
gouvernement  les  avantages  dont  elles  jouissoient  sous  l'an- 
'  cien  régime.  Les  lieux  saints  étoient  occupés  depuis  long- 
temps par  les  Grecs  schi^maliques  et  par  les  Arméniens,  qui 
se  réunissoient  aux  pachas  pour  maltraiter  les  religieux  ca- 
tholiques. On  exigeoit  d'eux  des  tributs  exhorbitans  L'am- 
bassadeur vient  d'obtenir  un  fîrman  par  lequel  il  est  ordonné 
an  pacha  de  Damas  de  restituer  à  ces  përes  une  somme  de 
70,000  fr.  qu'il  leur  avoit  prise  au-delà  des  7000  fr.  auxquels 
ils  sont  imposés.  Les  lieux  saints  viennent  d'éprouver  un  tr.em* 
blement  de  terre  qui  a  fait  beaucoup  de  mal  au  saint-sépul* 
chre  et  à  plusieurs  églises;  on  ne  connoît  pas  encore  tous  les 
•  détails.  Quelques  personnes  croient  voir  dans  les  Grecs  une 
tendance  marqiiée  vers  une  réunion  avec  l'Eglise  romaine  j 
mais  la  crainte  qu'ils  ont  des  Turcs  contre-balance  cette  dis- 
position. 

Nouvelles   politiques. 

Paris.  S.  M.  continue  à  entendre  la  messe  daps  ses  apparu 
iemens.  Tous  les  jours,  S.  M.  a  reçu  les  minisires  et  différentes 
personnes  qui  ont  eu  l'honneur  d'être  admises  devant  elle.  I.e 
dimanche  9,  la  réception  a  été  plus  nombreuse.  Ms*^.  le 'duc 
d'Orléans  a  fait  sa  cour  au  Roi. 

—  Le  bulletin  de  M**.  la  duchesse  de  Berry,  du  7  mars, 
ânnonçoit  que  la  fièvre  n'avoit  pas  reparu.  Le  même  jour  la 
Princesse  aormit  sans  interruption  pendant  dix  heures.  Le 
bulletin  du  9  portoit  que  la  rougeole  se  terminoit  convenable- 
ment; que  la  convalescence  commençoit,  et  que  pendant  tout 
le  teinp  da  k  maladie  il  n'avoif  existé  aucun  accident  qui 


«At  donne  de  l'inquié Iode  pour  la  groueue  de  S;  A.'A^  H  n'j 
tara  plut  de  bulwlin. 

—  Il  a  élé  publie  l'avii  suivant,  par  le  secrélnîre  r\e  la 
cbanibre  du  Roi  :  De  tou-L  Icmps  il  a  ete  d'usage  et  d'cli- 
(luette  <|ue  les  personnes  admises  à  lo  cour  s'abslinss^nt  de 
s  y  présenter  lorït^u 'elles  ont  dans  leurs  familles  des  individu* 
atlai{ué«  de  In  rougeole  ou  de  toute  aiirre  maladie  culailce  et 
conlagieuse.  Lm  Roi  ,  quoique  ayant  eu  lui-même  la  rougeole , 
se  prive  par  celle  raison  de  visiter  S.  A.  R.  AI"",  la  duchesse 
de  Berry,  qui  en  est  alleinte  en  ce  moment  ;  motif  qui  em- 
pcclie  fion  auguste  époux  de  rece%oir  comme  de  coutume. 

—  M.  le  comie  de  Nanlouillet ,  premier  écover  de  Ma',  le 
duc  de  Berry,  a  sdre^  k  M.  le  marquis  de  Villeneuve,  pré- 
fet du  Cher,  une  traite  de  looo  fr.  pour  être  appliquée  à  l'é- 
tabiiisement  de  l'hôpital  de  Sancerre. 

—  S.  M.  ,  voulant  donner  A  la  ville  de  Vesoiil  un  (e'moi- 

g'iage  de  m   satisfaction  pour  la  manière  dont  elle  reçut 
oniiituii,  le  21  février  1614  >  )'a  élevée  au  rang  des  Ixnâes 
viUei  du  royaume. 

—  Phiaieiin  ordomtaoces  du  Roi,  dictées  par  le  prâcme 
(l'use  sévère  économie,  établissent  des  réformes  dam  les  dé- 
penses dei  étalï-majors  de  l'année.  En  conseijQence ,  dor^^-   • 
Vant  les  officiers   Supérieurs  énipl(>yés  'dâns'ta  maison   iqilïic 
taire  de  S.  M.  ne  pourront  recevoir  que  le  Iroitement  aiftcl^ 

i  l'emploi  qu'ils  exercent  dans  celle  maison.  Le  Iraitemenf 
déterminé  précédemment  pour  les  gouverneurs  des  dîvinoni 
mililàires  sera  réduit  k  moitié  pour  ceux  qui  n'auront  pas  de 
lettres  de  service.  Lés  militaires  de  tout  grade  qui  occupent  - 
de^  emplois  civils  dans  la  maison  du  Roi  ou  des  Princes,  et 
qui  j  reu  Dissoient  le  traitement  d'aclivîlé  de  leurs  grades,  n'au- 
ront plus  que  lé  traitement  de  non-adivilé.  Il  ne  sen  plut 
placé  de  maréchal-<le-camp  pour  commander  les  déparlemeni 
où  se  trouvent  fixés  les  cnefs-lieux  des  divisions.  L'inden»- 
nilé  accordée  aux  officiers  d'élat-mapr,  et  aux  autres  oitU 
tiers  sans  troupes  né  sera  plus  payée  qiw  conformément  an 
IbHf.  Les  militaires  en  non-activité,  qui  auront  des  einploit 
dans  les  administrations  ou  dans  les  tribunaux,  cesseront,  dès 
ce  moDient,  d'avoir  droit  au  traitement  de  non-activité. 

—  S.  M, ,  pour  proctirer  de  l'occupation  auit  tnalheureiis  4 
p  ordonné ,  daaa  le  Iraîi  de  Boulogne ,  lei  travaux  de  reidas- 


lAtion  d'arbres  et  «le  réparation  de  routes,  potir  lesquels  otl 
«inplojrera  cinq  cents  ouvriers. 

*-  La  lo*.  légion  de  la  garde  nationale  a  fait,  pour  les  pau- 
vres, une  quête  qui  a  prcâuit  i8,3oa  fr.  i5  c.  Cette  somme  a 
été  .remise  au  bureau  de  charité  de  farrondissement. 

«^  M.  de  Lasconrs  est  nommé  préfet  du  Gers ,  en  rempla** 
meni  de  M.  de  Vérigny,  appelé  à  la  préfecture  de  rkidrv« 

—  Des  nouvelles  dp  Sénégal  annoncent  que,  le  26  janvier,' 
le  drapeau  blanc  y  a  été  arboré  ^  et  la  colonie  remise ,  par  les 
autorités  angloises ,  au  gouvernement  du  Roi. 

—  Les  corps  de  Molière  et  de  La  Fontaine  ont  été  retirés 
dn  Musée  dès  Petits- Augustins,  et  portés  au  cimetière  du  père 
la  Chais*».  On  va  y  transféréi:  ésaleraent  les  tombeaux  de 
Descartes ,  de  Mabillon ,  de  Montciucon  et  de  Boileau.  Tous 
les  lambeaux  de  nos  Rois  seront  reportés  à  Saint-Denis.  Cette 
translation  est  déjà  cetminencée. 

-—  Le  sieur  Patris ,  qui  avoit  été  arrêté ,  a  été  mis  en  juge» 
ment  pour  avoir  imprimé  une  brochure  intitulée  :  L'Amnistie 
accordée  pat  Vorâonnance  du  1 3  novembre  1816,  aux  mili» 
taires  qui  ont  suiA  le  Roi  à  Gand.  Invité  k  faire  connottre 
Ta^iteur  de  ce  pamphlet^  il  Ta  refusé.  M.  l'avocat  du  Roi  a 
conclu  contre  lui  à  trob  mois  de  prison ,  loOo  fr.  d'amende, 
et,ilooo  fr.  de -.caution.  Le  jugement  ne  ^ra  prononcé  que 
jeudi, 

— -MM.  l4ichèze-MureletSiri«Ys  de  Marinhac,  qui  avoient 
été  mis  en  jugement. pour  un  écrit  dans  lequel  ils  inculpoient 
des  fonctionnaires  du  Lot  relativement  aux  dernières  élec^ 
lions ,  ont  été  condamnés  à  3o  fr.  d'ameiK^e  et  aux  dépens. 

—  On  va  mettre  en  vente  che«  Migneret  V Histoire  de  Vent' 
pcret/r  Julien  tirée  des  auteurs  païens,,. et  confirmée  par  ses 
propres  i'Crits  ;  par  M.  Jondot. 

•^— Le  contingent  msse  qui  va  quitter  Ta  France  doit,  dit-6n, 
fVmbarquer  à  Dunierque  pour  retourner  en  Russie  par  mer.' 

—  Le  roi  de  Wurtemberg  a  fait ,  le  3  mars,  à  Stnttgard  ^ 
roiiverture  des  £tats  du  royaume*  On  leur  a  soumis  en  même, 
temps  un  projet  de  constitution.  La  liberté  de  conscience  est 
établie  dans  le  rayattine,et  If  s  trois  couununions  chréliçnoea 
jjpiûfMit  d'iHire  é|;alilftde  droits*.  Les  églises  protestantes  et  ca- 


{■4») 

tholifjnes  auront  part  an  Etat8>  ofi  ît'erilreM  iHCcdëàMtJ' 
<\uei  proleïtans,  ainsi  qu'un  évéqoe  et  deux  prêtre*  iMbo^' 

li,(ues. 

—  La  clianibre  des  communes  tl 'Angle le rrp  n  adopte  deo» 
Lillï,  l'un  contre  les  pratiques  sédîlieusps ,  l'autre  tantre  ta 
téducliaii  qu'on  emploieroit  dans  l'armée  ou  dans  la  marine. 
Il  j[  A  eu  d»  mawvcujiens  séditieux  en  plusieurs  villes  et 


CnAUSBE    DES    PX 


[IS. 


he  8  mars,  à  une  lieure  ,  les  niinislres  des  affaires  étran- 
gères el  des  fînantes,  et  les  eoBimissaires  du  Roi ,  ont  présente 
à  la  cliauibre  le  projet  de  loi  des  financer  adople  par  la  cbam- 
bre  des  députas.  M.  le  duc  de  Richelieu  a  porté  la  pai'ote.  Oo 
a  ordonné  l'impression  de  son  discours ,  ainsi  (jne  du  projet  de 
loi.  M.  le  ministre  de  l'intérieur  a  présenté  un  projet  pareil- 
lement adopté  par  la  chamlirc  des  dépotes,  et  relatif  aus  lel- 


très  de  chance.  Sur  ta  proposition  d'uti 
a  décidé  qu'il  seroil  procédé,  séance  1 

1  membre ,  la  chambre 

tion  d'une  commission  de  sept  menibr 

ei  chaînée  de  faire  iio 

rapport  sur  la  loi  des  liaanees   Celle  ci 

Dmmissran  a  été  nom- 

s  suite.  Elle  esl  composée  de  MM.  les  comies  Gamier 
et  Villemanzi,  de  M.  le  duc  de  LéVïs.'ét  dé  KlM.  les  mmle« . 
Dessoles,  Mole,  Pastoret  et  Barbé-Marbois.  La  chambre  a 
«ntendu  un  rapport  fait  sur  quelques  pétitions ,  par  M.  le  vi- 
comte de  Montmorency.  Sur  onze  pétitions ,  — ■.r««t  ^i^  £ — 
tées  par  l'ordre  du  jour. 


^uf  ont  élc  êcar- 


CnAMBRE    DES   DÉPUTÉS. 

Le  7  mars,  après  avoir  entendu  quelques  pétitions,  qui  ont 
été  renvoyées  au  ministère  de  l'inlérieur,  et  avoir  accordé 
des  congés  à  quelques-uns  de  ses  membres,  la  cliiimbrea  pn>- 
'Cédé  à  la  discussion  sur  les  douanes  en  présence  de  M.  de 
Sainl-Cricq,  commissaire  du  Roi.  M.  Beugnol  altaqne  le* 
droits  mis  sur  les  matières  premières.  Cet  impôt  esl,  dit-il , 
une  invention  de  Buonaparle;  il  ruine  les  maniifaclures,  il 
desfècfaf  l'itidiatrie ,  il  prire  de*  miilien  d'ouvriers  de  Icnr 


r  143  ) 

travail.  La  suppression  de  cet  impôt,  en  18149  avoit  ranimé' 
le  commerce  et  les  atteliers;  mais  on  l'a  rétabli  en  i8r6,  et 
la  même  cause  a  produit  les  mêmes  effets.  L'orateur  propose 
qu'on  réduise  au  dfxiëme  les  droits  sur  les  cotons  en  laine  et 
sur  les  substances  qui  servent  à  la  teinture.  M.  de  Sain t- 
Cricq  cKt  que  la  taxe  sur  les  cotons  en  laine  n'est  pas  un  im^' 
p6t  sur  l'industrie,  mais  un  véritable  droit  de  consommation , 
qui  ne  s'élève  pas ,  comme  on  l'a  avancé ,  à  9  et  10  pour  r  00 , 
mais  seulement  k  2  pour  100.  M.  Dupleix  de  Mézjr  regrette' 
qu'on  n'ait  pas  abrogé  ta  prohibition  de  l'entrée  par  terre  pour 
les  denrées  coloniales.  Il  propose ,  pour  l'avantage  de  son  dé- 
partement, d'augmenter  la  taxe  sur  l'entrée  des  toiles  blan-> 
ches  étrangères,  et  de  réduire  celle  sur  les  charbons  de  la 
Belgiaue.  M.  de  Dngode  appuie  l'avis  de  M.  de  Mésy  sur 
l'entrée  des  denrées  coloniales  par  terre i, et  sur  l'importation 
des  toiles  étrangères.  M.  de  Villële  propose  de  modifier  la  loi 
de  Vannée  dernière ,  qui  prescrit  la  recherche  des  tissus  étran- 
gers, et  remarque  que  les  pétitions  et  les  réclamations- aiix-^ 
quelles  cet  article  a  donné  lieu  méritent  un  examen  approfondi, 
M.  Duvergier  de  Haurannc  répond  que  cet  article  est  daitr 
l'intérêt  des  fabricans,  et  que  la  commission  n'a  pas  cru  pra- 
ticable d'adopter  le  mode  proposé  par  M.  de  Villële.  M.  Be- 
noit croit  que  l'on  mêle  trop  a  objets  dans  la  discussion.  11  re- 
garde là  taxe  sur  les  matières  premières  comme  utile  et  comme 
lusté  en  généra^  .et  4^mende  seulement  •  cju'on  la  réduise. 
Af.  Ruynart  de  Briment  s'oppose  à  toute  dimfniilion  sur  les 
cotons.  M.  de  Pujmaurin  reclame,  comme  M.  de  Villèle, 
sur  1»  saisie  des  marchandises  acquises  sur  la  foi  des  traités, 
•t  introduites  par  les  armées  étrangères  ;  cette  confiscation  est 
une  mesure  odieuse.  M.  Beaussier-Mathon  plaide,  au  con- 
traire, pour  le  maintien  de  l'art.  69  de  la  loi  de  l'année  der- 
nière, attendu  qu'il  ne  veut  pas  favoriser  ceux  qui  se  sont  je- 
lés  imprudemment  dans  des  opérations  illicites.  M.  Morgan 
de  Belloy  voudroit  que  l'on  procédât  avec  ordre ,  et  qu'on  sui- 
vit le  tarif  article  par  article.  La  chambre  prononce  la  clô- 
ture de  la  discussion.  L'article  i",  du  tarif  est  adopté.  M.  de 
Mécy  relire  son  amendement  sur  l'élévation  du  tarif  des  toiles. 
Les  articles  2  et  3  sont  aussi  ado^s  après  quelque  discus- 
sion. 

Le  8  mars,  la  séance  a  commencé  assez  tard  à  cause  de 
l'absence  d'un  grand  nombre  de  meoibres.  On  a  continué  la 


'T-'*'-»., 

'  ^;'"'-*^  ..^. 


^*^># 


éiscussion  sur  le«  douanes.  Lk  chaoïtire^o  adopté  i'aif.  4v  4^ 
lève  les  retffrictioiit  mms ^  raniiëe  dernière  «  a  k  prime  d'ex^ 
ix)rtation  des  sucres  raffioés;  celte  ptime  sera  di»  à  ddler  de 
la  loi  actuelle.  L'article  S  détermine  les  ports  et  bureaux  par 
lesquels  se  fera  l'exportation,  hn  arlicles-  suivaos  fanésenteiit 
des  dispo^tions  réglémenliaires.  M.  de  Saint^Crica  coioliat  las- 
amendeipens présentés  la  Teille,  et  elitr'autres  celui  de  M.  der 
Villèle  y  sur  la  saisie  des  tiasâs  étrangers.  U  veut  qu'on  lea 
écarte  fous  ensemble  par  la  question  préalable.  Plusieurs  inemA  . 
hre$  réclament  contre  cette  mfanîëra  de  délibérer.  La  cbani*' 
bre  consultée  preaonoe  que  chaque  article  sera  discuté  k  part. 
Lie  droit  sur  les  cotons  en  laine  est  maintena,  ainsi  «pie  cHuè 
siir  les  charbons  de  terre  de  la  Beljgique.  M.  Augiar  proposa 
d'augmenter  l'impôt  sur  les  fers;  cet  amendement  est  re|ale«' 
M.  le  ministre  des  finances  apporte  un  nrojet  de  loi  pour  man^ 
tpriser  la  perception  de  deux  nouveau xooiitKmes  sur  biscon»** 
tribu tions  de  loi^]  en  attendant  la  confection  dearôièsqttTiMr 
pourra  être  fini  avant  le  i«'.  juillet.  Ce  ]pro}et  sera.eiaminé 
dans  les  bur^ux.  On  reprena  la  disctissioo  sur  les  donatieâr 
ta  proposition  de  SI .  de  Villèle  et  toutes  les  autr^  sont  re  je- 
tées. On  procède  à  Tappel  nominal  sur  l'ensemble  data  lot 
des  douanes*  Sar  144  votaos ,  la  loi  a  réuni  iSgsnfiragetr  Eil# 
est  acceptée^ 

l^t  10  mars,  JM.  Dtifougerais  fait  un  rapjport  sur  le^t^^« 
jet  d!Q  loi  relatif  à  la  perception  de  deux  nouveaux  donnèmea 
SMT  les  contr»bu.tioos  de  toi'7.  il  propose  d'adopter  le  projet* 
Aucup  orateur  ne  demandant  la  parole  contre ,  00  procède  au 
scrutin;  et  sur  i$7  votaos,  il  n'y  a  eu  qu'une  boule  contre  la 
loi;  elle  ^st  adoptée.  On  lit  une  ordonnance  du  Roi,  qui  ao» 
cepte  la  déu^sion  de  M.  de  Chabrol ,  préfet  de  la  Seine ,  de 
la  place  de  memble  de  la  commission  surveillante  de  |a  caisse 
d'aniortissemont  «  <}ui  lui  avoit  été  conférée  par  une  ordoi»* 
Qan<^  du  Ro).,  et  qui  nomme,  pour  le  remplacer,  le  présié 
dent  élti  par  la  chambre  de  commerce  de  Paris.  La  chambré 
arrête,  après  une  courte  discussion,  qu'elle  procédera  aa 
remplacevaent  de  Af.  Pardessus,  député  de  i8i5,  et  membre 
en  cette  qualité  de  la  commission  de  surveillance  de  la  caisse 
d'ax^rtissement.  M.  Piet,  autre  député,  ayant  été  réélu, 
conservera  son  titre.  La  chambre  adopte  un  projet  de  loi 
pour  autoriser  divers  contrats  d'échanges  entre  le  gouverc^- 
ment  et  des  particuliers. 


{Samedi  i5  mars  iSi/.)  (N^.  2yx.) 


Docuinens  sur  tes  rapports  des  différerïs  gouifememens 
avec  le  saint  Siège  ^  et  sur  f  autorité  qu'il  exerce  sur 
les  catholiques. 

On  sait  qu^il  eht  question,  depuis  plusieurs  années, 
en  Angleterre,  d^accorder  aux  catholiques  une  émanci- 
pation entière.  Plusieurs  membres  du  parlement  d'An- 
gleterre se  sont  déclarés  pour  ce  pi*ojet,  qui  ne  pour^ 
roit  qu'être  agréable  à  une  partie  nombreuse  de  la  po- 
pulation des  trois  royaumes^  mais  ils  v  ont  attaché  des 
conditions  qui  n^ont   pas  de  même  réuni  tous  les  suf-7 
frages.  Telle  est  ^origine  d^un  dissentiment  très-^prononcé 
qui  sW  manifesté  parmi  les  catholiques,  et  qui  a  donn^ 
li«a  à  des  écrits  et  à  des  démarches  dont  les  journaux 
ont  retenti.  Les  conditions  projetées  ont  rencontré,  en 
Irlande  surtout,  une  vive  opposition,   et  les  prélats, 
comme  le  peuple  catholique  de  cette  île,  ont  témoigné 
delà  manière  la  plus  éclatante  combien  ils  les  rejetoîent* 
Néanmoins  les  auteurs  du  projet  en  ont  poursuivi  l'exé- 
cution» Parmi  ceux  qui  y  ont  mis  plus  de  chaleur,  ou 
distingue  sir  John  Cox  Hippisley,  baronnet^  membre  de 
la  chambre  des  communes.  Il  a  parlé  plusieurs  fois  au  par* 
lemcnt  sur  ces  matières,  et  comme  un  lui  a  objecté  que 
les  conditions  auxquelles  il  attachait  IVmancipation  ne 
pouvoient  se  concilier  avec  les  droits  de  TEglise  catholique 
et  du  saint  Siège ^  il  a  essayé  de  prouver  le  contraire, 
et  a  écrit  sur  le  continent  pour  s'informer  quels  étoient 
les  rapports  des^  diift^rens  Etais  avec  le  souverain  Pon- 
tife» Le  ministère  anglois  a  secondé  ses  recherches,  et 
les  agens  de  ce  gouvernement  auprès  de»  cours  ont  eu. 
oi'dre  de  fournir  à  sir  John  Hippisley  les  renseignement 
qu*ilsouhailoit.  Ces  renseignemeab  ont  élé  communiqués 
au  parlement;  on  a  nommé  un  comité  pour  les  exa- 
miner) et  ce  comité  en  a  fait  hon  rapport,  Tannée  dcr- 
Tome  XI*  VAmi  de  la  lieligion  et  du  Rot.         K 


(  .46  ) 

nière,  à  la  chambre  des  communes.  Pes\  diaprés  se« 
ordres  que  ce  rapport  vient  d'être  publié  sous  ce  titre: 
Rapport  du  comilé  vhoUi  pour  rendre  copipte  de  la 
nature  et  de  la  substance  des  lois  et  ordonnances  en 
vigueur  dans  les  pays  étrangers  sur  les  réglemens  des^ 
catholiques  en  matières  ecclésiastiques ,  et  sur  leurs  re- 
lations auec  le  siège  de  Rome,  ou  toute  autre  Juridic- 
tion ecclésiastique*  L'ouvrage  forme  un  volume  iii-folto 
de  544  pages,  sur  lesquelles  le  Rapport  lui-même  en  oc- 
cupe 5o.  Il  est  suivi  deh  docùmens  reçus  des  pays  ëlran* 
gers,  et  qui  sont  rangés,  sous  le  titre  S^Appendix ,  en 
XXIII  articles,  suivant  les  diffërens  Etats.  Mais  on  ne 
donne  point  la  lettre  de  sir  John'HippisUy,  ni  le  lexle 
des  questions  dont  il  dcmandoit  la  solution;  omission  qui 
neparolt  pas  être  tout-à -fait  sans  dessein;  car  on  seroit 
tenté  de  croire  par  la  nature  des  réponses,que  sir  John  sou« 
baitoit  qu'elles  n'envisageassent  qu'une  face  des  objets, 
et  qu'elles  fissent  pencher  la  balance  d'un  certain  côlél 
Le  Rapport  traite  particulièrement  de  deux  points , 
de  la  nomination  des  évêques,  et  du  placet  royal  pour 
les  rescrits  pontificaux.  Il  y  joint  aussi  i'examen'  de 
quelques  autres  articles  de  discipline.  Il  tend  à  faire 
ci*oii*e^  non -seulement  que  dans  beaucoup  d'Etats  ca- 
tholiques les  souverains  nommoient  aux  évêchés,  ce 
qui  n'étoit  pas  difficile  à  prouver,  mais  que  de  plus  ils 
le  faiitoient  par  un  droit  mbérent  à  leur  couronne;  ce 
qui  est  une  prétention  démentie  par  tous  les  monumens 
de  l'histoire  ^ecclésiastique,  par  les  principes  sur  la  ju- 
ridiction, et  par  la  discipline  ancienne  et  moderne.  On 
cite  à  la  vérité  en  faveur  de  cette  prétention  quelques  jn- 
risconsultes ;  mais  sM  ne  faut  que  deux  ou  trois  cano- 
nistes  pour  infirmer  Tautorilé  de  la  tradition  et  conli^- 
balancer  une  pratique  constante,  il  n*y  a  plus  de  prin- 
cipes sûrs,  de  règles  fixes,  de  discipUne  qui  puisse 
subsister.  L'Eglise  ne  forme  point  ses  décisions,  et  ne  fonde 
point  ses  usages  sur  les  opinions  mobiles  de  particuliers 
isolés,  mais  sur  des  principes  généralement  reconnus,' 
•ur  la  tradition,  sui*  l'easeignemont  des  pères  et  des  doc- 


(  «47  ) 

Ivors,  sur  les  d^rets  des  conciles,  sar  les  actes  du  saint 
Siège  et  du  GoqM  ëpiscopaL  Elle  ue  prend  potot  ses  lois 
dans  Rechbergçi*  ou  Idans  Pithou,  et  ne  le§i*egardo  que 
comme  des  auteurs  sana  conséquence,  qui  ne  mërilent 
plus  de  servir  de  guides  dés  qu  ils  s'ëcartent  du  torrent 
oea  lhëologiens,et  qu^ik  cèdent  i  des  préventions  de  secte 
on  de  pays* 

L'aiiicle  de  la  France,  qui  forme  le  nK  VIII  de 
Vjéppendix,  mérite  que  nous  présentions  quelques  ob- 
fervations  sur  les  pièces  dont  se  compose  cette  partie 
de  r^ippemUx.  Elle  comprend  cinquante  pages,  sur 
lesquelles  Tei^trai^  de  Pithou  en  contient  treixe,  et  cet 
•rtîcle  est  intitulé  dans  VAppendix  :  Précis  des  réglée 
far  léêqièeUeê  fa  France  eH  gouvernée  dans  eee  rap^ 
porte  avec  le  êcdnl  Siège,  ainsi  que  de  la  éUed/dine  de 
t église  gallicane ,  surtout  pour  ce  qui  regarde  les  évé-^ 
ques.  il  faut  assurément  être  bien  étranger  h  ce  qui  se 

fsstic  parmi  nous  pour  croire  trouver  dans  le  livre  de 
ithon  les  règles  de  discipline  que  suivoit  Téglise  galli* 
cane.  Ce  livre,  relégué  dans  la  poussière  avec  tant  d'au* 
très,  n'a  jamais  été  regardé  que  comme  Topinion  d'un 
particulier  sans  crédit ,  et  les  Commentaires  de  Dupuy  et 
de  Durand  deMnillanne  n'y  onX  ajouté  aucune  autorité. 
Les  rédacteurs  du  Rapport  disent  que  cet  ouvrage  a  ob^ 
tenu  la  sanction  royale;  qu'il  étoit  consigné  dans  les 
registres  du  parlement  de  Paris ,  et  qu'il  a  reçu  /'op- 
probaiion  spéciale  du  collège  de  la  Sorbonne.  On  voit 
tnen  que  ces  étrangers  ne  connoissent  point  nos  usages,  ils 
ont  pris  pour  la  sanction  royale  le  privilège  qui  se  trouve 
è  la  6n  de  l'ouvrage,  et  qui  n'a  jamais  été  regardé  comme 
une  approbation  ou  une  sanction ,  mais  comme  une  sim- 
ple formalité  de  librairie.  L'insertion  aux  registres  du 
Krlement  n'avoit  point  lieu  pour  les  livres,  et  quant  à 
pprobation  de  la  Sorbonne,  qui  n'a  jamais  pris  le 
nom  de  collège,  il  seroit  impossible  d'en  fournir  la 
preuve;  la  Sorbonne  étoit  bien  éloignée  d'entendre  les 
îilsertés  gallicanes  comme  Pithou  :  j'ai  vu  d'anciennes 
éditions  de  cet  auteur  :  elles  ne  portent  pas  même  l'ap- 

K  2 


(  .48  ) 

probalion  d\iii  seul  docteur;  ci  fi  quelques-uns  onf*^ 
dans  la  suite ,  adopté  ses  seiitîmensy  le  corps  les  a  tou- 
jours rejet/s.  Si  les  éditeur^  du  liappori  veulent  savoir 
ce  qu'on  pense  eu  France  du  livre  de  Pilhou,  ils  peu* 
vent  consulter  Farrèt  du  conseil  d'Etat ,  du  :40  décembre 
i638y  qui  supprime  l'édition  donnée  celte  année  par 
MM.  Dupuy,  el  qui  en  défend  la  vente  et  la  distribur 
lion;  ils  peuvent  consulter  aussi  la  condamnation  por- 
tée sur  ce  même  livre,  le  9  lévrier  1639,  par  dix*neaf 
archevêques  ou  évèques  de  France.  Cette  censure  se 
trouve  au  tome  III  de  la  Collection  des  procès-'i^etbau^ 
du  clergé.  Ou  y  voit  que  ces  évê()ues  s'assemblèrent  au 
sujet  de  la  publication  du  Traité  des  lois  et  libertéè  d^ 
r église  gallicane  ,  et  des  Preuves  des  libertés  de  Véglisê^ 
gallicane ^  qui  venoient  de  paroîlre,  en  3  ?ol.  in-folio, 
«ans  nom   d*auteur  et  sans  permission.  Les  prélats  sii 
plaignent  qu'à  quelques  bonnes  choses  l'auteur  en  eut 
niêlé  beaucoup  de  mauvaises ,  et  eut  associé  aux  droit» 
légitimes  du  Boi  et  des  églises  ce  que  Ton  pourroit  ap- 
peler, disent -ils,  plutôt  des  servitudes  fausses  et  hé'* 
rètiques  y  que  des  libertés.   Ils  condamnent   unanime- 
ment ces  deux  volumes  sous  les  qualifications  les  plus 
fortes.  La  censure  est  en  lalin  et  en   françois,  et  est 
signée  du  cardinal  de  In   Rochefoucauld  ,  de  dix-huit 
ëvèques  et  des  deux  agens  du  clergé.  L'ouvrage  ayani 
reparu,   en  16Ô1  ,  avec  des  additions,  rassemblée  du 
clergé,  tenue  cette  année  là,  Je  signala  comme  in/'u^ 
rieux  à  la  liberté  de  l'Eglise,  et  arrêta  de  se  plain- 
dre du  débit  d'un  livre  dont  tout  le  monde  connoissoU 
le  venin  et  les  dangereuses  maximes,  M.  de  Bosquet, 
évêque  de  Lodèvc,  fut  invité  à  le  réfuter,  et  les  assem- 
blée de  i655  et  j665  le  pressèrent  de  publier  celte  ré- 
futation, qui  cependant  est  l'cstée  manuscrite,  et  qui  se 
conservoit  dans  la  bibliothèque  de  M.  Colbert,  évêque  de 
Montpellier.  Voilà  ce  que  Tautorité  séculière,  comme  lei 
clergé,  pensoient  de  ce  qu'on  nous  donne  pour /a  règles 
de  l'égluse  gallicane.  On  sait  d'ailleurs  que  Pithou  avoit 
été  calviniste  y  et  on  l'a  accusé,  non  sans  raisoi^^  d'afoiv 


(  '40  ) 

éonserré  quelque  choi^c  dti  vieil  homme,  et  d'avoir 
mori'rë  dans  son  livre  des  restes  des  prëvehlions  contre 
i'Eglîse,  qu'il  avoit  puisées  dans  sa  preniiëi^  Mucalion. 
La  pièce  qui  suit  dans  Vj4ppendix  est  uri  réquisitoire 
de  M.  Séguier,  et  un  arrêt  du  pnrlement  de  Paris ^  du 
^6  février  1768,  à  l'occasion  du  bref  de  Clément  Xllf, 
contre  les  édits  du  duc  de  Parme,  La  cour  de  Franco 
,  étoit  alors  doublement  mécontente  du  Pape,  dTabord 
parce  qu^il  i)voit  refusé  de  souscrire  aux  rhesùres  prises 
contre  les  Jésuites-,  et  ensuite  parce  qu'il  avoit  agi  contre 
les  édits  d'un  prince  de  la  maison  de  Bourlion.  Le  par- 
lement profita  de  cette  disposition  pour  rendre  son  ar- 
rêt ;  mais  est-il  juste  de  regarder  comme  une  autorité 
propre  à  diriger  dans  tous  les  temps,  une  mesure  prise 
dans  un  temps  de  brouillerie  et  de  querelle?  Dés  aihis 
qui  ont  eu  un  procès  regardent- ils  comme  obligatoire  et 
incontestable  ce  qui  leur  est  échappé  lors  de  leurs  divi« 
sîons?  C'est  ainsi  apparemment  qu'en  jugea  Louis  XV, 
qui,  par  des  lettres -patent  es,  du  18  janvier  1772,  sus* 
pendit  Texécution  de  l'arrêt  du  parlement ,  et  donna 
ordre  que  tout  restât  sur  le  même  pied  qu'auparavant. 
]|  est  vrai  qu'on  cite  une  déclaration  de  mars  1772,  qiii' 
porte  qu^aucun  rescrit  de  Home  ne  pourra  être  publié 
dans  le  royaume  sans»  être  revêtu  de  lettres* patentes;' 
mais  la  déclaration  ne  va  pas,  à  beaucoup  près,  aussi 
l6in  que  l'arrêt,  et  ne  fait  aucunes  défenses  aux  arche- 
vêques et  évêques. 

Les  pièces  qui  suivent,  sont  :  la  déclaration  du  clergé, 
de  1682,  et  l'édit  rendu  par  Louis  XIV  en  conséquence; 
ces  deux  pièces  n'ont  aucun  trait  à  ce  qui  fait  l'objet 
précis  du  Rapport.  Les  articles  de  la  pragmatique  sanc- 
tion ,  dressés  à  Bourges  en  i438,  qui  excitèrent  tant  de 
rëclamalions,  et  qui,  dit  M.  de  Marca,  laissèrent  la 
France  dans  le  même  état  de  confiuioriy  ont  été  abolis 
depuis  long-temps  par  le  concours  des  deux  aufonlér. 
On  cite  ensuite  un  extrait  de  V Histoire  ecclésiastique  de 
Fieury, ou  plut&t  deson  continuatein*,  Fabre;  cet  exlrait,^ 
qui  te  trouve  au  livnK^XXlll ,  section  cxxixj  est  étraogei; 

V 


(  i5o  ) 

aux  pointa  examinas  dan^  XeBapport  du  comilë,  et  on 
ne  voit  pas  à  quel  de^ciii  il  a  été  placé  ici.  Je  ne  dé- 
couvre pas  non. plus  pourquoi  on  a  inséré,  après  le 
Concordat  de  Léon  X,  des  passages  d'un  ou  deux  his- 
toriens qui  ont  parlé,  soit  de  ceG>ncordat,  soit  des  dif- 
férends sous  Louis  XtV.  Ce  n'est  pas,  encore  une  fois, 
sur  ces  témoignages  isolés  de  quelques  anonymes  qu'on 
devoit  chercher  à  se  Former  uue  idée  du  régime  de  Té-*, 
glise  de  France;  c'étoil  dans  des  actes  authentiques^ 
dans  des  usages  conslans  ei  reconnus ^  dans  les  délibé- 
rations du  clergé,  dans  une  suite  de  déclarations  royales» 
£n  suivant  Tordre  des  documeus  que  renferme  Vjlp- 
pendix  y  tlous  trouvons  des  renseignemens  donnés  à  sir 
John  Hippisley,  à  Rome,  en  179^,  sur  les  rapports  de 
la  France  avec  le  saint  Siège.  Le  baronnet  ne  dit  point 
de  qui  il  tenoil  ces  renseignemens,  si  c'étoit  d'un  sim- 
ple particulier  ou  d'une  personne  en  autorité.  Toute- 
fois ces  renseignemens  vont  en  général  plus  au  fuit  que 
la  plupart  de  ceux  qui  piécèdent.  On  y  reconuoit  du 
moins  Tautorité  spirituelle  du  souverain  Pontife,  la  né- 
cessité que  les  évèques  tiennent  leur  mission  de  lui  et  lui 
•oient  subordonnés,  l'obligation  de  recourir  à  lui  pour. les- 
causes  majeures,  pour  Ies\Iispenses,  pour  la  confirma- 
tion des  évoques,  pour  IVrectiun  des  nouveaux  sièges. On 
y  déclare  que  l'usage  universel  du  royaume  étoit  que 
l'enregistrement  des  cours  du  parlement  n'étoil  point 
nécessaire  pour  ce  qui  avoit  rapport  aux  resorits  qui. 
regardoient  le  for  intérieur,  ni  aux  décisions  concer- 
nant la  foi;  i\\3i^ ainsi  tout  le  monde  auoit  regardé  comme 
extravagante  l'idée  des  membres  de  rassemblée  cons^ 
tituante,  qui  prétendirent  que- les  brefs  du  Pape  contré 
les  évéques  ou  prêtres  intrus  oujureura  étaient  nuls , 
parce  qu^ils  n  avaient  pas  Vattache  de  l'assemblée*  Cet 
idées  sont  du  moins  raisonnables^  et  contraires  à  la  plu- 
part desdocumens  dont  nous  aurons  à  parler,  ainsi  qu^aux. 
conséquences  qu'un  voudroit  en  tirer.  On  retrouve  en- 
coA*e  ce  langage  dans  un  arrêt  du  conseil ,  du  ai  mai. 
1766^  reudu  à  l'occasion  des  procédés. du  parlement  de 


(,5.  ) 

Pai'is  sur  les  actes  de  rasctembiëe  da  clergé  de  1765.  Cet 
arrêt  est  rédige  areo  hsaucoup  de  mesure,  et  reeonnolt 
rautm*ite  de  l'Eglise  en  plusieurs  points  importans. 

Après  cela,  que  t'assemblëe  constituante  ait  décrète. 
Je  9  juin  1791 9  qu'aucun  rescrit  de  Rome  ne  pour* 
roit  être  publié  ni  exécuté  sans  avoir  été  approuvé 
par  le  corps  législaJ^iF,  c'est  ce  qui  est  assez  indiffé-. 
rent  k  raSâire,  surtout  après  ce  qui  a  été  dit  plus 
liaut  de  l'assemblée  constituante.  De  même  on  a  joint , 
je  ne  sais  pourquoi,  au  Concordat  de  1801,  quelques- 
uns  des  articles  organiques,  quoique  Ton  paroisse  con- 
venir que  ces  mesures  d'un  gouvernement  révolution* 
naire,  ne  peuvent  servir  d'exemple,  et  quoique  le  Pape 
actuel  ait  toujours  réclamé  contre  ces  articles.  EnBn, 
Vjippendix  est  terminé  par  un  décret  de  l'usurpateur^ 
du  25  février  1810,  qui  annonce  que  l'édit  de  1682  ,x 
sur  les  quatre  articles,  fera  loi  dans  tout  l'empire;  et 
par  les  articles  que  l'on  dit  avoir  été  signés  à  Fontai- 
nebleau, le  35  janvier  i8i3,  entre  le  Pape  et  le  m^me 
Buouaparlo.  Bien  detout  cela  ne  peu têlre regardé  comme 
une  autorité;  ut  cette  affectation  même  de  réunir  tant 
de  prèctis  inutilea  ou  suspectes  semble  prouver  qu'on 
vouloil  en  imposer  par  le  nomt)re,  et  que  Ton  roanquoit 
des  documens  plus  sûrs,  pu  du  moins  qu'on  ne  vouloit 
pas  les  publier. 

Tels  sont  en  substance  les  vingt  articles  qui  compo* 
-sent  la  partie  de  Vj4ppendix  relative  à  la  France.  On 
ne  peut  se  dissimuler  qu'il  y  en  a  plus  de  la  moitié  qui 
ne  vont  point  à  la  question,  et  d'autres  qui  la  décident 
fort  légèrement.  Si  le  comité  anglois  vouloit  prendre  une 
idée  de  nos  libertés,  il  devoil  recourir  à  des  sources 
plus  impartiales  et  i  des  autorités  plus  imposantes,  tl^ous 
avons  déjà  indiqué  quelques-unes  de  ces  sources.  Com* 
ment  ne  cite- 1- on  n'en  de  Bossuel,  rien  de  Fleury, 
les  deux  hommes  qui  ont  dû  le  mieux  connoitre  les 
rapports  de  notre  église  avec  le  saint  Siège,  et  qu'où 
n*aocusei*a  pas  d'en  avoir  exagéré  les  prérogatives.  Bos- 
sue!, dans  ses  ouvrages^  s'est  bien  gardé  de  cont<i^sler 


(.50 

au  Pape  les  droits,  dont  il  <»t  en  Possession,  Mir  la  no>. 
thinalioii  anzéTéch^s.  Il  n'a  dit  nulle  pari  que  les  princes 
il  o  m  massent  aux  sièges  par  le  droit  de  leur  couronne, 
que  tous  les  rescrits  et  huttes  du  saint  Si^ge  dussent  élre 
soumis  à  l'vxatnen  de  l'auloritë  séculière,  etc.  Ce  grand 
homme  avoit  trop  de  menure  et  de  lumière»  pour  don» 
lier  dans  de  pareilles  id^t».  Fleury  n'y  eût  pas  été  mOÎM 
oppose.  Ce  célèbre  hintorien  s'est  même  explique  nêU 
tement  sur  ce  sujet.  Sir  John  Hippisley  ne  connoit  pas 
sans  dooie  lea  Nouveaux  Opuscule»  de  Fîeuiy;  in-is, 
Paris,  1807.  On  n*a  pas  juge  h.  propos  de  lui  envoyer 
ce  volume,  où  il  eût  trouvé  la  cundamnation  des  prin- 
cipes qu'il  veut  faire  prévaloir;  on  éloit  probablement 
prévenu  que  ce  n'éloif  pas  de  tels  documens  qu'il  sou- 
îiailoil.  Dans  le  Discours  siir  Us  libertés  de  l'égiise gaU. 
iicaiie,  qui  tait  partie  de  ces  Opuscules,  et  qui  est  im- 
piimé  conformément  à  un  manusrril  de  l'auteur,  Fleory 
détermine  en  quoi  consittentnos libertés,  et  lesréduita 
treize  points,  dont  aucun  n'a  rapport  au  but  des  reche):- 
cliet  flu  baronnet  anglois.  Il  s'y  élève,  avec  mOdéralîOQ, 
nais  avec  foixe,  contre  les  entreprises  de  l'auiorilé  se- 
ciiiière,  et  nous  cruyons  qu'on  nous  saura  gté,  pour 
contre- balancer  le  lémoigi^uge  de  Piihou  et  dit  (<es  coto- 
mentateurs,  de  rapporter  quelques  passages  de  Fleory, 
qui  a  toujours  été  compté  comme  un  des  défenseuiii 
les  plus  accrt''dilés  de  nus  libertés,  et  dunt  la  réputa- 
tion et  l'autorité  sont  en  France  si  fort  au-dessus  de 
celles'de  Pithuu.  Reury  reconnoît  que,  pour  sotUe^ 
TUr  t'indépenddnce  des  souverains,  on  a  donné  en  di^ 
vers  excès,  comme  de  prétetidre  outils  ne  pouvaient  elrë. 
exconmtuniés ,  ni  eux  ni  leurs  obiers,  et  il  appelle  les 
raisons  sur  tt^Uflles  ce  sentiment  est  appuyé  des /ira-  ' 
textes  (page  |5),  Ce  qu'il  dit,  page  79,  a'iippljque  très- 
biun  a  Pitbou  et  aux  jurisconsultes  qui  ont  hérîlé  de 
son  esprit  :'<(  Les  François,  les  gcnt-  du  Hoi,  ceuK-U 
même  qui  ont  fuit  sonner  le  plus  haut  eu  nom  de  liber- 
tés, y  ont  donné  de  rudes  alleintet  en  poussant  les  droits 
li,  jusqu'à  l'ewisî  en  quoi  l'iDJuslice  de  Dumoulin 


(  ï55  ) 

fit  insap{>or(abIe.  Quand  il  s'agit  de  censçi^er  le  Pape, 
îf  ne  parle  que  des  anciens  canons;  quand  it  est  ques- 
tion des  droits  du  Boi ,  aucun  usage  n*est  nouveau  ni 
abusif;  et  lui,  et  tous  les  jurisconsultes  qui  ont  suivi  sea 
inaxîmes,  inclinoient  à  celles  des  hérétiques  modernes, 
et  auroient  volontiers  soumis  la  puissance  même  spiri- 
tuelle â  la  temporelle  du  Prince La  nomination  du 

Boi  (aux  évêchés)  n'a  d*aulre  Fondement  légitime  que 
la  concession  du  Pape,  autorisée  du  consentement  ta- 
che de  toute  FEgiise».  Plus  loin,  il  dit  (pag.  89),  que 
«  la  grande  servitude  de  Téglise  gallicane,  c'ebt  letendue 
excessive  de  la  juridiction  séculière  ».  Et  (page  97)  : 
4(  Qu'on  pourroit  faire  un  traité  des  servitudes  de  Fé- 
glise  gallicane,  comme  on  en  a  fait  d^  libertés,  et  qu'on 
île  manqueroit  pas  de  preuves  )>• 

A  la  suke  du  Oiêcotirs  sur  les  libertés  de  r église 
gallicane,  on  trouve,  dans  les  Nouveaux  Opuscules  de- 
Heury,  deux  pièces  également  tirées  de  ses  manuscrits,, 
et  écrites  tout  entières  de  sa  main.  La  première  a  pour 
titre  :  Libertés  de  V église  gallicane.  Elle  commence 
ainsi  :  «  Prenant  les  njemes  titres  sous  lesquelles  on  a 
i^angé  les  preuves  des  iihcrlés  du  Tégliso  gallicane,  on. 
fiourroit  rapporter  des  pièces,  pour  le  moins  aussi  for- 
tes, qui  prouveroient  les  propositions  contradictoires  de 
celles  que  Ton  prétend  avoir  prouvées...  On  feroit  voir 
qu'en  ces  matière^,  il  est  inutile  d^alléguer  des  faits  par* 
fjculiers  et  des  exemples  de  poss^ession ,  puisqu'il  y  a 
toujours  eu  des  hommes,  en  toutes  co'ndilions,  qui  ont 
abusé  de  leur  force  pour  diminuer  la  puissance  légitime . 
des  autres  11  faut  donc  raisonner  sur  quelque  principe 
plus  solide  que  l'usage  ou  les  prétentions  des  parties  qui 
cbntestçnt  (page  108)  ».  Cette  réflexion  s'appliq\ie  assez 
bien,  ce  semble,  aux  recherches  de  sir  John  Hippis- 
léy,  et  à  l'avantage  qu'il  prétend  tirer  de  quelques  faits 
isolés  et  de  quelques  témoignages  individuels*  v  Ceux 
qui  y  parce  que  le  Pape  n'est  pas  leur  seigneur  tempo- 
rel ,  croient  qu'ils  n'Amt  point  de  me'^ure  à  garder  en 
parlant  de  ses  droits,  donnent  lieu  de  soupçonner  que 


(  '54) 

leur  respocl  pour  le  Koi  ne  vient  que  d*une  (laitene  îri- 
tëressëe  ou  d*uiie  crainte  servile  (page  112)....  Si  l'on 
examine  sur  ces  maximes  les  auteurs  de  palais,  et  par- 
ticulièrement Dumoulin,  on  y  verra  beaucoup  de  pas- 
sion et  d'injustice,  peu  de  sincérité  et  d^ëquitë,  moins 
encore  de  charilë  et  d'humilitë  (page  1 13)  ».  Il  est  donc 
clair  que  Fleury,  maigre  son  zèle  pour  les  libertés,  ne 
faisoit  pas  beaucoup  de  cas  de  ces  jurisconsultes  si  in~ 
dulgens  pour  les  droits  du  Roi,  si  rigides  contre  ceux 
du  Pape  ;  ce  sont  ses  expressions. 

Le  second  écrit  de  la  main'de  Fleury,  que  Ton  trouve 
encore  dans  les  Nouveaux  Opuscules ,  est  intitulé  :  Au^' 
iorité  du  prince  sur  la  religion;  et  quelque  court  qu'il 
suit ,  il  va  Fort  bien  au  sujet  que  nous  traitons.  «Oq  pré- 
tend ,  dit  Fleury,  prendre  droit  par  les  faits,  qui  ne  sont 
la  plupart  que  des  entreprises.  Le  droit  se  prouve  par  les 
lois,  non  par  celles  des  princes,  qui,  en  cette  matière^ 
-n'ont  pu  se  donner  de  droit  à  eux-mêmes,  mais  par  la 
loi  de  Dieu  interprétée  par  les  Pères  et  par  les  conciles. 
Les  hommes  ne  règlent  point  la  religion,  mais  la  dé- 
clarent telle  qu'ils  l'ont  reçue  de  Dieu.  Il  faut  revenir 
à  la  source  de  tous  les  pouvoirs  spirituels,  qui  est  la 
volonté  de  Jésus-Christ,  qui  a  envoyé  ses  apôtres  avec 
pouvoir  de  prêcher,  d'administrer  les  sacremens,  déju- 
ger, de  remettre  ou  retenir  les  péchés,  de  retrancher 
de  l'Eglise,  d'établir  à  leur  place  des  évêques  avec  les 
mêmes  pouvoirs,  e|  do  perpétuer  l'Eglise  jusqu'à  la  tin  des 
siècles.  Que  l'on  allègue  des  faits,  et  que  Ton  raisonne 
tant  qu'on  voudra ,  il  faut  que  l'Eglise  ai\  toujours  ces 
pouvoirs  indépendamment  d'aucune  puissance  tempo- 
relle, et  il  est  impossible  qu'aucun  prince  ait  aucun  de 
ces  pouvoirs  en  tant  que  prince,  puisqu'ils  sont  d'un 
ordre  surnaturel ..  Pour  voir  la  vraie  puissance  de  l'E- 
glise, il  faut  voir  celle  qu'elle  exerçoit  sous  les  empe- 
reurs paiVns;  car  il  ne  lui  manquoit  rien,  et  elle  n'a 
jamais  été  plus  parfaite.  Elle  prêçhoil ,  elle  adminîs- 
tix>it  les  sacremens,  imposoit  des  pénitences  même  pu* 
bliques,  excommunioit,  ordonnoit  des  évêques  et  d'au- 


(  '55  ) 

Ires  ministres  sacres,  tenoit  des  conciles.  Les  princes , 
de.veniis  chrétiens,  ne  sont  devenus  ni  évoques  ni  prê- 
tres, et  n^ont  acquis  aucun  pouvoir  spirituel  au-delà 
des  simples  laïques.  Doue  tout  ce  qu'ils  semblent  avoir 
fait  eu  matière  spirituelle  doit  être  expliqué  d'une  sim- 
ple protection  extérieure;  ou  il  faut  reconnoitre  que 
c'&vt  une  usurpation.  Un  des  articles  où  Ton  abuse  lo 
plus  des  faits  est  réicclion  des  évè({ues.  On  prétend  prou- 
Yer,  par  plusieui^s  exemples,  que  nos  Rois  de  la  pre- 
mière race  faisoient  les  éveques  comme  il  leur  plai.soil  ; 
et  ou  ne  considère  pas  que,  dans  plusieurs  conciles  \o* 
nus  par  leur  permission,  il  est  ordonné  que  les  évè« 
que»  seront  élus,  suivant  les  canons,  par  le  métropolitain 
et  les  évoques  de  la  province,  du  consentement  du  clergé 
et  du  peuple,  sans  que  Ton  abuse  de  \st  puissance  de» 
rois  pour  troubler  cette  discipline.  Ne  doit-on  pas  ju« 
ger  du  droit  par  ces  conciles,  plutôt  que  par  les  faits 
contraires?  N'est>il  pas  plus  vraisemblable  que  ces  rois, 
encore  demi -barbares,  et  ceux  qui  abusoient  dct  leur 
autorité,  agissoient  souvent  contre  les  règles  qu'ils  re* 
connoissoient  eux-mèmeb?  Car  enfin,  qui  avoit  donné 
à  ces  rois  le  pouvoir  de  choisir  des  év^qites?  Etoit-ce 
rpglise?  Qu'on  en  montre  la  concession.  Etoit-ce  un 
droit  attaché  à  la  souveraineté?  Mais  ils  n'étoient  pas 
plus  souverains  que  les  empereurs  romains  qui  avoient 
commandé  avant  eux  dans  les  Gaules.  Or,  ni  les  em« 
pereurs  ,  ni  leurs  officiers  ne  se  méloient  de  l'élec- 
tion des  évéques,  si  ce  n*est  de  quelque  gtand  siège, 
comme  Rome  et  les  églises  patriarcales,  ou«  les  villes 
de  leur  résidence,  comme  Constantinople,  Milan,  Ra- 
vennes.  On  n'a  point  vu,  sous  les  Romains,  le  prince 
ou  le  magistrat  intervenir  à  l'élection  d*un  évêque  d'une 
église  de  Gaule  ou  d'Espagne*  Mais  les  rois  barbares 
ne  commandant  qu'à  une  province  ou  quelque  partie 
d^aoe  province  romaine,  s'intérefsoient  k  chaque  élection 
d'évique,  et  il  étoit  raisonnable  d'avoir  leur  consente- 
ment, comme  des  premiers  du  peuple.  Voilà  tout  leur 
droit ^  le  teste  n*est  qu^usurpation  »•  (Pages  iki«ii8). 


>  (i5B)- 

On  foi l  dbno  qne  le  Mvant  abbé  Fleury,  ^roil  loin 
de  partager  I«s  ideea  de  PUhuu  el  des  autres  caaonialei 
cita  dans  le  Rapport;  W  n^entendoit  pas  nos  liberté 
oomroe  eux»  et  cependant  il  n*a  pas  i\é  taxe  d'awir  flatté 
la  cour  de  Borne,  ni  exagërë  set  ditiits;;  il  n-'éloit  paa 
moins  bon.  François  que  lesjui^scoiisiilles  dont  il  blâni0 
les  excèë,  et  surtout  il  n'ëloit  pas  moin»  judicieux ,  et. 
moins  éclaii'i^,.  On  voit  euooçe  qv'on  poorroit*  faire  un; 
recueil  de  pièces  qui'  prou veroieni tout  le  oeulrairo  de  ce' 
qu*on  a  voulu  établir  dans  le/brpjsor/;  On  netnanqoeraitf 
pour  cela  ni  dfactes  authentiquai* ,  ni  de  faîis  avër^,  iifî* 
de  passages  des  écrits  des  thëologioua  les  pluaestins^iveli 
toute  rhistoire  ecclésiastique,  tous  les  monuihens'dc  la^ 
tradition^  les  conciles,  les  pères.,  lea  docteum.,  Texer** 
cice  de  Tatitorité  pontificale ,  la  conduite   des   été-** 
ques,  soit  en  corps,  lioit  pris  séparément,  Tassent imenli 
des  souverains  pendant  plusieurs  siècles,   donneroient* 
une   suite  de   documens   d'un   font  aulie   poids   que 
ceux  de  Yjippendix.  Sir  John  Hippisley   a   enrployé 
quatre,  a^s-  à  recueillir  des  pièc-es  pour  appuyer  son 
plan;,  ili  n7y  a^  pas  de  doute   qu'avec  les  mêmes  se- 
cours,-les  catholiques  «tnglois  sYmi  seioiont  pi'icnré  en 
bien    pius>graud    nombre,  et   d'où  on  «ri^duiroit   des* 
conséquences  opposées.  On  ne  s'aperçoit  que  trop  que 
Tesprit  qui  a  dicté  le  Rappoi-t  ot  le  choix  même  des' 
pièces, sont  conformeft  aux  principes  et  aux  usages  des- 
anglicans^  On  croit  chez  eux  que  rEgiise  est  sounoise  à ^ 
rjBtat,  et  que  c'est  aux  magisUals  ù  régler  les  cérémo- 
nies et  même  les  dogmes  de  la  religion.  L*babiuidede 
voir  les  chose»  ainsi  leur  fait  trunsporlei*  ce  système  jus- 
que dans  l'Eglise  catholique,  qui  le  repoiis^e  dHs  toutes 
ses  forces;  ils  modifient ,  d'happés  cette  idée),  nos  prin^ 
cîpesles  plus  rigoureux,. et  rinfluence  desopirifons  do^ 
xnmantes  parmi  eux  leur  persuade  qu'il  n*ea<  peut  être 
autrement  chez  nous.  Il  est  évident,  pour  quiconque 
se  pénétrera  de  l'esprit  du  Rapport,  qu'il  tend  à  intro- 
duire parmi  les  catholiques  la  suprématie  angKcaoe^  et 
i.Iifrer.Cfiglise  à  rautorilé  séculière.  Si  les  documens 


(  »5n 

rapporfëd  dans  XAmnàix  ëloient  exacts  «  il  ny  aiiroit 
un  tond  aucane  dtwrance  entre  la  discipline  de  TEgltse 
Galliolii|iie  et  celle  dé  Fëgliae  d^Angtelerre;  et  les  souYe- 
raii»  n'earoient  pas  noiiis  d*autorité  sor  le  spiritoet 
m^ine^  qu'Henri  VlU  et  ses  successeurs  en  ont  prâ  duuf 
la  Grande-Bretagne. 

WOUT1CLLF8   E<X:r.F.SlASTIQUE5. 

Paris.  Le  réuUissemeBt  de  M***,  la  duchesse  de  Berry  est 
ù  événement  auquel  lente  la  France  doit  prendre  part.  Plul 
BOUS  avions  été  alarmés  de  sa  maladie  y  plus  nous  devons  être- 
sensibles  au  bieiifait  de  la  Providence  qui  lui  a  rendu  une 
santé  si  précieuse.  M*',  le  duc  de  Berry,  qui  lui  a  donné  les 
soins  lès  plus  touchans ,  et  qui  a  voulu  rendre  grâces  &  Dien 
de  sa  convalescence ,  a  ordonné  qu'une  somme  de  6000  francs 
fut  destinée  au  soulagement  des  femmes  enceintes  les  jjrfus  in- 
digenles.  Cette  somme  a  été  ertvoyée  à  MM.  les  vicaires^-gér 
nerauK  de  Paris,  pour  qu'ils  en  confiassent  la  distribution  à 
MM.  les  curés. 

«—  Le  12  mars,  Madame  a  assisté  au  sermon  prononcé,  à 
Saînt-Tboma$-d*Aquîn ,  par  M.  i*abbé  Bonnevic  >  chanoine  de 
Lyon.  M"*.  la  ducbesse  aOrlëans  s'y  trouvoit  aussi.  L'audi- 
toire cloit  nombreux,  et  la  quête  a  dû  être  abondante. 

—  Parmi  les  bonnes  œuvres  auxquelles  s'applique  c<>tte 
chanté  industrieuse  qui  prend  sa  source  dans  l'esprit  de  reli- 
gion et  de  piété ,  il  faut  compter  particulièrement  l'œuvre 
des  prisonniers.  Il  existoit  autrefois  à  Paris  deux  sociétés  en 
leur  faveur;  l'une  délivroit  les  détenus  pour  dettes,  l'autre 
portoit  des  secours  dans  les  prison:».  La  révolution  ,  qui  sut  à' 
la  fois  enfanter  tant  de  maux  et  détruire  tant  de  biens ,  anéan- 
tit ces  deux  associations.  Des  personnes  pieuses  entreprirent  de 
la  faire  revivre  il  y  a  huit  ans;  et,  réunissant  leurs  moyens  et 
leur  zcle,  elles  ont  depuis  cette  épcMpie  procuré  la  liberté  à 
plus  de  cent-cinquante  prisonniers  pour  dettes,  soulagé  douze 
cents  indiWdus,  rendu  des  pères  à  leurs  familles,  rétabli  leur 
commerce  ,  rappelé  des  malheureux  à  la  vertu,  fait  baptiser 
desenfans,  réhabiliter  des  mariages,  et  séché  les  larmes  de 
gens  réduits  au  désespoir.  Une  administration  toute  p^ratuite  et 
juilernclle  a  obtenu  ces  heureux  résultats.  Des  médecins,  des 
magistrats,  des  dames  charitables  apportent  à  cette  bonne 
OMtvre  le  tribut  de  leurs  soins,  chacun  suivant  sa  partie.  La 
société  n'a  d'autre  fonds  que  la  obarité  publique^  elle  j  a. 


(  i58  )     , 

recours  en  ce  moment.  Lundi  17,  U  se  ljen<ira  une  assemblée 
de  charité ,  à  cet  elTet ,  dans  l'église  de  Saint-Tbomas-d'Aquîn. 
M.  l'ubbé  de  Quélen ,  vicaire-général  de  la  grande  aumône- 
rie ,  prononcera  le  discours.  Après  le  sermon ,  il  sera  fait  une 
quête  pour  les'  prisonniers.  On  peut  aussi  envoyer  les  dons 
chez  1rs  notaires  suivans  :  MM.  Denis,  rue  de  Grenelle-Saint* 
Germain;  Duchesne  ,  rue  Saint -Antoine;  Louveau,  ru9 
Saint-Martin;  Lombard,  rue.Saint-Honoré ;  et  Boulard,  rue 
des  Petits- A ngustins. 

^  -—On  publie  en  ce  moment  un  écrit  in-S**.  intitule  :  Questions 
importantes  sur  les  nous^elles  éditions  de  F^oltaire  et  de  Rous* 
seau ,  qui  porte  pour  épigraphe  ces  paroles  de  Louis  XYI  : 
Ces  deux  nommes  ont  petxiu  la  France.  Cet  écrit,  très-serré 
et  trè's^solide  ,  tend  à  prouver  que  les  éditeurs  ne  peuvent  se 
prévaloir  de  notre  législation  actuelle  pour  elcuser  leur  en- 
treprise. 

—  M.  le  prince  de  Broglie,  évéque  de  Gand ,  fait  en  ce  mo- 
ment une  visite  pastorale  dans  son  diocèse.  11  donnoil,  le  4 
mars,  avec  M.  Dubourg ,  la  confirmation  à  Harame;  c^étoit 
le  jour  même  oii  il  étoit  cité  ]>our  comparoitre  devant  un  con- 
seiller de  la  cour  de  Bruxelles.  Il  a  repondu  par  l'écrit  sui- 
vant ,  qui  est  rapporté  par  un  journal  des  Pays-Bas  : 

«  I/évéquc  de  Gaod  a  reçu  le  maiulat  de  cotuparulioo  qui  lai  a  êl^ 
signiGc  par  M.  Van  der  Beelfn.  K%iyanl  aucun  si\\h  de  douter  que  jet 
fails  sur  lesquels  il  doit  éue  inicrrogé  ne  «loieni  pie'cUéraeolles  mdine* 


car  ce  seroil  reconnoîU'e  le  droit  qui  est  attribué  à  un  juge  laM|iic  délai 
faire  rendre  compte  des  motifs  de  sa  conduite  dans  reiercioc  de  son 
mini.^tèrc. 

a  L^arr^le  dn  i5  février  dernier,  rendu  par  la  chambre  d^aocasalîon, 
et  dont  révrque  d**  G«ind  est  en  droit  de  requérir  communication  offi- 
cielle, ne  pouvant  sans  doute  conionir  que  les  mêmes  griefs  allégu«!s 
par  la  commisMon  prëcit<^e,  Tévéque  de  Gand  ne  p«'ut,  avant  toat, 
reconnottre  la  compétence  de  la  cour  superieuie  pour  juger  de  ces  ma- 
tières. 11  dira,  avce  autant  de  respect  que  d*assuranc4ï,  à  rauguslo 
monarqtie  qui  l'appelle  en  justice,  ce  qu  un  des  plus  grands  docteurs 
de  rFglise  disoit  à  IVrapareur  Valentinit^n,  qui  lui  a  voit  assigne  des 
inges  :  «  Avei-vous  jamais  oui'  dire,  trcs-rlément  empereur,  que  les 
>  laïi|uts  aient  jugé  un  évéqne  sur  des  matières  qui  concernent  (a  doo- 
»  trine?  Irons-noux  jusqu*à  ce  degré  de  foiblesse  d^oublier  tes  droits 
»  de  Pépiscopat,  et  de  conûer  ù  un  autre  ce  que  Dieu  uous  a  donne? 
M  Pourrons-nous  regarder  comme  ju(;es  compétens  à  cet  égard  des 
m  hommes  qui  espèrent  des  faveurs  ou  qui  craignent  de  déplaire?  La 
»  vie  milme  d*Ambroise  n'est  pas  d'un  assez  grand  prix  pour  cmh- 
»  promattrc  à  ce  point  U  diguiié  de  Tépiscopat  ». 


(.59) 

k  Enfin  f  tOBS  TifOipIri  d^ane  loi  fondamenUl^ .  qui  «dmel  Jaiis 
Itc**  lc«  «mn  àm  \mmim  àm  îv|m  ptofcsuiBl  diMmlM  rélîjsimiii, 


tari  peiil  élre  le  tort  dtcras  des  ëvâi|ti€t  csiholkiitcii  qui  oomentiroient 
■  In  reoo^pottre  coam*  joict  compéttiia  de  te«r  dociriae  el  des  acie» 
àà  leur  mîmisière  »  ?' 

S  igné  ^  le  priooe  Mauiick  di  Bioolic,  évéquû  de  Gond. 
'  'Gaad ,  9  oan  1817. 

Nouvelles  politiques. 

Pams.  («€S  voyagef  de  nos  Princes  sont  des  nourelles  occasions 
pour  eux  de  montrer  leur  générosité.  A  la  suite  d'une  chasse 
dans  la  forêt  de  Marlf«  M^.  le  duc  d'Angonléme  a  fiiit  re- 
netlre  an  maire  de  Noisj*le-Roy,  une  somme  pour  les  pau- 
vres "de  la  naroîsse.  \ 

^— M •  le  duc  de  Luxembourg,  M.  le  duc  de  laCbâlre  et  M.  le 
eooile  de  la  Ferté,  sont  partis  pour  Sens,  où  ils  assisteront, 
,9U  nom  du  Roi ,  au  service  anniversaire  pour  M"*,  la  Daii- 
pUiie,  mère  de  S.  M. ,  qui  mourut  le  i3  mars  1767. 

-— Les  olBcîers  civils  et  militaires,  nés  k  Bordeaux  et  do- 
miciliés à  Paris,  ont  célébré  Fannivcrsaire  du  12  mars.  Ils 
Ont  assisté  à  une  messe  qui  a  été  célébrée  à  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  et  ont  été  présentés  à  Madame  et  à  Monsieur. 

—  Les  opinions  de  M.  de  Bonald ,  de  M.  le  marquis  de 
Viilefrancbe  et  de  quelques  autres  députés ,  sur  la  dotation 
de  la  caisse  d'amortissement  et  la  vente  des  bois,  paroissent 
imprinaées  depuis  qiie1((ups  jours.  Ou  a  été  un  peu  étonné  de 
trotiver  dans  un  journal  des  plai^^anleries  a&s>ez  froides  sur  les 
discours  du  premier.  Si  elles  nicritoient  quelque  réponse,  il 
sofilroit  de  remarquer  que  la  chambre  a  ordonné  riiiipression 
de  ce  discours;  ce  qui  annonce  apparemment  qu'elle  n'en  a 
pas  )ugé  comme  le  critique. 

—  MM.  les  officiers  Suisses  de  la  garde  royale,  régiment 
d'Affiry,  ont  fait  une  collecte  pour  les  pauvres ,  qui  sVst  mon- 
tée à  637  fr. ,  et  qu*iU  ont  fait  remettre  aux  Sœurs  de  la 
Charité. 

—  Le  gouvernement  vient  d'acbeler,  pour  852,333  fr. , 
Fbôtel  de  Brienne,  qui  lui  a  été  vendu  par  Marie-La:litia 
Ramolino,  veuve  de  Charles  Buonaparte. 

—  M.  de  Cbaumareix,  commandant  la  frégate  la  Méduse, 
qui  s*cst  perdue ,  l'été  dernier,  sur  les  côtes  d'Afrique,  a  été 
traduit  devant  un  conseil  de  guerre ,  qui  l'a  déclaré  coupable 
an  la  perte  de  la  frégate ,  l'a  jugé  incapable  de  servir ,  et  Ta 
condamné  à  trois  mois  de  prison. 

.—  Le  sieur  Patris  a  iié  condamné ,  pour  l'écrit  dont  bou# 


{  t&a) 

avons  parlé ,  à  troÎA  mois  de  prbon ,  5o  fr.  d^améncle  et  2O0  fi'' 
de  cautionneiiient. 

— >  H  parott  que  la  mémoire  de  Rousseau  n'est  pas  aussi 
en  vénération  dans  sa  patrie  que  parmi  nous.  On  avoît  donn^ 
son  nom  à  la  rue  ou  il  est  né,  à  Genève  ;  on  vient  de  rendre! 
à  cette  rue  son  ancien  nom.  Quelques-uns  de  nos  journaux 
sont  fort  scandalisés  de  ce  trait  d'irrévérence  pour  un  homme 
dont  les  théories  ont  eu  l'honneur  de  contribuer  si,puissam« 
ment  à  la  révolution,  et  un  journal  va  jusqu'à  annoncer  aus 
Genevois  que  leur  ingratitude  ne  peut  rester  impuuie« 

CHAMBRE    DES    PAIRS. 

Le  II  tnarft,  le  miaislre  6en  finances  a  présenté  à  la  chambre  trois 
projets  de  loi  «doplés  par  la  chambre  des  députés,  et  rclauf»,  le  pre- 
mier, à  la  perception  de  deux  nouveauv  dnuxièracs  sur  les  contribii- 
tiuns  de  i$i7)  le  second,  à  la  confirmation  dVchanges  entre  le  gou- 
^u»rnrment  et  des  particuliers;  le  troisième,  à  la  fixation  du  tarif  des 
douanes,  l/ordre  du  jour  appeloit  la  discussion  sur  le  projet  de  loi  re- 
latif aux  lettres  de  change.  Aucune  réclamation  ne  s*éiant  élevée  contre 
ce  projet ,  il  a  été  voté  au  scrutin  sur  son  adofition ,  et  sur  108  votana^ 
il  a  r^ini  tous  les  suffrages,  sauf  cruaire  hullclins  qui  se  sont  trouTéi» 
nuls.  Un  membre  a  ]iropo«ié  de  délibérer  df  suiti*  sur  le  projet  pour  la 
perception  de  deux  nouveaux  dousémes.  Personne  u^ayant  combatlu 
le  projet ,  on  a  pas^'  aussi  an  scrutin,  et  il  a  été  adopté  unanimera<*nl. 
Le  projet  su^  les  douanes  a  été  renvoyé  à  la  commission  du  budjet.  Lu 
chambre  a  renouvelé  ensuite  ses  bureaux. 

CHAMBRE    DES    dÉPI)tÉS. 

Le  II  m<irs,  on  a  fait  un  rapport  sur  quelf^ues  péiilionSt  qnî  ont  été 
renvoyées  à  diffrrens  ministres  ou  à  des  commissions.  Un  mémoire 
d<-*  néj^ocians  «VAIsace  contre  le  mono(>nle  du  lubitc  est  appnvé  par 
MM.  oe  Brigode  et  Metz.  L^ordre  du  jour  appi  toit  la  désignation  de 
trois  candidats  pour  remplacer  M.  Pardessus,  comme  commissaire  sur- 
veillant piès  la  cais.se  d'amortissement.  Sur  i55  voians,  la  majorité 
absolue  étoit  de  78,  et  elle  n'a  été  obtenue  par  personne  au  premier 
tour  de  scrutin.  Ceux  ifoi  ont  eu  le  plus  de  voix  sont  MM.  Raymond* 
Delaitre,  Usquin ,  Roy,  Benoît,  le  duc  de  Gacte,  de  Pnyroaurin,  Clan- 
sel,  eio.  Au  deuxième  tour  de  scrutin,  il  se  trouvoii  164  voians,  et  la 
i»luralilé  absolue  étoit  de  S.'^.  M.  Raymond -Delaitre  a  tu  c)5  voit, 
M.  Roy  89,  et  M.  Usquin  88.  L'assemblée  s'est  formée  en  c«>mhé  se- 
cret pour  régler  son  budget,  et  pour  entmdre  les  dcveloppemeus  d^une 
propo^'ition  de  M.  Dubruel,  de  TAveyron,  relative  à  la  puissance  po^ 
ternclle. 

Le  la,  il  n'y  a  point  eu  de  séance  secrtte  ni  publique.  LVpoquede 
la  séance  prochaine  n'est  pas  mî'me  connue.  On  croit  que  le  projet 
sur  la  responsabilité  des  itiinistres,  sur  la  cour  des  pairs,  sur  les  ef- 
fets du  divorce,  ne  seront  point  discutés  dans  cette  session,  et  qu'elle 
se  termînem  tert  la  fin  du  mois.  PluMcurs  mcmi>res  ont  obtenu  de» 
congés. 


x 


{Mercredi  tg  mars  tSi^.)  (N*.  372.) 


.r     a 


OEtunres  de  Satsuet ,  éùéque  de  Jfeaux,  revues  sur  les 
manuscrits  originaux ,  et  sur  les  éditions  les  plus  cor^ 
rectes.  Sixième  livraison.  Tomes  XX -XXIII  (i). 


A  voir  la  saperiorité  avec  laquelle  Bossuet  manie 
Tarme  de  la  controverse  y  il  semble  qu'il  eût  âë  des- 
tine spécialement  par  la  Providence  pour  celte  espèce 
de  guerre  ^  où  il  a  remporté  de  si  éclatantes  victoires. 
Les  coups  que  ce  vigoureux  athlète  porta  au  protes<* 
tantisme  peuvent  être  regardés  comme  le  plus  beau 
titre  de  sa  gloire  9  et  comme  le  service  le  plus  émi- 
nent  qu'il  rendit  à  l'Eglise.  Son  génie ^  ses  études^ 
rétendue  de  ses  connoissances  y  la  vigueur  de  son  rai^ 
sonnement,  le  rendoienténiineniment  propre  au  genre 
polémique ,  et  on  diroit  que  son  goût  comme  son  zèle 
pour  la  saine  doctrine  le  ramenoient  involontairement 
vers  ces  discussions  sur  les  dogmes  débattus  entre  les 
protestans  et  nous.  On  s  en  aperçoit^  non  pas  seule- 
ment par  le  talent  et  la  fécondité  avec  lesquels  il 
traite  ces  matières  dam  les  ouvrages  où  il  s'en  oc- 

(t)  Le  Prospectus  ann6Dçoit  que  chaque  volume  seroit  com- 
posé de  35  feuilles  ;  mais  les  souscripteurs  ont  dû  remarquer 
que  le  nombre  des  feuilles  de  chaqaeToIume  excède  35.  Toutes 
les  feuilles  fournies  jusqu'à  ce  jour  s'élèvent  à  loSo,  et  for- 
ment ,  y  compris  les  4  volumes  de  l'histoire ,  3o  volumes ,  à 
raison  àe  35  feuilles  par  volume ,  ainsi  qu'il  avoit  été  an* 
nonce  dans  les  divers  Prospectus  relatifs  à  cette  édition.  Le 
nombre  des  volumes  de  cette  livraison  est  de  4)  qui  en  repré* 
•entent  5.  Le  prix  est  de  21  fr.  y5  cent.,  pris  à  Versailles ^ 
chez  Le  Bel  ;  et  à  Paris,  au  bureau  du  Journal. 

Tome  XL  VAmi  de  la  Ileligion  et  du  Bot,         L 


(    »62    ) 

cupe  ex  profnsso,  mais  encore  par  sa  peiile  à  y  i-c- 
venir  dans  ses  QUtrrs  éorits.  Ainsi  dans  TOraisou  fu- 
nèbre de  Ja  reine  d'Angleterre  il  peint  à  grands  traits 
l'esprii  du  protestantisme  et  les  désordres  nés  dfe  sa 
doctrine.  Nous  avons  remarqué  ailleurs  que,  dans 
.  d'autres  discotirs ,  il  rap[)eloit  volontiers  et  confondoit 
eu  passant  les  principales  erreurs  de  la  réforme,  ci 
on  sait  que  dans  ses  conversations  il  ainioit  également 
à  discuter  ces  questions,  et  que  ce  fut  ainsi  quHl  eut 
Tavanta^^e  de  ramènera  la  religion  plusieurs  person- 
nages célèbres.  On  nous  a  même  conservé  un  exem- 
ple de  la  supériorité  qu'il  gardoit  jusciue  dans  ses  en- 
tretiens familiers,  et  de  la  présence  d'esprit  avcG 
laquelle  il  présentoit  les  difiîcultés  de  manière  à  faire 
une  forte  impression.  Le  trait  mérite  d'être  raconté, 
d'autant  plus  qu'il  n'a  pas  été  publié,  que  je  sache* 
Il  est  tiré  des  Mémoires  inédits  du  marquis  de  Dan- 
gcau ,  dont  il  existe  une  copie  à  la  bibliothèque  du 
Roi. 

I^a  duchesse  de  Rohan  él<nt  malade;  on  a  lieu  de 
croire  que  c'étoil  Margnerite  de  Rohan,  morte  en 
i684«  Elle  étoit  fille  et  unique  héritière  de  ce  duc 
de  Rohan  si  fameux  dans  les  guerres  des  Protestans. 
Elle  avoit  été  élevée  dans  le  calvinisme  par  son  père, 
im  des  pitis. forts  appuis  de  ce  parti ,  et  par  sa  mère, 
qui  étoit  fille  du  célèbre  duc  de  Sully.  Ces  grands 
noms  étoient  autant  de  liens  qui  la  retenoient  dans 
Terreur.  Néanmoins  Bossiiet,  qui  étoit  lié  avec  plu- 
sieurs pers,onnes  de  celle  famille,  fut  piîé  d'aller  voir 
la  duchesse  malade.  II  le  fit,  et  après  des  témoignages 
d'intérêt ,  il  amena  la  conversation  stir  le  calvinisme 
et  stir  le  caractère  de  nouveauté  de  cette  église ,  cîi- 
Tix^Xiite  qui  sudisoit  pour  lui  ôter  toute  autorité.  La 


(i65) 

nlucfaesse  se  dâeodoit^  autant  qo^elle  le  poQVoît  ayec 
un  tel  adversaire  ^  et  allé^oit  petit-élre  les  tj'Stéoiea 
ruineux  imaginés  alors  par  les  ministres  pour  couvrir 
ce  grand  vice  de  la  nouveauté  de  leur  parti.  Bossuet 
Tet'^t  aisément  confondue  par  des  argumens  tbéolo- 
giaues;  mais  employant  à  propos  une  arme  plus  dé* 
cjsive  encore  auprès  d^une  personne  fiére  de  son  nom^ 
jih  !  Madame,  lui  dit-il  ^  vous  seriez  bien  fâchée  t/ue 
nwire  maison  ne  fiilpas  plus  ancienne  que  votre  religion* 
L'argument  souflroit  peu  de  réplique  pour  une  Ro- 
han.  Je  ne  sais  si  parmi  ce  qu'on  appelle  les  bons 
mots  9  il  en  est  un  qui  soit  plus  adroit^  plus  ingénieux^ 
plus  délicat  que  celui-ci ,  qui  présentpit  une  objeo-» 
tion  très-forte  sous  la  forme  même  d'un  hommage  à 
la  maison  de  Rohan  (i). 

Après  cette  digression,  si  toutefois  c*en  est  une^ 
nous  devons  parler  de  cette  livraison  et  de  ce  qui  la 
compose.  Elle  est  consacrée  toute  entière  à  la  con- 
trovei-se  contre  les  protestans.  Le  XX*.  volume  con- 
tient la  suile  de  VHistoire  des  Vaiiations  des  églises 
protestantes,  ouvrage  dont  il  ne  nous  reste  plus  rien 
à  dire.  Le  volume  XXI  contient  les  cinq  premiers 
jéuertissemens  aux  protestans  sur  les  lettres  du  ministre 
Jurieu  contre  VHistoire  des  f^ariations.  Ce  Jurieu,  dont 
les  écrits  sont  profondément  oubliés  aujourd'hui ,  et 
dont  le  nom  est  presque  devenu  ridicule  par  leë  em- 
portemens  de  sa  plume  et  les  folies  de  ses  systèmes, 
s'étoit  fait  alors  une  sorte  de  réputation  parmi  les 

(f  )  Nous  devons  dire  que  nous  n'avons  point  lu  nous-mêmes 
cette  anecdote  dans  les  Mémoires  du  marquis  de  Dangeau  ; 
•  nous  la  tenons  d'un  amateur  éclairé  qui  a  compulsé  ces 
volaminenx  manuscrits. 

I.   2 


(  '64  ) 

siens  y  et  Bosstiet  jagea  dovoir  lui  répondre  ^  Don  sans 
douée  parcousidéralion  pour  ce  théologien  fougueux  , 
mais  par  pitié  pour  les  .'Uiri(*s  qu'on  égaroit.  Il  faut  voir 
dans  c'*s  Âvertisseinens  avec  (pielle  vigueur  il  pousse 
le  ministre  9  comme  il  lui  enlève  l'un  après  i*autre 
ses  appuis  9  comme  il  profile  de  ses  aveux  ,  comme 
il  relève  ses  contradictions  et  ses  bc'vues,  comme  il 
tourne  en  ridicule  ses  vaines  prophéties.  Il  l'accable 
tantôt  par  l'Ecriture  et  les  Pères,  tantôt  par  l'iiistoire 
ancionue  et  moderne,  et  fait  rougir  les  protesians  des 
I>ravad(*s ,  îles  insultes  et  des  extravagances  de  leur 
défenseur. 

L(î  cinquième  divertissement  eotr'autres  est  un  des 
plus  intéressans  en  ce  que  l'auteur  y  expose  la  doc* 
trine  de  la  réforme  sur  l'obéissance  aux  Rois  et  sur 
la  souveraineté  des  peuples.  C'est-là  qu'il  montre  le 
calvinisme  prêchant  la  révolte ,  et  succédant  sur  ce 
j)Oiut  aux  fureiu^s  des  donatistes  et  des  manichéens. 

«La  violence  du  parti  réformé,  dit-il,  retenue  60us 
les  rt^gnes  foith  de  François  l^^.  et  de  Henri  II,  na 
manqua  pas  d'éclater  dans  la  fuiblesse  de  ceux  de 
François  11  et  de  Charles  iX.  Le  parti  n'eut  pas  plu- 
tôt s«ritî  ses  forces,  qu'où  n'y  médita  rien  de  moins 
que  (le  partagm*  l'autorité,  de  s'emparer  de  la  personne 
des  lUMh,  et  de  iaire  la  loi  aux  catholiques.  On  alluma 
la  guerre  dans  tontes  les  villes  et  dans  toutes  les  pro* 
vinces  :  on  appela  les  étrangers  de  toutes  parts  au  sein 
de  In  France,  comme  à  un  piys  de  conquête;  et  on  mit 
c<'  florissant  royaume,  l'honneur  de  la  chrétienté,  sur 
le  bord  de  sa  ruine,  sans  presque  jamais  cesser  de  faire 
la  guerre,  jusqu'à  ce  que  le  parti  dépouilli^  de  ses  places 
fortes  fût  dans  l'impuissance  de  la  soutenir.  Ceux  qui 
n'otit  que  les  dragons  u  la  bouche ,  et  qui  pensent 
avoir  tout  dit  pour  la  défense  de  leur  cause  quand 


(  ,65  )        , 

Ils  les  mit  seulement  itommos,  doivent  souffrir  à  leur 
tour  q  11*00  leur  rc pressente  ce  que  le  royaume  a  souffert 
de  leurs  violences ,  el  encore  presque  de  nos  jours.  Us 
sont  convaincus  par  actes  e(  par  leurs  propres  dëlibéra- 
sions  qu'on  a  en  original^  d^avoir  alors  exécute  en  effet 
par  une  puissance  usurpée,  plus  qu'ils  ne  se  plaignent 
a  présent  d'avoir  souffert  de  la  puissance  légitime.  Le 
fait  en  a  été  posé  dans  V Histoire  des  f^arialions ,  et  n*a 
pas  été  contredit.  On  y  a  dit  qu'on  avoit  en  main  en 
original  les  ordres  des  généraux  et  ceux  des  villes  â  la 
requête  des  consistoires,  pour  contraindre  les  papistes 
à  embrasser  la  réforme  par  taxes,  par  logemetis,  par 
démolitions  de  leurs  maisons,  et  par  découi*erte  de  leurs 
toits.  Ceux  qui  8*absen(oient  pour  éviter  ces  violences 
étoieni  dépouillés  de  leurs  biens.  Les  registres  dt^s  bôlels* 
de-ville  de  Nimes,  de  Montauban ,  d'Âlais,  de  Mont- 
pellier,  et  d'autres  villes  du  parti,  sont  pleines  de  telles 
ordonnances.  On  a  été  bien  plus  avant,  une  infinité  de 
prêtres,  de  religieux ,  de  catholiques  de  tous  les  états  ont 
i\é  massaci*és  dans  le  Béarn  par  les  ordres  de  la  reine 
Jeanne,  sans  autre  crime  que  celui  de  leur  religion  ou 
de  leur  ordre.  11  y  a  encore  des  actes  authentiques  des 
liabitans  de  la  Rochelle,  où  il  est  porté  que  la  guerre 
fut  renouvelée  à  l'occahion  des  prêlris  qu'ils  précipitè- 
rent dans  la  mer  jusqu'au  nombre  de  vingt-bix  ou  de 
vingt-sept  :  de  sorte  que  ceux  qui  nous  vantent  leur 
patience  et  Ieui*s  martyres  sont  en  effet  les  agresseurs, 
et  le  sont  de  la  manière  la  plus  sanguinaire.  Ces  dra- 
gons,  dont  on  fait  sonner  si  haut  If^s  violences,  ont*  ils 
approché  de  ces  excès?  Et  tout  ce  qu'on  leur  reproche 
d'avoir  enfl'epris  sans  erdre ,  de  combien  est-il  au-des- 
sous des  violences,  où  les  protestans  se  sont  emportés 
par  des  ordres  bien  délibérés  et  bien  signés?  Mais 
c'étoient,  disoient-ils,  de^  temps  de  guerres,  et  il  n'en 
faut  plus  parler,  comme  s'ils  éloient  les  seuls  qui  eus* 
sent  droit  de  se  plaindre  de  la  violence ,  et  que  ce  ne 
fut  pas  au  contraire  une  preuve  contre  leur  réform.e. 


/ 


(  i66  ) 

d^avoîr  entrepris  par  maximes  de  religion  des  gaerrei 
dont  les  effets  ont  éii  si  cruels  ». 

Mais  Bossuet  semble  plus  forl  encore  lorsque , 
dans  la  suite  de  ce  même  Âi^ertissement ,  il  combat  le 
principe  de  la  souveraineté  du  peuple,  et  nous  en- 
gageons nos  publicisîes  modernes  à  lire  ce  morceau, 
où  il  trace  les  absurdités  et  les  conséquences  funestes 
de  cette  doctiiue  anti«sociale.  Ce  grand  homme  semblé 
en  cet  endroit  avoir  lu  dans  l'avenir ,  et  avoir  deviné 
dans  quel  abtme  on  nous  pousseroit  avec  cet  appât 
trompeur.  «  On  nous  accuse,  dit-il ,  d'être  les  flatteurs 
des  rois,  mais  nos  adversaires  n'ont  pas  honte  de  se 
faire  les  flatteurs  des  peuples.  En  parcourant  rhistoire 
des  usurpateurs ,  on  les  verra  presque  toujours  flat- 
ter les  peuples;  c'est  toujours  ou  leur  liberté  qu*on 
veut  leur  rendre,  ou  leurs  biens  qu'on  veut  leur  as- 
surer, ou  leur  religion  qu'on  veut  rétablir.  Le  peuple 
se  laisse  flatter,  et  reçoit  le  joug.  C'est  à  quoi  aboutit 
la  souveraine  puissance  dont  on  le  berce,  et  il  se  trouve 
que  ceux  qui  Hattoient  le  peuple  sont  en  effet  les  sup- 
pôts de  la  tyrannie.  C'est  ainsi  que  les  Etats  monar- 
chiques se  font  dos  maîtres  plus  absolus  que  ceux 
qu'on  leur  fait  quitter,  sous  prétexte  de  les  affran- 
chir. Les  lois  qui  servoient  de  rempart  à  la  liberté 
publique  s'abolissent,  et  le  prétexte  d'affermir  une 
domination  naissante  rend  tout  plausible  ».  Ne  sem- 
ble-t-il  pas  que  Bossuet  fait  ici  l'histoire  de  nos  mal- 
heurs sous  la  tyrannie  d'où  noua  sortons? 

Après  le  cinquième  Av^ertissement  est  une  Défense 
de  V Histoire  des  f^ariations  couive  Basnagc.  Le  sixième 
j4vertissement  est  divisé  en  trois  parties.  Dans  la  pre- 
mière, l'illustre  évêque  entre  dans  les  profondeurs 
de  la  plus  haute  théologie,  sur  la  Trinité,  sur  Tim- 


(•67) 
de  FEtre  dîvki  et  sur  Yig/ùiii  des  trois  per* 
fcmoeft.  Dans  ie-dmxîènie  partie  »  U^  r^ute  les  priQ» 
cipes  de  Jurieu,  sûr  la  tolerancfe*  Bpps  la  troisiènie, 
il  montre  les  pnmrisda  sodoiaDismedians  la  réforme^ 
rindifféreooe  s^etablisssant  en  Angleterre  ^  en  Hol«- 
laiide^  en  ^ AUcmagne  et  parmi  les  rëfiigûSs  françois; 
le  mépris  Ats  principes  catholiques  coaduiMnt  a  ce| 
excès;  le  protestantisme  y  doonaot  i  [Peines  Toiles^ 
^  le  savant  antèup  iionclut  qu  il  faot  ître  eatlioliqao 
OU:  indifférent;  cm'il  faut  chercher  la  yénUf  non  par  sa 
aenle  raison 9  mais  avec  TEglise,  sous  scm  autorité  et  sa 
conduite;  que  la  chercher  u>iu  seul p  et  par  son  propre 
esprii  dansTEcriture,  c*cst  la  soiutse  de  tous  les  scfai»* 
mes^  de  toutes  les  Jhérésies ,  et  que  s*il  y  e  un  mojen 
aoHde  d'éviter  ce  mtal,  c*est  de  soumettre  à  TEglise^ 
non  pas  Dieu  et  1* Ecriture,  comme  on  voudroit  faire 
•croire  que  nous  rexigeons,  mais  son  sentiment  par- 
ticulier sur  rintelligence  cJe  la  parole  de  Dieu.  S'il  y 
a  y  dit  Bossuet,  nn  besoin  pressant  que  reipérience 
nous  rende  sensible ,  c*est  celui  que  nous  avons  d'un 
.^I  secoiu*s.  Que  n'eut  pas  dit  ce  grand  homme  s*îl 
avoit  vu  la  coulagiou  qu'il  avoit  signalée  y  répandue 
partout,  et  inrectaui  de  son  poison  toutes  les  classes 
de  la  société  et  tous  les  Etats  de  l'Europe? 

I^e  XXII*.  volume  est  terminé  par  deux  Insfruc-* 
tions  pastorales,  sur  les  promesses  faites  par  J('»sus- 
Christ  à  sr»n  Eglise.  Le  XXllI*.  commence  par  la  ré* 
iîitatîon  du  Catéclûsme  de  Paul  FeiTÎ.  Elle  es(  suivie 
de  la  Conférence  avec  M.  Claude ,  qui  eut  lieu  en 
1678,  et  qui  fut  suivie  de  la  conversion  de  M***,  de 
Duras.  La  relation  qu'en  donne  Bossuct  plaît ,  non- 
seulement  par  cette  force,  cette  logique  qui  ne  l'a- 
bandonnent jamais,  mais  encore  par  on  ton  de  cau«« 


(  «68  ) 

deur  et  de  simplicité  qui  ne  permet  pas  de  douter  de 
)a  vérilê  de  son  récit.  Le  volume  est  terminé  par  des 
réflexions  sur  un  écrit  de  M.  Claude  relativement  à 
cette  conférence  y  et  par  le  Traité  de  la  communion 
sous  les  deux  espèces. 

Telles  sont  les  matières  qui  composent  cette  livrai-^ 
son  y  et  qui  la  rendent  une  des  plus  intéressantes  de 
la  collection.  Tous  ces  écrits  étoient  déjà  connus; 
mais  ils  acquièrent  ici,  en  quelque  sorte,  par  leur 
réunion  une  nouvelle  force.  A  mesure  que  les  difié- 
rentes  parties  de  cette  édition  passent  sous  nos  yeux, 
uous  apprenons  à  faire  plus  de  cas  d'une  entreprise 
si  utile  pour  la  religion ,  si  importante  pour  les  let- 
tres ,  si  honorable  pour  la  nation  ,  et  qui  mérite  d'être 
encouragée  par  tous  les  amis  de  l'EgÛse,  de  la  saine 
littérature  et  de  leur  pays.  Ce  sera  une  expiation  et 
\m  contre-poison  pour  des  entreprises  inspirées  par 
des  motifs  moins  purs,  et  qui  ne  peuvent  avoir  que 
des  résultats  bien  différens.  , 

En  rendant  compte  de  'ïa  dernière  livraison  de 
Bossuet,  qui  comprend  les  Oraisons  funèbres,  nous 
avons  oublié  d'annoncer  qu'il  avoit  été  fait  une  édi- 
tion particulière  de  ces  chefs-d'œuvre  en  un  seul  vo- 
lume (i).  L'éditeur  a  apporté  beaucoup  de  soin  à  ce 
que  le  texte  parût  dans  toute  sa  pureté.  Il  avoit  d'a- 
bord compté  suivre,  pourcetre  partie,  l'édition  don- 
née par  Lequeux,  et  que  Ton  croyoit  fort  exacte; 
mais  en  la  comparant  avec  l'éilition  de  D.  Déforis,  il 
fut  étonné  d'y  trouver  des  différences  assez  impor^ 

(i)  Oraisons  funèbres  de  Bossuet.  i  vol.  in-12;  prix ,  2  fr, 
5o  cent,  et  3  fr.  5o  cent.  A  Versailles ,  chez  Le  Bel  ^  cl  à  Paris , 
au  bureau  du  Journal. 


K. 


■V 

V 


('69) 

tantes,  qui  le  forcèrent  de  recourir  aux  éditions  ori- 
ginales. Il  consulta  la  première  édition  de  chaque 
Oraisôfi  funèbre.  Imprimée  séparément  in-4**-  y  et  qui 
se  trouve  à  la  bibliothèque  du  Roi  ;  et  après  beau- 
coup de  reclierches,  il  a  même  découvert  chez  un 
libraire  un  exemplaire  de  Tédilion  in-i:2  de  1689,  où 
les  sii  Oraisons  funèbres  furent  recueillies  pour  la 
première  fois.  Les  confrontations  de  ces  anciens  exem« 
plaires  ont  servi  à  l'éditeur  à  donner  à  son  travail 
toute  la  perfection  désirable.  Cette  édition  se  com- 
pose des  six  Oraisons  funèbres  anciennement  con- 
nues, et  qui  ont  assuré  à  Bossuet  une  si  haute  répu- 
tation en  ce  genre.  On  y  a  ajouté  celle  du  P.  Bour- 
goiog,  général  de  l'Oratoire,  que  D.  Déforis  fit  im- 
primer, pour  la  première  fois,  en  lyyS^  sur  le  ma- 
nuscrit original ,  et  des  f  ragmens  de  celle  de  M"*,  de 
Mpnterby  et  de  M.  de  Gornay,  que  Déforis  avoit  aussi 
fait  connoître.  Le  volume  est  terminé  par  le  sermon 
pour  la  profession  de  M™<^.  de  la  Vallière,  que  Ton 
peut,  dit  Tabbé  Pérau,  regarder  comme  une  oraison 
funèbre.  A  ces  diflérens  Discours,  Féditeur  a  ajouté 
des  notices  pour  faire  connoître  les  personnages;  mais 
il  s'est  borné  au  nécessaire ,  et  11  a  écarté  avec  une 
sage  sobriété  tout  ce  qui  avoit  justement  paru  si  diffus 
et  si  redondant  dans  les  éditions  de  Lequeux  et  de 
Déforis.  En  tête  du  vohime  est  une  notice  sur  Bossuet 
lui-même ,  rédigée  dans  le  même  esprit ,  et  qui  est 
extraite  d'un  ouvrage  récent. 


Nouvelles  ecclésiastiques. 

Rome.  Le  mercredi  des  cendres,  il  y  a  en  chapelle 
papale  dans  le  palais-du  Vatican.  Le  P.  Joseph  de  Pcscia , 
de  Tordre  des  Capucins,  y  a  ouvert  la  statiou.  S.  S« 


(  170  ) 

•t  les  cardinaux  ont  paru  satîsraits  de  son  lalenl.  L< 
prëdicatioas  quadrag('.Himales  ont  commence  lu  m^m 
jour  dans  toutes  les  églises.  Le  roi  CharleH-Emnunuel  d 
Savoie  y  la  reine  Marie-L^onise,  infante  d'Kspagne»  et  I 
jeune  roi ,  soi^  fils,  se  sont  rendus  en  celte  occasion  à  Pi 
glise  de  Jc^-sus. 

—  La  congix^gatlon  de  Tlndex ,  pr^idétf  par  le  oai 
dinal  Fonlana,  qui  en  est  pi^^Fet,  a  condamne,  les 
janvier  y  les  ^rits  suivons  :  Jnstitullo/iê  de  droit  caru 
nique ,  de  Dojniniijue  Cavallari,  et  ses  Commeniain 
posthumes  sur  le  même  sujet;  V Examen  de  la  conjeseic 
auriculaire  et  de  la  vraie  Eglise  de  J.  C.  Milan ,  an  li 
Dissertation  de  François  Carega  sur  la  loi  du  diifora 
Gênes,  i8oSJ;  Y  Esclavage  des  Dames ,  par  là  citoycnr 
Rofcelli  ;  ces  U*ois  derniers  écrits  en  italien ,  et  les  pn 
cédens  en  latin. 

—  S.  A.  R.  le  prince  Charles-Fclîx,  duc  de  Genevoû 
frère  du  roi  de  Sardaigne,  est  arri?é  ici  avec  son  ëpoust 
Marie -Christine,  fille  du  roi  de  Naples.  Ces  augu^l< 
époux  ont  été  reçus  avec  de  grands  honneurs,  et  soi 
allés ,  le  jour  même  de  leur  arrivée ,  faire  visite  au  sait 
Père. 

—  Le  6  février,  le  grand- vicaire  de  Turin  a  donn 
le  baptême,  dans  la  chapelle  de  Tho^^pice  des  Catéchu 
mènes,  i  Benjamin  Norzi,  juif,  né  à  Fossano,  et  à  si 
trois  enfans;  après  quoi  il  Ta  uni  en  mariage  à  la  d( 
moiselle  Viviani,  catholique. 

Paris.  L^as&emblée  de  charité  pour  les  prisoimiers 
qui  avoit  été  annoncée  pour  le  17  mars,  a  eu  lieu  c 
jour-li  dans  l'église  de  Sami-Thomas-d'Aquin ,  et  le  dési 
de  prendre  part  à  cette  bonne  œuvre,  ainsi  que  celi 
d^entendre  un  orateur  distingué,  avoieni  attiré  un  audi 
toire  choisi.  M°*«.  la  duchesse  de  Bourbon  étoit  dans  1 
banc  d'œuvre.  A  deux  heures,  M.  Tabbé  de  Quélenef 
monté  en  chaire.  Il  a  pris  pour  texte  ces  paroles  d 
saint  Paul  aux  Colossiens  :  Induite  vos  viscera  miseri 
eordiœy  sicut  et  dilccti  JiliiDei ,  et  a  considéré  la  mi 


(.I7Î  ) 

drieerié  dans  aoo  précepte  et  dans  seo'excWî^.  Telle 
a  été  la  dirisioii  dé  son  discoors.  Il  a  rappelé  les  di? ers 
atutifs  qui  doireut  nous  porter  &  la  tnwncorde,  les  lie» 
soins  des  paa?res,  le  précepte  et  l'exenple  da  Fils  de 
Dîeo,  la  nécessité  d*expier  nos  péèhés,  elc.  Donnes  aa 
kBa1bt»nreax,  a, dît  Torateur,  ces  larmes  gne  tous  ailes 
répandre  an  thé&lre  ponr  des  chimères  qui  n'ont  point 
d*objet.  Il  a  passé  ju  revue  les  diferses  œufres  de  mi'» 
iéricorde  spirituelle  et  corporelle  qui  s*ufii*ent  &  nous 
dans  ces  temps  de  détresse  et  de  calamité.  Sa  péroraison 
surtoîit  a  été  particulièrement  touchante.  Il  a  para^ 
pbraaë  ces  paroles  de  TApôtro  :  MemehMe  vinciorum 
hànfuàm  Hntid  inncii;  Souvenez-'POUê  deê  pnaonnîer^^ 
comme  si  pous  étiez  priêonnierê  tfouê-ménteêé  11  a  peint 
rhôrreur,  lu  solitude  et  les  angoiases  de  ces  noii^s  ca<- 
èhots,  asiles  de  la  misère  et  du  désespoir.  Lft  gémissent 
des  coupables  à  ia  vérité,  mais  qui  sont  aussi  uos  sem- 
blables, cl  qui  peuvent  encore  rentrer  dans  le  sentier 
de  la  vertu.  Soyez  sensibles  à  leurs  maux,  comme  si 
vous  les  partagiez  vous-mêmes.  Mais  qu'est-il  besoin  de 
recourir  à  une  fiction,  quand   il   ne  faut  qu^invoquer 
des  souvenirs?  Combien  parmi  ceux  qui  nrécoulenl  se 
sont  vus  bannis  de  leur  pairie,  dépouillés  de  leurs  biens , 
et  réduits  à  souhaiter  les  secours  que  nous  leur  deman- 
dons aujourd'hui  I  Combien ,  jetés  aussi  dans  ces  pri- 
ions,  qui  ne  paroissoient  pas  leur  être  destinées,  ont 
éprouvé  cet  abandon  et  ces  besoins  pour  lesquels  nous 
invoquons  leur  pitié  !...  Celte  idée,  dont  nous  n^ofTrons 
ici  que  le  germe,  a  fourni  à  Torateur  les  mouvemens 
les  plus  touchans.  Ses  heureuses  applications  de  fEcri* 
tare,  la  vérité  de  ses  tableaux,  Ponction  de  son  style, 
la  noble  simplicité  de  son  débit,  la  gravité  modeste  de 
.10»  maintien,  faisoient  pabser  dans  t'arae  de  ses  audi- 
teurs les  sentimens  dont  il  paroissoit  vivement  pénétré. 
Dans  un  temps  où  le  mauvais  goût  tend  à  insinuer  dans 
tous  les  genres  de  littérature,  et  h  pénétrer  jusque  dans 
la  chaire^  on  aime  à  voir  un  orateur,  fidèle  aux  au- 


(»70 

tiennes  traditions,  dddalgnerlcs  vains  artifices  de  sly le , 
le  luxe  des  figures,  et  ces  efforts  d'une  imagination  in- 
tempérante qui  fatiguent  l'esprit  et  laissent  le  cœur  vide» 
M.  Tabbé  de  Quélen  prêche  FËvangile,  et  aspire  vrai- 
semblablement, plus  à  produire  un  seul  mouvement -de 
pi«'të  ou  un  seul  trait  de  charitë,  qu'à  étonner  par  le 
fracas  d*une  rhétorique  étourdissante  et  stérile.  La  sa- 
gesse de  sa  composition^  ainsi  que  celle  do  son  action 
oratoire,  annoncent  qu'il  a  étudié  les  bons  modèles,  et 
fcroient  regretter  aux  amis  de  l'éloquence  de  ne  pas 
l'entendre  plus  souvent,  si  on  ne  savoit  que  ses  autres 
occupations  ont  toujours  pour  objet  le  bien  do  l'Eglise. 
Nous  annonçons  avec  plaisir  qu'il  doit  prêcher  l'Avent 
prochain  à  la  cour.  t 

—  Le  mercredi  19,  il  y  aura,  dans  l'église  de  Saint- 
Vincent  de  Paule,  une  assemblée  de  charité,  à  laquelle 
assistera  Madame,  duchesse  d'Angoulême.  M.  l'abbé 
Feutrier,  secrétaire- général  de  la  grande- aumônerie, 
prêchera;  M™^>.  de  Vaudreuil  et  d*Ormesson  feront  la 
quête. 

-—Le  même  jour,  on  rouvrira  Téglise  de  l'Hospice 
des  Ménages,  rue  de  Sèvres.  Elle  avoit  été  détournée  de 
sa  destination  depuis  la  révolution^ et  servoil  à  des  usager 
profanes.  S.  M.  ayant  ordonné  qu'elle  fut  rendue  aux 
exercices  de  la  religion,  M.  de  Bovet,  ancien  évêque  de 
Sistcron ,  la  bénira ,  mercredi  à  dix  heures  du  matin, 
M.  Tabbé  le  l^ourneur  prononcera  un  discours.  La  sœur 
lupérienre  fera  la  quête. 


Nouvelles   politiques. 

Paris.  S.  M. ,  après  avoir  entendu  la  messe  dans  ses  appar* 
temens,  a  reçu  ]*amba$sacleur  de  Napics,  les  ministres  et  au- 
tres grands  fonctionnaires.  Il  y  a  eu  aussi  une  réception  nom.*' 
breuse  chez  Madame  et  chez  les  Princes. 

—  M"»=.  la  duchesse  de  Berry  continue  à  se  trouver  mieux  ; 
sa  convalescence  fait  de  tels  progrès  que ,  si  le  beau  temps  se 


C  175  ) 

iDutient,  elle  pourra  se  promener  bientôt  dans  le  jardin  de 
son  palais. 

^—  Le  i5  mars,  l'enfant  nouvellement  né  de  M.  de  Serre, 
président  de  la  chambre  des  députés ,  a  été  baptisé  dans  la 
chapelle  dn  château.  Il  a  été  tenu  sur  les  fonts,  au  nom  du 
Hoi  et  de  Madame,  par  M.  le  duc  d'Aumont  et  M"*«.  la  du- 
chesse de  Damas. 

-^  Ms^  le  duc  d'Orléans  a  pris  congé  du  Roi,  de  Madamb 
et  des  Princes.  Ce  Prince  est  parti,  le  18  au  soir,  pour 
Londres. 

*»  La  première  légion  de  la  garde  nationale  a  arrêté  que^ 
de  ce  moment  jusqu  à  la  récolte,  elle  verseroit  chaque  mois 
eent  pistoles  dans  la  caisse  du  bureau  de  charité. 

-^  La  Seine ,  dont  la  crue  subite  avoit  couvert  le  quaî  Saint- 
Paul ,  et  menaçoit  des  quartiers  entiers ,  commence  Sl  se  retirer. 
La  place  de  Grevé  n'est  plus  inondée ,  et  si  le  .temps  se  con» 
tÎDue ,  la  rivière  sera  sous  peu  rentrée  dans  son  lit. 

«—  M.  Dentu,  libraire,  sera  cité,  le  29,  devant  le  tribu- 
oal  de  police  correctionnelle,  pour  avoir  publié  une  brochure 
intitulée  :  Première  Leilre  à  M.  le  comte  de  Cazes. 

—  La  cour  de  cassation,  sur  les  conclusions  de  M.  Tavo* 
cat*>général  Giraud-Duplessis,  a  casse,  dans  Tintérét  de  la 
Inî  seulement,  l'arrêt  de  la  cour  d'assises  de  Mines,  en  ce  qui 
concerne  la  manière  dont  les  questions  ont  été  posées  dans 
l'afiàire  de  Inouïs  Boissin ,  prévenu  d'avoir  tiré  un  coup  de  pis* 
lolet  au  général  Lagarde. 

—  Un  journal  anglois  remarque  que  les  comités  secrets  se 
9ont  convaincus  qu'il  n'existoil  point  de  catholiques  dans  les 
sociétés  séditieuses. 

—  Le  gouvernement  espagnol  vient  de  renouveler  les  dé- 
fendes les  plas  sévères  pour  l'introduction  des  journaux  d'An-« 
cleterre  et  des  Pays-Bas.  On  dit  que  les  ouvrages  de  M.  de 
Pradt  sont  compris  dans  cette  prohibition.  C'est  une  nouvelle 
tfRmr//7i/</ qu'il  aura  encore,  suivant  son  élégante  expression, 
à  reprocher  aux  Espagnols  dans  un  autre  ouvrage.  Il  les  a 
ménagés  moins  que  jamais  dans  son  dernier  livre  sur  les  colo- 
nies. Il  faut  pourtant  espérer  que  ces  actes  d'hostilité  ne  trou* 
bleront  pas  la  paix  de  rEuro}>e. 

—  La  cour  de  cassation  de  Bruxelles  a  rejeté  le  pourvoi 
de  l'abbé  de  Foere  contre  le  jugement  rendu  à  son  égard. 


C  174) 

CHAMBRE    DES    PAIRS. 

Le  i5  mars,  un  pair  a  soumis  à  la  chambre  quelques  ob* 
servations  sur  ce  qui  avoit  été  dit  par  un  député  dans  la  séance 
du  27  février,  qu-ii  espéroit  que  la  chambre  des  pairs,  à  Teieui* 
pie  de  celle  des  députés,  pretidroil  aussi -des  mesures  d'écono- 
mie pour  réduire  ses  dépenses.  Le  pair  a  fait  observer  que  la 
chambre,  tj 'avant  ))oint  de  dotation , ne  recevant  aucun  fonds , 
n'étant  appelée  k  connoîtreni  à  ordonnancer  aucune  dépense  y 
ne  pouvoit  répondre  à  cette  espèce  d'invitation.  L'opinant  a 
pro|K)sé  de  renvover  ses  observations  à  la  commission  du  bud* 
gel ,  pour  en  faire  l'objet  d'un  rapport  et  d'une  déclaration 

r'ciaie  ;  ce  qui  a  été  adopté.  On  a  renvoyé  à  la  commiêiion 
budget  quelques  pétitions  relatives  à  cette  partie.  L'ordre 
du  jour  appeloit  la  discussion  du  projet  de  loi  relatif  à  divers 
échanges  de  biens  domaniaux.  Ce  projet  a  été  renvoyé  k  l'exa- 
men d'une  commission  de  trois  membres ,  qui  sont  MM.  le 
Coûteux,  d'Aguesseau  et  de  Scjse. 

CHAMBRE    DES    DKPUTFS. 

Le  i5  mars,  M.  de  Sainte- Aldégonde  a  fait  un  rapport  sur 
quelques  pétitions.  L'ordre  du  jour  ap])eIoit  le  rapport  de  la 
commission  chargée  d'examiner  le  projet  de  loi  relatif  aux 
commissaires-priseurs.  M.  Breton  a  fait  son  rapport.  11  a  dit 
que  la  création  des  commissaires-priseurs  dans  les  départe- 
mens  avoit  donné  lieu  à  des  réclamations,  et  qu'on  avoit  fait 
aussi  des  objections  contre  le  projet  soumis  à  la  chambre.  Par 
l'article  \*^, ,  les  attributions  des  nouveaux  commissaires- 
priseurs  s'étend roient  dans  tout  le  ressort  du  canton  oh  ils 
exercent.  La  commission  a  pensé  que  leur  ressort  ne  devoit 
pas  s'étendre  au-delà  des  limites  ùxêes  par  la  loi  du  28  avril 
1816.  £lle  a  donc  proposé  une  nouvelle  rédaction  qui  mo- 
difie le  projet  des  ministres  en  plusieurs  points.  Par  cette  ré- 
daction ,  les  commissaires-priseurs  auroicnt  le  droit  de  faire 
les  prisées  et  ventes  mobilières,  exclusivement  dans  le  chef- 
lieu  oii  ils  sont  établis,  et  par  concurrence  dans  le  reste  de 
larrondissement.  Les  autres  articles  règlent  les  opérations  des 
commi.csaires-priseurs.  On  demande  que  la  discussion  sur  le 
projet  s'ouvre  mardi;  mais  sur  l'observation  de  M.  le  garde, 
des  sceaux ,  que  les  ministres  doivent  tous  se  rendre  ce  jour- 


(   '7^>) 

là  à  la  chambre  des  pairs  pour  le  rapport  sur  le  budget,  la 
discossion  est  assignée  à  lundi. 

Le  17  mars ,  ou  a  lu  une  pétition  de  trois  élèves  de  Tétole 
de  droit  de  Rennes,  qui  réclament  contre  l'ordonnance  du 
5  février,  laquelle,  disent-ils,  n'est  motivée  que  sur  de  pré- 
tendus délits.  La  commission,  dit  le  rapporteur,  s'est  con- 
vaincue, au  contraire,  de  l'exactitude  et  de  la  gravité  des 
filins  qui  ont  sorvi  de  fondement  à  l'ordonnance.  11  s'agissoit , 
comme  on  sait,  de  troubles  apportés  à  la  mission  de  Rennes. 
On  passe  à  l'ordre  du  jour,  malgré  la  réclamation  de  M.  d'Ar- 

rson.  La  chambre  ouvre  ensuite  la  discussion  sur  le  projet 
^  loi  relatif  aul  commisjuiires-pnseurs.  M.  Siinéon  attaque 
l'amendement  proposé  par  la  commission.  Plusieurs  membres 
parlent  pour  ou  contre  le  projet.  On  met  aux  voix,  l'art,  l*^ 
on  projet  ministériel,  qui  porioit  que  le  droit  exclusif  de  faire 
les  ventes  mobilières,  accordé  aux  commissaires-priscursdans 
le  chef-lieu ,  étoit  étendu  au  res.«ort  des  justices  de  paix  de 
l'arrondissement.  Cet  article  est  rejeté.  L'art,  i»*".  de  la  com- 
mission est  également  mis  aux  voix  et  rejeté.  On  passe  à  la 
discussion  des  autres  articles.  Plusieurs  membres  font  diverses 
observations.  I^  président,  remarquant  que  l'assemblée  n'é- 
toit  plus  en  nombre  suilisant,  lève  la  séance. 


AU     RÉDACTEUR. 

Monsieur,  j'ai  lu  dernièrement  avec  surprise,  dans  un  de 
nos  journaux ,  le  compte  qu  j  a  rendu  un  M.  P.  M.  de  VOraî" 
ion  funchrc  de  Louis  Xl'I ,  par  un  de  nos  prélats  les  plus 
distingués.  Ce  discours  n'a  pas  eu  le  don  de  plaire  au  journa- 
liste. C'est  un  malheur;  mais  enfin  chacun  a  son  goût,  et 
Tanonjme  avoit  bien  le  droit  de  donner  son  opinion  à  cet 
égard.  Seulement  il  semble  que  quand  on  parle  d'un  écrivain 
estimé,  d'un  orateur  remarquable  par  son  talent,  d'un  évé- 
que ,  il  est  un  ton  et  des  égards  dont  on  ne  doit  pas  se  dépar- 
tir. Or,  le  journaliste  a-t-il  observé  ces  convenances,  et  ne 
remarque-t-on  pas  dans  tout  son  article  une  affectation  maligne 
à  censurer  et  à  tourner  en  ridicule?  L'auteur  a  consacré  trois 
grandes  colonnes  à  relever  des  vétilles,  à  insister  pesamment 
sur  de  misérables  chicanes,  et  il  n'a  pas  trouv&jde  place  pour 
une  seule  citation  d'un  discours  qui  lui  ofl'roit  de  beaux  pas- 
iftgef  et  des  mouvement  pleins  de  chaleur  et  d'éloquence.  11 


T\*A  VU ,  il  n'a  signalé  du  moins  que  des  défauts ,  la  profbsion 
lies  antithèses,  des  contradictions,  des  fautes  contre  le  goAt 
et  même  contre  le  style;  malheureusement  les  exemples  qu'il 
en  donne  annoncent  en  lui,  je  suis  fâché  de  le  dire,  plus  de 
pédantisme  que  de  goût  véritable,  et  la  continuité  du  blâme 
donne  lieu  de  penser  que  ce  rude  critique  étoit  ce  jour-là  de 
mauvaise  humeur,  et  qu'il  étoit  décidé  d'avance  à  trouver 
tout  mauvais. 

On  a  remarqué  particulièrement  dans  son  article  le  trait 
suivant  :  M.  de  B,,  que  son  talent,  bien  plus  que  la  fa^ 
s^eur  du  dernier  gouvernement,  a  placé  parmi  nos  prélats  et 
nos  orateurs  célèbres Le  désir  de  lancer  un  trait  pi- 
quant a  empêché  le  critique  de  songer  que  jamais  la  faveur 
d'un  gouvernement  n'a  pu  faire  un  orateur  célèbre ,  et  que 
celui  qu*il  cherche  à  déprimer  étoit  orateur,  et  même  ora-* 
teur  célèbre ,  lonff-temps  avant  le  dernier  gouvernement.  De 
plus,  en  reconnoissant  que  le  talent  de  M,  de  B. ,  bien  plus 
que  la  faveur  du  dernier  gouvernement ,  l'a  placé  parmi  les 
prélats ,  le  journaliste  dit  plus  vrai  qu'il  i  e  pense ,  et  distin- 
gue par->là  M.  de  D.  de  ceux  qui ,  sôus  le  dernier  gouver- 
nement ,  se  sont  élevés  bien  moins  par  leur  talent  que  par  la 
faveur,  11  peut  y  en  avoir  quelques-uns  dans  ce  dernier  cas. 
.  Tel  dont,  à  son  grand  regret,  le  dernier  gouvernement  n*a 
pas  fait  un  prélat,  et  dont  il  lui  auroit  été  difficile  de  faire  un 
orateur ,  n'est  parvenu  peut-être  que  par  %ei  complaisances 

Î>our  un  cardinal  fameux,  que  par  son  courage  à  crier  contre 
'ultramontanisme,  alors  que  le  saint  ^xè&it  paroissoit  abattu. 
J'oseroi^  penser  qu'il  vaut  mieux  s'être  élevé  par  son  talent 

?rue  par  un  tel  langage  et  par  de  telles  condescendances;  et  je 
ais  profession  de  regarder  ces  procédés  comme  un  peu  plut 
fâcheux  pour  la  réputation ,  que  quelques  incorrections  de 


style  et  que  des  antithèses  un  peu  trop  fréquentes. 
J'ai  l'honneur  d'être ,  etc. 


T. 


LIVRE    NOUVEAU. 

La  Journée  tlu  chrétien  sanctifiée  par  la  nrière  et  Ifl  méditation  ; 
nouTi'Ue  édition,  augmentée  a^nn  Abrégé  ae  la  doctrine  chrétienne, 
par  M,  fabbé  de  la  Hogiie.  A  Paris,  chez  Biaise,  ei  an  bureau  du 
JoiMToal. 


n-? 


{Samedi  aa  mars  i8ij.)  (N*.  273.) 


Sur  la  mission  de  CayennCy  et  sur  lAs  moyens  qu  offre 
la  religion  pour  faire  prospérer  cette  colonie, 

è 

Le  moment  où  l'on  espère  que  la  France  va  rentrer  en  pos- 
session de  Cayenne  et  de  la  Guyane  Françoise ,  invite  k  s'occu* 
per  de  donner  à  cette  colonie  plus  d'importance  et  de  solidité. 
rius  nous  avons  fait  de  pertes  en  ce  genre ,  plus  il  est  à  désirer 
ou'on  prenne  des  moyens  pour  tirer  parti  de  ce  qui  nous  reste. 
C'est  k  cela  que  tendent  deu\  Mémoires  que  nous  avons  sous 
lesjreui,  et  qui  on  tété  composés,  par  deuxhabitans  de  Caycnne. 
L'un  est  ^.  le  Grand,  préfet  apostolique  des  missions  de 
Cajenne ,  et  l'autre  est  un  propriétaire  sage  et  expérimenté. 
Hous  n'extrairons  de  leurs  Mémoires  que  ce  qui  a  un  rapport 
plus  direct  avec  notre  objet. 

Le  premier  Mémoire  roule  sur  deux  points^  i".  la  néces« 
site  d'instruire  les  nègres  dans  la  religion ,  et  de  les  former  à  la 
pratique  des  devoirs  qu'elle  impose;  2**.  les  moyens  qu'il  j 
auroit  k  prendre  pour  procurer  aux  colonies  de  bons  prêtres. 
Tous  ceux  qui  habitent  les  colonies  se  sont  aperçus  de  la  dé-> 
pravation  qui  y  règne,  et  chacun  pro|>ose  des  moyens  pour 
y  remédier.  On  parle  de  force  armée  pour  maintenir  l'ordre, 
de  châtimens  contre  les  coupables.  Il  faut  le  dire ,  les  colo- 
nies sont  perdues  si  l'on  n'a  recours  qu'à  la  ngueur.  Ce  re— 
jnède  aigrira  le  mal ,  loin  de  l'adoucir.  Les  nègres  se  portent 
aisément  au  désespoir,  et  le  désespoir  les  pousse  aux  dernières 
extrémités.  Deux  fléaux  terribles  menacent  incessamment,  les 
colons,  le  poison  et  le  marronage,  c'est-à-dire,  la  désertion. 
ItC  poison  est  une  arme  terrible  dans  la  main  des  nègres .-  une 
arme  qu'on  ne  peut  leur  arracher,  et  contre  laquelle  il  est 
difficile  de  se  garantir.  Ont-ils  entr'eux  une  querelle?  il  faut 
que  tôt  ou  tard  un  des  deux  périsse.  Mais  si  c  est  à  leurs  maî- 
tres qu'ils  eu  veulent,  il  leur  faut  bien  d'autres  victimes,  et 
les  hommes ,  les  enfans  et  les  bestiaux  sont  tour  à  tour  frap- 
pés avant  qu'on  ait  pu  reconnoiti*e  le  coupable.  Dans  plu- 
sieurs colonies ,  les  maîtres  se  rendoient  justice  eux-mêmes, 
et  le  gouvernement  Cgrmoit  les  yeux  sur  cet  abus.  Assez 
Tome  XL  VAmi  de  la  Religion  et  du  Rot.        M 


,     (  >78  ) 

fourent,  ils  recouroient  k  des  sorciers  et  â  âet  deTine- 
resses,  auxquels  Tignorance  faisoit  ajouter  foi.  La  reKgion 
est  )c  lueillenr  préservatif  contre  ces  crimes  et  ces  abua;  mal- 
heureusement elle  a  été  trop  négligée  jusqu'ici.  On  se  con-' 
tentoit  dans  les  colonies  de  baptiser  les  nègres ,  et  on  ne  s'oc- 
cupoit  pas  de  les  instruire,  et  dVn  faire  de  bons  chrétiens. 
Un  prêtre  qui  seroit  allé  sur  les  habitations  catéchiser  les  nè- 
gres, se  seroit  attiré  les  moqtieries  des  blancs,  et  le  maitrt 
n'auroit  pas  manqué  de  le  pner  de  ne  pas  revenir.  La  reli« 
gion  cependant  n'est-elle  pas  aussi  pour  eux ,  et  parce  qu'iU 
sont  e5c1aves,  faut-il  les  réduire  à  la  condition  des  brutes,  et 
leur  interdire  les  moyens  de  éalut?  Aujourti'hui  que  l'on  voit 
la  source  du  mal,  on  voudroit  avoir  des  nègres ^ui  eussent 
de  la  religion.  Que  fait-on  pour  y  ^rvenir?  Les  Espagnols 
et  les  Portugais  sont  plus  sages,  lis  instruisent  leurs'  nègres, 
et  leur  inculquent  des  sentîmens  de  vertu.  Apssi  on  n'entend 
point  parler  parmi  eux  des  désordres  dont  nons  nous  plai- 
gnons. 11  en  etoit  autrefois  ainsi  à  Cayeime ,  lorsquis  la  colo- 
nie étoit  suflisamment  t)ourvne  de  pasteurs.  Nos  premiers 
missionnaires  furent  les  Jésuites,  et  on  s^iit  quel  étoit  leur  ta- 
lent pour  inspirer  Tamour  des  vérités  chiH^tiennes.  Après  quel- 
que mtervalle,  ils  furent  remplacés,  sous  le  ministère  de  M.  do 
Sartine ,  par  les  prêtres  du  Saint-  Esprit ,  qui  continuèrent 
leur  bonne  œuvre.  Les  nègres  et  oient  alors  assez  instruits^, 
jet  il  étoit  rare  d'entendre  parler  parmi  eux  de  désordres. 

Le  marronage  est  surtout  redoutable  à  Cayenne,  à  cause 
des  forêts  qui  nous  environnent,  et  des  retraites  inaccessibles 
que  les  nègres  peuvent  s'y  faire,  et  d'oii  ils  reviennent  pillei 
les  habitations.  Surinam  et  la  Jamaïque  en  sont  des  exem- 
ples. Autrefois,  quand  des  nègres  desertoient,  nos  prêtres 
t'y  rendoient,  accompagnés  de  quelaues  nègres  fidèles,  et 
pai*venoîent  à  ramener  les  fugitifs.  Un  dVux  en  fit  rentrer 
ainsi  une  troupe  entière  en  1787.  Sous  M.  d*0rvilliers,  beau- 
coup de  nègres  s'étoient  retirés  sur  une  montagne.  On  y  en- 
voya un  corps  de  soldats  et  d'habi|ans  réunis  pour  les  enve- 
lopper. Les  nègres  eurent  l'adresse  d'enlever  à  ce  corps  tous 
|os  vivres,  et  l'expédition  revint  sans  avoir  rien  fait.  Ce  mau- 
vais succès  mit  la  désolation  dans  la  colonie,  et  les  nègres 
restes  dans  les  habitations  commençoient  à  s'ngiter  d*une  ~~~ 


liière  inquiétante ,  lorsqu'un  bon  Jésuite,  nommé  le  P.  Foque, 
#^treprit  de  vaincre  les  fugitifs  à  lui  tout  seul.  II  se  neodil 


(  »79  ) 

à  leur  camp,  passa  plusieurs  jours  avdc  eux,  et  les  rameiMi 
aux  pieds  nu  gouverneur,  qui  leur  accorda  aisément  leur 
lardon.  Voilà  quelle  est  l'influence  d'un  prêtre  vertueux  et  es* 
timc  ! 

Lops  de  la  révolution ,  on  demanda  aux  ecclésiastiques  le  ser« 
ment;  ils  le  refusèrent,  et  furent  renvoyés.  Peu  après,  parut 
le  décret  de  liberté  générale.  S'il  n'entraîna  pas  tant  de  maux 
à  Cayenne  qu'ailleurs,  c'est  que  les  sentimens  de  religion  ne 
s'effacèrent  pas  tout*à-fait.  Pour  achever  de  la  leur  faire  perdre, 
en  disoit  aux  nègres  que  leV  prêtres  étoient  ennemis  ae  leur 
Kberté.  En  18049  on  abolit  le  décret  de  la  liberté  des  noirs, 
et  alors  plusieurs  s'enfuirent  dans  les  bois ,  d'oii  ils  répandirent 
l'alarme  dans  les  habitations  voisines.  Qu  'on  nous  donne  des 

Erétres,  ils  arrêteront  ces  désertions  funestes.  Les  prêtres  étoient 
rs  confidens  des  nègres,  leurs  consolateurs,  leurs  arbitres 
dans  les  différends.  Les  jours  de  fêtes  étoient  pour  les  nègres 
des  jours  de  délassement.  Les  cérémonies  de  l'Église  leur  plai» 
soient;  ils  y  chantoient  volontiers;  ils  écoutoient  les  instruc- 
tions avec  d'autant  plus  de  plaisir  qu'elles  s'adressoient  à  eux. 
Qu'on  nous  rende  donc  des  prêtres ,  qu'on  rétablisse  les  prê- 
tres; c'est  le  cri  général;  c'est  un  bienfait  que  nous  atten- 
dons de  la  sagesse  comme  de  la  piété  du  Rot. 

Mais  ce  qui  est  surtout  important,  c'est  d'avoir  de  bons 
prêtres.  Que  l'on  se  garde  bien  de  nous  envoyer  indistinct 
tement  les  premiers  qui  se  présenteroient.  C'est  ce  qu'on  fit 
iuEiraédiatement  après  la  destruction  des  Jésuites ,  et  on  eut 
bientôt  lieu  de  s'en  repentir.  On  recourut  alors  au  séminaire 
du  Saint-Esprit.  C'est  aussi  le  meilleur  moyen  à  prendre  en 
ce  moment.  Que  l'on  rétablisse  ce  séminaire ,  qu  on  le  dote 
•offisamment ,  et  nous  en  verrons  sortir  une  jeunesse  zélée , 
et  remplie  de  l'esprit  ecclésiastique,  qui  se  répandra  en- 
suite dans  les  colonies.  Ce  séminaire  sera  en  même  temps  un 
lien  de  retraite  pour  les  missionnaires  kgés  et  inârmes.  Il 
faut  donc  que  la  maison  soit  spacieuse ,  et  qu'elle  ait  un  fonds 
assuré.  Ne  pourroit-on  pas  y  affecter  les  biens  ecclésiastiques 
non  aliénés  qui  se  trouvent  dans  les  colonies?  Il  ^  a  à  la  Mar- 
ImîqQe  la  belle  habitation  Saint -Jacques,  qui  appartenoit 
aux  religieux  Hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Dieu.  Dans  la 
TÎlle  Saint-Pierre,  même  île,  les  Dominicains  avoientplu- 
aîeara  maisons.  A  la  Guadeloupe ,  ils  posiédoient  une  habita- 
tion dont  on  peut  disposer;  il  doit  7  avoir  aussi  à  la  Basse- 

M  2 


(  '8o  ) 

Terre  des  maisons  qui  appartenotent  aux  Capucins.  A  Caycnn^y 
le  gouverneni(>nt  a' entre  les  niaiiis  des  biens  qui  seraient  sn/li- 
sans,  non-seulement  pour  remplir  l'infenlion  des  donateurs, 
mais  encore  pour  contribuer  à  Tentrctien  du  séminaire. 

S'il  y  a  encore  quelques  prêtres  à  la  Martinique  et  à  la  Gua* 
deloupe,  grâce  à  la  Providence  qui  y  fit  parvenir  trente*- 
deux  dos  prêtres  qui  a  voient  été  déportés  ici.  Ils  paroissoient 
devoir  périr  en  mer;  mais  ils  gagnèrent  Surinam ,  et  de  là  la 
Martinique  ou  la  Guadeloupe,  oii  ils  furent  placés.  Leur 
nombre  diminue  chaque  année,  et  personne  ne  se  présente 
pour  les  remplacer.  Plus  de  la  moitié  des  paroisses  sont  sans 
pasteurs.  Je  suis  le  seul  prêtre  à  Cayenne ,  oii  j'ai  été  rappelé 
après  une  longue  absence.  Je  fais  ce  que  je  puis  en  ville;  auant 
aux  campagnes,  elles  sont  entièrement  abandonnées.  D'ailleurs 
mon  âge  et  mes  infirmités  m'annoncent  que  le  terme  de  ma 
carrière  n'est  pas  fort  éfoigné.  J'ai  vu  le  rétablissement  du 
trône  légitime;  puissé-je  voir  arriver  des  coopérateurs  qui 
Gontinueut  l'œuvre  à  laquelle  je  suis  consacré  depuis  trente** 
deux  ans! 

S'il  est  nécessaire  de  s'occuj>er  d'inspirer  la  religion  aux 
nègres,  il  ne  l'est  pas  moins  de  songer  à  Tinstruction  des 
b'ancs.  Avant  la  révolution ,  il  avoit  été  fait  des  donations 
pour  Péducalion  des  enfans  âos  blancs,  objet  fort  négligé  or- 
dinairement dans  les  colonies;  le  gouvernement  s'empressera 
sans  doute  de  remplir  les  intentions  respectables  des  dona- 
teurs. Les  Soîiirs  Uospilalièrcs  étoienl  alors  chaînées  de  l'é- 
d'.Kation  de!i>  filles,  et  s'en  ac(|nittoient  fort  bien.  Elles étoient 
au  nombi-e  de  neuf;  il  faudroit  qu'on  nous  en  renvoyât  assec 
pour  vaquer  au  double  objet  de  1  institut,  le  soin  des  malados 
el  l'éducation  des  enfans.  tios  prêtres  s'étoient  chargés  autre- 
fois de  réducation  des  garçons.  Le  pourroient-ils  aujourd'hui 
qu'ils  seroient  toujours  en  si  petit  nombre?  Je  propose  de -les 
remplacer  par  îles  Frères  des  Ecoles  chrétiennes,  qui  e»- 
sei'pient  tout  ce  qu'on  apprend  ordinairement  en  re  pays. 
(p\\\  ({ui  veulent  donner  à  leurs  enfans  une  éducation  puis 
brillante,  les  envoient  en  France.  Les  Frères  avoient  aii- 
1r4'fois  une  maison  à  la  Martinique,  oii  l'on  éloit  fort  con- 
tent d'eux  Trois  nous  sulHroient  en  ce  moment ,  deux  pour  les 
blanrs,  et  un  pour  les  enfans  de  couleur.  Une  négresse  a  fait, 
en  faveur  do  ces  derniers ,  une  donation  assez  considérable, 
deitinée  à  rétablissement  d'une  maison  d'éducation*  il  con- 


i^^^lH^HK 

(    .»'    ) 
ilifiit  que  le  jjréftt  «pinloliijue  eu 

t  droit  d'iri)ip*cMnn  sur 
oie  pat  da  laïqu"»  qui 
e,  et  qui  i..;gl.s.r<..<-nl 
^nesl  nulle  à  Layeiinei 
)pre«'lre  à  lire  à  leurs 
pgs  pieux  faits  s  celle 
Y  en  a  quatre  priiici- 
lit  riche,  el  qui  donna 
servi  pour  l.àtir  le  c.l- 

baliilation  Jeliuile  par 
ron  donna,  vers  lîoS, 
ion  des  filles.  3°.  M.  de 
énaserie,  soixante  nè- 
lir  des  secours  aux  en- 
Dloient  adminislrés  par 
iiipara  eu  17(10.4°.  tne 

lits;  on  ignore  en  quel 

1., . 

fin, 
tnnt 

Un 

UDb 

•Ira: 

'■'■oies.  .Surtout  qu'on  ne  nous  env 
livnJroieiil  qii«  pour  faire  forluh 

devoir.  E(i  ce  moment,  l'éflucalii 
parens  ne  troiivfnl  pas  à  faire  Of 
ns.    Le  gouveroemeut  iouit  des  li 

el    doit  en   remplir    l'objet.    Il    ; 
«.  1°.  r.(>lui  de  la  négresse  qui  eti 

ce  qu'elle  possédoit;  on  s'en  est 
,  «l  ))our  former  k  Eprouagne  une 
•volution.  2°.  M.  de  la  Moitc-Aig 
loiiie  (le  sa  (ucrerie  pour  l'cducati 
mont,  gouverneur,  lais'a  '"•€  m 

et  une  maison  en  ville  pour  foun 

ureau  ;  l'assemblée  r oloniaJe  s'en  ej 
iliou  faiic  à  J'iiôpilnl  pour  quatre 

t.mp,. 

A  la  siiilp  (îu  Mémoire  dp  I\I,  )c  préfet  apostolique,  sont 
de»  réllexions  sur  la  conduite  que  les  inaiires  doivent  tenir 
envers  leurs  esclaves.  11  représente  conibie|i ,  indépendant— 
loent  des  motifs  d'un  ordre  supérieur,  il  est  imnoliiique  de 
mal  parler  de  U  religion  et  de  ses  ministres,  d  affecter  du 
Btcpru  pour  les  pratiques  de  piété,  et  de  ne  jamais  paroïtre 
à  l'église.  Il  est  difficile  que  les  nègres  aient  de  la  religion 

Îuand  les  maîtres  leur  donnent  des  exemples  contraires.  M.  le 
rand  s'élève  aussi  contre  un  s^'slème  de  sévérité  outrée  à 
l'égard  des  nègres.  Ce  système  e  eu  de  tlcheux  effets  à  la 
Barbade,  à  Surinam,  k  ta  Jamaïque.  Les  Jésuites  àCayenne, 
les  Dominicains  à  la  Martinique  et  à  la  Guadeloupe,  ont 
donné  des  exemples  dont  il  faudroit  profiter.  Ils  u'aclictoient 


point  de  nègi 


fort  11 


leurs  bal<ita 


s  étaient  de- 


mportantes,  parce  qu'ils  trailoiciit  bien  leurs  iiè- 
nei,qu'ilsneIesaccabloieulpa$de  travail,  et  qu'ils  donnoient 
«es  soins  particuliers  aux  enfans  et  aux  vieillards.  Une  popu- 
blioa  nombreuse  leur  a^suroit  des  bras;  et  l'ordre,  la  tran- 
quillité et  l'aisance  regnoicnt  sur  leurs  habitations. 
.  L«  second  .Mémoire  est  iFuu.  ancien  propriétaire,  qui  réside 
•  Cayenne  depuis  quarante-quatre  ans ,  et  qui  a  été  honoré 
it  (a  confiance  de  MM.  de  Prëfontaine,  de  Franqiieville,  de 
Viileboi*  et  licscalicr ,  gouveraeurs  et  ordonoatieur  &  Cajeune. 


(  »82.) 

n  paroit  avoir  étiiclié  les  moyens  de  la  faire  prospérer,  etil  in- 
siste, comme  M.  le  Grand,  siir  l'insufllsance  de  Ja  force  ar- 
mée ,  et  sur  la  nécessité  d'y  joindre  la  persuasion  morale  et 
Vinfluence  de  la  religion.  M.  Malouet  éloit  du  même  avis,  et 
tous  les  anciens  colons  peuvent  se  rappeler  lui  avoir  ouï  dire 
que  M.  Nepvin,  un  des  meilleurs  administrateurs  de  Suri*- 
i:am,  se  plaignoit  à  lui  de  ne  pouvoir  y  introduire  des  prê- 
tres catholiques;  c'étoit  après  le  désastre  de  cette  colonie, 
en  1774*  ^  temps  des  Jésuites,  il  y  avoit  à  Càyenne  beau- 
coup d'unioTi  entre  les  maîtres  et  leS  esclaves,  et  les  Indiens 
luéme  venoient  volontairement  s'incorporer  dans  les  atteliers. 
Ils  se  marioient  dans  la  colonie.  Les  Jésuites  introduisoient  la 
civilisation  ,  prévenoieni  ou  appaisoient  les  querelles ,  entre- 
tenoient  Tordre  et  Tharmonie.  jLes  prêtres  séculiers  qui  leur 
succédèrent  immédiatement  n'ayant  pas  marché  sur  leurs 
traces,  on  fut  obligé  de  les  renvoyer,  et  on  appela  MM;  du 
.«séminaire  du  Saint-Esprit,  dont  nous  n'avons  eu  qu'à  nous 
louer,  jusqu'à  l'époque  oii  notre  assemblée  coloniale,  parta- 
geant le  délire  de  la  métropole,  les  renvoya  pour  relus  de 
serment.  Nos  églises  furent  abandonnées ,  puis  brûlées.  Peu 
après,  les  jacobins  se  répandirent  dans  les  habitations,  exhor- 
tant les  noirs  au  pillage.  Le  gouvernement  de  H n'a  pas 

été  moins  funeste  à  la  colonie.  Ce  révolutionnaire  avoit  pris 
les  nègres  sous  sa  protection ,  encourageoit  leurs  excès,  et  nu- 
milioit  en  toute  occasion  les  blancs.  Qu'on  nous  rende  nos 
prêtres,  et  l'ordre  renaîtra.  Six  bons  prêtres  feront  plus  d'cf- 
tet  que  quatre  cens  hommes  de  troupes.  Ils  réprimeront  les 
crimes  secrets,  ils  arrêteront  cet  usage  effrayant  du  poison, 
qui  mcuace  de  nous  perdre.  Toussaint  Louverture  avoit  connu 
)  influence  de  la  religion  sur  les  noirs,  et  il  avoit  commencé 
par  ce  moyen  à  ramener  l'ordre  à  Saint-Domingue.  Les  pro- 
priétaires rentroient  dans  leurs  habitations,  et  les  villes  se 
réparoient  avec  promptitude.  La  conduite  des  maîtres  en- 
vers les  noirs  s'étoit  singulièrement  adoucie  avant  la  révo- 
lution. Il  n'y  avoit  que  quelques  petits  propriétaires  avides  et 
grossiers  qui  traitassent  encore  leurs  nègres  avec  rigueur.  La 
révolution,  qui  a  empêché  beaucoup  de  jeunes  colons  de  re- 
cevoir une  éducation  soignée ,  et  qui  a  peuplé  nos  colonies 
,d'aventuriers ,  a  ressuscité  encore  à  cet  égard  bien  des  abus. 
Les  jacobins,  qui  parloient  le  plus  de  la  liberté  des  noirs, 
quand  ils  n'en  avoient  point,  étoient  ceux  qui  Itf  ont  le  plus 


(  '85  ) 

maltraites,  après  avoir  fait  fortune.  Nous  en  avons  ea  «a 
exemple  dans  Billaud-Varennes ,  qui  étoit  derenu  le  bour- 
reau de  ses  nègres.  On  a  été  obligé  de  les  lui  6ter^  et  il  â 
quitté  cette  colonie  au  second  retour  du  Roi. 

Si  nous  avons  quelque  chose  à  espérer,  c'est  surtout  àeè 
bons  soins  de  pasteurs  sélés.  Il  règne ,  on  ne  peut  se  le  distf^ 
muler ,  de  la  méfiance  entre  les  blancs  et  les  noirs.  Ils  sont 
respectivement  dans  un  état  d'irriration.  Nos  jeunes  geni 
ont  perdu  la  tradition  de  la  conduite  sage  et  modérée  des 
Jésuites;  ils  ne  parlent  que  de  rigueurs  et  de  châtimens. 
Çu'ils  consultant  les  anciens  de  la  colonie,  qu'ils  lisent  les 
écrits  de  M.  Malouet  et  ceux  de  M.  Guisan.  Us  y  verront 
quelle  peut  être  l'influence  de  la  religion.  Le  confessionnal 
•<nil  a  prévenu  plus  de  maux  que  des  milliers  de  soldats. 
Cest  ainsi  qu'en  jugeoisnt  MM.  Maillard ,  de  Villebois  i 
Malouet»  c'est-à-dire,  les  administrateurs  les  plus  éclairés 
que  nous  ayons  eus.  M.  d'Orvilliers,  que  l'on  appeloit  ici 
le  grand-père,  pensoit  de  même.  Tels  étoient  les  hommes 
que  nous  envoyoit  la  métropole  sous  le  règne  de  nos  Princes 
légitimes;  depuis  on  nous  a  envoyé  J...,  G... ,  B...  etH...  La 
différence  de^  uns  aux  autres  suffisoit  pour  nous  faire  juger 
de  la  différence  des  goiivememens.  Les  premiers  ne  songeoient 
qu'à  faire  prospérer  la  colonie ,  les  derniers  n^étoîent  occupés 
que  de  leur  fortune. 

Lfi  reste  de  ce  Mémoire  renferme  des  vues  sur  l'admiuis-^ 
(ration  de  la  colonie,  sur  la  culture,  sur  le  soin  des  bestiaux. 
Kous  ne  suivrons  point  l'auteur  dans  ces  détails  ;  mais  nous 
devons  dire  qu'ils  annoncent  un  cultivateur  éclairé,  et  un 
François  très-attaché  à  l'intérêt  de  la  colonie  et  à  celui  de  la 
métropole.  Il  revient  souvent  sur  la  nécessité  d'avoir  des  prê- 
tres, et  de  les  seconder  dans  leurs  soins  pour  rappeler  la  re* 
ligion  chez  les  blancs  et  les  noirs.  11  répète  que  sans  cela  Ta 
colonie  est  perdue.  Toutes  les  voix  se  réunissent  pour  publier 
les  services  qu'ont  rendus  les  prêtres.  M.Bourçon,  dans  une 
lettre  du  27  février  1 790 ,  au  supérieur  des  missionnaires  du 
Saint-Espnt,  M.  Duflot,  se  plaisoit  à  publier  combien  ceux 
^oî  étoient  dans  la  colonie  meritoient  1  estime ,  la  considéra^ 
don  et  la  confiance^  et  M.  Lescalier,  dans  un  acte  du  ^5 
mars  de  la  même  année,  s'exprimoit  ainsi  :  Les  missionnaires 
qui  sont  chargés  des  paroisses  de  la  colonie  et  des  missions 
aux  Indiens  1  rendent  des  serviees  essentiels  à  la  rel%ion  el  aux 


(  .84  ) 

bonnt^s  mœurs ,  et  sont  sioguHërement  utiles  pour  Tavance- 
xnent  temporel  de  cette  colonie.  Ils  prêchent  constamment  et 
avec  succès  aux  maîtres  et  gëreurs  d'habitation,  l'humanité 
et  la  douceur  envers  leurs  nègres,  senlimens  dont  ils  donnent 
eux-mêmes  l'exemple.  Les  soins  sëlés  de  ces  dignes  prêtres 
sont  peut-être  le  meilleur  moyen  d'entretenir  la  tranquillité 
et  la  silretê,  avec  le  bon  ordre,  dans  cette  colonie;  et  Tad- 
zninistration  trouve  en  eux  un  de  ses  plus  grands  moyens  de 
parvenir  au  bien  être  et  a  la  prospérité  de  ce  pays  m. 

C'est  ainsi  que  tous  les  témoignages  se  réunissent  pour  at- 
tester le  bien  que  faisoient  à  Cayenne  les  prêtres  au  sémi- 
naire du  Saiiit-£sprit.  L'intérêt  des  habitans ,  comme  de  la 
métropole,  est  donc  de  ressusciter  cette  bonne  oeuvre.  Déjà 
le  gouvernement  en  a  senti  la  nécessité.  II  avoit  même  ordonné 
de  rendre  au  séminaire  son  ancienne  maison;  mais  comme 
elle  se  trouve  aliénée,  il  faudroit  qu'elle  fût  rachetée  ou  rem* 
placée  par  quelque  autre  édilice  propre  à  la  même  destina- 
lion.  C  est  ce  qui  auroit  sans  doute  déjà  eu  lieu ,  si  la  situa- 
tion des  finances  avoit  permis  de  faire  cette  dépense.  M.  le 
ministre  de  la  marine  a  montré  les  plus  favorables  disposi- 
tions pour  recréer  un  établissement  dont  il  sent  toute  l'im- 
portance et  moine  la  nécessité.  Sans  cela,  nos  colonies  ne  se- 
ront jamais  sufUsammcnt  pourvues  de  prêtres,  ou  n'en  auront 
pas  de  tels  qu'on  doit  le  désirer.  Il  faut  un  séminaire  pour 
ic5  former  »  et  même  des  fonds  pour  être  m  état  de  donner 
une  éducation  gratuite  aux  élèves  qui  n'auroient  pas  de  for- 
tune. Un  tel  ol)jr?t  n'esl-il  pas  propre  à  exciter  la  charité  des 
amcs  pieuses,  qui  désirent  que  le  nom  de  Dieu  soit  connu  et 
glorifié V  Leurs  dons  meltroient  peut-être  à  même  de  com- 
mencer cette  bonne  œuvre.  Déjà  il  se  présente  des  sujets. 
<Juatre  prêtres  zélés,  dont  trois  curés  et  un  vicaire,  se  sont 
offerts  pour  cette  mission ,  et  sont  di<iposcs  à  partir.  On  est 
instruit  que  d'autres  nourrissent  le  même  dessein.  Le  gou- 
vernement demande,  en  ce  moment,  un  prêtre  pour  l'ile  de 
Corée,  en  Afrique;  et  nous  profitons  de  cette  occasion  pour 
annoncer  que  le  traitement,  qui  n'étoit  que  de  i5oo  fr. ,  et 
l'indemnité  de  35o  fr. ,  ont  été,  sur  les  représentations  du 
supérieur  du  séminaire  du  Saint-Elsprit,  portés,  l'un  à 
aooo  fr. ,  et  l'autre  à  600  fr. 

Les  ecclésiastiques  que  Dieu  appel leroit  à  aller  exercer  leur 
ministère  dans  nos  colonias^  et  les  personnes  charitables  qiù 


(  ^85  ) 

▼ondroîent  contribuer  parleurs  libéralités  à  cette  œuvre,  peu* 
vent  s'adr#»ssi»r  à  M.  Bertout,  supérieur,  aux  Missions-£tran- 
gëres,  rue  du  Uac,  n®.  120,  à  Paris,  en  affranchissant  les  let- 
tres. Oux  qui  se  sentiroient  la  vocation  de  travailler  au  salut 
des  infidèles  ,  trouveroient  encore  matière  à  leur  zèle  dans  la 
Guvane  françoise,  peuplée  de  tribus  indiennes ,  qui  attendent 
la  lumière  de  rEyangile. 


NOUVELLES    ECCLESIASTIQUES. 

Paris.  Le  7  mai^s,  une  cérémonie  intéressante  a  eu 
lieu  dan$  Téglise  métropolitaine.  Un  Juif,  nommé  Ja* 
cob,  y  a  reçu  le  baptême.  11  étoit  instruit  depuis  long- 
temps par  M.  Tabbé  la  Bouderie,  qui  lui  a  fait  subir 
des  épi*euves,  et  b'est  assuré  de  la  fincérité  de  sa  con- 
T.ersion.  Le  parrain  et  la  marraine  i^ioîent  iVî.  de  la  Bouil- 
leric,  payeur  de  la  liste  civile,  et  M™«.  de  la  Bouillerie. 
Le  néopliite  a  reçu  le  même  jour  la  bénédiction  nuptiale 
et  la  première  c(»mmuniOii.  En  lui  adminislranl  cha- 
cun des  sacremens,  M.  l'abbé  la  Bouderie  lui  a  adressé 
un  discours  pour  l'cxhurler  à  eulrer  dans  les  vues  de 
l'Eglise,  et  â  profiler  des  grâces  qui  lui  étuieul  offertes. 
Ces  discours  semblent  annoncer  que  le  nouveau  chré- 
tien a  répondu  au  zèle  et  à  la  charité  du  digne  ecclé- 
siastique qui  lui  a  donné  ses  soins.  Il  a  reçu ,  au  bap- 
tême, les  noms  d'Alphonse-Jeati-Séhai^fieii-Louis.  Ces  dis- 
cours se  vendent  à  son  profil;  leur  i^ix  est  de  1  fr. , 
et  1  fr.  10  cent,  franc  de  port,  chez  Dcmonville,  et  au 
bureau  du  Journal. 

—  Les  chefs  de  rinslitution  de»  aveugles-travailleurs, 
éf nblierueSaint-Viclor, à  l'ancien ^MMninaireSaint-Firmin, 

faroissent  avoir  senli  rimporlance  de  la  religion  pour 
éducation  de  la  jeunesse.  On  va  donner  aux  élèves  de 
cet  établissement  une  retraite  de  huîr  jours  pour  les  pré- 

{)arer  à  la  Pâque.  Il  v  aura  diux  instructions  par  jour, 
'une  le  malin,  par  f aumônier  de  la  maison,  l'autre  lo 
•uir,  par  M.  l'abbé  Tabarié,  grand-vicaire  d'Avignon.  Ces 


(i86) 

petrailet  annaelles  étoîenl  aulrufois  d'uAago  daus  les  nuiî* 
90HS  d'ëduciitioii  bien  dirigées;  et  dans  quelques-anet», 
elle»  se  faisuient  dans  la  semaine  sainte,  qui  est  cousa* 
erée  plus  spécialement  aux  souvenirs  de  la  piëlé. 

—  La  socié'lé  de  la  Providence  fera  célébrer,  le  22 
niarii,  à  Saint -Roch,  un  service  pour  les  membres  et; 
bien  Fa  i  leurs  décodés.  Ce  service  sera  précédé  d'une  messe 
pour  le  Roi  el  pour  les  personnes  de  la  famille  royale 

'  moi  (es  depuis  lu  révolution*  La  société  de  la  Provi- 
dence ,  formée  il  y  a  douze  ans,  a  placé  depuis  ce  temps 
55o  vieillards  des  deux  sexes  et  35o  orph(!liiies;  elle  a 
fait  traiter  à  domicile  353  malades,  distribuer  des  sou- 
pes économiques  et  j  6,000  fï*.  en  argent  ou  en  habille- 
ment. La  sou.^cription  ordinaire  est  de  i5  fr.  On  sous- 
crit chez  le  trésorier,  rue  Saint-Honoré,  n^*.  323. 

—  On  nous  donne  de  temps  en  temps  sur  l'Italie 
des  nouvelles  dont  la  forme  el  le  fund  inspirent  égale- 
ment peu  de  cimBance.  Tautôt  on  prèle  au  chef  de 
TEglise  des  sentences  philosophiques,  tantôt  on  lui  fait 
châtier  sévèrement  des  prôtres  zélés.  On  brode  à  ce 
8U}ct  des  histoires  sur  différens  canevas,  et  un  de  nos 
journaux,  sur  la  foi  de  quelques  correspondons,  est  or- 
dinairement le  premier  à  recueillir  cc-s  anecdotes  apo- 
cryphes^ qui  sont  copiées  par  les  journaux  françois  et 
élrangeis.  Ainsi  le  journal  de  la  province  de  Limhourg 
l'opportoit  dernièrement  le  conte  suivant,  sous  la  date 
d'Ancône: 

«  Une  affaire  importante  vient  d'être  décidée  entre  la  con*^ 
frérie  de  la  Trinité  et  la  famille  des  Cirnini<^lio.  Giovani  Cir* 
rimiglio,  se  trouvant  à  l'article  de  la  mort,  fit  appeler  l'archt- 
prétre  de  la  confrérie,  et  lui  déclara  que  son  intention  étoit 
que  son  épouse  Camilla  fit  construire  une  chapelle,  oii  uH 
service  journalier  seroit  célébré  pour  les  défunts  de  sa  fa- 
mille. La  dame  Camilla  n  dit  n'avoir  point  reçu  la  déclara- 
tion de  son  uiari.  Cette  déclaration  n'eloit  d'ai-IIeur»  établie 
p:ir  aurnno  piècff  écrite;  tuais  l'archtprctrc,  usant  de  la  preuve 
testimoniale,  avoit  fait  rédiger  une  déposition  par  le  sacris» 


/  «87  ) 

tain  et  un  desservant  qui  Tavoient  assisté  auprès  du  mori- 
bond. L'aiFaire  étant  parvenue  à  la  counoissance  du  saint 
Siège  ^S,S.^  avec  cette  haute  ssk*^esse  qui  la  caractérise ,  désap- 
prouva les  poursuites  de  l'archiprétre ,  en  les  déclarant  anti- 
religieuses et  contraires  à  l'ordre  établi.  Le  commissaire  in- 
Suisitorial ,  qui  transmit  la  décision  de  S.  S. ,  Tadcoropagna 
'un  Mandement  dans  lequel  on  remarque  le  passage  suivant: 
«  La  justice  de  Dieu  est  inévitable;  il  a  également  pitié  de 
toutes  les  âmes  en  souffrance;  gardons-nous  de  prêter  à  la 
méchanceté  des  hommes  des  armes  qu*ils  tonmeroient  contre 
eux-mêmes  en  s'en  servant  contre  la  religion.  Anathcme  k 
celai  qui  méconnoitroit  l'esprit  de  charité  de  Jésus-Christ! 
L'Eglide ,  comme  le  pauvre  de  Jéricho ,  ne  peut  que  mon- 
trer ses  plaies  et  attendre  des  secours  »».  L'archiprelre,  ren- 
trant promptement  dans  les  sentimeus  de  la  vraie  religion , 
se  dispose  à  aller  expier  son  faux  zcle  dans  les  missions  d'A- 
frique ». 

On  voit  qu^il  ne  manquoit  rien  à  cclto  anecdole  pour 
en  imposer  aux  lecteui's;  le  nom  de  la  confrérie^  relui 
de  la  famille,  tous  les  détails  de  Taffaire  sembloieiil  rap- 
portés avec  une  fidélité  scrupuleuse.  Sonlemeni  le  pa- 
thos du  commissaire  inquisilorial  pî\vo'isso\i  un  peu  a/n- 
phigourique  ei  un  peu  boursoufïlé,  outre  qu'il  n'es!  pas 
très-orlhodoxe.  Un  habitant  des  Pays-Bas,  étonné  de 
ce  langage,  profila  de  quelques  relations  qu'il  avoit  avec 
Ancone  pour  demander  des  infornialionâ  .sur  ce  fait.  Il 
supposoit  bien  qu'on  avoit  pu  en  altérer  le.s  circons- 
tances; il  n*imaginoit  pas  qu'on  eut  pu  inventer  ranoc* 
dote  entière.  Voici  ce  qu'on  lui  a  répondu  dans  une  lettre 
du  3  janvier  dernier  :  Lm  conjiérie  de  Ui  Sainte  lYi/tilé 
n'existé  pas  à  jâncônCy  ni  par  conseil  uent  Carchiprétre  de 
ladite  confrériem  La  dame  Camille  Cirrimiglio  n'y  existe 
pa^  non  plus,  et  ce  nom,  ainsi  que  le  legs,  la  co/îs- 
truction  de  la  cJiapelle  exigée  par  le  testateur ,  le  res- 
erit  du  Pape,  la  condamnation  de  Varchiprctre^  et  sa 
résolution  d*aller  aux  missions  d^^frique ,  sont  autant 
d* inventions  dont  on  n  a  jamais  oui  parler  ici,  La  per- 
sonne qui  reçut  celte  lettre  crut  de  bonne  foi  qu'ciio 


(i88) 

feroit  sur  les  atifres  la  même  impression  que  sur  elle- 
même.  Elle  alln  trouver  le  journulisle  du  Lirnbourg,  es- 
pérant qu'il  sufliroit  de  lui  montrer  la  vérité  pour  l'en- 
gager à  démentir  un  fait  apocryphe.  Mais  on  lui  ré- 
pondit qu'on  ne  pouvoit  se  rétracter  sans  se  compro- 
mettre. Que  faul*il  plus  admirer  ici,  ou  de  la  Frivolité 
d'une  telle  excusée,  ou  de  Timpudence  de  l'auteur  de 
l'anecdote ,  qui  s'amuse  à  envoyer  à  ses  correspondans 
des  nouvelles  oi^  il  n'y  a  pas  un  mot  de  vrai?  Il  y  a 
des  gens  qui  prennent  plaisir  à  insuller  les  prêtres;  il 
y  en  a  d'autres  qui  se  croient  plus  fins,  et  qui  se  con- 
tentent de  les  tourner  en  ridicule. 

Gand.  m.  de  Broglie,  notre  évêque,  invité  à  ordon- 
ner des  prières  pour  la  naissance  d^  fils  du  prince  d'O- 
range, avoit  cru  devoir  en  référer  au  saint  Père.  II  vient 
do  publier  la  réponse  du  souverain  Pontife  à  la  suite  d'uà 
Mandement.  Voici  ces  deux  pièces: 

»  Si  jusqu^à  pressent  vous  n^avez  nas  entendu ,  N.  T.  C.  F.,  la  yotxde 
Totre  premier  paslcujr  au  milieu  aes  acclamations  d\')llegre$se  qui  ont 
suivi  la  naissance  du  jeune  prince,  hrriller  fulur  de  la  couronne,  ce 
nVst  pas  que  notre  cœur  ne  tes  part<igrât.  Nous  e'iions  dans  une  vénLa- 
ble  tristesse  de  ne  pouvoir  donner  IVssor  aux  sentimens  de  joie  que 
doivent  ëprouver,  en  pareilles  occasions ,  de  iidèles  sujets  de  celte  «y- 
nastie,  qui,  depuis  bien  des  années,  nous  avoit  honorti  de  ses  bontffs. 
Nous  avions  pourtant  un  juste  sujrt  dVsperor  que  le  jeune  héros,  père 
de  l'illustre  entant,  n'ignoroit  pas  nos  désirs  à  cet  ég.ird. 

»  Nous  attendions  a  \  ce  impatience  la  décision  du  chef  de  l'Eglise,  au- 
quel il  appartient  d'interpréter  les  saints  canons  vl  d'en  dispenser  au 
Besoin,  ainsi  que  la  règle  de  conduite  que  nous  devions  suivre,  relaii- 
Tement  à  cet  objet,  dans  le  royaume  aes  Pays-Bas.  En6n  ,  nous  ve- 
nons de  recevoir  de  sa  Sainteté  le  bref  ci-joint,  dans  lequel  elle  nous 
déclare,  comme  le  saint  Siège  Vu  déclaré  en  d'aulrcs  circonstances, 
qu'il  nous  est  peroiis  d'adresser  au  Tout- puissant,  frtr  qui  régnent  let 
rois  (Prov.  c.  8),  et  qui  est  l'arbitre  suprême  des  empires,  des  prières 
solennelles  pour  tout  ce  qui  concerne  le  bien  et  la  prospérité  du  Roi  ou 
de  sa  famille,  et  la  stabilité  de  son  trAnc.  Que  nos  édises  retentissent 
donc,  N.  T.  C.  F.,  de  cantiques  sacrés,  en  actions  de  grâces  pour  les 
bienfaits  qu'il  a  plû  à  Dieu  d'accorder  à  celte  auguste  dynastie. 

a  -Réunis  autour  des  saints  autels,  et  sachant  qu'il  nous  est  prescrit 
d'honorer  les  rois  (I.  Pelr.  a),  et  de  leur  être  fidèh^s,  offrons  nos  vœux 
au  Seigneur,  pour  qu'il  daigne  accorder  à  sa  mait*:lé  et  à  sa  famille , 
nos-seulement  la  félicité  terrestre  qui  passe  comme  TomBre ,  mais  gq- 
core  le  bonhear  iDtfppréciable  de  le  ter? ir  en  esprit  et  ea  Térité. 


(  «89  )      ^ 

h  A  CCS  causes,  omis  qtoua  ordoiiDé  cl  ordonnons  qu^un  Te  Deum 
solenot'l  ftoit  chanli*  dans  tous  les  églises  de  notre  diocèse  le  premier  di- 
manche qui  suivra  la  réception  de  notre  présent  Mandement ,  en  ac- 
tions^c  grâces  pour  la  naissance  du  jeune  prince,  et  Theureuse  d^li- 
Tra:^ce  de  8.  A.  I.  madame  la  princesse  d^Orange. 

»  Les  autoriie's  cÎTiles  et  miliuires  seront  invitées  à  assister  à  cette 
solennité'. 

»  Et  sera  le  présent  Mandement  lu  au  prône  des  messes  parois- 
siales. 

i>  Donne'  à  Gand,  en  notre  palais  e'pismpal ,  le  8  de  mars  1817  ». 

Maurice,  éuéquede  Gandf 

PIE  VU,  PAPE. 
yénérable  frère ,  ialut  et  bénèiliction  apostolique, 

«r  Si  nous  n^ayons  pas  encore  rc|>ondu  à  la  lettre  que  tous  nons 
avez  écrite  relativement  aui  prières  que  le  gouvernement pourroitpeut- 
(Hre  vous  demander  à  Toccasion  du  mariage  du  prinre  héritier  de 
la  couronne,  il  f«iut  rattribuer  à  deux  causés.  D^nbnrd,  attendu  rim- 
mense  unatuitc  d'afif^Hires  sur  lesquelles  nous  sommes  consulie'  de  tous 
rôles,  1  examen  de  cette  question,  que  nous  avions  commis  à  une  con- 
grégation de  quelques  Ciirdiuaui  cle  la  S.  E.  K. ,  a  éle'  diffère  plut 
long-temps  que  nous  ne  Taurions  voulu.  Ensuite  nous  aurions  pu, 
Pexamen  étant  termine,  et  Fafiaire  a)'ant  été  miirement  examinée  par 
nous,  TOUS  faire  eonnoitre  notre  dérision  j  mais  voyant  que  Toccasion 
d'ordonner  ces  prières  publiques  éioit  passée,  nous  avons  cru  devoir 
différer  de  vous  répondre  sut  cet  objet. 

)>  Maintenant  que  nous  sommes  prié  de  nouveau  ,  tant  de  votre  part 
que  de  celle  des  autres  ordinaires  du  royaume,  de  déclarer  quelle  rè^le 
de  conduite  on  devra  suivre  en  de  {niroilics  occasions,  si  elles  se  présen- 
tent encore,  nous  vous  faisons  savoir ,  vénérable  frère,  suivant  le  sen- 
timent reçu  et  manifesté  en  d'autres  circonsianccs  par  le  saint  Siège, 
qp'il  est  permis  aux  ordinaires  susdits,  en  cas  que  le  Roi  leur  témoi- 
f*ne  son  désir  à  ce  sujet ,  d'ordonner  des  prières  publiques  pour  une 
raii-c  qui  Iconque  qui  concerne  le  bien  et  la  prospérité  du  Roi  et  de  la 
lamille  royale  ,  ou  la  stabilité  de  son  gouvernement,  toutefois  avec  les 
préi-autions  prescrites  par  Pun  de  nos  prédécesseurs,  le  pape  Benoît  XIV, 
d'heureuse  mémoire,  dans  sa  lettre  aux  arcbevèi|Ues  et  évèques  du  rit 
grec  en  communion  avec  le  saint  Siège ,  donnée  le  premier  mars  1^56. 

»  11  faut  aus<>i  avoir  fattention,  en  ordonnant  ces  prières,  de  prévenir 
avec'soin  Iç  scandale  qui  pourroit  peut-élre  en  résulter  pour  les  foibles,  en 
avertissant  le  peuple,  dans  une  instruction  pastorale,  que  ces  prières 
M>nt  ofFerles  à  Dieu,  soit  pour  lui  rendre  grâce  pour  les  bienfaits  qu'il 
a  accordés  au  Roi  et  à  la  famille  royale,  soit  pour  lui  demander  leur 
prospérité,  ainsi  cpie  la  tranquillité  publique  et  privée  du  royaume,  et 
«fin  ({ue  le  crrur  du  princo  soit  rendu  favorable  à  la  religion  cetholi- 
que  et  bien  disposé  pour  elle. 

j»  Ea  vous  reaouTelaal  les  t^joioiguages  disttognés  de  notre  tendre  af^ 


(  ïQO  ) 

feciioti  pourrons,  nous  vooa  donnons  arec  ffFiisîoo  de  cffnr,  aSusi  qu*à 
▼otre  troiippau  ,  notre  bon^iciion  apostotiuuc. 

»  Donntf  à  S.  Pierre  de  Rome,  le  premier  février  de  Pan  1817,  de 
notre  pontificat  le  diz-septiéme  ». 

(L.  S.)  Signr,  TiE  VII ,  pape. 

A  votre  rc'nrrabic  frcre ,  Maurice  ^erérjue  de  Gand. 


Nouvelles  politiques. 

Paris.  S.  M.  vif>nt  d'accorder,  sur  sa  cassette ,  6000  fr.  aux 
bo8pices  de  Fontainebleau.  Des  le  commencement  de  l'hiver, 
elle  avoit  ordonné  qu'il  fiU  fait  aux  indigens  de  cette  ville 
des  distributions  de  Dois;  de  plus,  elle  avoit  fait  remettre  au 
maire  une  somme  de  1 5,000  fr. ,  oui,  réunie  aux  sommes 
provenans  de  l'abandon  fait  sur  la  liste  civile ,  et  aux  bien- 
faits que  ne  raanauent  pas  de  répandre  les  Princes ,  lorsaii'ilft 
viennent  chasser  dans  la  forêt,  pnt  permis  de  faire  des  distri- 
butions de  pnin ,  et  d'établir  des  atloliers  de  charité. 

— •  Le  général  Lauriston  a  été  envoyé  à  Calais  pour  com- 

fliraenter  et  accompagner  le  grand -duc  Nicolas,  frère  de 
empereur  de  Russie,  qui  se  rend  à  Maubeuge,  et  qui  doit 
y  pAsser  une  rrvue.  Ce  prince  a  été  reçu ,  le  18 ,  à  Lille^  avec 
les  honneurs  dus  à  son  rang. 

—  L'anniversaire  du  12  mars  a  été  célébré  à  Bordeaux 
par  une  messe  solennelle  et  un  7  e  Deum,  et  par  des  signes 
de  joie  de  la  part  des  habitans  de  cette  cité  fidèle. 

—  Le  projet  de  loi  sur  les  rommissaires-priseurs  a  été  re- 
jeté, le  10  mars,  par  la  chambre  des  députés.  Sur  173  vo- 
tans ,  il  y  a  eu  1 00  l>oules  noires. 

—  M.  le  comte  de  Goyon ,  préfet  de  l'Yonne ,  est  nommé 
préfet  de  l'£ure,  en  remplacement  de  M.  le  marquis  de  Cal- 
ville, qui  passe  à  la  préfecture  de  TYonne. 

—  M.  Girod,  ancien  sous-préfet  de  Clermont-Ferrand ,  est 
nommé  sous-préfet  de  Saint-Gaudens. 

—  M.  Boy,  un  ^es  trois  candidats  présentés  par  la  cham- 
bre des  députés  pour  la  coimnission  de  surveillance  de  la  caisse 
d'amor  tisse  mien  t,  a  été  nommé  membre  de  cette  commission 
par  S.  M. 

— •  On  dit  que  les  nouvelles  élections  auront  lien  en  quatre 
fois.  Les  seize  départemens  qui  doivent  concourir  au  renouvel- 


(  ;90 

Irmpnt  de  1817  serr>Dt  classés  en  quatre  divisions ,  lesquelles 
ne  feront  leur  opération  que  les  unes  après  les  autres.  Les  dé- 
partemei.s  de  la  Seine  et  de  TOise  seront,  à  ce  qu'on  croit , 
de  la  première  division. 

-*  Une  figure  de  la  loi,  assez  laide,  qui  occupoit  le  milieu 
du  bas-relief  de  la  faç.ide  du  palais  Bourbon ,  va  di^paroîfre , 
à  la  satisfaction*  de  beaucoup  de  personnes,  qui  s'éloniioient 

3u'on  eût ,  depuis  la  restauration ,  fait  choix  d'un  tel  sujet 
r-  scuJpture,  qui  rappeloit  les  déesses  de  la  liberté  dont  on* 
couvroit  tous  nos  monumens  et  nos  maisons  pendant  la  révo- 
lution. La  figure  du  Roi  remplacera  la  loi.  C'est  M.  de  Puy- 
maorin ,  de  la  chambre  des  députés,  qui  a  provoqué  ce  chan- 
gement. 

—  On  assure  que  les  généraux  commandant  l'armée  d'oc- 
cupation ont  arrêté,  qu'aussitôt  le  départ  des  corps  dési- 
gnés pour  quitter  la  France,  il  sera  fait  un  changement  dans 
les  cantonnemens ,  depuis  TAIsace  jusqu'à  la  mer  du  Nord, 
de  manière  à  ce  que  les  communes  qui  ont  le  plus  souffert 
soient  diminuées  de  la  moitié  de  leurs  garnisons. 

—  Les  principaux  habit  ans  de  la  ville  d'HazebroucV ,  dépar- 
tement du  Nord,  vierment  de  donner  un  nouvel  exemple  de 
bienfaisance  :  réunis  à  l'hôtel-<le-ville  par  le  maire,  ils  ont 
ouvert  une  souscription  volontaire  pour  secourir  les  pauvres 
jusqu'à  la  moisson  prochaine  :  les  besoins  étoicnt  calculés  par 
aperçu  à  10,000  fr.  }  les  sommes  offertes  à  l'instant  même  se 
sont  élevées  à  12,000  fr. ,  et  la  liste  des  souscriptions  ayant 
é\é  portée  ensuite  au  domicile  des  particuliers  qui  n'avoient 
pas  assisté  à  l'assemblée,  on  a  également  obtenu  une  autre 
somme  de  12,000  fr.  Ce  résultat  fait  d'autant  plus  d'hoir- 
neur  à  la  ville  d'Hazebrouck ,  qu'elle  n'a  qu'une  populatioa 
d'environ  7000  amcs,  qu'elle  n'est  enrichie  par  aucune  bran- 
die de  commerce ,  et  qu'elle  a  beaucoup  souffert  des  charges 
de  la  guerre. 

—  Les  journaux  ont  publié  un  rescrit  de  l'empereur  Alexan- 
dre, adressé  au  gouverneur  de  Cherson,  en  Tauride,  relati- 
vement k  une  secte  appelée  les  Dnlobortzi ,  qui  s'est  établie 
depuis  peu  dans  ce  pays,  ef  qui  paroît  avoir  <\es  rapports 
avec  les  méthodistes  angîois.  L'empereur  ne  veut  point  qu'on 
l^s  chasse  ni  qu'on  les  m'iltraile,  à  inoins  qu'ils  np  ref:èlent  des 
déserteurs  ,^  ou  qu'ils  ne  tentent  de  séduire  les  fidèles  de  l'E- 
glise dominante.  11  recommande  au  gouverneur  de  s'assurer 
des  faits ,  et  da  nt  pas  eu  croire  des  rapports  exagérits. 


C.  Ï92  ) 

CHAMBRE    DES    PAIRS. 

Le  10  mars,  M.  le  comte  d'Aguesseaii  a  fait  un  rapport  sar 
x?ivers  échanges  de  biens  domaniaux.  Le  projet  de  loi  a  été 
adopté  par  1 10  suffrages  sur  120  votans..Tous  les  ministres 
avaut  été  introduits,  la  commission  du  budget  a  fait  son  rap- 
port, et  la  discussion  s'est  ouverte  de  suite.  M.  le  ministre 
de  la  guerre  a  pris  la  parole  pour  combattre  diflërentes  ob- 
jections (jue  M.  le  comte  Dessoles,  rapporteur,  avoit  faites 
contre  le  budget  de  son  ministère.  Deux  pairs  ont  parlé,  Tun 
en  faveur  du  projet ,  l'autre  contre. 

AU      RÉDACTEUR. 

Monteur,  Toud riez- TOUS  bien  faire  meniion  dans  TOfre  Journal 
(i'ua  déAa.«ire  affreux  arrivé  récemnieni  k  Crécy  sur  Serre,  chef-lieu  de 
canton,  dans  ratrondisKement  de  Laon?  CîrUe  commune,  de  plus  de 
aooo  liabilans,  déjà  fort  pauvre,  après  avoir  c'ie' frappa d'oneépiioolie 
générale  ()ui  lui  a  enlevé  ce  que  la  guerre  avoit  épargne'  de  besiiaaz  , 
après  avoir  perdu  par  Tintempérie  de  la  saison  la  majeure  partie  de 
ses  recolles  ordinaire.s,  a  failli,  le  34  février  dernier,  devenir,  en 
ptu  de  len)p.s,  la  proie  d^un.  incendie.  Le  feu  sVst  manifesté  louC 
a  coup  dans  une  rue  dont  la  plupart  des  mai^tons  étoicnt  couverlrs  en 
chaume  ;  m  un  instant  cinq  maisons  furent  consumét-s  ,  et  avant  que 
les  secours  arrivassent ,  3^  habiiations  et  plus  de  80  bâlimens  furent 
réduits  en  cendres.  Les  malheureux  habitans  se  trouvoient  alors  dans 
les  champs  on  dans  les  vignes.  Le  feu,  excité  par  un  vent  de  nord  det 
plus  violens,  auroit  fait  un  bien  plus  grand  ravage  ,  sans  le  zcle  infa- 
tigable des  gendarmes  et  des  pompiers  arrivés  en  loute  hâte  de  Laon 
et  de  Couvron.  Grâces  à  Tactive  vigilance  de  M.  de  Kicolaî,  notre 
préfet,  nos  craintes  furent  un  peu  calmées ,  et  le  désordre,  inévitable 
en  nai cille  occasion  ,  fut  arrêté. 

Il  n'est  pas  besoin ,  Monsieur,  d'étendre  cet  exposé,  pour  vous  prier 
de  solliciter  la  charité  publique  envers  tant  de  malhcuri'ux  :  nos  besoins 
sont  immenses  j  nous  en  éprouvons  pourtant  un  d'un  autre  genre;  c'est 
celui  d'exprimer  ici,  s'il  nous  est  possible,  notre  vive  reconnoissance 
envers  notre  bon  Roi,  qui,  à  la  nouvelle  de  nos  désastres,  a  bien 
voulu  étendre  jusqu'à  nous  quelques-uns  de  sos  nombreux  bienfaits. 
INous  pourrions  encore  difiicilement  passer  sous  silence  reropresse*- 
ment  ne  M.  notre  préfet,  qui  est  venu,  parle  temps  le  plus  afifreus  el 
par  trois  lieues  de  très-mauvais  chemins,  nous  apporter  quelques  con* 
solations. 

Les  personnes  sensibles  qui  voxidroienl  contribuer  k  achever  l'oravre 
charitable  que  la  bonté  paternelle  de  notre  Roi  a  commencée,  sont 
priées  de  viiuloir  birn  faire  passer  leurs  secours,  quelques  modiques 
qu'ils  puis<:ent  être,  à  M.  Coussin ,  chef  d'Institution  ,  rue  de  Thorigny, 
n**.  7,  à  Paris  j  et  an  burcan  du  Journal. 

Je  suis,  avec  une  respectueuse  estime.  Monsieur,  votre  très^humbU 
et  tféi-obéii»ant  serviteur, 

QiPi^ssis,  enré'doyen,  un  de  poi  ahonnéî. 


{Mercredi  û6  murs  i8if.)  (N".  274.) 

* 

'm 

■ .  I      •  I 

Citerions  ipnporumîes  mr  tes  nom^ellGs  éditions  dei 
Œuvres  complètes  de  Voltaire  et  de  J.-J.  Kous« 
seau  9  avec  ces  paroles  de  fiOnis  XVI  |lôu^  épU 
graphe  :  Cbs  deux  hhmnws'Ont  perdu  là  France  (i)« 

S'il  est  un  témoigniage  imposant  ^t  décisif  de  Tin- 
Auence  de  Voltaire  et  de  Rousseau  sur  la  révolution/ 
ç  est  sans  doute  celui  de  la  plus  auguste  victime  de 
cette  révolution  ^  d'un  Prince  qui  avoit  vu  les  progrès 
des  nouvelles  doctrines  ^  et  qui  en  avoit  rc^ssrati  les 
terribles  résultats.  Peut^tre  ce  témoignage  balancera^* 
t-il  celtii  de  M.  Desoer,  qui ,  dans  sa  f  x-ttre  à  MM.  les 
grands-vicaires  de  Paris,  énonce  une  opinion  con- 
traire ,  et  il  y  a  toute  apparence  que  1  ex|)éi4ènce  et 
les  malheurs  du  Monar(|ue  feioni  autant  d'iitifiression 
sur  les  esprits  que  Tassertion  d'un  jeune  libraire  qui 
xi*a  pas  été  témoin  de  nos  désastres ,  et  qui  s'est  tnolns 
occupé  d  en  approfondir  les  causes  que  d'imaginer  desr 
•pécijdations  «vatitageuses  à  son  commerce.  M.  De^ 
aoer  s'est  plus  occnpé  vraisemblablement  du  débit  de 
ses  livres  que  de  recherches  historiques ,  et  îl  connoît 
mieux  son  magasin  que  les  règles  de  la  logique  et 
que  les  bases  de  Téditice  social.  Ou  n'auroit  pas  songé 
a  lui  en  faiire  la  remarcnte  s'il  n'eût  pas  voulu  pren-* 
dre  un  vol  si  haut^  et  s  il  n'eût  pas  consenti  à  laisser 
Jiarottre  sous  son  nom  une  brochure  ob  il  juge  6^ 
tout  avec  beaucoup  de  confiance  >  et  parle  sur  la  rc 


(1)  Brochure  Îd-8^.  ;  prix  ^  1  fr.  et  1  fr.  2Ô  cent,  franc  df 
]x>rt.  A  I^aris,  chez  Egron;  et  au  buf(*au  du  Journal. 

Tome  XL  VAmi  de  lu  IleUgiotL  et  du  Mot.       tf 


(  «94  ) 

ligion,  sur  la  philosophie  >  sur  la  lîtléraiure,  avec  la 
profondeur  djULJeuue  homme  j^  et  rérudidou  d'un 
marchand.  Plusieurs  journaux  se  sont  empressés  de 
le  féliciter  d'uu  sa  heureux  débu(  dans  la  carrière  des 
lettres ,  et  il  fôut  esi>crer  que  sa  modestie  le  portera 
une  autre  fois  à  sfi  jeter,  moins  vite  dans  la  lice  ^  et  à 
ne  pas  ceindre  une  arnmife-jrop  pesante  pour  ^  ses 
épaules.  Il  est  bon  de  savoir  borner  son  ambition  ;  il 
est  raire'que  l'on  réussisse  à  la 'fois  dans  le  tiégocc  et 
duns  la  littérature^^ et  quand  on  gagne  tant  d'argent , 
il  faut  savoir  se  passer  de  la  gloire, 
r  il  ne  s'agit  plus  de  caractériser  une  enU*eprise  qui 
est  jugée  par  tous  les  bons-^sprits,  ni  de  prouver  oom< 
bien  elle  peut  être  funeste  à  la  reli^on  et  à  la  oiorale* 
li'expérience  en  a  déjà  averti  ceux  qui  font,  quelque 
cas  de  ses  leçons  ^  et  des  écrivains  estimables  ont  pul* 
vérisé  les  sophismes  par  lesquels  on  cherchoiià  son- 
tenir  les  nouvelles  cditions.  M.  de  Bonald  a^  surtout 
fait  entendre  une  réclamation  forte  et  motivée  contre 
cette  publication  imprudente.  Des  lillérateùrs^  dont 
BOUS  regrettons  de  ne  pouvoir  révéler  les  noms^  oui, 
dans  le  Journal  des  Débats  et  dans  la  Quotidienne, 

R laide  la  cause  des  principes  et  même  du  bon  {^oùr. 
i^onsn^osons  faire  entrer  en  ligne  de  compte  nos  articles 
sur  le  même  sujet  dans  ce  journal;  mais  nous  indi(pie-> 
rons  avec  confiance  plusieurs  écrits  où  Ton  apprécie  les 
services  que  Voltaire  nous  a  rendus^  et  les  bienfaits 
que  .nous  préparent  ses  nouveaux  éditeurs.  Parmi  ces 
écrits  9  celui  que  nous  annonçons  aujourd'hui  traite 
la  question  plus  à  fond,  au  moins  sous  un  rapport. 
L'auteur  s'est  pariiculicremcnl  occupé  de  chercher  si 
nos  lois  n'oifroient  aucun  moven  d'arrêter  mie  telle 
entreprise,  et  voici  comment  il  divise  sa  matière: 
l^.  Les  lois  bjumaiocs  peuvent^-elles  autoriser  c^  qui 


f  195  ) 

reorerme  une  iasalte  directe  contre  la  Divinîté^  et  ce 
cjiii  teod  à  lextioction  de  toute  religion  et  de  tout 
culte  parmi  les  hommes?  2^.  Une  société  a-t-elle  le 
droit  de  se  détmire  elle-même^  ou  Lien^  en  d'autres 
termes  9  a-t-elle  le  <lroit  de  proléger  et  de  mettre 
sous  la  garantie  sacrée  de  la  loi  une  entreprise  dont 
le  résultat  immédiat  est  de  propager  des  écrits  et  des 
principes  cpii  tendent  ouvortenicni  à  sa  dissolution  et 
k  sa  ruine?  3<».  La  publication  des  Œuvres  complètes 
des  deux  chefs  de  Hncrédulilé  moderne  est-<JIe  con- 
ciliable  avec  les  principes  de  la  Charte  ?  4^.  L'atteinte 
portée  aux  mœurs  par  les  nouvelles  éditions  peut-elle 
se  concilier  avec  les  lois  imprescriptibles  qtn  régis- 
sent toute  société  ? 

L'auteur  discute  ces  dlflerentrs  questions  avec  au- 
tant de  précision  que  d'énergie.  Voici,  par  exemple, 
le  passage  où  il  développe  la  tendance  et  le  but  des 
émis  philosophiques  de  Voltaire  : 

«  L'un  des  apologistes  des  nouvelles  éditions  est  forcj 
d*a rouer  que  la  religion  est  un  des  plus  grands  besoins 
dett  sociétés  huntaines,  (Constitutionnel  du  3i  février). 
.S^il  avoit  dit  qu'elle  en  est  le  premier  besoin  et  le  fon- 
dement le  plus  assuré  des  empires ,  il  h'auroit  point  af- 
foiblî  une  vérité  tellement  reconnue  dans  tous  les  âges, 
que  ce  seroit  perdre  le  temps  que  de  chercher  à  1  ap- 
puyer d'autorités  et  de  preuves.  Or,  que  les  écrits  de 
Voltaire  et  de  Rousseau  détruisent,  anéantissent  cette 
base  de  l'ordre  stocial,  et  que,  par  une  conséquence 
inévitable,  ils  tendent  à  la  dissolution  du  corps  politi- 
que, c'est  ce  qui  n'est  obscur  pour  aucun  homme  sensé 
qui  a  la  moindre  teinture  de  leurs  ouvrages.  On  veut 
aujourd'hui  tout  pallier,  tout  excuser  dans  ces  hommes 
célèbres,  même  leurs  excès  les  plus  monstrueux.  Di* 
sons  la  vérité  :  ceiiains  écrivains  traitent  la  nation,  à  qui 
ils  adressent  journelleinent  leurs  homélies  philosophie 
•qties,  comme  si  alla  étoit  tombée  dans  un  état  d*aveu- 

N  2 


(  »90'  ) 

glemenl  complet  et  de  stiipidilé.  On  vondroît  presqafe 
nous  persuader  que  Volt«iire  a  servi  la  cauw  du  chris- 
tianisme en  cotnbdtUint  la  êuperstilion  qui  déshonore 
la  ivraie  religion.  (Consliiuiiotuiel ,  ibid.)  Mais  qui  pour- 
roi  t  prendre  le  change,  et  y  a-t-il  au  monde,  un  fait 
plus  notoire  que  l'ardeur  infatigable,  ou  même  que  la 
rage  avec  laquelle  Voltaire  a  travaillé,  surtout  pendant 
les  trente  dernières  années  de  sa  vie,  i  avilir,  i  cou- 
Trir  d'opprobre  et  de  mépris,  à  déraciner  de  toutes  les 
âmes  la  foi  de  l'Evangile?  Comment  e^père-t-on  nous 
distraire  de  cette  vérité  en  se  bornant  à  le  représenter 
aux  prises  avec  quelques  pi*éjugés  surannés  et  quelque» 
absurdités  étrangères  au  fond  de  la  foi,  tandis  qu^il 
est  visible  qu'il  a  voulu,  si  je  Tose  dire^  frapper  ait 
cœur  la  religion  clirélienne,  et  qu'il  n*a  pas  mênvd 
cherché  à  déguiser  cet  aifreux  dessein?  Qui  ne  cou- 
noil  sa  réponse  au  lieutenant  de  police  Héraut,  que 
Condorcet  rapporte  avec  tant  de  complaisance?  (^yie 
de  Voltaire,  page  42).  Ce  magistrat  lui  ayaiit  dit: 
Quoi  que  voua  écririez,  vous  ne  viendrez  pas  à  bout  de 
détruite  la  religion  chrétienne»  —  C*est  ce  que  nous 
verrons,  répondit  Taudacieu^c  philosophe,  et  la  suite  u 
pi*ouvé  qu'il  étoit  en  efiet  résolu  à  n'oublier,  pour  at- 
teindr»  ce  but,  aucun  des  moyens  que  peut  suggérer 
l'impiété  la  plus  noire  et  la  haine  la  plus  furieuse*  L'or- 
gueil sembloit  en  être  le  principe  :  Je  suis  las,  disoit-iï 
nn  jour,  de  leur  entendre  répéter  que  douze  homme» 
ont  suffi  pour  établir  le  christianisme ,  et  j'ai  envie  de 
leur  prouver  quil  n'en  faut  qu'un  pour  le  détruire 0^ 
(Cond.9  P^ie  ile  P^olt,,  pag.  l'f'i).  Je  buis  loin  de  vou- 
loir souiller  ma  plume,  et  révolter  les  lecteurs  honnêtes 
par  la  citation  des  blasphèmes,  des  formules  d'impiété, 
des  tui*pitudes  de  toute  espèce,  des  dérisions  exécrables 
qui  furent  comme  les  armes  que  Voltaire  eut  toujours 
i  la  main  dans  le  cours  de  cette  longue  et  effroyable 
guerre.  Ceux  qui  ^pourroient  ignorer  ces  excès  ^  ache- 
teroient  chèremci^t  l'avantage  de  s'en  îiistruire  par  ï^y- 
bligation  de  paroottrir  les  vingt  volume»  d'une  Corre** 


I 


(   '07  ) 

pondance  qui  u'cst,  on  quei(|ue  sorte,  fjtruii  luaiiiti'sle 
coiilre  le  ciel ,  où  celui  qui  en  est  descendu  pour  sauver 
noire  nature,  suivant  la  foi  de  tant  de  peuples,  et  sans 
contredit  de  la  partie  la  plus  éclairée  du  genre  liumain, 
est  continuellement 'foUjet  des  moquetû^  les  phis  insul- 
tantes, et  souvent  d^un  cri  de  fureur  qui  fera  frémir 
josqu^à  nos  derniers  neveux.  Cest-là  qu'on  trouvera  sur 
la  divine  Eucharistie,   dont  cet  homme  si  ennemi  de 
ThypocrUie  (i)  approcha    au  temps  pascal,    pendant 
quelques  années,  des  bouffon neries  sacrilèges,  et  d'une 
impiété  inouie,   par  lesquelles  il   cherchoit  ù  se   faire 
pardonner,   par  ses  sectaires,  cet   acte  extérieur  de 
reiigioa*  Une  fouie  d'autre^s  écrits  qui  grosaissent  la  col* 
lection  de  Kehl,  sont  expressément  dirigés  contre  nos 
dogmes  les  plus  saints;  je  veux  dire,  coiilre  la  révéla* 
tîuii,  contre  la  divinité  de  Jésus  -  Christ ,  contre  l'au- 
thenticité ou  la  sainteté  des  Ecritures,  contre  les  mi- 
racle», etc.  etc.;  et  je  suis,  en  quelque  sorte,  liontenx 
d'insister  sur  une  circonstance  qui  est  l'un  des  faits  les 
plus  saillans  et  les  plus  notoires  de  ces  derniers  temps, 
et  qae  personne  no  connoit  mieux  que  ceux  qui  met- 
tent aujourdUrai  tant  d'importance  à  le  nier.  Four  ce 
qui  regarde  Bousseaii,  on  connoit  assez  le  but  d'un  fa* 
meox  épisode  de  son  Emile ,  les  attaques  qu'il  a  livrées 
à  notre  foi  avec  autant  de  malignité,  et  même  avec  plus 
de  vigueur  que  Voltaire;  enfin  les  maximes  impies  qui 
coulent  sans  cesse  de  sa  plume,  particuliùroment  dans 
ses  Conjèasiona  et    dans  son  Contrai  social,  où  il  ose 
avancer  que  la  religion  de  I)escarti*s,  de  Pascul,  de  Bus- 
suel,  est  ai  évidemment  mauvaise,  qiée  ce  aeixyit  perdre 
le  tempa  de  s'amuser  à  le  démontrer»  ((Contrat  social, 
livre  IV,  chapitre  8).  Trouve* t-on  cv  langage  obscur 
ou  modéré?  £t  je  le  demande  aux  incrédules  munies, 
est-ce  ii  faire  une  guerre  excusable  et  presque  inno- 
cente à  des  supei*stitions  et  k  des  erreurs  populaives,  ou 

(i)  A-C-on  jamais  pori^  unf  haine  pin  a  profonde  qae  la  sienne  à  toute 
#^c0  d'hypocrisie I  {Comtitutionnel  du  ^ifèi'ricr)^ 


(  »98) 

bien  est-ce  saper  a?ec  fureor  les  fondemens  de  la  reli- 
gion publique*^  arracher  des  coeurs  Tamiour «et  ie  respect 
qu^elIe  inspire  aux  peuples,  et  après  dT^ir  blé  à  la  so* 
ciéié  cette  base  nécessaire,  la  IbîsÀer  en  pi  oie  à  toutes 
les  passions^  et  svipeudoe  sorr  un  abîme»? 


l^^.l 


La  coucluaîa'D  de  l'ouvrage  ne  >mérke  pas  moins 
d'être  remarquée  y  en  ce- qu'on  ,y  trouve  réunies  les 
plus  fortes  raisons  t[\xe  Ton  -  peut  opposer  aux  nou- 
velles entreprises  : 

«Passons  aux  .objections  :  quelques  mois  suffi  rontv 
j'ose  ledire^.fxmr  lesitaire  évanouir.  On  parle  de  com- 
merce, de  spéculMion  utile  à  FËtat  et  qu^il  est  d'au- 
tant plus  indiscret  de  troubler^  que  notre  malheureuse 
patrie  a  plus  de  besoin  dans  ce  moment  d'opposer  à  ses 
malheurs  toute  L'activité  et  touteè- les  ressources  de  son 
industrie» 

»  N'est-ce  pas. donner  une  excessive  importance  i 
l'entreprise  dont  il  s'agit  que  deda  fiiire  regarder  comme 
un  moyen  de  rétal>lir  la  fortune  publique?  Quoi  qiril 
en  soit,  je  me  contente  d'observer  qu'on  ne  seit  point 
les  Etals  en  achevant- d'y  ruiner  la  religion  et  la  ;roo- 
raie;  que  pour  réparer  les  brèches  d'un 'édifice,  on  ne 
doit  pas  en  saper  les  fondeniens;  enfin,  pour  parler  un 
langage  qui  a  été  entendu  par  tous  les  peuples  où  Ka- 
ibéisme  n'a  pas  étendu  ses  ravages*,  qu'on  ne  sauve  pas 
les  empires  en  provoquant,  par  une  violation  publique 
du  respect  dû  à  la  Divinité,  les  vengeances  de  celui  qui 
tient  seul  dans  ses  mains  la  destinée  des  empires. 

)>  Mais,  dit-on,  une  loi  sur  la  librairie  déclare  pro- 
priété publique  les  ouvrages  des  auteurs  morts  depuis 
un  certain  laps  de  temps  que  cette  loi,  détermine.     • 

»  J'en  conviens;  mais  il  est  également  vrai  que  di- 
verses considérations,  tirées  de  l'intérêt  général,  des 
égards  dus  à  riionuètelé  publique,  du respeci  inviolable 
que  doit  inspirer  la  Divinité,  ou  mêmeleSouvtrain  qui 
e&l  son  image,  règlent  et  limitent  Tusage  de  celte  prov 


prii'lé.  n  y  a  dans  le  commerce  quantité  de  lÎTres  in-' 
ilmesi  aaxqueU  la  rëvvl'ution  a  donné  naissance.  N*â-'' 
t-îl  point  paru,  dans  un  temps  de.  délire,  des  écrits  in- 
titulés :  />*  Crimes  des  JRoiê ,  1e9  Crimes  des  Rei^ 
nés,  ^tt.'  etc.?  N^a-t-on  pas  publié  des  recueils  de  ca- 
lomnies qtroces  contre  le  plus  infortuné  des  Monarques? 
Seroil-il  permis  d'appeler  aujourd'hui ,  par  des  annonces 
fastueuses,  Tattentioii  de  tous  les  François  sur  ces  pro« 
dnrlions  détestables,  de  les  réduire  pour  en  faciliter  le 
débit,  sous  une  forme  plus  commode  et  moins  dispen* 
dieûse?  L'herbe  vénéneuse  qui  croît  dans  un  terrain  va- 
cant ba  abandonné  est  aussi  une  propriété  publique; 
seroit-on  autorisé' par  cela  seul  a  se  servir  dfe'  ses  sucs 
meurtriers  pour  pOrtèr  la  mort  dsfns  le  sein  de  ses  sem* 
bistbies?  ' 

w  On  croît  nous  fermer  la  bouche  par  une  autre  ob- 
servation dont  il  n*csl  pas  moins  aisé  de  faire  sentir  le 
fi)îblc  :  on  nous  repn'ieiile  que  les  ouvrages  dont  la  réini- 
pYf-ssion  nous  cause  tant  d'alarmes,  sont  dans  toutes  les 
mains;  qu'on  les  vend  K)us  les  jours  sans  réclanialion , 
et  qtie  le  silence  que  nous  avons  gardé  jdsqu'ici  sur  ht 
circu/afion  Ae  ces  livres  suffît  pour  condamner  les  plaintes 
que  nous  élevuns  coiilre  les  éditions  nouvelles. 

»  La  réflexion  que  je  viens  de  fi^ire  s'applique  à  ce" 
raisonnement,  et  en  découvre  la  fausseté.  Les  coupa- 
bles productions  que  j'ai  indiquées  pins  haut,  et  que 
la  révolution  a  enfantées,  sont  distribuées  dans  quan- 
tité de  bibliothèques;  elles  conlinuent  à  circuler,  et  sont 
dans  le  commerce.  Je  le  demande  encore  ici  :  s'en  suit-il 
qu'il  fût  libreà  un  spéculateur  de  les  réunir,  d'en  jeler 
des  Prospectus  dans  le  public ,  de  les  répandre  avec 
profusion  dans  toutes  les  parties  de  la  France,  et  de 
rallumer,  par  tous  les  moyens,  reulbousinsme  insensé 
qui  faisoit  rechercher  ces  (Euvres  d'une  noire  impos- 
ture et  d'une  démocratie  sanguinaire?  Voici,  en  deux 
mots,  ce  qui  di^ssipe  Tillusion  de  ce  vain  rapproche-* 
ment.  Il  est  une  infinité  de  choses  que  la  loi  ignore  ou 
est  censée  ignorer  :  des  raisons  de  bien  public  ^  et  queU 


Îpefois  m^me  de  Traies  ippo«iibiIilà,  la  forceni  à  celle 
i;^iniulatjun  et  à  ce  ai{«ac4f«  Ce  qu'il  but.  seulemept. 
remarquer  a.yeo  soin ,.  c*eat  qu'a lora  elle  n'appronVia 
point ,  et  66  borne  &  fermef  les  yeux  et  a  tolërer.  Mais 
ait  dans  une  pnti*eprii*€^ë?ideninieDt  funeste  aux  nijODuni 
et  à  Ja  rel^gun  de  TËIat  ^  vops  cherchez  l'éclat  et  I(i 
publicité:  si» vous  aFertjss^s,  pour  ainsi  dire»  la. loi;  si 
v.ouK.vuulez  la,  rendre  complice  do  ralteirite  donnée  eux 
mœuçsiel  au  cuite  divin;' ei|  un  mot,  si  voua  prétendes 
]|ielij:eh  corruption  souSji^a^tde,  et  placer,  en  quel- 
que sorte,  le  scandale  à  la  soMr.ce.nième  de  l'ordre  et  de. 
la  vertu,  alors  elle  ne  peut  p}u^  ni  dissin^uler^  ni  se 
tpire  :  son,  inaction.  U  inontre^'oii  au  monde  entier 
comme  l'j^ppui.et  la  protectrice  de  rirréligipu  et.de  la 
licence.  Dciitinée  par  sa  nature  à  maintenir  le%  droits 
de  la  Divinité,  dont  elle  pe  fait  qu'exiEuxer  la  puissance 
«ur  la  terre,  ollo  serableroit  se  liguer  avec  ses  ennemis, 
ejt^  les.  encourager  par  une  criminelle  connivence  :  Té- 
gjareiQent  des^  hommes  u'auroit  plus  de  remèdp;  la  so- 
ciété seroil  frappée  dans  sa:  i::cine;  et  soif  aUijipce  avec 
la  vertu,  qui  est.  sa  force, e^  le  principe  de  «a  vie,  ye*. 
liant  à  se  rompre,  elle  n'auroit  plus  devant  les  yçux- 
que  des  abim^,  et  l'attente  prochaine  de  sa  disaolulîou 
ei  de  sa  ruine» 

)»  Le  ciel  ne  permettra  pas.  qa'un.  dessein  si  perni- 
cieux^ »1  la  France  s*exécute;  il  sauvera  aux  mœui's  pn^ 
btiquj^  cette  nouvelle  et  profonde  blessure  :  et ,  dans 
un  t^mips.où  jious  voyons  briller  sur  le  trône  ei  dans 
le  palais  da  nos  Bois  les  vertu^  les  plus  pures;  ou  1^ 
parole  divine,  portée  dans  toutes  nos  provinces  par,  de 
nouveaux  apôtres,  y  ranime  la  foi  antique  da  nospères^ 
y  iùlt  refleurir  les  vertus,  la  concordoet  le  zèle  pour 
Il  gloire  du  Pi'ince;  dans  de  semblables  circonsti^nces, 
la  bouté  céleste  ne  soufifrira  point  qu'une  funeste  en- 
treprise détruise  c^  espérances  d'un  retour  prochain 
i  l'ordre  et  à  la  paix ,  et  rende  inutiles  a  la  nation  de 
fii  touc)jans  ej^emples  et  de  si  augustes  modèles». 


V 


i 


9 

il 


L^auteur  nV  pas  inÎ6  son  nom  à  cet  écrit  ;  mais  oa 
V  reconnoitra  aisément  la  touche  serrée  et  solide  de 
recclésiastiqiie  qui ,  dans  deux  écrits  précédons ,  avoit 
défendu  avec  aèle  la  cause  de  la  religion  et  de  TE^lise. 
Cette  dernière  réclamation  ne  lui  fart  pas  moins  d'hou- 
neur  que  les  précédentes;  si  ses  vœux  ne  sont  pas 
exaucés  y  et  si  nous  sommes  destinés  à  voir  encore  le 
succès  d'une  entreprise  que  les  intérêts  de  la  société 
et  de  la  morale  sembloient  également  proscrire ,  on 
saura  du  moins  que  les  amis  de  la  religion  ont  fait 
leur  devoir^  qu'ils  ont  prolesté  contre  ce  nouveau 
scandale,  et  qu îk  obt  averti  leurs  contemporains  des 
pi^[es  qu'on  leur  tcndoit. 


Nouvelles  ecclésiastiques. 

P^aiS.  La  trpisième  et  la  quatrième  conférences  de 
M.  Ffavflsinou3  ont  en  Iteu  à  SaintrSulpicc,  Ws  dimuq- 
chef  46  et  23  mars.  Dans  lu  première,  Torateur  0  con« 
fiidéiré  la  l^gislaiiun  mosaïque  soms  le  rapport  moral  et 
aous  le  rapport  poliiix|oe;  telle  a  été  la  division  de  sa 
cvpft^rence.  Il  a  rappelé  les  idées  magnilique^s  que  les 
lois  de  Moïse  noiis  donnent  de  Dieu,  et  la  précision  lu*. 
minq^sc  des  préceptes  du  Décalogu.e.  Les  objections  des 
inpréUules  contre  ce  code  si  simple  et  si  pur  ont  été 
pa(tsécs  en  revue  par  Torateur,  qui  en  a  fait  voir  Tiu* 
jus^ice  et  le  peu  de  solidité.  Les  menaces  que  Dieu  fait 
aux  transgreaseui's  de  ses  lois  ctoit^it  nécessaires  pour 
contenir  un  peuple  indocile  et  inquiut,  et  la  simplicité 
du  atylc  convenoU  à  qne  époque  où  le  langage  ignoroit 
ces  raffinemens  qui  appartiennent  aux  temps  de  cor- 
ruption. 11. seroit  ridicule  d'exiger  qpc  Ton  parlât  à  des 
Hébreux,  il  y  a  quatre  mille  ans,  comme  Ion  purle- 
roit  aujourd'hui  è  des  François,  et.  i^n  des  plus  heu- 
retix  génies  du  siècl.e  de  Louis  XIV,  Fénéioii,  r^^gar- 
doit  rÉcriture  comme  un  modèle  de  tous  les  geui  es  de 


(    202    ) 

fllyle.  Voltaire  a  iTprocIië  i  Moïsg  de  ij\iroîr  poînl  en- 
seigné le  dogme  de  rimmurliilîlé  de  Tanie,  tandis  quk 
ce  dogme  est  supposé  d*Qn  bout  &  ra^llre  du  Pentaten* 
que.  Quelques  passages  l'énoncent  oiéine  formellement. 
i/idise  ne  rapporte-i-il  pas  que  Dieu  créa  Tliomme  a 
sou  image  et  à  sa  ressemblance?  qu'aiiruit-ii  voulu  dir«; 
par-là  si  l'amc  ii'éloit  pas  immortelle?  Les  honueuç^ 


prescrits  pour  les  morts  ne  sont-ils  pas  une  autre  preuve 
de  la  croyance  de  liramortalité  de  i'ame?  Si  Von  pavié 


râleur,  après  être  entré  dans  quelques' «détails,  a'cuii^ 
ciu  arec  Bossuet,  que  Moïse  fut  à  la  rois'IeplussuUjm^ 
des  philosophes  el  le  plus  sage  des  législateurs.  Une  pé- 
roraison brillante  a  terminé  ce  discours. 

Dans  la  conférence  du  35  mars,  M.  Frayssinous  a 
considéré  Moïse  comme  historien.  Il  nViève  point .  a-t-il 
dît ,  la  Tojit'  pour  combattre  'la  science ,  el  poili^fbl^- 
mer  les  recherches  du  génie;'  qui  interroge  la  uïtin*^; 
et  iiVffbrce  d'eu  pénéti^er  les  secrets;  il  ne  combat  iqye 
fabus  dc^  syslèAit's,  les  écarts  de  Timagination,  et  trotte 
pente  u  mettre  des  rêveries  à  la  placé  des  faits,  et  à 
hafir  des  mondes  aVec  les  éléraens  lés  plus  vagues.  L'b-^ 
râleur  s'estaltaclié  à  discuter  deux  points  prîncipapk 
de  l'histoire  de  là  Gêhèse,  la  création  ot  le  déluge.  Quel- 
ques uns  ont  reproché  à  Moïse  de  n'être  point  assez  phy- 
sicien; mais  nu  objet  plus  noble  oçcupoit  ce  législateur; 
il  vouloit. élever  son  peuple  vers  Dieu,  et  instruire  tout 
le'genie  humam.  Sa  science,  toute- simple  et  toute  po- 
p\)laire,  n'aspiroit  qu'à  tracer  les  grands  traits  de  rhis-^: 
toire  du  monde.  Quelle  modeste  simplicité,  quelle  hà- 
posante  rapidité  dans  ses  récils  !  Ldngin  àdmiroit  comme 
un  modèle  de  sublime  ces  paroles  énergiques  :  Fiat  lux 
et  facta  est  lux.  Quel  est  le  fait 'démonti'é  qui' soit  en 
opposition  avec  là  narration  de  Moïse?  On  sVtonne  à 
la  vérité  qut!  Moïse  ait  parlé  de  la  création  de  la  lu- 
miciv  avanl  celle  du  soleil  5  mais  savons-nous  bien  cer- 


(    203   ) 

(ainerneni  d^où  vieut  la  himîère,  0t  d'Iiribiles  astronomes 
n'ont- ils  pns   ëmi  sur  ce  sujet  des  opinions  diverses? 
Oit  a  Tait  des  ohjeclioits  sur  les  sfx  jours,  et  on  a  enfantft 
difE^rens  systèmes  sur  leur  durée.  La  religion  ne  paroit 
point  intéressée  dans  ces  discussions,  et  nous  croybn's 
que  ce  sont  là  des  objets  que  Dieu  abandonne  aux  dis- 
putes des  hommes.  Comparez  les  grandes  idées  que  Moïse 
nous  donne  de  Pliomme  en  rapportant  sa  créatidh;':iveé 
les  idées,  Irop  souvent  basses  et  ignobles,  que  des  mo* 
demies  nous  ont' tracées  de  ce  Roi  de  la  natuiT.  Eiiiin 
(j^qui  achève  de  nous  rendre  le  récit  de  Moïse  respec- 
iTOle,  c'est  qu'on  le  retrouve,  quoique  déguisé,  dans 
les  fables  de  la  mythologie,  dans  Thistoire  des  anciens 
peuples,  et  jusque  dans  les  poésies  des  Grecs.  Le  déluge 
de  Moïse  a  aussi  donné  lien  a  beaucoup  de  dilHcultés, 
et  le  fait  en  lui-même  et  ses  principales  circonstances 
ont  été  attaqués  dans  le  dernier  siècle.  Mais  que  de- 
vons-nous croire  sur  cet  article,  ou  des  modernes,  ou 
d^un  auteur  si  ancien^  qui  a  voit  pu  voir  de  son  temps 
des  traces  encoi*e  subsistantes  du  déluge^  et  qui  vrvoit 
au  milieu  de  peuples  chez  Icsquel^ie  souvenir  s'en  éfoit 
conservé?   Des  géologues  ont   trouvé  dans  les  couches 
de  la   terre   des  indices  d'un   grai/d*  boulevel'seraent. 
On  demande  pourquoi  il  n'a  jamais  été  trouvé  d'osse- 
niens  humains;  c'est  peut-être  parce  que  les  recherches 
n'ont  encoi^  et ié  faite» que  dans  rOccidrnil,  qui  sans  doute 
ëtoîl  aldrs  la  partie  du  monde  la, moins  peuplée.  L'o- 
rateur dans  sa  péroraison  à  déploré  les  préjugés  de  son 
siècle,  et  cette  maladie  de  l*esprit  hunhain  qui  ne  sait 
point  s'arrêter  dans  de  justes  bornes,  et  que  son  ardeur 
porte,  non  pas  seulement  à  observer  et  à  décrire,  maïs' 
encore  i  inventer  des  systèmes^  et  i  rt'éer  dfcs  hypo- 
thèses. Toutes  ces  cosmogoniès  qu'on  a  imaginées  de^ 
puis  soiitante  ans  n*ont  pà^  fait  faire  un  pas  k  la  science. 
—  La  piH>cliaine  conférence  wi\  remise  au  dimanche  d« 
la  Quasimodo,  à  cause  de  fa  longueur  des  offîces  des 
deux  dihiahchcs  prochains. 

— -Le  Ttfndredi  ai  mars,  anniversaire  de  la  mort  fu- 


(    204) 

neste  de  Ms^.  le  duc  d'Enghieii ,  un  service  a  èïé  célt'bi*é 
pour  ce  Priuce  infortuné  daus  le  lieu  même  qui  vil  tomber 
cette  tête  illustre.  Ses  restes  sont  toujours  déposas  dans  une 
des  salles  du  château  Iransibrinde  en  chapelle  ardente* 
M*  l'abbé  de  Quélen,  vicaii^e  général  de  la  grande<^aumô- 
nerie,  a  officié.  Les  musiciens  de  la  chapelle  du  Boi  et  ceux 
de  l*artillerie  royale  ont  exécuté  les  chants  deTEglise.  M.  le 
uiarquis  de  Puy  vert, gouverneur  du  château,  des  person- 
nes de  la  maison  du  prince  de  Condé  et  des  officiera  de 
divers  CQips  assistoienl  à  la  cérémonie.  La  cliapelle  éloit 
tendue  de  noir  avec  les  armoiries  de  la  maison  de  Condé. 
Lô  cercueil  qui.  contient  les  restes  du  Prince^  étoit  d9> 

{)osésur  une  estrade,  et  ou  avoit  placé  dessus.iine  palme» 
a  plaque,  le  cordon  bl^u  et  lepée  de  S.  A.  S.On  voyoit 
au  bas  les  douzç  balles  qui  optélé  Tiustrument  du  crime 
et  qu*on  a  trouvées  dans  le  corps  de  la  victime.  Des  sou- 
venirs déchirans  assiégeoient  tous  les  assistons  à  la  vue  de 
tant  d*objets  de  douleur,  et  on  ne  pouvoil  parcourir  sans 
une  sorte  dViTroi  les  lieux  témoins  d'un  si  grand  atten- 
tat. Le  fossé  où  il  s'est  commis  est  entouré  d\n)e  barrière^ 
et  si|r  l'endroit  mèuiQ  on  a  élevé  une  tomlieen  gaz^on, 
et  planté  des  cyprès  et  des  fleurs.  Mais  un  monument 
plus  religieux  sera  élevé  au  Prince  dan^  IVglIse  du  châ- 
teau, qui  a  été  long-temps  c-onverlie  eu  magasin,  mais 
que  8.  M.  a  ordonné  de  rendre  à  sa  destination  primitive. 
On  fa  déjà  débarrasse  des  objets  qui  .y>étoient  enta>sés, 
et  on  n'attend  plvis  que  des  fonds  pour.y.fair^  les  ré- 
parations convenables,. et  la  mettre  en  état  de  servir  aux 
exercices,  de  la  religion.  C'est-là  que  la  dépouille  mor- 
telle du  Prince  trouvera  un  asile  digne  d'elle,  et  que 
la  religion  donnera  à  sa  mémoire  les  prières  qui  lui 
furent  inhumainemctit  refusçles  à  ses  dernier»  momens. 
—  M.  le  ministre  de  Tiiitérieur  a  mis  à  la. disposition 
de  M.  le  préfet  de  la  Seine  une  grande  partie  des  mo- 
numens  funéraires  qui  étoient  réunis  dans  le  Musée  t 
dit  des  Petits-Augustins,  et  ic  gouvernement ,  secondant 
les  vues  des  familles,  ainsi  que  des  pei-sonnes;  pieuses, 
vtnd  ces  monumens  aux  églises*  Ainsi  Saint -Êustacbe 


(  3o5  ) 

recevra  les  manmAies  de  Colbert  et  de  CheTert  ;  Saint- 
Germain -des- Pré»  ceux  du  roi' de  Pologne  Casimir  et 
de  la  famille  Castellane;  Notre-Dame  ceux  du  cardinal 
de  Gondi  et  dei  maréchaux  de  Gondi  et  d'Harcouri'^ 
Saint«Nicolaa-du-Chardoi]iiet  ceux  de  Jërômè  Bignon, 
nvocat  général,  et  de  Charles  le  Brun,  peintre;  «Saint* 
Sulpice  ceux  du  célèbre  curé,  Langiiel  de  Gergy,  qui 
acheva  celte  église  et  fonda  l«i  maison  de  TEnfant^Jésust. 
On  reportera  dans  l'église  de  Monlmoi-ency  la  chapelle 
sépulcrale  du  connétable  Anne  de  Mohtmoi-ency,  ainsi 
que  sa  statue  et  celle  de  sa  femn>e.  Les  cendres  du  tia- 
▼ant  Mabillon-  et  de  0.  Monlfuucon  seiVDut  rendues  & 
Saint- Germain-des-lVéb. 


Nouvelles  politiques- 
Paris.  Une  ordonnance  du  Roi ,  relative  aux  bourse^  des  col' 
léges  royaux,  porte  que  chaque  collège  royal  à  pensionnat 
aura  cinquante  pensions  aox  frais  du  gouvernement;  que  les 
villes  continueront  à  acquitter  les  bourses  dont  elles  ont  éii 
chargées  jusqu'à  ce  jour;  que  la  distribution  de  ces  bourses 
antre  les  divers  collèges  et  la  fixation  du  prix  des  pensions 
particulières  sont  provisoirement  maintenues,  etc. 

—  M.  Pellspra,  receveur-fçénéral  de  TAllier,  est  nommé 
receveur-général  de  la  Meurt  lie;  M.  Millet,  receveur-géné- 
ral de  la  Meurtbff  passe,  à  la  même  place,  dans  la  Moselle^ 
M.  Grosiéede  Virville,  receveur-général  de  la  Corrèze,  rem- 
place M.  Pellapra  dans  TAlIier  ;  et  M.  Pemot  de  Fontenoi  est 
nommé  rcceveur**général  de  la  Creuse. 

— -  On  annonce  qnc,  le  lo  mai  prochain,  on  transférera  à 
Saint-Denis  les  restes  de  S.  A.  R.  M'*'.  Elisabeth ,  qui  avoient 
•té  déposés ,  en  1794  9  dans  un  emplacement  de  la  uiaison  dite 
du  Christ  9  près  la  barrière  de  Mousseaux. 

-7-  La  cour  d'assises  de  Troyes  s'est  occupée,  les  17,  18  et 
iq  mars,  d'une  affaire  de  conspiration  qui  a  quelque  analo- 
gie avec  celle  de  Pleignier,  au  moins  quant  à  la  condition 
ëes  accusés,  et  à  la  nullité  de  leurs  moyens.  Le  principal  ao- 
cusé,  nommé  Clialt«is,  a  été  condamné  k  mort;  Milcent  « 
bojnnie  de  couleur^  à  cinq, an»  de  fars ,  et  Iloudaille  à  deux 
de  prisop* 


(  io6  ) 

—  Le  tribunal  de  police  comectionnelle  s*est  occupé,  le 
29.  mars,  de  raflàire  relative  à  un  paniphlrt  iiUituié  :  Catnot, 
11  a  été  cité  divers  passages  de  cette  brocliure  contraires  au 
respect  dû  au  Roi^  c'est  îinê  iipolbgîe  perpétudie  (le  Caruot, 
cf e  sa  vie",  de  %ts  principes  Voiîtiques,  et  Je  ceux 'dé  la  ré- 
volution. Le  ministère  public,  par  Torgaiie  de  M.  Vatis-" 
mesnil,  a  conclu  à  ce  que  l'auteur,  le  sieur  Rioust,  et  l'im- 
primeur, la  veuve  Perronneau,  fussent  condamnés  à  trois 
mois  de  prison ,  3ooo  fr.  d'amende  et  3ooo  fr.  de  cautionne- 
ment.. L  auteur  a  demandé  la  remise  de  la  cause  à  huitaine 
pour  plaider  lui-même  sa  cause. 

—  On  exige  en  ce  moment  un  serment  de  tous  les  juges 
dans  le  royaume  des  Pajs-Bat.  Le  ministre  de  la  justice  a  pu- 
blié une  lettre  explicative,  oii  il  dît  que  ce  serment  n'intéresse 
point  les  croyances  religieuses,  et  oii  il  anuonce  qu'on  n'ad- 
mettra aucune  restriction.  Cette  dernière  clause  a  donné  lieu 
à  In  démission  de  plusieurs  juges  qui  ont  cru  que  le  serment 
blessoit  lour  conscience. 

—  ]\Jf.  James  Monroë  a  été  élu ,  à  l'immense  majorité  de 
voix,  président  des  Etats-Lnis.  I)  a  dû  entrer  en  fonctions 
le  4  mars.  On  sait  que  la  présidence  est  pour  quatre  ans. 


CHAMBRE    DES    PAIUS. 

Dans  la  séance  du  70  mars,  ou  M.  le  comte  Dessoles  a  fait, 
comme  nous  Tavons  dit,  le  rapport  au  nom  de  la  commis- 
sion sur  la  loi  des  finances^  il  a  ajouté  quelques  réflexions 
à  celles  qui  avoient  été  faites  dans  le  sein  cie  la  chambre 
des  députés  sur  le  besoin  de  Téconomie,  et  a  dit  que  d'ail- 
leurs la  chambre  des  pairs  dovoit,  attendu  le^  circonstances 
urgentes,  s'occuper  moins  des  améliorations  du  moment  que 
de  celles  qu'il  falloit  prévoir  pour  l'avenir.  Il  a,  fort  insisté 
SUT  ce  que  le  ministre  de  la  guerre,  dans  le  dernier  budget, 
avoit  excédé  de  36  milliops  ce  qui  lui  étoit  accordé  pour  les 
dépenses  de  son  ministère,  et  a  caractérisé  cette  mesure  de 
violation  de  la  loi.  L'obligation  oii  sont  les  ministres  de  se 
renfermer  dans  leur  crédit ,  contient ,  a-^t-il  dit ,  tout  ce  que 
leur  responsabilité  a  de  plus  positif  j  s'ils  s'en  écartent,  la 
loi  peut  encore  les  absoudre ,  mais  il  faut  un  acte  législatif, 
et  les  ministres  aurpient  dû  demander  une  loi  furmelle  d'in- 
denmité.  Le  rapporteur  s'est  plaint  aussi  du  taux  des  peu* 


(  ao7  ) 

sions  militaires.  Sur  Tarlicle  du  budget  de  la  chambre  des 
pairs  y  M.  le  comte  Dessotes  a  proposé  de  n'y  faire  aucun 
c&angeiuent,  parce  que  tout  atiiendement  aineneroit  des  re- 
tards préjudiciables  à  la  chose  publique;  mais  il  a  exprimé  le 
vœu  que  cet  article  fût  modîGé  en  1818.  Le  rapporteur  pas* 
sant  bn  revue  plusieurs  autres  chapitres  de  recettes  et  de  dé- 
pensas, a  faitpIuMeurs  observations,  et  a  terminé  en  deman- 
ciant  l'adoption  de  la  loi.  "M.  le  ministre  de  la  guerre  a  ré- 
pondu à  divers  reproches  du  rapporteur.  Il  a  rendu  compte 
au  travail  relatif  aux  soldes  de  retraite,  travail  qui  avoit  été 
fait  en  partie  avant  sa  seconde  entrée  au  ministère.  Il  en  a 
explique  les  bases  et  justifié  les  détails.  Le  ministre  a  parlé 
en  finissant  de  quelques  libelles  publiés  contre  lui,  et  de  bruits 
aussi  absurdes  qu^injurieux  répandus  sur  ses  sentimens  et  sur 
son  administra imn.  Il  espère  que  Topinion  de  la  chambre  fera 
Justice  de  ces  vaines  attaques ,  et  que  personne  ne  doutera  de 
son  dévouement  au  R61 ,  à  la  cause  de  la  légitimité  et  au  bien 
public.  M.  le  dite  de  Brissac.a  particulicrement  combattu  la 
vente  des  bois  du  clergé,  comme  aussi  contraire  aux  principes 
qu'à  l'intérêt  de  l'Etat.  M.  le  duc  de  Raguse  a  proposé  des 
améliorations  dans  le  budget  de  la  guerre. 

Le  2 1  mars ,  la  chambre  a  repris  la  discussion  du  projet  de 
loi  sur  les  finances:  sept  nouveaux  opinans  ont  été  entendus; 
Ja  chnmbre  a  ordonné  l'impression  cfe  leurs  discours.  Le  mi* 
nistre  de  la  police  a  donné  des  érlaircissemens  sur  quelques 
faits  avancés  par  les  adversaires  du  projet. 

Le  22,  la  chnmbre  a  repris  la  in^me  discussion.  Quatre 
nouveaux  orateurs  ont  été  entendus.  M.  le  garde  dos  sceaux 
a  eu  la  parole ,  et  a  défendu  principalement  lo  titre  II  du 
projet.  La  chnmbre  a  fermé  la  aiscussion  sur  le  fond,  et  a  ré- 
servé la  parole  aux  ministres  du  Roi  et  au  rapporteur. 

Le  24 9  M.  le  comte  Dessoles,  rapporteur,  a  fait  le  résumé 
4e$  débats.  M.  le  vicomte  Tabarié,  sons-secrétaire  d'Etat  nu 
département  de  la  guerre,  a  répondu  aux  objections  faites  sur 
le  budget  de  ce  ministère.  M.  le  vicomte  Dubouchage,  mi- 
nière ne  la  marine,  a  dotiné  à  la  chambre  quelques  écIaiiTis* 
semens  qui  avoient  été  demandés,  f^a  di^cnS'ion  s'est  ouverte 
sur  les  aniendemcns  proposés,  qui  ont  clé  écartés  par  la  qurs- 
tion  préalable.  Les  divers  litres  du  projet  de  loi  ont  été  suc- 
r^Sdivement  mis  aux  voix  et  adoptés.  11  a  élé  ensuite  voté  au 
9f;rufin  sur  l'en^iemble  de  la  loi.  Sur  164  votans,  elle  a  réuni 
1  (Kl  siiffrages.  Son  adoption  a  été  proclamée, 


(  ao8  ) 

À  V    aSD  ACTEU  R. 

.  Monsieur ,  on  ordre  respectable  par  son  aoliquitë ,  par  md  otij«l 
rt  par  ses  services,  laltç  depuis  quelques  années  coiilre  les  circnDsUiii<» 
ces  fâcheuses  qui  Vont  dcfpouill^  de  sa  rêsideoce  et  4l*une  partie  de  scf 
domaines.  U  a  irouTC  d^ëloqucns  dëfcrtseurs  dans  son  infortune,  et  def 
souverains  ont  pdru  sNntëresser  à  sa  coosfrvai'ioo.  Queloues  personnel 
alléguoient  que  depnis  la  dernière  rs|>rditinn  de  loi  a  Exmouth  k 
Alger,  Tordre  de  Malle  ëtoit  iuuiile,  et  que  la  Méditerranée,  libre 
désormitis,  n^avoit  plus  à  redouter  Taudace  et  les  fairafçes  des  barbnres- 
ques.  Mais  cette  natteuie  illusion  s^est  bientôt  dissipée ,  et  les  jour» 
tiaux  nous  annonçoient  dernièrrroeni  quelles  piraU-s  rcconimen<^i<-nt 
leurs  clrurKÎons,  troubloient  la  navigation  et  roenaçoient  même  leW 
côtes.  La  Médiierrance  redrmanilc  encore  1rs  protecteurs  de  son  eom- 
mirrcc,  ei  puisqu'ils  ne  peurent  es^iérer  de  rrco«tvrer  leur  ancienne  ré* 


roit-il  pasdi^nede  la  sagesse  comni<*dela  gcuvrosiié  du  souverain  Pontife 
de  Irnr  céder  ce  port,  d*où  les  rbevalicrs  vctllcroietit  facilement  à  la 
tranquillité  de  cette  partie  des  rôles  et  dt\s  mers  Toisines?  Le  saioi 
«Siège,  protecteur  oé  de  Tordre ,  rrtrouTeroit  ilatis  Wa  scnricesdcs  chcta- 
licrs  le  prit  de  ses  bienfaits,  et  conserTeroil  d*Ailleiirs  son  droit  de  siixc,- 
raincté.  L^ordre  auroit  bientôt  rétabli  ce  port  autrefois  si  fameux  et  si 
fréquenté,  et  auroit  yivifié  tout  ce  canton  ;  et  ce  lien  detiendroit  comme 
une  citadelle  qui  défendroit  TEial  romain  contre  les  incursions  des 
b«f  barefqaes. 

Ce  projet  a  parn  a  quelques  fiersonnes  être  digne  d^attention.  Ptnt-* 
C'tre  en  jugcres-vous  de  même ,  et  lui  donnerex-TOus  place  dans  votiw 
ioumal.  J^ai  Thonneur  d*£ire.<..< 

J.  C.  G. 


Livres  nouveaux. 

Voltaire.  Particularités  curieuses  de  sa  vie  et  d«  sa  mort ,  arec  des  ré- 
flexions sur  le  Mandement  de  MM.  les  vicaires'généranx,  admÎTri»- 
(ratcurs  dn  dioct-se  de  Paris ,  contre  la  nouvelle  édition  de  ses  ISu- 
Vrrs,  et  de  celles  de  J.-J.  Rousseau  ^  pnr  M<  Elie  Harel,  de  l'aca- 
ilémie  des  Arcade^  de  Rome,  i  vol.  in-$o.  de  900  pages,  orné  d  une 
gravure  en  taille-douce,  représentant  le  désespoir  des  philosophes: 
prix,  a  fr.  5o  c.  et  3  fr.  aS  c.  franc  de  port.  Au  bureau  du  Jourùa). 

Sous  presse ,  peut  paroiire  prvchainefnetii. 

Réflexions  snr  les  deux  éditions  des  OEituret  complèUi  de  P^oUaire; 

in-8*.  de  G\  pages. 

Deux  moLs  au  Constitutionnel^  et  un  mnt  au  Mercure ,  au  sujet  de» 
nouvelles  éditions  des  Œui^rct  complètes  de  yoUmire ,  cl  reiaiU 
vement  à  la  phi!gsQi»bije  el  aux  philosophes^  in-0o.  de  ^o  paget^  ' 


(Samedi  a^  mars  iSif.)  (IN'.  375.) 

Documens  sur  les  rappoHs  das  iiijj'ér<-ns  Ftats  avec 
le  saint  Siège,  et  sur  Vauturité  ifuil  exerce  dam 
l'Eglise.  (Kajiporl  du  comité  anglob^. 

SECOND     ARTtCtR.  ' 

Tons  ceux  qui  ont  quelqae  connui.s.saiice  de  l'hUtoir^ 
ïcdésîastique  du  deriiior  sîpcle,  naveiii  «soez  ijue,  pen- 
dant cette,  péiiude,  un  parti  trÉ.')-pri>ii<jii<'i^iç signala  par 
uneoppatilian  conslaiiteà  l'aiiluiilé  clu  l'ËgU^e,  eln  c«lle 
du  souveritin  Ponlift.-,  Rome  avuit  condainnë  un  iiTm 
Ameux,  et  les  ëvfqu&s  avuient  adliéi'é  â  ses  dëcictf. 
Les  «fuis  de  l'aiilear  et  du  livre  It^ui'  ont  bîeu  Citii  ex- 
^îei'  di-puis  cL-ile  ceniiure  et  cellu  uiJhi.'iJun,  quulijua 
justes  qu'elles  fussenl.  C'est  depuis  cette  ëpuque  qu'ils 
tt  sont  attachés  à  déprimer  la  puiss.ince  ecclésiastique, 
et  à  relever  l<i  puluiince  civile  dont  ÎIh  ei^péroieiit  plus 
d'appui.  ASeclanl  un  grand  /.èle  pour  le  pouvoir  Ava 
Princes,  et  ch(>rchant  à  les  flatter  par  une  oxtpnsioa 
de  leurs  prérogatives,  ils  ont  fini  par  leur  Lranspurter 
toute  l'autoritii,  Ct  par  mettre  l'Eglise  dans  une  dépen- 
dance abitolue  à  leur  égard.  Les  Prnices,  disuit-on ,  ïont 
In  protecteurs  des  canons,  ct  »6u.s  ce  prétexte  on  leu^ 
atlribuuit  le  privilège,  non-seulement  de  les  fuire  ob- 
server, mais  même  de  les  délruiie.  Ce  système  ,iroi)TH 
des  partisans  dans  des  cuips  de  magislralure  qui,  chat" 
gés  de  rendre  la  justice  au  nom  du  iloi,  duvoieut  èlr^, 
par  unepenteasaeiG  naturelle,  disposés  à  tlindre  les  droits 
de  Ih  puissance  dont  ils  éloicnt  les  organes.  Ce  qu'il  y 
eut  do  plus  singulier,  c'est  que  les  défensiurs  de  ce  sys- 
tème invoquoient  à  tout  propus  les  hberl^ï  do  l'Eglî^Q 
gallicane,  loul  en  la  réduisant  sous  le  joug;  et  (]iie  sous 
prétexte  de  l'alTraiicliii'  de  h  cour  de  Rome,  ils  l'asservia- 
Kiienl  aux  laïques,  comme  s'il  çiil  été  plus  boiileu.s  pu 
Tome  Xi.  L'^mi  de  la  flclighi  et  du  /l'of.         O 


^    1^.   laav  «  lJ^.->    jUSUli    il    l(SlirS 

f  I  cl  en  vit  s'inlrotluiro  parmi  les  i 

♦    '  ti  des  règles  contre  le^(Jueiles  It 

et  les  évoques  rëcJamèrenl  pins  d' 
rernemeiit  lui-même  parut  impi 
casions. 

Jusquè-Ià  cet  esprit  n'aroît  éc 
icÈ  autres  Etats  de  TEuropo  sui 
'àticienntt  traditiotis.  On  tie  s*y  a 
'pr^galives  da  saint  Siëge ,  et  on 
son  autorité  cette  défiance  et  cet! 
funs  bien  nés  ne  ressentent  jam^ 
ti'est  que  Ioi*sque  le  respect  et  Tai 
qu*oil  i»*avise  de  trouver  la  soumis. 
odieux  y  et  l*aUtotifé  lifgilime  ne 
'  ''Ou  ault  ingrats.  Les  rapports  des 

lUâpIeb  fidète  àTec  le 'chef  dé  TE 
'^aûcÎ60si'O>ncordat8  ou  par  d'an 
aitivôU  paisiblement  une  disciplina 
'dre  et  r harmonie  entre  le  spiritt 
liMi  enfin  de  ee  calme  et  de  ce  c 
^  âigl*es  et  dispotèurs^  plus  en(raîn<^ 
■i|i  leiifli  propres  dispositions  que  sëd 

I  pandus  en  ^rance  sur  ces  rnatièi*^ 

Il  discorde  entre  les  deux  puissances 


Ivient  abattre  le  saiot  Sîëge.  D'autres  circonstances  don- 
nèrent encore  plus  de  force  a  ce  parti  dans  une  des  plus 
importantes  portions  do  PEglise  catholique. 

Màrie-Thérése y  cette  princesse  justement  célèbre,  et 
dont  le  règne  mérite  à  tant  d^égards  l&s  dioges  de  This- 
toii*e,  contribua,  sans  le  vouloir,  k.un  changement  si  gra- 
ve, amon<^,  comme  il  arrive  souvent ,  par  le  fait  le  piwt 
indiSerent  en  apparence.  Elle  avoit  hiit  demander  au 
fameux  Bôerhaave,  professeur  de  médecine  à  Lcydt^,  de 
lui  envoyer  deux  médecinj«  habiles,  qui  pussent  lui  don- 
Âer  des  soins  ainsi  qu'à  sa  famille,  et  répandre  le  goût 
des  bonnes  études  de  médecine  eu  Autriche;  elle  avoit 
mis  pour  condition  qu'ils  fussent  catholiques.  Boerhaave 
lai  enTova  deux  de  set>  élèves,'  Van  Swieteu  et  de  Haën , 
quia'étoient  distingués  dans  leurs  études,  et  qui  se  trou- 
vireDt  être  tous  tf^ux  de  familles  attachées  aux  évêques 
d'Utrécht.  Devenus  médecins  de  Timpératrice,  ils  mi- 
rant beaucoup  de  zèle  à  fcivuris^r  le  parti  dans  lequel 
ib  aroient  été  nourris.  De  Haëu  en  avoit  conservé  tous 
Jes  préjugés^  pour  Van  Swietcn ,  son  jansénisme  ne  con- 
aialoit  guère  que  dans  une  forte  anlipalliie  pour  la 
coar  de  Aome,  et  il  n*avoit  pas  été  inaccessible  à  la 
séduction  des  idées  philosophiques  dominantes  dans 
son  siècle.  Ses  préventions  anciennes  et  nouvelles  le  por- 
tèrent donc  également  à  soiihuiler  un  changement  dans 
renseignement  des  écoles  aulj'ichicnnes,  et  son  crédit 
auprès  de  Timpératrice  lui  en  donna  les  moyens.  Une 
commission  fut  nommée  pour  suivre  ces  projets  de  ré- 
forme. Van  Swieten  y  fil  entrer  des  hommes  dévoués  à 
•ca  vues.  On  renvoya  les  Jésuites  qui  occupoient  des 
places  dans  renseignement,  et  on  fil  venîj'  des  étrangers 
pour  leur  succéder.  Les  chaires  do  droit,  canon  né  fu- 
rent plus  conHées  qu'i  des  laïques,  et'c^lto  science  prit 
entra  leurs  mains  une  couleur  toute  nouvelle.  On  abaii- 
duniia  la  doctrine  reçue  jusque -Jà  dans  les  écoles,  et 
on  exagéra  les  droits  des  houverains  dans  TEglioe.  Stoc«k, 
Biegger,  Bauttenstrancb,  Oberhauser,  Slogger,  Peheox 

O   2 


-  -.nï 

I 

•  •  .   «  ■  «  •     • 

furent  l'es  principaux  proprigAleurs  de  ce  syMémè  j  ijtil 
se  répandit  danâ  leit  UuiverMU's.  La  cônr  seule  nomniaît 
tous  les  professejurs,  même  ceii^  de  droit  canon  et  d» 
théologie;  et  ce'q^ui  jusque-là  a  voit  été  regardé  comme  de 
la  conipëlence  éxcinsive  dés  évèques ,  leur  ëtoit  ôté  sami 
a  von*  ëg^rd  k  looi^s  rëclâraatiôus.  On  ne  soùBi^it  que 
les  (5cri?ain9  elies  mof très  qui  se  montroieot  fftvorablei 
au  noirv eau  "plan  de  Van  Swieten  et  de  la  cçiumimon. 
Les  jandénist'ésV  ou  ceux  qui  en  prenoient  le  maoteâa^ 
8'in^înuèrenr'ttartDuK  ^lock  fit  placer  auprès  des  eAfaos 
de  l'impéralrice,'  pour  leur  enseigner  la  religion,  ujx* 


ispirer  les  ipi^j^ij^à*  airx  jeàn'éSs  pi 
fit  pas  sarisHdotiie  des  parlii^ans  de  Qnesnel;  nmtS'M 
instructions  frnctifièrent  sous  un  autre  rapport^  et  4^ 

'saini 

fac< 

leçons  de TabrW  dé  Terme  qu'il  faut  cherche^  Torigine 

'des  querellés  de  Joseph  il  avec  la  cour  de  Rome. 

C'est  surtout*  le  règne  de  ce  prince  qui  vît  se  déve- 
lopper rexëèuiion  du  plan   trnJErë  par  Van  Swielen  et 
))ar  Tucole  qu*îl  dvoit  protëgëe.  Ce  qu'ils  avoient  déjà 
hii,  h'ëtt>it  *<î|ue  oôhinie  un  essai.  A  peine  Marie-Tbt?- 
rèsc  eu  belle  ferthë'lés  yeux ,  qu'on  vit  se  succëder  avec 
rhpiditë^  les  laisses  plus  singulièi'ès  sur  les  matières  qui 
dëpendeni  là  moins  de  l'auforitë  i[^ivile«  OuTrapplà  dV- 
'bôrd  lt*t'relî^l8uK,-  on  leur  dëfendit  d'obëir  à  leurs  si>- 
ipérieuf^'Vtrbhgers,  et  de  recefofr  des  novices^  on  sop'^ 
IJrtima^beaucoup  de  couvens,  oi|  s'empara  de  leurs  re- 
Veuùi^.  Il  Art' interdit' de  recourir  à  Rome  pour  les  dia- 
dèmes de* 'rilMriage.  Les  évâques  eurent  ^*dre  de  cesseï^^ 
'|H;tiddnt  quélcjfne  temps,  de  couPëfer  les  ordres.  On  snp^ 
prima  des  (>tMifrérîes ,  on  abolit  1^- processions ,  on  i*e- 
'tt^ncha  d^  fèics.  Joseph  dèk^endft  jùsqu'ù  prescrire  l'or- 
dre dèa*  ôffioesi^et  les  cérém<mies  •  le  nombre  des  messes^ 


(  3.5  ) 
la  piipreB  du  saint,  tl  la  «juiiniiii:  de  ciwpr»  qu'on  y 
alliimei'uit.  Le  placet  impérial  fui  reijuis  pour  Kms  Iim 
rftteriU  vcriaut  de  Bume.  Le»  évf-ques u'avurtiil  plu>  ilt-ii 
ifiiire;  pttuit  IVniperetir  qui  sechaigcuil  de  luiirs  loiic- 
liuiU;  il  stipprînioit  mfnio  leurs  sit'ges.  Oii  jjeul  consullci' 
•Ui'cesd^liiiJsdesMémoii'psr^ceus,  uù  l'on  n  lucoiiléiivec 
tuez  d'tlenilue  ces  iunoviiliuns,  cl  où  on  en  a  nxiiiIréUs 
■nile»;  mais.ce  quî  n'est  pas  nioius  curieux,  v'rBt  qu'on  y 
ippi'fiiid  quelles  (iloienllea  vues  secrètes el  prolundet  d'un 
pnnce  t^gait^.  On  y  lit  qu'ayant  f^iit,  à  la  tin  de  ^"j^^',  le 
Tovage  (le  Runm ,  iî  iît  part  du  fond  de  ses  projeU  un  cbo- 
Mlier  Azara ,  ministre  d'Espagne  auprès  du  tiiint  Siège. 
Une  «'agis&oit  de  riou  moins  que  de  lonipic  cniièiement 
iTec  la  cour  de  Rome,  et  de  soiislraiie  tuut-à-fuit  ses 
•ojeis  à  l'auloril^  ponlilîcaie.  Il  développa  celle  îdi-e 
atec  une  chaleur  tl  utie  vivacllé  esfiOini.'s ,  et  ce  no 
fut  pas  sans  peine  que  le  chevalier  Jui  tït  i-entir  les  auites 
d'une  telle  resblulion.  L'oppusilioti  d'un  homme  dont 
les  principes  philosophiqiit-s  étoieut  asse^i  connus,  fit 
impression  auV  Joseph  11,  el  le  plan  de  lupiuvo  us  fut 
ménage  qu'avec  plus  de  Icnléu  r.  Ces  délailssuntlîrrs  d'une 
wurce  non  suspecte,  des  Mémoires  JiUtorigiies  et  phi- 
loKwhiguea  sur  Pie  f^I  el  son  punli/icat ,  1798,  3  ïul. 
iQ-0°. ,  dont  l'auttjur,  Bourguing,  avuit  ^\t'  lie  avec  le 
chevalier  Azarn ,  el  n'eloil  pas  inuins  philosophe  qijio 
lui.  Ce  même  ëcnvalu  trace  de  Joseph  un  purUait  qui 
ne  sera  pas  suspect  snus  sa  plumu.  Il  cnrivieut  que  ce 
prince  eloit  transporté (Cua  amour ilèsordonné  de  lacé- 
Ubriléi  qu'il  éloil  dévoré  (Curie  activité  de  corps  el  d'et- 
prit  qui  a  accéléré  sa  mtrl  ;  qu'il  croyoil  àvotr  mùii 
te» projets  parce  (]u' iî  y  avait  songé;  qun  son  impatience 
aurait  voulu  en  hâter  l' éxecution  ;  qu'il  manquait  de  me^ 
*ure  et  de  prévoyance;  el  qu'il  juuiasoil ,  en  suivant  sen, 
grands  principes,  des  inquiétndt:a  qu'il  donnait  au  Pape.. 
Û'autres  historiens,  qu'on  n'arL:usei-a  pas  d'avoir  ixé  con- 
dutlapar  trop  de  zèle  pour  la  religion,  ont  porté  le  ni<:i;ne 
Jogemeot  de  Joseph.  Aucun  préjugé,  dit  M.  4^  S^S">'l 


(»-4) 

dans  son  Tahîfau  de  l'Europe  depiiU  i^S6  jitadiien 
iyf)6,  n'enc/uiînoil  son  espril.  Il  lié  laissa  jainaie  i Eu- 
rope en  repos,  changea  ao.ri.t  cesse  de  plan  ,  et  échoua 
dans  presque  tous  su  projets.  Il  'était  avare,  gl  ruina 
son  pays.  Il  était  philosophe  dans  ses  opinions,  el  des- 
pote dans  sa  conduite.  Il  aurait  gttéri  ses  tujets  de 
leurs  préjugea  en  les  éclairant,  il  les  révolta  en  vott' 
iant  les  conduire  à  la  raison  par  la  jôrce.  Il  voulut , 
fiM  mépris  de  leurs  penchans ,  de  leurs  habitudes  et  d* 
leurs  privilèges ,  1rs  assu/étir  unijbrmément  el  rapide- 
ment aux  mêmes  lois,  à  la  même  forme  d'administra- 
tion, Ee  triste  résultat  de  ces  inconséquences  est  afsei 
connu.  Des  troubles  en  Hongrie,  uue  iasiiiTeclion  gé- 
nérale dans  les  Pays-Bas,  le  relôchcmeiil  des  liens  qui 
unissent  te  piiiice  et  les  sujets,  le  ini'pi'is  des  lois,  les 
progiès  de  rinél'gion ,  voilà  ce  que  prctdiiisiif.nl  cea 
Wformes  subites  il  i*ipons>ées  par  l'opinion  gi'm'ralc;  et 
Joseph,  vîcliiiiG  de  Sun  activité  inquiète  et  dévoie  par 
sea  chagrins,  put  se  convaincre,  avant  de  descendra  au 
tombeau  ,  qu'on  l'avoit  entraîné  dons  une  fausse  roule, 
til  qu'il  n'nvoil  travailla  ni  pour  sa  glsiie  ni  poHr  le  bou- 
heur  de  ses  peuples. 

Tel  est  rependant  ce  prince  dont  on  nous  donne  fci 
régtemcns  comme  des  modèles  à  suirre,  et  t-omni4  fai- 
sant loi  iin  Autriche.  On  \a  même  plus  loin,  et  le  Rap~ 
port  du  comité  anglois  trouve  dans  ces  rëgtemens  ce  qui 
n'y  est  pas.  Nous  en  voyons  un  exemple  à  la  page  5 
rie  ce  Rapport.  Le  comité  y  assure  qu'en  Hongrie,  le» 
évêqucs  nommés  par  te  soiiveraiil  remplissent  aussitôt 
toutes  les  parités  de  leurs  lonciions  relatives  à  la  juri- 
diction, avant  d'avoir  é\é  confirmés  par  le  Pape.  Si 
éel  usage  existe  en  Hongrie,  ce  ne  peut  être  qu'une  ex- 
ception à  l'usage  contraire,  qui  est  général  par  toute  la 
chrétienté  (i);  «t  partir  de  celle  exception  pour  lufir- 

(i)  Reclibrrgrt  IiiJ-niJme  ap[wiJe  c«U  nn  usage  liitgulUr,  uiat  tia- 

giJnrij.  {Ai'pcHJU ,' f»f^  loi). 


(„5) 

DKrrusAgQ  contraire,  co  sfixtil  comme  aï,  de  ce  ()ut 
i'Ktïite  Bccorile   dos   il  i»  pu  uses ,    un    vuuluit    conclure 
queU«B  font  inulilo».  Ca  qui  »uit  dans  lu  Jiapport  mI  plu* 
iiii*t  I  Dana  Un  autre"  Etala  hihéttïtairei ,  Uê  évi'quea 
n'ont  pan  le  potn/aîr  dt  remplir  cva  fonction»,  ou  du 
moine  ila  ne  t'exercent  pat  juaqu'à  ce  qu'il  leur  ait  éti 
mnfirè  à  leur  sacre;    mai&  qu'ils  ait nt  néantnoînt  ce 
imit ,  ç'eal  c*  que  l'on  conclut  d'une  déclaration  ex- 
prtue  de«  lois  autricltiennea ,  que  les  éve'ques  tiennent 
Iriir poui'oir  directement  de  Dieu,  »oit  quant  aux  or~ 
ares,  toit  quant  à  la  juridit      n.  Par  un  décret  impé' 
f*st,  du  ♦  septembre  ij8i ,  ira  évéques  d'jiutricJie  fu- 
rent en  conséqtfence  inviléa  à  exercer  les  droita  qui  uur 
vitnnenl  de  Dieu.  Le  rapfmrttur  du  comité  iait  voii' 
ici  qu'il   ne  coniioueoit  pas  oiioux  le»  faits  que  la  doc- 
trine. L'^dildu  4  Mplembre  1781  u'oKloiinoit  nullem^at 
lux  ëïÉ((iiej  d'exerter  Iciit-  jiiiidiclitxi  avant  les  huiles 
^   PafW  «i  avant  jeur  «avre;    il   iiVluit  relatif  qu'aux 
ViifmÊm  da  mariage,  pour  l«ê>quetlo(i  Jusepli  ne  vouloit 
«lui  ^g^va'rewurâl  i  Borne.  Mais  il  ne  lui  vint  poioC 
dans  V'vU%  d'ordtMiner  quu  les  évèques  eutrasieiit  dans 
Teketcie*  de  la  iuridicUoB  immédiatament  après  leur 
noniiaatioD.  II  faul  complet eœent  ignorer  la  doctrine 
eaiholiquB  pour  cmre  qu'une  lui  civile  piiîwie  donner 
an  tel  droit.  De  ce  qu«  les  ëv^u&t  tiennent  leur  pou- 
voir de  Dieu ,  il  ne  a  enauit  ntillcnvent  qu'ih  n'aient  pas 
bceoiii  que  ce  poaroir  leur  soit  communiqué  par  une 
talorîl^  ri3il>l«,  et  s'ils  avoieni  tous  les  droita  in^mt^dia- 
temeat  npiêt  la  nominalion  du  prince,  ce  leroii  donc 
'cett«  Domination  qui  les  Uur  ijonneiuil;  principe  ad- 
mis dans  réglise  anglicane,  mais  conlrairv  à  toutes  les 
noiiutis  reçues  chez  nous. 

UAppendix  des  pièces  relutives  à  l'Autriche,  et  qui 
■livenl  le  Rapport,  forme  ^^  p^geS|  sur  lesquelles  il 
j  «n  a  69  remplies  par  du  lutigs  extraits  de  canunislBs 
et  de  jui'iscon.vultes  allemandi*.  Celle  piMtie  n'a  pas  dû 
evûlsr  beaucoup  de  travail  au  i  npporlcur,  ni  beaucoup 


(  ».6  ) 

flfl  recherchée  à  "MtfX  qu'il  «voit  cfaargà  de  ce  soin.  Qam 
prouTPiH  ces  extrait!?  Aien  astre  chose  que  l'opinion 
des  auleiirs  ciUa,  et  celleopision,  qui  ne  fait  pM  Im 
en  Autriche,  •  moiiu  de  poida  encor«  hors  de  ce  pny»i 
D'ailleurs,  quelle  eut  cette  al^latîon  de  ne  oiterqa* 
des  canoniales  modesnet?  L'Autriche  n'aroît-^Ie  pas  d* 
droit  canon  aTahl  le  1 8*.  siècle,  et  a  voit-on  atl  end  u  est  ta 
épotjiie  pour  régler  les  rapports  entre  les  deux  puis- 
sances? Non;  mais  les  anoiens  r^glemens  ne  f^droient 
pas  avec  les  vnes  de  sir  John*Hippisley,  et  les  ca&iHiisteB 
antérieurs  ne  lui  ont  point  paru  assez  libéraux  pour  en> 
trer  dans  aon  recueil.  Bapporteur  impartial ,  il  n'a  cru 
devoir  Taire  enlrei*  en  ligne  de  compte  que  ce  qui  fa- 
Torisoit  son  plan,  et  il  n'a  montré  qu'un  câté  de  la 
mMiiilie.  Les  auteurs  qu'il  cite  exclusivement  sontd'a- 
hord ,  Van  Rspen ,  canonisie  plus  modéré  que  ses  sqc- 
cesscuifl,  niais  qui  avoit  di)i  commencé  à  restreindre 
lesdroitftde  l'Eglise,  et  qui,  ayant  proraqué  l«  mécon- 
lemënt  de  l'empereur  Charles  VI ,  et  la  censure  de  l'u- 
biversilé  du  Louvain,  tilla  mourir  entre  lev  t>raa  des 
jnn^nisles  de  Hollande.  Les  autres  canonislesaont  tous 
des  derniers  temps,  et  ne  sont  pas  irès-célèbres.  C'est 
I)omini'|i)«  Scliram ,  Bénédictin  de  Bantz,  auteur  A'Ins- 
titutiona  de  droit  eccléaiaatlque ,  public  et  particulier, 
accammodées  aux  usagea  acluela  rfe  l'jélUmagnê,  5  Tol. 
Augsboui'g,  1774,  et  qui  poioît  «n  effet  e'ëli-e  ofcom- 
mode  an  temps.  C'est  Grégoire  Zallwein,  Bénédictin 
de  Weissenbrun,  en  Bavière,  proii'»ieiir  à  Sallebourg 
et  conseiller  de  l'archbT^que,  qui  publia,  i  Augsbourg, 
en  17B1,  des  Principe»  du  droit  ercléaiaatique ,  général 
0t  particulier j  de  l'j4llemagne;  la  confiance  de  M.  d« 
Colloredo  ne  servit  pas  une  garantie  rassurante  pour 
la  pui-elé  de  ses  piincipes.  C'est  surloiit  Georges  ftfK;h- 
terg^r,  auteur  d'un  Snchiridion  Juris  eccUisiaalici 
:4iialriaci,  1809.  Co  dernier  occupe  seul  46  pages  dans 
r^/j/wrtrfi*,el  il  temëiitoii;  car  il  paruit  avoir  fait  son 
Huàt  principale  de  connsenler  et  de  justifier  Its  édils  de 


f  =>7  ) 
Joseph  Tl.  n  fait  valoîi'  fréquemment  les  droits  primitirs 
disi  évêques,  et  la  jutilire  île  les  y  fnit-e  rentrer  contre  tes 
D5urpalion5  de  la  cour  de  Rcime;  et  II  les  aalreinl  â  chaque 
insLant  à  demander  ranturi^ation  du  pHnce  puur  les  fonc- 
tions de  leur  minibtére.  Ainsi  il  approuve  qn'on  les  oblige 
'Â  soumettre  à  la  puissance  civile  1*  i-8  Lettres  pastorales  et 
Manderaens  avant  de  les  publier;  ce  qui  est  assurément 
la  plus  grande  servitude  de  l'aulorité  épîscopale,  servi- 
tude tellement  contraire  à  tous  les  principes  et  lellenicnt 
choquante  el  d^raisonnable.qu'elle  ne  vint  point  à  l'esprit 
du  despote  le  plus  exigeant  el  te  plus  disjiosii  à  tyranniser 
l'Eglise;  il  vouloil  Stiuknieul  que  les  <'vê(|ues  onïoyas- 
sent  leurs  Mandi>mens  au  ministre  des  cultes,  mais 
après  les  avoir  publies ,  ce  qui  éloil  fort  difféienl.  Rech- 
beiger  est  donc  plus  ddGoilo  encore  que  Buonaparte, 
el  le  canoniale  va  plus  loin  que  l'usurpateur.  Son  zèle 
contre  l'exercice  de  l'auloiîtë  pontilicale  est  extrême , 
mais  son  ardeur  à  étendre  la  puissance  civile  semble 
plua  grand  encore;  cl  dans  la  pratique  te  droit  de  pro- 
tection ^n'itriKotinoii;  dan»  les  princes  f si  ai  vaste,  qu'il 
Vipplique  à  tout,  oi  di^vient  une  véril>ibie  chaîne.  Dans 
Tacceptinn  ordinaire,  un  protecteur  est  celui  qui  fait 
da  bien,  qui  défend  contre  les  ennemis,  qui  écarte  les 
dangers;  mais  avec  des  siiblililés,  on  fait  de  ce  protec- 
teur un  maître,  et  on  réduit  le  protège  k  la  condiiioii 
d'esclave,  qui  doit  à  chaque  insiant  demander  des  pcr- 
mtHsions,  qui  ne  peut  faire  un  p»s  de  [ui-inèmc,  et  qu'on 

Cinit  s'il  s'écarte  du  cercl-;  l'troil  oii  on  l'a  rciiftirmc. 
ne  telle  protection  n'est  qu'une  tyrannie  dëguist^e,  et 
un  zèle  pour  les  droits  de  IVpitcopal  qui  aboutit  à  jus- 
tifier celle  lyraimic  le-seinbie  fort  ii  une  dérision.  J« 
me  mëfîerois  moins  d'un  ennemi  déclaré  que  d'un  omi 
hypocrite,  qui  ne  m'ombrasse  que  pour  m'étOuSêr,  et 
qui  proclame  ma  liberté  en  me  douiKint  des  chaînoï. 

•La  même  parlialilé  qui  a  dicié  le  choix  des  cano- 
nistes  autrtchions,  cilis  dans  la  preuiièi'e  partie  de  V^p- 
pendix,  a  pr«sidé  à -la  rédaction  de  la  seconde  partie 


(ai8) 

do  Yjépp^ndix  reUiife  oux  Etals  eccli^stasliqaes  c|*AU«- 
niagii«.  Le  rappoiieur  y  a  ioA^rë  en  entier  les  actes  dit 
congrès  d'Ems  en  1786;  mais  U  a  dissimule  que  ce  coii# 
grès  avoîi  ëtë  jirovoqué  |^r  Joseph;  que  des  quatre 
prt^lats,  Tun  éioil  sçn  frère,  Tarchevèque  de  Cologoe» 
et  Tautre  le  fils  d^un^^e  ses  ministres,  l'archeTC^ue  de 
SallzlKMirg,  et  que  ces  prélats  ne  fai!K>ient  qu*obëjr  è 
son  influence.  Il  s'est  donne  garde  de  remarquer  que  loi 
actes  d'Ems  ne  furent  point  adoptés  en  Allemagne,  qm 
la  diète  de  Rati&bonne  ne  Tes  ratifia  point  y  el  quela  plupart 
des  évèques  d'Allemagne  se  prononcèi*ent  contrt  <^etta 
démarche.  L'évêqueet  le  clergé  de  Litige  résistèrent  anx 
sollicltatkms  qu'on  leur  fit  pour  entrer  dans  la  ligue.  Vé^ 
^èqiie  de  Spire  écrivit  contre  le  congrès,  et  se  plaignit 
que  les  quati*e  archev^ues,  ^ous  prétexte  de  reformer 
les  abus,  n'eussent  cherché  qu'à  élerer  leur  suprématin. 
Les  évèques  de  Paderborn,  d'HUdesheim,  de  Wurt»» 
bourg,  de  fialisboune,  de  Fulde,  etc.,  continuèrent  à 
suivre  la  même  conduite  à  l'égard  du  Pape  et  des  nonces. 
L'électeur  de  Bavière  défendit  d'avoir  égard  auiL  ordon- 
nances des  quatre  métropolitains.  Enfin ,  ces  pi^lats  eux- 
mêmes  seutiicut  qu^ils  éloienl  allé»  trop  loin.  L'archevft- 
quede  Trêves  dérogea  aux  articles  convenus  k  Ems,  et 
demanda,  comme  auparavant,  les  induits  pont'ificaux 
pour  les  dispenses,  ainsi  que  des  lettres  pour  purger  le 
vice  de  celles  qu'il  avoit  accordées  pendant  les  diffé- 
rends. L  archevêque  de  Majence  promit  de  différer  l'exé- 
cution des  ai'ticles  d'Ems,  jusqu'à  ce  que  l'on  fût  con- 
venu d'un  arrangement  à  l'amiable.  La  mort  de  Joseph 
et  la  i*évolution  françoise  achevèrent  de  dissiper  cette 
ligue  imprudente,  et  les  quatre  archevêques  expièrent 
bientôt,  par  la  perte  de  leurs  Etats,  leurs  prétentions 
ambitieuses.  Sir  John  Hippisley  n'a  fait  nfention  d^au- 
cun^de  ces  faits.  S'il  ne  les  a  pas  connus,  ceseroit  une 
ignorance  étonnante  pour  un  homme  qui  a  dû  faire  tant 
de  recherches,  eX  s'il  les  a  omis  à  dessein ,  c'est  une  par« 
tiaiité  qui  inspireroit  peu  de  confiance  en  sa  droiture.  Un 


C"9) 
rapporleor  ttjnilsble  devoil  leiiir  l;i  bal.inre  plus  l'g:!!^, 
«poser  le  poiiv  cl  le  contre,  el  mellre,  par  une  eii- 
ijuètc  esacle,  lepnrlement  Angloiseiit^tnl  di^  pruiiuncfc 
uniufiement  avec  connoiitsance  (lGjrnii>e.  LYglîse  d'AHe- 
tnsgiie,  poiirroit-cm  lui  dire,  n*avoil-elle  pas  de  droit 
*i-cli%ia!<U(ii)e3r.int  lecongrwd'Cfns?  Puuiquoi  necilex- 
Toiis  aiiruti  Concunldl,  aucun  acie,  nuoiin  ri^gkmriit, 
iucuti  usage  anlt-rrrui'  à  cfile  époque?  C'enllà  que  ïous 
laritz  1i-u[ivé  ta  jurisprudence  caiioni(]ue  des  rglU» 
4'Alleinagiic,  bien  iiiicus  que  daiiH  un  congrus  que  ni 
U  diéle,  ui  le»  évêqnes  de  celle  coiilriîe  ti'ont  i'4li&^, 
et  que  ses  auteurs  mémo  ont  abandunn^.  II  faut  coo- 
Tniif  que  re  n'est  pas  être  heureux  dans  ses  choix  qu8 
de  négliger  les  autorilés  les  plus  anciennes  et  les  plut  g^ 
néraltcini-nt  suirica  pour  fte  hui'ner  à  un  acle  <l)t»!^  daiia 
un  muuieul  d'Iiuintur  el  dan»  un  lemps  de  brouillerie. 
Il  auruit  êlë  élounant  qu'avec  de  (elles  di^positioDs 
VÂppendix  n'eûl  pas  renferme  quelque  sortie  vieoui-eus« 
contre  1^  dÀ:rétales.  On  n'aara  pas  cette  omission  ft  r» 
prochei'  aa  rapporteur,  et  il  a  cité  une  tirade  énergique 
d«  l'alleiqand  rulter  sur  ce  sujet.  Les  amateurs  y  trou- 
veront ce  que  les  écrivains  protestans  ont  dit  de  plus 
fort  Contre  la  collection  d'Isidore.  Un  autre  extrait  non 
moins  précieux  danii  le  même  genre,  est  celui  d'un  écrit 
de  M.  Buldwin-Bruwii ,  avocat  angluis,  sur  les  droits 
du  souverain  dans  rEj^lise.  Ce  jurîxonsultea  découveit 
que  les  empereurs  pr4^lidoient  autfefois  aux  conciles, 
et  qu'on  ne  faisoit  point  alors  de  distinction  entre  le 
chef  suprême  de  l'Église  et  le  chef  suprême  do  l'Etal. 
n  Faut  convenir  qu'un  concile  présidé  par  Dioclétien 
ou  par  Julien  est  uufl  imagination  plaisante;  ce  qni 
r«sl  presque  autant,  c'est  le  choix  des  auteurs  que  cile 
H.  Browu  à  l'appui  de  son  assertion;  c'est  Baniage, 
Blondel,  Mosheim ,  Giannone ,  l'auteur  de  YHittoire 
philosophique  des  Papes,  et  Gibbon.  Voilà  où  il  Faudra 
chercher  désormais  l'enseiguemeat  et  la  diictpliae  da 
fEgliso  catholique. 


#ii 


I 
/ 


«■< 


(;  220  )  f 

La  partie  de  VJfppandixr^lBlife^hJa  Lombardie j^p^ 
trichienne  donneroît  lieu  aux  mèmM  observation  qu% 
rAlIemagne.  Puisque  ce  peyaappartenoit  à  Joseph  ^^  il^ 
n'est  pas  ëtonnant  qu'il  y  ^it  introduit  le  ipime  aya^ 
tème  que  d^na  ses  autres  Etats  héréditaires;. nous  avons 
vu  plus  haut  que  sa  tnéthode  étoit  àLO^sujetUr  $es  ê^ir. 
Jets  urUformimerU  et  rapidement  aux  mêmes  lois,  <nf 
mépris  de  kurspenclians,  de  leurs  habitudes  e,t  de  leurf 
privilèges.  II  auroit  fallu  dire  d*ailleurs  qu^  plusieurs  def 
mesures  prises  par  Joseph  furent  révoquées  parson  st|G- 
cesseur.  Voyez  à. ce  sujet  les  Béponses  de  Léopold  iu^^ 
repréijientalions  dÀ  Tarchevèque  de  Milan,  sous  la  date^ 
du  9  avril  1791.  Sir  John  Hippisley  n'a  parlé  ^ue  ^e 
la  discipline  ecclésiastique  que  Joseph  II  vpuliil  mlrtH^, 
duire  en  Lombardie,  et  il  a  gardé  un  profond  silence fm;. 
celle  qui  étoit  observée  avant  ce  prince.  Ainsi ,  il  ne 
rapporte  que  les  actes  d'un  règne  aussi  cDurt  que  tu- 
multueux, et  néglige  et  les  temps  qui  ont  précédé  et  les 
te^ips  qui  ont  suivi;  et  il  se  flatte,  après  cela,  de  nous 
faire  coanoitre  le  droit  ecclésiastique  d'un  p^s,  Cest 
comité  ai  on  vouloit  juger  du  droit  public  de  l'Angle- 
terre par  des  faits  recueillis  seulement  dans  dix  années 
de  son  histoire.  , 

Ceo  réflexions  s'appliquent  encore  à  ce  qui  est  rap«- 
porté  de  la  Toscane  dans  Vjfppendix.  On  sait  bien  que 
le  rèf(be  de  Léopol^  en  ce  pays  ne  fut  pas  moins  fé- 
cond que  celui  dé  Joseph  en  innovations.  Peut-être  ce- 
pendant falloit-il  pbserver  que  Léopold  parut  changer 
de  système  après  la  mort  de  ^son  frère ,  et  que  lorsqu'il 
eut  quitté  la  Toscane,  son  fils  donna  un  règlement,  du 
i5  octobre  1792,  pour  modiner  une  partie  des  édita 
précëdens.  Depuis,  le  i5  avril  1802^  un  édit  du  nouveau, 
bouverain  de  ce  pays  rétablit  le  recours  au  saint  Siége^ 
comme  par  le  passé,  l'indépendance  des  évèques  dans 
leur  ministère,  la  subordination  des  religieux  pour 
leurs  généraux  étrangers,  etc.;  et  il  pnroit  que  l'arcbi- 
duc  Ferdinand,  depuis  son  ixtour  à  Florence,  à  cher- 


(...) 

m  à  meltre  lin  sux  anciens  ililR'i'eQda  par  un  armn- 
gemeiil  è  l'amiable  avtc  le  saint  Sii^^o. 

Nous  terminons  icî  Texurnen  de  colle  parlic  du  Rap' 
port  et  de  V.4ppendix,  non  qu'il  n'y  eût  encore  beau- 
coup de  chose»  à  remarquer  sur  \cs  principe»  et  les  fait» 
qui  y  sont  avanct^s^  mab  uuiis  sommes  ubligi^s  de  nous 
restreindre,  et  peut-être  trouveroit-on  mènie  que  nous 
u&us  sommes  trop  étendus  siw  cet  tirlîcle,  si  l'on  ne 
réiléchissoil  que  le  Rapport  l'ait  en  ce  moment  beaur 
coup  de  bruit  parmi  lea  catholiques  d'Atigleicne,  qu'il 
tend  k  légitimer  tous  lei  empiélcmens  du  l'autorité  né- 
CDlière,  et  que  nous  ne  Gauriuns  être  indifFerens  au  sort 
de  la  religion  dans  un  pays  xi  voisin,  ni  nous  empÊ- 
cher  de  réclamer  conli-e  les  idées  Tiusse/i  que  l'on  cherche 
à  répandre  «iir  la  doctrine  de  rE{;lise,-sur  son  goitvein»- 
uent  et  sur  sa  discipline  la  plus  cunstantu. 


NOUVELLES    ECCLESIASTIQUES. 

PaAis.  pM-mi  le»  prédicateuri  qui  remplissent  avec  succè* 
les  chaires  de  la  capitale  pendant  ce  Carême ,  il  en  est  un  i»v~ 
tout  qu'on  a  paru  entendre  avec  un  intérêt  tout  particulier. 
M.  l'abbé  de  la  Fage,  ancien  chanoine  de  Paris,  aujourd'hui 
chanoine  de  Versailles,  prédicateur  ordinaire  du  Roi,  doit 
sans  doute  cet  avantage  uioins  encore  à  l'autorité  de  son  âge 
qu'à  la  noble  simplicité  de  son  talent.  Ce  doven  des  orateurs 
cnréliens,  parvenu  à  l'âge  de  84  ans,  a  été  suivi,  dans  l'église 
des  Quinze-Vingts,  par  des  personnes  des  quartiers  les  plus 
éloignés,  qu'attiroit  une  composition  sage,  également  éloignée 
de  la  recherche  et  de  la  familiarité ,  et  un  débit  encore  plein 
«)e  force.  Ses  discours,  vraiment  chrétiens,  se  dirigent  spc- 
cialenent  vers  la  pratique.  M.  l'abbé  de  la  Page  est  désigné 
pour  prêcher  te  Carême  prochain  à  la  cour.  ' 

—  Le  31  mars,  jour  anniversaire  de  la.  mort  du  duc 
d'Engbicn  ,  il  a  été  célébré  dans  la  cathédrale  de  Strasbourg 

liiaires,  et  des  délacbemeus  sausarnie*  de  tauslts  corps  de  la 
^rnison  élment  f  résens- 


(  Ma  ) 

'  '  *^  Vue  cirémomÊ  Mifianle  «  ea.  liea  fc  Booeii ,  le  a4  nUtoT! 
Cinquante  sous-officiert  et  «oldats  iui',  régiment  de  im  mmi 
TOjrale  y  oa(  Sait  leur  preaûkre  cc^mmunion  dans  ]*<^iaaii  <â 
Samt-Patrioei  et  j  <mt  |ét4  copiCnnës  jMir  M.  le  carÀoi^"^ 
chevéque  de  Rouen ,  qui  leur  a  adresaé  une  courte  ezboru 
lion,  (c  eénëral  commandant  le  déjiartement,  le  préfet  «  i 
officiers  oe  la  garnison  asâitoieni  à  ôet  acte  de  jpiété^  qui  «vu 
attiré  un  grand  concours  dliabîtaBS.  On  n'avoit  rien  oikiîsi 

Ïa  quelques  années,  pour  é|;arer  l'esprit  et  le  coeur  éeém 
taires,  et  pour  leur-èler  tout  sentiment  de  reKmoR.  tl'« 
conspUnt  de  les  Yoir  fvrtnir  am  pratiques  de  Is  fei  dbi 
s'hotorotent  Bayard  et  Turenne. 

—  La  mission  de  Bordeaux  s'ert  ouverte,  le  17, .dans  ceti 
ville  par  une  procession  géiiAràle  qu^a  fiûte  le  vénéraUe  \m 
dievéque,  et  a  laquelle  ppt  assista  les  chefs  des  autèritél  ^ 
vîtes  et  militaires»  lA-  le  comte  hinc^L  et  des  pflicîimf  tp 
de  la  garnison  que  de. la  garde  nationale.  Nous  dofUMrgf 
dans  le  prochain,  numéro  des  détail  sur  la  mission  de  Tooc 


NoUVELtlS   POLITIQUES.     :  ' 

.  Panis.  iLe  26  mars ,  les  ministres  se  sont  ré«nts«.  \  dinj 
heures,  sous  la  présidence  de  S.  M.  Ce  conseil  s*est  pro)oi|( 
jusqu'à  cinq  heures. 

—  Monsieur,  accompagné  de  plusieurs  oificMrs  sunérieiir 
^a  fait  l'inspection  de  la  garde  suisse ,  casem^  à  la  NouvelI< 
France. 

—M"**',  la  duchesse  de  Berrjr  est  parfaitement  rétablie,  ( 
est  même  sortie,  le  dimanche  a3,  Dour  se  proniener  dài 
.le  bois  de  Boulogne.  Le  26,  elle  a  tait  sa  visite  au  Boi,  < 
a  recommencé  de  dîner  avec  S.  M. 

—  Mr.  le  duc  de  fierry  a  présidé ,  le  27,  rassemblée  gé» 
raie  de  la  société  philanthropique.  S.  A .  R.  a  prononcé,  kiki 
de  la  séance,  un  petit  discours ,  oii  elle  a  promis  de  reiidi 
compte  au  Roi  des  travaux  et  des  services  de  la  société.  C 
Prince  a  ajouté,  en  son  nom  et  en  celui  de  M*"'.  la  duchesi 
de  Berry,  4000  fr.  ^  sa  souscription  annuelle  de  6000  fr. 

—  Une  commission  spéciale  est  chargée  de  Texamen  de  c 
qui  s'est  passé  à  la  Martinique,  d'oii-ijuelques  officiers  tviff 


(    23?    ) 

ficurf  ûgrit  éié  renvoyés  en  France  put  ordre  du  ffoùvemenr. 
CtVtè  commissioa  est  tomrioii^e  de  MM.  d'Autichanip  et  de 
FoRlangeSy  lieiitenans-ffëneraux,  de  M.  de  Rosiljr,  amiral,  et 
4e  MM.  de  Makors  el  de  Colonia ,  conseillers  d'État. 

— ^  M.  le  comte  de  Cëly,  lieutenant-général ,  qni  avoit  servi 

avec  distinction  à  l'armée  de  Condë,  et  qui  étoit  rentré  en 

France  avec  le  Roi ,  vient  de  mourir  k  l'Age  de  84  an$.  Cet 

estimable  officier-général  eut  dernièrement  froid  en  restant 

long-temiM  à  Téglise ,  et  se  sentit  frappé  en  sortant  de  la  ma-* 

Jadie  qui  Va  ravi  à  sa  famille  et  à  ses  amis. 

-^  Les  opinions  de  M.  le  duc  de  Brissac,  de  M.  le  duc  de 
Ftls-JameSf  de  M.  le  vicomte  de  Montmorencj,  de  M.  le  vi* 
romte  de  Chateaubriand,  sur  le  budget,  paroissent  impri- 
mées. Ce  dernier  s'est  borné  k  examiner  le  titre  Xl  du  budget, 
%snr  l'article  de^bois.  M.  le  vicomte  de  Montmorency,  dans  un 
discours  plein  de  la  plus  noble  franchise ,  a  rappelé  publique- 
ment que,  dans  les  premiers  temps  de  sa  carnere  politique,  il 
avoil  céfJé  au  torrent  des  maximes  révolutionnaires,  dont  sa 
jeunesse  ne  sentoit  pas  encore  le  danger.  Il  n'étoit  personne 
qui ,  en  l'écootant,  ne  se  rappelât  combien  il  avoit  expié  de- 
puis ce  toft  par  l'exemple  de  sa  piété  et  par  son  attachement 
eux  saines  doctrines. 

—  Les  épiciers  de  Paris  ont  fait ,  pour  les  indigens,  une  co1« 
lecte  qui  a  produit  plus  de  2000  fr.  ^  et  qui  sera  répartie  entre 
Itè  bvreaàx  de  charité. 

«—  On  a  appelé ,  le'  ^5 ,  en  police  correctionnelle  FafiTaire 
de  MM.  Sîlvy  et  Egron,  auteur  et  imprimeur  de  l'écrit  inti- 
tulé :  ReUitipn  concernant  tes  Mnemens  qui  sont  arrivés  à 
un  laboureur  de  la  Beauce  dans  les  premiers  mois  de  18 16, 
C'est  l'écrit  relatif  à  Martin  et  aux  révélations  qu'il  dit  lut 
avoir  été  £iites.  La  procédure  n'ayant  pns  paru  suffisamment 
instmife,  la  cause,  après  un  court  délibéré  du  tribunal ,  a  été 
renvoyée  par-devant  le  juge  d'instruction. 

—  La  société  coloniale  philanthropique  a  fait  partir,  le  i^, 
du  Havre  le  premier,  bâtiment  qu'elle  envoie  sur  les  cx>\f^% 
d'Afrique,  oii  elle  se  dispose  à  former  des  colonies.  Colto 
colonie  est  dirigée  par  des  particuliers.  l*a  Belle  Alcxandrinè , 
c'est  le  nom  du  bâtiurent,  porte,  avec /les  colons,  des  vivres, 
des  marchandises,  des  outils  et  des  instrumeus  de  labourage. 


(i24) 

—  (^uinEe  cénU  hommes  de  tirrapes  angloifetf  te  font  em^ 
iMirquees  à  Calais ,  le  aa  et  le  23  mars,  poar  l*AiigIeterre.    . 

—  L'ambassadeur  d'Esjpagne  près  le  roi  des  Pays-Bas  vieni 
d'intenter  un  procès  aux  rédacteurs  du  J^nULibéxtlj  cî-devaût 
le  Nain  jaune, 

I  —  L'abbé  de  Foere,  rédacteur  du  Spectateur  Beige,  a  été 
condamné,  par  la  cour  spéciale  de  Bruxelles,  à  deux  ans 
d'emprisonnement  et  aux  irais  du  procès.  Cette  affaire,  avoit 
excite  l'attention  générale  dans  les  Pays-Bas,  et  l'abbé  dm 
Foere  a  reçu  de  nombreux  témoignages  d'intérêt.  II  a  allégué 
l|u'en  usant  de  la  liberté,  constitutionnelle  pour  censurer  cer« 
tains  actes  du  gouvernement ,  il  avoit  toujours  prêché  l'ordre 
et  la  soumission  y  et  n'avoit  prétendu  faire  que  des  représen* 
tations  fortes,  mais  respectueuses.  Le  serment  exigé  des  jugea 
continue  k  diyiser  lès  esprits;  tous  ceux  de  G>nrtrai  Toot  re* 
fusé. 


CHAMBRE   DES    PAIRS. 

Le  a5  mars ,  Tordre  an  jovr  appeloit  le  rapport  Je  la  commission 
charg($e  d'examiner  la  loi  anr  les  aoaanes.  Le  rapport  a  été  fait  |^r 
M.  le  comte  Gamter.  La  discussion  t'est  onterte  de  sîtite.  Aucnn 
amendement  n'ayant  été  propose,  les  divers  articles  du  projet  ont  été 
successivement  mis  aux  toix  et  adoptes.  On  a  ensuite  vote  au  scrutin 
sur  l'adopuon  dé6nitive.  Le  nombre  des  voians  étoit  de  ii4y  sur  les* 
quels  le  projet  a  rëuni  lit  suffrages. 

Le  a6,  M.  le  duc  de  Richeliea  et  M.  le  duc  de  Feltre,  ministres  du 
Doi ,  Ont  été  introduits.  Le  premier  a  remit  au  président  une  ordon* 
nauce  de  S.  M.,  conçue  en  ces  termes  :  La  seision  dt  1816  de  Ut 
chambre  da  pairs  et  de  ta  chambre  des  députés  des  départemens  est 
et  demeure  close,  La  chambre  s'est  .séparée  après  avoir  entendu  oetia 
lecture. 


CHAMBRE    DES   DEPUTES. 

Le  a6 ,  il  a  été  faH  plusieurs  rapport  sur  diverses  pétitions  dont 
aucune  n'a  offert  d'intérêt,  et  qui  ont  été  presmie  toutes  écartées  par 
Tordre  du  jour.  M.  le  mtnlMre  de  l'intérieur,  M.  le- garde  des  sceaux 
et  M.  lé  ministre  de»  6naiices  ont  été  introduits.  Le  premier  a  remis  au 
président' l'ordonnance  ci-dessus  citée,  dout  il  a  été  lait  lecture.  Le  pré- 
sident lit  de  suite  l'article  du  règlement  qui  porte  qu'en  pareil  cas  la 
cbambre  se  séparera  à  Tittstaut;  et  la  chambre  »'cst  en  effet  séparée  dm 
aiD^ita,  -     . 


\9Ê«rareJUaa¥rili8if.)  (N\  276.) 

*    ■         '  '■*      "'^-      *  '1  '-■  -   '   -  -     '  ^'  -*-'-         .    .'      ■  ■  «^ 

Dûcoiirr  cfe  i!f.  tMque  de  Trojres,  en  installant  le$ 
olives  de  son  séminaire  dans^toficien  Igçal  affecté  à 
cd  éuMissemtnL 

m 

On  aime  à  voir  rendus  m  leur  destinalion  primitive 
cet  édifices  qti'avoit  élevés  la  piété  de  nos  pères ,  et 
fpie  la  révolution  avoit  consacrés  à  d'autres  usages.  Les 
iéuitoaireSy  ces  établissemens  si  précieux  'à  ia  reli<« 
gidD,  avoient  été  envahis  et  dîsssous^  et  les  maisons 
avaient  été  ou  détruites  |  ou  aliénées ,  ou  tranforméet 
ea  casernes.  Le  séminaire  de  Troyes  étdit  dans  ce 
dernier  cas,  et  à  l'époque  du  Concordat  on  ne  put  re» 
couvrer  cet  édifice ,  alors  occupé  par  des  troupes  ;  car 
il  éioit  naturel  que  soùs  un  soldat  le  militaire  envahit 
tout.  M.  de  Boulogne,  évéque  do  Tro\os,  plus  heu- 
reux que  son  prédécesseur,  a  obieuu  de  S.  M.  ia  res- 
titution d'un  local  si  précieux  pour  son  diocèse.  11  la 
fait  réparer,  et  le  dimanche,  t6  mars»,  il  y  a  installé 
ses  séminaristes ,  au  nombre  d'euviron  deux  <:enls.  Le 
prélat  est  parti  processiouuellenient  de  sa  cathrdrale^ 
en  habits  pontihcaux,  accompagné  de  S4»ii  ehapiue^ 
de  tous  les  curés  de  la  ville,  et  d'un  ^raud  nombre 
de  fidèles  empressés  de  prendre  part  à  cowe  cérémo- 
nie touchante,  qui  s'est  fixité  avec  autant  de  pompe 
que  d*édif]caHon.  Après  la  réconcilia  lion  de  la  cha- 
pelle, et  la  bénédiction  du  cimeiière  et  de  tonte  la 
maison,  M.  li^vêque  a  prononcé  un* discours  qui  na 
pas  peu  contribué  à  augmenter  riniérèt  que  les  amis 
de  la  religion  prennent  à  cet  établissement,  dont  il  a 

Tome  XL  VAmi  de  la  Religion  et  du  Rot.        V 


(    226   ) 

relevé  rutilité  et  les. avantages  avec  autant  de  force 
que  d^onctioo.  Il  est  difficile  en  effet  de  ne  pas  re- 
connottre  M.  1  cvéque  de  Trojres  dans  les  morceaux 
suivans: 

(iCest  sans  doute  pour  nous,  Messieurs,  la  plus  vive 
et  la  plus  douce  satisfaction  que  la  sainte  cërëraonie  qui 
nous  rassemble  en  ce  moment.  C'est  aujourd'hui  pour 
nous  une  véritable  fête  que  l'inaugurialion  et  la  xéno- 
▼ation  de  cette  maison  sainte,  dont  la  restitution  est 
bien  moins  due  encore  à  nos  sollicitations  et  à  nos  lus» 
tances,  qu'à  la  pieté  et  à  la  justice  d'un  Monarque  dont 
la  légitimité  est  la  plus  forte  garantie  de  toutes  les  lé- 
gitimités, de  toutes  les  propriétés,  de  toutes  les  justices: 
et  c'est  bien  ici  le  lieu  de  chanter  avec  l'Eglise,  et  de 
répéter  ce  cri  de  joie  et  d'allégresse  qui  commence  au'- 
jourd'hui  sa  lithurgie  :  Réjouis-toi,  Jérusalem  ^  et  vous 
tous  qui  êtes  ses  amis,  réunissez-vous  pour  la  féKciter.  Ice- 
tare  Jérusalem  et  conventum  facite  omnes  qui  diligitià 
eam.  Oui,  réjouissons-nous  de  voir  enfin  rendue  à  si  noble 
destination,  cette  école  sacrée,  toute  étonnée,  ce  sem- 
ble, de  se  trouver  encore  debout.  Réjouissons-nous  de 
voir  ce  temple  du  Seigneur,  naguère  lé  séjour  des  ar- 
mes et  de  l'agitation ,  et  pollué  par  des  usages  peu  di- 
gnes de  sa  sainteté,  redevenu  la  maison  de  la  prière, 
l'asile  des  anges  de  paix,  où  les  cantiques  saints  et  les 
chaste^  accens  de  Sion ,  ont  succédé  ^ux  chauts  pro- 
fanes de  Samarie.  Lœtare  Jérusalem.  Réjouissons-noûs 
â  la  vue  de  ces  nouveaux  soldats  de  Jésus-Christ,  armés 
du  bouclier  de  la  foi  et  du  casque  de  la  justice ,  de  ces 
nouveaux  Gédéonsdont  les  mains  vont  être  formées  aux 
combats  du  Seigneur,  non  pour  volera  la  conquête  des 
villes,  mais  à  la  conquête  des  ames^  non  pour  abattre 
les  forteresses,  hiais  pour  abaisser  toiJKb  hauteur  qui 
s^ élève  contre  la  science  de  Dieu  ;  non  pour  forcer  les 
camps,  mais  pour  forcer  l'iniquité  dans  ses  derniers  re» 
tranchemens;  non  pour  délivrer  la  France  de  ses  enne- 


("7) 
mb,  mais  poar  la  aaaver  dWIe-mèmey  mais  poar  Taf- 


d(mtable  que  la  gMerre,  et  plus  terrible  encore  que  les 
orages  et  les  tempêtes  :  Lœtare  Jeruscdem.  Bëjoôissons- 
oousenBu  dans  le  Seigneur^  en  bénissant  son  adorable 
Fro?idence  qui  nous  a  ménage  cette  faveur  inespérée  : 
qoi  a  daigné  appianir  d.evant  nous  les  obstacles,  cou- 
roooer  nos  efibrts ,  et  nous  aider  à  conquérir  une  mai- 
son qui  semble  renfermer  a  elle  seule  toute  la  destinée 
de  ce  diocèse,  ainsi  qu'elle  fera  l'édification  4e  notre 
▼illeépiscopale;  et  qui  lie  concourra  pas  moins  &  la  res- 
tsuration  des  mœm*8  publiques  et  sociales,  qu'au  main- 
tien di^la  religioaet  a  la  renaissance*  des  mœurs  chré- 
tiennes et  sacerdotales  :  une  maison  qui  intéresse  égale«- 
ment  et  les  riches  et  les  pauvres,  el  les  grands  et  les 
petits,  et  TËglise  et  TEtat,  et  la  génération  présente  et 
les  générations  futures,  Lœtare  Jérusalem,  etc. 

)»  Mais  que  faisons-nous?  et  la  joie  qui  nous  anime 
en  ce  moment,  nVst-elle  doue  mêiée  d'aucun  motif  de 
tristesse  et  d'aucun  sujet  d'amertume?  Jérusalem  n'est 
plus  désolée,  ainsi  qu'aux  jours  funestes  d'où  nous  sommes 
sortis,  mais  est -elle  heureuse?  Elle  n'est  plus  enchaî- 
née, mais  est-elle  indépendante?  elle  n'est  plus  persé- 
cutée, mais  est-elle  honorée,  est-elle  secondée? Elle  n'a 
plus  de  tyrans,  mais  a-t-elle  beaucoup  d'amis,  h^au- 
coup  de  protecteurs?  elle  ne  gémit  plus  sur  les  profana- 
tions de  son  sanctuaire,  mais  ses  chemins  ne  sont-ils 
pas  déserts,  et  ne  pleurent-ils  pas  toujours  de  ce  qu'on 
ne  va  plus  à  ses  solennités?  Pouvons-nous  donc  nous 
réjouir  quand  nous  voyons  tant  de  campagnes  s;ins  pas- 
teurs; tant  de  pasteurs  sans  fonctions  et.  sans  ministère; 
tant  de  terres  incultes  qui  nous  montroient  jadis  des 
pâturages  si  fertiles;  tarit  de  sables  arides,  là  où^cou- 
loient  abondamment  des  fontaines  d^eau  vive;  tant  de 
ronces  et  d'épiues,  là  où  croissoient  des  pépinières  si 

P    2 


(    228    ) 

fëcondes  en  finiils  do  grâces  et  de  salut?  PotiroD8*noùii 
donc  nous  rëjouir,  quand  la  ra<?e  sacerdotale  est  prêlo 
à  s'ëtetndrc;  quand  8*ouvre  devant  nous  ce  vide  efitayaitl 
que  creuse  chaque  jour  lu  mort  de  tant  de  prêtres  vieilli» 
avant  le  temps,  et  emportes  par  les  mnl(beui*s  encore  plus 
que  pa4*  les  années ,  et  qu'à  la  place  de  ces  chênes  vi- 
goureux et  antiques  qul'ombrageoient  la  vigne  du  Sei- 
gneur de  leurs  branches  salutaires ,  nous  ne  vovons  au- 
tour de  nous  que  de  foibles  arbrisseaux  qui  de  long7 
temps  ne  donneront  des  fruits;  quand  eufin^  bien  plus 
inconsolable  encore  que  Bachel ,  l'Eglise  pleure  tout  à 
la  fois,  et  sur  ses  ent'ans  qui  ne  sont  plus,  et  sur  cenx 
qui  ne  naîtront  plus,  ou  qui  ne  naîtront  que  lente- 
ment, avec  eflFort^et  avec  peine? 

»  Mais  non  :  et  détournons  nos  regards  de  ces  (ristes 
objets  et  de  ces  funestes  présages,  pour  nous  livrer  à  la 
joie  sainte  à  laquelle  TEglise  nous  mvife  en  ce  jour,  et 
disons  encore  à  Jérusalem  de  se  réjouir,  et  à  tous  ses 
amis  de  se  réiTnir  pour  la  féliciter  :  JLœtare  Jerusa-^ 
îeniy  etc.  Réjouissez-vous  surtout,  enfaus  chéris  quele 
ciel  m'a  donnés;  jeunes  Samuel,  élevés  à  l'ombre  du 
sanctuaire ,  el  bénissez  mille  fois  le  Seigneur  qui  vous 
a  retirés  de  cette  arche  sainte  pour  vous  sauver  de^ce 
déluge  d^iniquités  qui  inonde  le  monde,  vous  garantir 
de  SCS  fatales  séductions,  et  préserver  votx'e  innocence 
de  ses  tristes  écueils.  Réjouibsez-vous  de  vou&  trouver 
danf  ce  précieux  asile  où  tout  profile  également  pour 
votre  esprit  et  pour  votre  cœur ,  pour  votre  instniclion 
et  pour  votre  vertu;  où  vous  êtes  oourris  du  lait  vivi- 
fiant de  la  sainte  doctrine;  où  vous  puisez  le  goût  des 
saintes  lettres,  l'amour  des  bonnes  règles,  le  respect 
pour  la  discipline  dont  la  futaie  décadence  se  précipite 
chaque  jour;  le-i'espect  pour  l'antiquité  vénérable,  ainsi 
que  le  mépris  pour  les  profanes  nouveautés;  et  le  res- 
pect pour  l'autorité  des  Pontifes ,  vrai  caractère  des  bons 
~  rêtres.  Réjouissez-vous  enfin  de  vous  voir  sous  la  conduite 
e  ces  maîtres  éclairés  qui  mettent  leur  gloire  dans  vos 


s 


(     32t>    ) 

Kiiccè»,  UmrbonhsOr  ijnii»  voiii:  s;ilul,  el  rouiilonnfnt 
«  la  luis  la  leçou  el  l'exuiiiple.  Hîlcz-vuti.t  dyne  J'wi 
profilw  eu  V0U6  montrant  ('gnleoiGut  dociles  ii  Iciiia 
yviâ,  sensibles  à  leurs  soins,  leconiioiMnns  pour  leur 
soliiciliiili-.  lldlez-vous  de  vous  rcudre  dignes  de  IVlat' 
a.iiul  auquel  vous  asplicz,  en  vous  pénthunt  avaiil  lout 
(le  l'esprit  de  piëlé  plus  nécessaire  encore  que  l'tspriL 
d«  science,  ou  plulôl  eu  vous  animiiiit  de  l'umour  de 
la  scioDce  pour  peifeclioiiiier  la  pli'ti*,  et  de  l'espril  de 
pi(;lé  ptmr  mieux  régler  cl  diriger  raiimur  de  la  «ienrc. 
C'est  aiiisi^iie  vous  consolerez  volru  évoque,  que  voua 
allégerez  W  («jids  de  son  épiscopal,  pl  lievieudrei!  sa,' 
gloire  el  sa  couronne  ;  c'esl  ainsi  que  voua  veiii^ilircz 
l'alteiilo  de  vos  nviJIrcs,  do  vo»  hienr.iiteiir!i ,  des  amis 
de  la  religion,  et  que,  croissant  chaque  juur  en  iigc  et 
en  sagesse,  vous  attiicicz  surcelle  iuslilulîuii  toutes  lea 
^éu«dicliuiia  du  ciel  vt  de  h  terre». 


Nouvelles  ecclésiastiq^uks. 

BomE.  s.  s.'  Mt  toujours  au  V^ilican,  où  elle  n  tenu 
chapelle  Ions  les  dimanches  de  Carême.  Elle  a  ("-lé  iu- 
diaposée  an  commencement  du  mois,  mais  elle  est  bc- 
tuelleroent  i-ëUiblie.  S.  S.  est  enireu,  le  l'i  mars,  dans 
la  dîx-tiuitième  année  de  son  ponliBcai,  11  y  a  eu,  & 
cette  occasion,  chapelle  pnpalc,  aprèa  laquolle  lu  sou- 
verain Pontife,  précédé  àoi  cardinaux,  alla  visiter  la 
haailique  du  Valicau, 

■ —  M.  Nicolas,  comte  Matteî,  a  été  nomme  arche- 
»êqae  de  Camerino  et  admiiiixlraleur  de  l'évficlié  de 
Trejaî  il  est  élève  de  l'académie  ecclésiastique  que  S,  S. 
prolëge  spécialement,  et  qui  est  destinée  à  former  dans 
la' carrière  de  la  prëUture  des  hommes  utiles  à  l'ËglisQ 
d  à  l'Ëlat. 

•<—  Le  P.  Fvédéric  de  Saint-Jean  in  Persiceio,  de 


■■■ 


(  »5o  ) 

Tordre  des  Capaeins,  pr^dicateor  aposloliqae,  est  nommé 
ëvéque  de  Bertinoro.  L'archidiacre  Serarcaogeli,  viiçaiie 
capitniaire  de  Camerino,  est  nommé  ëvêque  de  Fano. 
M.  Charles  Monti  y  ancien  vicaire  apostolique,  puis  prO- 
vicaire  de  Tëvèque  d'Imola,  est  élu  ëvéqne  de  Sarsme; 
et  M.  Pierre  Mazzichi,  grand^vicaire  d'Assise,  est  fait 
ëvèque  de  Moni'Allo* 

-^  M.  G>mpagnoni-Marefo8chi ,  archev^ue  de  Damas 
el  nonce  du  saint  Siëge  près  S«  M.  très-fidèle ,  est  parti ^ 
le  5  mars,  jpour  se  jrenare  dans  le  Brésil. 

-^  Le  7  mars,-  ai:riva  dans  cette  capitale  O.  PierreCe* 
Tallos,  ambassadeur  de  S.  M.  catholique  près  la  cour 
de  Naples. 

—  Joseph  Alberghetli,  ancien  religieux,  auteur  d'on 
Abrégé  do  l'Histoire  de  cette  rille,  publiée  en  1810, 
en  deux  volumes,  a  signé,  le  39  janvier  dernier,  un 
acte  où  il  reconnoit  que,  sur  le  témoignage  d'auteurs 
suspects  et  sous  Tiufluence  des  idées  et  des  passions  qui 
dominoient  alors,  il  a  inséré  dans  son  Histoire  des  choses 
fausses,  calomnieuses,  injurieuses  au  saint  Siège  et  anx 
Pontifes  romains.  Il  en  témoigne  son  repentir^  et  dé- 
clare qu'il  est  prôt  à  réparer  ses  torts  de  là  manière 

dont  S.  S.  le  jugera  convenable.   . 

* 

-^  Le  5  mars,  mourut  ici  Ms*'.  François  Catani,  de 
TAssocialion  de  Saint-Paul,  apôtre,  qui  y  avoit  établi 
rOraloire  de  la  jeunesse ,  et  qui  s'éloit  voué  à  Tinstruo- 
lion  des  militaires,  des  matelots,  des  malades  et  des  ga- 
lériens. Sa  charité  et  son  zèlo  avoient  produit  de  grands 
fruits  parmi  ces  diverses  classes,  et  il  laisse  une  mé- 
moire précieuse  à  ceux  qui  l'ont  connu.  Plusieurs  per- 
sonnes ont  mis  beaucoup  de  prix  à  se  procurer  quelque 
chose  qui  lui  eût  appartenu. 

Parts.  Le  vendredi  de  la  semaine  de  la  Passion,  jour 
où  TEglise  cëlèbre  là  fêle  de  la  Compassion  de'Iafainle 
Vierge^  il  y  a.  eu  uue  assemblée  de  charité  dans  IVglise 


(  a5i  ) 

de  Noire-Dame  de  Bonne-Noutelle ,  pour  riustallatîon 
du  bureau  de  chanté  du  cinquième  i^rrondisâement. 
Madame  ,  duchesse  d'Angoulême ,  y  assistoit.  M.  l'abbë  le 
Grîs-Duval  a  prononcé  le  discours.  II  a  voit  pris  pour  texte 
ces  paroles  du  Sauveur  :  f^enite  ad  me  omnea  qui  la^ 
boratis  et  onerati  eatis  et  ego  reficiam  vos ,  paroles  si 
touchantes,  et  bien  dignes  de  la  miséricorde  d*un  Dieu 
fait  homme  pour  sauver  le  genre  humain.  L'orateur  a 
trouvé  dans  ce  texte  même  la  division  de  sou  discours. 
Il  a  montré  que  les  afflictions  nous  ramenoient  à  Dieu, 
et  que  Dieu  seul  pou  voit  en  tempérer  Tamertume  par 
ses  consolations.  Jamais  la  philosophie  ne  se  seroit  avisée 
de  dire  :  Beati  qui  logent  ^  quoniani  ipai  consotàbunlur, 
parce  que  la  philosophie  n'a  en  efiot  aucune  consolation 
efficace  à  offrir  à  ceux  qui  pleurent.  M.  le  Gris-Duval  a 
tracé  les  consolations  de  la  religion  en  homme  pénétré 
de  l'esprit  de  TEvangile^  et  il  a  développé  les  paroles 
du  Sauveur  de  la  manière  la  plus  persuasive.  Il  ne  s'éloit 
point  proposé  de  combattre  les  ennemis  du  christianisme  ; 
il  s'est  borné  à  les  plaindre  de  se  priver  volontairemeht 
d*QQ  appui  dans  leurs  maux,  et  d'ignorer  la  puissance  et 
les  attraits  d'une  doctrine  céleste.  Ceux  mêmes  qui  étoient 
accoutumés  à  l'onction  du  style  de  l'orateur,  ont  été  par- 
ticulièrement touchés  de  celle  de  ce  discours,  soutenue 
par  l'extérieur  d'une  piété  vraie  et  par  un  débit  affec- 
tueux. Après  le  sermon  ,  M.  l'ancien  évèque  de  Châlons- 
sur-Marne,  pair  de  France,  a  donné  la  bénédiction  du 
Saint -Sacrement.  La  quête  a  été  faite  par  M™«'.  la  vi« 
comtesse  de  la  Rochefoucauld  et  Hulteau  d'Origny. 

—  Le  lundi-saint,  il  y  a  eu  dans  l'église  de  Sainl-Sul« 
pîce  l'assemblée  annuelle  de  charité  pour  les  jeunes  filles 
4lerinslitutiondefeuM'"<:.deCarcado.  Madame,  duchesse 
d'Angoulème ,  qui  ne  néglige  aucune  occasion  d,e  montrer 
l'intérêt  qu'elle  poiie  à  toutes  les  bonnes  œuvres ,  est  venue 
prendre  part  à  celle-ci  comme  elle  l'avoit  déjà  fait  l'année 
dernière.  Un  grand  nombre  de  personnes  de  distinction 
remplissoit  l'église.  M*  l'abbé  te  Gris-Duval  a  proaoncéle 


y 


(    252    )      ^ 

discours,  qui  a  roulé  sur  Tauraone.  L'orateur  a  prouvé  que 
noire  intérêt  cornme  notre  lievoir  ëtoit  de  faire  Taumôue^ 
et  il  a  rappelé  le:^  grands  exemples  de  charité  et  de  gêné- 
roeité  que  nous  donne' une  Famille  auguste.  Il  a  partîco* 
lîèrement  attiré  Tattention  sur  l'œuvre  iotêresunte  qai 
faisoit  fobjet  de  la  réunion,  et  dont  il  a  montre  Vknfop» 
tance  et  les  heureux  fruits.  M««.  la  duchesse  de  Damai 
et  M^.  la  vicomtesse  de  Montmorency  ont  fait  la  ^pi£te« 

—  M.  le  curé  de  Saint-Germa!n*des-Prés  et  les  admi» 
nistrateurs  de  la  fabrique,  ont  adressé  au  préfet  de  la 
Seine  une  pétition  pour  obtenir  les  tombeaux  des  rob 
fondateurs  de  cette  église,  et  ceux  de  {liusieurs  hommes 
délèbres  qui  la  décoroient  autrefois.  On  ne  doute  paK  que^ 
cette  demandé  ne  soit  prise  en  considéi-ation  par  l'anto-* 
rite.  Ce  seioit  un  moyen  de  repeupler  nos  églises  de 
pieux  et  nobles  souvenirs,  et  d^effacer  la  trace  des  dëvaa» 
tatlons  que  plusieurs  offrent  encore. 

-*Le  sermon  de  la  Cène  sera  prêché,  demain  jepdi, 
à  la  cour,  par  M*  Tabbé  Clausel  de  Montais^  chi^noiiie 
honoraire  d  Amiens,  le  même  dont  nous  avons anooncif 
successivement  ti*ois  écrits  importaus  et  fort  solides. 

-«-Le  tribunal  de  police  correctionnelle  a  condansod» 
le  39 ,  à  Tamende  un  assez  grand  nombre  de  marcbanda 
du  Palais-Ro^'al ,  de  la  rue  SainU-Honoré  et  de  quelques 
autres  quartiers,  qui  ne  s'iloient  pas  conformés  aux 
lois  et  ordonnances,  et  qui  avoient  laissé,  le  dimanche 
précédent,  leurs  boutiques  entrouvertes. 

—»  Tandis  que  les  amis  de  la  religion  et  de  leur  paya 
réclament  contre  des  entreprises  funestes  à  Tune  et  i  l'an- 
tre, des  spéculateurs  intéressés  se  disputent  à  qui  fera 
mieux  revivre  des  ouvrages  jugés  par  le  mat  qu'ils  on^ 
fait,  il  y  a  en  ce  moment  sur  le  métier  quatre  nouvellea 
éditions  de  Voltaire,  et  cVst  parmi  les  libraires  une  vivo 
émulation  à  qui  les  reproduira  avec  plus  d*élégance,  tl 
attirera  davantage  le  public  par  des /irMr/MC/otfsédnisans. 
de  ce  redoublement  de  sèlei  il  a  encore  paro 

^<y-..  y'  7-^  \i  ■■' 'i 


«a 


(a55) 

^qoei  ëèrils  dieUh  par  des  principiiB  pTiii  pori  «1  im 
U«  plus  droîlek  Nous  en  rendrons  compté  prochaine- 
ment* 

Tours.  Cette  ville,  faroriftëe  de  la  vmie  des  mission» 
Mires  qui  aboient  firit  tant  de  fruit  &  Poitiers,  conti- 
Boe  de  présenter  le  spectacle  le  plus  consolant  «  et  les 
sBrts  de  leur,  prédication  ont  surpasse  les  espérances 
<|Q*on  en  amit  conçues.  La  mission  commença  par  une 
procession  générale  i  laquelle  assistèrent  différons  corps  « 
st  H.  l'abbé  de  Janson  prononça  un  discours  qui  fut 
Ho&té  de  tous  les.  assistans.  Les  sept  missionnairesse  par- 
tigàrent  les  dififêcentes  paroisses;  ils  donnoieut  trois  ins«-^ 
tractions  par  jour  k  la  métropole  et  à  Notre*Dame  la 
Biche,' deux  discours  par  semaine  aux  Minimes,  et  une 
imtraction  chaque  Jour  à  Saint- Sstnmin  et  si  Saint- 
François  de  Paule..Ces  discours  et  oient  fort  suivis^  mais 
on  sembloit  se  borner  à  cela  les  trois  premières  semaines, 
et  la  mission  n'avoit  pas  encore  ébranlé  les  esprits.  En- 
fin, quelques  instructions  pleines  de  force  sur  les  grandes 
vérités  de  la  religion  donnèrent  nne  impulsion  gént^rale, 
et  les  tribunaux  de  la  l'éçoiiciliation  furent  assiégés  d'une 
fonle  de  pénitens.  Les  missionnaires  furent  alors  con- 
traints de  se  partager  entre  le  ministère  de  la  parole^et 
celui  de  la  confession,  et  ils  se  bornèrent  à  prêcher  dans 
la  métropole  et  à  Notre-Dame  la  Biche.  Des  officiers- 
généraux  et  des  personnes  distinguées  doimoient  l'exem- 
ple de  l'assiduité  à  entendre  la  parole  de  Dieu,  et  à 
chanter  des  cantiques.  Les  cérémonies  principales  de  l«i 
mission  ont  été  Tadoration  du  crucifix,  la  consécration, 
a  la  sainte  Vierge,  la  rénofation  des  vœux  du  bap«- 
féme  et  la  plantation  de  U  croix.  Cette  dernière  céré- 
monie a  eu  lieu,  le  m  février,  et  a  été  extrêmement  édî« 
fiante.  Tous  les  corps  y  assistoient.  Plus  de  mille  per« 
sonnes  s'étoient  fait  inscrire  pour  p(»r(er  la  croix,  et  on 
les  avoit  partagées  en  divisrous  qui  se  relevoient.  Tout 
le  passa  avec  recueillement  et  piété.  La  communion  gé* 
néraie  des  femmes  se  fit,  le  27  février,  et  fut  de  55oo^ 


(  i54  ) 

environ;  celle  des  hommes,  le  3  mars,  fut  de  aSoo.  Lt 
jour  des  odieux  fat  remarquable  par  qo  discours  toa*> 
chant  que  pronouçn  M.  Tabbë  de  Jansoo,  ef  qui  excita 
un  rnouvement  général  de  reconnoûisaoce  et  de  aensi* 
bîlité.  MM.  les  officiers  de  la  garde  nationale,  les  élères 
du  collège,  les  demoiselles  pensionnaires  dans  plusieura 
maisons  religieuses,  exprimèrent,  dans  des  cantiques,  la 
gratitude  et  les  regrets  des  babilans.  M.  l'abbé  de  Jan* 
son  étant  parti  le  lendemain.  Fut  instamment  prié  de 
Tenir  encore  donner  sa  dernière  bénédiction  a  la  croix 
de  la  mission,  et  se  prêta  aux  désirs  des  Bdèles.  Depuis 
son  départ,  ces  heureuses  dispositions  contimient,  ret- 
prit  public  paroit  meilleur,  les  églises  sont  plus  fré* 
^uentées,  le  nom  de  Dieu  n'est  plus  blasphémé.^  et  le 
peuple,  affligé  par  le  malheur  des  circonstances,  soufire 
avec  plus  de  patience.  Il  y  ;i  eu  dus  réconciliations  et 
des  restitutions.  La  croix  de  la  mission  est  constamment 
visitée  par  des  âmes  pieuses,  et  on  a  vu  des  péniteus  y 
passer  les  nuits  entières  en  prières.  M.  TabbëFayet,  un 
deo  missionnaires,  est  resté  quelques  jours  de  plus  pour 
organiser  les  associations  de  MM.  de  la  ville,  des  dames, 
dos  demoiselles  et  des  artisans,  qui  veulent  contiiiuer  à 
▼ivre  dans  la  piété,  et  se  soutenir  mutuellement  par 
une  communauté  de  prières  et  de  bonnes  œuvres.  Les 
habitante  de  Tooi*s  espèrent  bien  n'oublier  jamais  ces 
jours  de  bénédiction  et  de  salut,  et  le  clergé  particu^ 
iièrement  conserve  une  vive  reconnoissance  du  eèle  in- 
fatigable et  des  travaux  assidus  de  ces  hommes  aposlo-* 
liques,  qui  ont  ranimé  parmi  nous  l'esprit  de  religion. 

Ar.BY.  Le  clergé  de  ce  diocèse  a  perdu  celte  année 
un  de  ses  membres  les  plus  estimables  dans  la  personne 
de  .M.  l'abbé  de  Boyer-d'Anti,  grand-vicaire  et  officiai 
de  Montpellier,  et  chargé  spécialement  de  Tadminid- 
tnliun  ecclésiastique  du  Tarn.  Maurice-Fabricé*Ignace 
d'd  Boyer-d'Ânti  a  voit  d'abord  été  directeur  du  sémi- 
naire d'Alby,  puis  chanoine  d'Aire.  M.  de  PuységUr, 
évèque  de  Sainl-Omer ,  l'avoit  nommé  a  ce  dernier  bé* 


Ca55) 

nëfice,  et  Teinroeifa  ensuite,  comme  grand- ficaire,  à  . 
Gircaasoune.  L'abbë  de  Boyer  se  dëmit  de  son  cano- 
nicat,  et  seconda  son  ëv^ue  dans  l'administrai  ion  da 
diocèse.  Rappela  par  M.  de  Bernis,  coadjutoar  d'Alby, 
il  fut  nommé  chanoine  de  celte  métropole,  et  remplit 
^liverset  places  dans  le  gouTernement  du  diocèse.  En 
1792,  il  se  relira  en  Espagne,  d'où  il  reTÎnt  dès  que 
la^ persécution  le  permit,  et  il  fut  admini^trateur  du  oio-' 
céjùe  d*AIby  jusqu'au  Concordat.  Il  remplit  cette  tache 
difficile  avec  /lolant  de  sèle  que  de  succès  ^  exerçant  en 
même  temps  les  fonctions  du  ministère,  prêchant,  con- 
fessant et  catéchisant.  Loi*s  do  Concordat^  il  fut  fait  fi- 
caire-général de  Montpellier,  fice- président  du  chapi- 
tre et  officiai,  et  il  a  occupé 'ces  places  el  fait  le  bien 
dans  celte  partie  du  diocèse  jusqu'à  sa  mort,  arrivée 
le  1 1  janvier  dernier.  Sa  piété,  son  /ùle,  son  esprit  con- 
cîlinnl  Tavoienl  rendu  cher  à  tout  le  clergé,  non  moins 
qu*à  son  honorable  famille,  el  une  assemblée  du  clergé 
de  France  (apparemment  celle  du  1788),  dont  il  étoit 
membre,  lui  décerna  une  pension  de  4ooo  fr. ,  dont  il 
n'a  guère  joui.  Loi's  du  serment  de  1791,  il  publia  qu.el- 
ques  écrits  qui  furent  uliles.  —  On  est  étonné  que  les 
journaux  n'aient  pas  annoncé  dans  le  temps  la  mort  de 
M.  Jean-Augnste  de  Chasienet  de  Puységur,  ancien  ar- 
chevêque de  Bourges,  mort,  le  i4  août  181 5,  à  Ba- 
bastains,  département  du  Tarn,  dans  sa  75«.  année.  — 
Nous  perdîmes  également ,  au  mois  de  septembre  der- 
nier, M.  l'abbé  Sadous,  ancien  doyen-curé  de  Millau, 
▼oué,  depuis  le  Concordat,  aux  misâions^  et  qui  refusa 
plusieurs  places  pour  se  consacrer  à  celle  œuvre,  qu'il  a 
remplie  depuis  ce  temps  dans  le  Bouergue  avec  beaucoup 
de  zèle  et  de  courage.  Une  maladie  courte  l'a  enlevé  è 
un  diocèse  qui  espéroit  jouir  encore  de  ses  exemples  et 
de  ses  travaux.  Il  est  mort  à  Trémouilles,  près  Bodez. 
Madrid.  LVdit  de  prohibition  des  livres  a  été  publié 
ici  le  2  mars.  Ces  livres  se  divisent  en  deux  classes,  sa- 
Toîr  :  ceux  qui  sont  prohibés  pouV  les  personnes  mêmes 


auxquelles  on  accorde  dis  pertiiissîons  pnrliriilièrcs,  et 
ceux  qui  ne  sont  (léfeiidus  qu'en  g<^nt-i.<].  Lus  uiivryge» 
de  la  piejiiière  classe  soiil  au  nombre  dehuil.  Qtiuique 
par  IVdit  du   i8  août  1763,  les   (Buvrea   de    p'otUùre 
aient   élé  priiliibces  m^ini:  ponr  ceux  ([ni  avuietit   de» 
licences,  et  que,  d'après  la  règle  élahlie  à  ce  sujet,  les    ; 
ouvragen  défeudua  dons  une  langue  doivenl  l'èlie  dan*  ^ 
une  autre,  on  a  renoiirelë  la  pvoliibilion  de  In  Heri' 
riail'e,  Ir.idiiiteen  e.spagnul.  La  prohiliiliun  de  t.i  seconde    ■ 
classe  tomhu  sur  quaritnte-sept  c'crils  comme  dangereux 
pour  la  religion,  pour  les  mtcurs  ou  pour  l'F.lal.   Durii    I 
ce  nombre  sont  compris  plusieurs  ouvrages  françoU  da    ' 
M.  Benjamiu  de  Cunslant,    de  Pierre  Blanchard,    de    t 
M.  la  Croix,  etc.  La  comMio  des  f^iiiiandinea  est  do  j 
ce  nombre.  On  croit,  en  Espagne,  que  les  plaisanlerica   1 
de  celle  pièce  contre  les  religieuses  et  les  prèlres ,  outre    1 
qu'elles  sont  de  mauvais  goAl,  son!  d'un   plus  matiTaîa 
exemple,  et  ne  peuvent  avoir  que  des  efïels  l'unest*».       ,' 

BllïXKl.LES.  Voici  quelques-uns  des  passages  du  Spee-    j 
tateur  Belge  qui  ont  molive  le  jugement  rendu  par  la    < 
cour  speciala  de  Bruxelles  contre  M.  l'abbé  de  (oere, 
rédacteur  de  ce  journal: 

«  .  .  ,  .  La  constitution,  tant  qu'elle  ne  sotnVa  pas  des 
chaiigemen* ,  tendra  à  démorali.^er  Il-s  Belfjes  catholiques, 
qui  ne  remplimnl  des  fonctions  qu'après  avoir  foulé  nui  pïedi 
les  lois  de  la  religion;  en  dernier  heu,  la  Belgique  se  verr» 
administrée,  contre  la  volonté  de  la  nalion,  iinr  des  hommes 
irréligieux  et  immoranx ,  en  qui  le  peiijilc  n  u  jamais  mis  la 
confiance,  et  en  qui  il  ne  In  mellra  poinl....  Mais,  dans  notre 
Toyaome,  où  Ton  siî  plail  à  tout  révolutionner,  tes  coups  por- 
tés à  la  religion  parlent  du  luême  point  d'où  dflvroil  partir  Sk 
^fensc.  Mais  que  ses  défensetirE  établis  par  In  constitniion, 
f{ue  ses  protecteurs  cîvilt  eux-mêmes  ilirij^ent  contre  elle 
iearg  attaques)  qu'ils  lui  oleni  ses  droits  Iv;  plus  sacrés,  la 
liberté  de  son  exercice  et  la  pureté  de  se;  principes;  qu'ils 
entravent  sa  marche  na  lu  relie  ,  son  goiiveinruient,  en  pré-  , 
tendant  la  diriger  et  lui  commander  eux-mêmes,  voilà  ce 


t  »'7  ) 

yiitA  à  la  fois  le  comble  de  rinjtisliçe  Pt  ^  Udàetalion.... 
(J'est  que  cetre  sujétion  (du  cWge)  devient  deglniclîve  àf  la 
Higîon,  dès  que,  entre  les  mains  des  pouvememens ,  elle  ejt 
un  perfide  moven  pour  faire  céder  le  clergé  è  leurs  abeurdei 
J|iïiention*  anii-religieuses.  Or,  telle»  paroisscnt  ^Ire  en  pat^ 

l'eulier  le»  itijuslc»  nianreuvres  de  noii-c  gouvernement 

On  ne  mécontente  pa» d'imiter  Buon.-iparte ,  mais  ira  renciiérit 

Wncoup  sut-  lui Le  peuple  lie'ge  est  donc  deçà  danj 

Utle  juste  espérance,  comme  diins  tant  d'autres,  que  la  liberl« 
citile  ne  seroit  plus  un  vain  nom....  Nous  ignorons  si  la  voii 
ivl»  justice  tt  si  l'atceadant  de  la  raison  ramèneront  nu  jour 
noire  gouvememenl  à  des  mesures  d'é(|uilé  et  de  inoiléraliun, 
n  le  contiendront  dan»  les  bornes  ê[eruelles  i^ue  la  nature  et 
l'objet  de  ses  fonctions  lui  ont  assignées  >> 

Le  2b  mars,  M.  Je  Foere  esl  p;ii-li  de  Bnixclles  pour 
la  tnaisoti  de  détention  ùe  Vilvordc.  Uti  espère  encqm 
qa'ïl  nejieia  poinl  coi)l't>ndu  avec  \as  autres  piisoimiers. 
"Ofi  recomineiiceà  pailiT  tl'iui  nianJal  d'aôieiier  coiitje 
M.  l't'vêijue  de  Gdiid,  luaiij  il  nu  jj^ioît  pas  qu'il  doivu 
recevoir  d'exécution. 


Nouvelles    politiques. 

Pann.  Le  vendredi  26,  LL.  AA.  Rit.  Monsieur  et  M.  le 
duc  d'Angouléme  se  sont  rendues  au  clminp-de-Mars,  oii  elles 
ont  passé  «quelques  corps  en  revue.  A  deux  heures ,  les  Prince» 
ont  paru  à  l'iiiitel  des  Invalides,  oii  ils  ont  été  reçus  par  le 
couvemeur  et  l 'état-major,  Les  invalides  formoient  la  haie. 
Lfi.  AA.  se  sont  rendues  à  l'église,  oii  on  a  chanté  le  Do- 
mina,  salvumjac  Regem.  Elles  ont  ensuite  visité  l'hôtel  dans 
toute»  ses  parties. 

—  Le  îq  ,  BloNSiEOB  ,  les  demi  Princes  ses  fils,  Al. «dîme  et 
IH**.  la  tJiiclies«e  de  Berrv  sont  allés  à  Saint-Germainr«n~ 
'Laye  pour  la  bénédiction  ries  drapeaux  de  la  garde  nationale. 

'  Leur  présence  a  été  pour  les  habitans  le  signal  d'une  joi-';  qui 
•'est  manifestée  de  la  manière  la  plus  éclatante. 

—  M-  le  duc  de  Mouchj ,  l'un  des  capitaine  des  gardei  de 


(a38) 

m 

S.  M.  remplacei;^,  au  r*'.  avril,  M.  le  duc  d'Havre  pour  le 
service  près  de  la  personne  du  Roi,  et  M.  le  maréchal  duc  de 
Tarente  remplacera  M.  le  maréchal  duc  de  Bellune  dans  tes 
fonctions  de  major-général  de  la  garde  royale.  Les  six  batail- 
lons de  service ,  pendant  le  trimestre  de  janvier ,  se  rendront 
dans  leurs  garnisons  respectives.  MM.  les  gardes  du  corps  des 
compagnies  de  Noaille^  et  de  Luxembourg  sont  arrivés  de 
Versailles  et  de  Saint-Germain-en-Laye  pour  remplacer  les 
compagnies  d'Hayré  et  de  Grammont 

—  Une  ordonnance  du  a6  mars ,  porte  que  la  présence  des 
préfets  dans  les  conseils-généraux  est  utile  au  service  ;  que 
plusieurs  conseils-généraux  ont  appelé  les  préfets  dans  leur 
sein  avec  voix  consultative  pour  accélérer  la  marche  des  délî-^ 
bérations,  et  qu'il  convient  d'étendre  cet  usage  à  tous  les  dé-* 

5artemen9..En  conséquence,  les  préfets  assisteront  aux  séances 
es  conseils-généraux ,  et  les  sous- préfets  aux  séances  des  con- 
seils d'arrondissement.  Ils  y  auront  voix  consultative.  Ds  ne 
pouri'bnt  néanmoins  assister  aux  délibérations  qui  auront  pour 
objet  d'entendre  et  d'examiner  les  comptes  des  dépenses  qu'ils 
sont  tenus  de  rendre. 

-«  Une  ordonnance  du  Roi 'défend  de  faire  sans  antorisatiod 
aucune  coupe  dans  les  quarts  de  réserve  des  bois  des  com« 
munes ,  des  hôpitaux ,  des  bureaux  de  charité ,  des  collèges , 
des  fabriques,  des  séminaires,  des  évéchés  ,  et  de  tous  autres 
établissemens  publics.  *      '  /         '. 

—  On  a  parlé  dans  le  public  d'une  rixe  qui  a. eu  lieu  k 
Versailles  la  semaine  dernière.  Quelques  gardes  du  corps, 
surnuméraires  de  la  compagnie  de  Noailles ,  s'y  sont  trouvés 
compromis.  Ils  ont  été  rayés  des  contrôles  et  d'autres  mis 
aux  arrêts  pour  plus  ou  moins  de  temps. 

— ^  Le  comte  de  Croquembourg,  Belge,  ancien  capitaine  an 
service  de  France ,  et  M.  Armand  de  Briqueville  ;  ont  été 
arrêtés;  ils  paroissent  accusés  d'avoir  entretenus  des  corres^ 
pondances  dangereuses  avec  des  réfugiés  de  la  Belgique. 

—  Une  souscription  ouverte  à  Reims,  pour  venir  au  se- 
cours des  pauvres ,  a  produit  plus  de  4^,000  fr. 

—  L'empereur  de  Maroc,  voulant  donner  une  preuve  de 
sa  vénération  pour  la  personne  du  Roi  et  de  l'intérêt  qu'il 
porte  à  la  France,  a  autorisé  une  extraction  illimitée  de 


(259) 

tnitti  à$m  tes  Etats.^  Dix  bAUment  sont  ea  chargement  pour 
H  mmiëre  exportation.  Les  grains  achetés  pour  le  compte 
de  la  France ,  seront  de  plus  exempts  de  tout  droit. 

—  Des  bdtimens  chargés  de  blé  sont  entrés  k  Ca)ais  et  dans 
i'tatres  ports  du  royaun^. 

—  M.  Asselin  Despares,  ancien  habitant  d'Yvetot,  a  lé- 
{oé  à  cette  ville  un  immeuble  de  la  valeur  d'environ  100,000 
nmcs,  k  condition  de  l'employer  à  fonder  un  hôpital  qui  por- 
tera son  nom.  Le  Roi  a  autorisé  l'acceptation  .de  ce  legs. 

—  M.  Rioust,  auteur  de  la  brochure  intitulée  :  Camot^ 
tfsc  cette  épigraphe  :  Fruiturfamd  sut,  a  plaidé,  le  29,  sa 
caoïe  en  police  correctionnelle.  Lo\)d  de  rétracter  ce  qu'il 
amt  dit  dans  sop  écrit,  il  Ta  confirmé.  11  a  dit. que  ç'avoit' 
As  long^-temps  pour  lui  un  devoir  de  dire  la  vérité  aux  rois; 
^nll  remplissoit  auprès  de  Louis  XVI  un  ministère  impo- 
•uit,  et  qu'il  porta  des  consolations  k  ce  Prince  en  1799. 
Qodqnesi-uiBS  se  sont  étonnés  de  voir  M.  Rioust  rappeler  un 
&t  qa*il  a  abjuré ,  et  des  fonctions  dont  on  auroit  cru  que 
at  philosophie  rougissoit  aujourd'hui.  Mais  oii  ne  l'a  pomt 
interrompu,  et  le  tribunal   Ta  laissé  vanter  à  son  aise  sq% 
principes  et  ses  services.  M.  Rioust  a  prétendu  que  le  Roi  ac« 
tuel,  alors  Monsieur,  lui  accordoit  une  attention  bien  flat- 
teuse, et  ne  se  rappelleroit  pas  sans  émotion  tout  ce  qu'il  avoit 
fait,  lui  Rioust,  pour  la  famille  royale.   Âpres  avoir  parlé 
de  lui  avec  cette  modestie,  M.  Rioust  a  entrepris  de  justider 
sa  brochure,  oii  il  parle,  avec  beaucoup  d'égards,  ae  Car- 
not,  de  Buonaparte  et  de  la  convention.  11  a  assuré,  de  nou^ 
veau,  que  Buonaparte  étoit  vraiment  monarque  le  24  juin 
i8i5>  et  il  ne  s'est  point  défendu  d'avoir  appelé  la  convention 
une  assemblée  éminemment  françoise,  et  d'avoir  dit  que  la 
création  des  piques  étoit  morale  et  politique.  Dans  un  autre 
endroit  de  son  pamphlet,  il  parloit  des  absurdités  religieuses, 
ce  qui  convenoit,  aussi  bien  que  tout  le  reste,  à  un  homme 
qui  venoit  de  rappeler  qu'il  atoit  paru  autrefois  dans  la  chaire 
evangélique.  Il  est  accoutumé,  a-t-il  dit,  à  dire  la  vérité  aux 
princes,  et  est  descendu,  avant  d'écrire,  dans  le  cœur  du 
jnoi;  du  reste,  il  saura  se  soumettre  à  sa  condamnation  sans 
foiblesse  et  même  avec  un  noble  orgueil^  car  il  n'est  point  de 
ces  hommes  rampans  qui  s'dccommodent  de  toutes  les  révo- 
lutions, et  s'assouplissent  à  tous  les  régimes.  Ce  ton  de  con- 
fiance, qui  est  ii  imposant  dans  la  bouche  d'un  homme  irré- 


(    240    ) 

procliahlc,  ce  noble  orf;ucilnaL  pas  touche  ,  à  ce  qu'il  paroft 
M.  Vnlimesnil,  avocat  du  Roi,  qui  a  réponita  sur-Ie-cham 
à  la  plaidoirie  du  sieur  Rioust,  et  lui  a  reproché  d^avoir  ag- 

frave  ses  châlits  par  uùe  hauteur  et  u»  e  jactincé  affiectées,  e 
'avoir  .manqué  de  respect  à  la  justice,  il  a  mppdé  pluficiir 
assertions  de  l'accusé ,  et  a  fait  sentir  l'indécence  de  pirocla-    *• 
iher»  devant  la  justice,  des  principes,  tels  que  la  foaverai 
neté  du  peuple,  la  justification  de  la  révolution  et  de  la  doc 
trine  du  gouvernement  de  h\i ,  et  d'autres  maximes  qui  on 
été  si  fécondes  en  crimes  et  en  désordres.  M.  l'avocat  du  Roi  i 
pris  aussitôt  de  nouvelles  conclusions  plus  sévères,  et  ad 
mandé  que  la  détention  de  l'auteur  fut  portée  à  deux  aot^ 
l'amende  à  20,000  francs,  et  le  cautionnement  à  la  méme^ 
somme. 

—  Il  se  répand  qu'il  existe  encore  on  Russie  un  assea  grand 
nombre  de  François,  tristes  débris  de  cette  brillante  armée 
sacrifiée  avec  tant  de  barbarie  par  l'orgueil  et  la  folie  d'na 
conquérant  enivré  de  sa  prospénté.  Dieu  veuille  que  €:e  hrcrit 
se  confirme,  et  que  cette  année  nous  ramène  pinneors  de 
ceux  que  pleurent  encore  des  familles  privées  d*an  père»  d'an 
époux  ou  d'un  frère. 

-^  La  cour  prevôtale  d'Ajaccio  a  condai^né  à  mort  in  bri* 
gands  arrêtés  au  mots  de  février  dernier ,  après  une  fjpaîllade 
qui  a  coûté  la  vie  à  deux  d'entre  eux.  Leur  audace  avoh  ré- 
pandu quelque  temps  la  terreur  en  Corse. 

—  Le  27  mars ,  ort  a  célébré ,  à  Bruxelles ,  le  bant^*  dtt 
fils  du  prince  d'Orange.  La  cérémonie  se  fit  dans  I  ancienne' 
église  aes  Augustins,  devenue  temple  protestant.  On  y  a  mis 
autant  de  pompe  qu'en  permet  la  simplicité  du  rit  calviniste. 

'-  L'électeur  de  Hessc,  contre  lequel  les  acquéreurs  de 
domaines  confisqués  sous  Jérôme  avoient  porté  leurs  plaintes 
^'la  diète,  continue  à  contester  la  com})étence  de  cette  assem* 
blée.  Les  ministres  des  cours  p^ës  Ip  di^te  en  défendent  les 
droits.  On  ne  sait  pas  encore  comment  se  terminera  cette 
lutte.  L'électeur  fait  valoir  son  droit  de  souveraineté. 

—  Le  bill  pour  prévenir  et  réprimer  les  assemblées  sédi- 
lieuses,  a  passé  dans  1<'S  deux  chambres  en  Angleterre.  L'as* 
^emblée  qui  devoit  se  tenir  ^  le  24  mars,  h  Spafields,  n'a  pas 
eu  lieu. 

—  Des  avalanches  considérables  ont  causé  de  grands  rava^ 
ges  en  Suisse  et  chos  les  Gnsons. 


(Samedi  5  awa/  iSi/.)  (N*.  377.) 


Mémoires  historiées  sur  Loaîs  XVÎl,  Roi  de  fmncc 
et  de  Navarre,  avec  notes  et  pièces  justificatives , 
et  ornés  du  portrait  de  S,  M. ,  dédiés  et  présentés 
à  S.  A.  R.  MdDjKE,  duchesse  d'jingouléme  i  par 
M.  Eckard.  Seconde  «dîiioo  (i). 

La  rapidilé  avec  laquelle  la  prcraière  édition  de 
ces  Mémoires  a  été  enlevée  ne  tieut  pas  sculemeut 
Uns  doute  à  l'iniérèt  attaché  au  nom,  à  IVtge  et  aux 
luallieurs  de  l'auguste  enlèui;  elle  est  due  aussi,  on 
peut  le  croire ,  à  la  niaDièie  dont  l'ouvrage  est  rédigé, 
'     aux  recherches  qu'a  faites  M.  Eckard,  à  la  confiauce 
qu'il  inspire,  et  au  choix  des  matériaux  qu'il  a  etn- 
plovés.  On  lui  a  su  gré  de  n'avoir  point  l'ait  un  ro- 
man, de  n'avoir  pas  mêlé  des  fables  à  de  si  terriblet 
ré.nliiés,  et  de  n'avoir  point  ^ùté,  par  des  inventions 
îiMËgDet  de  soa  sujet ,  la  simplicité  d'une  histoire  n 
attacbaoïe  par  elle-niéme.  U  a  même  dédaigné  de 
parler  de  ce*  bnûts  «bsurdes  qtd  oot  circulé  sur  cd 
jeane  Prince ,  Qt  oît  l'on  ne  sait  ce  qu'on  doit  le  plut 
•doiïrer,  de  l'audace  de  ceux  qui  les  oot  inveotés, 
-on  de  la  crédulité  de  ceux  qui  les  propage<nent.  S'il 
est  une  fable  mal  tissue ,  c  est  saos  doute  celle  qui 
icroit  revivre  après  vingt  ans  un  enfant  dont  le  d^-* 
perissement  physique  et  la  mort  ne  furent  que  trop 
DÎen  coDstatéa.  Comment  auroit-ii  échappé  à  la  pri- 

(1]  I  vol.  în-8*.|  prix,  6  fi*'  et  7  fr.  5o  c.  franc  da  port. 

AParii,  clieENicoll«,mede  Seine;  etaubureau  du  Journal. 

Totne  XL  L'Ami  de  ht  Religion  et  du  Hoi.        Q 


(  24^0  ^  ; 

fOD^  OÙ  it  étoit  si  cruellement  resserre?  SU  écok 
resté  en  France  y  comment  auroit-îl  trompé  la  sur* 
Teîllance  inquiète  et  ombrageuse  des  gonvernçmem 
qui  avoient  envahi  son  héritage?  et  sal  uvoil  pu  pfisser 
en  pays  étranger,  comment  n'eùt-ll  pas  été  recomiu 
sur-'lc-cl)anip  par  une  sœur  sensible  autant  qu'au- 
guste ,  qui  donne  encore  des  larmos  à  sa  mort ,  et  [i9t 
une  famille  qiie  son  retour  eût  comblée  de  joie?  Tout 
ce  roman  est  plein  d'invraisemblances  y  et  n'aurôit  pus 
fait  de  dupes ,  sans  ce  penchant  au  merveilleui  qiû 
chez  les  imaginations  vives  repousse  la  réflexioq ,  et 
adopte  avidement  les  récits  les  plus  singuliers  et  les 
aventures  les  plus  extraordinaires. 

Parmi  les  augmentations  qu'a  reçues  cette  édîtîoa 
nouvelle,  il  7  ^  une  note  assez  ciu-iense,  où  Tauieur 
parle  des  Mémoires  particuliers ,  [lubliés,  il  y  &  queL* 

Îuesmois,  sur  la  captivité  de  la  famille  royale  au 
Vmple.  M.  Eckard  remarqué  que  ces  Mémoires ^  tels 
qu'ils  ont  été  Imprimés,  ne  sont  point  conformes  sur 
Beaucoup  de  points  an  manuscrit  original  qu'il  en 
a  vu.  Il  reproche  à  l'éditeur  de  s'être  permis  ces 
altérations,  et  de  supposer  que  ses  Mémoires  étaient^ 
avec  l'ouvrage  de  M-  Hue  et  le  Journal  de  Cléry,  les 
seules  sources  où  Ton  pût  puiser  avec  confiance  des 
détails  sur  ce  qui  s'est  passé  au  Temple.  L'éditeur,  dit 
M.  Eckard ,  n  auroit-il  pas  du  connoître  les  Mémoires 
de  Tabhé  de  Firmont  ,•  Quelques  Souv^cnirs ,  ou  Notes 
fidèles  sur  mon  service  au  Temple,  par  M.  Lepîlre  ;  une 
Notice  sur  Louis  XVII,  par  M.  Simien  Despréauy^ 
et  les  présens  Mémoires  historiques  sur  le  même  Prince? 
M*  Eclcard  annonce  de  plus  qu'il  a  obtenu  des  pièces 
et  des  documens  absolument  inconnus  sur  le  S(*jour 
de  la  faïuilie  royale  au  Temple,  et  sur  les  signaux  par 


l«quels  ou  avertissoit  les  .itij^usUrs  prisonniers  de  ce 
qu'il  éfoit  important  qu'ils  siissl'iU.  Il  i\  nu  eoinniiini- 
Caiion  de  ptmieui-s  billets  de  hi  Reine  et  de  M""*.  Eli- 
sabeth. Il  se  propose  de  réunir  ces  pièces  et  ces  do- 
cumens  qu'il  tient  de  la  source  la 'plus  respectable, 
et  dy  joindre  d'autres  renseiyneniciis;  ce  qui  com- 
plétera toutes  les  notions  que  l'on  petit  souhaiter  sur 
une  jmrlioD  si  intéress-inlc  de  l'Iiûloire  de  la  révolu- 
tion. L'exactitude  avfc  liiquellc  M.  Eckard  a  pmct'ât; 
Jaus  les  Mémoires  iiiiloriques ,  répond  de  celle  qu'il 
mettra  dans  sou  autre  ouvrage;  el  le  disccrnetiiciit 
qu'il  a  mis  diins  le  cboix  des  matériaux,  donne  ôc  justes 
raisons  d'espérer  qu'il  emploiera  avec  la  même  saga- 
ciié  ceux  dont  ÎI  est  dépositaire. 


Explication  fie  V Allégorie  prophétique  contenue  dans 
tfi  jugettwfil  de  Snlomon;  par  F.  J.  Cadart  (ij. 

Clef  de  la  Révolution  (a). 

Lemêmeamonrdii  mf'rveîllcux,  dont  nous  parlions 
tout  à  riioure,  a  doniu:  lien  y  ces  deux  écriis,  qui 
ne  dmvent  pas  cependant  être  jugés  avec  la  même 
•évérilé.  Dans  le  premier,  l'auteur  considérant  le  ju- 
gement de  Salomon  comme  un  événement  figuratif, 
T  découvre,  1°.  le  nouveau  moyen  que  Jésus^lilirist , 
le  véritable  Salomon  ,  a  procuré  à  l'Eglise  romain* 


(t)  Cet  ouvrage  est  imprimé  à  Epemsy,  et  s'y  troave, 
cIiM  Fiévet,  imprimeur-libraire. 

(2)  In-6*.  àt  110  ptges;  prix,  t  fr.  80  cent,  et  3  fr.  2S  c. 
firaoc  3e  port  A  Avigaon ,  ches  Aubasel. 


(a44) 
dans  la  persécution  philosophique ,  pour  prourer  éti* 
jdhsmmeut  qu  elle  est  h  vn-tije  £g]ise^  et  pour  ea  çoih 
vaincre  d'un  seul  coup  ses  principaut  adversaires; 
2^.  Ain  moyen  d*ëclaii  cir  la  question  de  la  liberté  des 
<niltes^  de  développer  ]es  dîQerentes  combinaisoDS 
que  la  puissance  temporelle  |>eut  donner  à  ses  lois 
stir  cette  madère ,  et  d'exposer  à  cet  éijard  les  droits 
.  de  TEglisc  et  du  Prince.  Tel  esê^  à  la^fois  le  titre  et 
le  plan  général  de  M.  Cadart.  Oserai-je  lui  dire  qu'il 
voit  dans  le  jugement. <le  Salomon  bien  des  choses 
dont  on  ne  se  seroit  pas  doute?  Je  sais  cpie  l'Apôtre 
a  dit  que  dans  Fancien  Testament  tout  étoit  figure^ 
et  je  révère  les  applications  qu'on  en  trouve  dans  ta . 
nouveau,  ainsi  que  celles  que  la  tradition  a  codsa* 
crées.  Mais  on  peut  abuser  des  meilleures  choses  ^  et 
j*avone  que  je  me  méfie  un  peu  de  ces  rapproche- 
mens  arbitraires  et  de  ces  inductions  forcées  qu'ima* 
ginent  des  personnes  bien  intentionnées  d'ailleurs  ^ 
tuais  trop  portées  à  donner  du  corps  à  leurs  rêveries. 
C'est  trcs-bien  fait  Sans  doute  de  militer  l'Ecriture , 
et  d  y  chercher  de  nouveaux  tuotiTs  Je  nous,  exciter  à 
Tamour  de  Dieu,  à  ia  pratique  de  nos  devoirs  et  à  la 
connoissance  de  la  religion  ;  mais  des  allégories  ne 
sont  pas  le  plus  puissant  moyen  d  y  arriver  ;  des  al* 
légoi*ies  ne  prouvent  rien ,  car  il  est  aussi  permis  de  les 
nier  que  de  les  inventer;  <*t  puis  ce  ehamp  est  si  vaste 
qu'on  peut  bien  s'y  égarer^  et  trop  d*cxemple$  ea 
font  foi. 

Ce  que  j'ai  peine  à  concevoir  surtout ,  c'est  le  rap* 
port  ({u'il  peut  y.  avoir  entre  le  jugement  de  Salomon 
et  la  liberté  du  culte ,  et  je  dois  confesser  que  l'ex« 
plication  de  Taïueur,  et  ses  elToris  pour  me  faire  saisir 
ce  rapport,  Q(Qt  éclioué  contre  mon  peu  de  pénétratioa^ 


(  a45  ) 

Se- Vej^ette  que  M;  Gadart  ait  mêlé  des  anafogîcft  irès- 
fcy  claires  à  des  mes  qui  pe  sont  pas  sans  mérite.  Ses 
principes  sont  sains  ^  et  loin  d'être  fortifiés  par  des 
iUégoiies  contestaUes ,  ils  né  peuvent  qu'être  ébranlés 
par  ce  voisini^.  Je  prends  donc  la  liberté  de  lui  re- 
présenter que  son  écrit  vaudroit  mieux  s'il  étoit  dé- 
gagé de  cet  alliage  inutile  y  et  que  ses  raisonnemens 
feM>ient  plus  d'impression  s'ils  établissoient  la  vérité 
iodépendbimmeut  de  ces  rapprochemens  équivoques* 
Je  crois  l'auteur  digne  d'entendre  ces  conseils  9  et  j» 
les  lai  donne  d'autant  plus  volontiers  qu'il  me  (larolt 
désirer  et  chercher  le  bien  avec  une  intention  pure* 
Ce  qu'il  dit  sur  le  Concordat  est  surtout  judioeux^ 
et  pourroit  servir  à  redresser  les  idées  de  quelques 
kommes  exagérés. 

Le  second  écrit  est  loin  de  mériter  l<»s  mêmes 
éloges,  et  quel  que  soit  r.iuieur,  car  il  ne  s'est  pas 
nommé  y  je  ne  puis  lui  accorder  cette  sagesse  et 
ce  discernement  que  produisent  des  choses  utiles* 
(^ue  -prouvent  ced  visions  qu'il  nous  raconte^  et 
dont  il  ne  $e  met  seuleiiK*nt  pets  en  peine  d'établir 
l'authenticité?  Il  nous  est  recomni^indé  de  ne  pas 
croire  à  tout  esprit,  mais  d'cprouvcr  si  c'est  Dieu 
qui  l'inspire.  D'après  celle  règle,  il  est  permis  de 
rejeter  tout  ce  qui  se  présente  sans  les  signes  aux- 
quels on  peut  reeonnoitre  la  vérité.  L'auteur  confond 
les  révélations  qu'il  prétend  avoir  eues,  avec  la  révé- 
lation en  général  ;  et  parce  nue  notis  sommes  obligés 
de  nous  soumettre  à  celle-ci ,  il  veut  aussi  nous  as- 
treindre à  nous  soumettre  à  celles-là.  Nous  lui  deman-* 
derous  la  permission  d'attendre  qu'il  ait  fait  quelques 
miracles  pour  lui  accorder  upe  entière  confiance.  Nous 
pourrions  même  lui  passer  ses  visions  qu'il  n'en  se- 


(  ^6  ) 

rolt  guère  plus  aTancé  ;  car  il  lui  fatidrolt  encore  éUH 
blir  la  vérité  de  l'applîcatioa  qu'il  eu  fuit  et  dés  coq- 
sc^qiiences  qu  il  en  Itre'^  applicalion  qui  semble  si  ar* 
bitraire  y  si  biscarre  y  si  peu  con Forme  à  la  vision  meniez 
qu'il  nous  faudtoit  une  nouvelle  autorité  pour  nous 
décider  à  y  croire.  L'auteur  nomme  plusieurs  pcr- 
sonnc$  de  sa  province  coninie  dés  garans  de  ses  pré- 
dictions :  nous  soupçonnons  qu'il  s*est  prévalu  un  peu 
légèrement  de  leur  témoignage^  et  nous  en  attendrons 
la  confirmation  "de  leur  bouche  même.  Jusque-là  noûâf 
rejeterons  des' explications  dont  quelques  -  unes  sont 
fort  ridicules.  Nous  pourrions  égayer  nos  lecteurs  èa 
leur  racontant  quelques-uns  des  rapprocheiuen»  qile 
l'anonvine  établit  :  nrais  nous  nous  interdisons  ces 
pluisfiuleries  à  cause  de  la  uature  du  sujet.  Nous  notuf 
contenterons  de  dire  a  cet  interprète  si  confiant , 
quil  u'avoit  que  de  fausses  clefs,  et  qu'il  n'a  ncd 
ouvert. 


NOUVSLLES    ECCLESIASTIQUES. 

Paris.  La  famille  royale  a  donné,  le  mardi -saint  » 
jan  grand  exemple.  Cq  jour -la,  Sa  Majesté,  après 
avoir  entendu  la  mesae  dans  ses  apparlemens,  a  fiirl 
SCS  Pâques.  Le  matin,  h  huit  heures,  LL.  AA.  RR» 
Monsieur,  Madame  et  Ms^.  le  duc  d'AugouIéme,  ••' 
sont  rendues  à  Tëglise  paroissiale  de  Saint-Germain- 
l'AuxerroIs.  Elles  ont  ëtë  reçues  sous  I«  portail  de  Vé* 
gl.ise  par  M.  Magnin,  curé  de  la  paroisse,  qui  a  eu 
l'honneur  de  lés  haranguer.  LL.  AA.  RR.  ont  é\é  con- 
duites processionnellenient  au  sanctuaire,  et  se  sont  mises 
à  genoux  sur  les  prie- Dieu  qui  leur  ëtolent  destinés. 
M,  IVvêqued'Aroyclée,  premier  aumônier  de  MONSISITR, 
a  dit  la  messe,  et  a  donné  la  communion  aux  Prineas 


(a47) 

«f  i  U  PrincMW.  Leur  recadillenfent'  prirfbnd  pendant 
t<Njl  te  sacrifice  t  MnMë  redoubler  «ncouf  4atis  le  «dq>» 
ment  de  Pacte  le  |ilUà  auguste  de  ia'rqligiMi;  Aa  nmae 
de  la  comfuanioh  a^dté  suîfie  d'ode  nesls  d^aôlioos  de 
grâces,  que  m  A  A.  RR.  ont  auaii  etAenduei  MàDAdiS 
eÉ  les  Prtncea  ëfofeni  aocompagnéi'dekp^inoîpateii  pev^ 
somies  de  leur  ibeison.  Dea  gàrdea  4ài  (éoq|b  de  Mon» 
ii£UH  entoqi*oieal  PaiHel ,  «t  des détaclie«iei»'de  la  garde 
royale  ei  de  la  qnàtrttaîe'iëgîon  de  la  garde  naltonalii 
ftffiDOteatta  haieHfÏMuii'^lisey  qui  ëtoit  décorée  comme 
fna  n^^joiilr  de  solennilë.  Les  fidèles  tf,y  ëloienf  porfdji 
m  grand>rtombrei  leé  uns  petrt-^(re  par  nn  moavemeDt 
dtrcfttrïdftitë,  les  aïkves'pour  li'ëdificn  dn  spectacle  d'une 
pîëtë  èi  toaehdiKte  dans  uu  siiiiiut  rattgj'Qid  poorroît, 
tptM  «^"lelè  exemples ,  èlre  ésste  ttdieulëmeni  orgueil* 
lelik  fKHir  imaginer 'qu^il  est  ao-dessoosjle  lai  de  croire 
la  religion  et  de  la  praliq«ier?  et  surtout ,-  qui  ne  de- 
Vroit  pas  rougir  d'in«uUer  a  une  foi  quo'de  aï  augustes 
personnages  s'honorent  de  suivre?  C'est  sans  doute  un 
singulier  contraste  de  voir,  d'un  c&të  nos  maîtres  et  nos 
modifies  se  prosterner''  avéo  r^^spect  dans  nos  temples  ^ 
et  de  Tautre  de  petit»  ^espnts,  pétris  d'une  misérable 
ranité,  rêver  qu'ib  s'abaisseroient  en  se  soumettant  i 
la  foi  y  et  nonveanic  BnceUdes  lancdr  andacieusemeiit 
des  sarcasmes  contfe  une  croyance  deraiit  laquelle  les 
grandeurs  de  la  térres^incliiient.  Une  telle  CurFanterie 
inspire  une  profonde' pitié*  Les  Princes  sont  surfis  do 
Tégltse  avec  lea  >nlètnes  honneurs,  et  sont  rentrés  aux 
Tuileries  à  neuf  heures  et  demie. 

—  A  dix  beureà-,  M.  rabtXi'Ciausel  de  Montais  a  pré- 
vhé  è  la  cour  le  sermon  de  In  Gène,  auquel  ont  assisté 
llON9mùti ,  tes  d^nx  Princes  ses  fils,  et  lea  deux  Prin^ 
eeastfs.  Nous  pourrons  revenir  sur  ce  discoui^v  ^^  ii*^ 
guère  duré  que  (rente-cinq  minutes,  mai» qui  a  été  re« 
marqnabte  paV  dea'-m6rceaus*vigouiiBusei^eai  pensés  et 
rapidement  écrits.  On  avoit  dressé  un- autelidans  la  ga- 
lerie; c*esl-là  que  lé'mésse  a  été  célébrée.  Lacérémonie  du 
iaremcnl^dès  piedà  a>étë  faite  par  MoNàkfitlél,  an  nom  eti 


(=48) 

la  p!ao«  tie  S.  M.  Mf*.  lei  ducs  d'A ngODlAme  et  de  Bn-ry 
porloienL  l«)  pain  tA  le  vin.  On  a  dUlribué  à  chacun  dus 
treize  enfans  leprësenlant  les  apôtres,  treize  plaU  dans. 
un  panier,  et  une  bourse  contenant  tieize  pièces  d'ar- 
gent. Madame  et  M™<.  la  duclie&se  rJc  Beiry  occupoieut 
une  Iritiune.  Celle  céit'monie  touchante,  dans  laquelle 
la  majesië  des  Princes  s'humilie  devunt  les  pauvres,  re- 
eeroit  encore  un  nouvel  intérêt  de  l'exl^rieur  religieux 
cl. pénètre  avec  lequel  nos  Piinces  l'ont  remplie. 
■—  La  «ociel^  formée  pour  l'amélioration  du  sort  des 

i'cun<^  détenus,  fera,  le  mardi  de  ['â(|ues,  l'ouverture  de 
a  maison  de  it<<l'uge  où  elle  compte  recueillir  ces  enfan& 
pour  ecliever  leur  instruction,  leur  faire  contiacler  dea 
fiabiludeslioiln^tes,  et  leur  apprendre  an  métier  qui  lea 
dëlanrne  de  l'oisiveté  et  dus  vices  vera  le!>(|ueU  elle  en- 
traîne. La  mesaeseracèlëbrée,  à  midi  précis,  par  M.  l'an- 
cien ^véque  de  Chàlons.  llyaura  un  discours  et  une  qu^le. 
On  dit  que  M,  le  minisire  de  I'inl«^rieur  et  plusieurs 

rrsounes  constituées  en  dignité  se  proposent  d'assitiler 
cetle  céi-^monie.  Celle  bonne  ceuvre  a  déjà  excité  ua 
vif  intérêt  quand  die  n'étoii: encore  que  prujetéo.  Cet 
intérêt  De  pourra  que  redoublai-  quand  o»  verra  tous 
les  aoïiiit  qui  ont  été  pris  pour  aauver  les  enfans  jles 
dan^r»  oii  .il>..r«tomboienl  ordinairement  au  »orlir  de 
leur  prHon.  Ils  seKtiil  surveillée parjdes  Frères  des  Ecoles 
cbrétienoes,  et  (rouTerunt  dans  U  maison  des  secours  de 
tout  genre.  Le  charité  ingenieusaq^A  exécute  cette  bonue 
xenvre,  sert  par-là ,  non-seulement  I9  leligiun ,  mais  l'Etat 
et  ta  société,  auxquels  elle  rend  des  sujets  utiles ,  et  aux* 
"  i|[uels  elle  épargne  de  nouubtux  crimes.  Elle  consolera 
tes  familles,  et  procurera  même  aux  uielicrs  des  ouvnç^ 
laborieux.  C'est  ainsi  que  la  pieté  est  utile  à  tout,  çeœnw 
dit  l'ApAtre,  et  que  l'esprit  de  religion  (end  chaque  jonc 
&  fermer  les  plaies  que  la  licence  «I  riri-éligiuii  fbol 
parmi  le  peuple.  La  maison  de  Bëfuge  est  rué  àtia  Giit 
Saint-Jacquea ^  d^,1i. 

.^  Le  lundtciaiDt,  Dae  IrcDlaine  d*  soldats  de  la  fsarda 
«oyais  ont  .ftit  Itnn  FA^uesi  i  Bquodj  d«[i8  l'égitab 


) 


'  r 


(  ^49) 

liëtrapolitaint,  Ib  ont  été  exhortés  t?Mit  et  aprèi  la 
eommaoion  par  M.  Tabbë  Motte ,  et  ils  ont  paru  rem- 
plir cet  acte  de  oommauion  avec  le  recueillement  con- 
venable. 

.  <—  On  a  c^Iël^^  le  38  mars,  i  Rennes,  nn  serrice 
pour  il.  iè  duc  d^Éosbien.. 

<—  On  a.  signifie  à  rëvèi^ë  de  Gand  nn  mandat  d'a- 
mener conire  il.  de  Broglîe*  Ce  prélat  ne  se  troof  oit 
pas  ches  luL  Quelques  journaux  disent  qu'il  étoit  alora 
911  o6l<  de  Bmgea,  d'autres  répandent  qu'il  s*est  re» 
tiré  en  France..  Le  fait  est  qu'on  ignore  où' est  en  ce 
itooment  H«  de  firoglie;  mais  il  parott  certain  qo*il  a 
ipiné  les  Ptya-Ba8«  La  GaseUe  ék  JSarlem  prétend  qnll 
•crrriCy  il  y  a:  quelque  temp,  aux  curés  de  son  diè^ 
'aèse,  qvCUs  eussent  i  refuser  rabsolulion  è  ceux  qui.prft» 
teroient*  le  sermeut  au  roi  et  à  la  conslitutiop ,  et  elle 
ajont.e  qu'il  a  depuis  donne  des  ordres  contraires.  Ncis 
journaux  François  auroient  bien  du  se  dispenser  de  rë« 
^éter  HP  pareil  fait,  qui  n'a  pas  besoin  d'èlre  démenti. 


NofrysLLXs  politiques. 

Fàkis.  s.  m.  a  paru  deux  fois ,  ces  jours  derniers ,  k  une 
les  fenêtres  de  9es  appartemens.  Plusieurs  promeneurs  ou 
pBSsans  s'en  étant  aperças ,  en  ont  averti  les  autres  par  leurs 
acdamatjons ,  et,  en  peu  de  temps,  il  s'est  rassemoTé  beau- 
coup de  monde.  S.  M,  est  restée  quelque  temps  à  la  fenêtre , 
St  a  pn  juger  de  l'effet  que  produi'soit  sa  présence. 

«<-  S.  A.  R.  Monsieur  a  fait  remettre ,  sur  les  fonds  de  sa 
Msettç,  à  M.  le  préfet  de  li^  Meuse ,  par  les  mains  de  M.  lé 
im^réd^.  duo  de  neggio ,  une  somme  de  4000  fr.  destinée  à 
|6ç^rir  les  indîgens  oe  ce  département. 

— »  Un  journal  a  annoncé  que  M**^.  la  duchesse  de  Berry 
ini%  £ure  ses  couches  à  Versailles  :  cette  nouvelle  est  aussi 
éiSnuéé  de  fondement  que  celle  contenue  dans  d'autres  feuilles  > 
One  le  Roi  passeroit  une  partie  de  Tété  dans  cette  même  rési* 
Ottioe.  Le  cnâteaude  Versailles ,  presque  entièrement  réparé 
qoant  aux  bâtimens  eatérieurSy  n  est  pas  meublé ,  et  n*est  pas 
ta  éiat  d'être  babit<«      ^  ^         '    '  ^ 


(.5o) 

—  M.  le  maréchal  duc  de  Tarente  se  trouvant  indisposé, 
M.  le  maréchal  duc  de  Bellune  continue  &on  service  auprès 
du  Roi. 

—  Le  Rôi  a  accordé  un  secours  de  3ooo  fr.  aux  pauvres  d« 
la  MottP-Saint-lIéraye ,  département  des  Deux-Sèvres. 

—  MM.  de  Croquembourg  et  de  Briqueville ,  prévenus  de 
eorrespondance  avec  quelques  ro'fugiés  iVançois ,  ont  été  mis 
k  la  disposition  du  procureur  du  Roi. 

—  M.  le  duc  de  Laval-Montmorencv,  pair  de  France,  e*t 
Aiort  dans  sa  soixante-onzième  année.  Il  laisse  deux  fils,  M.  le 
prince  de  Laval,  ambassadeur  du  Roi  à  Madrid ,  qui  se  trouve 
en  ce  moment  à  Paris  et  qui  succède  à  la  pairie  ,  et  M.  le  mar» 
quis  (£ugcne)  de  Monlmorencv»  maréchal -de- camp,  attacha 
à  rétat-major  de  M.  le  maréchal  comte  de  Vioménil,  goa- 
verneur  de  la  i3".  diN-ûion  militaire.  * 

—  Nous  avions  .annoncé,  d*après  d'autres  journam,  que 
les  élections  n'auroient  pas  Heu  en  même  temps  dan^  tons  lét 
départcmens  de  la  première  série,  et  qu'elles  ne  se  feroîent 
que  successivement ,  à  des  épotpies  différentes.  Cette  nouvelle 
est  officiellement  démentie,  et  il  paroit  aujourd'hui  certain  que 
tous  les  collèges  électoraux  désignés  par  le  sort  seront  convo- 
ques à  la  fois  dans  les  premicis  jours  de  septembre  »  époque  à 
laquelle  les  travaux  des  récoltes  étant  terminés,  permettront 
à  tous  les  électeurs  de  se  rendre  à  leur  poste. 

—  Les  souscriiJtions  pour  1»'*  soulagement  des  pauvres  se 
sont  montées,  k  Strasbourg,  à  la  somme  de  plus  de  499OO0  fr. 

—  Les  brasseurs  de  Paris  ont  fait  pour  les  indigens  une  col» 
lecte  qui  a  produit  600  fr. 

—  M.  le  commissaire-général  de  la  marine  au  poit  de  Nantes 
a  informé  le  commerce  que  la  remise  de  nos  établi'^taieti's 
d'Afrique  a  été  faite ^  le  24  janvier  dernier,  aux  cotlimandanè 
nonmies  par  le  Roi.  .     '  " 

—  Le  tribunal  de  police  corrc^stlionnellé  de  Versailles  a  con* 
damné,  le  1 1  mars,  la  veuve  GuiMeinain  ,  cardeîise  de  thk^ 
telas,  a  un  an  d'emprisonnement  et  à  100  fr.  d 'amendé,  jNmr 
avoir  tenu  des  propos  outragrans  pour  la  majesté  î*oViileV  ' 

—  Le  nomme  Rendon ,  et  dix-neuf  autres  individus  ^ii^elta|s 
de  complot  contre  la  sûreté  intérieure  de  l'Etat,  et  qui  dévoient 
cire  mis  en  jugement,  le  26  mars  dernier ,  devant  la  cour  d*ai^ 
sises  de  la  Gironde ,  se  sont  pourvus  en  cassation  contre  Ta^H^t 
de  la  cour  royale  qui  les  met  en  accusation. 

—  L'affaire  du  sieur  Rioust  a  été  continuée ,  le  i*'.  àvrîï-,  rt 


.  (   25l    ) 

a  encore  plaidé  ininnéine  ta  cause  aver  la  même  modestie 
;  b  même  mesure  (mè  la  première  fois.  11  a  annoncé  qu'il 
Toît  toujours  digne  de  Ini-méuie  ;  il  a  parlé  de  son  calme, 
i  son  caractère  ;  il  t'est  étonné  qu'on  manquât  de  respect 
les  cheveux  blancs  :  il  est  6er ,  dit-^I ,  de  ne  pas  ressembler 
en  hommes  qui  grandissent  dans  les  tronbleft  y  comme  hn 
Mcle«  dans  la  cormption.  Il  a  cherché  ht  atténuer  ce  qu^il 
'oît  dit  dans  son  éicnt  et  dans  sa  défense.  Il  a  fini  ainsi  : 
L'Europe  attend  ce  qne  vous  allez  prononcer  sur  un  homme 
i  a  échappé  à  vingt-cinq  ans  de  révolution ,  et  que  Fonibre 
!  Louis  XVl  a  t6u|oors  suivi  depuis  ces  vingt^nnq  ^nnée^. 
ert  derrière  cette  ombre  sacrée  que  je  me.  .retrancfie  :  c*e&l 
fa*il  faudroit  venir  m'arracher  pour  me  traîner  sont  let 
ffoux  ^  et  là  encore  elle  m'apparoitroit  pour  me  prodiguer 
iboodantes  consolations  ».  Le  tribunal  n'a  pas  été  ému*  k  ce 
%  paroit,  par  celte  singulière  prosopopée;  et  malg^ré  l'Eu- 
^,  qui  ne  s'en  doute  pas,  malgré  1  ombre  de  Louis XVI, 
roqjué  si  à  propos  par  un  tel  homme  et  dans  une  telle  cause, 
président,  M.  Chrestien  de  Poly,  a  prononce  le  jugement 
Il  suit  : 

«  En  ce  qui  concerne  Bioust,  attendu,  i^.  qu*il  est,  de  son 
ee,  l'auteur  de  récrit  ayant  pour  titre  :  Carnot ,  et  pour  ép'- 
aplie  :  Fruiturfamd  sui  :  2°.  que  dans  cet  écrit ,  et  nolam- 
•nt  aux  pages  34,38,  89,  64,  207,  221,  20.9,  280,  2'^i  , 
3o4  9  Kioust  professe  des  principes  anarchique^  et  contraires 
%  maximes  fondamentales  de  la  monarchie  ;  que  ces  passages 
idenl  à  aftbiblir ,  par  des  caTomnies  et  des  injures ,  le  respect 
k  la  personue  et  à  l'autorité  du  Roi;  3**.  que  dans  une  )>Iu!- 
irie  eutiëremeut  écrite  à  Faudience  du  29  mars ,  Rioust  a 
f  tOQtenir  une  doctrine  contraire  à  la  légitimité  ,  prétendre 
e  l'asurpaleur  des  cent  lours  pouvoil  encore  être  salué  du 
re  de  monarque,  et  déclarer  à  la  face  de  la  justice  qu'il 
>fessoil  hautement  àes  principes  qu*il  qualifie  de  libéraux , 
qui  ne  sont  que  séditieux.  £n  ce  qui  concerne  la  veuve 
rrooneau,  attendu  que  si,,  en  thèse  générale,  l'imprimeiir 
i  a  rempli  toutes  les  tormalités  prescrites  par  les  lois  et  règle- 
nt tur  la  librairie,  peut  être  réputé  complice  de  l'auteur  de 
nît'irépréhensible  sorti  de  ses  presses ,  il  n'est  pas  suflisam> 
nt  prouvé  dans  l'espèce  particulière  de  la  cause  ,  et  d'après 
itat  cet  circonstances  que  la  veuve  Perronndau  ait  assisté 
connoissance  de  cause  nioustdans  sa  tentative  pour  publier 
répandre  un  écrit  séditieux;  le  tribunal  déclare  Rioust 


(   253    ) 

coupable  des  délits  prévus  pAr  la  loi  du  ip  novembre  i8i5; 
déclare  définitive  la  saisie  de  l'écrit;  ordonitt*^  qu^à  ladiligeoce 
du  procureur  du  Roi  tous  les  exemplaires  seront  lacérés  et 
détruits  par  le  greffier  du  tribunal  ^  condamne  Bioust  à  deux, 
ans  d'emprisonnement  et  par  corps  à  10,000  fr.  d'amende;  le 
prive  pendant  dix  ans  de  l'exercice  des  droits  civils  et  de 
famille;  ordonne  qu'à  l'expiration  de  sa  peine,  il  sera  place 
pendant  cinq  années  sous  la  surveillance  de  la  police*  et  fixe 
à  10,000  fr.  le  cautionnement  qu'il  devra  fournir;  met  la 
Veuve  Perronneau  hors  de  cause,  et  condamne  Rioust  anx 
dépens  ,  dans  lesquels  entreront  Timpression  et  l'affiche  du 
présent  jugement,  au  nombre  de  deux  cents  exemplaires  n. 

•—  Le  journaliste  Cobbett,  un  des  plus  fougueux  révolà* 
tionnaires  de  l'Angleterre,  n'a  pas  cru  prudent  d'attendre 
l'exécution  de  la  loi  qui  autorise  le  gouvernement  à  faire  ar« 
réter  les  personnes  suspectes.  Il  vient  de  partir  pour  les  Etats- 
Unis  ,  mais  il  annonce  qu'il  reviendra.  11  espère  apparemment 
des  temps  plus  heureux.  Lord  Cochrane ,  qui  s'est  ]eté  dans  le 
même  parti ,  se  propose  de  partir  pour  le  uiidi  de  l'Amérique , 
et  d'y  porter  des  secours  aux  révoltés. 


Extrait  du  discours  de  M.  de  Chdteaubnand ,  sur  le  budget, 
dans  la  séance  de  la  chambre  des  pairs,  du  a  i  mars, 

«  ÀTunt  d'entrer  dfto»  la  question  de  mofftle  rt  de  haute  poiîti<7ne,  ta 
ftrule  que  je  prétende  traiter  dans  ce  discdtirs,  il  faut  un  peu  eiainlner 
le»  fait».  •     '^        . 

a  Si  rKglise  gallicane  possédoit  encore  ton»  ses  lurn»,  s\  le  sacrifiea 
d^une  partie  de  ses  biens  pouvoit  sauver  la  Frnnce,  il  fnudroit  noos 
adresser  à  TEglise.  Comme  en  1789,  elle  accnurroit  la  premièrp  au* 
devant  de  nos  besoins;  elle  se  dépouillcroit  rtle-meme .  sons  Pauto- 
rité  et  par  le  concours  des  deux  puis<%snces.  FUe  pafinrroit  à  son  sa- 
crifice^ car  si  la  religion  est  indi^p«-ns;tblc  à  la  Frunce,  la  France  doit 
^tre  constTvée  pour  faire  Ooutir  la  rt^li^ion.  Mais  ici ,  de  rpioi  s''agilril? 
d'un  roisifrable  h-imbeau  de  pr«>prie'i«?  dont  à  peint*  vous  rcstera-l  71 
quelque  chose  qnanc)  il  aura  subi  toutes  les  pertes  qu'il  éprouvera  i 
1  aliénation.  Sera-ce  donc  une  cbélive  ressource  de  10  à  i5  millions ar» 
rivant  lentement,  et  d'année  en  année,  qni  comblera  Tabîmc  de  votre 
deile?  C'est  détruire  les  l>ois  sans  nécessité,  vendre  pour  le  plaisir  de 
vendra,  allaqucr  la  propriété  et  la  religion  sans  avantages  pour  la 
France  ,  s^il  peut  toutefois  y  avoir  des  avantages  pour  un  pays  quand 
on  attaque  la  propriété  et  la  religion. 

i>  Mais  à  qui  rendroit-on  les  oiens  provenant  des  différentes  fonda- 
tions de  rRglise?  Les  titulaires  sont  morts.  L'év^qno  de  GrenoMa 
peut  il  hciiler  des  Bénédictins  de  Clervaux?  H  faudra  donc  une  ad- 


>'  'î .-. 


C253) 

ttniisrraiion  ^a  clergé.  Voilà  donc  le  clergé  rctlevciia  un  corps  dani 

»  Remarquons  d*abord  que  le  fsil  n'est  pas  exact  :  il  existe  des  bîeas 
nmi  fendus  qui  ont  appartenu  à  des  évdchës,  »  des  chapitres,  â  des 
Mninaires^  ei  ces  évéchës,  ces  chapitres,  et  ces  séminaires,  oai  ël^ 
ttiablis  :  ici  le  propriéiaîrc  ne  manque  donc  pas  à  In  proprie'le'.  De  plus, 
à»  biens  consacres  au  culte  peuTCnt  changer  de  titulaires,  poorru  qu'on 
«IflDOe  à  ces  biens  nne  destination  pieuse,  et  quVn  remplisse  les  con- 
ilitioDsimffoxët'S  par  les  fondateurs.  On  trouve  dans  tonte  la  chrétienté 
dneirmples  de  ces»  tritnsniutatioiis  laites  du  consentement  des  deux 
puissanre.«^  il  suûîl,  |M)ursVn  convaincre,  d^outnr  les  Zoij  ecc/c'Kaj-' 
tUptes  d^Iiericourt. 

»!  Quant  au  r.lerf;e'  (fui,  dit-on,  dcviendroii  un  corpft  de  TFltat,  f'il 
•▼oie  une  admîniftiratiou  commune,  iaut-il  apprendre  à  ce  siècle,  si 
tk^tTi  <  n  iégisdation  ,  que  re  nVsi  point  radministrHlion  qui  fait  le  corps 
p«ilitiqtic?  Ce  qui  constitue  ce  corps,  ce  sont  des  droits,  un  ordre  hie- 
farchique,  une  part  à  la  puissanre  Ic^islaHvcj  autrement  toutes  les 
communes  de  Franci*  et  nos  six  ou  sefii  iDÏnislêrcs  seroieul  deft  corps 
politiques.  Quelle  .Hin<;uliêrc  de«tinife  qtirï  celle  du  clergé  parmi  nous! 
Aijonrd*hni  <(uM  a  ces*>é  d'tHre  un  rorps  pQliti(|ue,  on  craint  qu^il  ne 
ptfeèdc  en  cette  qualité^  et  au  commenreinent  de  la  révolution,  lors- 
^iiM  étoit  véritablement  un  corps  poiili(pic,  pour  prouver  qu'il  ne  puu* 
^«il  pas  [fOssétlt.T,  nn  \c  lri«n.>f'»iiuoii  en  corps  moiv»/;  cVtoit  ropinion 
de  Thonrel.  I^es  dnijl^  ijtii  r.onsi  iieni  la  propriclc  civile  ,  sont  :  rar.lmi , 
le  tinn  ou  rhcrilni;r,  vl  la  posvesî»i<»n.  Ur,  rFl;;lise  a  souvent  achelf, 
on  lui  a  donné ,  rlli*  a  hérité,  clh:  a  possédé,  elle  est  don»;  propritiain- • 
s.«  |K»sscssion  surtout  e^^l  si  anrienne  qu'elle  rcnionloil  dans  qtul'pK  i» 
provinces  à  la  po.«>essii»n  romaine. 

»»  Mais  n«'  l;«is.son.s  pas  le  plus  pi'tit  prétexte  à  la  plus  petite  objec- 
tion. Hien  n'est  plus  facile ,  par  la  loi  qui  rcnilroit  à  TEglise  le  reste  de 
se*  l>ien<<:,  que  de  mettre  lé  clergé  à  portée  d'i  n  disposer  par  vente  ou 
par  échange  ^  de  sorte  que  dans  un  temps  donné  il  n'y  eût  plus  (pie  des 
benéfic^-s  particulicis,  attribues  à  des  églises  particulières,  toute  adrai- 
ni.«tralion  générale  cissant  de  plein  droit  à  ré{)u«|ue  lixée  par  la  loi.  Qua 
P'Mii-nn  répondre  à  cela? 

y  Opposera -l-on  a  la  resiilnliou  des  bois  do  l'Flj^lise  non  encore  alic- 
nik  un  droit  de  prescription  ,  produit  par  une  iuterruptiun  de  jouissanca 
(le  vingt- cinq  anm'-cs?  Louis  XIIl  lit  lefuîre  aux  t'élises  du  Rédrn  des 
biens  ((ui  leur  avoient  étcenb'vés  cinquante  un  ans  auparav.mt,  et  dot. t 
la  puifLsance  eccltMastique  rravoit  pas  saniiionnéla  saisie.  Nous  avons 
vu  l'asfcvmblcc  eonsiituanle  remlre,  en  17^9,  a"x  proteslans  des  pro- 
priétés non  vendues,  dont  ils  avoient  élc  deji'>uillés  en  i685  ,  et  nous 
R\iins  ions  applHiidi  à  une  léparation  qui  venoit  plus  d\in  itiècle  aprt'-s 
i'iniusu«e.  ^c  pronoocerons-nous  la  désiicnnicc  que  pour  la  reli^ioa 
dePPr.!? 

fc  Mnison  donneàTPglisedes  dedommai»empns;on  lui  accorde  4  mil- 
lions p.tr  le  nouveau  budp;el,  et  on  lui  reconnoît  la  faculté  de  re<;cVoir 
de.%  iniuienbli-s. 

«  M  vous  reconnoissez  le  principe,  admetlpz  donc  la  conséquence: 
u  TFi^lise  peut  po<ïS(>der,  rendez-lui  donc  les  bois  qui  lui  restent.  An- 
irrmcat  quels  testateurs  asfteA  ingénus  voudront  en  fiTat  léguer  quelque 


(  =5/,  ) 

ïÎK*?  a  l'Eglisf .  Undi»  qur  nom  ^oiuiues  orcuin^  a  vpnilrr  wa  iltiMEM 

Diiluri'llc,  ne  verra  ilin*ciscliii(iii!«{>umiiiB«i|u'uDi;iui;»uc  lie  fisaoïMlJ 
pourl'Bïtnir. 

»  Quiinl  aux  4  ""■'lio'"  donoca,  ]r.  mu  cnnlrnl^rxi  ili   ,_ 

^ii'hd  HincodtiDfiit  •  éii  propiili:  rt  adupu'  p:ir  \a  rlia|nhlv  îr»  diepn^ 
té>,  rrlAllieiDi-at  â  ns  4  millH'i'S-  H  e«(  ilil  ijin'  lu  tlnl  diopoMta  ddb  ' 
ijuiinlilù  ik'  boi>  n^ccBuire  i  c<(le  JoUlion  il»  clrr^«. 

"  Cet  BmcndcniRnl  en  trè'ftcheui  [>nur  rBiilniili:  mjilf , 
tais»iiiit  rurbilntae  à  la  couroDiie,  il  lui  Ul«sc  ~         '      ' 


rmi  ,„-oll, , 


rrndrc.  Ad  rcale,  f 


ni.-nd.n 


Il  ot  nul  pur  Iq 


tir  fï»^  QulliNnipumi  Ifi  aneicnnri  rmifrletw  (!r  rE$liM-,  l'»tU  1^ 
l>il  cQ  inlrnlirail  la  ficnlli-.  Cri  article  iltrl^ri;  in  lerinu  fxpré*  qwa 
la  (lorlioD  i'é»rrTcé  pour  le  cler]te  str.i  prise  ilini  /ej  gronJi  cor/n  <h 
Jnrgii.  Or,  Ir.i  grand»  Corps  de  forais  appftriii'iineDi  lout  à  l'ancirn  it»> 


>■  Lorrai 


r  de  U  < 


ccple  pcDL-^lie  quelque 


a  Flandn: 


>■  Mala  lnrs  mjmr  que  l'FgliM  cnnMnlimii  à  couvrir  m  niidji^  4a  la 
dépouille  de  n'A  Bai',  dcTlrudroÎL-elte  pouf  cela  propfîélairr?  SVcUl 
tiaa  (ividfnt  iju'im  evïque  de  Prorravr,  ânlé  <uT  (in  grand  ror^  Ot 
bois  rn  Normandie,  ne  nourra  rri;ir  la  doialion  qu'a*Fc  di-t  fnia  qâl 
coiDBicni  pjtiaçcr  ce»  granda 

tiendra  eomple  de  la  dolnlinn  à  IVii'iiiie  ;  le  bnU  niriccdc 
[iIms  igu'uni:  eapii-e  irjiypullii'ijue  :   j'hi    bien    |i>'iir   que 

■s  foï*lt 


le»cr 


[•  de  c 


L-dii,  . 


let  marna  ne»  rréanùers  de  l'Etal?  radon»  J'abucJ  de  ce  gage. 

K  Ce  n'esl  riai  le  fflgf  Bial^cirl ,  c'ett  1a  morale  d'un  peuple  rjiii  fait 
le  efédii  public.  N*  psnlii  pas  le  bien  de  l'Eglise,  et  YOtia  acquenca 
(llu*  de  crédit  en  le  rendant  i{u'cb  le  vriidinl. 

»  La  l'rancr,  pendant  le  r'^ne  ri-ïoluiionnaire,  n  pOMedé  tous  le* 
biena  du  clergé,  dct'  émigrés  cl  de  la  coiiroiiDe,  tant  «ur  son  tIcuX  sol 
^ue  daua  tes  couquiV*.  et  la  France  a  fait  baiii|iii-roiitf . 

V  La  l'rynce,  aous  Diiiuapatle ,  Icïoil  diB  contributions  de  guerra 
{'normes,  augmenloit  abaque  année  le  doni^iiDc  riiraerdinaire,  et  l"UI 
Ir.s  ans  il  y  avuil  un  arriéré  iudcCoi,  el  un  arriére  iodcBnï  cal  une 

u  Le  nVil  donc  point  le  gaer  mnléiirl,  encore  une  faia,  qui  fait 

'     -   "■■       •    -'     ■     -^    >.  Sojei  ^--   ----     --- -•-' 


anfianc 


el'oD 


probil. 


"  rt"  eafie,   patsniit  à  la  vente. 

>.  Parlavenle  desfor>'ts,  on  rassure,  dil-on,  les  ai 
nationnui,  ri  l'an  finit  la  révalulion. 

u  Ceux  qui  viutint  la  jualifier  ne  s'atieicoivrn 
déclarer  coupable  que  de  la  repr^icnuir  ai  alarmée 
f»t  Iraoqaïlle.  La  vente  des  boia  de  l'Egliac  n'opérera  point  la  me 
tciUa  que  TOUS  es  atitndiij  uUe  na  rataurara  point  d'abatd  le*  ai 


t-ilspasque 


(  255  ) 

ifu^revr^  ùr%  hWfï%  Jrs  émîj^rv»,  des  tiôfâunz  et  des  fabriquer,  puis- 
c|u^oil  a  rcnJii  le  rrstc  de  ces  biens,  non  encore  ftHetié^,  aux  Mncirn.H 
|>ropriot:«ircs  ci  aux  ancienne»  fnniluti(.>n.<;  elle  ne  rassurera  pax  da- 
Tantale  )  s  )K>As«*iiseiirs  defi  biens  cominnnuux,  piii«qu*on  h  relirtf  tirs 
inropriêlés  nationales  ce  uui  uouvoit  encore  «nparlrnir  aui  cttmniun<>f. 
Vou^  aurez  beau  motliplier  les  aliénations,  il  nVst  pas  en  votre  |-k)u- 
Vnir  de  changer  la  nature  des  faits.  Le  timps  seul  peut  guérir  la  grmilc 
plaie  de  la  France. 

»  Qn«  de  raisons  mordes  et  rcligien«es  se  présenteroirnt  encore  pour 
comliattre  Palienati^n  du  reste  des  bicn.«  dr  rK^li.Nc!  Je  demande,  par 
cirmnlr,  à  ceux  qui  m*  di^'utcbreliens  et  catholiques,  s'ils  ont  le  pou  - 
yro'ir  dUtlicner  de»  propriétés  auxquelles  sont  attaches  des  services  pi«Mn  ? 
Oa  nous  croyons,  ou  nous  ne  croyons  pas  :  si  nous  croyons,  ne  met- 
tons pas  les  morts  contre  nous,  et  lai>sous  TespaVane^  à  la  douleur. 
Il  D'y  a  qu  un  moyeu  de  di>po$er  des  bienn  de  PEf^li^e  sans  le  eoncourt 
de  la  puissance  spirituelle  :  c\'St  de  cb'jnger  de  religion;  tons  les  |m-u- 
ple«  qui  oQt  etc  consequens  en  ont  agi  de  la  sorte.  Mais  si  nous  lestona 
catholiques,  rien  ne  peut  donner  le  droit  à  la  puissance  temporelle 
de  s^anproprier  les  dons  faits  à  Tautcl. 

»  Vous  De  ra^iRurex  (ionc  ni  les  acqucfriurs  des  biens  dVmigrc^s,  ni 
les  arquéreors  des  biens  des  communes,  en  vendant  lé  reste  des  biens 
de  rfiglise.  . 

»  Voyons  maintenant  s^il  e.<t  vrai  que  la  vente  ^des  biens  nationaux 
nette  un  terme  à  la  révolution  :  je  nr* tends,  an  contraire,  que  cVsi 
donner  à  cette  révolution  une  nouvelle  vie.  On  a  souvent  déoliin'  qiiis 
la  révolution  étoit  finie,  et  cVtoit  toujours  à  la  veitic  d'un  nouveau 
malheur. 

m  Comment  (înit-on  une  rc'volution?  En  rétablissant  la  religion,  la 
morale  et  la  ju^liee;  car  on  ne  fontle  rirn  sur  Timpiélé,  J''imn)ora- 
lîlé  et  riniqni'é.  Omment  prolonge- l-on  une  révolution  ?  Kn  mainte- 
oant  les  principes  qui  font  fait  naître.  Dans  un  sujet  si  pliilosopln'qut 
et  n  grave,  c'est  aux  pairs  de  France  quM  convient  d\'tendrc  leurs  re- 
garda dans  |*avenir. 

>  Sons  la  monarchie  légitime,  si  vous  n^irr^iez  pas  la  vente  des  bienf 
nalioQaux,  aucun  de  vous  ne  peut  ^trc  assuré  que  ses  entaris  jouiront 
paisiblement  de  leur  héritage.  Vos  fils  auront  d^aulant  plus  à  craindre , 

3n*ds  se  trouveront  dans  la  position  des  hommes  qu'on  a  dépouillés 
e  DOS  )ours. 
Mais,  dira-t-on,  presque  tons  les  biens  de  FEglisc  sont  vendus,  re 
qui  en  reste  n'est  rien  ou  peu  de  chose  :  on  ue  pj-nt  revenir  sur  le  f>a«sé. 
ISon,  sans  doute,  la  Charte  a  consacré  la  vente  d«'S  biens  nationaux, 
rt  il  importe  au  salut  de  la  Fraitee  de  s'attacher  à  la  Charte;  mais  ce 
a'esl  pas  du  fait  matériel  qu'il  s'agit,  c'est  d'éviter  de  légitimer,  ptiur 
ainsi  dire,  le  principe  de  la  violation  des  propriétés,  en  continuant  i 
tendre  les  forêts  de  l'Klat  sons  le  Roi  légitime.  La  (Jiartc  a  aboli  U 
peine  <le  la  confiscation  ;  les  biens  qui  restent  ^  l'F.glise  et  à  Tordre  de 
M^ltc  doivent  donc  leur  être  rendus.  Maintenu/,  les  venli^  aux  termes 
de  Part.  9  de  la  Charte  ^  r<^ndez  les  contiscations  aux  ternies  de  Part.  GGî 
vous  seres  conséf|nens.  Vous  aves  reconnu  la  justice  de  ces  n\xii(uti<ins 
pour  les  émigrés  et  pour  les  communes  j  b  religion  a-talle  moins  d« 
^iU  aoprés  de  tous? 


if 


(  a54  ) 

cTkwp  a  TEgliie,  uadUjqne  noufl  sommes  occupés  •  ireadreisc 

birns?  Une  défiance  mal  fondée,  sans  doûu*,  mats  une' déAanat 
nalurrile ,  ne  verra  dans  ces  cluritiàk  permises  qu'upe  mctum  de 
pourravcnir. 

»  Quant  aux  4  million.^  donnés,  je  me  contfnierai  de  reoMfiOwv 
^u^HQ  amendement  a  été  proposé  et  adopté  par  la  cJiaaihre  des  dcpa^ 
tés,  rriaiivcmcot  à  ces  4  millions.  Il  est  dit  qiMf  le  Rot  dfnposefa  da»b 
quanti  le  de  bois  nécessaire  i  cette  dotation  dn  clrrj;é.  . 

^  Cf't  amendement  est' trcs-flchenx  pour  Pautorilé  rojrale,  car,  fft 
lais>aiit  rArbiinae  à  la  couronne,  il  lui  laisse  touJi  K'S  iocoavénitiisdjn 
parti  quVlIc  Toudra  prendre.  Au  reste,  cet  anir'ndi^ment  est  nul  parli 
t'ait:  (>t  quant  la  piéte  de  notre  verltirux  Mcjnar«)uc  le  norteroit  adMr 
sir  leA  4  millions  parmi  1rs  anciennes  nroifriétés  de  rËgliae,  Tact,  iff 
lij^  en  inicrdiroit  la  facnlté.  Cet  article  derlare  en  termes  exprès  ^m 
la  portion  re'serréè  pour  le  dergé  sera  prise  dan<(  /e«  grandi  corpê  A 
forêts.  Or,  les  grands  corps  de  for^  appartitMinent  tous  à  Pancien do- 
maine de  la  couronne,  excepté  pcut-^ire  quelques-uns  en  Flaiidru,H 
en  Lorraine. 

»  Mais  lors  m^me  que  PEglise  consentiroit  â  couvrir  sa  nudité  de  la- 
dépouille  de  nos  Rois,  dcyiendroît-elle  pour  cela  propriétaire?  ITcilîl 
pas  cvideot  qu'un  éveque  de  Provence,  dote  sur  un  grand  comdt 
Dois  en  Normandie,  ne  pourra  régir  sa  dotation  qu'avec  d«i  feus  ^pii 
absorbcroient  une  partie  du  revenu?  Et  comment  partager  ces  grands 
corps  de  bois?  il  faudra  donc  s^cn  rapporter  au  gouvirnemeat,  i|W 
tieudra  compte  de  la  dotation  à  TévOque  \  le  bol»  concédé  ne  sera  doa# 

S  lus  qu^uue  esp<'-cc  dMi^potbèque  :  )''ai  bien  peur  que  tout  ici  SoH 
lusion. 

V  Que  veut-on  faire  des  forêts  de  l^lnt?  Vcul-on  les  aliéner ,  veo|^m 
les  conserver  encore  comme  un  moyen  de  crédii,  comme  un  gageeoln 
les  mains  des  ej-éanciers  de  TEtat?  Parlons  d''aburJ  de  ce  gage. 

»  Ce  nVst  pas  le  gage  matériel,  cVst  la  morale  d^un  peuple  qui  (aif| 
le  crédit  public.  Ne  gardez  pas  le  bien  de  TEglise,  et  to<|S  acquittas 
pIiMde  crédit  en  le  rendant  qu\*n  le  vendant. 

»La  l''rancr,  pendant  le  règne  révolutionnaire,  a  possédé  tous  les 
biens  du  clergé,  des  émigrés  cl  de  la  couronne,  tant  sur  son  TÎeux  sol 
que  dans  ses  conqnc^tes,  et  la  France  a  fait  banqueroute. 

»  La  France,  sous  Buonaparle ,  levoit  des  contributions  de  gucrrt 
énormes,  augmentoit  rbaque  année  le  domaine  czlraordioairey  etlmis 
1rs  ans  il  y  avoit  un  arriéré  indéfini,  et  un  arriéré  indéfini  csl  «M 
banqueroute. 

»  Ce  nVfit  donc  point  le  gage  matériel,  encore  une  fois,  qui  lait 
le  crédit,  c^est  la  )u«>tice.  Soyes  intègres,  moraux,  religieui  surK^alj 
et  la  confiance  que  Ton  aura  dans  votre  probité  vous  fera  trouver  dit 
trésors. 

»  Du  gage,  passons  à  la  vente. 

»  Paria  vente  des  forêts,  on  rassure,  dit-on,  les  acquéreurs  des  faîcM 
natlonauz ,  et  Ton  finit  la  révolution. 

»  Ceux  qui  veulent  la  justifier  ne  s^ajierçoivent-ils  pas  que  c'est  1% 
déclarer  coupable  que  de  la  représenter  si  alarme^  ?  ce  qui  est  inuoœot 
4M  tranquille.  La  vente  des  bois  de  TEgliso  n^opérera  point  la  mt» 
veilla  ^ut  tous  en  altcadi'r.j  olle  ns  rassurera  point  d  abord  \m  an- 


(  a55  ) 

àe%  hitw^.ân  émifBtéê^  dw  liàpium  cl  an  fabriqttm,  piii^- 
fNêû  rcoJu  le  rrMe  im  eif  biras,  non  enmre  aliônét,  ««s  nncirm 
fnyrirlJiirvt  el  aux  «noMiiM  foodaUtii»;  elle  ne  ràwvrvra  pan  da- 
^riMipK  I  ■  powKPiwAri  dct  biem  cnoininiiaux,  piii«|nVn  •  relire  des 
inpnàéi  nalioaalct  ce  crai  pouToit  caoorc  appartrnir  eut  onmrauni*!. 
VcH  Mnes  beaa  Bmlliplirr  Ut  aliciMÉiion» ,  il  n\*ftt  paa  en  TiKre  poo- 
im  de  dun^ar  la  aainra  des  liiu.  Le  U:a|ips  tcul  peet  %uétit  la  gnmle 
fkiidak  France, 

'  >  Qne  de  niia<ma  mnraleaet  relîgirn«eft  ae  préirnieroinit  encore  pour 
iMibeiire  falicrnaiien  Sn  reaie  des  bien»  de  rKelÎM;!  Je  demande,  par 
Âmnlêy  à  ceux  qui  »  diarnlobrêiiens  ot  oatlioliquca,  s'ils  nm  le  poti  - 
viir  dûiliéier  des  proprUftés  auicpiellrs  sont  attachés  des  scnrîees  pji>ni  ? 
CKr  no«  croyons,  ou  nona  ne  croyons  pas  :  si  noos  cmjrons,  ne  met- 
Wm%  pas  les  mort»  contre  noos,  et  laissons  rcspéranoe  A  la  «louleur. 
B  a^  a  <|ai*un  moveo  de  di»poa«r  drs  biens  dt»  rËf^liiEe  sans  le  mncours 
Hela^Nuasanee  spiritudie  ;  c'est  de  changer  de  religion  j  tons  les  |ieii* 
piM  «ai  oql  M  consëquem  en  ont  agi  fie  la  sorte.  Maïs  si  aons  irsiont 
feith«lii|iief  9  rien  ne  peni  donner  le  droit  à  la  poissanoe  lenpoiella 
4is*anproprîer  le»  dons  laits  à  raotel. 

a  Vons  ne  nusares  donc  ni  les  acqu^'nrt  des  biens  d^tfmlgnÇs,  ni 
ht  aeqnérvnrs  des  biens  do»  coniniun<fS,  en  vendant  te  reste  des  biens 
4sr£|lisa.. 

a  Voyons  maintenant  s*il  e^t  yrai  qur  la  vente  ^des  biens  nationaux 
■cttc  on  terme  à  la  réTolution  :  je  nntrnd.H,  an  contraire,  qnc  cVst 
«ioBoer  à  ente  re'vointioo  une  -nouvf'lle  vie.  On  a  .«ouvrnt  iliîoîan'  qit<i 
It  rërolution  éloit  finie,  et  cVtoit  toujours  à  la  veille  d'un  nouveau 
■utUeur. 

«Comment  finit-on  une  rrYolution?  En  rëtahlisAsnt  la  rrligton ,  I» 
nonite  et  la  ju*^iire;  car  on  ne  fonde  rien  sur  Timpieie,  Timuiora- 
l^Uiet  Piniquiié.  Comment  prolonge- t-on  uac  rc^volulion  ?  Kn  m:iiote- 
aaot  les  principes  qui  Toot  fait  naître.  Dans  un  ftujet  si  philoAopliiqua 
K«i  grave ,  cVitt  aux  pairs  de  France  quM  convient  détendre  leurs  re- 
{afds  d»n^  Paienir. 

»  Sons  la  monarchie  It^itîme,  si  voua  n\nrr^iez  pas  Is  V4>nte  des  biens 
sationaux,  aucun  de  vous  ne  peut  ^trc  assuré  que  ses  erilaus  jouiront 
piftiblement  de  leur  héritage.  Vo4  fiU  auront  d^autiint  ftlus  à  craindre , 

3aMs  se  trouveront  dans  la  pOMtion  des  hommes  qu^oo  a  dépouillés 
f  DOS  ioors. 

Mais,  dira-t-on,  presque  tous  les  biens  de  rK^lisc  sont  vendus,  re 
jni  en  reste  n'est  rien  ou  peu  de  chose  :  on  ne  pint  revenir  sur  le  pa«se'. 
Aon,  sans  dente,  la  CJbarte  a  consacré  la  vente  d«'s  biens  nationaux, 
nQ  importe  au  salut  de  la  France  de  s'attacher  à  la  Charte;  mais  ce 
a^ert  pas  du  fait  mat«^iel  qu'il  s^agit,  cVst  d\'viier  de  légitimer,  pour 
siasi  dire,  le  princ4|>e  de  la  violation  des  propriétés,  en  cooliniiant  i 
tendre  les  forAs  de  rKlal  sons  le  Roi  légitime.  La  Charte  a  aboli  la 

Sine  de  la  confiscation  j  les  biens  qui  restent  h  TEglise  et  à  Tordre  de 
aile  doivent  donc  leur  rtre  rendus.  Maintent'£  les  ventes  aux  terrons 
de  fart.  9  de  la  Charte  ;  r<*ndez  les  confiscations  aux  termes  de  Part.  Gf\'. 
voas  seres  conséqoens.  Vous  aves  reconnu  la  justice  de  ces  n^siimtions 
podr  les  ëmigrës  et  pour  les  communes ^  b  religion  a-t-dle  moins  de 
dmtU  anprés  de  tous  ? 


(  256  ) 

))  On  A  soutcna  dans  l'autre  cliambre  que  les  biens  de  l'Kglise  se 
trouveni  sai&is  en  vertu  de  certaines  lois)  ces  lois  nVlant  pas  abrogées 
commandent  Fobéisiuince. 

M  Puis(|u^Qn  argumente  des  lois  non  abrogées  conlre  les  propriélé»  da 
TEglise ,  )e  dirai  qne  je  reconnoiis  Teffet  de  ces  lois  ponr  tout  oe  ^f 
Cêi  vendu )  non  pas  en  yertu  de  ces  lois  mêmes,  mais  en  Tena.de 
Pauloriië  de  la  Cnaite  qni  a  sanctionné  une  vente  de'ji  rendue  pins  ré* 
Kulière  par  le  concours  de  la  pnisMnce  spirituelle.  Pour  ce  qui  n^cst 

£as  vendu,  les  lois  préteitées  nVzistent  point)  en  voici  la  preuve: 
.ouis  XVI,  partant,  le  90  juin  1791,  pour  se  soustraire  k  ses  oppres- 
seurs, proti'Sta ,  dans  un  mémoire ,  conlre  tout  ce  qui  avoit  été  dit  avaat 
cette  époque. 

»  On  0  justement  appelé  la  voix  de  Louis  XVI  un  orûeU;  éooutra 
donc  cet  oracle  qui  vous  parle  des  portes  de  rEleroel  : 

(c  Je  prie  Dieu,  dit  Louis  XVI  dans  son  Testament,  de  rcceroir  le 
»  repentir  profond  que  Tai  d^avoir  mis  mon  nom  (  quoi<]ae  cela  flkt 
»  contre  ma  volonté)  à  des  actes  qui  peuvent  être  contraires  à  la  dîsc 
M  cipline  et  à  la  croyance  de  TEglise  catholique  ». 

a  rarmi  ces  actes,  on  doit  nécessairement  comprendre  la  vente 
des  biens  de  TEglise  faite  sans  le  concours  et  encore  pins  contre  Ta»» 
torité  de  la  pui.ssance  spirituelle  :  f^us  les  canons  sont  formels  à  œl 
égard.  Et  nous  reconnotirons  la  validité  des  décrets  qne  Lonia  XVI^ 
au  moment  de  parotire  devant  Dieui  nous  déclare  avoir  aancùonnés 
contre  sa  volonté!  La  contrainte  et  la  force,  lorsqu'elles  soni  pro«« 
vées,  rendent  nuls  les  actes  les  plus  solennels)  et  des  décret»  frappés 
de  réprobation  par  la  protesuiion  et  le  Testament  de  Louis  XVi  mê 
•croient  pas  abroges! 

»  On  peut  attaquer  la  religion  dans  son  culte,  dans  let  biens | 
dans  ses  ministres)  mais  on  ne  peut  pas  faire  qu^une  aodété  svb^ 
siste  sans  religion.  Vonlons-nous  sérieusement  sauver  notre  patrkr 
devenons  aux  saines  doctrines;  rempla^ns  les  prestiges  de  la  gloire 
par  la  solidité  des  principes  :  ce  n'est  plus  le  temps  des  cUoset  éola* 
tantes^  c'est  celui  aes  choses  honn^îtes.  Mfendons-nous  de  ceux  ^i 
pourroient  vouloir  la  reli<;ion  sans  la  liberté^  mais  craignons  bii-n 
davantage  ceux  qui  veulent  la  liberté  sans  la  religion,  ri'introdni* 
sons  pas  le  iaux  dans  la  morale)  ne  créons  pas  un  sjsiéme  où  le 
droit  et  la  justice  ne  pouvant  trouver  leur  place,  devtendroienl  des 

λièce$  gênantes  et  inutiles  dans  la  machine  :  nous  arriverions  à  cet  af* 
reux  résultat,  qu'il  n'y  auroit  plus  d'illégitime  en  France  que  la  lé* 
gi  limité. 

M  Je  vole  conlre  les  arlieles  du  budget  qui  mettent  en  vente  cent 
cinquante  mille  hectares  de  forais  (le  l'Etat  pour  l'année  prochaine,  et 
aficctent  le  reste  des  forêts  à  la  caisse  d'amortissement.  Si  ces  articles 
passent,  je  4erai  forcé  de  voter  centre  tont  le  budget)  et  si  le  budget 
est  adopté  par  la  chambre,  je  me  «ouraettrai,  mais  a  regret,  à  TarL  5^ 
du  règlement  qui  défend  toute  protestation  ». 

M.  le  comte  de  Lally-Tolendal ,  M.  le  ministre  de  )a  police,  et  M.  le 
ministre  des  finances,  sont  ceux  qui  ont  parlé  avec  le  plus  de  force  dana 
le  sens  contraire.  Les  deux  derniers  priocipalcmenl  m  sont  atlacbéa  à 
réfuter  M.  de  Chateaubriand. 


^'  " 


■-  tt„  . 


lil    IMI.  Ml  II       I       ■      J 


Mumél  des  Mais,  oa  des  DroUs  et  des  Devoirs  des 
Sem^aïamsf  par  M.  Qxes  (i )• 

jt0f  G6ufiemethe9u  represenuaifel  mixte  ;  par  M.  Cbaê. 


Un  Mmmel  pour  les  ftobi  que  fee  titre  est  mo- 
destet*  Combieo  M.  Chas  est  bon  de  ooosaorer  ainsi 
set  veilles  à  rinstruction  des  Princes^  et  combien  ila 
doivent  i^tre  recoonoissans  des  soins  cpi  il  prend  pour 
|teik3aurerl  Je  m*iinagine  qu'il  n^est  aucun  d*eu«  qui 
M  se  so\t  procuré  aussitôt  ce  Manuel,  çt  qui  n  eu 
ftssè  déjà  sa  lecture  habituelle  et  journalière;  car 
c^est-Ià  ridée  que  nous  attachoDs  à  un  Manuel^  c'est 
on  livre  qui  ne  doit  pas  sortir,  en  quelque  sorte  ^  des 
mains;  un  livre  à  ouvrir  matin  et  soir,  à  consulter 
dans  les  occasions  imporianies,  dans  les  cas  épineux. 
N*esl-il  pas  infiniment  heureux  pour  des  Rois ,  que 
fon  ne  trompe  que  trop  souvent^  de  trouver  dans  91 
pages  des  décisions  lumineuses,  des  conseils  sans  flat* 
teries^  des  vérités  qui  sans  cela  ne  parvieudroient  pas 
à  lent*  oreille?  Tanctis  que  des  courtisans  ambitieux 
et  intéressés  cherchent  peut-être  à  fermer  l'accès  du 
trône  à  la  plainte  du  pauvre  et  au  cri  de  Topprimé^ 
n'est-i)  pas  consolant  de  voir  un  citoyen  obscur  à  la 
vérité^  et  plus  illustre  par  son  zèle  que  par  ses  titres ^ 
et  par  son  courage  que  par  ses  richesses  y  tracer  dans 


(i)  Depx  brochures  iii-8*>  A  Paris ,  chez  Qiarles  Yillet, 
Kbratre. 

Tome  XL  VAmi  de  la  Beligion  et  du  Bot.       R 


(    2jS    ) 

W)n  humble  réduil  un  Manuel  pour  les  Rois ,  et  leur 
adresser  presque  pour  rien  des  leçons  qu'aussi  I>îea 
ils  ne  pourroieut  jamais  payer  à  leur  valeur?  (.es  peu- 
pies  mêmes  ne  doivent-ils  pas  bénir  récrivatu  géoc-* 
reux  qui  plaide  leur  cause  avec  une  coBslance  qu  oa 
n'appiëcie  point  assez,  et  qui  s'arrache  au  monde  et 
à  ses  plaisirs  |X)ur  dicter  aux  Rois  des  maximes  sév^ 
vcres ,  et  les  guider  dans  les  sentiers  de  la  juatice  ? 
L'Europe  devroil  peut-être  pour  de  tels  s(Tvices  éii- 
ger  une  statue  à  M.  Chas,  et  je  ne  serois  pas  siirpris 
qu'elle  la  lui  votât  quelque  jour.  Eu  attendant  y  elle 
feroit  Lien,  pendant  qu'il  vit  encore,  de  le  dédom- 
ma£;er,  si  elle  le  peut,  de  ses  nobles  travaux. 

JiC  Manuel  des  Bois  n'est  même. que  la  moindre 
partie  de  ce  que  M.  Chas  se  propose  de  faire  poor . 
eux;  ce  n'est  eu  queilque  sorte  que  les  élémens  do  b 
science  à  laquelle  il  a  la  bonté  de  les  initier.  Quaud* 
ils  les  puront  bien  médités ,  il  leur  donnera  quelque 
chose  de  plus  profond  encore.  Il  travaille  àun  ZVoài^ 
complet  des  droits  et  des  devoirs  des  souverains^  il  a 
puisé  dans  les  sources  les  plus  pures ,  dit-il ,  la  'vérité 
et  les  avantages  de  ces  dogmes  politiques,  quon  n*à 
traitée  jusqu'ici  que  superficiellement;  et  il  s'est. e/ii't-» 
ronné  des  lumières  et  de  Vnutorité  des  publicistes  qui 
ont  étudié  et  approfondi  la  science  de  la  politique  et 
Vart  de  la  législation,  M.  (.lias  nous  met  ici  dans  un 
extrême  embarras.  Nous  étions  disposés  à  croire  qu!a- 
Vant  lui  on  n  avoit  traité  que  fort  superficiellement  les 
dogmes  politiques,  et  voilà  qu'il  promet  de  s'environner 
des  lumières  des  publicistes  qui  ont  approfondi  cette 
science;  de  sorte  qu*il  se  trouve  qu  elle  a  été  en  même 
temps  approfondie  et  traitée  superficiellement ,  et  qHC 
M.  Chas ,  qui  devoit  creuser  plus  que  ses  devanciers^ 


îm/orptè  ncanmôû»  hur  ayioriti  et  leun  hurdhfiBS.  Ges 
petites  coDti^idMlDi  dans  un  ^uertissemeni  d*une 
page  fcroient  craindre  que  lautenr  n'eût  pas  la  tête 
M9es  forte  pour  embrasser'  toute  la  science  de  la  po* 
fitiquey  et  |>ottr  en  dérelopper  tous  les  rapports. 

Celte  insaffiiance  se  (ail  apercevoir  en  effet  dés 
ks  première^  lignes  du  Manuel.  M.  Chas  y  dît  d  a«- 
Bora  mi*it  est  eonvainon  que  la  royàul<$  est  d'institution 
(livtDe^  mais  comme  il  désire  ne  méoententerpersonney 
f t  qn*ii  n'a  d  ukks  arrêtées  sur  rien  y  il  i^eut  bien  ad* 
mettre  qu'avant  i'<>rganîsatirm  des  sociétés  politiques  ^ 
la  souveraineté  apparieooit  à  tons  les  membres  de 
rassociaûon  générale.  Là-dessus  il  fait  le  tableau  d'un 
éial  primitif  oii  l'homme  yivoit  dans  les  forêts ,  au 
hasaïKl,  sans  lois,  sans  mœurs,  exposé  à  la  rigueur 
des  saisons,  et  à  la  fureur  des  bétes  féroces,  et  il 
suppose  que  tous,  ayant  seoûles  inconvéniens  d'un  pa- 
reil ordre  de  choses,  firent  un  pacte  sQcial ,  et  trans- 
mirent la  souveraineté  à  un  gouvernemeru  héréditaire. 
Mais  et  cet  étal  primilif  et  ce  pacte  social  sont  égale- 
ment des  chimèros.  C'est  trop  rabaisser  l'homme,  c'est 
ftire  injure  à  la  sagesse  du  Créateur,  que  de  supposer 
qu'il  avoit  jeté  nos  premiers  pères  sur  la  terre  au  ha« 
lard,  sans  lois,  sans  mœiHS,  vivant  apparemment  de 
glands  qu'ils,  disputoient  aux  bétes ,  el  sans  défense 
contre  elles.  Celte  rêverie  des  poètes  païens  ne  se  con- 
cilie ^  ni  avec  la  raison,  ni  avec  l'Ëcriiure.  Quant  au 
pacte  social,  c'est  aussi  une  fiction ,  non  plus  des  an- 
deos  poètes,  mais  des  philosophes  modernes,  el  nulle 
doctrine  n'est  plus  inculquée  dans  leurs  écrits  du  der- 
nier' siècle.  Rlalheureusement  celle  hypoihcse  n'est 
appuyée  sur  aucun  fait ,  et  quoiqu'elle  serve  de  base 
à^  tant  de  systèmes ,  elle  n'en  est  pas  moins  une  con^ 

R   2 


•     (  flfio  ) 

jecture  dont  riiîstoîrc  craucim  peuple  ne'prëseotth- 
réaliié.  M.  CliJis  convient  lui-raéme  dans  ia  stiile  que 
le  système  de  la  souveraineté  du  peuple  est  faux  <C 
absurde  en  lui-même 9  et  diiugereiis  dans  ses  cods^ 
quenoes.  Il  auroit  donc  pu  se  dispenser  de  faire  m 
lauteurs  de  ce  système  une  cone^ssiou  dont  ils  aba- 
seroient^  s'il  etoit  possible  qu'on  abusât  de  ses  ëcriti 
Après  ce  préatnbule,  lauteiir  expose  &ï  débôti 
d'abord  les  droits,  puis  les  devoirs  des  sbuverains.  Je 
n'ui  pas  aperçu  de  mauvaises  maximes  dans  son  écrit;  ' 
je  n  y  ai  rien  trouve  non  plus  de  neuf  et  de  remar^ 
qiiable.  L'auteur  répèle  et  délaya  ce  qu^bn  a  dit  «îvaiA 
lui.  Il  cite  Grotius,  Montesc|Uieu  et  d^aqlres  pobli- 
cistes ,  parmi  lesquels  il  y  en  a  un  qull  ne  11091111W 

ras,  et  que  je  soupçonne  être  M.  Clias  lui-même. Sûr 
article  de  la  religion ,  il  accorde  beaucoup  à  rautorité 
du  Prince  ;  c'est  sans  doute  qull  h*est  pas  aussi  fort  sur 
la  théologie  ipie  sur  la  science  politique.  Une  autre  foii 
il  ne  parlera  que  de  ce  qu'il  sait,  il  à  voulu  nieiljf^ 
dans  un  eudroit  de  sou  ouvnige  un  peu  dVruditiiorD 
ecclésiastique,  et  cela  lui  a  porté  malheur.  Il  a  accu- 
mulé dans  trois  lignes  les  bévues  les  plus  ridieuleï* 
Il  vonloit  prouver  qu'on  peut  demeurer  uni  avec  It 
saint  Siège,  et  cependant  désapprouver  la  conduite 
de  la  cour  de  Rome  et  le  seniinient  personnel  du 
Pape;  et  voici  l'exemple  qu'il  cite  :  Vemperettr  Jus* 
tinien  honoroit  le  saint  Siège ,  et  cependant  il  Jit  re^ 
trancher  des  distiques  le  nom  du  pape  Firgile ,  et  Tim^ 
ifiyya  en  exil.  Autant  d  erreurs  que  de  mots.  M.  Chas 
peut  voir  dans  les  historiens  si  l'empereur  Justioien 
honoroit  le  saint  Siège.  Ce  prince  dispuienr  mît  le 
trouble  dans  l'Eglise,  fit  des  éclits  sur  la  doctrin'e, 
persécuta  les  évêques,  et  tourmenta  surtout  trois  Pap^s 


f  2GI  )         '  ' 

successifs,  Agapei,  Sllvesirc  et  Vigile.  Nous  ne  ren- 
voyons pas  M.  Chas  pour  s'instruire  de  cqs  (ails  aux 
auteurs  ecclésiastiques;  maïs  qu'il  se  donne  la  peine 
de  parcourir  cette  partie  de  V Histoire  du  Bas-^Empire  y 
|>ar  Lebeau  ;  il  y  verra  conament  cet  habile  historien 
juf;e  Justinien.  Il  est  bon  encore  que  M^  Chas  sache 

3u'il  n'y  a  point  eu  de  pape  Virgile  ;  c'est  Vigile  qu'il 
evoil  dire.  Quant  aux  diptyques,  dont  il  fait  des  rf/5- 
tiques,  la  méprise  est  plals/mte;  je  ne  ferai  cepen- 
dant pas  de  distiques  contre  M«  Chas,  mais  aussi  je 
ne  le  meitrai  pas  dans  les  diptjques.  Ce  dernier  mot 
est  probablement  nouveau  pour  lui  ;  je  laisse  à  d  au^ 
très  à  lui  en  expliquer  le  sens. 

Dans  la  brochure  intitulée':  Des  Gonvernetnens  re- 
pi'ésentatif  et  mixte,  M.  Chas  continue  à  éclairer  Tu- 
uivers  sur  le§  grandes  théories  politiques  et  sociales, 
çt  à  redresser  les  erreurs  de  ses  devanciers.  Il  dislin- 
gue le  gouvernement  représentatif  du  gouvernement 
jnjzte.  Le  premier  est  le  meilleiir,  c'est  celui  de  la 
France  dans  l'élat  actuel  ;  le  second  ne  vaut  rien ,  c'est 
celui  de  l'Anglelerre.  M.  Chas,  qui  ne  paroît  pus  avoir 
l'anglomanie ,  dit  à  nos  voisins  des  vérités  sévères  et 
mén&e  dures.  11  leur  annonce  une  grande  catastrophe, 
et  en  détaille  tous  les  présages.  Quant  à  nous,  il  nous 
traite  beaucoup  plus  favorablement ,  et  nous  fait  es- 
pérer Favenir  le  plus  heureux.  Nous  n'avons  garde 
de  repousser  ses»  pronostics  consolans;  nous  lui  pro- 
poserons seulement  avec  la  modestie  qui  rou^  cou- 
vient,  car  nous  n'avons  pas  l'honneur  d'être  publi- 
ciste ,  nous  lui  proposerons ,  dis-je ,  une  petite  dif- 
ficulté. M.  Chas  nous  donne  notre  gouvernement 
pour  un  gouvernement  représentatif,  et  cependant  il 
ne  souffre  pas  que  les  membres  des  deux  chambres 


(  3<5a  ) 
prennent  le  tilre  Ae  reprcsentaus  de  la  nation.  Mi«mi 
où  il  n'y  a  .pas  de  représcnians,  il  n*y  a  pas  de  re- 
présentation. Je  vqudrois  qij«  .Je  profond  écrivain 
m  eclairctt  ce  polol  ;  car  enfia  on  aime  à  savoir  suna 
c{.uel  j^uvemement  on  vil.    * 

Toute  réflexion  fake,  }e  ne  pense  pas  que  les  tliéo- 
rios  de  M.  Chas  cdipseut  celles  des  puLlictstt^s  cjui 
l'ont  devancé  9  et  je  suis  porté  à  croire  que  le  Manuel 
des  Rois  uo  fera  point  oublier  la  Politique  saeréà,  de 
Bo5suet ,  et  les  Directions  pour  la  conscience  d'un  Roi, 
de  Fénélon. 


Nouvelles  ecclésiastiques. 

Paris.  Le  jour  de  Pâques ,  M.  le  duc  d'Anmont ,  pi-e- 
mier  gcnlilhomnie  de  la  chambre  du  Boi,  a  pr^ntë^ 
au  nom  de  S.  M.,  le  pain  bënit  à  la  paroiKsc  Saiut* 
Germsiu-rAuxerrois.*  Le  portail  de  iVglise  <^luit  tendu 
de  draperies.  Les  Cent-Suisses ,  velus  dans  leur  ancien 
uniforme,  occupoient  io  sanctuaire ,  et  un  d^tacliement 
de  la  quatrième  légion  faisoit  la  haie  dans  réglise.  Les 
huit  pains  bénis  étoicnt  portés  par  des  Cent-SuissA^  et 
entourés  de  petits  drapeaux  aux  armes  do  France.  Un 
aumônier  de  la  maison  de  S.  M.  les  pfécéduti ,  et  douzu 
valets  de  pied,  portant  la  grande  livrée  do  S*  M.»  sui- 
voient.  M,  Magnin,  curé  de  la  paroisse ,  a  reçu  et  béni 
le  pain. 

• 

—  1^  même  jour,  Ms^.  le  duc  de  Berry  a  présente 
le  pain  bénit  à  l'église  de  rA5Somption,  dans  l'arrondis*  ' 
sèment  de  Inquelle  est  situé  le  palais  de  l'Elysée.  M™*«  la 
duchesse  d'Orléans,  douairière,  l'a  présenté  à  Saint- 
Thomas -d'Aqnia;  M.  le  chaocelicr,  président  de  la 
chambre  des  pairs^  à  Saint-Sulpice  ;  M.  le  uiiiiî:»tre  do 


U  police  i  ^&iMt-^aittiÛtt  des  Présr  M.  le  prëiel  d^  poi- 
Iftv  ii,  U  Métropolev    . 

—  Tmm  les  officH  de  la  •emaîne-sainle  ont  été 
câëbr^s  dans  lia  cbajpelle  du  'château ,  et  Madahîb  et 
lea  PHiioeB  y  ont  ooobtafnment  assiste.  Le  rendredi- 
awaty  LU  AA»  fiB.  août  descendues  dans  la  chapelle  « 
fiour  l'adoratidi  de  Ja  Croix*  Ce  même  jour^  Madame  est 
•liée  tt  Saint  fitioh ,  pour  faire  aes  stationa.  Ces  nobles  enc 
fana  de  aatnl  Louia-,  hërîtiers  de  sa  piélé  comme  de  aa 
pageaie  »  -  apprennent  au  monde,  par  leur  exemple,  qael 
Cil.  le.  f^rttable. esprit  d'une  religion- qu^on  calomnie  en> 
«ore,  et  la  réunion  qu*ils  offrent  des  vertus  les  plus  at 
ttiables  avec  la  pratique  des  devoirs  du  chrétien  suffiroit 
pour  GonfiHidre  les  détracteurs  d*une  foi  qui  inspire  ces 
▼ertos,  en  m£me  temps  qu^eile'  commande  ces  devoira* 
Qni  sont  ceux  qui  dans  ces  temps  de  cakmitës  soula* 

EHfit  arec  plus  de  sèle  les  misèi*es  du  panvre?  On  peut 
«dire  hardiment,  ce  sont  ceux  qiii  font  profesbion  de 
pratiquer  la  religion,  ce  sont  ceux  qui  Tréquentent  nos 
églises,  et  qui  approchent  de  la  source  du  salut.  Il  a 
/K^mbié  que  celle  année  la  foule  des  Bdèles  éloi t. encore 
fjlln§  considërable  pour  prendre  part  à  nos  solennités. 
Les  églises  éloient  remplies  le  jojhr  de  Pâques,  et  les 
plus  grandes  ne  pou  voient  huiSro  à  Taffluence.  Les  of- 
fices de  la  aem  aine-sain  te  ont  été  fort  suivis,  quoique 
beaucoup  de  personnes  aient  été  probablement  empè- 
•cbëespar  leur  commerce  ou  leurs  occupations  d  y  pren- 
dre part.  On  a  vu  un  gi^and  nombre  de  fidèles  ^'asseoir 
a  la  table  sjiinte.  Ainsi  celte  ville,  foyer  de  licence, 
d^irréligion  et  d'indifférence,  offre  eneorc  à  Fobserva* 
leur  des  exemples  plus  consolans;  et  tandis  que  la  fjî- 
Tolilë  et  les  piaisirs  absorbent  les  uns,  le^  autres  pan- 
tagenl  leur  temps  entre  les  exercices  de  la  piété  et  leurs 
devoirs  de  famille.  Ainsi  les  traits  les  plus  éclatans  de 
religion  et  de  charité  brillent  dans  cette  même  capitale 
où  rincrédulilé  forge  de  nouvelles  armes  contre  le  chria- 
tîanisme  et  reproduit  d*ancienues  attaques';  et  Dieu , 


poar  coiuolar  son  EgUta,  ptM*  de*  BodAIflv.dvlaplot-,' 

haute  vertu  i  câté  de*  Kandalai  In  plut  affligcMiM.  Nht  ' 
est  abbnviata  nuumê  ejua  at  stUvare  nê^êiatt  tuqu» 
eggravata  eit  auri*  ejua  ut  non  txaadiat, 

—  On  sait  que,  lorsaoe  let  ordi-M  rcligieox  furrital 
proscrits  par  l«i  décrsll  da  l'aiMnibl^  cooilitoaQle ,  pln> 
Bieurs  dos  religieux  et  dw  no/icM  de  ]■  Trappa  «ottî* 
rent  du  royanme  poor  aller  pratiquer  leor  rjgl«d«aa'  ' 
va  pays  oà  I'od  pât  iooir  de  cette  li^të,  qui  ii'iiih  ' 
toit  que  de  nom  «i  France.  Ils  m  relirArent  «■  SaiaM, 
d'oilt  ils  formii-eat  des  colonioi  eu  Espagne ,  en  Belgi- 
que, en  Westphaliff,  en  Angleterre,  en  llalio  et  niHiM 
en  Amërique.  Une  commnnaulë  entr'autres  s'établit,' ctt 
I7g4,  dans  la  paroisse  de  Westmaèi,  pris  Anvent  elW 
n'y  fut  pas  long-temps  tranquille.  L'invaiion  dea  Pay>> 
Bas  par  les  François  obligea  les  religieux  A  oherenar  . 
ailleora  un  asîie.  Au  commencement  de  1796,  D.  Bu». 
gène  (  i'abbë  Bonhomme  dq  la  Prade)  fonda  «on  moniae- 
tére  dans  un  bois  pria  d'tïarfetd,  dans  l'ërèchK  d« 
Munster,  ert  Wealphalie.  Doué  d'un  sèle  infatigable,  et 

Itiein  en  même  temps  d'une  couBance  sans  bornw  en.)' 
a  Providence,  il  firaubaister  une  soixantaine  dereU*. . 
gîeax,  et  une  cenlame  d'eabns,  k  qui  l'oadoiiBoit  le  . 
logement,  loT^tetnent,  la  nourriture,  ei  que  Ton  in»- 
truisoit  avec  soin.  Il  accorda,  pendant  l'espace  de  sene  ' 
ans,  l'hospilalité  à  plus  de  deux  mille  personnes.  En 
1806,  les  secours  élanl  venus  à  manquer,  D.  Engine- 
;  se  rendît  en  Angleterre  pour  y  solliciter  les  libéralité 
dea  catholiques,  et  mâtue  des  protestans  bien  inlenlioa- 
nës.  Ce  fut  pendant  ^n  absence  que  ses  frères  le  choi-- 
sirent  ponr  leur  abbé,  le  6  juin  1806,  et  S.  S.,  par 
un  bref  du  3i  juin  1808,  aoressé  &  M.  Ciamberlanî , 
^igea  Harfeld  en  abbaye,  sous  le  nom  de  JVtMra-Auns 
àe  l'Eternité,  et  confirma  l'élection  faite  par  hw  reli- 
gieux-, déclarant  que,  non-senlemeat  la  nouvelle  ab« 
baye,  maif  les  colonies  qui  en  sortiroîeot,  serolent  son- 
mises  i  D.  Ëagine.  Ëa  1811,  oet  étsbliaiemeQt  éptoan  -. 


(05) 

U  wmûà'^miï^m^éitîm  do  tbênie  «tdre^  4oi  (b«> 
Wliupprimrfi  |MN^tt;^Ar4  do  BoonapaHe.  AosrilÀt 
aprte  la  dâhrance  dttTBurope,  D«  Bagène  raaseynbla 
M» fipèr«i  diipariéf;  ai  Aant  v«nu  i  Para,  il  eut,  lo  *iO 
AoAl  i8i4,  une  andlence  dn  Roi,  qui  lui  promit  sa 
prialiçlioft ,  et  Itti  pèriltoil  de  se  ûxpt  en  France.  Il  eu- 
"W^^^fimç  M  P.  Bernard  de  Girmont  fonder,  près  Laval, 
iMMiNMlina  do.  Péri  du  Salut,  ^i  a  élë  depuis  érigé 
'^  ^«M||bajaMMur  le  Pipe.  Les  religieux  prirent  possiessioilP 
évmMSê'umkmï  an  ctawieneement  de  181 5,  comnie  nous 
k  rapiportlmes  1  eelte  époque  dans  le  Journal,  et  ila  y 
t^«  Viième  pendant  tes  cent  jours ,  sans  éprou- 
weriea:  Le  P.  Eusène,*  après  6(re  rentré  «n 
d'Harfeld,.  sobgeoit  à  ramener  sa  cornmu** 
aaiilé  ian  Pkvnoe^  lorgque  Dieu  récompensa  ses  travaux 
,al  fnpetiiii  lut,  lej5  juin  i8i6.  Ses  frères  n'oublieront 
janîMB  te  exemples  qu'il  leur  donna  de  douceur,  d'hu* 
miKcé,  de  patience,  de  charité,  d'attrait  pour  la  retraite 
etlè4)itence.  Après  sa  mort,  le  prieur,  D.  Arnaud  ,  suivit 
aon  projet,  et  grâces  aux  libëralitës  d'un  pieux  habitant 
do'Ja*  Belgique,  il  trouva  le   moyen  de  s'établir  dans 
l'ancienne  abbaye  du  Gard,  à  trois  lieues  d*Amiens,  où 
loi  et  sea  religieux  sont  entrés  au  commencement  de 
cette  année.  Jusqu'en  1811,  on  avoit  observé  à  Harfeld 
dea  austérités  plus  grandes  que  celles  qui  éloieni  d'usage 
i  la  Trappe  avant  la  révolution;  mais  lorsque  les  reli- 
gieux de  cette  maison  se  réunirent ,  en  i8i4,  D.  Eu-^ 
Î^ène  crut  devoir  leur  conseiller  de  s*en  tenir  à  la  ré- 
orme  et  aux  ohiervances  de  Tabbé  de  Rancé.  Tel  avoit 
été  l'avis  de  plusieurs  personnes,  et  S.  S.,  par  un  res- 
crit  du  10  octobre  1816,  adrettsé  au  supérieur  du  mo- 
nastère du  Port  du  Salut,  autorise  ceux  qui  avoient 
▼oaé  de  plus  grandes  austérités,  à  se  borner  i  celles 
qo'flvoit  prescrites  l'abbé  de  Ranré ,  comme  étant  plus 
accommodées  à  la  foiblesse  humaine.  Nous  voyons  dans 
an  discours  du  P.  Eugène  à  ses  religieux ,  ses  raisons 
poar  revenir  aux  usages  de  la  Trappe,  et  pour  ne  pas 


(  266  ) 

adoptet*  tout  ce  qui  aroii  é\i  ^it  à  cel  ëgard  à  I^Vat* 
6iiiiiley  dam  ua  (ireniier  luomeul  do  ferveur.  Ce^rni* 
sous  uuus  ont  para  fur L  piauaibleB.  •    *  .   . 


Nouvelles   politiques. 

Paris.  Le  jour  de  Pâques,  S.  M.,  après  a voîr* entende  la 
inrsse  dans  ses  apparlenieus,  a  admis  un- grand  nombre  de 
]>pr.«onnes  à  lui  faire  leur  cour.  Les  méines  persoimetontM 
introduites  chez  Madamc  et  chei  les  Princes.  S.  M.  «  itçà 
é^ulement  le  lundi. 

—  M.  le  maréchal  duc  de  Bellune  a  remis  le  commasHle-' 
ment  de  la  garde  royale  à  M.  le  maréchal  duc  de  TareaCe.  ' 

—  Il  y  a  eu  le  lundi  une  grande  revue  dans  la  coordttCae* 
rousel.  Des  bataillons  de  la  garde  nationale  et  de  le  gaide 
royale ,  et  des  régimens  de  cavalerie ,  y  ont  été  patiée  en  !»• 
vue  par  les  Princes ,  qui  ont  parcouru  tous  les  rangs,  et  w  dé- 
filer les  troupes.  Madame  et  M***,  la  duchesse  de  Berrj  éloinit 
à  une  des  croisées  du  château,'  et  suivoieut  les  mouTemebi 
des  troupes. 

— -M"**^.  la  duchesse  d'AngouIéme  a  donné  loooiiri  poer 
les  incendiés  de  Marissel ,  près  Beauvais. 

—  M.  le  duc  et  M"*".  la  duchesse /l'Orléans  sont  sur  le  pomt 
de  revenir  en  France.  Ils  ont  fait  leurs  adieux  à  la  famille 
rovale  d'Angleterre.  On  prépare,  pour  les  transporter  à  Ca- 
lafs,  l'yacht  royal  qui  y  a  conduit  aerniërement  le  grand-due 
Nicolas. 

—  M.  Rigny,  préfet  de  la  Corrèze ,  est  nommé  préfpt  de 
Puy-de-Dôme,  et  M.  Harmand,  qui  occupoit  cette  dernière 
préfecture,  passe  à  la  Corrcze. 

—  La  cour  de  cassation  a  rejeté  le  pourvoi  de  Rendon, 
Soubiran,  Renauld,  et  de  plusieurs  auires  ihdividus  accnsés. 
de  conspiration  contre  l'Etat,  et  renvoyés,  par  arrêt  de  la 
cour  royale  de  Bordeaux ,  devant  la  cour  d'assises  de  cette 
ville.  Les  débats,  devant  les  jurés,  s'ouvriront  probablement 
à  la  fin  d'avril,  ou  au  commencement  de  mai. 

—  André  Masséna,  duc  de  Rivoli ,  prince  d'EssHng,  me* 
réchal  de  France,  est  mort  à  Paris,  le  4  avril.  Il  éloit  ué  k 


(  267  ) 

Bice,  en  1758,  et  i*enga|^a,  à  seise  ans,  dans  le  régiment 
de  royal  italien,  oii  il  aevîtii  sergent.  Ses  campagnes  d'ifal.'e 
•l  de  Suisse  le  rendirent  célèbre.  Ses  expéditions  J  £spagne  c  t 
de  Portugal  furent  moins  heureuses..  I<e  Roi  le  combla  encore 
d*honneurs  en  i8i4-  Masséna  étoit  depuis  long-temps  dai  s 
un  mauvais  état  de  santé. 


été  de  plus  déclaré  incapable  de  servir ,  et  dégradé  de  la  Lé- 
gum  d'nonneor  et-de  la  croix  de  àSaint-Louis. 

— -  Les  maisons  centrales  de  détention  de  Beanlieu  | 
dans  le  Calvados;  de  Ciairvaux,  dans  l'Aube;  d'Embrun, 
dans  les  Hautes- Alpes;  d'Ensiskeim,  dans  le  Haut- Rhin ^ 
d'Evsses,  daAs  Lot  et  Garonne;  de  Fontevrault ,  de  Gaillon , 
de  Limoees,  de  Melun,  de  Montpellier,  du  Mont-Sainl- 
Uicbel,  oe  Bicétre  et  de  Saint-Lazare  à  Paris,  de  Rennes 
et  de  Riom,  sont  établies,  1°.  maisons  de  force  pour  ren- 
fermer les  individus  condamnés  à  )a  réclusion,  et  les  femmrs 
condamnées  aux  travaux  forcés;  2°.  maisons  de  correction 
pour  les  condamnés  par  voie  de  police  correctionnelle,  lors- 
que la  peine  sera  de  moins  d'un  an.  Le  Mont-Saint-lNlicliel 
sera,  en  outre,  affecté  au\  condamnés  à  la  déportation,  jus- 
qn'à  leur  départ  pour  leur  destination  primitive,  qui  sera  ul^ 
térieurement  désignée.  Les  individus  condamnés  au  bannisse- 
ment seront  transférés  h  Pierre-Cliatel ,  et  v  resteront  pend  ai  t 
la  durée  de  leur  ban  ,  à  moins  qu'ils  n'obtiennent  d'élre  refus 
en  pays  étranger,  et,  dans  ce  cas,  ils  seront  transportés  à  la 
frontière.  Ceux  qui  auront  la  faculté  de  s'embarquer  seront 
conduits  dans  un  port.* 

^  Les  nommés  Laroque  et  Gallot,  qui  avoient  dénoncé 
plusieurs  militaires  du  régiment  des  Vosges,  et  qui  ne  rap- 
portoient  pas  la  preuve  légale  des  faits  dénoncés,  ont  été  con- 
damnés à  six  mois  de  prison  et  200  fr.  d'amende. 

-* Un  nAmmé  Colin ,  meunier  près  Dijon,  convaincu  d'à- 
Toîr  répanon  des  nouvelles  alarmantes,  et  d'avoir  calomnié 
le  6*.  régiment  de  chasseurs,  a  été  condamné  à  (Quatre  mois 
de  prison  et  5o  fr.  d'amende. 

*— >  Des  patriotes  anglois  avoient  formé  un  complot  h  Mau- 


C  a68  ) 

cheiterr  II  devmt  éclater  dans  la  nuitdttdiiiiamte-dljarBJH^ 
ttieanx.  Lear  projet  a  été  éveotë^  let  on  a  arrêté  jploiicw^P 

Sersonnes;  ma»  on  remarque  qa*â  existe,  en  plàneon  na»  ■ 
roits>  une  disposition  à  la  révolte,  et  nn  espnt  de  malreil     ■ 
koce,  qni  ne  demande  qu'à  éclater.  Les  révolutioniuiirai 
s'entendent  d'une  ville  à  loutre.  On  espère  que  le  eonvmc^ 
ment  prendra  des  mesures  sévères  pour  réprimer  •&  projeta 
qui  amèneroient  le  bouleversement  de  TAnglelerre.  Le  ipà-^ 
s  est  passé  en  France  est  une  grande  leçon. 

-^  Les  journaux  de  la  Suisse  sont  pleins  de  déikila  affli- 
geans  sur  les  désastres  arrivée  dans  ce  pays  par  ks  ata^ 
lanches. 

•—  Il  paroit  qu*il  j  a  eu  en  Suède  nn  pn^At  contre  le  prince 
rojal,  et  pour  rappeler  le  fils  dn  dernier  roi.  Le  prince  royal 
a  reçu  k  cette  occasion  les  félieitations  dès  difiërens  ordres,  et 
a  protesté  de  son  dévouement  pour  la  nation  suédoise,  qiii 
Tavoit  porté  k  renoncer  aux  douceurs  de  la  vie  privée*  IÂ[^ 
lice  prend  des  mesures  pourconnottre  les  auteurs  de  ce  detieMiT 


LIVRE    NOUVEAU. 


DUserîatio  theologîco^philosophîca  de  unione  menth  ciati 
eorpore ,  authore  Ludovico  Poussou  de  la  Rosière  ^  jntsbyr 
iero  Biterrensi  (i). 


autres  s'en  occupèrent,  et  composèrent  sur  cette  matière  des 
écrits  très -protonds,  sans  néanmoins  donner  une  solution 
satisfaisante  de  et  problème  métaphysique.  Malgré  les  ef- 
forts dés  plus  grands  génies,  on  a  toujours  senti  que  cette 
discussion  laissoit  quelque  chose  d'essentiel  k  désûsr ,  et  que 
l'homme  étoit  toujours  un  problème  à  lui-même.  G»in«» 
ment  cela  peut-il  être?  C'est,. dit  l'auteur  de  cette  Diswr- 


(i)  Brochure  io  8^  A  Paris,  ches  Mignerct, rac  da  Dragon,  n^.  ao. 


f  2Cg  ) 

Htion,  que  la  qneition  fut  toujours  mal  fOiie.  On  npv 
HJM,  sans  autre  examen,  que  cette  union  etoit  constituée 
or  la  dcpendniiec  réciprotjuc  des  deux  &ub»tanccf,  et  l'on 
'occupa  unjijucment  de  i-echercher  la  natnre  de  cette  de— 
tendance.  Leibuits  prétendit  qu'elle  étoit  purement  ap|»- 
»nte.  De  là  Kon  système  d(!  YhJarmvnîc  pnVtahlie.  Descarlei 
ifutint  que  Dieu  seul  est  la  cause  plrfsi<fue,  lantdet  senia- 
lons  âe  l'âme  «jue  de*  niouveniens  du  corps  ;  de  là  le  syitênie 
es  i-ause.'  onutionnt^llri.  AlallelirnncLe  se  joiguit  à  Descar»- 
4  ;  Crouzas  pensa ,  avec  les  peiipalélicieris,  que  l'ame  agifi 
)k  phvsiquement  mit  le  corps,  et  celui-ci  sur  rame.  Chai{a« 
arti  emptoja,  pour  soutenir  son  ppinioii,  ce  qlfon  pouvoit 
ire  de  plus  raisonnable.  M.  l'ubLé  V.  prétend  qu'un  tel  pro- 
édé  substitue  à  la  question  principale  une  question  pure- 
lent  accessoire.  Comme  il  s  agit  ici  d'une  union  hjjiotlati- 
ue,  qui,  de  deuï  substances  récUemeni  distmctes,  ne  fonuS 
u'un  individu,  ou  une  seule  hjpoilase,  il  falloit,  dit-ilj 
oser  la  question  comme  il  suit  :  Pourquoi  et  comment  deux 
ilMlnnces  réellement  distinctes,  l'une  matérielle  et  l'autre 
pirituellc,  pL'uvent'clles  n'avoir  qîi'une  individuation ,  ou 
absistance ,  pour  parler  le  langage  des  scolastiques? 

Après  avoir  exposé  de  cette  manière  l'état  de  la  question  , 
I  s'attache  û  fixer  la  notion  de  subsistance  ;  il  trouve  qnc 
otites  celles  uui  ont  été  donnée),  soit  par  les  philosoplies, 
oit  par  tes  théologiens,  manquent  de  juïfwsie  i  les  unes  de- 
iiandanl  trop  pour  l'individuation ,  les  autres  cle«nandaat  trop 
wu,  pt  il  réduit  cette  notion  à  l'eipressioii  suivante: 

Sultsittentia  est  incommunicatio  idteri,  lamquàm  comparti 
ntrinsecx  simul  etperfectivas. 

Cetle  notion  convient  à  toutes  les  hypostaseg  connues,  soit 
MF  la  foi,  soit  par  la  rlison,  et  il  est  facile  d'en  déduire 
[oe  l'action  réciproque  des  substances  est  insulBsaate  pour 
onttiluer  l'union  hypostatique.  A  l'égard  de  l'homme ,  il  est 
«rlaiii  qu'elle  n'est  pas  non  plus  nécessaire ,  paisqus  cetle 
inipn  sul>siste  sans  cette  réciprocité  d'action ,  ce  q^i'ii  démon- 
rc  par  tes  phénomènes  des  enfans  renfermés  dans  leseîn.de 
eurs  mères,  du  sommeil,  de  la  paralysie,  de  la  léthargie, 
t  dei  extases.  A  l'occasion  de  la  paralpie,  il  ob«erve  que 
'activité  extérieure  de  l'ame  est  assujettie  à  certaines  condi- 
ions  établies  par  l'auteur  de  la  nature,  d'où  il  conclut,  ea 
Auaat ,  en  faveur  du  sj^itème  des  causes  occasionnel  le*. 


•  ■  -  .  ■ 

'  Pour  mieux  eipiîqoér  sa  clëfinîtion  ForKiametilaley  Taulrtr 
filtre  Hans  une  diïicussîon  concernant  la  dîflprmre  ei^tre  In 
coucoplioi  8  {convepms)  et  les  pt  rcrp  lions  ;  différence  qn'il 
appelle  dne  nouvelle  clef  philosophique ,  qni  ouvre  Ta  porte 
à  la  véiîté,  et  la  ferme  ^  1  erreur,  il  défaille  fei  caractcrei' 
dîslinctifs  des  uu^s  et  des  antres.  Les  perceptions  sont  foo* 
dëcs  sur  Tévidence,  la  propension,  la  nivdilation  et  le  rai- 
sonornient  i  elles  appartiennent  k  l'intelfocf.  Les  concep- 
tions sont  fondées  sur  les  impressions  sensibles  ;  elles  ap-' 
parliennent  à  la  sensitivilë.  Les  conceptions  ])ortent  souvent 
a  des  jugemens  faux  et  absurdes;  mais  ces  jugemens  sdiit 
reclrcssés  par  la  perception.  Dieu  emploie  celle-ci,  lors-* 
(/u*il  veut  nous  faire  connoître  ce  qui  est  réel  ou  possible; 
il  emploie  les  conceptions  lorsqu'il  veut  nous  faire  parotlre 
comme  rrel  ce  qui  n'est  pas,  ou  même  ce  qui  est  im- 
possible. On  ne  peut  lui  contester  ce  pouvoir,  puisque  la 
hommes  eux-mêmes  se  Tattribuent.  Par  exemple,  lorsque  je 
rapporte  une  douleur  au  pied,  je  ne  perçois  pas.  que  taon 
pied  soit  le  sujet  de  ma  Couleur  :  la  perception  me  dit  an  con^ 
traire  qu'une  substance  physiquement  composée  ne  peut  re^ 
revoir  la  douleur  :  cela  ne  veut  dire  autre  chose ,  sinon  |  il 
me  semble  que  mon  pied  reçoit  la  douleur,  et  cela  ert  vertu 
d'uue  impression  sensible  qui  vient  immédiatement  de  l'auf*  ' 
teur  de  ma  nature,  et  qui  ne  dépend  pas  de  moi.  C'est  pour 
avoir  confondu  \e$  perceptions  avec  les  conceptions  qn*oft  â 
vn^  deux  erreurs  diamétralement  opposées  s'introduire  parmi 
Ics'savans,  le  maténalisme  et  l'immatérialisme.  Ne  faisant 
pas  attention  que  Dieu  peut  faire  que  l'esprit  nous  paroisse 
participer  aux  propriétés  de  la  matière ,  et  la  matière  à  celles 
de  résprit,  certains  philosophes  ont  dit,  et  disent  tons  les 
jours  :  Uame  est  malérielle ;  d'autres  ont  dit  au  contraire: 
Les  corps  ne  sont  que  des  fantômes  spirituels.  S'ils  entend 
doient  parler  d'une  matérialité  ou  spiritualité  apparente  ort 
viriuflte,  leur  langage  pourroit  se  justifier.  Ces  virtualitél 
ou  apparences  ne  laissent  pas  que  d'appartenir  k  l'essence  dei 
choses ,  parce  qu'elles  ont  pour  cause  immédiate  l'action  irré- 
sistible du  Créateur,  et  que,  par  cette  raison,  elles  tiennent  à 
la  constitution  des  choses. 

Ces  principes  mis  en  avant,  M.  P.  passe  r.u  fond  de  la 
question,  et  met  en  thèse  que  l'union  de  Tarae  et  du  corps 
consiste  dans  la  nature  de  no%  affections ,  eu  vertu  de  laqueUe 


(271  )  • 

tre  amé  rapporte  kn  corps  ses  sensattoru  et  soki  eiistence , 
hrant  une  loi  -constante. 

Koiis  avons  liabitueMement  conscience  de  ce  rapport.  Tout 
monde  sait  que  nous  rapportons  la  pensée  au  iront ,  Ta- 
our  au  coeur,  la  vue  aux  yeux,  les  sons  aux  oreiiies,  Jes 
vaurs  au  palais,  les  o<'eurs  aux  narines,  la  douleur  à  Ja  pnr- 
»  lésée,  etc.  Or,  cette  relation  fait  que  l'aine  et  le  corpi 
al  conçus,  en  vertn  de  leur  constitution ,  comme  deux  sal>s- 
nces  intrinsèques  l'une  à  l'autre ,  et  perfectives  l'une  de  Tau- 
a,  c'est-à-dire,  que  l'aoïe  existe  virtuellement  dans  chaque 
irtie  dn  corps,  qu  elle  participe  virtuellement  â  l'étendue 
es  corps,  et  que  te  corps  participe  de  la  même  manière  k 
L  lensitivité  des  esprits.  L'auteur  )>rouve  fort  au  long  cette 
roposition,  dont  la  vérité  se  fait  d'ailleurs  assez  sentir  par 
le»méme.  L'ame  et  le  corps  sont  donc  censés  deux  suos- 
HBcet  qui  se  pénètrent  et  se  perfectionnent  mutuellement. 
UmCf  en  partant  de  la  notion  fondamentale  de  subsistance, 
bàçuoe  d'elles  perd  rindividua!ion;  donc  elles  n'ont  qu'une 
nia  et  même  individuation  ;  et  voilà  la  thèse  prouvée  à 
fiori.  D'oii  vient,  dit-il  à  la  page  9.0,  q<ie  je  regarde  comme 
MNi  corps  le  corps  A,  à  l'exclusion  de  tous  les  autres?  C'est, 
it-îl,  parce  que  je  rapporte  mes  sensations  à  ce  corps  A; 
es^  donc  le  rapport  des  sensations  au  c<»rps  qui  unit  l'ame 
ifporps,  et*  voilà  la  même  thèse  prouvée  à  posteriori. 
L'application  que  M.  P.  fait  de  ces  principes  au  mystère 
!  l'Incarnation  mérite  une  attention  pariiculicre.  I^e  système 
li  cpDStilue  l'union  hypostalique  dans  la  dépendance  réci- 
"oque  des  deax  substances,  représente  l'Inrarnation  comme 


Q  doit  considérer,  dit-il,  dans  Jésus-Christ  une  série  de 
Oiatîons  semblables  aux  nôtres  :  cette  série  unit  l'ame  de 
•foa^^hrist  avec  son  corps,  comme  le  rapport  de  nos  sensa- 
ma  Qnit  notre  corps  avec  r*)tre  amc;  il  faut  en  outre  adm- 
ettre dans  Jésus-Christ  une  série  de  volilions.  La  première 
s  peut  constituer  l'union  de  l'ame  de  Jé.?us-Christ  avec  le 
erbe  divin,  parce  qu'elle  ne  peut  se  rapporter  au  Verbe 
TÎn,  qui  est  impassible  de  sa  nature.  Il  n'en  est  pas  de 
lêmede  la  seconcle,  qui  ne  suppose  qu'une  parfaite  confor- 
ilé  de  volontés  :  Quœpiuctla  iuni  eifacio  scmper.  ëq  vertu 


(  ^7^  ) 

de  celt^  seconde  relation^  Tatne  de  Jésut-Cbrtst  e«C  Y<mtaiit< 
dans  le  Verbe;  elle  participe  à  rimmensité  et  autres  attribut 
du  Verbe,  ce  qui  la  perfectionne  infiniment;  donc  elle  com- 
munique avec  le  Verbe  comme  co-partîe  intrînsëqne  et  per- 
^ective ,  et  doit  par  conséquent  pérore  sa  subsistance.  Mais  11 
Verbe  souverainement  parfait  ae  sa  nature  n'acquiert  ni  m 
perd  par-là  aucun  degré  de  perfection  ;  donc  ^  en  commune 
quant  avec  Tame  de  Jésus-Cnrist  comme  co-partie  intnnaà> 
que ,  il  ne  communique  pas  avec  elle  comme  co-partie  per- 
fective^  il  relient  donc  sa  subsistance  ;  et  partant  llianuoiu 
de  Jësus^-Cbrist  ne  subsiste  que  par  la  subsistance  du  Verbe 
M.  P.  confirme  ingénieusement  cette  explicatign  par  un  teit< 
de  saint  Paul  aux  Hébreux  ^  cbap.  x  :  <«  lfi§redicn$  mundun 
dicii  :  Hostiam  et  ohlaliontm  noluisti  :  corpus  auiem  apitui 
Tïtihi^  tune  dixi  :  ecce  ve.nio  ».  Les  premières  paroles  :  in- 
gredians  mundum ,  dénotent  le  premier  instant  de  l'Incam» 
tion;  les  suivantes:  Dixi,  etc. ,  expriment  le  vouloir  de  n* 
cbetcr  le  genre  humain.  Cet  acte,  rapporté  au  Verbe |  es 
donc  la  cause  constitutive  de  rincarnalion.  Le  mystère  con 
siste  donc  en  ce  que  nous  n'avons ,  ni  ne  pouvons  avoir  \\m 
idée  claire  de  cette  relation  des  actes  de  Jésus^Christ  au  Verbe 
mais  nier  la  possibilité  de  cette  relation ,  ce  seroit  comme  s 
un  aveugle  ne  nioit.la  possibilité  des  couleurs.  ^^.^ 

A  quoi  sert  donc  l'action  réciproque  de  l'ame  et  du  corpsr' 
n  répond  :  Quoique  l'action  du  corps  ne  soit  pas  de  Teisepci 
du  lien  liypostatique )  cependant,  dans  l'état  actuel  des  cho- 
ses, elle  en  est  une  condition,  sine  qua  non,  eu  égard  à  Ij 
véracité  et  la  sagesse  de  Dieu.  Le'  corps  est  dcnc  le  principt 
occasioiHiel  des  sensations  de  Tame ,  et  l'homme  existe  tan 
que  l'aptitude  du  corps  à  produire  des  sensations  n'est  pa: 
toot«-à-fait  éteinte  :  ce  qui  fait  évanouir  les  difficultés  ôisur 
montables  que  l'expérience  oppose  au  système  vulgaire.  / 
regard  de  Terapire  de  Tame  sur  le  corps ,  cet  empire  n'es 
pas  fait  pour  produire  l'union ,  mais  il  est  un  moyen  néces- 
saire pour  que  l'homme  puisse  remplir  la  destination  moral 
prescrite  par  le  Créateur,  qui  est  cîe  mériter  le  bonheur  su 
préme  par  l'exercice  de  sa  raison  et  l'observance  de  la  loi. 

Telle  est  l'analvse  de  celte  Dissertation,  dont  l'auteur  s 
flatte  d'avoir  rendu  un  service  important,  non-seulement  i 
la  philosophie,  mais  encore  à  la  théologie.  Nous  laissons  au: 
métaphysiciens  à  examiner  le  mérite  de  son  explication. 


{Snmedi  ta  wril  i8i/.)  (N*.  279.) 


f.':M      Al 


Haison  de  Jtefuge  pour  tes  jeunes  condanmés  qui  ont 

fini  leur  peine. 

^  Cette  ai«Uoii,doiil  nous  avions  parlé  dans  notre  dernier 
BQmëro,  ^  iout-à-Fait  établie  ^  et  l'ouverture  a  eu  lieu  au 
jour  indiqué ,  dans  Tancien  couvent  des  Dominicains  de  la 
rue  Saint- Jacques )  qui  n^avoit  point  élé  aliéné,  et  qnelo 
gouvernement  a  cédé  pour  celte  iTonne  œuvi^e.  Le  local 
est  asaes  vaste  et  asses  commode  pour  le  but  qu^on  &• 
propose»  Au  premier  élaee  on  a  pratiqué  une  chapelle* 
An  second  seront  les  ateliers;  au  troisième  les  dortoirs 
où  coucheront  les  enfans.  Le  tout  a  élé  mis  en  état  avec 
le  soin  et  la  diligence  convenables.  Les  salles  de  travail 
et  les  coiTidors  sont  propres  et  aéri^s ,  et  il  y  a  une 
pièce  destinée  à  servir  d^infirmerie»  Ainsi  on  a  pourvu 
a  tout  ce  qui  regarde  la  salubrité.  Une  cour  suffisam« 
iQ6lit  grande ,  qa*on  transformera  en  jardin ,  fournirai 
un  lieu  de  récréation  et  de  promenade  pour  les  enfans, 
(iTon  pourra  même  y  trouver  quelque  ressource  pouir 
la  naison.  Mais  d6  toutes  les  dispositions  prises,  celle 
^ui  mérite  le  plus  d'éloges  c'est  d'avoir  confié  le  soia 
des  enfans  è  ces  bons  et  modestes  Frères  des  Ecolea 
cbrélîennes  y  qui  semblent  être  destinés  à  se  mêler  i 
toutes  les  œuvres  utiles,  et  qui  dirigeoient  autrefois  en 
France  des  établi»semens  à  peu  près  semblables.  Ces 
oommes  simples  et  respectables  y  sont  déjà  placés  au 
^  nombre  de  trois ,  et  seront  chargés  de  Tinstructioni  de  la 
surveillance  et  de  tous  les  détails  de  la  maison.  On  peut 
aisément  prévoir  que  le  nouvel  établissement  prospérera 
par  leurs  soiiis^  et  que  leur  zèle  et  le  bon  esprit  dont 
ils  sont  animés  y  feront  régner  Tordre,  l'amour  du  tra* 
Viil  et  la  pratique  des  devoirs  du  christianisme.  Déjà  la 
Tome  XL  Vjimi  de  la  Religion  et  du  liof»  S 


pii'ftt  de  ptilice,  M.  le  pti'fel  du  déparie  ment, 
sci!li;is  df  !.'<  cour  de  cas-slioii  cl  de  la  cohi-  ri 
procureur  du  Roi  pris  le  tribunal  de  preinitre 
i'y  Ploient  rciiduH,  et  il  éluit  aise  de  sentir,  i 

«reneineAl  des  premiers  or^nnes  de  U  justice, 
■  b'éturent  pénëtriSi  d«  Cutilïté  d'une  unreille  ini 
Chorgés  par  leur  ministère  de  punir  les  crimes, 
Agence  ne  leur  a  que  trop  appvin  que  le*  «n 
roii  repris  par  I»  ji»ltce,  et  reQlvnot  dans  lei 
Texpiration  de  leur  peine,  y  retombenl  ihtH  I 
ËÎennei  haliiludes,  Fâule  de  «avoir  nnmAîerq 
lear  fiiii-e  gngner  leur  vie;  et  ils  ont  ipplandi  sd 

S  las  qflfl  perM>nne  ft  rtieureuM  idée  d  ^oigttw 
ins  Ile  Torruion  At  Vire,  de'  lent  Bnprstidrtf 
de  leur  inspirer  l'aniuiir  dia  lràTa!1,"el'Me'^ 
bea  i  peu  i  des  habitudes  tiumiétes.  On  rujoîT 
oan*  la  chapelle  dea  ecclâliaailques,  de*  fKnn 
grand  nom,  des  dames  pins  recummaintablt 
par  Iwir  pi^të  que  par  ]enr  rme;  des  peraoéi 
de  tbules  les  conditions.  Les  eiiuns  d^sigiiàti 
ÏDér  le  premier  noyau  de  l'éttibTîIwitmmt  Acd« 
'  i  la  gauche  de  Taulel,  el  aniroient  rarieiAîA 
■ioiit  ca£ore  qn^au  nombre  de  dix ,  parce  qaVrnl 
prendre  d'abord  dans  In  priwn  qub  Aux  dod 
péi'oft  davantage,  Lee  nns  orri  Bnî  leur  temps  i 
lion;  les  autres  ont  obtenu  des  leltrcs  de  giÀce. 
itfi  Millicili!»  nniii-  ruv  nnr  las  niâmes  nm-sniiiips 


(  vs  )     ^ 

MoKMCPtagM  dm  iOÉMÎbilîi^  ei  é$  MPNrtir  ifui  prarMt. 
iwUMpu  quelque  CMofi«fico.  A  oûdi  «i  domi ,  M.  Ài 
BMiroioiit*T<ionfrf3i»,,Mioîeii  évèqH<9  4»  Châtflni^^wr- 
||i(ra«9  ilm%t9l^vé  diap«  |#  jrhafîdla,  U  QMmofBlim% 

qpvès  l«qu«ll|  il.  r«t>lMi  Arnoux^  principal  pirowéliHir 
Ipt  i'ëtfbltateoitply  a  prouonoé  uq  dUcourt  plein  d%l^ 
^vél.  9ttr  -In  Dtlare-  et  l^  bal  de  e^le  fleuvr^  Jl  #:  sen» 
piM.  «PKViaieireaiettl  les  maux  qu*af4iii  faila  le  néroi»- 
t{fN|,J^  dépravatiao  qu'elle  a?(»î|»  iD4rodaâle  (larepi  la 

Eipl#9  ^<  i^gUgQiK^  .uu  la  pet'ferMUdee  piyrwairrao* 
jMxifond  de  Di^o  pm  iU  t iwieul,  el  le  malheur  d'ape 
tmiii4^i9tï  çrçîaaaut  eous  de  tela  exemple!  »  jptiyép  4e 
IflMie  jnatruGlioiiy  jàfà  touie  morale,  et  pervertie  jpinr 
(fuj^  mêmes  qiiî  dévoient  la  détourner  du  vice.  Il  a 
pi^lfé  Tétat  dfa  prinons  où  doa  ^nfaDs  dëlenua  pour 
dee  vqU  qttje(que&^  peu  imporlana  fe  trouvent  associes 
i  àm  9çélév^U  vieillis  daps  le  crime,  el  acquièrent  de 
tiip^tes  counoissaopesr  C'est  pour  les  aouidraire  &  ce  dan^ 

EW  .qui^n  obiiul  ^  il  y  a  déjà  quelque  temps ,  qu'ik  ba« 
Ifwienjt  un  local  sëp^ré;  et  c'est  pour  achever  de  les 
rendra  9  a'ileat  possible,  a  la  yertu ,  qu'on  a  établi  la 
QM^iHOU  du  Reloge.  Iil.. l'abbé  Àrjioux  s'est  ensuite  adressé 
lagc  eufaria,  et  leur  a  jf^it  uoe  exbortilion  fort  touchante, 
1^  d<IMt  on  di(  qu^.  quelques-uns  ont  été  attendris.  Il 
Uipâ^a.préaeuié^  enire  autres  motifs  pour  les  ramener 
i  la  religion j  leuM< propres  avantages,  et  le  spectacle 
^.^^tte  réunion  provoquée  pav  la  charité,  et  qui  prou* 
voi(  assex  l'intér^  que  la  société  prenoit  à  leur  sofîf. 
I2qfalen#-  ^  payé  nu  tribut  d'éloges  aux  magÎ3trata  qui 
DOljoutiMiii  c-eite  bonae  œuvre  de  tous  leurs  eSbrta,  «et 
fÙLf^fUit  de  perler  que  de  ce  qu'il  avoit  (ail  lui-même; 
PMW  f  1  9'étoiii  parsonne  qui  en  récoat9nt  ne  se  rappalàt 
n'iléloit  le  premier  autew  de  Tentreprise,  et  q«'U 
fii^j;  ypué  diepjHis  dix-huil  mois  ^  rinstrpGtioa  fi.  ati 

M^lfimml  4a»  jiWfiidélwaifXMoiivwîi'  de^eeMeux 

S  a 


^ 
\ 


(  276  ) 

•ervicet  ajoutoit  un  nouvel  intérêt  à  la  mo^Uestie  de  sea 
récits;  et  la  jeunease  même  de  forateur  ne  iaiaoît  que 
tendre  plus  admirables  el  plus  louchantes  la  peiwvé-* 
rance  de  mm  sèle  »  «1  la  sag^fsse  avec  Ia(|uelle  il  avoit  di- 
rigé l'e.Kécution  de  fon  pi*ujet,  et  applani  les  obstaclw 
qui  pouvoient  te  rencontrer.  Le  discours  terminé ,  oti 
a  chanté  le  salut ,  et  M.  Tévêque  de  Ckâions  a  donné  la 
bénédiction  du  Saint -« Sacrement.  La  quête  a  été  faite 
par  M"*.  Emmanuel  d'Ambray,  et  a  produit  600  fv»  Le 
cérémonie  terminée,  M.  le  garde  des  sceaux  ,  -accora* 
pagnédes  principaux  magistrats ^  a.  parcouru  la  maison , 
et  s*est  montré  fealisfait  de  la  disposition  des  lieux  et  des 

S  récautions  prises  pour  la  salubrité  et  la  sûreté.  On  » 
éjà  avisé,  au  moyen  d^apprendre  aux  eufaua  des  mé^ 
tiers,  et  ils  seront  assujettis  à  des  réglemens  concertés 
entre  les  promoteurs  de  celte  œuvre  et  les  Frères  dea 
Ecoles  chrétiennes,  et  qui  auront  pour  but  le  bien  ,el 
Tins)  ruction- des  enfans.La  Providence,  «lui  s*est  mon« 
trée  d\me  manière  si  sensible  dans  la  formation  de  cet 
établissement ,.  le  consolidera  et  le  fera  prospérer.  fiNe^ 
a  applani  les  difficultés,  arfait  concourir  toutes  les  au- 
torités à  Texvcution  d\m  projet  si  utile,  et  y  a  inlé* 
ressé  des  âmes  charitables.  rluBÎeora  personnes  ont  sous- 
crit pour  une  somme  annuelle,  d autres  otit  fisiit  deê 
dons  plus  ou  moins  considérables.  Cette  bonne  volonté 
se  soutiendra,  sans  doute,  et  la  même  piété  qui  a  pro- 
voqué c^  largesse,  proportionnera  les  secours  aux  be« 
soins,  et  veillera  au  maintien  et  même  è  Textension  de 
cette  bonne  œuvre.  M.  le  préfet  dé  police,  qui  en  coo^ 
nott  tons  les  avantages,  a  souscrit*  pour  une  somme  de 
1900  fr.,  et'ce  magistrat  a  manifesté  Tintention  de  con^ 
courir  de  tout  son  pouvoir  è  la  stabilité  de  la  maison*  Notas 
ne  faisons  point  connottre  tons  ceux  qui  ont  pris  part  à 
cet  établissement ,  soit  par  leurs  largesses ^  soit ,  ce  qui  est- 
eocoreplus  difficile  et  plus  roéritoii*e,  par  leur  assiduité 
à  visiter  les  enfans,  par  leur  patience  à  les  inatraire» 
et  par  lear  s4la  à  ouvrir  le  nouvel  asile.  Noua  aoounes 


•     (m) 

pornuidiSt'qM  nooi  les  affltj 


voit  ce  qui  ae  Ml  mtÊmaM;  laurarlonr  rendre  le  piî« 
et  lean 'terricdAii  II  aout-taiifit  dto  dire  que  ieurt  iitrci 
oonine  leurs  Tertua  sont  de  nature  i  ioapscer  one  kaato 
confiance.  Pretqof  tous  lOQt  d^  magiafrala  qni,'cliaq|éa 
Mr  1»  jimice  de  ponir  le  crime ,  &iTent  a  la  «eligiM 
Fidrfe  aalulaire  de  chercher  k  le  prëreoir,  et  qui,  aprèe 
•voir  frappe  le. coupable  et  exerce  contre  lui  on  ml* 
WÉIère  rigoureux,  aeflbrcent  de  le  gagner  par  la  dou^" 
eenr^  de  le  corriger  par  de»  exhortaliona  paternellei  ; 
4o  l^iciairer  aur  aea  iotérèta,  et  de  le  rendre  à  la  re« 
MgEott ,'  à  la  morale»  à  la  «ociët^.  Ceux  qui  vondroat 
aonacrîre  en  faTenr  de  la  maison  de  Befnga,  on  j  oùtvi. 
tffihoar  par  mw  somme ^ne  foia  donnée,  pourront  a*a« 
dreascr  i  M.  rabbé^moox»  b&lel  do  petit  Uixemboorg^. 
me  de  Vaogirard« 


mmm 


B^ivtim  4W  ehtfpeU»  dam  tUpiuU  du  Fat-d»^ 

Lni6pîtal  militaire  ëtafali  an  Val-de^Griee  Àoit  pri? d 
4*iliie  chapelle,  et  Ton  ? oyoit  a? oc  peine  que  cet  im« 
menae  ëdince,  an  milieu  duquel  s'élère  une  si  magni* 
fiqne  ^lise,  n'eât  pas  cependant  on  lien  consacré  aux 
exereicea  de  la  religion^  &i  les  circonstances  ne  permet- 
toioBl  pas  encore  de  rendre  celte  église  è  sa  deslmalxon, 
do  mohis  les  besoins  des  militaires,  dans  un  des  plus 
«astes  hfrpilaux  du  royaume,  demandoient-ils  une  cha* 
peDo  intmeure  et  proportionnée  i  la  grandeur  de  Té* 
lahlisMmrnt  Cest  ce  qui  irient  d'£ti*e  exécuté.  M.  le. 
■mialre  de  la  guerre  a  ordoané  que  ron  conirerttt  en 
ahapeHe  Tancita  réfectoÎFe  de  Tabbave,  que  aa  graïi*- 
danr  reodoit  confenable  pour  cette  destination,  et  il  %" 
aflaelé  pour  la  dépense  nue  somme  de  mille,  ëcus^  Ou 


*   (  37»  ) 

D  dispose  un  aolel,  on  a  évMi  une  sacrisfie/et  on  a  fdîf 
tou5  les  arrangemens  et  eiiibellisst;nien«  nëcessnires»  Les 
Iravanx  ayant  éié  terminés  ponr  le  mercredi -8«i in I ,,' 
M.  l'abbë  Jalubert ,  yicaîre- général  du  diocè&e ,  a ,  ce  jour-- 
là  ,  Q  avril,  béni  la  chapelle  avec  beaucoup  de  pompe.  H 
<toit  assisté  de  M.  Tabbé  Deloutte,  chanoine  honoraire 
d'/\ micros,  curé  et  aumônier  de  rh6pital.  Plusieurs  autrev 
ecclésiastiques  él oient  reuus  prendre  part  à  la  cérémonie» 
Après  la   bénédiction  de  la  chapelle,  dn   a  chanté  le 
Veni  Creator,  et  M.  Tabbë  Jalaberl  a  célébré  la  measé 
du  Saint-Esprit.  A  la  fin  de  TEvangile,  il  a  prononcé 
un  discours  très  -  convenable  dans  Ta  circonstance.  Il 
avoit  pris  pour  texte  ces  paroles  de  Tapô're  saint  Pierre; 
Deum  timete,  regem  honorificate,  finternitatetn  diligiie, 
qui  lui  ont  fourni  une  divisiiJn  très-naturelle  sur  lei»  de* 
voirs  que  les  militaires  ont  à'remplir  envers  DieuV^H* 
vers  le  Boi^  envers  leurs  frères.  L'orateur  a  traité  ce 
sujet  avec  une  attachante  simplicité,  qui  a  été  goûtée 
de  tout  Taudltoirè,  et  il  a  saisi  Toccasion  de  faire  IV* 
luge  de  LouisL  XVI  et  du  Roi  actuel,  dont  les  bustes 
ornent  actuellement  la  maison.  A  la  communion,  611 
a  vu  avec  édification  plusieurs  militnires  malades  sap^ 
nrocher  de  la  sainte   tabla  avec   recueillement.    L'of- 
nciant ,   avant  de  leur  donner   la   communion  ,   leuir 
a  adressé  une  courte  exhortation,  qui  â  Fait  im)[>i^e9^ 
sion  sur  plusieurs  de  leurs  camarades.  M.   le  minisire 
de  la  guerre  s^étoit  d*abord  proposé  d'assister  a  bette 
cérémonie;  mais  ayant  été  retenu   par  une  indisposi- 
tion ^  il  s'est  fait  représenter  par  M.  le  baron  de  Joiù* 
ville,   commissaire -ordonnateur  en  chef  de  la  pre- 
mière division  militaire.  M.  le  général  Dè^pinois  avoif 
envoyé  plusieurs  officiers  de  son  état-nlâjor,  une  coin« 
pagnie  de  grenadiers  et  le  corps  de  musique  de  la  lé* 
gion  de  l*Eure.  MM.  les  administrateurs  de  la  roaisoi^y 
les  officiers  de  santé  et  les  élèves  de  Técôlo  d'instruction 
appartenant  au  service  drs  hôpitaux,  se  trouvoient  réu- 
nis, ainsi  qvit  tous  les  militaires  ectnellement  dans  Vh^ 


C  2*79  ) 

oilal ,  et  qui  ardent  é\é  en  «tal  de  quiller  lenr  lit, 
bet  fidèle*  du  dehori  s*éloieat  irgaleinent  rendus  à  la 
chapelle.  Après  la   cérëmonie^   M»  le  graud  -  vicaire , 
II.  raumôiiier  et  les  eix^U'siasIiques  pi*ëseiis  ont  é\é  in- 
yilAi  à  un  dîner ,  qui  a  M  servi  tout  en  maigre.  MM.  les 
ûffiniers  et  administrateurs  ont  remercié  M.  Tabbé  Jala- 
bert  de  sa.  complaisance  à  venir  présider  cette  céré* 
munie,  et  lui  ont  témoigne  le  dé»ir  qu*il  voulût  bien 
livrer  son  discoura  à  Timpresaion.  Les  soldats  ont  ma* 
ttirealé  le  m^me  vœu.  Ils.out  élé  particulièrement  Frap- 
pés des  véritén  que  Porateur  leur  a  fait  entendre,  et  ue« 
tuis  ce  moment  un  plus  grand  nombre  s'approche  loua 
%  jours  du  tribunal  de  la  pénitence,  eLse  dispose  à 
remplir  le  devoir  pascal.  Le  respect  humain  perd  cha- 
que jour  de  son  influence;  et  le  bon  exemple  de  quel- 
qnei  braves  militaires,  la  céi^émonie  du  mercredi-saint, 
les  exhortations  réitérées  de  l'aumuiiier  de  la  maison , 
jichèveut  de  décider  plusî^^urs  qui  hésitoient  encore.  lU 
profitent  dus  grâces  qui   leur  ont  été  ofTertes  dans  ces 
luui-s  de  salut,  et  des  bontés  du  Boi  qui  leur  accorde 
un  lieu  de  prières.  Ils  savent  que  S.  A.  R.  Madame  a 
bien  voulu    s^occuper  dVux,   et  qu'elle   a   procuré  à 
M.  raumônicr  les  moyens  de  leur  distribuer  des  livres 
et  d'autres  objets  de  piété.  Cet  aumônier,  qui  précé- 
demment habitoit  hors  de  la  maison,  est  maintenant 
logé  dans  Tenceinte,  afin  de  se  trouver  plus  à  portée  de 
.  ceux  qui  auroient  besoin  de  son  ministère.  Il  visite  ês- 
siduement  les  salles,  et  montre  un  zèle  actif  |)our  le  siilut 
jles  âmes  confiées  à  6es  soins,  il  semble,  a  dit  M.  Tabbé 
Jalabert  dans  son  discours,  que  la  Providence  ait  pourvu 
i  leur  bien  spirituel  en  sauvant  cet  estimable  ecclésias- 
tique du  massacre  des  Carmes,  dont  il  fut  délivré  par 
un  militaire.  Dieu,  qui  lui  a  donné  d^abondantes  con- 
solations dans  les  fonctions  qu'il  exerce,  lui  en  réserve 
peut-être  de    .  uvelles.  Plusieurs  militaires  ont  appro- 
ché de  la  sainte  table  le  jour  de  Pâques.  On  les  voit  avec 
plabir  ne  pas  attendre  la  dernière  extrémité  pour  se 


(  38o  ) 

réconcilier  avto  Diev»  oo  bien  profiter  de  leur  cohre* 
lescenco  pour  faire  lYec  plus  de  fruit  ce  qu'ib  n'a? omt 
peut-être  pas  fait  avec  asMZ  de  connoissance  el  de  nuM 
turité  pendant  ja  violence  de  la  maladie*  Après  s'être 
déclara  ainsi  franchement  chrétiens ,  ils  soutiendront 
cette  première  démarche ,  et  ne  retourneront  point  es 
arrière;  un  bon  soldat  une  fois  engagé  dans  le  ser- 
vice de  Dieu ,  n'y  doit  pas  plus  reculer  que  dans  celui 
du  Boi.  L*hdpital  du  Val -de -Grâce  présente  è  cet 
égard  des  exemples  con&olans.  Un  jeune  militaire,  qui 
y  est  retenu  depuis  quelques  années  par  une  blessore 
grave,  ponrroit  6tre  cité  comme  un  modèle  de  verln 
et  de  piété.  11  ne  te  contente  pas  de  pratiquer  la  ne* 
ligion  avec  ferveur,  d'assister,  quand  il  le  peut^  à  la 
messe,  d'approcher  des  sacremens,  et  de  donner  l'exem* 
pie  de  la  patience  dans  ses  maux;  il  est  encore  le  oon- 
solateur  de  ses  camarades,  il  leur  parle  de  Dieu  à  pro* 
pos,  il  les  gagne  par  sa  douceur  et  par  ses  complaisances, 
il  est  pour  plusieurs  l'instrument  de  la  grâce,  Dien  bé- 
nit les  soins  de  sa  charité,  et  ses  manières  engageantes 
fi*ètent  un  nouvel  attrait  è  ses  insinuations*  Ainsi,  la 
rovidence  se  ménage  partout  des  apôtres  qui  répandent 
autour  d*eux  la  bonne  odeur  de  Jésus-Christ,  et  qui  op- 
posent leurs  vertus  i  la  contagion  des  scandales ,  et  leur 
Kieuse  adresse  aux  e£Forts  du  démon  pour  perdi*e  les  âmes. 
le  tels  traits  ne  sont-ils  pas  plus  touchans  encore  dans 
un  état  exposé  à  tant  de  dangers?  Nous  savons  que  l'hô* 


et  ne  craisnoit  pas  de  montrer  hautement  et  son  repen- 
tir de  ses  fautes,  et  son  amour  pour  le  maître  qui  avoit 
daigné  le  rappeler  à  lui;  il  vécut  assez  long-temps  pour 
manifester  la  constance  de  ses  sentimeus.  Un  autre,  qui 
avoit  pris  malheureusement  part  aux  v  «es  de  la  révo* 
lulion,  voulut  les  expier  en  faisant  précéder  sa  confies* 
sion  de  Taveu  de  cette  partie  de  ^  vie ,  qui  n'étoit  pas 


:v^  aii  Irioflip^Iioar  la  vdigiiHi»  oua  dis  toir  mi 
MM  qai  s'éLoil  «iigDalë  par  «a  naine  iiu*ieiMe  oôotra 
niai  fNrêtraa,  /hMOiiliar  afam  aux  pieda  d'an  da  cet  ûàU 
oitÈKm  Jfam  •Toil.Mtrabis  maudiUat  frappes ,  at  mI* 
dWlir  èvae  lay lai aum  pardon,  comme  ce»  bourreaux 
néiB  rfnflûarv  cludliadt  qui  lomboîent  aux  piadi  da 
jJBffa  wiiiBii,  .at  qui  imploroiani  leurs  piîèi^  ^^ 
titas  «voir  feil  auUr  des  lonrmens.  Ces  prodiges  de  la 
'méam  apoT  aoèara-moiDs  rares  qo*on  ne  pense,  et  Dieu 
imlk^wémifi  daeis  lôos  les  étaU  des  serf  ileors  longrtempa 
JnUèlas  «t-i^fralK»  dont  la  retour  vers  lui  atteste  et  sa* 
lwHiOi^.4t  89  bonlé.  I7a  militaire  plein  dlionneur  et 
ioi<Mt<  ast  ^naimiefbis  moins  ItSm  du  royaume  Âa 

JBi^pi^  99  Fmmfvia.  Ini-mème,  et  les  secours  spiri^ 

lieli'^pa  la  faëKjdn  Boi  a  ménajgfs  à  ses  troupes  dans 
JenooMlle  oqianisalion  de  Tarmëe,  rappelleront  peot-- 
-âlreiHi  grend  nombre  de  soldais  à  ces  senlijoaens  de  ro- 
4^900,  qui  fortifient  la  discipline,  soutiennent  le  cou- 
'  -figi»-  el  ennoblissent  encore  un  tlat  si  périlleux. 


NOUVELLES   ECCLESIASTIQUES. 

Rome,  Le  quatrième  dimanche  de  Carême,  ont  corn* 
mifiicé,  vivant  Tasage  %lau5  les  églises  de  cette  capi- 
tele,  les  catéchisities  établis  par  Benoit  XIV,  pour  pré- 
parer à  la  PAque. 

«  — ^  Le  31  mars,  jour  anniversaire  du  couronnement 
do  8.  S.,  elle  i-açut,  au  Vatican,  les  félicitations  des 
sooTerains  qui  se  trouvent  à  Rome,  et  qui  lui  envoyè- 
lént  leiirs  gentilshommes  de  cour.  Les  ambassadeurs, 
las  prdlats  et  divers  corps  pn'seqtèreal  en  personne  lenrs 
kommages  ay  saint  Père,  qui  assista  à  uue  me^e  solen*. 
Belle  dans  la  chapelle  du  Vatican.  Le  soir,  un  grand 
nombre  de  palais  furent  illuminés* 


f  a8a  ) 

—  Va  des  ^talilis^temens  qui  honorent  1^  plus  BonM 
€lari>  ce.<  derniers  leiupa,  est  TAcadëmie  de  lu  religiuft 
cailiofiquc,  c]«ii  fut  fonilée  ponr  encourager  rëtudo  da 
in  religion ,  pour  arrt^lcr  le  torrent  des  erreurs,  el  «• 
pi  éserver  la  ieiHie>se.  Le  dessein  et  l'éxecution  sont  diia 

1)rincipalemcn(  au  zèle  d*un  prëlat  romain,  ftfar.  Jeaa*. 
'ortnnë  Zamboni,  connu  par  divei'ses  pixxiuetioiis  Kl- 
l<M*»hvs  tTJatives  à  la  n^ligiuiK  L'Âcadëmie  est- divisée  eu 
doux  classes,  les  académiciens  et  les  candidats.  Eilecoa- 
tnençn  en  1800,  el  tint  celte  annëe-là  douze  aëanr«a|  dan» 
nue  chapelle  du  collëge  romain.  Lorsque  Pie  VU  retînt 
de  Venise,  elle  obtint  son  approbation,  et  Iranspoiia  ft» 
srnnces  à  la  Sapieuce.  Elles  eurent  lieu  pendant  neufeas,< 
et  Turent  frëquenlëes  par  des  hommes  distingues  par 
leur  rang  et  leurs  connoissances.  Il  est  d'usage  que  dans 
ces  réunions  un  des  membres  lise  une  dissertation  auf 
^n  point  de  critique  relatif  i  la  religion,  et  que  dea 
candidats  s'exercent  à  des  dialogues  instructifs.  Tous  kf. 
Journaux  littéraires  de  TËurope  ont  parle  avec  ëioge 
d'une  Dissertation  de  Ms^  Testa  ,  sur  les  Zodiaqacëd*£r 
gypte,  qui  fut  lue  en  iSon,  à  TAcadëmie.  Les  Mélangea: 
de  philosophie,  publies  chez  Le  Clere,  à  Paris,  pat^ 
lèieiit  avec  iutôiel  de  cette  institution,  et  eil  relevéï'enC 
les  avantagc^y  iMc^.  Zamboni  la  rendit  de  plus  en  plus 
utile,  en  y  joignant  une  imprimerie,  dont  il  fil  I  ac- 
quisition, et  en  formant  une  bibliothèque  des  apologistes 
de  la  religion.  Les  rëances  furent  suspendues  de  180^  k 
)3i6,  par  feffet  des  circonstances  malheureuses  où  te 
trouvoit  Rome.  Ms^*.  Berlazzoli  et  Zamboni  ont  mis 
leur  zèle  k  la  rëtablir.  Celui-ci  prëpare  le  i*ecueil  dei 
Mémoires  de  l'Acadënhe^  qu'on  se  pi*«pose  de  livrer  i 
l'impression. 

Paris.  MM.  les  grands-vicaires  du  diocèse,  le  sîëge 
VMcaut^  ont  donne,  sous  la  date  du  a  avril,  un  Mau- 
dément  (1)  pour  annoncer  la  quête  annu/slle  ponr  le» 


(1)  Au  bureau  du  Jouroal  j  prli,  5o  c.  el  60  e.  franc  de  poru 


C  283  ) 

b^«oîiH  des  »«îm!iiaîrw  el  cenx  dw  pi-ftires  infirma.  Feu 
Md''.  le  caitlinal  de  Belloy  nvoit  fixé  ces  deux  qiiéiCà  au 
premier  dîmnuche  après  Pâques,  et  an  quatrième  di« 
manche  de  rArciit.  La  quête  scn*a  faite,  le  tiimauche  i3 
avril,  dans  toale»  les  églises,  et  à  Iuuj»  le» offices  du  jour. 
MM.  4es  grands  vicoiiies  «xpc  seul  daitn  leur  Mandeuient 
la  Mluatiun  du  diiicèse,  sous  les  deux  rapports  pour  les* 
qirels  ils  proToquetit  ia  charité  des  fidèleii.  Ces  détails 
soni  de  tiaiure  A  iulére<^ser  tous  ceux  qui  prennent  pai  l 
i  la  situation  du  clergé: 

:  «  Des  bourses  royales  sont  distribuées  k  tous  les  séminaires 
êe  France.  La  part  du  diocèse  de  Paris  est  de  cent  trente 
bourses,  on  demi-bourses,  divisibles  en  fractions.  Un  sup- 

flément  est  nécess-iire  à  la  |)ension  alimentaire  de  ceux  mêmes 
qiii  le  Hoi  accorde  une  bourse  pleine.  A  cette  dépense , 
ajoutes  elVabsolue  pauvreté  de  plusieurs  élèves,  et  la  dépense 
ffénérale  et  fondamentale  des  etablissèniens.  Le  diocèse  de 
Paris  compte ,  en  ce  moment ,  dans  les  divers  degrés  de  l'é- 
ducation ecclésiastique,  deux  cent  six  éïeyts^  dont  la  plupart 
réclament  de  grands  secours.  Aux  frais  de  Téducation  ecclé- 
siastique, se  joint,  N.  T.  C.  F. ,  la  plus  sacrée  de  toutes  les 
dettes,  celle  en  faveur  de  laquelle  il  faudroit,  à  l'exemple 
des  plus  saints  évoques,  dépouiller  les  autels  mêmes,  les  se- 
cours dus  à  la  vieillesse  et  aux  infirmités  des  prêtres  invalides, 
de  ces  prêtres  qui  présentent  à  la  sollicitude  maternelle  de 
l'Eglise  autant  de  litres  qu'en  eurent  autrefois  sur  le  cœur  de 
Loiiis-le-Grand ,  et  qu'en  ont  aujourd'hui  sur  le  cœur  de  sou 
auguste  petit-fîls,  les  militaires  invalides.  Hélas!  N.  T.  C.  F. , 
disons-le  avec  attendrissement,  et  toutefois  sans  murmure  et 
sans  autre  ambition  que  de  voir  des  prêtres,  qui  ont  blanchi 
dans  les  fonctions  les  plus  saintes  et  le  plus  utilement  exer- 
cées, secourus  dans  le  «dernier  âge;  disons-le  donc  avec  at- 
^ndrissement  :  les  militaires  invalides  ont  conserve,  avec  les 
fondations  faites  par  nos  Rois,  leur  retraite  royale,  monu- 
ment qui,  lui  seul,  sufliroit  pour  honorer  la  mémoire  de 
Loub  XIV;  tandis  que  les  prêtres  infirmes  ou  décrépits,  pri- 
vés de  l'ancienne  maison  de  relraif^  fondée  pour  eux  dans  un 

des  bourgs  voi^ns  de  la  capitale  (i),  n'ayant  plus  même,dani 

'- —  ■  -  

V     fi)  La  maison  des  prêtres  de  Saint- FrançoIi-de-Salcs,  à  Issy-lc»- 
^aris. 


(384) 

lef  bApiUin  ie  Parit,  des  lieux  seiMiréf,  <|iie  le  respetf  ppoT 
le  caractère  sacerdotal ,  et  def  fondations  ènwesset ,  leur 
ayoîent  réservés,  sont  confondus  aujourd'hui  da«a  les  der- 
niers asiles  de  Findigencet  avec  les  malades  de  toutei  lea 
classes^  hélas!  avec  ceux  nlémes  qai  Uaspbément  le  saint  non 
de  Dieu;  conservant  seulement  la  consdation  d'avoir  à  se 
dire,  comme  autrefois  le  Sauveur  :  «  Les  anioant  mit  leur 
9>  tanière,  les  oiseaux  du  cid  ont  leur  nid  »,  et  neus  n'sivona 
pas  un  lieu  oii,  sur  le  déclin  d'une  vie  sacerdotale»  consumée 
sous  le  poids  du  jour  et  de  la  chaleur,  il  nous  soit  domitf  de 
reposer  honorablement  notre  tête  ^  et  d'attendre  paisîblemeni 
notre  dernière  heure. 

M  Réunissant,  N.  T.  C.  F.,  cette  créance  sacrée  des  pré^ 
très  indigens ,  à  l'éducation  des  clercs ,  une  somme  annudie 
de  46,000  francs  doit  être  ajoutée  aux  bourses  payées  par  le 
trésor  royal;  dépense  dont  nous  devons  même  désirer  Tac^ 
croissement,  autant  que  nous  devons  souhaiter  et  demander 
à  pieu  une  multiplication  de  ministres  proportionnée  aux  be« 
soins  spirituels  des  peuples.  Quelques  fondation^  ont  été  faites. 
Les  fabriques  dé  vos  églises  paroissiales  sont  soumises ,  par 
nne  loi ,  k  une  contribution  en  faveur  des  prêtres  infirmes  et 
des  séminaires.  A.près  ces  moj'ens  fixes,  la  suprême  Pro- 
vidence ,  au  nom  de  laquelle  nous  vous  exposons  les  besoins 
du  sanctuaire,  attend  oe  la  charité  volontaire,  dont  elle  1^ 
mis  dans  vos  cœurs  le  sentiment,  une  somme  annuelle  àm 
plus  de  39,000  francs.  Deux  quêtes  générales ,  ordonnées  par 
feu  Ms^.  le  cardinal  de  Belloy,  ont  eu  lieu  dans  toutes  lea 
églises  du  diocèse.  Vous  avez  répondu  à  notre  attente,  N.  T. 
C.  F.  Malgré  la  difficulté  des  temps,  malgré  ^os  charges  pu- 
bliques et  domestiqués ,  malgré  les  nombreuses  aumônes  ver^ 
nét&  par  vous  dans  le  sein  des  pauvres ,  la  quête  des  demierr 
jours  de  l'année  1816  s'est  élevée  à  14,600  fr.  Vos  offrandes 
étoient  attendues  pour  acquitter  les  plus  urgentes  consomma* 
tions  de  cette  même  année  et  des  trois  premiers  mois  de  l'an- 
née qui  s'écoule.  Nous  entrons  dans  le  quatrième  mois ,  ayant 
i  disposer  encore  d'un  quart  seulement  de  vos  dernières  au- 
mônes. Neuf  mois  s'écouleront  depuis  la  quête  que  nous  voua 
annonçons ,  jusqu'à  celle  fixée  au  dernier  dimanche  de  l'A* 
vent  y  ai  décembre  prochain ». 

<p—  La  quête  faite,  le  lundi-saint,  à  Saint -Salpice, 
puur  riustitution  des  jeunes  filles^  fondée  par  M*^«  de 


Éatjjiyëé  ptg%  Bot  ^-<^  fr.  |NirMAi>Jixs9  les  «omnM» 
«Dtafëfetf  par  iiHfHirétitei  pèrtunnes ,  et  les  qoêtét  fiii(«i 
fMt  lè  itfèiaiè  'oljfçt  dans  dés  éociélttt  parUcuIièrts. 


^^Xes  JtteièiiKïiîires  qà!  sont  alléi  exercer  leur 
i*BoàV|;e9J  péroiamit  y  afoir  lii*oduit  des  fmiu  «bon* 
dfatM  Idé  sètgt;  lié' dlnlaacb^  ils  ont  présidé:! 

v^pS^pB(éà\t'i!^ni  lavôil  pour  al>|et  defaii*a  uoe  ameiid« 
kaoÂiiile  au  hoof'  de»  nabilaiis  de  la  fille ,  pour  lea 
eriiyes  oomous  dorant'  la  réTol«tion.  Cette  cmmonio 
•jqmUNra  êtu  Heii  danâ  l*églM  «nAfopolitaiae  de  Saint* 
ïkicnneyél  atoit  rïMeoiblé  uim  Souk  très-(;onndéràliie. 
^Quelqjies^tin  après  j  linferoioa  de  H.  Limbert,  auir 
Ka  danger  di-a  maiiyais  livr^,  a  Vivement  firap{ié  mb  #4»f 
dHetira,  doiit  pliisieni's  se  sont  dléfaît  de  pnnioctionl 
Ijcencîefises  et  impies.  Les  beaux  esprits  de  la  capitalo 
n'op^^^i  l<^  qo%in  acte  ridicule  de  faiialisaia,  et  ont 
presque  crié  &  finloiérance  et  à  la  barbarie;  car,  ia«^* 
aulter  à  la  i^ligion  ou  aux  mœurs,  u'ebt  a  leurs  yeux 
c|u'uite"'peccadiUe4  ee  quMs  ne  pardoonefit  pas ,  c'est 
dé:ii^roh\poist-.de  respect  pour  fauteurde  la  PueeU^i 
et  de  regarder  ce  poème  et  quelques  autres  comme  d^ 
oovrâges  corrupteurs.  Tel  littérateur  trouve  fort  manf 
Tais  qu*on  bràle  les  livi*es  irréligieux  o,u  libertine;  ne 
aeroit-ce  pas  q^u'il  craint  qa^on  n'applique  celte  règle 
anx  siens  même? 


NOUVXLLXS    POLITIQUES. 

Paris.  Le  Boi  a ,  chaque  \<mr ,  ou  travaillé  avec  las  miflifl^ 
ttif',  ou  présidé  lui^-méme  le  conseil. 

«  ■  •  ■ 

— IJne  ordoQoance  da  Boi  dissout  h  compa^ie  de  Noailles> 
des  çardei  du  corps ,  qui  se  reformera  immédiatement  à  Ver* 
sulles.  On  dit  qu'un  mouvement  d'insubordination  qui  a  eu 
Ken  dans  cette  Golnjiagme  a  provoqué  cette  meintè.* 


(  a86  ) 

•«—  Les  places  de  lecrétaires-gén^rant  àei  prffectarci 

iiipprimées  pur.niesure  d'éconoitiie.  Leurs  auributioiift  <enwft 
cou  liées  à  uu  pieu^bre  du  coaseil  de  préfeclure. 

—  Les  conseils- génërauz  de  département  simt  ccmroqaëf 
pour  )c  24  avril. 

—  M.  le  comte  Femand  Nunnes ,  aml^as^adeur  d'Espurut 
à  Londres,  est  nommé ,  en  la  ni«me  c|ualité,  auprès  da  Km 

de  France,  en  remplacement  de  M.  le  comle  de  rcraladà. 

• 

—  Lrs  obsèques  du  maréchal  Masséna  on!  élë  célébrées,  le 
10  avril,  avec  beaucoup  de  pompe.  Tous  les  maréchaux  de 
France  y  assîstoient  aVec  un  grand  nombre  d'officien-^;éiié» 
raux.  Le  corps  a  été  conduit  au  cimetière  du  P.  La  Chaise, 
oii  le  lieute.iant-général  Thiébault,  compagnon  d'armes  dn 
maréchal^  a  rappelé  ses  exploits  dans  un  discourt  asses 
étendu. 

—  Le  second  conseil  de  guerre  de  la  première  divisi(Mi  îdî- 
litaire  s'est  assemblé  pour  )uger  le  général  Grouchj.  On  se 
rappelle  que  le  premier  conseil  de  guerre  s'étoit  déclaré  in- 
compétent. L'instruction  a  été  recommencée.  Le  rapporteur 
ayant  doi.né  lecture  des  pièces,  un  des  fils  du  général  a  de- 
mandé à  parler.  11  a  proposé  l'excuse  de  l'absence  de  soa 
père,  mais  le  conseil  ne  l'a  point  admis  à  plaider  le  moy^a 
d'incompétence.  M.  le  rapporteur  a  combattu  ce  moyen,  et 
a  conclu  k  ce  que  l'accusé  fût  déclaré  coupable  d'avoir  atta- 
qué la  France  à  main  armée.  Le  conseil  s'est  déclaré  incom- 
pétent ,  à  la  majorité  de  cinq  voix  contre  deux. 

—  Le  tribunal  de  police  correctionnelle  s'est  occupé  y  le  10 
avril ,  de  l'affaire  du  sieur  de  Maubreil  ,  accusé  d'avoir  en- 
levé des  diamans,  des  bijoux,  et  une  somme  de  84,000  fr. 
en  or,  à  la  princesse  de  Wurtemberg.  IVl.  le  procureur  du 
Bol  a  soutenu  dans  son  plaidoyer  que  le  tribunal  étoit  incom- 
pétent ponr  juger  le  délit,  qui  devoit  entraîner  la  peine  des 
lera.  De  Mavbreil  1  k  qui  qn  a  accordé  la  parole  pour  parler 
sur  l'incompétence,  a  paru  dans  un  grana  désordre  d'idées., 
et  s'est  livre  à  de  fréquentes  divaeations.  Le  tribunal  a  remis 
la  cause  à  huitaine,  et  a  nommé  d'office  M.  Couture  pour  dé- 
fendre l'accusé. 

<*-  Le  sieur  Rioust ,  auteur  dn  pamphlet  intitulé  :  Camoi., 


(  à87  ) 

à  «ppelé  du  jtiffpnient  qui  le  condamne  à  deux  ans  do  prison 
et  tOfODo  fr.  d  amende. 

—  Le  chnli^au  d»»  Mebun,  en  B^rry,  célèbre  par  le  séjour  • 
qa*jr  ât  Charles  \  U,  tomboiten  ruines,  et  alloit  cire  démoli 
par  le  propriétaire  actuel,  lorsque  M.  le  uiarquis  lîe  Vill-- 
neiiviiY  préfet  du  Cber,  en  a  fait  l'acqui^ilion  au  noui  du  dé- 

Ertement.  C'est  une  beureuse  idée  que  d  avoir  soustrait  cette 
meure** royale  aux  coups  du  vandalisme. 

— -  La  cour  prcn'ôtale  de  la  Côt<MrOr  a  condamné  k  la  dé» 
portatîon  Pierre-Jean  Manière,  officier  en  retraite ,  convaincu 
d*avoir,  dans  les  premiers  jours  de  février  dernier,  distribua 
et  fait  lire,  dans  un  cabaret,  une  prétendue  proclamntion  do 
l'nsarpateur ,  qni  renfermoit  des  menaces  d'attentat  contre 
le  Roi  et  la  famille  royale ,  et  provoquoit  h.  s'armer  contre 
Tautorîlé  légitime. 

— *  Une  circulaire  du  lord  anglais  Sydmouth,  secrétaire 
d'Etat. pour  le  département  de  Tintérienr,  en  date  du  27  marti 
dernier,  rapjielle  aux  mngistr.'its  oûjabÎMi  il  pst  important  de 
prévenir  la  circulation  des  écrits  et  pamphlets  blasphéma- 
toires et  séditieux  dont  le  pays  est  inondé,  et  de  sévir  contre 
ceux  qui  les  distribuent. 

—  Tous  les  ycnx  sont  fixés  sur  la  Suède,  oh  il  règne,  îr  ce 
u*il  parott,  beaucoup  d^'nqniétude  dans  les  esprits.  Le  fils 
u  dernier  roi  conserve  des  partisans  et  des  espérances.  D'un 

autre  côté,  le  prince  royal ,  élu  il  y  a  quelques  années,  s'at-» 
tache,  de  plus  en  plus,  Tarmée  par  ses  prévenances  et  par 
des  bienfaits. 


I 


tatinn 


Ordonnance  du  Roi ,  du  a  avril, 

LttVTs ,  etc. 

Voubnt  delerminer  le»  régler  qui  doivent  ^ire  suivies  pour  Taccrp- 
lîon  et  remploi  dfs  dons  et  legs  qui  penyrnl  »^lre  faits  en  fiwmr  «lis 
elabli.«MmfDS  ecclc^iasiiques,  en  vprlu  de  In  loi  tîu  1  jnnvirr  1817,  «»t 
de  tons  1rs  autres  cftahlis-^mens  publics,  confrrmdroent  à  Tari.  910  du 
Code  civil,  nous  a\ons  ordonne  et  ordonnons  ce  qui  sa:t: 

Art.  l*^  Confema^ment  à  Part,  gio  du  Code  civil  ot  à  la  loi  do  3 
janvier  1817,  le*  dispositions  entre- vifs,  ou  par  testament,  de  bM«n«. 
mrublet  et  immeubles  au  profit  des  églises,  des  archev^rhes  ei  évf^cliés, 
4te%  chapitres ,  dis  grands  et  pttits  séminaires ,  des  cures  et  des  sucroc- 


(  288  ) 

iSitp^)  (les  fabriqties,  dct  pauTre»,  des  hospices ^  des  odll%rS|  des  toÊB». 
m  unes,  cl  m  gëncral  de  lout  ëublisscmeDi  d^ntilîtë  pobliqiie  ci  dtf 
tonu*  AKsociatinn  religieuse  reconnue  par  la  loi,  ne  pourront  être  ac- 
ceptées ({ti 'après  avoir  été  auiorisées  paf  nous^  le  conseil  d^Elat  en- 
tendu, et  sur  ravis  préalable  de  nos  prdets  et  des  êtêques,  suivanC 
les  divers  riis.  L'accrptation  des  dons  ou  legs  en  argent  ou  objets  tao* 
biliers  uVxccJant  pas  3oo  fr. ,  sera  autorisée  par  les  prëfets. 

a.  L^autorisaiion  ne  ^era  arcordée.aa^aprés  TapprolMition  provisoire 
de  révi^que  diocésain  ^  s^'l  y  a  charge  de  service  religieux. 

3.  L^accrpiatiun  desdits  legs  ou  dons  ainsi  autorisée  sera  faite,  sa*. 
Yoir  :  Par  les  e'vt^ques,  lorsque  les  dons  ou  legs  auront  pour  objet  leur 
év^hé,  leur  calhcdr«iie  ou  [eur%  séminaires;  par  les  doyens  des  chapi- 
tres «  si  1rs  dispositions  sont  faites  au  profit  des  chapitres^  par  le  curé 
ou  desservant ,  lorsqu'il  s^agira  de  legs  ou  dons  faits  à  la  rure  on  suc- 
cursale ^  ou  pour  la  subsistance  des  eedcsiastiqnes  enlployés  k  la  des- 
servir  5  par  les  trésoriers  des  fa  briques  4  lorsque  les  donateurs  on  ieslii- 
lenrH  auront  disposé  en  faveur  des  faoriques  ou  pour  Tentrelien  dos 
églises  et  1«*  service  divin  ^  par  le  supérieur  des  associations  religieuses , 
lorsqu'il  s'agira  des  libéralités  faites  au  profit  de  ces  associations;  par 
les  consistoires,  lorscfu'il   s'agira  de  legs  faits  pour  la  dotation  des 

Casteurs,  ou  pour  l'entretien  des  temples;  par  les  adminisiraleurs  des 
ospia'S^  bureaux  de  chante  et  de  bienfaisance,  lorsqu'il  s'agira  de 
libéralités  en  faveur  des  hôpitaux  et  autres  établissemens  de  bienfai* 
sancc;  pa/  les  administrateurs  des  collèges,  quand  les  dons  ou  legs  att« 
ront  pour  objet  les  collèges,  ou  des  fondations  de  bourses  pour  les  ëtu» 
dians  ou  des  chaires  nouvelles;  par  les  iViaires  des  curhmunes,  lorsque 
les  dons  ou  legs  seront  faits  au  piofit  de  la  généralité  des  habiians,  ou 
pour  le  soulagement  et  Tinstmction  des  pauvres  de  la  commune;  et 
enfin  par  les  administrateurs  de  tous  les  antres  établissemens  d'utilité 
publique,  légalement  constitués,  pour  tout  ce  qui  sera  donné  on  léguë 
a  ces  établissemens. 

4.  Les  ordonn.'inres  et  arrOtc^  d'autorisation  de  termineront,  ponr 
le  plus  gratid  bien  des  établisscmeDS,  Temploi  des  sommes  données^ 
et  prescriront  la  conservation  ou  In  vente  îles  effets  mobiliers,  lorsque 
le  testateur  ou  le  donateur  auront  omis  d\  pourvoir. 

5.  Tout  notaire  dépositaire  d'un  testament  contenant  un  legs  aa 
profit  de  Tun  des  eut uli.<se mens  ou  titulaires  mentionnés  ci>dessus» 
sera  tenu  de  leur  en  donner  avis  lors  de  l'ouverture  ou  publication 
du  testament.  £n  attendant  l'acceptation ,  le  chef  de  rétablissement , 
ou  le  titulaire,  fera  tous  les  actes  conservatoires  qui  seront  jugés  né- 
cevsflires. 

6.  Ke  sont  point  assujettis  à  la  nécessité  de  l'autorisation,  les  acqui- 
sitions ou  emplois  en  rentes  constituées  sur  l'Ktat  ou  les  villes ,  que 
les  établissemens  ei-dessus  désignés  pourront  acquérir  dans  les  formes 
de  leurs  actes  ordinaires  d'.tdminislration.  Les  rentes  ainsi  acquises  se- 
ront immobilisées,  et  ne  pourront  être  aliénées  sans  autorisation. 

7.  L'aolorisaiicn  pour  faceeptation  ne.  fera  aucun  obstacle  à  ce  que 
les  tiers  intéressés  se  pourvoient  par  les  voies  de  droit  contre  les  dispo- 
lions  dont  l*aoeeptattoo  aura  été  autorisée. 


•  •  ■    *:    :    •••!'    ■•   ••• 


#1iitaâe.  PardcuUÊrUés  dé  sa  vie  miS^-^^moinp  aP€ç 
ééêi^eximu  mut  ie  Mmidehwni  de  âlÀt.J§^vicairê$' 
.    génénUiX'^  Paris i  par  M»  H^cd  (4.)f</f  : 

tt^âxions  J«^  l«s  ifeiu:  éditions  des  Œuvres  con^lèlm 

de  Voltaire  (2)» 

Jkftx  Mois  an  GmstUtttîonnel  y  et  un  Mot  (m  Mercure; 

p«^  M.  G.  J- M.  (3> 

.  On  Ta  dé)jî  remarqué  ailleurs;  les  admîrateuK  de 
Vohnre  out  aujourdliuî  Hcn  moins  de  fràiicfaise  et 
de  boone  foi  que  de  son  vivant,  et  ses  meilleurs  arniâ 
DiVoieut  pas  y  à  beaucoup  près,  ce  zèle  ardeni  que 
Foo  montre  actuellement  pour  sa  mémoire.  Ils  ne  se 
dissirouloient  pas  les  torts  de  sa  conduite ,  et  ils  ne  se 
croyoient  pas  oblig<^s  de  tout  admirer  dans  ses  ou-^ 
nages.  M"^.  du  DefTaut,  qui  étoit  en  correspondanoà 
tamue  avec  lui,  et  qui  n'éioit  pas  dévote,  n'approuvoit 
passes  attaques  continuelles  cotui  ê  la  reli^iou.  Elle  lui 
écrivent  9  le  20  septembre  1 760  :  Je  bldme  M.  de  F'oU 
îMire  Ouand  il  s'associe  ou  plutôt  se  fait  chef  d'un  parti 
fd  ma  rien  de  commun  avec  lui  qu'un  seul  article. 

(i)  Brochure  iii-8**.  de  200  pages;  prix,  2  fr.  5o  cent,  et 
3  À.  a5  c.  franc  de  port. 

(a)  Brochnre  in-8^.  de  64  pages;  prix,  i  fr.  et  i  fr.  2S  c. 
franc  «le  port. 

(3)  Brodiiiré in-8^.  de  40  pages;  prix,  t  fr.  et  l  fr.  25  c. 
franc  de  port.  A  Paris ,  au  bureau  du  Journal. 

Tome  XL  L'Ami  de  la  Jieligiçn  et  du  Boi.        T. 


(  ^9o  ) 

Dans  une  autre  lettre,  du  28  décembre  1765,  ell« 
cherche  à  ic  disMiader  d'écrire  coutœ  lu  religion ,  et 
elle  lui  ouvole  uue  lettre  du  prf'sideul  Hénaull ,  teu- 
dant  au  riiétiie  but.  Ce  célèbre  historien  y  faisitit  des 
représentations  à  Voltaire  sur  sa  Philosophie  de  VHis-^ 
toire.  Il  trouve  une  barbarie  insigne  dans  ces  sortes 
d^ ouvrages ,  et  n'aime  point  que  Ion  ôte  la  religion 
aux  malheureux.  Cette  leitre,  qui  est  d'ailleurs  Ibrt 
polie,  est  bleu  fuite,  et  sera  litt^  avec  intérêt.  On  la 
trouve  au  lome  IV,  [>age  261  de  Tcdiilon  des  Let- 
tres de  M"»c.  du  Deflant  à  Walpofe,  publiée  en 
181 1,  en  4  volumes.  La  marquise  (lent  à  peu  prés  le 
même  langage  dans  la  lettre  suivante,  du  i4J3ti^lcr 
1766.  Elle  n'approuve  point  cette  même  Phihsophio 
de  V Histoire ,  publiée  sous  le  nom  de  Tabbé  Ba^ui ,  et 
veut  qu'on  laisse  aux  gens  leurs  préjugés.  j4  l'égard 
de  vos  philosophes  modernes  y  dit-elle,  jamais  il  nj-  a 
eu  d'hommes  moins  philosophes  et  moins  tolérans.  Ils 
écràseroienl  tous  ceux  qui  ne  se  prosternent  pas  devant 
eux.  Taiy  à  mes  dépens,  appris  à  les  connoUre  (toin.  IV, 

f)ag.  267  ).  Dans  la  lettre  du  i5  novembre  1766,  elle 
ui  dit  encore  :   Ehl  M.  de  F'ohaire y  croyez-^moi , 

abandonnez  le  fanatisme Laisse z-là  les  prêtres  et 

tout  ce  qui  s'en  suit.  On  volt  assez  que  c'est  une  femme 
qui  n'avoît  point  de  rell<^ion  qui  parle  ainsi ,  et  elle 
en  convient  elle-même  dans  celte  correspondance. 
Ble  Insinue  néanmoins  à  Voltaire  cpie  ses  redites 
contre  le  christianisme  et  la  Bible  commencent  à  en- 
nuyer. Elle  lui  reproche  d'avoir  fait  contre  le  prési- 
dent Héuault  uue  critique  qu'il  atiribuolt  tour  à  tour 
à  Bélestat,  à  la  Beaumelle  et  à  Béloste,  et  elle  lui 
fait  sentir  avec  esprit  la  fausseté  et  la  malhonnêteté 
de  sou  prooédé. 


I 

■   1 


(^9^  ) 

;*  D  mtrès  amis  de  Voit  aire  se  pennel  tolent  t^alemen  t 
de  désapprouver  ee  qa*ils  trouvoient  de  répréhensible 
dîiDS  sa  conduite  et  ses  écrits.  D' Alembert  et  le  comte 
di*Ar};eDtal  y  quoiqu'ils  eussent  avec  lui  les  liaisons  les 
plus  intimes^  et  qu'ils  ne  fusseut  pas  étran|{crs  à  la 
.conspiration  philosophique^  hlâméreut  cependant  leur 
chef  sur  plusieurs  points^  et  ron  voit  dans  la  corres- 
fwmdanoe^  qu'ils  lui  écrivirent  au  sujet  de  ses  com- 
mmnoiis  hypocrites 9  et  qu'ils  lui  exposèrent  ^  quoique 
mweméoagetueul^  ce  qu'on  en  |)ensoit  à  Paris.  Giimm^ 
qnî-élott  assurément  bien  philosophe ,  s'exprime  dans 
M  Correspondance  avec  beaucoup  de  franchise  sur  le 
:C8QinpCe  de  Voltaire.  11  avoue  franchement  qu  il  ne  lui 
^croit  pas  le  talent  d'éciire  l'histoire  ;  il  fait  une  cri- 
tique fort  juste  de  quelques-uns  de  ses  écrits;  il  blâme 
-le  rabdclioge  des  uns,  le  persiflluge  des  autres ,  et 
pousse  rirrévérence  jusqu'à  traiter  J  auteur  de  panta- 
lon, f^oltaire ,  dit -il,  est  trop  absorbé  par  son  beau 
jsèle  contre,  tinjdme. 

Voilà  donc  ce  que  pcnsoient  et  disoient  de  Voltaire 
des  contemporains  qui  ne  sont  pas  suspects.  Aujour- 
d'hui, on  ne  se  pique  plus  de  la  même  équité^  et 
c'est  avec  raison  que  dans  ï Encyclopédie  méthodique, 
partie  de  Y  Histoire ,  on  se  plaint  qu'il  ait  des  zélateurs 
Junatiques  qui  ne  peui*ent  souffrir  la  moindre  critique 
■contre  lui.  Cette  disposition  a  semblé  croître  encore 
depuis,  et  il  n'est  plus  permis  de  parler  de  Voltaire 
sans  professer  une  sorte  d'idolâtrie  pour  .ce  héros  de 
l'incrédulité.  Si,  même  en  l^ant  ses  talens,  vous 
déplorez  l'abus  qu'il  en  a  fait  ;  si  vous  lui  reprochez 
ses  emportemens,  ses  provocations  anli-chrétiennes, 
ses  .communions  sacrilèges,  la  licence  de  sa  plume, 
la  persévérance  de  sa  haine  pour  la  religion ,  et  tous 

ï    2 


(^93    ) 

les  excès  où  elle  J<^  piTcîpila;  si  vous  o«ez  dîrc  qne 
ses  oiivra^f'S  sont  dangereux  pour  la  jiMinesscTet  pro- 
pres à  r\;il(cr  Jes  passions,  on  vous  appellera  iutoié- 
rant  et  fanatique ,  et  des  gens  qui  sont  modérés  et  lo* 
lorans,  à  peu  près  comme  I  eloil  Voltaire,  vous  pro*- 
dîgueront  les  mêmes  épii hèles  do^iccs  et  polies  qui 
abondent  dans  ses  écrits.  Ils  vous  soutiendront  que  la 
gloire  nationale  est  intéressée  à  louer  indistiDClenienA 
tout  ce  qu'il  a  fait,  et  il  leur  paroit  plus  ioiportaoC 
de  njainltMiir  leclat de  la  renomuié(ï  de  Vollaii-Cj  que 
de  8on,^er  aux  iutéréls  de  la  religion  et  des  mœurs 
qu'il  a  outragées.  Rien  assurément  n  éloit  plus  naturel 
que  de  voir  l'autorité  ecclésiastique  «^élever  contre 
des  éditions  remplies  dlusultes  contre  le  chrisiiaoisme 
et  son  divin  auteur;  et  cependant  quel  soulèvement 
des  esprits  I  quel  débordement  de  sarcasmes  etd'in*- 
vectives!  quel  redoublement  de  zèle  pbilosO]>bique  ! 
On  aui*oit  fait  moins  de  bruit  si  TElat  eiit  été  menacé 
d'une  invasion.  11  semble  que  les  prêtres  se  soient 
rendus  coupables  de  blasphème  en  signalant  les  dan-* 
gers  des  nouvelles  éditions;  qu'ils  aient  insulté  k 
la  nation  en  cherchant  à  Téclairer  sur  de  telles  en- 
treprises, et  peu  s'en  faut  quon  n'ait  publié  ime 
croisade  contre  eux.  Ou  leur  a  prouvé  doctement 
qu'ils  n'avoient  aucun  droit  de  se  plaindre  d'attaques 
contre  la  religion  et  les  niœiiis,  que  cela  ne  les  re«- 
gardoit  pas,  et  que  la  cliarité  les  obligeoit  k  tout  soul^ 
frir  en  silence,  et  à  interpréter  d'une  manière  favo- 
rable les  procédés  de Jeurs  ennemis;  c'est-à-dire,  eu 
d'autres  termes,  qu'ils  dévoient  laisser  injurier  et  périr 
la  religion ,  dont  ils  sont  les  ministres,  sans  lui  prêter 
leur  voix  pour  la  défendre,  et  qu'il  ne  leur  étoit  pas 
permis  de  prendre  en  main  sa  cause  au  milieu  de  cette 


iin<H»de*cUS(nicienrs€iuî  eoj^iloyoiebt  tous  les  moyens 
pour  la  reurerser;  ccsuà-diie  enfio,  que  tout  ce  qui 
se  faisoît  contre  elle  devoit  ctre  libre  et  impuni  ^  Un- 
dis  que  ses  amis  resterolent  muets  et  enchaînés.  Voilà 
r^iuité  et  rinipartîalité  de  ce  siècle  de  tolérance. 
N*esi«U  pas  bien  étonnant  q\xh  des  écrivains  religieux 
aîènt  refusé  de  souscrire  à  des  conditions  si  jiisles  et 
tt  douces? 

Nous  avons  déjà  fait  connottre  plusieurs  réclama- 
tions coolre  les  nouvelles  éditions  de  Voltaire  et  du 
Rousseau >  et  contre  lesprit  qui  les  favorise  et  Ira 
propage*  Aujoiud*hui  nous  avons  à  parler  de  troia 
Bouveaux  écrits  d'uîgés  vers  le  même  but  ^  et  inspires 
par  le  sentiment  des  fnaux  et  des  dangers  de  TEglise. 
JLe  prenfiep  de  ces  écrits  est  déjà  connu,  et  parut 
dans  le  temps  de  la  mort  do  Voltaire.  L*auleur,  nui 
«toit  un  religieux  estimable,  recueillit  des  paiticula<< 
ritc^  peu  connues  sur  la  vie  et  la  mort  du  patriarche 
de  Ferney,  et  mit  ses  lecteurs  en  étal  d'apprécier  le 
caractère,  la  conduite  et  les  écrits  de  cet  homme  ei« 
traordinaire.  Il  y  inséra  entr'aulres  un  Mémoire  de 
Tabbé  GaiJtier,  sur  les  ra[)porls  qu'eut  cet  ecclésia.s« 
tiqiie  avec  Voltaire  dans  les  derniers  jours  de  celui-r 
ci.  Ce  Mémoire  est  assez  întéressanl^  et  Touvra^e  en 
général  reulerme  des  traits  qui  ponvoient  diminuer 
reutliousiasme  aveugle  des  partisans  du  philosophe.  On 
regrette  <|ue  M.  Harcl  y  ail  mêlé  quelques  anecdotes 
douteuses,  et  qu'il  n'ait  pas  profité,  dans  celle  nouvelle 
édition,  d'écrits  qui  n'existoient  pas  encore  lorsque  son 
livre  parut  pour  la  première  fois.  11  y  auroit  trouvé 
matière  à  des  révélations  importantes,  et  11  auroit  reo-» 
tifié  des  inexactitudes  qui ,  sans  ébranler  le  A^d  de 
ses  raisonnemens^  nuisent  peut -être  à  leur  efiçt  sur 


(394  )  _ 

l'esprit  du  leotenr  instruit  (i).  Les  différentes  vies  de 
Voltaire  f  par  le  marquis  de;  CoodorGe]t^  par  le  mar- 
quis de  ViUette,  eic.^  lui  eussent  fourni  des  aveux 
et  des  faits  ésalement  précieux.  La  Correspondance 
de  Voltaire  n  est  pas  une  mine  moins  féconde  de  dé- 
tails piquans  qui  dévoilent  son  caractère  ot  ses  vues; 
c'est  Voltaire  jqgé  pnr  lui-même.  11  est  fâcheux  que 
M.  Harel  se  soit  prive  de  ce  secours  ^  qui  n'eût  £siit 
que  donner  une  nouvelle  force  et  un  nouveau  degré 
d'authenticilé  à. ses  révélations.  Il  auroit  appris ^  par 
exemple  y  d'une  manière  bien  positive  ^  ce  qu'il  faut 
penser  du  motif  qui  porta  Voltaire  à  faire  ses  Pâques  9 
en  17699  démarche  qui^  loin  d'éire  une  expiation  do 
,    passé  ^  éioit  un  scandale  de  plus. 

M.  l'abbé  Harel  a  fortifié  d'ailleurs  cette  nouvelle 
édition  de  son  livre  par  des  additions  plus  assorties  avec 
les  circonstances  actuelles.  Son  Avant-Propos  entr'au-  ' 
très  ofTi^ç  des  considérations ,  non  pas  seulement  sen- 
sées et  judicieuses,  ce  seroit  trop  neudire,  mais  quel- 
quefois même  vives  et  animées.  C'est  Tépanchement 
d'une  ame  honnête  profondément  alfcctée  des  maux 
qui  menacent  la  religion  et  la  société.  Enfin  y  l'auteur 
a  terminé  sa  brochure  par  un  extrait  du  Mandement 
des  grands-vicaires  de  Paris  y  et  par  des  reflexions  sur 
les  réponses  qu  on  a  prétendu  y  faire.  II  expose  dans 


(i)  Le  Jésuke,  professeur  d'éloquence,  qui  eut  Voluira 
pour  disciple  à  Louis-le-Grand ,  n'étoit  pas  le  P.  Poirée ,  mtîf 
Forée.  Ce  dernier  est  assez  célèbre  pour  qu'on  ne  dàt  pas  8*j 
méprendre.  L'auteur  se  trompe  aussi  sur  le  nom  du  grana 
seigneur  qui  se  vengea  de  Voltaire,  en  1725,  d'une  manière 
aussi  peu  honorable  pour  l'un  que  pour  l'autre.  Ailleurs  il  ap« 

Îelle  M.  l'évéque  de  Genève ,  il/*'.  éCAnnery,  Les  évêqoH 
e  Genève  n'ont  jamais  porté  ce  titre. 


C  295  ) 

ces  Ili.^t!xions  les  subliiilc's  cl  les  sophismcs  par  les- 
qut'Is  on  a  essayé  de  défendre  les  nouvelles  cdilions, 
cl  il  (Ii'|>Iorc  av«c  iou>i  les  gens  sa^s  ,  cetlc  licence, 
cet  oigueil ,  ce*  c4ÎvT(>meut  d'impiéié  et  d'indt'pcn- 
danc*'  qui  menacent  de  loijt  envahir,  et  qnï  eniraî- 
neroieot  la  mine  de  la  aocif^lé ,  s'il  ne  nous  éioit  per- 
Ttiis  rl'espcrer  que  le  ciel  meilra  nne  digne  à  ce  lor- 
reiit,  ei  consolera  son  Eglîae  par  qnelqne  signe  écla- 
Unt  de  sfl  miséricorde. 

Le  second  écni,  inliinlé  :  Ité/Jexions  sur  les  deux 
éditions  (fcjOICuvres  complètes  de  Voltaire,  est  d'un 
écnv;iin  qui  paroît  avoir  un  goût  décidé  pour  les  ma- 
lliématiques ,  et  qui  a  dirigé  Vers  ceiic  science  ses 
iihVII talions  et  s<'s  éludes.  Aussi ,  après  avoir  cscar— 
moticbé  conire  le  Constitulionnel ,  qui  avoît  pris  la  dé- 
fense des  uonvalles  éditions,  l'aulcur  laisse  bientôt  là 
et  VnUaife  cl  sl-s  écrits,  pour  allaqncrd'Alciiibort  et 
M.  (le  la  Place,  et  les  priacipes  des  matliémalicîeos 
actuels.  Il  est  persuadé  qu'en  cela  il  ne  s'écarte  pas 
de  son  objet;  nous  sommes  portés  à  croire  qu'avec 
un  peu  plus  de  rcfloxiou  il  sera  d'un  autre  avis.  Il  n'y 
a  entre  los  nouvi-lies  éditions  et  les  matliématiques 
que  des  rapports  si  éloignés  qu'ils  échapperont  à  la 
pénétration  des  lecteurs  ordinaires,  parmi  lesquels 
nous  sommes  obligés  de  nous  compter.  Quoi  qu'il  eu 
soit,  M.  Buée  soutient  que  d'AIembert,  ayant  fait, 
dans  la  plus  brillante  de  ses  découvertes,  une  faute 
de  logique  ,  et  celte  faute  n'ayant  été  aperçue  de  pei^ 
ionne,  elle  a  décidé  sans  retour  la  perle  totale  de  In 
logique  parmi  les  mathématiciens  françois,  et  a  fait 
prendre  aux  mathématiques  pures  une  marche  rétro- 
grade si  rapide  qu'on  peut  demander  si  elles  ne  sont 
pas  redesexïndues  jusqu'au  s)ècle  de  Fermât  et  de  Pa*- 


l 


ttl.  Nont  tramUont  que  cette  dedaratloD  de  goerM 
B  attire  sur  M •  Buée  ua  orage  ëpouvantaUe»  et  noua 
ndus  hâtons  de  dous  retirer  de  la  mêlée  avant  ou*eIIe 
devienne  trop  sëriense.  M.  Buce  afpiqte  encore  BI.  de 
}a  Place  y  qui^  dai|s  sùu.  Essai  phUosophitpie  sur  iH 
prohabilkés,  pose  ea  effet  des  principes  d'où  Ton  pour*, 
roit  déduire  des  conséquences  contraires  a  la  foi.  L'il* 
ktstre  f^épînètre  semble  y  dire  que  tout  est  néceasaife)' 
et  y  atténuer  la  force  des  témoignages  sur  lesquels  re- 
pose lliistoire  de  la  religion.  M.  Btiée  lui  remontre 
avec  politesse  ce  qui,  ooiitre  son  intention  sans  dontej 
découle  dé  sa  doctrine ,  et  il  établit  des  principes  ooo- 
traires  sur  lesquels  il  entre  dans  quelrfues  développé-, 
mens»  Ceue  partie  de  sa  brochure  est  peut-être  ht 

{ilus  méthodique  et  la  plus  suivie  j  et  on  regrette  que  ,. 
'auteur  Tait  mêlée  à  un  autre  sujet ,  et  qu'il  n*eu  ^ 
as  fait  tm  ouvrage  à  part^  qui  eût  certainement  gagné  , 
être  traité  seul.  M.  Buée  étoit  là  sur  son  terrain* 
n  revient  pouitant  à  Voltaire  vers  la  fin  de  sai  bro- 
ehure  ,  puis  retourne  à  M.  de  la  Place  ;  et  entremê- 
lant la  littérature  et  les  mathématiques  y  les  nouvellea 
éditions  et  l'algèbre  ^  il  fait  succéder  les  uns  aux  autres 
des  pastsenptum ,  dos  résiunés ,  dés  notes  et  des  ad* 
ditions^  dans  lesquels  ces  diflférens  objets  sont  passa 
tour  à  tour  en  revue.  Ce  défaut  d'ordre  et  de  suite 
déroute  un  peu  le  lecteur^  et  on  voit  trop  que  Tau^ 
teur  u'avoit  pas  conçu  ^  avant  de  commencer,  looft 
l'ensemble  de  son  plan,  et  qu'il  a  travaillé,  comme, 
on  dit ,  à  butons  rompus.  Nous  nous  permettons  da 
lui  dire  fi^anchement  notre  avis  sur  la  forme  de  sa  . 
brochure ,  parce  que  nous  savons  qu'il  aime  surtout; 
hk  vérité ,  et  parce  que  nous  avons  éprouvé  qu'il  joint 
)a  modestie  au  savoir,  et  qu'il  a  un  véritable  désir  dei 
faire  le  bien. 


k  <-  •+    ■   /   v» 


(  ^7  ) 
Lie  dernier  écrit  dont  nous  nons  proposions  de 

Erlcr,  Deux  Mots  au  Constitutionnel  y  et  un  Mot  au 
ercore,  méri(er§it   plus  de  place  que  nous   ne 
poQVOns  lui  en  consaci*er  ici ,  vu  la   longueur  de 
tist  article.  M.  Masson  dit  très-bien  aux  deux  joup- 
Diliates  leur  fait,  démêle  leurs  sophisnics,  et  ré- 
duit à  leur  juste  mesure  leurs  éloges  exagérés  de 
Ycdtaire.  Son  style  est  plein,  facile  et  soutenu,  et 
la  réfutation  est  «errée  et  pressante.  Nous  avons 
renurqùé  surtout    un  endroit  où    Fauteur  répond 
i^oeux  qui  veulent  bien  admettre  une  religion  pour 
b  pei]q>Ie ,  mai^  qui  craient  au-dessous  d'eux  de  so 
eompreodre  dans  cette  classe.  On  croit  s  apercevoir 
(jaè  Vauteur  avoit  destiné  d  abord  son  travail  ponr  un 
journal ,  et  ses  trois  arlicles  n^eussent  pas  en  cflet  é(é 
tlfelacés  à  cote  des  judicieuses  réflexions  qu'ont  pu- 
Uiées,  sur  le  même  sujet,  quelques  journaux  politi- 
ques. Le  troisième  ariicle  est  diri^'é  contre  M.  Jouy, 
qiù,   àtm^  .\q-  Mercure ,   s'est   fait   aussi  le    cham^ 
pion  des  nouvelles  éditions,  et  qui  a  dit,  avec  au* 
tant  d  esprit  que  de  mesure ,  que  les  adversaires  de 
ers  éditions  attaquaient  y  sous  le  nom  de  Voltaire ,  la 
Charte  et  ses  défenseurs.  On  ne  s'attendoit  [)as  assu- 
rément à  voir  la  Cliarte  en  cette  affaire ,  et  ce  zcle 
dont  M.  Jouy  se  sent  animé  pour  elle ,  ne  peut  que 
nous  édiGer.  Toutefois  il  scroit  possible  que  quel- 
qnes  lecteurs  trouvassent  un  tel  rapprocbcment  un 
peu  ridicule  pour  un  homme  d'esprit ,  et  peu  bien- 
veillant poiir  un  ami  de  la  tolérance.  M.  Masson  nous 
paroft  avoir  toute  raison  contre  lui,  et  il  n'a  peut-être 
pas  même  usé  de  tous- ses  avantages  avec  un  ad  ver- 
«aire  en  qui  on  ne  croyoit  pas  rencontrer  un  intérêt 
tt  tendre  et  si  chatouilleux  poiu*  la  Charte. 


(298) 


..   Nouvelles  ecclésiastiques. 

Paris.  Le  dimanche  de  la  Quaaimodo^S,  A.  B.  Mon- 
sieur Q  rendu  le  pain  bt^nil  à  tSaintGermoin-rAuxor* 
rois.  L^aumûnier  de  service  du  Prince  a  iail  la  pr^o- 
liilion  des  pains,  qui  Ploient  au  nombre  dci^ix,  et  purlës 
par  des  Suisses.  LVgli.se  éloil  décorée  des  lupisseries  des 
(iobelins. 

—  Les  amis  de  la  religion  rerronl  avec  intérêt  les  me- 
sures prises  pur  Tordonnance  du  Boi ,  du  9  avril,  en 
faveur  de  celte  partie  du  clergé  dont  lu  sort  éluit  le  plus 
à  plaindre.  L'augmentation  accordée  aux  desservaus  en 
g<'nc'ral,  celle  qui  est  stipulée  en  outre  pour  les  seplua- 
gonaires,  celle  qui  est  assurée  aux  desservans  que  les 
évoques  autorisent  à  biner,  les  sccotn's  promis  à  ceux 
que  leur  uge  ou  leurs  intirmités  obligeruient  à  quitter 
lem's  places,  les  traitemens  Uxés  pour  les  vicaires,  prou-  - 
vent  la  sollicifude  de  S.  M.  pour  les  ministres  de  la  re- 
ligion dont  les  intéièts  avoient  été  le  plus  négligéts  jus- 
qu'ici. C'est  le  commencement  d'un  plan  qui  recevra 
probablement  son  entière  exécution  lorsque  toutes  les 
affaires  de  TF-glise  seront  terminées. 

—  Les  journaux  ont  dit  que  M.  de  Broglie,  érêqii« 
de  Gand,étoit  à  Paris  depuis  quelques  jours.  Nous  croyons 
pouvoir  assurer  que  ce  prélat  n"esl  point  à  Paris.  Il  se* 
roit  plus  convenable  peuUelre  de  ne  pas  prétendre  don- 
ner l'itinéraire  d'un  prélat,  en  butte  en  ce  moment  i 
des  procédés  rigouieux.  Les  amis  de  TBglise  ne  peu- 
vent que  s'intéresser  vivement  au  sort  d'un  évéque  per* 
sécuté  pendant  trois  ans  sous  l'usurpateur,  et  qui  ne 
devoit  pas  s'attendre  à  des  nouvelles  disgrâces. 

—  Il  y  a  eu  à  Meaux,  le  dimanche  de  la  QuaaimodOf 
une  cérémonie  fort  intéressante.  Une  quarantaine  de  mi.li-    | 
taircs  y  ont  fait  leurs  Pâques,  dans  l'église  mélropoU*tl 


I 


(  ^99  ) 

Uine.  Parmi  en/,  il  y  en  avuil  plusie«r«  qui  ji^avoient 
*poînt  ëlé  inétriilu 'pendant  leur  jeunnsse,  et  qui  s'ap- 

pruchuienl  pour  la  première  fois  de  la  aainle. table;  d*aii- 
Itrea  renouvoloient  ceC.acte  de  religion.  Ces  militaires 
■  ool  édilié  les  fidèles  par  leur  altitude  recueillie.  Ils  ap* 
I  partiennent  au  second  rëgimoni  do  cuirasdiei*s  de  b  garde 
I  royale.  M,  Tévèqoe  leur  a  donne  ensuite  le  sacrement 

4e  Confirmation. 

-— Taiidis qû^ln  joamal,  connu  par  son  esprit  irréli- 
gieux, tait  de  mauvaises  plnisanlt-ries  sur  le  zèle  de 
quelques  hahitans  de  Bourges  qui  ont  anéanti  des  pi-o- 
doctlons  licencieuses  et  impies,  Pesprit  de  charilé  et  de 
ifeligiou  se  montre  dans  cette  ville  par  des  lil>éi*alités 
envers  les  pativ^^es.  La  quéie  de  Pûques,  en  leur  faveur, 
a  produit  3800  fr.  On  peul  être  mu*  que  ceux  qui  ai- 
Jneut  lej»  mauvais  livres  n^uiit  pas  fourni  la  plus  grande 
parlie  de  celte  somme. 

— -  M.  le  comte  de  Villeneuve,  préfet  des  Bouches-du- 
flhunc,  el  M.  le  marquis  de  Monigraiid  ,  maire  de  Mar- 
seille,  se  sont  rend  Ui^ ,  le  28  mars,  a  Noire-Dnme  de  la 
Garde,  et  ont  déposé  dau^  la'chapelle  une  petite  statue 
en  argent  mal,  représentant  la  sainte  Vierge  et  IVnfant 
Jësus^  offrande  de  M"»',  ja  duchesse  de  Berry.  La  statue 
Rit  liénie,  et  on  chanta  le  Te  Deum,  On  a  commencé 
de  suite  une  ueu vaine  pour  rhcureu:>e  délivrance  de  la 
Princesse. 

—  M.  révêque  de  Lausanne,  résident  à  Frihourg,  a 
prévenu  le  gouvernement  de  ce  canton  de  la  publica- 
tion des  nouvelles  éditions  de  Voltaire  el  de  Rousseau  à 
Pans,  et  il  Ta  invité  è  prendre  des  mesures  pour  que 
ces  éditions  ne  se  répandissent  pas  dans  le  canton.  En 
oouséqueoce,  le  conseil  d'éducation  a  reçu  Tordre  de 
veiller  au  maintien  des  ordonnances,  et  de  faire,  en  cas 
de  besoin,  des  visites  chez  les  libraires. 

'  GhOS  (Orne).  Depuis  long-temps  vivoit  ici  M.  Jac- 
foas  Meule,  qui,  après  avoir  prêté,  en  1791,  le  serment 
h  la  constitution  civile  du  clergé,  accepta  des  fonctions 


f  5oo  ) 
devicnire,  puis  <1« cure,  don»  le  iltoci-sart'EvreoT. 
preuiièie  faille  lu  comluisil  k  dus  t-hiiKS  ^tiia  gra*^* 
et  en  179?,  suivant  t exemple  de  IVt^qun  de  l'f'^Mn; 
le  convonliutitiot  Lindct ,  il  «e  maria  ,  et  vînl  e'oiabltr  11 
Glos  m'i  il  <iiibiii(iluit  de  quelque  négoce.  At1nqu4  d'tint 
lotiguvmaliidie,  ii  ix^nira  fiilîn  en  lui  m&i]iQ  fil  iVctaXH 
Im  recours  de  la  icligiuii.  Mais  il  sfiitil  Ia  u(-ues«ilt'  d'cBa^ 
CCI-,  par  [111  actP  aitiheiitique,  les  scJtxiales  qu'il  »»«!( 
doniii^s,  el  le  21  niant  deruioi',  il  fil  di-esNcr  la  (iéc\a~ 
ration  suivanlo  :  k  Par-devant  iio»f>,  Tlit'udore  DreuXj 
iiuiaire  ruynl,  au  (luurg  de  (ilus,  arroiidiwenienl  d'Ar- 
gentan, département  de  l'Orne,  fut  prissent  le  GÎfiur  J«> 
qu(3  Meute,  pmpvi^laiie  el  préUe  marié,  deoieunHl 
■udit  liuurg  de  Glus,  lequel,  juul^taiinl  do  tuutes  !«ea  ït- 
cullés  inlelIeGldelle:^,  quoique  inalude  do  corps,  noua  1 
a  diclé,  en  pi'tf>euce  des  quai i~e  témoiu»  ci-api ù>  iiv4i-  ■ 
iiK'it,  la  déclaration  suivante  que  iiuus  avuns  écrita  d«  | 
Buile  cunfui'iiu'nienl  à  ce  qu'il  nous  diciuil  :  au  raépiir 
do  mes  devoirs  ni  du  la  ieli;>ion  dont  j  tluit  mini^rre, 
^garé  par  tes  erreuis  de  la  révoluliun,  j'ai  exeicé  sdi»  1 
ponvuirs  tes  fonctinns  de.  curé,  après  avoir  prèle  an  ] 
«crmi:til  it'prouïé  par  l'Eglise;  j'ai  ciihuile  roulraclé  un  | 
ni.'ii'iugc  civil  qui  n't'iuil  p:is  moins  ruMiluiuiiul)!*^.  Je  | 
di'L'I.'d'e  l'él racler  (jgiil(.-nienL  It'S  sei  niejia  qiit:  j'ui  pii^lés, 
e(  Jo  niariii^e  qiit;  j'iii  coiiUmcIc'.  Je  deni<itide  pardon 
h  L)ieu  du  st-anjale  qui  a  pu  résuller  de  ma  conduilr. 
ai  )u  ne  craignuis  d'avuir  poui'  moi-  ni^me  épuisé  »a 
iniséricurde,  je.  le  supplîcrois  de  pardonner  à  ceux  qui, 
par  moncxpnipk-,  ^lutuiinl  éléei.lruînésdan^  le»  mfines 
erreurs.  Pui.ise  Iti  riei  ilaus  :■:  bonite  recevoir  les  pro- 
téstalions  <le  mou  aiiicère  repfiilirl  que  ce  repenlii' 
puisse  tue  servir  dVvcuse  dans  l'esprit  de  tous  les  Bdèles 
que  j'^uiruispu  .scaTiddli-.er  !  Il  ne  me  le.sic  plus  que  quel- 
qiii's  inutans  d'vxi.stcnce;  j'en  prulilf  pour  mt  préparer  i 
lecevuir  dignement  les  sacrenu-us  H  les  det  niera  »ecnurtf 
du  In  religion  calliolique,  apostolique  el  romaine  dans  la- 
quelle je  veux  mourir. Tels  sont  mes  sentimens,  et  ]e  d<#v 
un  0  qut)  ma  préwnlc  déclaralign  soit  reudno publique  par 


.         (  5o,  ) 

Iles  les  Toîen  possibles.  Fait  &  Glos^  au  doroiclle  du  slenf 
Mlle, où  noiis  noua  soin  mes  (rans|XN'léi  dosa  r^atûUoli 
presse,  le  ui  mars  iS<7  »•  Suivent  les  signatnres  da 
faaire  et  des  tëtBoins^.le  i»ieur  Meute  ayant  dëclaré  nt 
èv>diraifrner  en  raison  dosa  maladie.  M/^Meule survécut 
isilnirs  jouiv  k  celle  démarche,  et  mourut ,  le  aj  mai*s, 
iK<cfessentinien8  de  repentir  c*t  de  piété  qui  paroissoient 
A  vifs.  11  a  supporté  sa  maladie  avec  résignation,  et  a  édi* 
[MfMX  qui  Tout  approché,  il  se  propuaoit,  s'il  eût  vécu, 
liM^îciloiv  de  jRome  uoe  dispeiiite  dWdre,  et  s*il  ne 
Mffit  pas  obtenue,  de  rester  séparé  de  sa  femme.  Son 
a  été  un  grand  sujet  de  coiiMilation  ptiur  iecui*é 
paroÎMe,  et  pour  loutf  ceux  qui  a  voient  été  témoins 
tjft  culiduile. 

Nouvelles   politiques. 

Paris.  Il  y  a  en,  le  dimanche  i3,  rcccptîon  nombreuse  k 
esiir.  S.  M.  a  entendu  la  luesse  dans  ses  appartemens.  On 
si4  qu'elle  reprendra  bientôt  ses  exercices  ordinaires. 
•-  Le  samecii  12,  S.  A.  R.  AIon^ieuh  a  passé,  dans  la  ga«* 
fié  du  Miiséum,  la  revue  des  oiilcîers  de  la  garde  natio- 
Je.  M.  le  maréchal  duc  de  l\eggio  a  eu  Tbonneur  d'adrcs* 
r  un  dÎKOurs  au  Prince  au  sujet  de  Tanniversairc  de  son  en- 
ie  dans  la  capitale.  S.  A.  R.  a  répondu  :  «  L'anniversaire 
r  la  avril  me  sera  toujours  précieux;  c'est  toujours  avec 
fliliaè  plaisir  et  la  même  confiance  que  des  Bourbons,  des 
— çois  se  mettront  entre  les  mains  de  leurs  compatriotes  f». 
rsçris  de  f^ivc  h:  Roi!  vivent  les  Bourbons I  ont  retenti 
as  tous  les  rangs.  Avant  la  revue,  les  ministres  et  \ts  ma* 
chaux  avoient  présenté  leurs  hommages  à  S.  A.  R.  A  deux 
ares,  Monsiiur  est  monté  à  cheval,  et  a  visité  les  princi- 
la  postes  de  la  garde  nationale. 

— -  JUoKSiEUR  a  fait  remettre  à  M.  le  préfet  de  Versailles 
le  sotnmc  de  2000  fr.  pour  le  soulagement  des  pauvres  de 
jnt'^G^rmam  ,  d'Argenteuil,  de  Poissy,  de  Me! un ,  de  Ruel 
de  Marly. 

-—  Le  Roi  a  accordé  des  lettres  de  noblesse  k  M.  Chauvcsu* 
(garde,  avocat,  qui,  en  i^c)3  et  1794*  ^ut  chargé  de  la 
■piee  de  la  Reine  et  de  M**.  Elisabeth  devant  les  tribunaux 
rdotâocmaires. 


1 


(   502   ) 

—  Un  vol  a  été  cpinmis ,  la  nuit  de  saniedî  h  dîmanc 
dans  réglise  niétrr>|>oli laine.  On  croit  qu'un  individu  i 
resté  le  soir  dans  l'csiise.  Il  a  enlevé  tontes  les  nappes 
autels.  C'est  le  second  vol  qui,  depuis  trois  semaines,  a  1 
à  ^ioI^p-Dame.  J)erniè renient,  les  troncs  se  trouvèrent  f 
ces.  11  n'y  a  pas  de  doute  que  ri«olement  de  l'église  dcpuîi 
dernières  démolitions  n'ait  contribué  à  favoriser  ces  coupai 
entreprises. 

—  M.  Cazabonne  de  la  Jonquièrc,  président  de  la  a 
royale  d'Agen  ,  mort  le  i".  avril ,  a  légué  à  ITio^pice  de  ci 
ville  un  bien  de  campagne  et  cinq  cents  sacs  de  Dié  lirnl 
en  dix  ans.  il  a  lègue  aussi  à  rétablissement^ dit  du  Bonîl 
des  Pauvres,  à  Agen,  une  somme  de  io,ooo  fr.  payabit 
la  même  manière. 

—  L.a  cour  royale  de  Dijon  a  confirmé  un  jugement 
tribunal  de  police  correctionnelle  de  Cbaumont,  qui.o 
damne  François  Martin ,  propriétaire  à  Moiiier,  à  une  amei 
de  4i3i  fr.  et  aux  dépens  pour  fait  d'usure  habituelle  au  ti 
énorme  de  3o  et  40  pour  100  par  an.  Il  n'y  a  que  trop,d 
les  campagnes,  de  ces  misérables  qui  contribuent  à  nnner 
paysans  par  de  monstrueuses  usures  que  la  société  estiutéi 
fiée  à  réprimer. 

—  On  a  découvert  à  Baslieux ,  près  Longwi ,  une  suite 
tombeaux  renfermant  presque  tous  des  armes.  On  conject 
<ju*ils  sont  des  premiers  siècles  de  notre  ère,  et  de  l'époqOe 
irruptions  des  peuplades  de  la  Germanie  et  du  Nord  dani 
Gaules. 

—  Les  troupes  angloises  qui  se  sont,  en  dernier  lieu,  i 
barquées  à  Calais,  pour  retourner  en  Angleterre,  se 
tent  de  6  à  7000  hommes. 


Ordonnance  du  Roi,  du  g  avril. 

Louis,  rlr. 

??ous  avons  ôv]ài  eu  occasion  de  manifester  le  besoin  de  noire  c( 
lie  taire  cesser  la  (lclres.«e  affligeante  où  se  irouvoit  rckluit,  purticall 
meiil  dans  les  campagnes,  le  cierge,  qui  compte  un  si  graod  doo 
de  véne'rrtblrs  pasteurs,  non  moins  recommanda  blés  par  leurs  Tc 
«t  leur  lesignntion ,  que  par  leur  âge  et  leurs  longs  services. 

Les  chambres  ont  constamment  partage  nos  vœux  à  cet  c^ard. 

Dans  le  but  de  soulager  la  classe  la  plus  nombreuse  et  la  oimioi  1 
des  ministres  de  la  religion,  et  d^enrnurager  e:eux  qui  se  dmînf 
l'ciat  tcclcsiastique,  noire  ordonnance,  du  5  juin  déroiur,  a  aflfa 


f. 


(  5o5  ) 

rtogmciitAlion  de  cinq  miUioné  accordée  an  clrrgif,  en  1816/ 

'Sjgrfoydoo  fr.»  puur  pejer,  chaque  annér,  mille  boomes  de  plu%  dmit 

^.A_  «teinairra,  po«r  aitarfr  un  IraÎLemcnt  de  300  fr.  asz  vicaires  de 

iiiifei  de»  plu*  iieUlra  coamuoe»,  pour  augnimter  de  ick>  fr.  celui 

deMcrvans ,  des  curéi  de  seconde  cUsm  ei  des  cbanoinrs,  rt  |ioiir 

'  ma  moins  à  900,000  fr.  par  an  la  somme  à  disirilmer  à  de»  eoii- 

îons  èrlici^nses,  et  i  des  ecclékiasiiqiieft  Agés  et  infirinesy  iodé» 

mneni  &*  secours  annaels  précéderomrnt  fiiés. 


jltio«^ooo. 

fXrerBtt  cirooiwtances  ne  nons  permettent  pas  d^arréter  encore  cet  ta 
t«>t«te}  mai»  voulant  pîrmrvoir  aux  besoins  les  plus  urgens, 

ftw  ^  qu*il  niHis  a  élë- représenté, 

DV»e  part,  boe  les  curés  de  ranlon ,  pensionnaires,  ont  élé,  josqn^à 

rfMot,  m  senis  dont  le  sort  fût  amélioré  à  Tâge  de'^  ans,  par  la 

MitBôii  do  prélèrement  de  la  pension  sur  le  traitemertt  ; 
'  '  'DVme  antre  part,  que  llndrmniié  accordée  pour  Tannée  1816,  aux 
^^ÊÊÊTtàim  autorisés  A  niner,  n*a  pu  être  acquittée  sur  les  fonds  affecr 
lAi  ans  dépenses  du  clergé  pendant  la  même  année,  lesqueb  ont  déjà 
Mipporlé  cette  dépende  |>oiir  Panne'e  181 5; 

rions  aTons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

Art.  I*'.  Une  somme  de  3,900,000  fr.  est  afFcctér,  savoir: 

i85,ooo  fr.  pour  porter,  à  compter  du  i**".  ianvier  1817,  le  traite<* 
■ent  des  archevêques  A  35,ooo  fr,  et  celui  des  évéques  à  i5,ooo,  sauf 
■  In  retenues  au  |»ro6t  du  trésor. 

AyigayOOQ  fr>  pour  porter,  à  compter  de  la  même -époque,  le  traite- 
^.■enl  des  desservans  a  700  fr.  . 

383,000  fr.  pour  donner  en  outre  une  augmentation  de  100  fr.  ans 
Jeiscrrans  septuagénaires,  ainsi  qu*auz  curés  de  canton  du  même  âge 
■on  pensionnés. 

^  4<Mit<'^^  fi**  po^''  porter  de  200  à  q^o  fr.  le  traitement  des  TÎcaires 
•ntresque  ceux  des  Tilles  de  grande  population,  et  pour  que  ce  traitt- 
■ent  soit  acquitté  a  tons  ceux  qui  y  ont  droit. 

45o,ooo  fr.  pour  compléter  la  somme  de  900,000  fr.  A  laquelle  !«V- 
lèveront,  par  approximation,  les  indemnités  à  pajer  pour  les  années 
1816  et  18171  aux  defiserrans  autorisés  A  biner. 

•  300,000  fr.  pour  assurer  des  .secours  annuels  aux  dcsscrvans  que  l'âge 
it  les  infirmités  forcent  A  abandonner  leurs  fonctions. 

00,000  fr.  pour  compléter  l'acquit  des  dépenses  du  chapitre  ro^ral  de 
JBanifc-Denis,  s'élcvant,  pour  1817,  à  175,000  fr.,  confor/némént  a 
■oiro  ordonnance  du  «jS  décembre  1816. 

Total,  3,000,000  fr. 

9.  L'emploi  de  la  somme  de  3,300,000  fr.,  qui  complète  celle  de 
CbtoCLOOQ  fr.  A  répartir,  sera  ullérirurement  fixé. 

3.  notre  ministre  secrétaire  d'Etat  de  l'intérieur  est  chargé  de  l'exé- 
mUinn  de  la  présente  ordonnance. 

SMné  a«  ofaAteao  des  Tuîieriat,  U  9  avril  18 17. 


r»i,iK 


i  d'une  ù'Ilii 
.  On  a 


du.  L 

lU    (jUP 


;trcti!L'  dépolis  i|uplr 


Jiression  des  Ol^uvres  de  Vollaire  va  l'aire  de  nouv 
er  Ms  erreurs,  c'ctoit  rendie  service  à  la  religion 
1res  d^  reproduire  aussi  un  drs  meilleurs  uuvragea 
opposés  BU  pliilosuphr;  et  iiTm  que  le  reiuède  ce 
cote  du  mal ,  on  a  ado|ilë  le  loéiue  funnat  A  tes  m 
ccdes  tvpographiijues  nue  pour  l'édilion  de  Volt. 
On  le  propose  de  rcnlernier  en  un  sml  vulunie 
4  Toluines  1(1-12  de  la  dernière  édition  de  l'abbé  C 
caractère,  le  papier  elle  format ,  tch  qu'ik«nnl  ann 
Je  PforpKtiis,  puroifsrut  dignes  de  fixer  l'arienliau 
D'un  autre  c6lé,  le  libraire,  <|ui  a  publie  la  demi 
en  4  volumes,  en  fait  valoir  les  ^ivanfages.  Nous  ai 
cette  édition  il  y  a  tjuelqups  mois ,  et  nous  devons  < 
est  faite  avec  soin,  et  ijuc  l'exécution  répond  au 
l'ouvrage.  Le  public  va  donc  avoir  \  choisir  entr 
édiliant.  Ceux  qui  s'accommodent  mieux  de  volim 
et  d'un  caractère  d'impreiiion  moins  serré,  préfén 
cienne;  ceux  qui  trouvent  plus  agréable  d  avoir 
rrage  réduit  en  un  seul  volume,  souscriront  poi 
velle.  Ainsi,  tout  le  monde  pourra  satisfaire  ses  ^ 
deux  éditions  s'écouleront  peul-élre  ausM  vite  l'um 
tre.  Celle  qui  est  annoncée  cbea  M.  Le  Bel ,  à  Yei 
pour  laquelle  on  souscrit  cbcE  lui ,  ou  au  bureau  di 
sera  de  7  fr.  5o  cent,  pour  1rs  personnes  qui  auro 
avant  la  publication.  Celle  de  M.  Méqiiignon  est  m 
encore .  et  ne  se  vend  que  6  fr.  La  itioilicité  du  pri 


XSamOtismHliiiy.y  '(N\  aSi^ 


«a: 


TVttArf  des  smmts  Êfystères,  oft  ton  réwn  b$  prind^ 
..  paks  d^ftaM»  4fd  $e  remeonU^nt  dans  hur  ciUbv^ 

timrpar  Colltt  Huitième  ^dhioDi  remc  vm^ 

jrand  aoioy  él  aufvifDtce  (i). 

FSom  GoUety  no  des  ecdétiasiiquet  li9$  pK»  etlî- 
Iwblwt  dm  écrifiiiis  les  plus  féconcb  qu'ait  prodoils 
Il  oonigh^cioa  dé  Stînt-Letare^  est  prin«ûpfd^iiieiit 
tomu  pir  des  ouvrages  de  th^logie  et  de  uiorale  qui 
iêÏLfiSL  ina graud  coursi  et  qui  le  mëriioieiit  à  beau- 
«wp  détord!  ■  Uauteur  ëtoh  fort  ioscnut^  et  ttmnôl- 
toit  «tec  Tadlitë.  Il  eut  de  phas  Tatantage  de  se  pr^ 
tenrer  de  rinflueoce  d'un  parti  qui ,  de  son  temps  ^ 
ifoit  acquis  beaucoup  d  empire ,  et  il  le  combattit 
aème  avec  ardeur  dans  plusieurs  de  ses  écrits.  D*ail« 
leurs  la  forme  de  ses  productions  est  assea  commode  ^ 
Cl  see  Imités  assez  méthodiques  et  assez  prëcis  offrent 
me  aiûte  de  dédisions  et  de  cas  de  conscience  utilee 
pour  la  pratique.  Le  TnUté  des  saints  Mystères  est  dm 
eçMfidMre,  Il  parut  I  pour  la  première  fob,  en  175^^ 
ft ratiloar  en  publia  successivement  •  en  peu  d'années^ 
d^[  autres  émtions  à  peu  près  pareilles  s  la  première» 
Bi  ae  i^ootenta  d  ajouter  à  la  fin  un  jibrégé  des  ciré^ 
mmdas  da  la  Messe  basse  et  la  Réponse  smx  djjfiaiM4$ 

(1)  %  vel.  in^ia;  prin,  4  fir.  5o  c.  et  6  fr.  Se  e.  firstic  èe 
pM.  A  Farit,  à  la  librairie  de  la  Société  TjTpofrapbtqae  > 
diss  HéqaigtKis ,  fils  abë  /  rue  Saint-Sévtria  j  et  au  baref  il 
Ar  Journal. 

Terne  XI.  L'Ami  de  la  Religion  et  du  Rox.        V 


(  5o6  ) 

qu'on  lui  avoît  proposées  conire  plusieurs  de  ses  dé- 
cisions. La  septième  édition,  publiée  en  1768^  fut 
augmentée  d*un  volume ,  qui  comprenoit  trois  disser- 
tations ;  la  première  y  sur  t usage  de  la  langue  vulgaire 
dans  la  liturgie,  contre  les  protestons;  la  seconde,  sur 
la  manière  de  réciter  le  canon  de  In  Afesse,  contre  la 
méthode  propagée  par  quelques  novateurs  assez  con- 
nus du  dernier  siècle;  la  troisième^  sur  la  légitimité, 
l'importance  et  la  signification  des  cérémonies  de  là 
Messe;  c'est  un  abrégé  de  l'ouvrage  du  P.  le  Brun^ 
sur  cotte  matière. 

Après  la  mort  de  M.  G>llet,  arrivée  le  6  octobre 
1770,  le  P.  Nicolas  Collin,  cliauoiue  régulier  de  la 
réforme  des  Prémontrés,  fit  paroîlre  des  Observations 
critiques  sur  le  Traité  de  la  célébration  des  saints  mys- 
tères, I  vol.,  177t.  Le  njèmc  religieux  avoît  publié, 
en  1765,  des  Obsery^ations  semblables  sur  le  Traité 
des  dispenses  y  de  Collet,  et  il  donna  depuis,  eu  .1 770, 
de  Nouvelles  Observations  critiques  sur  le  même  Traité, 
avec  une  réponse  à  l'antcur  d\\  Journal  encyclopédique. 
lue  travail  du  P.  Collin  mériloit  d'autant  plus  Tatlen- 
tion,  qu'il  redressoit  M.  Collet  sans  y  mettre  ni  pré- 
ventions ni  aigreur,  et  qu'il  ne  paroissoit  chercher  que 
le  bien.  Il  n'éloit  pas  très-étonnaut  qu'il  fut  échappé 
au  vertueux  Lazariste  des  erreurs  et  des  mépiîses;  ou 
savoit  qu'il  composoit  très-vîie ,  et  on  présuraoit  qu'il 
ne  se  donnoit  pas  toujours  le  tem|)s  de  vérifier  toutes 
ses  citations  et  de  revoir  ses  épreuves  avec  soin.  De- 
là des  fautes  assez  nombreuses ,  dont  les  unes  appar- 
tenoient  à  l'auteur,  et  les  autres  à  l'iniprimeiu';  mais 
qui  réunies  coni ri bu(àent  à  reudre  l'édition  peu  cor- 
recte et  les  décisions  peu  sures.  Aussi  (]uana  les  Ob- 
servations du  P.  Colhn  parurent,  imagiua-t-on  de  les 


'  f  5o7/  ) 
joindre  simplement  an  Traité  de.CoUet^  comme  si  ellçs 
en  eussent  forme  le  IIP.  volimie;  de  sorte  que  Pon 
«toit  obligé  de  parcourir  ce  volume  poufir  savoir  st  les 
dédsiods  qne' Ton  avoît  tronvéeè  dans  le  premier  né* 
loieot  paiS:  sujettes'  à  quelques  difficultés.   * 

II  déveiioit  donô  nécessaire  de  faire*  une  nouvelle 
édition,  où  1  ^profitât  des  ObsehHÈtiàrtààvtP.  Collin, 
loit  pour  tes  ftire  entrer  dans  le  texte  <^  soit- pour  les 
mettre  en  note  au  bas  dés  pages.  Or  les  rémferques  de 
te  Prémentré  ëtpient  de  detiie  sortes.  Les  première» 
tomboient  sur  les  décisions  de  Coliet'y  qui  lui  avoient 
paru^  bu  fausses,  ou  contradictoires >  ou  inutiles;  l^s 
JMiCondes  sur  les  citations  basaitlées  de  ce  même  au-- 
•leor.  Il  y  a'2i  la  vérité  plusieurii  de  ces  Observation 
qui  sont  sévères,  et  quon  polirroit  même  qualifier  de 
minutieuses  ;  mais  aussi  il  y  en  a  ud  assez  grand  nom« 
bre  qui  sont  de  quelque  importance.  Le  nouvel  édi- 
teur les  a  toutes  passées  en  revue.  Il  ne  s'en  est  pas 
rapporté  entièrement  au  P.  Collin,*et  a  vérifié  par 
)m-même  les  remarques  de  ce  religieux.  11  a  com- 
pulsé les  ouvrages  des  théolof;ieDS  et  auti*es  auteurs 
cités  par  Collet,  et  a  redressé  quelques  erreurs  qtii 
avoient  échappé  aux  recherohes  du  critique.  Comme 
nous  connoissons  la  paûence  et  la  sagacité  de  cet  édi* 
teur,  nous  pouvons  répondre  de  l'exaclitude  quil  a 
mise  dans  sou  travail.  Il  a  indiqué  de  nouvelles  cita^ 
tions  qui  avoient  été  omises,  et  recourant  toujours 
aux  sources,  il  a  rectifié  des  passades  rapportés  un 
peu  trop  légèrement  et  de  confiance.  Il  a  corrigé  quel- 
ques négligences  de  style ,  et  a  fait  disparottre  une 
foule  de  taches  qui  déparoient  le  Traité  de  Collet.  Les 
chaogemens indispensables  quil  a  faits  daus  le  texte, 
quoique  avec  beaucoup  de  réserve,  et  les  notes  qu'il 

V  a 


(  5o8  ) 

a  nûses  au  lias  des  p«nges ,  assurent  à  cette  édition  cle5 
avantages  r|iie  n'avolt  aucune  des  préc<'*dentes.  Plu-* 
sieurs  répciitk>ns  eut  été  suppiîmées.  Parmi  les  acMi* 
lions  I  les  plus  remarquables  sonl  quelques  articles  sur 
les  fautes  où  J'on  peut  tomber  en  disant  la  messe^  ti<^ 
rés  de  Y  Ordre  des  cérénèonies  de  la  Messe  bossé,  pù- 
l)Iié  par  Tautonté  de  M  ^  de  Beaumont^  arcbevéqiie 
de  Paris  ^  et  un  Appendice  oontenani  des  instmcaiem 
sur  la  propreté  des  Ueujc  saints,  des  églises  et  dés  ^r» 
nemens,  eitrait.des  règles  données  par  saint  Charles 
sur  ce  sujet. 

Si  Ton  veut  juger  du  soin  que  l'éditeur  a  mis  dana' 
son  travail,  on  peut  comparer  surtout  dans. la  nou- 
velle édition  les  pages  jy  ip,  49»  ^^»  ^7^  >4^>  i^'> 
2i5,  219,  264,  267,  272,  277,  554,  341,  34961 
420  du  tome  I^*".  ;  et  les  pages  1469  147^  i6i)  172» 
175^  18g,  2:;o,  224  et  228  du  tome  11 ,  avec  les  en* 
droits  correspondans  dans  les  ckliiîons  précédentes. 
Ou  Verra  combien  le  texte  a  éié  amélioré ,  et  com- 
bien les  citations  ont  été  rendues  précises.  Il  7  a  de» 
notes  fort  longues,  et  où  Téditeur  dlsaxte  des 'point» 
assez  importans;  celle  par  eisemple  de  la  page  i^Sf 
où  îl  montre  que  G)llct ,  par  une  diH^ision  hasardée, 
s'est  mis  en  opposition  avec  les  constitutions  des 
Papes  ,  sur  un  point  de  discipline  qui  peut  se  ren-* 
contrer  assez  souvent.  Plijsieurs  de  ces  noies  appar-», 
tiennent  en  entier  à  l'éditeur.  Los  courtes  discussions 
auxquelles  il  se  livre,  annoncent  autant  de  sagacité 
que  de  réserve  et  de  sobnété  de  paroles.  A  la  con- 
noissance  qu  il  avoit  déjà  de  la  matière ,  il  a  joint  les  ^ 
avis  de  personnes  graves  et  éclairées.  Nous  nous  étions» 
proposés  d'abord  de  citer  quelqu'une  de  ces  notes, 
et  rectifications  de  texte  pour  faire  sentir  rexactiludê 


y 


(  5o9  ) 

(ense  qui  avoit  présidé  à  ce  travail;  iiinis  noua 
m  eomnta  devoir  laisser  dûu^  ju{{ér  par  tni^ 
le  œ  qui  ne  poorra  numquér  de  frapper  fœil 
la  exercé. 

Mses  prpnter  qit*on  tià  neu  omis  de  cp  qui 
.jvodre  cet|e«édmou  ploseotmcteet  plus  espoir 
Ddt  a  travaillé  ea  cela  pour  f  iilÀité  mê  eéclé- 
es  k  qai  ee  Traité  est  deaiinéy  et  qm  ont  lie- 
r  trouver  des  déôsiîons  sûres  et'  des  citatiobs 
Mê  pourront  actuellement  consulter  avec  plus 
ianoe  fouvrage  de  Collet  ^  qiii  a  gagné  inltnir 
être  revu  par  un  ecclésiasùqiip  anurue^  çbinDâe 
déâr  dëtre  utile ,  et  qui  a  déjà  fait  ses  preuves^ 
éditeur,  dans  plusieurs  entreprises  du  «uéme 
Cette  nouvelle  cdiiion  est  à  la  fois  le  résultat 
ail  primitif  de  Collet ,  des  Oiseruaiiont  cri'- 
lu  r.  Collipy  et  de  Keicamen  réfléchi  d*un 
très<^capable  de  perfectionner  1  ouvraj;e.  On 
Lparott  en  ce  moment  deux  auti^  édifions 
lé  de  Collet,  lune  à  Lyon,  l'autre  à  Avignon, 
lions 5  calquées  sur  les  précédentes,  et  en  re* 
int  par  conséqueot  tous  les  défauts,  ne  pa- 
pas pouvoir  soutenir  la  concurrence  avec  celle 
ua  venons  de  montrer  les  avantagies. 


JCOUVKLLES   ECCLESIASTIQUES. 

I.  M.  FabbéFrajesinous  a  consacré  sa  confërencé 
rril,  à  parler  du  divin  auteur  du  christ iauismeji 
vres  qui  renferment  sa  vie  et  sa  doctrine.  11  a 
avec  quel  éclat  celte  doctrine  avoit  paru  dans  la 
iyré  aux  ténèbres  t»t  à  la  corruption  ^  et  quelles 


(  5.0  ) 

contradictions  elle  âvoit  eu  à  essuyer  de  la  pari  des  pas- 
sions inléressées  à  mëconnoilre  sa  cëlesle  origine,  et  & 
fermer  les  yeux  i  sa  pureté.  Elle  a  cependant  triomphe 
de  ses  ennemis,  et  son  empire  s'est  étendu  jusqu'aux 
limites  de'  Tunivers.  Le  nom  de  Jésus-Christ  étoit  révéré 
de  l'Orient  à  l'Occident;  ses  vertus  avoient  été  admi- 
rées de  ceux  mêmes  que  leurs  préjugés  devoi«ut  por- 
ter à  les  contester,  et  Mahomet  n'avoit  pu  refuser  des 
éloges  au  Fils  de  Mario.  Il  étoit  réservé  k  notre  «iè- 
cle  de  renouveler,  de  surpasser  même  l'injustice  des 
païens ,  et  de  reproduire  avec  non  moins  de  haine  des 
attaques  oii  le  sophisme  et  le  mensonge  se  joignoient  à 
la  puissance  du  glaive.  On  est  allé  de  nos  jours  beau- 
coup plus  loin  que  les  premiers  ennemis  do  christia- 
nisme, et  les  Celses  modernes,  moins  timides  que  leurs 
devanciers,  ont  poussé  la  maladref^se  et  la  mauvaise  foi 
jusqu^à  nier  l'existence  même  de  J«»sns- Christ.  Pour  les 
confondre,  M.  Frayssinous  a  discuté  ie^^  trois  questions 
suivantes  :  Jësus-Christ  at-il  existé?  Les  Filvangiles  sont-ils 
des  auleurs  dont  ils  porietit  le  nom  ,  ou  sont-ils  authen-     ^ 
tiques?  Que  faut-il  peii.'^er  de  leur  intégrité?  D'abord     , 
Jésus-ChrisI  a~t-îl  existe'?   Il  y  a  dix-huit  siècles  qu'on     *■ 
vit  pareil re  sur  la  terre  un  sage  également  admirable     ^ 
par  la  sriinteté  de  sa  vie,  par  la  pureté  de  sa  doctrine 
et  par  l'éclat  de  sqs  miracles.  Sa  naissance,  sn  mission ,     -, 
sa  mort  furent  accompagnées  de  circonstances  trop  im- 
portantes, trop  multipliées,  trop  notoires  pour  qu'on 
pût  les  révoquer  en  doute.   Elles  sont  alleslées  par  la 
croyance  de  tant  de  peuples,  par  une  suite  de  téuioi-     , 
gnages  du  plus  grand  poids  ^  et  par  les  Juifs  mêmes  qui 
avoient  intérêt  à  nier  des  faits  qui  les  condamnoienl  ; 
de  sorte  que ,  suivant  l'expression  de  Rousseau  lui-même»    ^ 
les  faits  de  Socrate,  dont  personne  ne  doute,  sont  moitié  ^^ 
attestés  que  ceux  de  Jésub-Cbrist.  En  eftet,  les  monti'  '^ 
mens,  les  histoires,  les   traditions,   tout   est   plein  i^-à 
Jésus-Christ,  Les  quatre  Evangiles  et  les  actes  dea  Apd^? 


(5.1) 

1re3  nous  offrent  le  rëcll  de  ses  actions,    et  Texposë  de 
ta   doctrine.  Il  nou;)  reste  encore  des  écrits  d^auteurs 
contemporains,  ou  qui  ont  vécu  peu  de  temps  après, 
et  dans  lesquels  il  est  parlé  de  lui  comme  du  fondateur 
du  christianisme.  Il  est  vrai  qu*avec  des  passages  tron- 
qués et  un  peu  de  mauvaise  foi ,  on  peut  tout  confon* 
di'e,  et  présenter  sous  un  aspect  ridicule  ce  qu^il  y  a 
de  plus  respectable.  C'est  un  talent  dont  l'usage  est  aussi 
facile  que  peu  concluant.  Les  Manichéens,  qui  avoient 
fait  on   mélange  monstrueux  du  christianisme  et    de 
l'idolâtrie,  et  qui  voyoicnl  les  chrétiens  se  réunir  pour 
prier  le  jour  consacré  au  soleil ,  en  conclurent  que  les 
chrétiens  adoroieut  le  soleil  y  et  cette  absurde  accusa- 
tion a  trouvé  de  nos  jours  de  faux  savans  empressés  &q 
la  reproduire.  Ainsi  celte  belle  morale  de  TEvangile, 
cet  esprit  de  charité,  de  douceur,  de  désintéressement, 
ces  vertus  si  pures  dont  le  christianisme  offrit  l'cxem* 
pie  à   la  terre  étonnée,  c'eût  été  le  soleil  qui  les  eût 
inspirées!  Ainsi  ces  mêmes  chrétiens  qui  s'exposoient 
aux  tourmens  et  à  la  mort  plutôt  que  de  renoncer  â 
Jà^uB-CIirist  et  aux  vérités  qu'il  avoit  enseignées,  c'eût 
.  été  au  soleil  qu'ils  eus^senl  fait  ce  couragei^x  sacrifice  1 
Cétoît  donc  le  soleil  que  vous  annonciez,  magnanime 
Apôtre,  dans  ces  épitres  que  vous  adressiez  aux  diffé- 
rentes églises!  Gémissons  d'une  idée  si  extravagante,  et 
plaignons  les  érudils  modernes  qui  ont  tenté  d'expli- 
jfluer  le  christianisme  avec  les  fables  de  la  mythologie. 
Les  Juif»  étoient  plus  francs.  Le  Talmud  contient  bien 
des   inculpations  contre  la  personne  même  de  Jésus- 
Christ;  mais  il  n'eu  conteste  pas  l'existence;   et  sans 
rappeleii*  le  passage  où  Khistorien  Josephe  parle  de  Jésus« 
Christ,  passage  dont  l'authenticité  a  été  combattue  par 
quelques  critiques,  il  dit  que  le  grand-prêtre  fit  com- 
paroitre  à  son  conseil  Jacques,  frère  de  Jésus  -  Ch  rist , 
jOui  fut  condamné  à  être  lapidé.  Parmi  les  auteurs  païens. 
Tacite,  Pliuc  le  jeune  ^  Lucien  de  S^uior^ate^  Lan^prido^ 


(  5«  ) 

TotpHîre,  Julien,  Hi^roclè»  8upmien(  tous  TexiBlei 
ii%  Jësufl-CIirist.  Ce  fait  ne  peut  donc  plus  ètr«  cunti 
par  quiconque  connoît  les  règles  de  la  critîqm;  eC 
pyrrhontsœe  le  pins  obstine,  on  plulAt  la  mauToistt 
la  plus  décidée,  peuTent  seuls  tenter  d'obicoroir  Vii 
et  la  Térité  d'une  bistoire  corroborée  par  tant  de  téfH 
gnages.  3^.  Que  pent-ôn  demander  pour  prouver  1*1 
thenticilé  des  Evangiles?  qtt*on  y  raconte  des  biU  î 
portansi  palpables,  opérés  sous  les  yeux  d*na  gn 
nombre  de  témoins;  qne  les  historiens  qui  ont  dressé 
récit  n'aient  pu  être  trompés ,  n'aient  poiùt  voohi  Iro 
per,  et  n'aient  i>u  y  réussir  quand  ils  Taoroient  tou 
Or,  les  ETangiles  offrent  tous  ces  atantages.  Ib  a 
tiennent  sans  doute  des  faits  atsseos  importans,  puîaq' 
5'agit  d'une  doctrine  répandue  par  toute  la  terre.  ', 
rlirétiens  ont  toujours  regardé  les  Evangiles  comrai 
code  de  leur  foi;  et  comme  ils  ont  pris  ces  livres  p 
la  règle  de  la  conduite,  ils  ont  d&  en  foire  on  exirn 
sérieux.  Dès  le  second  siècle,  saint  Justin,  qui  de  p 
}osophe  étoit  devenu  chrétien ,  soutient  rauthienticitd 
évangiles.  Saint  Irénée,  disciple  de  saint  Polycarpe, 
l'a  voit  été  de  saint  Jean  ;  Tertullien ,  Origène ,  Clém 
d'Alexandrie  s'appuient  constamment  sur  les  Évangi 
Mais  y  dit-on,  ce  sont  les  chrétiens  eux-mêmes  qni 
écrit  leur  histoire.  Eh  bien!  nierons -nous  l'bistc 
grecque  parce  qu'elle  a  été  écrite  par  des  Grcicii, 
kl'ajouterons-DOus  plus  aucune  foi  i  l'histoire  roma 
parce  qu'elle  nous  a  été  transmise  par  des  auteurs 
mains?  Ni  Porphire,  ni  Julien  ne  se  sont  avisés  de  e 

3ue  les  quatre  jSvangites  fussent  l'ouvrage  des  autc 
ont  ils  portent  les  noms;  en  sorte  que  nous  ponv^ 
nous  glorifier  que  les  plus  beaux  titres  de  créance 
ces  livres  nous  viennent  de  leurs  ennemis  mêmes, 
doit-on  pas,  d'après  cela,  d^'plorer  amèrement  l'igi 
rance  et  la  témérité  de  Ceux  qui  viennent  si  tard  p 
contester  ce  que  tout  le  monde  a  reconnu  avant  ec 


\^.->> 


tvwÔgQçit  êitr4ii4  ont  ëlé  fiÉbrîqo^^pir  qaelqiM^ 

^  HMltor.  Mfti»  à  ^«fule  ^époque  i-l«il  paru?  fiîucd 

iorâia'il  exktoil  eueore  des  témoins  dss  bits?  efrlroo 

ii|Mèi  Imt'  iiMii?  l^uno  otTsuIrs  sappositiouB  préiebr 

JMHI'fgrieaiCBt^ds^diQoatMs  que  iWslsora  hit  ssntii*. 

Jkjr^^  ftt  à$  fims  <!r«QAies»  il  oil  Ti;si;  msk  lo  soUk 

mêtti^ftofomM  pris  do  jbft  disliiigiior  dipo  ? ériloUst,  prou!i^ 

tplbVilin  df  Ml  ^raisn.  K  Qno  jp^i-il  pwa^r  do  leiâr 

1«M|rM7  IL  ort  posH'Uo  saiis  doaîo  mo  lloodvwiiàiiro 

.jÉsfKpiilspoîf  bitoodiiit^penidtaiBtlsilt  Msiicloy^q^ 

-WtSÊMnmâêm  rBi9Sii|Bo^  nais  oà  poi^  asNira^  aa'ik 

MmI  pMl  sujiMiiit  d*allérstioii  ponr  oe  qni  rôgsrae  la 

-dwMlK-^biMiptct  des  premiett  obréltons  ponr  ces  li'* 

Mi^<aNpli*iiiM|n*«9  sentpute,  et  ce  qui  errifa  lors  de  la 

àttfflfMitk  éoùniit  per  &sint  Jérôme»  |nroove  areo'qnél 

iKiiB  religieux  on  rousert oit  ces  orscles  dirîns.  Ijes  éra- 

'dBle  se  sont  donné  la  peine  de  compter  les  ▼ariantcs;  il 

;.T*.*èn  a  beaucoup',  et  il  n  y  en  a  point  déportantes. 

lias  écriTaitts  du  siècle  d*Augasle  ont  aussi  les  leuini,  et 

.411  no  s'en  est  jamais  seinri  pour  nier  leur  fidélité  snr^  le 

ïiffcillirhicîpaL  Que  sont  au  fond  tontes  ces  difficultés? 

*ibm  CTipawes  qtli  uo  résistent  pas  &  la  critique.  Qui  sont 

,elM99(  qui  les  élèvent  7  fréleudeul^ils  soutenir  la  compa- 

*  taiiMi  afoo  les  génies  de  tous  les  siècles  (|ui  ont  cr'b  et 

'  4/Sùmia  ce  qu'ils  croyoient?  Dégageons  nous  de  nos  pas* 

siona^i  et  la  Térité  nous  frappera  de  son  éclat  /et  la  reli- 

tiaioD  ee  aïonlrera  à  nous  toute  resplendissanlede  la  beaàté 

H'dosa  doctrine^  de  la  pureté  de  sa  naoraie,  et'  du  spêcta- 

:cle  des  vertus  par  lesquelles  elle  a  consolé  «a  tei*re.  Telle 

t  ait r^aoalyse  rapide  de  cette  conférence,  où  l'auteur  s^est 

«^jMatré,  eorame  à  IWdinaire,  digne  de  son  sujet ,  et 

f  ot  il  Vesl  concilié  Tatiention  d'un  auditoire  distingué, 

V^^ffimmblt  s'augmenter  de  jour  en  jour.       * 

.!J.  .ftomsa.  LlienreOx  ebangènient  que  la  mission  avoit 
. '.ipéré  ai\  cette  irille  se  soutient;  el  ce  qui  se  passe  encore 


(5i4) 
aujonixl'hui,  pronve  que  ce  n'a  {>oinl  éié  une  ferveur 
d-un  momeoL  Le  même  esprit  de  piélë  paroit  régner 
parmi  ceux  qui  ont  suivi  les  exercices  de  la  mission.  Il 
y  a  tous  les  jours  beaucoup  de  monde  à  la  croix  qui  a 
ëtë  plantée.  Le  jour  du  veudredi-saint ,  toutes  les  pa* 
roisses,  à  l'exception  d'une,  y  sont  allées  en  procession, 
M.  révoque,  le  chapitre,  la  paroisse  Saint- Pierre ,  et 
les  nombreuses  congrégalions  d'bômmes  et  de  femmes, 
s'y  sont  rendus  également  à  cinq  heures  du  soir  :  un  dër 
lâchement  de  la  garde  nationale  et  la  musique  accom- 
pagnoient  la  procession.  On  a  remarqué  que ,  pendant 
tout  ce  jour-là,  il  y  avoit  eu  constamment  au  moins 
quin/c  cents  personnes  au  pied  de  la  croix.  Les|  égh'ses 
où  la  dévotion  du  chemin  de  la  croix  a  élé  établie,  ont 
élé  visitées  par  un  grand  nombre  de  fidèles  qui  faisoient 
leurs  stations.  En  général ,  les  églises  sont  beaucoup  plua 
fréquenté&s,  et  il  y  a  plus  d^ardeur  pour  les  bonnes  œu- 
vres. Des  rixes  factieuses  ont  eu  lieu;  si  quelque  chose 
Eeut  calmer  les  esprits ,  c'est  sans  doute  les  prières  des 
onnes  âmes  qui  ne  cessent  de  demander  à  Dieu  qu'il 
éclaire  leurs  frères^  et  l'exemple  des  vertus  et  de  la  cha- 
rité qu'elles  exercent  cnveis  les  pauvres  et  les  affligés. 

Orléans.  Il  y  a  ici  depuis  plusieurs  mois  en  garni- 
son un  régiment  suisse  de  la  garde  royale.  Tous  les  ca- 
tholiques, qui  en  forment  la  majeure  partie,  se  aont 
approchés  publiquement  des  tribunaux  de  la  pénitence, 
et  ont,  pendant  la  quinzaine,  officiers  et  soldats,  rem* 
li  le  devoir  pascal  avec  l'extérieur  le  plus  recueilli.  Un 
ataillon  qui  devoit  partir  pour  Paris  au  commencement 
de  la  semaine-sainte,  s'étoit  préparé  avant  son  départ 
à  cet  acte  de  religion ,  et  l'avoit  rempli  avec  la  même 
édification.  Le  peuple  a  été  fort  touché  de  cet  exemple. 
Ainsi  tout  concourt  à  ramener  les  esprits  à  la  religion. 
Les  campagnes  mêmes  qui  sont  le  plus  abandonnées  par 
suite  de  la  disette  des  prêtres^  viennent  de  recevoir  des 


i 


(  5i5  ) 

ijworin/  fnmgtnk  h  mérite,  mM. oéanmoiiu  fart  pr<* 
cieiix.  Un  tiûé  -niiiiîoiiQaire  a  paroduru  ploMeurs  pa« 
rouNs  de  ce  diocèse^  a  ranimé  la  foi ,  et.  a  troavë  en- 
core dea  ceears  docUea  et  empreiaé»  i  rentfBndi*e.  11  n'est 
que  trop  naturel  d*opBIier  la  religion  quand  on  n*enlend 
plna  M  Toix;  maia  las  esprits  même  assoupis  se  riweiU 
but  an  son  de  se»  oxhprlations  touchanlen.  Cest  une 
nèçe  qni  n'a  besoin  que  4e  parler  k  ses  enfans  pour  les 
£iuce  céder  àaôn  autorité,  ou  plutôt  àsa  tendresse.  C'est 
cvque  Ion  a  ^prouy^dans  les  campagnes  où  le  mission* 
Mira  a*est  montré.  Seut^  il  a  fait  impression  sur  dea 
liODimes  moins  pervertis. qu'égarés.  Il  y  a  des  paroisses 
foA  il  n'a  fait  que  passer;  il  y  en  a  d'autres  plus  heu- 

•  Sougy,  i  l'extrémité  ^ 


oi  il  a  fait  quelque  séjour. 
Iioridk^ouesl  du  diocèse,  a  joui  de  sa  .présence  pendant 
irpifl'aemaines^  Cette  paroisse  et  celle  oTIuètre,  qui  sont 
jëunies,  ont  paru  recevoir  ce  bienfait  avec  reconnois- 
unce.  Les  habitans  des  campagnes  voisines  se  reiidoient 
i la  mission  avec  empressement,  matin  et  soir,  quoique 
la  plupart  fussent  assez  éloignes.  Ni  les  mauvais  chemins, 
ni  la  saison  cotilrâire,  ni  le  temps  qui  fut  constamment 
mauvais ,  ne  purent  ralentir  le  zèlo  que  Ton  montroit 
dans  ce  canton  pour  entendre  la  parole  de  Dieu.  Le  mi.«- 
^onnalre,  de  son  coté,  éloit  infatigable,  el  faisoit  doux 
instructions  par  jour.  Au  bout  de  trois  semaines,  il  alla 
donner  une  mission  à  Termini^,  paroisse  Toisiue,  mais 
jdu  diocèse  de  Versailles,  où  l'cra  pressera  en  t  des  fidèles 
ne  fut  pas  moins  vif,  malgré  les  mêmes  obstacles  du 
jtemps,  des  chemins  et  de  l'éloignement.  Celte  mission  fut 
.terminée  par  la  plantation  d'une  croix ,  qui  eut  lieu  avec 
beaucoup  de  solennité;  après  quoi  le  missionnaire  revint 
à  Sougy  pour  une  pareille  cérémonie.  Il  eût  volontiers 
procuré  le  même  avantage  à  d'autres  paroisses ,  mais  il 
étoit  attendu  à  Fontainebleau.  Ce  pieux  eccl^iaslique 
est  déjà  connu  dans  ce  diocèse  par  son  eè]6  désintéi*essé 
el  par  ses  prédications  instructives.  Il  donna,  Tannée 


(5i6) 

dernière,  ploiiears  miMoiis  dafis  la  partie  de  Blui^.  La 
simplicité  de  sa  vie,  aon  courage,  aa  patience  lui  roii« 
cilient  partout  le  retpeet  et  resftime^  et  prëpai*eiit  I*eBtrt 
de  SCS  discourt.  Les  lieux oà  il  a  passe  se  fëlicileut  même 
des  courts  uiomena  qu*il  leur  a  donnés,  et  les  payeurs 
qui  ont  pu  procurer  ce  bienfait  à  leurs  troupeaux,  eH 
ressentent  les  heureux  fruits.  Il  dissipe  les  prëf entions 
par  sa  prudence  et  par  8<»  rertus.  Il  rend  la  religion 
)*espectable  par  i^n  exemple;  il  seconde  le  selç  des  cin 
ré%j  il  leur  concilie  les  caeurs,  il  rend  leur  ministère 

S  lus  fiicile  et  plus  fructueux.  Qui  pourroit  être  jalodx 
'un  concours  qui  tend  à  la  gloire  de  Dieu  et  an  aalut 
du  prochain?  Fuisse  donc  la  mîsërioorde  divine  mulli« 
tiplier  ces  ouvriei^s  généreux,  et  puissent-ils  suffire  i 
la  f<iis  aux  besoins  des  Tilles  et  i  ceux  des  campagnes, 
ou  tant  d'ames  rachetées  aussi  du  sang  de  Jé&ub-Chrtst 
attendent  que  Ton  vienne  remuer  pour  elles  la  piscine, 
et  leur  rompre  le  pain  de  la  parole  dont  elles  jeûiieiit 
depuis  taut  d*années  ! 


NoUVXLLXa   POL1TIQUK5. 

Pa^kis.  s.  m.  a  présidé  plusieurs  fois  le  conseil  des  mînis*- 
tres.  Elle  se  porte  Deaucoup  mieux ,  et  murche  dans  ses  ap- 
partenien5. 

—  M>'.  le  duc  d*Or1cans  est  arrivé  à  Paris,  le  mardi  x5  au 
soir,  M*",  la  duchesse  dX>rléans,  M"«.  d'Orîéans,  sa  sœur, 
et  tonte  sà  famille.  Le  lendemain ,  le  Prince  et  les  Princesses 
se  sont  rendus  aux  Tuileries  pour  faire  leur  cour  au'Hoi ,  aux 
Princes  et  aui^  Princesses  M"^  le  duc  d'Orléans  étoit  débar* 
que,  le  12,  k  Calais,  avec  toute  sa  suite,  remplissant  sept 
voitures. 

— -  Les  officiers  de  la  compagnie  des  gardes  du  cerps  de 
Noailles,  ayant  k  leur  tête  M.  le  duc  de  Mouchy,  leur  capi- 
taine, ont  été  admis,  avaiTt-hier  matin,  au  serment  qu'ils 
oot  eu  rhonneur  de  prêter  entre  les  mains  de  S.  M.  On  croit 


(  5i7  ) 

a  la  GompanM  atn  loplt  féorganitée  pour  h  i**.  mal  proK 
B ,  ci  qo'<ittompfi»>af  m  Joiu^à  $tmmirrimjm  dmètii; 

-»  Mr.  le  doc  àê^  Btrryv'  inlbniil  dci  perlèi  que  la  1mU« 
tap»  éê  VoiuKiart  ont  awyyfea  par  ht  data  manoiiif ,  vient 
éf  irar  .aecoidèr  iiA  iecoiirB  de  400a  fir. 


-  :>■ 


KsiRavciy  membrada  k  chambre  det.df^imliflt  ait 
■^-canmillar  d'£t«t  en  aarvke  evlraordîffiairay  et  fona^ 
lafjnJljiiKi  ilTHî  «&  dfpailtaieiit  dc^  U  jttitka. 

4«^l|.  'da  GkbÉÎae  ea  nùmmi  loaa-pr^et  àjontac,  daiii  h 
Cliaiewia  hiJMriedra  »  et  M.  Angelter ,  aooa-pîréfet  à  Lanion , 
m  a«i■plBtoe■lan^de  M^  lé  soàf*prtfftt  de'  JLanion,  aonioié  à 

apfia'pieiaLuiiv  ciav«ifiej. 

t-  •  .  •  '      ■  ■  . 

-^^  V)ar  tmté'des  principe»  d'économie  «oivû  par  la  faorer- 
MBtfBt  «  on  Vient  <ie  ri»br«icrr  vîn^Hin  ofliciers  de;  VélMV- 
nqnr-de  la  première  dtviston  militaire,  fat  Crgiie  ottcien  de' 
rilrtHwa|nr  da  li  place  de  Parit. 

-«-  M.  Esmangard ,  conseiller  d'Etat ,  a  été  nommé  rappor- 
teorde  la  commissi<m  chargée  d'examiner  l'a  (Taire  concer- 
nant lesoficiers  topérieurs  renvoyés  de  la  Martinique  par  M.  Je 
|oovemeur. 

—  L'aflbire  do  sieur  Maubreil  a  été  appelée,  le  17,  en  po- 
lice correctionnelle.  L'accusé  a  parlé  lui-même,  e%  s'est  laissé 
entraîner  dans  des  divagations  aussi  K:onl;*aires  à  son  intérêt 
fi'aa  tnis  commun.  Son  avocat,  M.  Couture,  a  essavé  d'at« 
wsaer  l'effet  d'une  si  mauvaise  défense ,  et  de  ■  répondre  ans 
fsits  avancés  par  le  ministère  public.  M.  le  substitut  dn  pro* 

*  tnreor  dii  Roi  a  répliqué.  Le  jugement  sera  prononcé  le 
mardi  2a. 

—  La  eonr  prevôtale  instruit  une  affaire  de  fausse  mon-> 
noie  dana  laquelle  une  famille  nombreuse  est  impliquée.  Oa 
a  mené  les  accusés  k  PH6tel-dea-Monnoies ,  et  on  a  fait  l'essai 
éa  pîècea  fapsaes  en  leur  présence. 

'^On  a  commencé,  le  i5  avril,  au  tribunal  de  police  cor- 
rectionnelle, l'afiâire  des  sieurs  Chevalier  et  J>entu ,  auteur 
et  imprimeur  de  la  Première  Lettre  à  M.  k  comte  dt^  Cotes.. 
Le  premier  a  déclaré  se  nommer  Franfois-^CIéry  Chevalier, 


(  5,3  ) 

ei  êire  Itouime  de  leHres.  Il  n'a  «lé  lire  qup  cent  nriMUirei 
ài:  ia  brochure,  i^ui  même  ii'onl  jiag  tous  ^té  ïftudu»,  M.  V^ 
liinrixiil  a,  flans  un  long  dUcoui^,  énutuérû  les  jirmcipaiii 
griffs  tjiii  ont  fait  Iniduîre  le  sieur  Chevalier  dn^ADt  le  trilw 
iiïl.  U  l'a  actusé  d'avoir  mantiut-  de  reNpect  à  la  Charte, 
d'avoir  atla<|ui:  l'ordoimatice  du  5  S"pleiiibre  cl  In  toi  dn  21 
oclubre,  que,  |>ar  une  odipiite  allustun,  il'appeFi^it  la  loi  Att 
susp«cls,  et  d'avoir  lentë  d'affoiblir  le  rrsiiect  âù  îi  la  per- 
sonne du  Roi  et  aux  actes  de  son  autorité.  Le  magistral  S' 
cité  plusieurs  passages  de  la  Lrocliure  qui  jnilîtient  ce*  repro- 
clies  ,  t>t  a  conclu  k  ce  tjue  les  sieurs  Cuevalicr  et  Dentu  fu»- 
si'Tit  condamnés  à  trois  mois  de  prison,  tSoo  fr.  d'amende  et 
inoi)  fr.  lie  cautionnement.  La  cause  a  clé  reuiîseau  mardi  31, 
puur  etileudre  I3  réponse  de  Clievalîer. 

—  M.  Charles  Messier,  célèbre  astronouie,  est  mortiP^ 
ris,  à  l'ége  de  86  ans  et  plusieurs  mois. 

—  L'arrêté  de  M.  le  préfet  de  la  Seine,  en  date  du  1".  man 
dernier,  adonné  lieu  à  diverses  inlerpcétalions.  Quelques  per- 
sonnes ont  cru  que,  parce  que  l'art.  9  porte  que  lei  déclara' 
lions  seront  repues  jusqu'au  5  avril  courant,  ce  terme  étoit 
de  rigueur ,  et  que  les  personnes  qui  se  scroîcnt  inscrites  au- 
roienl  seules  le  droit  à  être  portées  sur  les  listes  d'électeurs. 
Telle  n'a  pu  être  l'intention  de  M.  le  préfet.  La  lîsle  des  élec- 
teurs se  fait  d'office  d'après  les  rôles;  mais  comme  des  erreurs 
peuvent  être  commises^  que  d'ailleurs  quelques  coniribuabl'i  I 
uomicdiés  !i  Paris  paient  une  quote-part  d'impositions  dans  les  { 
dépnrtemens ,  il  étoit  indispensable  d'ouvrir  un  registre  de  ré-  ' 
claniatinns,  et  il  l'ctoit  aussi  de  fixer  un  terme  aux  inscrip- 
tions, afin  de  les  hâter  de  manière  que  les  listes  d'électeurs 
pussent  être  imprimées  et  publiées,  selon  le  vrru  de  la  loi, 
avant  l'époque  des  éleclious.  Ce  terme  ne  sauroit  être  fatal , 
puisqu'il  n'a  point  été  assigné  par  la  loi;  et  jusqu'au  jour 
même  de  la  convocation  des  collèges,  tout  citoj'cn  remplis- 
sant les  conditions  exigées ,  peut  réclamer  l'exercice  des  droits 
d'électeur;  mais  il  ne  pourra  s'en  prendre  qu'il  lui-inèmé,  si, 
faute  de  réclamalion  de  Sa  part,  son  nom  n  est  pas  inscrit  sur 
la  liste  qui  aura  été  affichée  avant  cette  époque.  U  parolt  que 
c'est  ainsi  que  doivent  être  entendues  et  les  dispositions  de  la 
loi  et  celles  de  l'arrèlé  de  M.  le  préfet. 


(5.9) 

'  '*«— Seinûtle  eolmiêiioenent  du  raoMi  ontriraille  h  VMe 
Éifcnf  «t  tbâteÉtt  de  VfcraHlIes ,  et  aux  réparations  it  la 
dMIr  dé  iniri>kv,~^i  étoit  dans  un  ëtat  de  dégradation  coinr 

.  —  1}  est  entirë  sncceaiivenient  dans  le  port  de  Calais  plu- 
ijpm  liAtimèns  ch^gÀ  de  blé. 

**m^'tjg  tribonal  de  Sarrebourg  a  condamné  k  trois  mois  de 
le  nommé  LocUier,  ancien  capitaine  de  partisans, 
de  propos  séditieux. 


.««ITo  nommé  Blanchard ,  dé  Bourbon-Vendée ,  agent  d'in- 
PUgiMéa  pNDlitiqoes,  avoit  été  envojé  dans  divers  lieux',  et  no- 
lÉmment  à  moulins,  pour  y  porter  la  nouvelle  de  prétendus 
camplofei  «{ni  dévoient  éclater  k  jour  fixe ,  et  avoit  un  mommit 
^^mfmmklm  s6relé  d'an  partieulier  de  cette  dernière  ville , 
mJk  dénonçant  fisusseownt  ;.  traduit  devant  le  tribunal  de 
p* c«Mn«ctionneUe  de  Bourbon-Vendée,  sa  fonrbr  a  été 
,  et  il  a  été  condamné  à  driq  ans  d'emprisonnement* 
it  tout  le  cours  des  débats ,  il  a  feint  une  imbécillité 
y  et  a  refusé  de  faire  connoitre  les  principaux  auteurs 
'Ibfjtttngue  dont  il  n'étoit  que  Fngent. 

••  L'empereur  de  Russie  vient  de  conférer  le  grade  de, 
haltuant-général  de  ses  arni[pes  à  M.  Pozzo  di  Borgo,  son 
près  la  cour  de  Frai  ce. 


- 

'  —Lord  Wellington  se  dispose  à  quitter  Paris ,  pour  se  trou- 

m* 4  Londres  le  2^  de  ce  mois,  jour  de  Saint-Georges,  oii  le 

Erégpnt  tiendra  une  noiubreu.<ie  cour.  L'état-major  du 
rendra  à  Cambrai ,  oii  sa  grâce  ira  établir  son  quartier- 
|ttefal. 

'  —Un  orage  affreux  a  éclaté  à  Ath ,  dans  les  Pajs-Bas,  Le 
iMwrre  est  tombé  sur  le  clocher  de  l'église  principale.  (  Un 
jbvnal  dit  réalise  cathédrale^  il  n'y  a  point  de  cathédrale  à 
AA).  En  moins  de  huit  heures,  le  clocher  et  l'église  ont  été 
en  cendres.  Le  dévouement  de  la  garnison  a  sauvé  les 
s  qui  entourent  l'église,  et  préserve  la  ville,  qui  avoit 
iMtt  «  craindre  des  progrès  de  l'incendie. 

'  — Les  réclamations' de  M"*.  Krudncr,  tendant  à  obtenir 
h  permissiou  de  prolonger  sou  séjour  dans  TEtat  de  Badè , 


ont  été  infructoeutes.  Elle  a  été  obligée  de  rentrer  en 
On  dit  qu'elle  vient  de  louer  une  maison  de  campagne  prêi 
l^uceme,  mais  qa*on  lui  a  impocé  l'obligation  de  ne  pas  tenir 
de  réunions  religieusi^t  >  et  de  ne  pas  prêcher  en  plein  air.  Son 
parent,  le  baron  de  Krudner,  chargé  d'affaires  k  Dresde,  vient 
€ie  donner  sa  démission,  et  s'est  fait  agréger,  ainsi  que  sa 
femme ,  k  la  société  des  hemhutes,  en  Lusace;  c'eit  mie  secte 
fondée  »  comme  on  sait ,  dans  le  dentier  siècle ,  par  an  comte 
de  Zinzendorf.  Quelques  journaux  l'ont  appelée  la  société  des 
viiHisifS}  il  n'y  a  ]K)int  de  secte  de  ce  nom  en  Allemagne, 
mais  bien  des  piétistes,  qui  y  sont  même  assez  répandus.  Ces 
piétistes ,  comme  les  hernnutês ,  ne  sont  j»as  exempts  dVnthou* 
*iame. 

t 

-«i-  On  a  donné  beaucoup  de  versions  différentes  sur  ce  qnt 
vient  de  se  passer  en  Suèae.  Ce  qai  est  certain,  c*eet  qu'il  y 
a  depuis  Iong«4emps  en  Suède  un  parti  de  mécooleai  qui  ton- 
haitoient  un  changement  dans  le  gouvernement,  et  qui ,  re- 
gardant le  prince  royal  et  son  fils  comme  des  étrangers ,  fiw^ 
mèrent  le  projet  d'attenter  à  leurs  jours.  Le  prinœ  •royal  en 
fut  prévenu ,  et  prit  de  suite  de  grandes  précautions,  qui  ont 
empoché  le  succès  de  l'entreprise.  On  fait  des  recherciies  ponr 
en  connoitre  les  auteurs.  Deux  officiers  de  la  garde  ont  été 
rétés;  plusieurs  dames  de  la  noblesse  sont  compromises. 


AVIS. 


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On  eut  prie  de  joindre  à  lontm  les  fK^lamatiomi,  changement  d*a- 
drrxse  ri  n^aboiinemenA ,  itr  dernirre  fitiretse  imprimée  qoc.roa  reçoit 
avac  le  Journal.  Cela  ^TÎte  des  recherches  el  enipéche  des  errenra. 

ToPTES  LETTRES    QVt  IfÉ   SER^tEIfT    téS  )$tfB^KCUêES  SrJI 

ttovs  rARrieswEvr  tds. 


UÊKiipndi  ÉOavraaif.)  (N*.  âSa.) 


\t 1  ■     .1       1»»^ 


Mhciiàilens  iwr  tes  rapports  des  4ifférens  ËUUs  ùvec  U 
sààu  Siège,  et  sur Tautorité  guil  exerce  dans  tE^ 
'    mUsé,  eximits  du  rapport  du  comité  anglois. 

tHOtSliMS     AKTICtX* 

Dtm  tioire  premier  article  sur  celte  matière^  tioUlft 

El  ratnarqutr  »  en  parlant  des  documena  relatifr  &  U 
iCm^  que  air  John  Hippisley  n*a voit  pas  en  aur  notre 
plillo  «ccl^îastique  toi^a  les  renseîgnemens  qn^ii  eftt 
lift  et  [proourer,  ou  au  moins  qn'îl  ne  les  a?oit  pas  mis 
iM  oaage  i  et  noas  nous  ëlonnâmes  ttitr'auti*es  qu'il  n'eik 
JHW  consulté  les  Opiucidea  de  Fleury,  publies  en  1807, 
)p«r  M.«  Emay^  oà  il  auroit  trouve  des  témoignages  plus 
lignes  de  Foi  ^  et  des  raisoniiemens  un  peu  plus  conciuana 
«(ue  dans  ses  extraits  de  Pi<huO«  Mois  depuis  nous  avons 
«ippris  une  circonstance  qui  rend  sir  iohn  Hippisley 
^^Botos  excusable  encore,  et  qui  achève  de  prouver  quel 
^esprit  a  prt'sidé  au  choix  de  ses  matériaux.  Nous  savons 
'^'une  manière  très-sûre  que  ces  Opuscules  de  Flesuy 
été  véritablement  envoyési  au  baronet  \  nous  le  t^* 
de  la  personne  même  qui  lui  en  a  adi^essë  un  cxem« 
plaire^  et  qui  avoit  pns  la  peine  de  lui  en  désigner  les 
'passages  les  plus  concluansé  L'impaitial  rapporteur  n'a 
Jiea-ci'u  devoir  faire  mention  d*un  écrit  si  important  $  et 
comme  un  ^ge  qui  ne  daigneroit  pas  consulter  toutes 
les  pièces  d^uu  procès,  et  qui  passeroit  sous  silence  celles 
>qui  aeroîent  les  plus  propt*es  à  former  bon  opinion ,  il 
n^a  communiqué  au  parlement  que  les  documensqiji  fa- 
irorisent  ses  préventions,  et  il  a  tenu  le  reste  caclié.  Nous 
laissons  les  Anglois  apprécier  la  droiture^  la  candeur  et 
la  loyauté  de  ce  procédé* 

Tome  XI.  L'Jtmi  de  la  lîeligian  et  du  Rvi.       X 


(5m> 

En  poursuivant  Texamen  des  documflhs  dans  le  rai^ 
nort  du  coroilë  relativement  i  chaque  Etat ,  nous  ar* 
rivons  à  ceux  qui  regardent  Venise.  Cet  article  reif- 
fernie  Irès-peu  de  pièces.  On  y  trouve  deux  extraits  de 
V Histoire  dea  républiques  italiennes  {tu  moyen  dge,  par 
IVI.  Sismonde-Sismondi ,  et  de  V Histoire  universelle  des 
Anglois;  c'esl-là,  c^ei^t  dans  des  auteurs  prolestans  que 
le  rapporteur  va  chercher  ia  connois2>ance  de  la  discipline 
ecclésiastique.  Les  trois  autres  pièces  de  cet  article  soni 
trois  actes  du  sénat  et  du  grand-conseil  de  Venise,  datÀ 
dq  3  septembre  1754,  temps  où  Ton  croit  qu'il  exisloil 
encore  quelques  différends  Hutre  la  république  et  le  soiiv 
Terain  Pontife;  car  sir  John  Hippisley  met  beaucoup 
d'empressement  k  recueillir  ce  qui  a  été  fait  dans  dea 
temps  de  troubles  et  de  discorde.  Son  article  manque 
d^ailleurs  d*oxa<5(ilude.  Il  dit  que  les  patriarches  de  Ye* 
nise  et  d'Aquilée  étoient  choisis  par  le  sénat,  et  que  le 
dernier  et  oit  forcé  de  prendre  un  noble  Vénitien  puiy* 
son  coadjuteur.  11  auroit  du  savoir  que,  le  patriarcat 
d' Aquilée  n'existe  plus  depuis  pins  de  soixante  ans.  Ce 
patriarcat  devoit  être  alternativement  a  la  nomination 
de  la  maison  d'Autriche  et  de  la  république;  .mais  on 
éludoit  cet  arrangement  par  Ju  précaution  que  le  pa- 
triarche vénitien  a  voit  de  se  donner  un  coadjuteur  de 
sa  nation;  ce  qui  amena  les  disputes  de  la  république 
avec  Marie-Thérèse,  sous  Benoit  XIV.  Sir  John  Rippia- 
ley  ajoute  quHl  paroîi  que  les  évêques  n'ont  pa«Ja  per- 
mission d'intervenir  dans  la  collation  des  bénéfices  pour 
le  clergé  du  second  ordre.  Il  nous  paroît  plus  cei^taui 
que  riionorable  rapporteur  se  trompe  dans  cette  assers 
tion,  dont  il  ne  donne  aucune  preuve. 

A  l'article  du  royaume  de  Naples,  il  dit  qu'il  n*a  pa 
se  procurer  aucun  renseignement  oQiciel  sur  la  nomi- 
nation aux  é vaches  et  aux  emplois  ecclésiastiques  du 
second  ordre.  Nous  sommes  surpris  qu'un  homtne  qui 
a  fait  tant  de  recherches,  qui  est  allé  en  Italie,  et  qui 
iparoit  y  avoir  interrogé  sur  nos  usages  tant  de  prélats 


connu  J'«a^jDWf,iCJHiMt  ■ 
is  hcDieux  4i$:ppQ>oîria^ 
que  nous  ii*aVu)f»  pJa^nC 
la  savons  qulNloit^Wgp 


(  3.3   ) 
•I  <l*«crlé»i»tique*,  n'ait  pas  connu  r«aX/l!tf,iC]boM*  ft 
ctl  t-giii'iJ.  Nui»  nous  Iruiivi       '  ~         ■  ■    ■ 

}ili-er  û  eel\ti  Incune  ;  car,  (|u 

à  1  ambassadeur  à  Naplta,  iii ^ 

aulrefuLS  que  lu  Pape  nomm'u  dans  ce  rq^a^nû  1.  tQt» 
Ita  M^gei  t^piscupaux,  excepld-  viiigl  six,  qi^'eU»i^f,r«.. 
cunnuï  (le  paUuaagu  Inique;  il  iiomniuil^  ^ff^çaiçiil  à 
luii:>  les  bt'iiélîcea  du  second  oi  dru.  Soits  Pl'é  Vl,  la  eoor 
de  N.iples  leTcndiqu»  le  droîl  de  noniui|j,ÏDin  cffptn 
l'u^agu  ancien,  et  il  s'ei^^uivit  inte  :is.seït  longue ,Contai7 
lalioii  qui  ne  fiail  qu'un  1790.  Il  tVil  cuiivèiiu  aloiriqiu  ^ 
le  l'ape  nomtueroit  à  loua  les  Ix'iiélîcesduMcon^Pi^dré, 
mais  ne  choiïiruil  que  des  siijuls  du  iiiL  Quant  aux 
é<rêcliét,  il  devoil  y  nommer  sur  une  iilla  de  lix>isca|i- 
dîdals  pi-éseut<.'a  par  te  loi ,  et  le»  si^gc<  racao*  Fureàt 
en  eBêi  lemplis,  en  1793  ,  d'upi'és  ces  nqureatix  arran- 
gement. On  piOtetid  (ju'il  y  11  encore  on  ce  momeut  qual- 
qiie  discussion  à  ce  sujet  entre  les  deux  cour*.  Sïr  John 
Hippisley  a  jugé  à  piopos,  pour  grossir  son  article  de 
Naples,  d'y  faire  entrer  un  extrait  de  Giannone,  en  38 
pages  in-rolio;  il  Faut  le  remercier  de  oe  paa  nous  en 
•Tqir.dunnë  davantage,  cai-  Gianuo'ne  avoit  un  droit 
pariicDlier  i  cette  faveur  du  rapporteur.  Cet  historien, 
«anemi  déclaré  des  Papes,  et  auteur  mènje  de  satim 
ictuilre  cux,étoît  uneaulorilé  pii!rieuse&  alléguer.  Mail 
puiaqu'oD  citoit  son  livre,  li'auroil-il  pas  été  juste  da 
fvnqarguer  qu'il  a  été  réfuté  par  le  P,  Sébastien  Paoli, 
■k.par  San  Felice,  dans  ses  Réfiexiona  morales  et  théo~ 
lanquea?  N'auroît-ïl  pas  été  convenable  de  parler  de  sa 
^nidation  à  Turin',  ep  1738 ,  dont  on  a  le  récit  fort 
tjlaiflé  dans  plusieurs  recueils,  et  notamment  dans  lo 
MftfwiUment  à  l'HUtoire  eccléaiaatique ,  du  P.  Alexan- 
pr*i  L'équité  permet-elle  donc  de  faire  regarder  conimo 
)9àe'  autorité  irréfragable  un  écrivain  d'une  partialité 
fjfçoqnue,  et  que  la  hardiesse  de  ses  opinions  fît  ren- 
iray^aucceë8ivementdeplusieursEtats7et  unra{)j>orteur 
à  ^  Fait  MD  dsfoir  tn  couscience  quand  il  n'a  priSsenlé 
X  a 


t  524  ^ 

t  I  ■  •    ■  ■ 

àîn.sï  ()\riïn  cÀl^'des  o))jé)s,  ioL  c^ii^'I  Afieclè  (Te  chôTsîr  fo 
aiiloritOVUfS  plus  suspectes?  Le  reste  de  râviiclç  di  Nàpl^ 
Ijréseiilc  des  pièbcs  qui  ne  sont  pas  plus.côiicluâiiles,  eii^ 
Ir'aiitf'ies  des  hieBuréà  prises  luir-ia  cour  dé  Nâblés,  eA 

COIlI 

emj] 

quel  te  rapporteur  JRaisii  et  prë^ente  bé  qiii  à  éli  fait  daui 
des  momens  â/huméur.  Vèut-oii  bien  là  paix  àUëhd  Où 
va  fouiUer  ainsi  dans  les  archiifô  de  Ja  di^brde?  et  lel 
callioliques  doivenl-ih  de  H  rei'crrinbisàancè  à  celui  f|ut 
irinlerroge  leur  histoire  que  pôiir  y  trouver  dt«  iemèbcei 
Ae  çiierre,  et  qui  ie^  couve  et  les  ibmènt'c  aVîïC  ùii  kâl 
si  vif?  ,    \     \.     . 

L'article  Ses  Etats  dii  roi  de  ^aV^daigab  lié  %r&èhf4 
aucun  acte  àulhëntit|uê  bt  ôJficieL  Ûh  y  VôitïeuièWietii 
vue  rc^ponse  donnée  à  l'ambassadeur  aneFois;  V&pÔfisA 


pas  entièrement  le  système  dé  sir  'Jphu  Hîp- 
^isley.  Il  a  dû  y  voir  Ie:s  principes  véritables  aeTEjglisé 
Catholique,  que  les  deux  puissances  tirent  reiir  atitbrilë 
de  Dieu;  que  toutes  deujt  sont  indépendantes;  que  Tau- 
lorilé  civile  n'intervient  point  directement  dans  lés  af- 
faire^s  ecclésiastiques,   etc.  On  y  admet    la  juridiclfod 
de  TEglise  dans  les  matières  et  pour  les  personnes  'ec- 
clésiastiques. Le  souverain  y  a,  en  viertu  d'un  bref  dé 
Nicolas  V,  en  i45i,  le  privilège  dé  nommer  "iiJX  évé- 
chés  de  ses  Etats;  il  ne  prétend  donc  jpas  que  ce  f)rt^ 
vilége  soit  inhérent  à  sa  couronne.  Au  comôiehcenietit 
du  dernier  siècle,  il  s'éleva  une  discussion  p6\ir  savoir 
s\  cette  concession  devoit  s'étendre  aux  domaines  âcqui» 
depuis  par  la  maison  de  Savoie.  Le  Concordât  du  34 
mai    i7'i7,  accorda  cette  extension,  ekcepté  pour  les 
sièges  de  Casai ,  d'Acqui  et  d^Alexandrie ,  où  Tûsagè  étoit 
de  proposer  trois  sujets,  parmi  lesquels  le  Pape  en  c(iot- 
•lâsoil  un  y  usage  q^ui  fut  maintenu.  Le  Concordât  du  5 


(  325  ) 

juillft  17^1  »  çonfîrhia  encore  celle  prorogative.  Cm  Con- 
cordais rrglèreiit  aussi  d*uii  commun  accoril  pliihiotirs 
poÎDls  reJulifs  au  jugement  des  causes  ecclésiastiques, 
fux  bénéfices  du  second  ordre,  aux  revenus  dés  siégeii 
vaçans,  olc.  Oii  ne  voit  point,  il  faut  le  dire,  darw  les 
rapports  du  gouvern«inent  sarde  avec  nome,  celte  ja- 
lousie inquiète,  et  celle  défiance  ombrageuse  que  dans 
(Tauti'e?!  pays  ôii  a  cherché  ù  exciter  contre  le  saint  Siége^ 
centre  ue  Tunité,  et  la  juridiction  de  TEglise  n*y  est 
pornl  entravée.  Aussi  nous  ne  nous  étonnerons  pas  de  la 
brîevf|ié  avec  laquelle  le  rapporteur  a  traité  celte  partie 
ie  son  Âppetïdix,  et  du  défaut  de  pièces  authentiques 
qu*oD  y  remarcjue.  Il  est  probable  qu^il  n*a  pas  jugé 
celte  portion  de  la  catholicité  digne  de  fixer  long-temps 
set  reirards,  et  qu*il  a  désespéré  d\'  trouver  des  armes 
pour  sa  cause,  et  de  ces  exemples  de  chicanes  qu  il  re« 
cherche  avec  tant  de  coniplaisance. 

\Jj4ppendix  offre  sur  l'Espagne  une  suite  assez  nom- 
breuse de  ddcumens,  dont  les  uns  ne  semblent  avoir 
été  njis  là  que  pour  faire  nombre,  et  dont;  d^aulres  ne 
roulent  que  sur  des  faits  peu  imporlans,  ou  du  moins 
lie  pi*ouvent'pas  ce  que  le  rapporteur  cberclie  hurtou^ 
&  établir.  Par  exemple,  le  19  août  i8i4,  Ferdinand  Vif 
nomma  à  Tévêchë  de  Ségovie  un  religieux,  D.  Isidore 
de  Celiâ,  et  le  Pape  lui  donna  l'institutiou,  le  26  se(>C 
fembre  suivant.  Ûavocat  du  roi,  en  examinant  les  bulles 
d'institution,  prétendit  y  trouver  des  clauses  insuliles  e( 
contraires  aux  droits  du  prince.  Il  y  a  voit  une  de  ces 
bulles  adressée  aux  vassaux  de  Tévi^ché  de  Ségovie.  Ori 
crut  y  voir  le  dessein  d*empié(er  sur  le  temporel.  Le 
Pape  engageoU  l'év^aue  à  établir  un  Mbnt-dè-Pu'té  à 
Bégôvie;  ce  soin  déplut.  Il  étoit  dit  dans  Ta  bulle  que  le 


(  526  )       . 

Pape  eût  recommande  h  D.  Cçlis  de  préler  le  serment 
au  saint  Sic^ge,  et  ii  dëclara  que  ce  serment  ne  du^oit  pas 
pr(!judicier  à  celui  que  ce  prélat  étoit  tenu  de  prêter  an 
roi,  comme  si  ces  deux  ser mens iiVt oient  pas  également 
d'usage,  ou  que  Tun  infirmai  ou  contredit  Tautre.  Ces 
observations  paroifisenl   donc  assez  minutieases.    Nons 
trouvons  ensuite  dans  Vjippendix  des  extraits  du  Con* 
cordât  de  1753,  conclu  entre  Benoit   XIV  et   Ferdi- 
nand VI.  Le  Pape,  y  étoit-îl  dit,  accorde  à  S.  M.  et 
&  ses  successeurs  le  droit  de  nommer  à  tous  les  béné- 
fices. Le  traité  renfermoit  beaucoup  d^antres  dispoM- 
tions  qui  n*ont  aucun  rapport  avec  les  prétentions  que  tir 
John  Hippisley  paroit  avoir  eu  Tintention  d'accréditer. 
Les  pièces  qui  suivent  sont  une  (pragmatique  sanction 
de  Charles  llf^  du  18  janvier  1762,  contre  la  circula- 
tion des  bulles  et  rescrits  qui  n'auroient  pas  été  exa- 
minés par  lui;  des  réglemens  du  même  et  de  la  ménae 
date,  par  lesquels  il  appliquoit  la  même  mesure  aux 
actes  (le  l'inquisition;    un  édil  de  Chai  les  IV,   du  1*% 
Juin  iSo5,  portant  que  les  grâces  et  dispenses  sollicitées 
à  Rome  dévoient  être  autorisées  du  visa  de  l'ageut-gé* 
néral  du  roi  dans  cette  capitale;  une  cédule  du  m^œe 
prince,  du  7  septembre   1806,  pour  cpnfirmor  l'édit 
précédent  et  ordonner  d*y  tenir  la  main;  u\\ç  circulaire 
de  Ferdinand  VII,  du  29  novembre  i8i4,  tendant  au 
intime  but.  Ces  dernières  pièces  n^out  aucun  trait  à  ce 
qui  fait  l'objet  du  rapport  du  comité.  On  a  encore  inséré 
ici  un  ordre  du  conseil,  du  16  mars  1 768 ,  relatifau  bref 
contre  Tinfant  de  Parme;  sorte  de  documens  que  le  rap- 
orteur  aiTectionne  le  plus.  Quelques  détails  sur  la  bulle 
Il  cœna  Domini  lui  ont  paru  ne  devoir  point  être  négli-» 
gés,  et  il  cite  à  ce  sujet  une  note  qu'il  a  reçue,  dit-il,  du 
cardinal  Ei*skine.  Je  ne  sais  si,  en  supposant  la  note  au*» 
thentique ,  le  cardinal  auroit  approuvé  l'usage  qu'en  fait 
sir  John   Hippisley  et  la   publication  qu*il  lui   donne. 
Pans  le  désir  qii'avoil  celui-ci  détendre  la  liste  de  sea 
documens^  il  y  a  t'ait  entrer  un  extrait  de  la  constitua 


i 


liua  espagnole,  puhliéo  S  Cadix  par  loi  cortèa>  le  19 
hian  1819.  Ct:l  cxirait  porta  Beuietnobt'qua  la  taligim 
c&lboliqua  fiât  relie  du  la  natioD ,  exclaiivament  k  tout* 
auIi-«,  et  ijiie  \es  d>^puli^  dba  co^èa  sont  tenua  de  jurer 
de  la  défendre ,  cl  Ae  tr^n  point  admrttre  d'aaire.  Poîa 
vient  uOe  cli-cu!nîio  de  la  r^gerice  espagnole  aux  ^?ê- 
i]iies ,  le  1^  Avril  iSiS,  ao  sujet  dn  non(n.'On  «ait 
qu'alors  l'Espagne  éloit  en  pi-oie  h  aoe  guerre  ^rieuak. 
I^  r^euce ,  k's  cortès ,  et  an  grand  aonibre  de  loyaux 
Espagnol!  Ploient  ix-rngi^  à  Cadix.  Lea  corlës  y  rendi> 
rent  im  dpcrel  pojr  éiahlir  k  U  place  de  rÎDUui«ilioa 
dos  Iriltunaux  pour  dr^fendre  la  toi.  Le  chipUre  de  Cadix 
s'uppoan  à  In  p[i1)]ïcaliofl  du  décret  dana  leâ  ^glûes,  et 
le  iionre  du  Pape,  Ms'.  Pierre  Grarina ,  arcfaevftqn* 
de  Nici^,  aujourd'hui  cardinal,  qui  ae  trooTOÎt  anaaîii 
Cddi'x ,  en  écn  vîl  au  conseil  de  régetice  et  à  quelques  évt* 
que»,  n  blâinoil  la  mesure,  et  demandoît  qu'on  en  dtf* 
ïerâl  l'eKëcution.  La  régence  fut  blesaée  de  cetle  oppo- 
^tîoni  et  il  fui  même  quesliôn  d'ordonner  au  uoncede 
quitter  TEtpagne,  et  de  snisir  son  temporel.  On  se  con* 
tenta',  p.ir  un  décret  du  nJ  avril ,  de  lui  recommander 
'  ii%re'  plus  icirconspecl.  Ce  qu'il  y  eut  de  plus  aingnlier 
flâna  cetle  affhîre,  c'ett  que  le  décret  ^loit  signe  du  car- 
dinal de  Bout'bon ,  archevêque  de  Tolède ,  comme  pré* 
tfdent  du  conseil. 

'  Le  Portugal  ne  pouvoit  manquer  d^' fournir  au  rap- 
p>rteur  des  document  toul-à-fait  dans  son  sens;  Le  long 
mmialère  du  marquis  de  Pombal,  les  dilKrandii  qu'il 
|R4Toqua  avec  la  conr  de  Borne,  la  pruleclion  qu'il 
atxorda  k  Pereîra  et  i  d'autres  théologiens  de  la  même 
ileole,  l'esprit  et  Ipi  réformes  qu'il  introduisit,  tout  cela 
Veatroit  parFaiiemuht  dans  les  vues  de  sir  John  Hîppis- 
ley,  et  c'est  en  effet  depuis  celte  époque  qu'il  a  pris 
la  plupart  de  ses  renseignemens.  Ca  qui  s'est  passé  an- 
férieureoiiiAt  ne  lui  a  pas  paru  également  digne  de  aun 
•ttention  et  de  ses  recherches.  11  indique  donc  comme  des 
■oui-cea  précieuses  les  écrits  de  Perdra,  eiiti'auU'es  1« 


(   52$  ) 

^eniamtn  iheologicum ,  où  ce  canoniste  etsaie  de  pronf 
ver  que  lorsqu'il  est  défendu  de  recourir  au  saipt  Siëge, 
les  évoques  sont  dans  le  droit  de  pourvoir  à  toutes  j^ 
dispenses  réservées  au  Pape.  Cet  écrit  fut  attaqué  datif 
le  temps  par  deux  ci'ita^ues  qui  parurent^  l'une  ji  Mlidrii 
sous  le  nom  de  Gabritsl  Galendi,  i'auhre  a  Bpme  «009 
celui  du  père  Caraffa.  fie  rappoi-teur  ne  consoîssûit 
probablement  pas. ces  écrits;  mais  ce  qu^il  n'a  po 
Ignorer,  c'ebt  que  Pereira,  courtisan  assidu  de  Pombalp 
quitta  pour  le  servir  l'habit  religieux,  et  obtint,  pour 
prix  de  sa  complaisance ,  des  places  et  des  faveurs  qui 
Yie  laissèrent  pas  de  faire  juger  son  sièle  un  peu  intéressé. 
On  peut  voir  dans  la  Biographie  universelle  jusau'oii 
alloit  son  adulation  pour  PombaL  Les  extraits  de  thèses 
rapportés  dans  Y ^ppendix  ne  prouvent  absolument  rieoi 
oïl  aui'oil  pu  en  citer  un  bien  plus  grand  nombre  d'autrta 
i>ù  le  contraire  eiït  été  soutenu ,  et  TuniversitédeCoimbri 
n'eut  pas  manqué  non  plus  d*exemples  de  ce  genre.  Il 
n'y  a  pas  lieu  de  s'élonner  que  Pumbal  ait  fait  défen- 
dre d'introduire  en  Portugal  la  bulle  jiposioUcwn  pae^ 
cendiy  donnée  par  Clément  XllI ,  en  faveur  des  Jésuites, 
on  1764;  celui  qui  a  voit  proscrit  les  Jésuites,  vouloitsoa^ 
tenir  k>u  ouvrage.  Tous  les  actes  de  son  ministère  sont 
empreints  d'uigifur  et  de  taquinerie  contre  la  cour  do 
Borne;  il  saisit  toutes  les  occ«')sions  de  la  mortifier;  il 
frolda  des  éciivainâ  contre  elle;  il  interrompit  les  corn» 
anunications  du  Portugal  avec  le  saint  Siège;  il  lui  coq* 
testa  ses  prérogatives.  £n  un  mot,  il  lui  fjt  une  guerre 
assidue;  et  comme  il  avoit  eu  le  mérite  de  donner  le 
signal  de  la  destruction  des  Jésuites,  il  eut  aussi  celui  de 
préluder  à  ces  hostilités  contre  te  chef  de  l'f^lise,  qui 
éclatèrent  ep  divers  £tats  sur  la  fin  du  dernier  sièclu* 
A  ce  double  titre,  on  peut  être  sûr  que  son  ministère 
sera  toujours  cher  à  peux  qui  aiment  les  troubles  et  les 
)f]ouveaut&« 

La  Suisse,  le  dernier  Etat  catholique  dont  nous  ayons 

è  parler^  ^t  bien  loin  de  nous  offrir  le  même  tablean* 


(  5=9  ) 

Va  peuple  bon,  simple  el  religieux,  tris  jjIoux  dp.  ses 
droils,  mais  peu  empre.W  de  les  ètt'niJre-,  à  i^uî  l'exem- 
ple mime  de  la  réforme  a  nppris  In  nécessité  d'iinv 
Bulorîr^;  q,ui  ne  se  laisse  influcimer  ni  par  des  mioii- 
trp»  brouillons,  ni  par  dos  Kopliistci  iiovaletii's,  et  qui 
suit  paisibiemeiU  U  foato  dfl  ia  sagus^e  et  |I<i  devoir 
Tuilà  Jei  Suisseii.  Ils  ne  fioiifFiiiuient  point  l'arbitraire, 
mais  ils  .se  aoumelient  sniis  rt^pugnance  fl  une  drsci- 
plitie  ancienne;  ils  n'ont  pas  relie  dé&artce  umbragenso 
tvuïoiirs  en  garda  contre  l'antorit^;  il»  ne  sont  point 
liatniliés  des  prérogatives  du  père  eoinmiin.  Cet  ^t.it  de 
choBeB  tsl  assez  cunsoianl  pour  ceux  qui  s'inl^resaciit 
JU  repos  de  l'Eglise;  mais  il  ei,l  ai*ë  de  penser  qu'il 
n'offi'ira  rira  de  pii^uanl  pour  quiionque  aime  l'agila- 
tion  et  le  bruit,  Vj4ppfndix  relatif  à  la  Suisse  est  Jonc 
■nez  court,  et  (juuifjii'uti  ail  cherché  visiblement  A  lui 
doimer  ta  même  couleur  qu'aux  autres  parties  de  ca 
recutiil,  quoiqu'on  y  ail  relevi^  et  m^me  grossi  avec  af- 
feciation  quelques  fails  isulëàqut  enlroient  dans  les  vues 
ilti  Wdacivnr ,  néanmoins  l'aspect  géoéral  de  l'arliclc ,  i\ 
j'osB  bnrler  ainsi ,  ronlrarie  son  syslCme.  Ainsi  il  insintie 

Joe  fee  cantons  SuÎhscs  catholiques  ont  méconnu  teur^ 
roilssur  l'élection  dcsévêques  eu  ^e  taiâsaut  tuu)our»  gou- 
verner par  des  évoques  étrangers  au  choix  dcM]ue1sils  no 
prenuient  aucune  part.  Il  est  vrai  que  les  cantons  n'a- 
voient  point  de  part  à  la  nomination  des  évoques  do 
Cooslance  ot  de  Baie,  qui  Ploient  eUispar  les  chapitres 
de  ces  deux  sièges  suivant  l'ancien  usage,  Muis  c'eat  une 
idée  toute  nouvelle  et  une  prétenlion  inconnue  jusqu'à 
ces  temps  modernes  d'exiger  que  les  liuitlesdes  diocèse» 
Cadrent  exactement  av.ec  celles  des  Etals,  Jusqu'à  la 
rnolittion  nous  avuns  vu  et  des  diocèses  élrangeis  qui 
l'élendoiunt  chez  nous  et  des  diocèses  l'rançois  qui  n'é- 
tendotent  au  dehors,  sans  que  de  part  et  d'autre  on  se 
fit  avisé  qu'un  tel  aiTangeroenl  compromelloit  l'hou- 
nenr,  les  droits  ou  la  IrauquiUiLé  de  l'un  ou  du  l'autre 
bît;  tA   les  iSui»es  n'avoicnt  pas  plus  dt]  ^ujet  de  :>a 


If 


(  55o  ) 

f)laindre  de  l'extension  de  N?êchë  de  Conttaiice,  nr 
eur  lerriloire,  que  les  Allemands  ne  se  plaignoîenl  ^e 
l^extension  de  rëvéchë  de  Sirabbourg  au-delà  du  RfifO»    . 
ou  que  nous  ne  nous  plaignions  en  France  decequ'iue   j 

f>arlie  de  notre  teriitoire  se  trou  voit   dépendre  pour    ' 
e  spirituel  de  Trêves ,  de  Bftie  ou  do  Tournay.  Ce  qui 
prouve  que  les  Suisses  ne  connoissent  pas  les  nouveaux 

-I. .-.:*„ I t 1^-     •    jjf. _»  ■  .. 


dioits  que  le  rapporleiir  anglois  veut  accrëdîter,  c'est 
^     qu'ils  ont  toujours  laisse  le  saint  Si^ge  nommer  à  Vévécjiné 
do  Lausanne,  sans  eu  prendre  ombrage  (i).  Les  abbëi 
réguliers  sont  élus  en  Suisse  par  leurs  monastères  res- 
pectifs; ils  réioient  de  même  en  France  jusqu'à  Tépoque 
de  la  révolution.  En  Suisse,  le  gouvernement  ne  se  mâle 
nullement  de  félection;  en  France,  il  étoit  d'usage,  au 
moins  dans  ces  derniers  temps,  que  le  Bui  envoyât  Dja 
commissaire  assister  en  son  nom  à  l'élection*  Quant  à  la 
nomination  aux  bénéfices  ecclésiastiques  et  cures,  le  rap- 
port laisse  croire  que  les  cantons  Suisses  nomment  seuls 
à   ces  places,  mais  il  n'en  donne  d'autre  preuve  que 
l'écrit  de  Baithazar  dont  nous  parlerons  bientôt.  Or^ 
de  Baithazar  ne  jdit  pas  que  tel  soit,  l'usage  en  Suisse. 
Voici  son  texte  :  la  nominalion  aux  bénéfices  et  aux 
dignités  ecclésiastiques  est  un  droit  exclusif  de  tElai. 
Je  no  veux  point  examiuer  ici  cette  assertion  générale 
et  tranchante,  à  laquelle  on  pourroit  opposer  ce  que  j'ai 
rapporté  de  Fleury  dans  le  premier  article.  Tout  ce 
que  je  souhaite  faire  remarquer  ici ,  c'est  que  la  maxime 
de    Baithazar    n*étoit   point  suivie  en  Suisiie,    puisque 
nous  avons  vu  que  le  gouvernement  ne  se  mêloil  point 
de  IVIection  des  évêques  ni  de  celle  des  abbés.  De  Bai- 
thazar parle  en  général  des  bénéfices  et  des  dignités; 
le  rapporteur  suppose  sans  motif  qu'il  veut  parler  des 


iiege  par  les  protesua^. 


(  5Si  ) 

dn  Mttfoi  ordre  et  tl«t  enrai.  Catle  petiu 
Snfiilt'lii^  a  ^chkppé  jMr  ÎDidTOfUDce  i  n'r  John;  on 
m  doit  pas  le  aroir«  capable  d'avoir  juria  scîemnienl 
«  tiëtoiit-  pour  Dont  tromper.  Les  ioiurmalions  prî- 
■H  eti  Siiiiue  pir  l'aïubaseadeur  angloia  renferment 
tin  pas6.ige  qui  Tieut  A  l'appnï  de  ce  qae  nuita  avuna 
Ht  sur  les  dispositioni  dua  SuUsea  i  IVgard  du  Pape. 
Le  nonce  du  Papt  qui  rétide  en  Suiaae  y  a  un  double  ca- 
■racleff  ;  il  eut  à  la  fit»  agent  diphmatique  de  la  cour  de  _ 
Rome ,  et  est  chargé  de  t  exercice  de  lajuridietùm  «ccU* 
eia-ttiffue  qui  appartient  au  saint  Siégé,  et  qui  lui  eat 
tpécialement  confiée  ou  en  général,  OU  pour  des  cas 
Jparticidiern ,  quoique  sottt  l'inspection  du  gouvernement 
mà^gg^prend  une  oonnoiseanee  préalable.  Noua  cîterona 
^^HWrçsf  auti-e  pAaaage  d«s  iiirarmalions  ettvoyi^  ^r 
^^^HHttdear,  M.  Stràfïûrd  Canning  :  La  Suisse  catho- 
Ufué reconnaissant  la  suprématie  du  Pape  commeckef 
deVEglise,  ne  ae  voyait  jamais  dans  le  cas  de  s'opposer 
Û  la  publication  des  bulles ,  etc'est  parla  même  raison 
m'itn'yapas  eude  conflil  de  juridiction  entrerle  saint 
of^e  et  ledit  gouvernenitMt.  A  ces  îiiforiDatious,  l'am- 
bassadeur a  juiut  deux  ouvrages  publiés  ea  Suisse,  et  c'eht 
%  cela  guG  se  reluit  \'j4ppendix.  Ces  ouvrages  sont  lo 
Traité  de  M.  deBallhnzar,  'it\y'\\u\é:  De  Helvetiorwnjuri- 
lKieqircasacrat^içuhWék  Zurich  en  i7ti8;et  un  ouvrage 
•llemand,  publié  en  1816,  et  qui  est  un  Essai  ^analfse 
^atoriquedes  rapports  de  l'autorité  civile  et  de  l'autorité 
êedéeiastique  f  dans  la  confédération  Suisse.  Le  pre- 
tnîer  rolame  seulement  de  ce  dernier  ouvra^je  avoit  vu 
leiuur  quand  l'ambassadeuiquilta  la  Suisse,  et  il  nvuue 
c^a'il  ne  peut  dire  quel  est  le  niërile  de  celle  pi-oduc- 
kioà.  S'il  falloit  en  juger  par  les  extraits  qu'en  donne 
YAffKndix,  et  par  la  mauière  dont  l'auteur  y  parle  iw 
pap«s,  des  nonces  et  des  évéques,  on  seroit  tenté  de 
croire  que  ranleur  ëtuil  un  proleslanl.  Il  ne  traite  qu'ii- 
Tec  mépris  le  sa  vaut  cardinal  Passionéi,  qui  n'a  cependant 
jamais  passé  pour  un  brûlot;  et  lee  faits  qu'il  rapporte,  ou 


C  3,5?  ) 


Josfph-Anlqiiie-^ëlix  dç  ^alths^var ,  quj  r^iqplit  difië^ 
rentes  places  a  Lucerp^  f^a  patrie,  et  (|qi  y  ipou^ut  m 
^810,  i^vofl  a({pplé  I^  liberU's  d^  l^église  gallicane.  Il 
commît  y  à^  cet  égard,  la  même  erreur  que  beaucoap 
d'ëlrangers  qui  ne  les  connoissent  pas,  et  qui  les  étendçnt 
çuiyant  leur  Fantaisie.  La'jque  et  magistrat,  M.  de  Çal- 
fhazar  put  se  tromper  sur  des  questions  qui  lui  étoîeot 
étrangères,  et  mit  trop  de  confiance  en  des  auteurs  idoqt 

•i       9         *Ê.  j  I*      a '•         •  '       r»       '      "'  J  ' 


à  des  attaques  qui  tendoient  a  troubler  le  repos  de  4a 
Suisse,  et  à  y  Faire  naître  cette  agitation  inquiète  dont 
éloient  travaillés  d'autres  Etats.  Le  livre  Fut  censuiré,  et 
f  évèque  dç  Constance  en  demanda  lu  &uppression«  Ce 
p'est  pas  dans  uu  tef  ouvrage,  où  les  droits  sont  exagérés. 
qu*il  Faut  cherch|sr  la  discipline  de  Téglisf?  de  buia^itç* 
P^ous  av<^n9  vu  que  la  Suisse  s'en  est.  tenue  avec  isimplll 
cité  fi  un  régipiê  où  I^Elat  ne  trouvoit  pas  moins  soâ 
avantage  que  TEglise.  Dieu  veuille  qu'il  en  eut  été  ainsf 
partout  ailleurs! 

Nous  terminons  ici  cet  examon  du  Rapport  et  de  l*-^/^7 
jjendix.  Nous  croyons  avoir  suffisamment  montré  fesprit 
qui  a  présidé  à  leur  rédaction.  La  nature  des  pittces  citéesl 
et  celles  des  pièces  omises,  le  choix  qu'on  a  Fait ,  IfS  con- 
séquences qu'on  en  a  tirées,  les  couleurs  que  l'on  doun^ 
aux  événemens,  la  prfFérence  que  Von  a  pour  ceitaina 
auteurs^  tout  indique  qu'on  a  eu  l'intention ,  non  de  cher- 
cher la  vérité,  mais  de  Faire  prévaloir  un  système,  Lç 
rapporteur  a  subordonné  ses  recherches  à  son  plan,  au 
lieu  de  subordonner  son  plan  à  ses  recherches.  Né  dans 
Véglise  anglicane,  il  veut  en  retrouver  les  principes  dans 
noire  église,  et  tend  constamment  à  donner  aux  princes 
catholiques  la  même  suprématie  ecclésiastique  que  les  au* 


I  IHCiMI»  t-erontloisMîtï  dân»  feur  souV^iit.  Pllôli  iliiiritfl  i 
il  ftanfoit  queces-priilcip»  sont  Irôp  côtltWlrès  &  Àutri 
fui  pour  êlre  aitnlt^  thçt  iluUii:  et  riliis  (âtgejil  Hé  tra-l 
vaillei'oit  pas  arec  aulanl  ti'iiidear  a  élablîr  un*yi(£ine 
({i>iépuuvaiit«lescallKil)(}pesaiiglois,  auquel  iU  uepra- 
venL  suiiscrJre  eu  cunsciçiice^  ni  qui,  loin  de  leuraotiiirer 
la  tu|i>raiice«  les  gxpoiit;i-uU  de  uuuveau  aux  p«i«éculionà 
(JeJeurstniivuii!!.  .  . 

,,  Il  i-«fteruil  eiicuif^i  pai-ler  de  i'tîrnl  del'BglÏM  ciHho^ 
liquB  diius  len  psyft.proieblatts.  Mai*  ne  Mjat  pi'menld^ 
(»e«ucou{i  Bouille  ^  uilB,  et  de»  ftiils  moiii»  iiu^iiat». 
l'uui:  le  mutn'euL  uuus  avuna  aaat'Z  viflyeleiffi  <tu4  Içoteut^ 
liu  ce»  iiiutièt'cB,  et  d'aulres  objets  appellent  notr«  al' 
lenlHMi. 


rr^^fi  •<'^K>" 


'PAins'.  Le  dfmïnièTiéïA,  le  pàîtrlieitil  à/^U,Wi]âti  } 
&t']ït•'^1ern1aiu-l,^^|'lke^ru^s3Ll  DviiidéMÀpAMB^M.  l'abW 
|^yiç!py,,iiùin<ïi)ier  de  S.  A.  B.,  n  piéseiiléi  les  pain», 
qai  Eloieiit  au  nombre  de  ttix ,  et  pork's  par  dea  gren^ 
4)ierf,d9l<|  gai'de  royale.  lye,inêmc  ct-i-^muuifil  «  étéub- 
■crké  à  l'A^iqp.Uufj ,  uù  M*"*.  U  duclieiU  de  fierrj^  • 
rw^u  le  pain  héaii.  -. 

^'^Vl.  hèa'rt  ■JïîàiVl-'ftoci»  â  ^lob'lî  âaiis  celle  pà- 
rçmt^  '^65  Mvjutiùsj  Je  dlhiauché  à  i|iié  heure  ytréçufi; 
^.fiffue  de  l^u  Tant- demi  ère  mesBe.  Ih  seront  tiiivis  de 
vi'prea  que  Ion  dira  a  celle  heure  'pour  ta  comiaddil^ 
ilea  Bdèles  qui  n'y  peuvtnt  assi-.ler  .le  soir.  Le  diman- 
etitl  liQ  avril,  beat  M.  iVncie'n  ev^i]ue  c^e  ChamtWr) 
^i  à  'doniië  lé  6ei;Vno'u.^  L^  deus  diuiaoclies  Aiiram» 
wWa'  M.  l'àbbé  Vàriet. 

!--  bfe  VftHtddi  18',  vm  "rnaWetfréuJi:  mililliiré,  âfinl 
la  rtiîmn  éloil  épat-^e,  ayâiil  'éaHayè  3fe- !*  ((j'erdonit  Tt- 
gfM'  Nilrè-f>knie>  oa  tt  purifié  ht  réMMUi  IVgfisa  lui- 


A«*. 


é^ti^*!!!  i  f  nrore  tnétae  qii'ik  ne  soient  portes  que  sar  les  listes  Au  ieh 
Vicr-oitraordinâirvj  ' 

A  ces  causes^  nous  iitous  ordonne  et  ordotifaons  ce  qui  suit  : 

l'iue  1<«".  —  Des  conseils  de  cabinet, 

ArL  i*'i  L<»8  conseils  doeaBintet  sont  appelles  à  discnicr  Mir  loni^f 
tiUf  uions  de  gouverniroicnl,  les  inatims  de  hante  «dmiBkStnitîvm  m- 
Of  législation  qui  leur  s<int  renvoyées  par  nous. 

i.  Les  cvns«Mls  de  rabinet  sont  présidés  par  nous  ou  par  le  ptibidtlit 
du  conseil  des  ministres. 

3.  ils  sont  cntnposiés:  |o.  die  t<his  les  ministres-secréUiîres  d^Clat) 
ào.  de  quatre  tninisires  d^Itat  au  plus^  et  de  deui  conseillers  d'Elali 
ilé-signcs  par  uous  pour  chaque  conseil. 

4.  Il  n  est  tcnn  aucun  registre  ni  notes  des  délibérations  dea  conaèîla 
Aé  cahim^l.  Seuircnent,  toutes  les  fois  qu'on  de  ses  conseils  sera  rénfii, 
ravis,  pris  à  la  majorité  des  Toix>  uft%  rédigé  et  certifié  pat  I'nd  des 
tiiulstres  ^responsables  y  assistant. 

Titre  IL  -^  Du  cohsfii  d'Etat, 

5.  Il  sçra  formé  on  siiièâie  comité  auprès  de  notre  taibistt«-iec#d^ 
taire  d''Etai  au  département  de  la  guerre. 

6.  Tout  projet  de  loi  ou  d^ordonoanre  portant  réglemèift  d*admitiîa« 
trution  publique  qui ,  conformeraient  à  Part,  f  1  de  rordonnanoe  du  «9 
août  i8i5,  aura  été  prépaie  dans  Tun  des  mmitéfi  établis  prtîi  de  Taii 
de  nos  rajnistrcs-scct^iaires  d'Etat^  devra  cnstaiie  Ark  délibéré  an  cnn- 
seil  d'Etat,  tous  les  comités  rénnis^  et  tniis  lr«  rainistres-srcrriJiirrt 
d'Etat  ayant  été  conroqués.  Les  ordonnances  portant  régtiibehî  ^ad- 
iàinistratron  f)nbliqve  devroot  porier  dans  teur  \tt&Atti\itAt  -cea  m««i«  r 
Ktrtrê  eofanl  d^iAat  eniéndm, 

7.  Nos  sous-secrétaires  d'ËUit  conseillers  d^'Ëiaiy  et  nos  con^eitlrrt 
d'Eiai directeurs- généraux  d'une  administration,  .issisterontaux  sëancc» 
du  conseil  d^Etat  et  des  ccrmités  établis  prés  des  tflinistérea  doai  iU 
dépendent  j  ils  y  auront  voix  délibérative. 

8.  Au  défaut  do  président  de  notre  conseil  des-mfinstrvs>mi  de'votnc 
garde  des  sceaux  ministre  de  la  jo.nice,  lé  conseil  d^Kiat  Hioni  ^t^sm 
toujours  présidé  par  le  plus  ancien  de  rios'miiristres-sccrétafret'd'Kiaft 

Sr^nSy  et  à  d^ant  de  l'un  d'eux-,  par  le  sons-secrëtaire  d^at  •■ 
c^riemcot  de  la  jnstice. 

9.  Nos  Mrtis^aecrétaires  d'-Elat  présideront  les  comitéit  attachés  nus 
fitinistéres  dont  ils  foat<partie ,  toutes  les  fois  que  le  ministre  ne  les  pré- 
sidera pas  lui-même.  Dans  le  cns  dVmp^liement  du  sovs-wcrétaif* 
d'Etal,  ieministre  poutra  désigner  un  autre  président  pris  parmi  W» 
membres  du  -comité. 

10.  Toutes  les  dispOskitifiis  de  'nos  ordonnances  du  i3  août  et  dn  Hg 
septembre  161 5,  relatires  à  Torganisation  du  conseil  d^EfaS^  et  à  l« 
-fofmstion  du  con^il  prrvô,  sont  maintenues  en  ce  qui  n'est  nns  con- 
traire à  la  présente  ordounance.  Si^nt^,  LOUIS. 

Un  ^tableau  apneié  à  l'ordonnance  répartit  l?s  conseillers  d'Etat  cl 
'naftrcs  dcs'requitcs  entre  les  diffère  as  comités. 


{StxmeM  a6  avril  1817.)  (N*.  a85.) 


^s 


Pierre  citez  son  curé.  Brochure  in-S^.  d^uoe  feuille 

<i*iniprèssioUi 

Il  ne  faut  pa»  croire  que  le  zele  qui  a  errante  coup 
sur  coup  uuii  d'éditions  nouvelles ,  et  qui  eu  a  fait 
1  apologie  dans  des  pamphlets  si  doux ,  si  déceos  et  si 
polis  9  soit  renleruié  dans  l'cnce'uite  de  la  capitale.  Les 
philosophes  des  provinces  ue  ie  cèdent  point  à  ceux 
qui  illuminent  Paris  do  leurs  doctes  éluci|brations^  et 
les  uns  et  les  autres  travaillent  avec  un  redoublement 
d'ardeur  au  succès  de  leur  cause ,  à  la  propagation  de 
leurs  principes,  et  à  Tavilissoment  d'une  ennemie  qui 
ne  leur  est  guère  moins  odieuse  qu'elle  le  fut  naguère 
à  Voltaire.  Ici  nous  avons  vu  M.  Dcsoer  redresser  les 
j^rands-vicaires  de  P;iris  avec  autant  de  mesure  que 
dégoût;  on  a  travesti  leur  Mandement  d'une; .manière 
ridicule,  on  a  épuise  tout  ce  (|ue  lo  sophisme,  fin-* 
suite  et  le  mensonge  ont  de  plus  ingénieux  et  de  plus 
délicat,  et  chaque  malin,  depuis  quelque  temps,  ua 
journal  a  soin  d'assaisonner  s>es  tirades  constitution* 
uellesde  quelques  railleries  plus  ou  moins  fines  con-« 
tre  la  religion  et  les  prêtres.  Hier,  il  avoit  découvert 
qu'il  y  a  plus  de  chariu*  chez  les  musulmans  que  che^ 
les  chrétiens;  aujourd'hui ,  à  propos  de  M™*,  de  Kru- 
deoer ,  il  décharge  sa  colère  «ur  ceux  que  Voltaire 
appeloit  aussi  des  hypocrites  et  des  fanatiques.  C'est 
une  politesse  convenue  entre  ces  messieurs  quand  ils 
veulent  parler  dfe  ceux  qui  respectent  et  pratiquent 
la  religion.  Ils  excusent  volontiers  l'exaltation  d'une 
Tonte  XL  LAmi  de  la  Hehgion  et  du  Rot,        Y 


(  538  ) 

dame  protestante;  nmis  ils  ne  pardonnent  point  aa  . 
xèle  le  plus  xnodero  d^iin  pieui  citliotiquc.  Ce  njême 
journal  oppose ,  dans  le  même  article^  la  force  d^anm 
que  donne  la  philosophie  aux  vagues  rêveries  des  inut^ 
ginations  craintives  qui  cherchent  dans   des    régions 
idéales  l'appui  qui  leur  manque  sur  la  teire.  Il  assure 
que  Tune  règle  les  mœurs ^  taudis  qne  le»  autres  ne 
déterminent  aucun  devoir.  11  faut  félIcitcT  M.  J.  d'à- 
voir  acquis  cette  force  d*ame.  11  a  vu  apparemmcut 
beaucoup  d*hommes  dont  la  philosophie  a  n^lc  les 
mœurs ,  et  il  s*est  convaincu  que  la  Veli^Mon  ne  dé- 
tenninoit  aucun  devoir.  Ne  seroit-n^e  pas  le  contraire  . 
qu'il  auroit  voidu  dire?  car  lissez  d'exemples  prouvent  ^ 
la  puissance  de  la  religion  pour  iJSspirer  des  vertus^ 
et  pour  faire  pratiquer  les  devoirs^  au  lieu  qu*nn  est 
encore  à  chercher  les  sublimes  eflets  de  la  philoso- 
phie pour  régler  les  mœurs.  Quant  aux  plaisanteries 
du  Constitutionnel  sur  les  damnés,  et  aux  autres  Face-' 
fies  par  lesquelles  il  cherche  à  divenir  ses  lecteurs , 
nous  avouons  qu'elles  nous  paroîsst'ut  tristes  et  usées  .. 
depuis  que  nous  les  avons  vues  dans  les  iî^nobles  ha- 
rangues des  conventionnels,  et  dans  les  impures  feuilles 
du  pei*e  Duchesne.  Nous  plaignons  sincèrement  ceux 

2ui  ont  besoin  de  celte  ressource  pour  s  amuser  et  se 
istraire. 
Mais  si  les  beaux  esprits  de  la  capitale  défen- 
dent la  philosophie  avec  tant  de  grâce  et  de  can- 
dcury  ceui  de  province  ne  sont  [>oint  endormis.  Un  ' 
lettré  de  Bourges  y  Tiouteux  qu'il  y  ait  eu  dans  sa  pa- 
trie des  gens  assez  simples  pour  voir  dans  Voltaire  un 
écrivain  irréligieux  et  immoral ,  a  écrit  à  ses  correB- 
pondans  de  Paris  pour  les  prier  de  ne  pas  imputer  à 
tous  ses  compatriotes  un  accès  de  zèle  qui  1  afflige. 


Î(  353  f 
Dmis  »□  aulrc  journal  on  <1  citû  uuc  lettre  de 
MM.  O.  Z.  T. ,  membres  d'une  société  de  la  même 
,vïllc,  (]ui  rffclanient  aussi  pour  l'IioDneiir  de  Bourgetî 
ib  prouvent,  dîseDt-ib}  un  plaisir  particulier  à  voir 
'"  ri^KUtAv  Us  ouvrages  de  ces  pfùlasdpfiot  télèbrvs ,  ouf 
"  ne  scAndalisent  que  ceux  qui  ite  tàverU  ptu  les  Uré.  Je 
CHMS  voloutiers,  puisque  cea  méssietirs  l'asnirentf 
fjii'Us  ont  lin  plaisir  (oui  partîcufier' è  Voir  répandre 
li->  notivelles  éditions;  il  v  a  aussi  \  Paris  des  gens 
qui  aVn  réjouissent  beniioonp.  MM.  O.  Z.  T.  afoil—  * 
tent  que  Ips  éci-tis  de  Voltaire  el  de  Roseau  ne  scuK  ' 
dilïftent  c^f.  cfiis  I jiii  ne  saveiiL  pas lea'lîre.  3k  TOudnnil 
bien  qii'oo  tit'npprit  s'il  y  a  beinitidiip  dé  mauièrea  àé 
iHVotr  lire  ces  mots  :  Ecrasez  tù^bna.  MM.  O.  Z.  T> 
maiappareinnumt  n^iierris  contre  lefeé)dàl&<ipe  étki 
nnnrelteinciit  inspirer  une  proToeatiM  iï  pca  dqnw 
TQ<]ue,  et  ils  roudriint  bien  pardonner  à' notre  foi.' 
Messe  j  qui  s'efluniHclie  (te  ceqne-tecHde  mlKenieilrf  , 
wnrcrnie  an  premier  abord  de  eboquaut'  et  de  dbr.' 
Personne  n'atmc  à  être  écrasé,  et' les  gPM  qm  sont  ri 
(arts  devroiem  bleu,  par  pllié  pour  lenrs  freres^  Ue 
pas  prendre  tant  de  plaisir  à  les  TOir  însuhef}  eut  et' 
te(|ll'ils  honorent  le  plus.      ' 

Pendant  qoe  les  philosophes  dn  Beny  nous  tnà-* 
(aÎRit  j  noua  autres  pusillanimes,  kvec  celte  accablanttf 
mpëriorité,  un  ennemi  non  moins  redoutable  s'éle* 
nit  contre  nous  dans  une  autre  contrée;  car  si  le 
Bernr  abonde-  en  Indiières,  lé  Maine  a  anssi  stni 
flambeau  ;  et  cote  province ,  à  laquelle  les  miiu— 
fSn  piaisans  avoieni  donné  du  renom  sous  d'autres 
nmorls,  ne  peni  manquer  d'acqnérîr  une  notrvdle 
îlmslralion  par  les  nobles  efforts  de  M. 'R.-B.',  ^qui  . 
tient  prêter  mn  appnï  aux  éditious  réc^tésyet  éclairer 
Y    2 


E& 


Liieci  pliilosophitjue.  Il 
un  journal ,  (|ui  |jorioi 
de  Démocrate  t  et  les  dis 
puis  QC  furent  dues  qu" 
pat  te  .conirvindre.  En 
Iddtîla  ^elques  démêlé 
altUnt  d  adre^  que  de  1 
MÎbtHitL  il  fut  »baou6  pa 
uupunameilt  «oïl  cours  d 
âfu  ouvra^iiDdk)ue.qiie. 
1Mr<;»  tOU4  '!«■  too&,  «t  i 
iratis  t)t<iob«(u«  )  clair  oom 
que  mi«ui:l«  Ç^ahe^  et  ; 
Wiriel.  On  ■  Wpoi^ .  ctotlbi 
qu'il  ,■  succemy^fot  êi 
jtrend  pour  faire  oatire  < 
dapsleiMiiHie,  lDÙ^:iI  y  a 
tendu  le  voinnag«  de  iU  V 
«ntttebra  aes  Zëures  pkÙt. 
CcOiickiama  poUUeue,  te  2 
9ès,  etei  ;  pacsplilets  que 
ne  pas  connotlre^  parce  qi 
a  néftiîgé  d'pti  f^tifier  la  a 


k»» ' *     • 


tt  •  &  «  *^ 


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KJK,    t^         \    I    ■ 


'  *«■■  1  «  J  c* 


le  eiiln.'prise  à  laquelle  ils  étoient  sollicites  do 
•e  part.  (]p  vieillard  \('n('rable  adopta  pour  son 
e  le  Mandement  de  Paris,  et  en  ordonna  Ja 
;  dans  les  paroisses.  Sa  cliarité  ne  Ini  permit 
Jlcr  iodifierent  au  danger  qui  meoaçoit  sou 
nu  y  et  les  pieux  fidèles  ne  purent  qu'«*(re  re- 
issans  de  sa  sollicitude  et  touches  de  ses  cou- 
alerucls.  Mais  M.  R.  B. ,  qui  a  aussi  une  autre 
ï  de  sollicitude,  n'a  point  goûté  celle  du  [irélat. 
ri  éclaire  chaque  jour  le  Maine  de  ses  instruc- 
philosophiques ,  n'a  pas  trouvé  bon  que  le  pre- 
iteteur  en  ait  publié  de  différentes,  et  il  lui  a 
]ue  M.  de  Pidoll,  malgré  son  caractère,  sa 
*.  et  son  âge,  n*avoit  pas  le  droit  que  lui-roémc 
;e  si  fréquemment.  Il  a  donc  entrepris  de  tour- 
Maudcment  en  ridicule,  et  c'est  à  cela  qu'est 
5  le  pa'mphlet  intitulé  :  Pierre  cfiez  son  curé, 
ire  Inù  le  philosophe  manceau  a  rassemble  en 
les'  pages  plus  de  niaiseries  y  de  malice  et  de 
Dges  qu'il  n'en  faudroit  pour  décrédiler  dix 


v:. 


(    342   ) 

puisqu'il  a  <hi  T)on  sens,  à  ce  que  dit  M.  R.  B.  y  îl 
aui  oit  du  se  féliciter  d'une  ignorance  qui  renJoil  inu- 
tile pour  lui  pcrsouDelleroeuiravis  du  prélat,  c»  luéiie 
temps  qu  il  auroit  dA  sentir  que  cet  a\is  poiiToit  Ara 
adressé  fort  convenablement  à  d'autres  Itabîtau  de 
la  paroisse  dont  on  parle  dans  la  même  broclrait* 
Mais  dans  ce  cadre ,  la  fiction  auroit  été  Irop  couftei 
et  M.  R.  B.  n'eut  pas  eu  le  loisir  de  placer  tes  tù» 
lides  instructions  qu*il  méditoit.  U  suppose  doncqiie 
Pierre,  après  s'être  civusé  V esprit  sur  l'objet  du  Maoh 
dément ,  va  trouver  son  curé ,  et  voici  le  portrait  qu0 
M.  R.  B.  trace  de  ce  pasteur  : 

{<  Le  curé  dont  il  s*agit  est  un  bon  eccléstasiiqmt 
il  ne  s'est  jamais  appelé  sans -rémission.  S<?8  roaiDS, 
cousacrées  an  service  des  autels ,  ne  se  sont  jaotfii 
trempées  dans  le  sang  des  hommes.  Jamais  oq  ne  la 
vil  attiser  un  incendie ,  ni  se  mettre  à  l'afRlit  d^uo'  Oh 
non.  Il  porte  la  tête  droite;  il  regarde  les  gent  e* 
face.  La  candeur  est  sur  son  front ,  le  sourire  de  It 
bienveillance  est  sur  ses  lèvres,  el  ses  yeux  expriincnt 
toujours  cette  douce  satisfaction  qui  naft  de  la  piîs 
intérieure.  Il  est  âgé  de  frente-six  ans». 

11  est  évident  que  tout  ce  portrait  a  été  dicté  par  II 
plus  tendre  bienveillance  pour  les  prêtres.  Je  ne  parle 
])ns  de  co  nom  do  sans-rémission;  c'est  probablement 
ime  plaisanterie  très-fine  et  très -délicate.  Ce  qui 
suit  appelle  toute  mon  attention.  Quoi  !  les  niaios  de 
ce  curé  ne  se  sont  jamais  trempées  dans  le  sang,  des 
hommes!  Quel  phénomène  merveilleux!  combien  un 
tel  éloge  est  flaitcnr  !  combien  on  doit  admirer  et  ai" 
mer  im  tel  prêtre!  un  homme  qui  n'a  jamais  rais  k 
feu  nulle  P'irt,  qui  n'a  jamais  tiré  le  canon!  QiM 
M.  R.  B.  est  heureux  d'avoir  rencontré  uo  homoU 


L     ■ 


(    345    ) 

•î  rare 9  et  qu'il  est  bon  de  nous  le  dire!  ear  api*ês 
une  révoluiiou  îl  y  a  bien  des  gens  dont  les  mains  ne 
•ont  pas  bien  nettes,  et  qui  ont  attisé  plus  d'un  in- 
cendie. M.  R.  B.  lesjity  il  a  vu  le  feu  de  près^  et 
il  est  croyable  quand  il  assure  que  tel  prêtre  n'étoit 
pas  dans  la  mêlée.  Enfin  y  il  est  consolant  de  penser 
qitil  y  a  clans  le  diocèse  du  Mans,  au  témoignage  de 
if.  R.  B. ,  un  curé  qui  n'a  jamais  trempé  ses  mains 
dans  le  s<in^,  ni  brûlé  nn  soûl  village.  Dites,  après 
cela ,  que  AI.  R.  B.  n'aime  pas  les  prêtres.  IjC  reste 
du  portrait  est  moins  frappant ,  mais  pourtant  a  bien 
anssi  son  méiîle.  Un  curé  qui  porte  la  tête  droite  et 
qui  regarde  les  gens  en  face ,  cela  n'est  pas  commun. 
La  candeur,  le  sourire  de  la  bienveillance  et  la  paix 
imièricure  achèvent  ce  tableau.  Il  est  visible  que  cm 
curé  n  est  point  un  révolutionnaire  ;  car  ces  geus-Ià^ 
dit-on ,  ne  sont  pas  sujets  à  regaitlcr  en  face ,  la  can- 
deur ne  brille  pas  sur  leur  front ,  et  ils  ont  quelque 
raison  de  ne  pas  goùier  cette  paix  intérieure  et  cette 
douce  satisfaction  dont  ils  parlent  sans  la  oonnohre. 
Mats  venons  au  petit  roman  qu'a  brodé  M.  R.  B. ,  et 
dont  ceci  n'est  que  le  préliminaire. 

Une  conversation  s'engage  sur  le  Mandement  entre 
le  cni*é ,  Je  vicaire ,  M.  le  Comte ,  seigneur  de  la  pa- 
roisse; Pierre  et  un  sieur  Roquentin.  I^  vicaire  et 
Roqnentin  veulent  défendre  le  Mandement  ;  les  au- 
tres leur  répondent  victorieusement  par  la  bouche  de 
M.  R.  B.  Voilà  le  canevas.  Le  vicaire  commence  par 
HDe  reniTirque  assez  juste  ;  c'est  f|ue  Voltaire  cl  Rous- 
seau ont  fait  plus  de  mal  à  la  religion  qpe  les  mécréans 
qui  les  ont  pi*écédés.  Au  lieu  de  répondre  à  cette  as- 
sertion, Pierre  trouve  plus  commode  de  demander 
au  vicaire  s'il  a  lu  ces  écrits,  comme  s'il  falloit  ah^o^ 


<  544  ) 

lument  avoir  lu  tous  les  écrits  des  deui  philosophes 
pour  jug^r  du  mal  qu'ils  out  fait.  Le  mal  qu'ils  onc 
produit  n'éclate*t-il  pas  assez  dans  la  sociélér  C'esl-là 
qu'on  peut  Tobservcr  à  Taise.  N'a-t-on  pas  vu  leurs 
principes  proclamés  pendant  la  révolution?  Leurs 
raisonnemens  et  leurs  sarcasmes  ne  sont-ils  pas  en- 
core répétés  tous  les  jours  par  une  jeunesse  sé- 
duite? et  sans  avoir  lu  Voltaire  et  Rousseau  ^  ne 
peut-on  pas  se  faire  aisément  une  idée  de  leur  esprit 
et  de  leur  doctrine  par  ce  qu'on  en  entend  citer 
h  leurs  partisans?  Ainsi  la  question  de  M*.  Pierre 
n'atténue  pas  la  remarque  de  M.  le  vicaire.  Ce  pay- 
san  dit  ensuite  :  Pourquoi  tant  de  bruit  au  bout  dm 
cinquante  ans ,  lorsque  le  mal  est  fait  et  parfait  ? 
•Te  répondrois  à  ce  docteur  qui  pense  et  parle  s\ 
bien,  que  si  le  mal  est  parfait,  ce  n*est  pas  une 
raison  de  le  continuer;  que  si  on  a  laissé  pervertir 
une  génération,  ce  n'est  [wis  une  raison  pour  com- 
muniquer le  poison  à  toutes  les  autres;  que  s'il  eiistc 
vingt  mille  exemplaires  de  Voltaire  dans  le  monde, 
ce  n'est  pas  une  chose  iDdifférente  d'en  mettre  cent 
Tiiille.  M*.  Pierre  devroit  bien  ne  parler  que  de  ce 
qu'il  sait.  De  bobus  arator. 

Le  Comte,  qui  paroit  à  son  tour -sur  la  scène,  csl 
fôché  que  le  zèle  éi^atigélique  fies  grands-^vicaires  de 
Paris  leur  ait  fait  dépasser  les  bornes  du  respect  au  ils 
doiifent  au  gouvernement  du  Hor;  par  où  Ion  voit 
le  zèle  ardent  de  M.  R.  B.  pour  le  gonvcrnem^t  du 
Roi.  Cela  est  édifiant;  mais  que  sa  sollicitude  roya<* 
liste  se  calme  pourtant.  Le  P«.oi ,  moins  exigeant  que 
lui ,  n'a  point  été  blessé  de  la  domarche  des  grands- 
vicaires.  Il  sait  que  lautoritc  ecclésiastique  a  aussi  ses 
droits.  Louis  XVI,  à  qui  le  clergé  de  France  lit,  en 


C  545  ) 

'1785,  des  représentations  sur  le  même  sujet ,  n'eut 
•garfic  tie  les  trouver  déplacées,  et  Louis  XIV,  au- 
quel un  orateur  avoil  adressé,  en  chaire,  des  vérités 
fortes ,  répondit  à  ceux  qui  blumoient  sa  bardiesse  : 
Il  a  fait  son  dei^oir,  faisons  le  nôtre.  Les  bonnes  in^ 
tentions  de  M.  R.  B.  seront  donc  frustrées,  et  sa 
dénonciation,  reste  de  vieilles  habitudes,  manquera 
son  eflTet.  Ce  n*est  pas  tout  d'avoir  accusé  les  grands- 
vicaires  de  Paiis  de  manquer  de  respect  au  gouver- 
nement du  Roi  ;  il  leur  reproche  d'avoir  attaqué  la 
Charte,  parce  que  dans  leur  Mandement  ils  ont  parlé 
des  prétendus  droits  du  peuple .  Il  est  certain,  dit  le 
Comte ,  que  les  droits  du  peuple  ont  été  reconnus  par 
le  Roi  ;  c'est  donc  pour  le  moins  une  inconséquence  de 
tnèconnoitre  ces  droits,   et  d'avancer  qu'ils  n'existent 
pas»  Il  est  certain  au  contraire,  dirai-jo  à  M.  le  Comte, 
<|ue  les  droits  du  ]>euple  u'ont  pas  été  reconnus  par 
lo  Roi.  s.  M.  n'a  parlé  de  druits  du  peuple,  ni  dans 
la  Charte,  ni  diins  la  déclaration  qui  la  précède,  ni 
dans  le  discours  cprelle  prononça  à  la  séance  royale 
du  4  juin  i8i4-  Il  11  y  est  fiiii  mention  que  du  vœu 
des  peuples ,  ce  qui  n  est  pas  tout-à-fait  la  même  chose 
^^if  ses  droits,  et  il  fut  iiieuie  expressément  stipulé 
daijsla  déclaration  que  la  Cliarie  éroit  une  concession 
cl  Un  octroi  que  le  Prince  faisoit  à  srs  sujets,  M.  R.  B.  , 
tjuist  niéle  d'expliquer  la  Charte ,  n'en  connoît  proba- 
Llement  pas  l'esprit,  et  il  l'aura  confondue  avec  quel- 
qu'une des  constitutions  passées.  Il  y  en  a  tant  eu!  et 
qui  éloient  si  bonnes  et  si  populaires! 

M.  le  Comte,  qui  fait  désormais  tons  les  frais  de 
la  conversation ,  assure  que  Voltaire,  par  ces  mots  : 
Ecrasez  Vinfdme y  n'a  pas  voulu  désifjncr  la  religion, 
mais  la  superstition,  M.  le  Comte  n'en  croit  rien, 


^  •  (  346  ) 

)*en  snl»  convaincu.  Je  suis  las,  iJisioit  Voltaire  (c'c^t 
Condorccl  qui  ia[>j>orle  ce  propos  dans  sa  f^ie);  je 
suis  las  de  leur  entendre  répéter  que  doute  hommes 
ont  suffi  pour  établir  le  cliristianisnie ,  et  fai  envie  de 
leur  prouver  qail  nen  faut  qu'un  pour  le  détruire  m  Le 
lietitonanl  de  {lolice ,  Héraiiit ,  lui  disanl  qu*iJ  ne  dë*- 
trulroii  pns  la  religion  cliirticnuc  y  cest  ce  que  nous 
verrons,  reprit-il  vivement.  Voyez  dans  le  Semum  des 
Cinquante,  sous  quels  fcrnies  insnitans  ei  grossiers  il 
parle  du  Fils  do  Dieu  lui-m^nier  On  siûl  que  pIu-> 
sieurs  de  ses  lettres  sont  signées  Christmoque.  M.  le 
Comte  trouve'-t-'il  que  cela  n*est  pas  assez  clair?  Au 
surplus^  il  seroit  seul  de  son  avis.  Qnlconqiie  a  lu 
Voltaire,  amis  et  ennemis,  tous  conviennent  qu'il  a 
voulu  détruire  la  religion  clirétienne,  et  que  même, 
quand  il  se  sort  du  mot  de  superstition  y  cVioit  la  re«- 
lif^ion  qu'il  <»nlcn(loit.  J^  nier,  c'est  contester  l'évi- 
dence, (leite  déuc^'aiion  ne  peut  en  imposer  qu'à 
ceux  qui  sont  aussi  ignorans  et  aussi  crédules  que 
]VP.  Pierre  ;  mais  elle  annonce  une  insigne  mauvaise 
foi,  c|uî  ne  peut  tourner  qu'a  la  honte  de  rapoiogiste, 
lequel  meut  ainsi  à  sa  conscience. 

Après  avoir  si  Lien  justifié  Vollaire ,  M.  le  Comte, 
ou  son  soufllenr,  apostrophe  les  prêtres  à  plusieurs 
reprises  :  Messieurs ,  votre  rôle  politique  est  fini,  ren* 
trez  dans  vos  églises ,  et  ne  rrtalez  plus  la  religion  à  vos 
petits  intérêts  d'ici  bas.  Le  curé ,  qui  a  laissé  le  Comte 
dc!)îtcr  impunément  tout  son  rôlet ,  mérite  en  effet 
les  éloges  de  M.  R.  B. ,  puisqu'il  lui  passe  tant  d'im- 
]>er;inenccs;  mais  il  joue  la  un  fort  sot  personnage. 
Monsieur,  devroit-il  dire  au  Comte,  nous  n'avons 
point  usurpé  de  rôle  politique^  et  nous  ne  sommes 
point  sortis  de  nos  églises;  c*cst-là  que  je  vous  ai  fiiit 


(547)  ' 

f  lecMm  da  Ifamieniem.  Pourquoi  htrcdèi^voii»  sir» 
•la  rêlîgkm?  Vous  Tattaquez  opiniâU'mieot  >  et 
•vouapliÛKMz  qu'elle  trouve  des  défenseurs.  Cest 

•  fODs  qui  nous  provoques ,  et  vous  utmvei  jnauvvîs 
' .  qtt!oa  vous  r^poodc.  11  seroit  plus  oommode  ta  efii*t 

•  de  vous  laisser  fsire  ,  et  on  s*eo  est  déjà  sî.bten  U'ouvé 
^  -ifull  est  éloonant  que  Ton  répugne  k  voir  se  renou- 
;  •  wler  celle  épreuve»  Voilà  ce  que  diroil  le  euré»  s^il 
'  liivmi  parleré  Mais  ce  boa  ecclésiastiqoe ,  qui  a  tant 

de  cnjdeur  et  de  bieoveillaoce^  me  paroti  un  (>eu 

-  manie  d.inéqie  no  dcu  niais)  heureusement  qu'il  est 

-de  la-  fiiçon  de  li|.  A.  B.  Je  suis  perauaclé  qu'il  Jiroti- 

v^eroit  dws  le  Maine.des  gens  un  peu  plus  en  état  de 

I.  Jôà  tenir  tête  ^  et  l'en  eoDDois. 

.  Je  ne  ferai  pliis  qu'une  objiervation  sur  le  pathos 
philosophique  de  M.  R.  B.  Il  assure  que  le  dogme 
si  consolant  de  rimuioinaliié  de  Famé  n'a  jamais  été 
mis  en.  doute  par  Voltaire  et  Rousseau.  Je  VeDga^je  k 
consulter  les  Lettres  de  Memmius,  tome  XXXII  de 
l'édition  in-8*>.  des  Œuvres  de  Voliaire,  Il  jx>urra  y 
Jîre  :  Ce  système  y  il  n't  à  pot^t  damb^  le  plus  liardi 
et  le  plus  étonnant  de  tous ,  est  au  fond  le  plus  simple^ 
Quant  à  Rousseau 9  qu^il  ouvre  sa  Correspondance; 
il  y  trouvera,  dans  une  leUrc  à  Voltaire,  du  i8  août 
1756,  que  la  raison  peut  douter  de  timmortalité  de 
fame^ 

Ce  dont  nous  ne  pouvons  douter,  nous,  c'est  qtfo 
M.  R.  B.  écrit  avec  bien  de  la  légèreté,  et  que  ses 
personnages  font  preuve  d'ignorance  et  de  mauvaise 
loi.  Un  curé  qui  se  tait  quand  ou  parle  mal  devant  lui 
de  la  religion  et  des  prêtres;  que  i  on  vient  consulter, 
et  qui  se  laisse  faire  la.  leçon  par  un  pays«in;  un  Comte 
qui  juge  à  lort.et  à  travers  de  ce  qu'il  sait  le  moins; 


(  548  ) 

des  Inlerloruteurs  plats  ou  nrrofjans,  uu  style  irlvîaf,* 
le  jargon  révolutionnaire  qui  perce  ù  Uavers  un  zèle 
affeclé  pour  la  Charte,  et  la  haine  pour  les  prclres 
qui  se  trahit  même  par  les  éloges  ridicules  prodigués 
à  l'un  d'eux ,  voilà  ce  cpie  cette  brochure  offre  de  plus 
saillant.  Elle  donne  lieu  de  conclure  du  moins  que  la 
pInloso|>hie  n'est  pas  Liçn  en  force  au  Mans,  et  que 
celui  qu'elle  a  chargé  de  sa  défense  n'est  pas  un  athlète 
bien  redoutable.  M.  R.  B.  n'a  pas  assez  réfléchi  qu'on 
n'apprenoit  pas  tout  dans  les  clubs.  Puisque  Pierre 
sent  son  ignorance  et  le  besoin  d  aller  consulter  son 
curé,  je  l'engage  à  laisser  ]>arler,  une  auti^  fois,  ce 
pasteur,  à  écouter  avec  simplicité  ses  instructions,  et 
à  se  bien  persuader  que  rien  n'est  si  ridicule  que  cette 
présomption  de  régenter  ceux  dont  on  devroit  rece- 
voir des  avis,  et  celte  envie  de  faire  parler  de  soi 
quand  on  devroit  se  faire  oubliep-. 


Nouvelles  ecclésiastiques. 

•  Paris.  M.  le  comte  de  Blacas,  ambassadeur  exfraor- 
dir.airo  de  S.  M.  près  le  saint  Sic^ge,  e^t  arrivé  à  Paris, 
le  !23,  à  deux  benres  du  uiadn,  ot  a  eu  Tlioniieur  de 
fiuilner  S.  M.  à  son  lever.  11  occupe  un  appaiieinenl  au 
châti^au.  On  ne  doule  pas  que  son  arrivée  n'ait  rapport 
aux  afTiiires  ecclésiastiques  qu'il  avoil  à  triiiter,  et  ou 
se  flatie  d*appreridre  hieulôl  quelque  résultat  de  négo«> 
cialions,  objet  de  tant  de  désirs  et  de  vœux. 

—  Le  jeiidi  24  ,  il  y  a  eu  ,  dans  Tégiise  de  Saint*Louis 
en  l'Ile,  une  assemblée  de  charité.  Après  la  messe, 
M.  l'abbé  de  Quélen  ,  vicaire-général  d?  la  grande-au- 
mônerie,  a  prouoncé  le  discours.  L'objet  de  celte  réu- 
nion éloit  le  soulagement  des  pauvres  houleux  >  et,  d^ 


(  549  ) 

ttùx  qui,  CiQle  d^habillcmens  convenables )  n^oMdt  sd 
présenter  à  IVglise  pour  y  faire  bénir  leuri  mariages* 
On  a  fait  une  quête  pour  eux.  Les  reliques  de  saint  Louia 
Ploient  exposées  à  la  vénération  des  fidèles. 

—  Le  18  avril  y  les  missionnaires  de  Bourges  ont  fdit 
la  cérémonie  de  la  pldfitnlion  de  la  croix*  Unecircons* 
tance  particulière  a  ajouté  à  finlérêt  de  cet  acte  de  re* 
ligion.  Trente  militaires,  tant  de  la  li'gion  de  la  Gironde 
que  de.  la  garde  départementale,  ont  fait  lenr  première 
communion,  lis  a  voient  été  préparés^  pendant  le  Ca«^ 
lèmO)  par  les  pieux  missionnaires ,  qui  ont  fait  des  ina^ 
tructionSy  plusieurs  fois  la  semaine^  aux  soldats  de  la 
garuison ,  dans  iVglise  souterraine  de  la  Métropole.  QueU 
qaes-uus  de  ces  braves  gens  ignoroient  jusqu'aux  pre* 
iiiiei*s  élémens  de  la  religion,  dont  tout  autrefois -teu- 
doit  a  les  éloigner.  CJti  soldat  a  été  baptisé,  et  a  eu  pour 
parrain  M.  le  baron  de  Saint-Hilaire^  son  colonel.  L;i 
plantation  de  la  croix  a  eu  lieu  ensuite,  et  a  été  faite 
avec  beaucoup  d'ordre'  el  de  pompe.  Des  gardes  natio'* 
naux,  des  mililairee,  conduits  par  des  chevaliers  de 
Saint-Louis,  et  divisés  en  quatre  compagnies,  se  rele« 
voient  pour  porter  la  croix.  M.  Lambert  a  terminé  fa 
cérémonie  par  un  discours  qui  a  fort  touché  ses  audi- 
teurs. 


Nouvelles   politiques. 

Pakis.  s.  IVI.  a  reçu  tous  ces  jours  derniers,  ou  travaillé 
avec  ses  ministres.  Elle  marche  dans  ses  appârtereiens,  et  ou 
se  flauedc  la  voir  reprendre  bientôt  ses  promenades  ordinaire.*». 

— M«'.  le  duc  d'Orléans,  M"»,  la  duchesse  et  leur  fa- 
mille, sont  partis  pour  le  chAtean  de  Neuilly,  où  ils  doivent 
habiter  cet  été.  S.  A.  S.  M*'^  d'Orléans,  sœur  du  duc,  les 
nrrompagne.  La  veille,  ils  a  voient  rendu  leurs  devoirs  au 
Roi. 

<—  M.  le  miuiblre  de  rinicrieur  a  fait  publier  quelques 


(  S5o  ) 

éclaircisseinens  sur  des  ifHlicultcs  qm  lu!  âYoicnl  été  sotthricci 
rrlalivement  aa  registre  et  à  la  liste  des  électeurs. 

—  M.  le  duc  Dalberg  a  Fait  don  de  son  trailcinent  de  che» 
talier  de  la  légion  d^bonneur  au  plus  aucien  gn^iiadicr  de  la 
garde  royale. 

-*- 1]  j  a  eu  1 1c  *A  avril,  une  séance  des  quatre  Académies. 
M.  le  comte  <le  Fontanes  y  a  déclamé  une  très-belle  ode  de 
sa  composition  sur  la  violiation  des  tombes  royales  de  Saint* 
Denis. 

-^  T^e  tribunal  de  police  correctionnelle  s'est  déclaré  in- 
>ompctent  dans  l'affaire  du  sieur  Maubreil.  Ou  Ta  reconduit 
en  prison.  On  a  appelé  ensuite  la  cause  de  Chevalier  et  Deotn, 
auteur  et  imprimeur  de  In  Première  Lettre  à  M.  U  ccmtê 
Decases.  Le  premier,  après  avoir  cité  l'exorde  et  4a  pérorai- 
son de  M.  le  substitut  dans  son  affaire,  il  dit  que  penl-éu-e» 
dans  le  premier  moment,  il  se  seroit  laiwé  aller  an  braoî* 
d'épancher  l'amertume  que  lui  avoit  inspirée  celte  pièce  d'é«. 
loquence;  mais  que  sous  un  régime  ou  le  minisire  exerce 
une  influence  sur  les  tribunaux,  oir  le  magistrat  demMide 
haulrment  une  victime,  et  professe  l'ignorance  des  principes 
les  plus  sacres,  un  écrivain  ne  doit  se  défendre  que  devant 
^opinion  publique.  Eu  conséquence,  il  a  dédaigné  de  par- 
ler. M.  Vatimesnil  n'a  pas  cru  devoir  répondre  à  celte  arr<i«' 
gante  déclamation.  L'avocat  du  sieur  Dentu  a  fait  valoir  son 
royalisme,  et  a  cherché  à  montrer  que  l'imprimeur  ne  devoil 
pas  cire  mis  sur  la  mcme  ligne  que  l'auteur.  , 

—  Le  Journal  des  Maires  signale  parmi  les  bruits  ridi- 
cules qtii  se  snccèdenl  à  Puris,  la  nouvelle  répandue  depuis 
plusieurs  jours  d'une  prochaine  dissolution  ae  la  chambre 
des  députés.  Dans  le  même  journal,  on  dément  aussi  le 
bruit  que  le  couycrnemenl  avoit  déjà  disposé  des  troisièmes 
dix  millions  de  rente,  formant  le  complément  des  trente  mil-. 
lions  de  crédit  accordé  par  le  budget ,  et  Ton  donne  à  espérer 
que  le  ministère  pourra  annoncer  aux  chambres,  en  dcman- 
ifant  le  crédit  de  ]8i8,  qu'il  n'a  pas  entièrement  disposé  de 
cchii  de  1817. 

—  On  avoit  vendu,  le  mois  dernier,  à  Saint- Jean-d'ÂD- 
gely,  quelques  couteaux  sur  lesquels  se  ti  ou  voit  un  aigle  sur* 
monté  de  ces  deux  mots  :  fin,  —  Avril.  Ce  fait  avoit  donné 
lieu  à  mille  conjectures,  au  nombre  desquelles  se  plaçoit  en 


(  ^'n   ) 

prpm'uro  lit^oc,  et  comme  In  plus  nnlurf-lle  de  toul<^,  ricl<'e 
qu'il  existoit  un  complot  tendant  à  renverser  le  t>ouvt'rne- 
Dient  à  la  fin  d'avril.  Des  recberche.s  furent  failes  aussitôt ,  et 
on  obtint  pour  résultat  que  ces  couteaux  provenoient  de  l'an- 
cienne fabrique  jÉvril  de  Saint-Etienne.  Le  inot^  indique 
U  qualité  de  la  lame.  Ils  ont  été  fabriqués  avant  t8i4;  ce  qui 
ezpltqae  l'empreinte  du  signe  qu'ils  portent.  On  les  avoit  es- 
péclîés  avant  i8i4  à  un  marcband  de  la  Rochelle ,  qui,  ou- 
bliant de  quel  si^ne  proscrit  ils  étoient  marqués,  en  avoit 
Tendu  plusieurs  dans  le  courant  du  mois  dernier.  C'est  ainsi 
qu'en  éclaircissanl  les  faits  dans  le  silence  et  avec  sang-froid , 
sans  s'aiTÔter  à  de  vaines  apparences,  on  a  enlevé  aux  esprits 
aisés  h  s'alarmer  un  sujet  d'inquiétude  qui  eût  pu  troubler  la 
tranquillité. 

«-Jean  Monroux,  tondenr  de  Sedan,  eut  l'audace  demiènN- 
iDeniy  en  rendant  le  pain  bénit,  d'y  attacher  un  signe  deral- 
lîemeal  proscrit.  Le  tribnnal  de  Sedan  le  condamna  à  deux 
ans  de  prison  et  30o  fr.  d'amende ,  et  enveloppa  dans  la  sen- 
tence une  marchande  de  modes  qui  avoit  fourni  la  cocarde. 
Ce  jugement  émît  nn  triotnpbe  pour  les  partisans  de  Mon- 
roax  f  .qui  se  réiouissoient  de  voir  une  marchande  de  modes» 
connue  pour  son  rovaltsme ,  condamnée  à  la  prison  et  à  l'a- 
mende. Sar  l'appel  intervenu ,  la  marchande  de  modes  a  été 
acquîtlée  ,  et  Monroux  condamné  à  cinq  ans  de  prison , 
aoo  fr.  d'amende ,  3oo  fr.  de  cautionnement  et  aux  dépens. 

—  Le  nommé  Bajmond  MorcI,  sellier  à  Toulouse,  con* 
raineu  d'avoir  chanté  une  chanson  séditieuse ,  et  d'avoir  af- 
fecté des  signes  de  l'usurpateur,  a  été  condamné  à  Toulouse, 
à  un  an  de  prison^  5q  fr.  d'amende  et  5oo  fr.  de  cautTon- 
aeinenL 

—  M.  le  préfet  de  la  Haute-Garonne  a  reçu  Tavis  ofTjcîel 
de  la  cofispiratîon  tramée,  en  Espagne^  parle  général  Lascj 
pour  aouslraire  la  Catalogne  ^  l'autorité  de  sou  souverain. 
Laaov  a  été  arrêté  ^dans  les  montagnes  avec  seize  oflioiers 
qui  Taccompagnoient.  Milans,  son  complice,  est  en  fuite 
avec  trois  ou  quatre  autres,  et  échappera  difficilement  aux 
recherches.  Les  conjurés  qui  étoient  du  parti  des  libéraux 
ont  vu  le  peuple  repousser  de  tontes  parts  leur  tentative  iu- 
•ensée. 


(  55!i  ) 


AU     REDACTEUR. 


Paris,  3i  mart-iSiJi 

Vnoy  ne  saves  peut- être  pas»  ^onsiear»  que  le  Journal  de  Pani è 
daigné  sWcuper  de  yous,  el  que,.  daDA  »on  numéro  du  98  ,iDan,'il 
criiif|ue  la  If  tire  itiscrée  prccédrminrnt  dans  -votrt;  journal,  el  daasU* 

Îitclle  on  pro|K>soii  de  donner  aut  chevaliers  de  Malle,  pour  ré^idii^ry 
orio  d^Anzo  di  N«*tUino.  V Ami  de  In  Betiginn^  ajoule-i-U,  îifi^'''* 
ians  doute  que  cette  petite  ifUle  est  une  de  celles  oh  l'air  est  lepha 
mal  sain  ,  et  que  même  son  climat  est  plus  dangereur  ^  en  quefatt 
sorte ,  que  celui  des  JMarais'^Pontùis,  On  voit  que  VAmi  de  le  Mf* 
lif*ion  choisit  singulièrement  seS  préseru ,  «f  que  c'eêl  ùien'le  cas  1/* 
dire  après  le  boh  Lafontaine  i  1 

Rien  n^csl  plus  dangereux  qu^un  ignorant  anii* 

J^imagine  bien  que  tous  screx  peu  sensible  a  ces  plaisanSprfeSf  Iftti* 
au  fond,  {«tombent  en  plein  sur  le  criiicpic  lui-même ^  car.  ^Mtl"^ 
qui,  en   voulant  vous  redresser,  fuit  pretive  d^igiiorance.  Il  anrpilA^ 
savoir  qu^Aoïium  éioit  un  port  renomme  du  temps  des  Romains.  *^ 
que  U  ville  èloit  peuplée  et  orncc  de  bettiix  édinees.   Dans  les  èt^' 
nrors  biècles,  plu^ieilrs  Papes  en  1  reprirent  d'y  rétablir  le  colDBrrc*'' 
Si  leurs  sortis  n^ont  pas  eu  lodt  le  siicci-s  qii^oh  devoit  en  aUradr^* 
les  chevaliers  de  Malte,  qui  n^auroient  que  cet  objet  en  vnei  seroir^^ 
peut-être  plus  heureux.  Nous  savons  ce  quMs  ont  fait  dans  Tile  de  RUod^ 
et  à  Malte,  el  nous  ne  douions  point  que  lour  patience  et  leurs  irava*'' 
YiVussent  un  entier  succès.  Si  le  critique  avoit  lu  la  lettre  avec  aticf^ 
tton,  il  auroit  vu  que  l'auteur  v  indiqu^it  Pavanlage  de  Vivifier  tôa^ 
ce  P'ty^f  et  que  par  conséquent  il  savoii  bien  qu^on  y  comptoit  peu  <^ 
population.  Quant  au  mau\ai$»  air,  dont  le  savant  critique  eta^a  S' 
(iatigri  fM>ur  faire  briller  ses  connoissancts,  il  e&t  encore  en  défaut  si^ 
cv  point.  Porto  d'Anxo  bV«1  pas  plus  danecreux  que  les  Marali-Pontic^ 
dont  il  e$t  éloigné  de  quelc|Ues  lieues.  Plusieurs  scigDcurs  romains  ^ 
ont  des  villa  où  ils  vont  passer  la  belle  saison;  ils  n'iroienl  sAremei^ 
pas  y  chercher  le  mauvais  air  par  plaisir.  FuBuf  le  Journal  d%  Pair' 
ne  stToit  épargné  celle  dépense  dVspril  s'il  eût  su  que  la  lettre  ëto^ 
d'un  Italien  distingué  ^ar  son  nnm  et  par  ses  coonoissance s^  ité  dan 
TEtat  de  l'Eglise,  et  qui  a  réside  près  de  vingt  ans  à  Rome.  Il  est  vra^ 
si*niblable  qu'il  connolt  aussi  bien  les  locahtés  que  lerédactcar  dnJomr^ 
nal  de  Pa'is. 

Si  voue  vous  souciez  peu,  pour  votr^compie,  d'une  critique  aussS 
maladroite,  peut-être  cependant  juccrez-vous  à  propos,  Monsieur^ 
d'insén-r  cttle  réponse  pour  justifier  1  auteur  de  la  lettre,  pour  satisfaire 
vos  lecteurs,  el  pour  rcnvover  au  Journal  de  Paris  le^  oomplimên^ 
qu'il  veut  bien  vous  faire.  J'ai  Thonncur  d'être,  **^ 


<A/fi,vm/i  6'5  n^ril  i8i^.)  (t\°.  2S4.  ) 


Ctmidémlions  sur  la  Divinité  de  Jésus- Christ ,  a/irfs- 
tét»  à  MM.  les  éludinns  de  faudiloiiv  de  théologie 
deFéglise  de  Genève;  par  Heuri- Louis  EnipsvtiiEr 

r  Genevois. 

L'hctésie  aricone,  qui  lient  une  si  grande  place 

Uni  llii^tloire  (le  l'Kjilise  Aei  premiers  leinps,  ei  (jm 

uî  suscita  un«  pcrséciiliou  si  longue  i:t  bi  cruellt)  \>ti* 

\DÎX  être  encore  un  scandale  rciiervé  aux  derniers  ^ges^ 

'%  aprèa  avoir  presque  éloufll'  le  clirisùanisnie  û  soii 

jereeau ,  elle  nien^co  aujoui-d'liui  de  le  miuerj  d'un? 

UBllière  moins  (-dauiule  et  moins  furieuse  peut'élre'^ 

mis  non  moins  dé»asti-cuse  dans  ses  n'stihals.    Là 

iituie  capital  de  la  diviniK'  de  Jé&us-Christ  esl  ac 

[«IlemeuL  ni^coQDu  daus  des  coniniuntons  qui  por- 

bpDt  encore  le  nom  de  chr^iii'unes ,  ei  les  eulkos  dç 

ulher  et  de*  Calvin  ont  donné  la  main  aux  disciples 

de  Socin  et  de  Pricstléy.  Les  renseï^nemens  les  plus 

jKtsitîfs  et  les  plus  récens  que  l'on  &  ubicnus  sur  1  ^tat 

«les  églises  proiesfaiiies,  prouvent  à  t^uel  point  Toria-* 

iiîsme  V  a  pénétré,  et  coiulneti  ou  s'y  est  éloigné  de 

XensrigocmeDt  des  preniiers  réfurmaieurs.  Ou  a  pu 

,'voir  à  cet  égard  des  détails  Ires-circonslanciés  dans 

yî Histoire  dos  sectes  religieuses,  par  AL  l'abbé  Grpgoire> 

ouvrage  dout  nous  nous  proposons  depuis  loug-teinp9 

«le  parler,  sans  que  l'abondance  dus  Qiaiières  nous  l'ait 

*nCore  pemûs.  Il  en  parut  des  extriiils  dans  1rs  deitk 

derniers  volumes  des  Mélmhgcs  de  philosophie,  publiât 

7pnMi  Xi.  l'^tm  de  la  lieligioR  et  du  Roi.        Z 


(554)  ■ 

chez  Le  Qere ,  en  1 8 1 1 ,  et  depuis  on  en  a  inséré  la 
substance  en  divers  endroits  des  Mémoires  pour  sentir 
à  t Histoire  ecclési antique  pendant  le  i8*.  siècle.  Ik 
n'offrent  que  trop  do  preuves  des  ravages  que  le  soai« 
nîanisnic  a  faits  en  Allemagne  et  en  Angleterre  parmi 
les  chefs  rneme  du  clergé  protestant.  Dans  la  première 
de  ces  contrées ,  la  défection  est  presque  f^énërale,  et 
l'on  voit  dans  V Allemagne  protestante ,  dît  M.  Stap— 
fer,  le  pasteur,  le  professeur  qui  montent  en  cliaire  pouiT 
prêcher  V Evangile  au  peuple ,  et  pour  former  des  mi"^ 
nistres  futurs  y  jeter  dans  leurs  livres  le  doute  sur  fc 
doctrines  reçues  en  théologie ,  ou  ébranler  les  principe 
et  la  vérité  des  faits  sur  lesquels  repose  la  foi  chrctiemie 
sans  que  le  public  y  trouve  rien  à  redire;  tant  est  grandi 
la  révolution  que  les  éciits  d'Eberhard  et  des  théolo*""^ 
giens  de  son  parti  ont  produite ,  en  quelques  années  ^m 
dans  les  opinions  des  classes  supérieures  de  la  société» — 
^Biographie  universelle,  article  Ebarhard).  La  coutagioc^ 
n'est  pas  moins  répandue  en  Anjilelérre ,  et  où  runi— 
tarianisme,  le  christianisme  ralionel,  findifférence  et^ 
une  liberté  ilKmitée  de  penser  étouffent  chaque  jour^ 
la  révélation.  Une  lettre  que  nous  insérâmes  derniè- 
rement sur  réiat  de  la  religion  dans  les  Etats-Unis, 
îndiquoit  que  le  désordre  des  opinions  y  étoît  aussi 
porté  à  son  comble  ;  tant  les  maladies  morales  de 
l'Europe  ont  aussi  infecté  ce  nouveau  monde! 

Il  y  a  déjà  soixante  ans  que  l'église  de  Genève 
fut  accusée  d'avoir  donné  le  signal  de  la  défection. 
D' Alembert ,  dans  l'article  Genève  de  Y  Encyclopédie , 
prélendit  que  plusieurs  dos  pasteurs  de  cotte  ville  ne 
croyoient  plus  à  la  divinité  de  Jésus-Christ ,  et  n^a- 
voient  d'autre  religion  qu'un  soclnianisme  qui  rejeloit 
tous  les  mystères^  Les  ministres  s^assemblèrent  et  ré* 


(  555  ) 

gèrent  une  dcclaraiîon,  datée  du  lo  février  17 58, 
li  ne  p«nriu  pas  dissiper  d'une  manière  péreniptoiro 
s  soupçons  cnoncés'par  le  philosophe.  Illle  est  si 
igiie  et  si  générale  qu'exile  sembla ^  au  contraire, 
s  fortifier.  Des  chrétiens  bien  fermes  dans  leur  foi 
!  fussent  exprimé  d'une  manière  nette  et  posidve» 
es  ministres,  en  assurant  qu'ils  adnieltoient  les  me- 
ices  d'une  condamnation  éternelle,  ne  spécîfioient 
nnt  qu'ils  crussent  que  les  peines  de  l'enfer  n'au- 
fiênt  point  de  fin  ;  et  le  texte  auquel  ils  se  bornoieaC 
ir  la  divinité  de  J<'sus-Ciirist ,  avoil  été  employé  au- 
efois  par  les  ariens  même,  qui  prélendoient  Texpli- 
ler  conformément  à  leur  système.  Rousseau,  leur 
>inpatriote ,  peignit  assez  plaisamment  leur  embar-* 
is,  leurs  tergiversations  et  l'obscurité  de  leurs  ré- 
rases,  et  on  lit  sur  leur  déclaration  des  commentaires 
iii  ne  tournoient  pas  h  Tavanlage  de  leur  sincérité  et 
5  leur  foi.  Depuis  d'autres  renseignemens  vinrent  en- 
>re  confirmer  lopinion  (ju'ils  avoient  donnée  de  leurs 
;utimens.  Le  Catéchisme  de  Jacoh  Vemes,  un  de 
urs  pasteurs ,  apprit  au  monde  chréden  que  ce  mi- 
islre  ne  regardoit  ni  la  Trinité,  ni  la  Divinité  de 
&sus-Christ ,  ni  le  péché  ori;i;inel ,  ni  la  néc«>ssité  de 
révélation,  ni  Téiernité  des  peines,  comme  des 
Dgmrs  essentiels  et  fondamentaux  ;  cl  M.  Marron , 
résident  du  consistoire  de  Paris,  a  lait  imprimer  une 
iCltre  à  feu  M.  Le  Coz,  oii  il  dit  qu'il  a  adopté  ce  Ca" 
thisme  à  Vusagc  de  toutes  les  communions  chrétiennes, 
t  dont  il  a\^ou6  que  c  est-là,  à  ses  yeux  :  le  principal 
érite.  Sa  leure,  datée  du  18  brumaire  i8o4j  ^  été 
isérée,  par  Rabaut  le  jeune,  dans  ses  DétaiU  histo^ 
gués  et  Recueil  de  pièces  sur  divers  projets  de  rcu-- 
ion,  publiés  en  1806.  Les  lettres  des  autres  miois^ 

Z  2 


(  55G  ) 

ttvtf  r.ippnniécs  dans  le  iiii'iuc  ouvragf-j  :tpt'ûs  cdb 
de  M.  Atanx)!)  ^  niinonccnt  Ifi  lut'nie  Ulspfmiioil  s  lai»-   ' 
)cr  Je  fôtû  (Its  (Itij^iufs  ti>u(l;i;ncntuiJ\,  et  à  uc  jW  J 
luellie  (rini]H)i*Tdii('0  ù  ijiK-lqiie  Jifl'ércncc  tluns  la  lui.   I 
Mttis  ritju  nf.  pcui  niicni  que  réoril  de  AI.  Ëmuaylei  I 
praaver  r|uclle  ost  aujunixl'liiii  l.i  iiiauière  dc^'fîuser   | 
(lumiuniicc  paimi  les  cli"f»  iln  Ciilvïnisnic,  eL  surluiit    I 
à  tionève ,  t\m  et)  lUl  le  borceau  ,  cl  qui  eu  çsï  encure    ' 
cunime  1«  chef-lieu.  M.  Euinaviazciic-itiie  foule d(l  laïu    ; 
qui  ne  pcmieltent  pas  de  noiiM'r  que  le  ilogroc  d«  I»    I 
dixiiiilé  de  Jcsus-CIirlsl  n'itil  été  i^iwinç  do  svaihol^    : 
des  tiiniîslrp,^  gt'nevois.  Il  le  moulre  par  Icnr  Calv»    . 
chîante ,  par  leur  liLurgie ,  par  les  Traités  de  levirs  (tr<>   | 
fes&etirs  de  théologie,  par  la  version  de  la  Bible  (In  ils   ' 
out  adtJ|»U'c,  par  les  prcdicalions  des  pasieursj  eï 
par  l(-s  du'.stïs  piiMiqiK's,  r)iic'  l'on  fait  suuienir  aux 
aspiraiLsauniinii^ière.  t".  le  Caléclii&nic  ;  jusque  ver» 
1780,  les  iiiinisireï  faisoieuL  rtcitcr,  chaque  dininn- 
cbc ,  le  Ciiléchisme  de  Calvîii ,  où  Jésus-Lhrist  est 
recoiuin  pom-  vrai  Dieu  cl  vrai  liomme.  Depuis  ce 
temps  on  a  aboli  cet  usai,'e.  Les  étudiaiis  se  scrvoicni , 
pniir  sVxtTcei-  <lai)S  leurs  ihùnics,  d(-s  Catéchismes  de 
Supf'rvilk'  Cl  dOstervald,  OÙ  ia  divinité  de  Jv.sus- 
Ctuisl  Pùl  posiiivrnieiuenseijjiK'e;  on  u'à  plus  recours 
aujourd'hiù  à  ces  sources,  el  le  Caléchisme  consacre  à 
l'iu'iiruclion  de  la  jeunesse)  it  celle  de  tous  les  (idêlcj, 
{jarde  actueltemeut  un  siieuce  .ibsulu  sur  ce  du^^nief 
coiuiiienn  pcni  s'cu  assurer  en  cousultantredilioudo 
itii4t  chez  Pasclioud.  1\ou-s<^'ni('itrcui  niênic  îl  ne 
fuit  pas  uieDtion  de  ce  do^nie,  mais  deplusîlprc&enie 
Hrupleinent  te  Sauveur  coniuie  un  rnvové  du  ciel, 
conimc  le  preiuier  né  eotre  loules  les  créatures  aunuet 
tUMS  devoiru  des  seaUaivnfi  dou  d'adoretion,  luais  cïe 


I  tmplhBt*  On  y  Ml  tHlh  qncsiioâ  :  f^a^  risulte^-ii  île 
él*  dw  Jtott5  nviçfmdH  ëe  lapersùrmis  àé-'f&ùs^'Chfis^t? 
4j|loo  ré|)ond[  :  Qtmno^s  dînons  être  petiëti^  pou»"  tat 
Jkt^f^ma.  Il  D*y  â  I4èti  là  qui  pnitoe  lASHitruù  iocdv 
VM.  M.  ÉhiiMVte  pohtrau 

CMâÀ&me  de  JàMb  Vémes,  ëduimi  de  17  769  qM 
léi.  piMears  enseigneDt  depuis  environ  11^789  et  an 
ûÊfiMbmB  rmàankê',  dé  J.  ^.  R<)usniD ,  ittijitînié  éA 

.:1K  Le  lwn5.de' là  liturgie  garde  lé  mSme  Mleàce;^ 
JMtdk  la  lUCiiir^fe^  ou  &i  Jlfanîè/^  dt  çéta>lr^Vè\s^rvicè 
Vdi4aHs  Tf^fiise  dm  Gen^i^V  1^07»  ^^^  PasdboïKl; 
l^ot^^!3irMi  ny  est  désigné  qvie  Sous  lès  liin's  de  Fib 
êl'ptèm,  de  5«fi^eKir,  de  Rédempii^r,  de  màttt'ê,  do 
rer,  de  tégistateùr,  La  conression  de  fot  faite  c1\in 
cotiimi:in  accord  par  les  (•glises  réformées  de  Frnnce, 
€t  adoptée  par  les  pasteui's  de  Genève,  éuouçoit  avec 
])ïéGÎsion  le  dogtiie  de  la  diviniié  de  Jésus-Christ,  et 
iaçofiipagoiedes  pasteurs  la  faisoit  imprimera  la  suite 
de  la  Bible,  des  Evangiles^  des  Psaumes  et  de  ia  Ji- 
''vpe-  Ainsi  od  la  trouve  dans  les  bibles  de  iBo5  et 
tic  1 7^5;  mais  elle  a  été  supprimée  daus  l'édiiiou  dp 
i8o5.  Elle  eàt  dàus  IVVIition  de*'  Psaumes,  17 15, 
Genive ,  ehcR  Weistein  ;  elle  a  dispam  dans  réflinoû 
<ie  1780.  Elle  étoit  joitne  an  nouveau  Testament  do 
i&TOj'ÔQ  la  cbercbe  en  Vain  daus  Todition  de  iSoa» 
thés  Bladget. 

^.  Les  |>asteuf*s ,  dans  les  cours  particuliers  de  rc- 
l^oii»  et  les  professeurs  de  lauditoire  de  thik>loî;je^ 
dans  leivs  Traités,  ne  parlent  plus  de  la  divinité  de 
i^i*-^CIirist.  F'oas  saùez  tous ,  Messieurs ,  dit  M.  Em- 
JAjrUiE  auK  éludians  en  théologie ,  que  Von  y  trouva 
ptutÔi  les  noms  ihSocnUe  et  de  Piaton  que  fe  no/h  d& 


tio  l'i^glis^  et  de  l'aca 

Pasclioud,  i8o5,  i»- 

le  finit  du  i,-av.-iil  flf  |i 

deS-iigaz,  les  deux  Ar. 

JacoL  Vmict,  Semicl 

«'en  csl,  dit-on,  occu 

et  ij  y  avoil  lifu  d'csp. 

l»d(!s  se  SLToi.nu  applit. 

lude  désirable.  Vous  d 

voir  lue,  qu'ils  oui  in 

soamenue.  Plnsiciiis  <I 

de  JrMis-CJirisl  oui  «n" 

tout  dimVeni  dos  ir;.duc 

Jes  tradiicifiirs  Iniuvcui 

de  J<!s«s-Cliiist,  iisue 

ils  cherchcni  une  lourr 

i-endre  hommage  (M.nltli 

sem  cousianuueiil  -verb, 

apud  Deum ,-  }a  parole  < 

Midiérdii,  en  p;,rl.-,„t 

dominator  Israël ,;  rt-rcn 


(  559  ) 
sortira  le  dominateur  d' Isiavl ;  son  origine  remonte  jut 
Tftups  £KS  PLUS  JsciESS.  Il  cst  clair  que  le  mot  dVfer- 
aifelciir  a  poiu  tivp  fort. Saint  Pierre commeoce ainsi 
iit  «oconii»-  Rpiire  :  Simon  Petnis,  servus  et  apostoba 
■Ï€su  Chrisii ,  lis  fui  coœ^uttem  tiohùam  lortiti  nmt 
JîJcm  in  ju^lilid  Dtinostri  et  sabuUoris  Jcmu  Chiittî. 
Les  ii-adiH^'v'iirs  atlioliques  et  protesuos  rendoient 
am.si  coiie  fîii  de  la  ^itase  :  La  justice  de  notre  Dieu 
ft  Sauveur  Jésiu-Cfifirt.  Ii'4iitioQ  de  i8o5  poiie  :  J9« 
itfttre  Dieu  ET  DE'ifitre  Saiveur  Jésus-Christ;  cbaage- 
Oteutdont  l'ititeQtioB  est  assez  visible.  Ed  plusietirk 
littrcs  ciidroirs  on  subsliluele  mot  deSeigneurï  celai 
de  Dieu,  rjttand  il  est  quesiioa  de  Jésiu-Clirist.  Je  ae 
paHe  p».s  de  plusieurs  autres  imerprétAtioas  qui  teo- 
deiK  à  nier  le  miracle  ou  le  mystère.  Ainsi  ces  mots  : 
Àgehalur  à  spiritu  in  desertum,  sont  ainsi  rendus  :  /W 
conduit  ES  esprit  dans  le  désert.  Et  teneènefacta  sunt 
niper  universain  terram  ;  il  y  eut  des  ténèbres  sur  Totrr 
te  PArs.  Tel  est  l'esprit  de  oetie  Bible,  qui  n'a  que 
trop  de  rappnrL  avec  les  interprétations  et  les  com- 
nioiilalrps  publics  en  Allemagne  depuis  la  fin  du  der- 
nier sièrio,  et  nti  on  fait  disparoître  tout  ce  qui  est 
Mirn:iiiirel,  el  tout  ce  qui  révolte  une  raison  orgueil- 
leuse (i). 

(i]  On  poiirroit  faire  encore  beaucoup  d'observations  sur 
Mtie  u-aduciinn ,  oii  il  n'j  a  pas  plus  d'élrgance  que  d'oriho- 
doxîe.  Ce. passage  de  aainl  Mauhieu  :  Vade pott  me,  Satana, 
■I  aiosi  rendu  :  Arrière  de  moi,  mon  enntmi.  On  o'y  carda 
lacune  règle  pour  ]»  vaut  et  le  lu  ;  el  dans  l'endroit  ou  Pi  taie 

Sirle  à  Jésus-Christ,  dans  salnl  Matthieu,  on  lui  fait  dire  ; 
Uf-vous  te  roi  des  Juifi?  Puis  deux  lignes  plus  baa:  iVen- 
Imd'-lupat?  On  j  trouve  ces  expressions:  fJockant  la  tête, 
itteitoU,  broncher,  eic,  II  n'éloit  pas  besoin  de  te  mettre  en 
ù  grand  nombre  à  ce  tiarail,  et  de  s'en  occuper  si  loog-iemps 


(J6ô) 

5«.  Nôu8  at6n6  dté ,  d'après  M.  Ettpdjtai^  Mmniê 
un  nouveau  moyen  dt  éoustater  la  croyance  des  mH 
nislres  de  Genève  ^  le^  prÀlicalîons  des  pasteur^.  II 
remarque  que  deux  pâstenVs  seulement  de  cette  ^isé 
ont  rendu  hommage  à  la  divinité  dé  J<$sus-Christ  ^ 
savoir  :  le  pasteur  Dejoux ,  dans  un  de  ses  SphuodI 
imprimés  y  et  le  pasteur  Moutinié^  dans  un  Discourt 
prononce  en  i8iô.  Maison  sait,  a}oute-t*il,  que  là 
compagnie  les  a  jugés  troj^rthodoxcs  sur  ce  point ,  et 
qu'elle  les  regarde  coiYime  deux  hommes  d'une  opinion 
exaltée.  Le  dernier" doit  même  attribuer  à  ceue  craiisè 
là  défaveur  qu'il  a  éprouvée  pour  faire  imprimer  un' 
nouvel  Aiivrâge,  dans  lequel  il  établit  ce  dogme  im- 
portant d'une  manière  très-décidée.  A  rexci^ptiou  de 
ces  deux  ministres^  la  collection  des  Sermons  des  pas- 
teurs de  Genève,  imprimés  depuis  le  milieu  du  siè- 
cle dernier,  n'offre  qu'obscurité  et  incertitude  sur  la 
personne  du  Sauveur.  Le  grand  nombre  dus  prédi- 
cateurs n'en  a  pas  parlé,  et  les  autres  ne  se  sont  ex-» 
primés  cfue  d'une  manière  vagiie  et  socinienùe.  M.  £m- 
paytaz  s'est  donné  la  peine  de  les  citer  en  détail.  On 
a  17  Sermons  d'Amédée  Luîlin,  imprimés  en  1761; 
5ô  d'Antoine  4chard,  en  1774^  SôdcLagôt,  1779; 
28  de  Romilly,  1780;  8  de  Rochcmont ,  1795;  2S 


pôor  (aîre  un  ouvrace  qui  n*esl  pas  trop  chrétien ,  rt  qui  n'esl 
pai  même  françoîs.  Nous  nous  étions  proposé  de  faît^  sentît 
plus  en  détail  les  vices,  ei  même  le  ridicule  de  cette  traduc^ 
tioD  ,  %\  fasiueusement  annoncée.  Peut -être  le  peu  que  ncfrtir 
ipenons  de  dire  suffira- t-il  pour  apprendre  combien  on  est  m 
droit  de  se  déGer  de  cette  production  socînienne,  qui  ne  96 
recommande  d'aiUeurs,  ni  par  la  critique,  ni  par  faôlarté, 
pi  par  le  style,  et  qui  est  quelquefois  am()ou]é6,  et  ipielqot* 
fois  bas»e  el  triviale» 


^lààton^  ijf^l  t6  deH^ybât,  t8ôf|  iH  de  JW- 
/kiBoi;  tÇ'dèCihhitArédey  i8ô5;  fâdèJèail 
afe ,  1 8 1  S.  ntutîàirs  de  <îes  Sek-môns  trnitetit  <to 
"ClbfM,  de  0*  DJii!taiiite>  de  M»  Mitflft^tiees^  de 
Mtot^rioD ,  «le.  V  aiii^m  né  patit  éé  M  dïmiiié» 
;  VA^e  ta.  EinliiÉtta^,  daos  iQ^s^fMdoA  prà» 
M' nos  pseiieilri  deptiis  pitto  dw  deim-i(ièeie » 
i'ïïtùl  oÀ  Ton  tfOdvé  «Dé  proPeftlibn  de  foi  8kif 
iâilé  dn  Satî^àr }  Cepèndim  leji  iitifeis  de  p)ii^ 
ilë  céâ  dîsodtirs  yMttoicot  nâinr^Mieot  les  trttk^  - 
Nth  ia  voie  d'^  parlet*^  6i  Ja  ct^oyatice  de  èe 
^  arott  été  dads  leur  anie  ;  et  Too  M>AirieDdfll 
es  asditairs  dtt*é(ien8  awoieni  fié  plm  édifiés 
^dévèloppetneoc  dès  m3rstéres  Ibndattiemattv  dil 
^on ,  que  p»r  d*(tî^ineuses  dtssei^ialiotis  sur  la 
Jii  corps,  sur  raniahilitc  chrr'lieotie ,  sur  Fart 
jjçjer  les  objVts  dit  colé  favorable ,  siir  Tari  d'ex- 
le  bien  dn  mal ,  etc.  Ce  n'csi  p;is  daus  toi  es- 
lè  precboit  Sniirin,  dont  les  professeurs  gène-» 
»cônimandont  ;iiijonnniui  la  lecture  pour  Fart 
'e.  Cl  non  pour  le  domine. 
Etifîn ,  les  dièses  publirpies  acWvent  d'établir 
on  des  ministres  de  Genève,  On  se  rappelle 
pie  soutint,  en  17775  Jean  Lecoinie,  sous  la 
ence  du  pasteur  cl  professeur  Jacob  Vemet. 
pirant  au  minisrèré  osa  proclamer,  en  présence 
inistres  du  saint  Evan^jile ,  qu'il  falloit  bien  se- 
'  ft égaler  à  Ùietk  le  Père  ia  persoftm  de  Jésui'^ 
,'  quelffu  excellente  tju  elle  fût;  qnellè  lui  éloit 
^irt  par  sa  nature ,  et  assujettie  par  sa  volonté  et 
Hssancts,  Sequhur  ut  ostendnnut^s  personam  illam, 
fXiMiantf  minime  tatnen  Pûù'i  iteffuipamndam 
nwïd iimt  nàtutti  ïani  voluntaté^vt  obedieniid  in-* 


i 


C  362  ) 

fariorem  ac  suhjectam  (art.  214»  F^*  ^4)*  I'  ^^  '^^ 
jeier  cette  expression  consacrée  depuis  la  naissance 
du  chrislîanisme ,  Dieu  le  Fils,  parce  qu'elle  seniLle 
IVgîiîer  à  Dieu  le  Père  (art.  49  >  p-  7^  h  ^^  il  avança 
que  noiis  ne  devons  pas  rendre  le  même  honneur.au  PU$ 
.qu'au  Père^  non  eodem  honoris  grada  colendum  es$e 
Patrem  ac  Filium  (ait.  5o,  p.  yS).  Dans  l'artielc  4i 
Tanloiir,  résumant  les  titres  et  qualités  de  Jéstis-Cbrist, 
disoit  :  Denique  Jésus  (ef  hic  est  summus  apex  majes- 
tatis  ^jus^  angelis  ipsis  fuît  superior,  sumnutuèque  nur 
men  propiùs  contingnns  et  in  Umlo  gradu  uni  eus ,  prop^ 
tereaque  dictus  Filius  dei  uniganitus  ac  dilectissimus, 
La  compagnie  des  pasteurs  ne  réclama  pas  contre 
cette  thèse,  et  son  silence  parut. une  approbation  noa 
éciuîvoquc.  Aussi  rassemblée  du  clergé  de  France  de 
1780  fit-elle  valoir  ce  lait  connue  une  preuve  de  la 
londiincc  de  Téglise  réformée  vers  les  opinions  nou- 
velles qui  minent  la  base  même  du  cbristianisme.  De- 
puis cette  é|îO<(ue,  dans  le  grand  nombre  de  thèses 
soutenues  par  les  protesians,  il  n'y  en  a  pas  eu  une 
seule  en  faveur  de  la  divinité  de  Jésus-Christ,  et 
tandis  que  dans  plusieurs  de  ces  thèses  on  diseutoit 
des  questions  assez  oiseuses,  on  s'y  est  tu  consiani- 
ru'uî  sur  une  question  fondamentale,  sur  le  dogme 
qui  sépare  le  chrétien  du  secialenr  des  autres  cultes. 
Je  conclus  en  gémissant,  dit  M.  Em|)ayla2,  que  le 
reproche  que  Ton  fait  à  la  conipaguie  de  nos  pasteurs 
de  ne  pas  professer  la  divinité  de  Jésus-Christ ,  n'est 
malhenrcusemenl  que  trop  fondé,  il  est  didicile  de 
récuser  un  témoignage  qui  repose  sur  un  si  grand  nom- 
))re  de  faits  et  de  documcns  de  notoriété  publique.. 
D'ailleurs  l'auteur  est  un  protestant  zélé,  qui  ne  parle 
qu'avec  respect  de  l'église  de  Genève,  et  qui  regarde 


(565) 

teame  tip  bodfaev  ée  im  appartenir.  CeU  m^mt 
aoÉaèle  pour  rhoDMiJir  fie  isetie  égliae  ^^  Ta  cpgaf;é 
It'pubKer  Ms  Considétniions .  Il  vcmdroit  ramener  les 
miifians  en  théologie  à  dé  meilleurs  senti toen^^  et  on 
iijettt:  d*autant  moins  contester  la  défection  dont  il  re- 
ndè'Ies  preuves,  qail la  déplore  sans  aigreur,  et  qne 
Éppi^le  et  ses  plaintes  n'ont  rien  d*amer  ni  d'offeU'- 
lÉiC  pour  les  pensonnes. 


NOUYILLKS   ECCLÉSIASTIQUES*    '         ' 

V  .B€nfB..Toos  les  offipes  de  lasemaiue-sainte  ont  été 
.^Aëbrés  dana  cette  capitale  avec  la  pompe  accoutumée* 
Le  dimanche  des  Rameaux ,  S.  S.  tint  chapelle  papale 
la  palais  du  Vatican.  Le  mercredi ,  on  chanta  les  ténè- 
brei»  dans  la  chapelle  Sixline.  Le  lendemain ,  il  y  eut 
chapelle,  et  le  saint  Père  porta  le  très-saint  Sacrement 
dans  la  chapelle  Pauline,  qui  est  contiguë,  et  qui  avoit 
été  illuminée  pour  servir  de  tomheau.  S.  S.  donna  ett^ 
aiîte,  de  )a  galerie  de  la  busilique  de  Saint- Pierre,  la 
' bénédiction  au  peuple  rassemblé.  Elle  fit,  à  genoux, 
la  lavement  des  pieds  à  treize  pauvres  prêtres  de  dt* 
veraf^  nations,  leur  versa  Teau  pour  le  lavement  des 
mains,  et  les  servit  à  table.  Le  vendredi,  il  y  eut 
paiement  chapelle  papale,  et  le  souverain  Pontife  alla 
procession nellement  chercher  le  saint  Sacremenir  au  se* 

Clcre,  et  le  rapporta  dans  la  chapelle  Sixtine.  Après 
•ténèbres,  il  se  rendit  i  Saint-Pierre  avec  les  cai^i- 
aanx^  pour  y  adorer  les  reliques  de  la  croix,  de  la 
lance  el  de  la  sainte  face  de  notre  Seigneur.  L^office  du 
ssmedî-saint  fut  aussi  célébré  dans  la  chapelle  Sixline. 
Le  dimanche  de  Pâques,  le  saint  Père  chanta  la  messe 
solennelle  dans  la  basilique  du  Prince  des  Apôtres.  Il 
ilQit  assisté  dans  ses  imposantes  fonctions  par  les  cardi- 
naux, prélats^  archevêques  et  évèques  des  deux  rit», 


C,  564  ) 

ihhén  mîlr^s  et  cheh  dWdrcs  qui  enl  dix>it  d*am'uer  i 
ces.  ci^réinonies.  Après  le  saint  sacriBce,  le  Papti  monta  à 
la  galerie  extërieiire  de  ta  basilique,  /et  y  duiitia  la  bé> 
nédictiun  pcintificale.  LL.  MM.  le  roi  Charie«  IV  et  là 
reine  Marie-Louise;  la  reine  Marie-Louise,  leur  fille; 
le  prince  son  fils  el  sa  fille;  le  duc  et  la  duchessis  de 
Gt^nevois,  la   duchesse  de  Chahlais,   le  prince  Henri, 
frère  du  roi  de  Prusse;  le  prince  de  Carignan,  le  prince 
de  Saxe-Gotha,  el  le  corps  diplomalique,  ont  assisté  k. 
Tiifijce.  La  présence  do  tant  de  princes  et  d'un  grancL^ 
nombre  dVlrangei*8  de  4iâtinclion  ajoutoit  à  Téclal  dti^ 
la  C(>rémonie. 

—  Pendant  la  semainc-sainle^  le  cardinal  di  Pictro^ 
gr^nd<»pénitenci(^r,  a  entendu  les  conie«sioti5  dàils  le»^ 
trois  basiliques  patrinrcities. 

•— n  y  a  eu  une  Fête  dans  Téglise  portugaise  dé  Sttinb 
Anioine  à  l'occasion  de  la  pix^clamaiion  de  S.  M.  trè^ 
lidèlo  Jean  VI,  comme  roi  du  Portugal,  du  Bvtbxl  et 
des  AIgnrves* 

—  Klç*".  Ltîèrdi^  archevêque  d*Ep]ièse,  «-t  nonc*  à 
Vienne,  e5t  parti  pour  se  rendre  k  sa  deslinalion. 

—  Les  Dominicains  de  Sainte-Marie  la  Neuve,  de  Fkh 
rence,  ont  repris  leur  habit ,  au  nombre  de  vingl-tr^ift^ 
la  veille  de  rÂnnonciation  de  la  B.  V.  M.  Toute  la  tillè 
a  pris  part  à  leur  joie,  et  leur  èf!}he  \\\\  pas  cessé  d'être 
l*emplie  pondant  toute  la  boiréc%  L'arcbcvt^que  de  Ho* 
rence  y  célébra  la  messe,  et  cent  cinquante  hobitanê 
«MÎî^lèrent  k  la  procestion  ,  avec  des  fl.imbcaux.  Le§i*e» 
ligienx,  dans  la  leltre  oii  ils  rendent  compte  de  ces  faitfe  « 
à  leur  vicaire-général,  le  P.  Gaddi,  ajoutent  <ju«  le 
gmnd  duc  a  paru  content  de  tout  ce  qui  s'esl  passé,  ilâ 
se  (V-llcitent  surtout  de  se  voir  rendus  à  leur  siibordi* 
n-)tion  envci*s  leur  général ,  grâces  à  la  sagesse  et  k  U 
piété  du  souverain  <jui  a  levé  les  défenses  faites  pi^cé* 
dommeni  à  cet  égaixl. 

—  Le  vendredi  1 1,  TeXamen  des  évoques  pcnir  le  cort- 
«istoire  prochain  a  eu  lieu  en  présence  do  b.  S.  Le  k*n* 


Il ,  le  sAÎitt  Pire  â  teaa  la  chapelle  pepâla  àocîOttJ^ 

le  tamedi  de/la  Qiêodmodo. 
«!bospicede  U  8«lui<^«Trîfiii^  det  Pâeriiit  a  r^n^ 
ni  ces  juiira  jie  dëvolÎMO  »  un  grand  nombre  d*é« 
rs,  auxf|uet5,  inalgi*é  la  diflicullé  dca  tempa^on 
Ht  lout  ce  qoi  leur  éoit  nëccuMiire*  Son  Énj.  le 
lal  Gakffi ,  teci*«laire  des  Mëmorianx ,  avec  lea  prr* 
itloi  «t  Belii,  el  un  grand  nombre  de  membceadele 
rie  chargea  du  npin  de  l'hospice,  ifj  aonl  readoe 
ipara  dç  auite,  onl  fait  le  lafen>enl  det  piedadea 
i^p  et  le»  ont  servis  à  tablé. 
(|S.  Un  ioornel  annonce  que  le  Pape  est  grl^veasent 
a»  et  quM  a^esl.  iretiré  à  la  campagne  -pomr  rëta« 

aanttt,  dont  le  inauvaii  l'tal  aaroît  iiwloé  agr  lea 
%  morales  du  aaint  Père.  Cette  nuovelle  et  oeedé* 
ont  légalement  fâux.  Les  fournaux  de  Rome  ne 
t  de  rien  de  pareil.  Le  Diacio,  'dont  nous  avoxia 

plus  h'dui  U1I  en^trait,  annonce  que  S.  S.  a  assisté 

les  oirue:;  de  la  leraaiue^aiiite,  et  qu^ellea  tiffîcié 
icaleniciH  le  jour  de  Pâques,  6  avril.  On  la  voit 
er,  le  ii, a  fexamen  de;^  éyëques,  et  le  19,  a  iin^ 
Ile.  D%ui  autre  côt^,  on  assure  que  &V  le  comia 
cas,  qui  a  iail  le  voyage  avec  beaucoup  de  ctflé^ 
I  rapporié  que  le  Pape  se  [siorloil  aussi  bien  que 
iluine*  La  lettre  que  Ton  ciloil  est  d^une  date  an-« 
reau  départ  de  M.  de  Blacas.  Tout  concourt  doue 
iper  les  alarmes  que  Ton  avoit  v«ki1u  répandre, 
«jouterons  que  les  circonstances  jointes  à  la  riOu« 
irincipale,  la  rendoieut  extmnenient  improbable* 
ri  de  faux  bruits  à  Rome  comme  ailleui's,  et  les 
pondans  sont  souf  eut  plus  empressÀi  de  mander 
uveau,  que  de  s'assurer  de  la  yérité  de  ce  qu'jU 

Samedi  3  mat,  fde  de  Vluvention  de  la  s&înie 
,  ToIBce  solennel  sera  cdlébi^é  au  Moot-Valérien , 
a  lea  jours  de  roctave  il  y  aura  les  exercices  et  Ira 
is«  comme  au  mois  de  septembre  dernior^  Lespa- 
i  de  Paria  iront  a  leur  tour  faire  TeiBce  on  dee 


1 


(  5G6  ) 

jotirs  de  roctave.  Les  missionnaires  sonl  arrifës  de  BoiT 
deaux  pour  présider  aux  (exercices. 

—  II  parotl  cerlain  que  M.  le  comte  de  Blacas  a  rons 
pli  Tobjet  de  son  voyage  à  Paris.  Quoique  le  gouve 
iiemetit  n'ait  encore  rien  publié  à  co(  égard,  on  pens 
que  ce  voyage  éloit  relatif  aux  négociations  pour  I 
affaires  ecclébiastiqurs,  et  il  est  permis  d'en  bien  augu-* 
rer.  M.  de  Blacas  doit  repartir,  bOus  quelques  jours ,^ 
pour  aller  continuer  sa  mission. 

—  M6^  le  duc  d'Àiigoulêrae  a  rendu,  le  dimanche 
27,  le  pain  bénit  h  Saint-Germain-fAuxerrois. 

—  M.  Tabbé  Chariot ,  préfet  apostolique  de  Tlle 
de  France,  que  les  Anglois  nomment  aujourd'hui  il9 
Maurice,  a  écrit  à  un  de  ses  amis  en  France,  M.  k» 
comte  de  M.,  et  le  prie  d*etfgnger  quelques  bons* ecclé- 
siastiques à  venir  exercer  leur  ministère  dans  cette  ile» 
si  Dieu  les  y  appelle.  L'ile  est  toute  peuplée  de  catho- 
liques François,  et  les  prêtres  y  seroient  accueillis  avec 
empressemt^nt.  M.  l'uhbé  Chai  lot ,  qui  a  une  existence 
indépendante  se  feroit  un  plaisir  de  leur  procurer  des 
pinces  où  ils  pussent  saliblaiie  leur  Kele.  On  ne  manque 
pas  de  cures  à  rem  plu*.  Les  habit  ans  souhaitent  des  mi- 
nistres de  la  religion ,  et  témoigneroient  beaucoup  d'es- 
time et  de  confiance  à  ceux  qui  en  inspireraient  par 
leur  conduite.  Le  gouvernement  même  leur  feroit  ac- 
cueil. II  protège  la  religion,  et  les  prêtres  peuvent  es- 
pérer de  trouver  une  liberté  parfaite  dans  l'exercice  de 
Ieui*s  fonctions,  et  d'être  appuyés  dans  l'occasion.  L'ile 
et  ses  dépendances  sonl  entièrement  dépourvues  de  prê- 
tres. Ceux  qui  se  scntiroicnt  la  vocation  d'aller  dans  ce 
pays  lointain ,  d'y  maintenir  la  religion ,  et  d'y  êti'e 
utiles  à  des  compatriotes,  peuvent  s'adresser  à  M.  Bor- 
dier,  rue  du  Baeq  ,  n^,  i'iî3,  qui  leur  fournira  les  ren- 
seignemens  et  indications  nécessaires.  Nous  n'avons  paa 
besoin  d'ajouter  qu'on  souhaite  n'avoir  que  des  prêtres 
animés  de  l'esprit  de  leur  état,  et  étrangers  à  des  vues 
d'ambition  et  de  cupidité.  On  pi^cureroit  touto  facilité 
pour  le  voyage. 


(  3G7  ) 

—  MM.  les  vicaires-gL-iii'Taiix  Je  Toulouse,  le  sl.'ge 
Vacant,  onl  ordoonti  des  piièie.^  dans  loul  le  diotè-sc, 
pour  di-inaiider  à  Dieu  la  ct^alion  de  la  sécherebïc  i^ut 
aiSige  lus  c.iuijjaguea. 


NoUVBI-I.ES    POLITIQUFS. 

P*Bi».  s.  M.  a  entendu,  le  dlmnnchp  a?.  U  messe  dam 
l  •  ch3|>etle  dii  châipau,  où  son  inilispnsltîon  l'avoii  puip<'t:)ié 
âe  paroilre  durant  loul  l'hiver.  En  surlaul ,  S.  M.  s'est  nioo- 
trée  au  lialcmi  de  In  gulerie,  el  y  a  recueilli  les  té inoi(; nages 
de  joie  de  la  Foule  rassemblée  sous  les  fenêtres  du  cIkW 
leau.  Elk  y  a  paru  irès-seasible,  et  csl  restce  plusieiut  rai- 
nuies  su  balcon. 

—  Madame,  diicbesne  d'AoROulpine,  est  allre  à  Versailles, 

I  a»ec  LL.  AA,  RR,  MoNsiEim  et  M"'.  In  duc  île  Berry.  pour 
y  atiacltcr  la  cravale  au  drapeau  de  U  légion  de  la  garde  na- 
tionale. 

—  Mr.  le  duc  d'AngonWme  a  fait,  dAns  In  cour  du  châ- 
IWu,  l'iuspeclion  de  \a  garde  monlanle.  On  a  arrélé  un  iit- 
difidu  qui  sVtoit  présenté  avec  irréTérenee  devant  le  Prince, 

—  M"',  It  dnc  d'Angoulfme  el  Mahame  onl  »isilé,  le  a5 
*triJ,  la  mgnnnie  des  médailles 

—  Lt  Roi  a  ordonné  de  déposer  enire  les  mains  de  la  fa- 
mille I.a  Roclifiaquelein  les  ilendards  de  l'ancienne  compa- 
giiie  drs  grenadiers  ù  clievat  de  sa  garde.  S.  M.  a  même  per^ 
mis  à  celle  Famile  d'en  faire  le  support  de  ses  armes,  et 
^  les  unir  par  celle  devise  :  T-'endèe ,  Bordeaux,  Vendit, 
iBn  de  consacrer  par  ce  souvenir  les  preuves  de  fidélité  et  de 
dérouemenl  que  celle  faujitle  a  données  au  Roi, 

—  Le  3â  avril,  un  conseil  de  cabinet  a  été  tenu  confurmé- 
neoi  à  l'ordonnance  du  ig.  Outre  les  ministres  secrétaires 
d'£ui,  les  personnes  admifiça  éioienl  MM.  le  comte  Barhé- 
Marbftis,  le  comte  de  Lally-Toltendal ,  le  comte  Caniier 
ei  te  dnc  de  Lévis ,  minisires  d'Etal,  et  les  conseillers  d'Etal , 
M«lé  et  Porlol. 

—  S.  M.  a  donné  la  grond'croii  de  la  légion  d'Honneur 
à  M.  le  comte  Corvetio,  miniiire  des  rinauces;  à  M.  Herwir) 
de  Niréle,  pair  de  France;  à  M.  le  comte  Beugnol ,  au  lieu- 
(enant-gènéral  Dijeon  ,  el  au  contre-amiral  Dumanoir. 

—  La  deuxième  légion  de  la  garde  naiinnale  vient  d'ef- 
fectuer une  collecte  qui  b- produit  14,636  &-.  5o  cent.  Elle 


(^68  ) 

9  arréic  qiie  t^on  dotineroit,  le  3  mai,  un  secours  40t  fmitirrtfsif 
de  rarrondisaeiDeni,  et  que  lousies  mois,  jusqu'à  la  recolla  i 
il  seroit  versé  une  somme  de  looo  fr.  dans  la  caisse  du  bua-« 
roau  de  <  liariié. 

**  Les  négociant  de  Mulhausen  ont  fait  nar  8ansenptir»ii 
lin  fonds  de  5o,ooo  fr.  pour  enlrelenir,  jusqu'à  la  nioissonj  Itf^ 
pauvies  ei  les  ouvriers  sans  travail.  A  Maoon,  on  a  fait  ura^i 
Sotiscripiion  pour  des  achats  de  grains  |K>ur  les  pauvres.  £Il€ 
a  éié  rpiiiplie  en  peu  de  lenips,  et  sVsi  élevée  à  77|000  fr. 

—  M"*".  Regnuult  de  8ainl*-Jean-d'Angeiy  a  été  ari-Aée  à 
l^ancienne  abbaje  du  Val,  acquise  par  son  mari,  et  oii  elf^ 
rc-sidoit.  Elle  a  été  conduite  à  la  Conciergerie,  oh  elle  a  iëjf* 
subi  un  interrogatoire.  Elle  est  toujours  au  secret.  On  <fi< 
que  Sun  arrestation  tient  à  de  grands  intérêts  politiques.  17 tl 
journal  annonce  que  M.  Olville,  cousin  de  Baonapisrley  &?' 
employé  à  la  manufacture  des  places,  a  aussi  éti  arrêté. 

—  La  cour  d'assises  de  Tro}  es  avoit  rendu  un  arrêt  conir^ 
deux  officiers  à  *denii-so!de  nommés  Jaclas  et  Hilsceot.  L(7^ 
laits  flrclarés  consiaus  par  le  ]\iry  U  l'égard  de  Jaçtas  éloieca^ 
la  lectun*  d'un   projet  de  proclamalion  séditieuse  dans  d^^ 
réunions  secrètes,  et  l'émission  des  vceux  les  plus  coupa ''^ 
hies.  Juctas  avoit  en  cooséquence  été  condamne  à  mort,  ^  ^ 
Milscent  à  cinq  ans  de  prison ,  coipme  coupable  de  non  ré^* 
vélation.  La  condamnation  de  ce  dernier  a  été  maintenue  ^ 
Quant  au  premier,  la  cour  de  cassation  a  jugé  que  les  t^'tt^ 
qui  lui  sont  relatifs  ne  présentent  aucun  acte  extérieur,  cr' 
que  le^  propos  et  écrits  séditieux,  n'étant  pas  suivis  d'eflet  ^ 
n'entraînent  que  le  bannissement  ou  la  déportation.  Jacla^ 
&era  renvoyé  devant  une  autre  cour  d'assiseï^  qui  prononcera 
sur  la  déclaration  du  jury. 

-—  M.  Corbièrcs,  membre  de  la  chambre  des  dépatés,  ^ 
été  nommé  professeur  et  doyen  de  la  facollé  de  droîl  d^ 
Hennés. 

«—Par  jugement  du  tribun